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Oh, mais qu'il est bon ce bouquin ! Bien loin d'être une simple romance, sa force tient dans une galerie de personnages hyper représentatifs de leur époque et un contexte flirtant avec les prémices du féminisme, plus que dans son intrigue somme toute banale.

L'innocence de ce temps n'est qu'un attribut de façade, incontournable chez les jeunes gens mais vite réduit en poussière au profit de sentiments contenus. Finalement la vraie innocence n'est pas là où on l'attendrait. Entre May, l'ingénue oie blanche, et Ellen, la femme de tête indépendante, la plus naïve est loin d'être celle que l'on croit. L'épouse en effet est clairvoyante derrière sa réserve, téméraire sous son masque de perfection, quand l'autre à force de franchise se trouve souvent à manquer de discernement. le personnage de Newland lui est plus passif. Il a des convictions assez avant-gardistes, notamment en ce qui concerne les femmes, mais il n'a pas l'audace de les défendre et s'endort finalement dans la douce torpeur des conventions.

Edith Wharton fait admirablement ressortir toute la superficialité des convenances, et toute la profondeur des convictions qui se cachent derrière. Elle dresse le portrait d'une société où l'apparence est reine, engoncée dans ses principes, qui n'a finalement pas tant évolué qu'on voudrait nous le faire croire. Aujourd'hui, on se persuade d'être libre, libre de tout faire, de tout avoir, mais finalement, n'est-on pas tout aussi aliéné par d'autres conventions ?

Personnellement, je me sens complètement dans mon élément dans ce siècle aux codes redoutables et à la bienséance toute relative. A tel point que j'ai parfois la sensation de m'être trompée d'époque ! Cela peut sembler étrange en 2016, mais je trouve ce carcan presque rassurant. Nous vivons aujourd'hui dans un monde toujours plus rapide, où le moment présent prime sur le long terme. Mais à l'inverse, au XIXe siècle, l'endurance dominait le sprint. La raison dure plus longtemps que la passion, et si abandonner un amour scandaleux au profit d'une vie simple et sans heurts peut aujourd'hui sembler un grand sacrifice, à l'époque le ressenti était tout autre.

J'ai savouré « le temps de l'innocence » comme un bonbon acidulé, qui pique un peu la langue malgré le réconfort qu'il apporte. Lucides et sans rancoeur, les mots d'Edith Wharton m'ont touchée au coeur, comme ont pu le faire Zola et Flaubert dans mon jeune temps. Une vraie bouffée de nostalgie.
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Edith Wharton est connue pour sa description acerbe de la société new-yorkaise du début du XXème siècle. Son roman "The age of innocence" est certainement le plus connu et lui a permis d'obtenir le prix Pulitzer.
C'est un roman psychologique, une histoire d'amour avec pour toile de fond le vieux New York d'avant la première guerre, marqué par les progrès techniqes et les mutations socio-économiques.
L'héroïne, Ellen Ollenska, rentre à New York après avoir quitté son mari. Sa cousine May se fiance avec Newland Archer mais celui-ci fait la connaissance d'Ellen et en tombe amoureux. Archer est mandaté pour convaincre Ellen de renoncer au divorce, socialement mal vu à l'époque, mais s'il réussit sa mission, il devra renoncer à Ellen puisqu'elle sera toujours mariée à un autre..
Par respect des conventions sociales très contraignantes, Archer renoncera à Ellen..Bien plus tard, devenu veuf, Archer a la possibilité de retrouver Ellen mais encore une fois, il renoncera, préférant garder de sa relation avec Ellen l'image parfaite d'une histoire d'amour que le temps et la séparation ont contribué à idéaliser.
Une sorte de "recherche du temps perdu", des héros à l'identité déchirée entre deux ordres - le réel et l'imaginaire - entre deux continents - l'Europe et l'Amérique- entre deux siècles: le XIX ème et le XX ème siècle.
Une oeuvre de la maturitré au charme très fort pour ne pas dire envoûtant , à l'instar de cette histoire d'amour d'autant plus belle qu'elle n'aboutit pas, entre deux personnages que la société sépare.
A signaler enfin pour les cinéphiles, une belle interprétation de Michelle Pfeiffer pour le rôle d'Ellen...
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Tout arrive. le Pulitzer du mois sera dans les temps (🥳) et ce sera une relecture d'un roman que j'ai beaucoup aimé lorsque je l'ai lu il y a très longtemps.

Newland Archer vient de se fiancer avec May Welland lorsqu'il est troublé par l'arrivée de la cousine de cette dernière, la comtesse Olenska.
Celle-ci, séparée d'un mari qui a fait de sa vie un enfer, et après avoir vécu avec lui en Europe, rentre à peine à New-York et n'est pas très respectueuse des usages en vigueur dans la haute société.
Newland va se retrouver tiraillé entre son attirance et son attachement pour cette femme et la loyauté qui le lie à sa fiancée.

Qu'Edith Wharton est brillante lorsqu'il s'agit de dépeindre cette société complexe, quelles nuances elle apporte à son tableau !
Mon roman préféré d'elle est Chez les heureux du monde, mais je dois avouer avoir terminé le temps de l'innocence, les yeux gonflés de larmes et le coeur serré, la peinture était si belle.

Maintenant, je vais pouvoir regarder le film de Scorsese (et râler si je ne le trouve pas à la hauteur 😁).
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Ce roman est un voyage dans le temps. On plonge dans la bonne société new-yorkaise, celle des familles très aisées, et l'on découvre des codes de vie, des habitudes du 19e siècle que seuls les aristocrates et la haute bourgeoisie pouvaient se permettre. Il y a des castes, des gens qu'il faut rencontrer, connaître, inviter et puis il y a les autres. Et même parmi les plus riches, il y a ségrégation. Entre ceux issus des premières familles installées et ayant fait fortune et les nouveaux arrivés ou les nouveaux riches. Les premiers sont élevés au rang de roi et reine du gotta tandis que les seconds peinent à trouver la reconnaissance qu'ils estiment mériter. C'est plein de rumeurs, de « on-dit » et de mépris au sein de cette caste. Un peu comme un Gossip Girl du siècle dernier. Et j'aime ça !
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je ne connais pas du tout cette auteure avant de commencer la collection les romans éternels. Et comme entre deux romans contemporains j'aime bien lire des classiques, j'ai choisi celui ci dès que j'en ai eu dans les mains. Ce fut une grande et belle découverte. Bon j' avoue je me suis un peu perdue dans les prénoms et les noms de famille 🤣 mais je n 'ai pas perdu le fil de l'histoire de Archer , May et Ellen. Belle lecture
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Je ne connaissais pas du tout la plume d'Edith Wharton. A dire vrai, j'ai fait sa découverte lorsque je me suis abonnée aux Romans Eternels. Je me suis donc dit que c'était l'occasion pour moi, de voir au delà des soeurs Brontë ou de Jane Austen.

Le temps de l'innocence nous plonge dans les année 20, à travers son personnage, Newland Archer. Une jeune et brillant avocat de New-York. Alors qu'il s'apprête à épouser la jeune May Welland, tout deux très épris, il va faire la rencontre de la cousine de cette dernière, la Comtesse Ellen Olenska, qui fuit son époux et s'apprête à demander le divorce.

Le divorce étant très mal vu à l'époque, chacun y va de son jugement, préférant renvoyer l'épouse chez son mari, plutôt que de subir une mauvaise réputation. Tantôt effrayés par cette décision de divorcer tantôt désireux de soutenir les membres de la famille, les Welland et tout leur proches vont prendre cette nouvelle chacun à leur façon.

Côté personnages, Edith Wharton se concentre davantage sur trois d'entre eux. Newland Archer, le personnage principal, dont nous avons le point de vue. Je dois dire que j'ai aimé son évolution concernant son recul sur la situation et la haute-société New-Yorkaise notamment grâce à Ellen, qui le pousse à voir plus loin que les préjugés. Je pense surtout aux différences hommes-femmes, surtout en terme de séparation. En revanche, je n'ai pas aimé son personnage dans son ensemble. Dès l'apparition d'Ellen, celui qui ne voyait que par May et son innocence, va rapidement se rendre compte que finalement, il ne sera jamais heureux dans un mariage comme celui-ci. le seul hic, c'est qu'il ne va pas mettre un terme à cette relation malgré les "perches" que lui tend May.

De son côté, May est une jeune femme désireuse de bien faire. Un peu naïve sur les bords, elle croit un peu trop que tout va pour le mieux, dans le meilleur des mondes. Je n'ai pas spécialement accroché plus que ça à son personnage mais disons qu'elle reste en arrière plan de l'histoire. C'est un peu le cliché de la jeune femme de l'époque. Pas méchante mais pas non plus très intéressante.

Enfin, la nouvelle venue, Ellen Olenska est une jeune femme en quête de liberté. Fuyant un mariage aussi désastreux que malheureux, celle-ci espère bien pouvoir démarrer une nouvelle vie auprès de sa famille. Elle est bien loin des préjugés de la haute-société New-Yorkaise que dépeint Edith Wharton dans son histoire. Et malgré son amour naissant pour le personnage principal, Newland, celle-ci restera toujours loyale et droite vis-à-vis de sa cousine. C'est d'ailleurs, sur ce point que j'ai apprécié son personnage.

Le temps de l'innocence est un roman qui se lit assez vite. le style de l'autrice m'a agréablement surprise. J'ai trouvé l'ensemble fluide et sans fioritures. Pourtant, c'était assez mal gagné vu que l'histoire en elle-même ne m'a pas convaincu. A vrai dire, on est presque dans l'infidélité ici. Newland, sur le point de se marier qui fréquente assidument Ellen, dans le dos de sa -presque - femme, et tente de convaincre cette dernière d'être sa maitresse, c'était un peu agaçant pour moi.

Pour le coup, je trouve qu'Anne Brontë avec La dame du château de Wildfell qui a, elle aussi abordé la vie d'une femme qui a fui son époux m'a davantage plus, puisqu'ici, nous n'avons pas un personnage masculin qui, refuse de quitter sa fiancé pour une autre femme, dont la réputation est assez mauvaise.

Je ressors donc assez perplexe. Si je n'ai pas adhéré aux personnages du Temps de l'innocence et ce, pour les raisons évoquer plus haut, j'ai tout de même bien accroché la plume de l'autrice et à l'époque du récit. Je suis persuadée que dans d'autres histoires j'apprécierais davantage ma lecture. Ca tombe plutôt bien puisque j'ai aussi Chez les heureux du monde à lire !
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Je continue dans ma lancée : voici le deuxième livre d'Edith Wharton que je lis et ... je reste toujours sur la même impression : "oui ... mais non" ...
Trop de blabla, trop de rallonge, un rythme irrégulier ...
Alors oui c'est une "époque", c'est comme ça (les intrigues , le rythme lent, les gros baroufs pour de petits riens... ), mais comme je le disais dans ma précédente critique Jane Austen aussi dépeint une époque très codifiée/rigide et pourtant je n'ai pas envie de sauter trois mille paragraphes dans ses bouquins ...

J'ai toutefois préféré celui-ci au précédent (Chez les Heureux du monde) car je n'ai pas trouvé les protagonistes "énervants" cette fois (c'était même assez intéressant de suivre leur parcours, les émotions sont bien transcrites et on peut comprendre les blocages des uns et des autres... ), mais il m'a manqué un je-ne-sais-quoi ... pour aimer pleinement cette lecture.
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Dans les années 1870, dans la haute société new-yorkaise, Newland Archer s'apprête à épouser la belle et sage May, vitrine de cette société des apparences. Peu avant son mariage, il rencontre Ellen Olenska, belle, expérimentée, qui a vécu en Europe, amie des artistes et anticonformiste (pour son milieu et son époque car elle vit séparée de son mari violent).Ses yeux s'ouvrent, Archer est ébranlé dans ses certitudes. Néanmoins, il épouse May car il ne veut renoncer à une vie brillante même s'il sait qu'elle sera monotone et ennuyeuse. Plus tard, il pense à tout quitter mais Archer est faible et manipulé par le clan qui sait tout, voit tout et veille... Ce monde bien qu'en déclin résiste. Il ne pardonne pas à Ellen qui préfère vivre déclassée que se conformer aux usages en retournant vivre auprès de son mari. Eux ne veulent pas changer, ils savent que le Temps aura raison de leur monde. Il a manqué à Archer "le sel de la vie" mais il a préservé les apparences, il a surtout été le jouet de ce monde qui ne représente pas comme il le croyait "l'innocence". May était bien moins ingénue qu'il ne le supposait. Les sentiments ne sont pas exprimés franchement mais sous le monde policé des apparences, les êtres sont bien plus complexes qu'il n'y paraît. Ils peuvent aussi être d'une immense cruauté et s'employer à briser des destins.
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Au début du roman, Edith Wharton nous présente Newland Archer fiancé à May Welland et la comtesse Ellen Olenska, cousine de May. Cette dernière revient à New-York pour fuir son mari et souhaiterait divorcer. Mais, elle se heurte au clan familial et aux us et coutumes de la société huppée de New-York des années 1870. L'auteure dépeint le positionnement de la femme dans cette société où l'indépendance d'Ellen Olenska que ce soit dans ses propos ou son mode de vie, se fait remarquer. Newland est à la fois déchiré par ces deux femmes et entre sa conviction intérieure où la femme doit faire ce qu'il lui plaît et les conventions sociales. Après son mariage, il a de plus en plus de mal à vivre dans cette société : étriquée, refermée sur elle-même ne s'ouvrant pas aux arts et ne montrant aucune curiosité pour d'autres quartiers de New-York ou pour d'autres villes. Quel choix va faire Newland : rester avec sa femme car c'est son devoir ou écouter son coeur et partir à l'aventure avec la comtesse Olenska ?
Malheureusement, le récit ne m'a pas emballé. Je ne me suis attachée à aucun des personnages puisque le récit est axé sur les moeurs sociétales et l'histoire d'amour est en trame de fond.
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New York, au coeur des années 1870. Newland Archer est un jeune homme de la bonne société new-yorkaise, une société qui s'inspire des vieilles moeurs européennes. Il s'apprête à annonce son mariage avec May Welland, une très belle jeune demoiselle à la pureté indéniable, lorsque Ellen Olenska, la cousine de sa fiancée, revient d'Europe. Ce retour ne passe pas inaperçu: Ellen ne rentre pas dans le moule des exigences de New York, et en plus elle souhaite divorcer! Cette volonté de liberté et cette nouveauté attirent Newland qui tombe amoureux d'Ellen. Mais qui va t'il choisir: sa fiancée, May, qui représente la perfection telle que son entourage l'imagine, ou Ellen, l'incarnation de la liberté?
Edith Wharton nous livre dans ce roman une très belle histoire d'amour, intemporelle. Mais ce qui est particulièrement intéressant, c'est le tableau qu'elle dresse de la société new-yorkaise (je vous le dis, taper "new-yorkaise", c'est insupportable!). Rappelons-nous: les Etats-Unis sont en 1870 un pays très très jeune, et il s'inspire grandement de l'Europe tout en cherchant à s'en détacher. New York en est le centre nerveux, là où tout se passe, une sorte de microcosme où tout se joue et où le moindre événement, la moindre tenue est scrutée à la loupe. Edith Wharton s'est servie de sa propre histoire pour écrire ce roman et le rendre aussi réaliste que possible, comme le montre également le film de Martin Scorsese.

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