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EAN : 9782072756856
144 pages
Gallimard (01/02/2018)
3.54/5   101 notes
Résumé :
Ces six courtes nouvelles, qui s'étendent sur toute la carrière de Virginia Woolf, condensent tout son génie littéraire. Avec une absolue liberté d'écrire, allant à l'essentiel, elle revendique l'autonomie morale, affective et sociale des femmes, et affirme leur droit à désirer. Pour elle le désir est un "moment d'être" : une expérience sensorielle totale, qu'elle saisit dans une écriture impressionniste. Il en résulte une atmosphère de rêverie langoureuse, de sensi... >Voir plus
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💋Chronique de Rêves de femmes Virginia Woolf

« C'est sûrement une femme qui a écrit ça »

Je ne sais pas ce qu'on lègue, je ne sais pas bien, ce qui fait, une société…
Ce que je sais, en revanche, c'est qu'il y a toujours des tragédies dans les histoires de femmes, alors je me demande, souvent, de quoi leurs rêves sont faits..
En six nouvelles, Virginia Woolf, nous donne de la matière à réfléchir à ces fameux, Rêves de femmes…Peut-être qu'elles rêvent de fictions, peut-être qu'elles rêvent de vergers…Mais pour cela, il faudrait (se) questionner…
Questionner l'Histoire, les hommes, le monde, le temps, le silence, la nuit, le lieu, la possibilité, l'aiguille, la critique, le stylo, le futur, l'enfant, la politique, la maternité, peut-être même sa Majesté…
Questionner le sens, la finalité, la tâche ardue, la lecture, l'écriture…Parce que c'est une question à ne pas prendre à la légère, d'enfanter des oeuvres, de peupler le monde d'imagination, d'apporter un présent au futur…
C'est une grande responsabilité, de rêver. Rêver un monde, où les femmes ne seraient pas cantonnées à des Madame Lapinova, où les femmes n'occuperaient pas une place invisible, n'auraient pas à se soucier des affaires de maisons…
Il est temps, que dans nos fictions et dans les Rêves de femmes, leurs propres intérêts soient mis au centre de leurs réalités…
Vous vous doutez bien, que ces six nouvelles et l'essai « Les femmes et le roman », sont du nectar…Cette façon, qu'elle a de vouloir défendre l'émancipation des femmes, de leur faire réaliser que leurs rêves de femmes autonomes sont possibles avec trois fois, « un peu », d'affirmer haut et fort, qu'elles peuvent désirer une vie meilleure avec plus de libertés en leur montrant le chemin, est délectable…

« Mais combien de temps dure un tel bonheur? »
À peine 100 pages.

Le seul regret: c'est court. C'est intense, 100 pages mais quand on aime, c'est presque frustrant, surtout quand on parle de désirs au féminin…Je me régale tant de lire, Virginia Woolf. J'en voudrais encore, mais c'est indéniable qu'elle reste une penseuse, une écrivaine, une poétesse de génie…Je réaffirme que c'est ma Queen, mon plus beau coup de foudre littéraire, et que grâce à elle, mes propres rêves prennent les couleurs de la passion, piquées de fleurs aux feux pâles des étoiles…

Je pense. Je pense être fidèle à moi-même, quand je vous dis que c'est un coup de coeur. Parce que je vous lègue une vérité et un rêve de femme….

Bien à vous,
Stelphique✨🧚🏻‍♀️

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Recueil de nouvelles de Virginia Woolf, précédé par l'essai Les femmes et le roman.

En prenant la plume, les femmes ont longtemps uniquement parlé d'elles-mêmes, de leurs expériences propres, dans le champ de l'existence qu'il leur était donné de connaître. À mesure que l'instruction des femmes s'est développée, les autrices ont commencé à parler des femmes en général et de ce qu'elles vivent, sous un prisme plus large. « Nul doute que, dans la vie comme dans l'art, les valeurs des femmes ne sont pas celles des hommes. C'est pourquoi quand une femme en vient à écrire un roman, elle n'a de cesse de modifier les valeurs établies, pour rendre intéressant ce qui semblerait insignifiant à un homme et trivial ce qui lui semblerait important. » (p. 10) Dans cet essai de quelques pages, il y a le germe de Une chambre à soi.

Dans les nouvelles, l'autrice explore différents mondes féminins. Pendant une nuit dans un pensionnat de jeunes filles, les résidentes discutent sous la lumière de la lune. Ailleurs, un groupe de femmes décident de s'interroger sur le monde avant de devenir mères, afin d'être à égalité avec les hommes. « Tandis que nous portons des enfants, eux-mêmes [...] enfantent des livres et des tableaux. Nous, nous peuplons le monde. Eux, ils le civilisent. » (p. 22) Pendant une après-midi d'été, une femme dort sous un pommier, et sa lecture interrompue se mêle à ses songes. Dans un salon, des femmes échangent des considérations sur le célibat et certaines épingles qui ne piquent pas. Un jeune couple se plaît à inventer un monde grouillant de charmantes bestioles. « Quand il mordait dans un toast, il faisait penser à un lapin. [...] Son nez remuait très légèrement quand il mangeait. Comme celui de son cher lapin apprivoisé. » (p. 49) Enfin, un veuf lit les journaux intimes de sa défunte épouse et découvre bien des secrets.

Avec ces textes, Virginia Woolf affirme l'autonomie et l'indépendance des femmes, le droit de ces dernières de penser, aimer, désirer et refuser, loin du carcan du mariage et de la bourgeoisie. Elle se glisse dans l'intimité des femmes seules ou en communauté et met en valeur la sensibilité profonde de ce deuxième sexe. Je n'avais pas apprécié Mrs Dalloway de cette autrice, mais j'ai dévoré les nouvelles de ce recueil qui prend place sans tarder sur mon étagère de lectures féministes.
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Dans les premières pages du livre, je me plonge dans l'essai : Les femmes et le roman. Je suis absorbée par l'écriture et par le style de Virginia Woolf. Très intéressante, elle écrit et associe les mots "femme" et "écriture". Selon elle, la femme qui écrit est, celle, qui le soir inscrit dans un petit carnet son intimité et sa pensée. La femme n'a pas le droit à la liberté de voir et de comprendre tout ce qui se passe autour d'elle, autour des autres ainsi que le rôle de chacun dans cette société. Alors oui, si on laisse le moyen à cette femme de lire, de voyager et de vivre elle aura le goût, l'envie et la liberté d'écrire beaucoup plus que sur un simple carnet. Ecrire pour les autres, sur ce qui l'entoure, ce qui la rend heureuse ou triste.

Certaines prendront cette liberté pour démontrer que faire de la réalité une fiction par le jugement et la pensée de soi-même, en qualité de femme est possible.

Beaucoup exploseront dans l'écriture.

Selon Virginia Woolf, la femme n'a pas la même pensée et la même perspective que l'homme. Cela représente-t-il un danger pour lui ?

Aujourd'hui, en lisant cet essai paru en mars 1929, je pense : Ô combien nous avons eu la chance en tant que femmes d'être précédée par elles. Ces femmes qui clamaient combien nous sommes complémentaires à l'homme dans la société.


"Par le passé, la vertu de l'écriture des femmes résidait dans sa spontanéité si divine, semblable à celle du merle ou de la grive. Elle était innocente; elle venait du coeur. Mais elle était aussi, et ce très souvent, babillante et loquace-simple bavardage déversé sur le papier, séchant en petites flaques et taches. A l'avenir, pour peu qu'on leur accorde un peu de temps, d'espace et quelques livres, la littérature sera, pour les femmes, comme pour les hommes, un art que l'on doit étudier. Leur don sera formé et fortifié. le roman ne sera plus le déversoir d'émotions privées. Il sera, plus encore qu'aujourd'hui, une oeuvre d'art comme une autre, et on en explosera toutes les ressources et les limites."


Je continue avec le recueil de nouvelles. A chacune, une femme, une histoire. Angela a dix-neuf ans, elle veut découvrir le monde mais elle ne le voit pas, enfin pas tout. Où est-il ? Elle veut le découvrir.


"Puis, déposant ses bas d'un côté et ses chaussons de l'autre, pliant soigneusement son jupon par-dessus, Angela Williams de son nom de famille, se rendit compte que -comment dire? - après des myriades d'années de bouillonnement obscur enfin la lumière luisait au bout du tunnel ; la vie; le monde. Ils s'étendaient à ses pieds- parfaitement bons ; parfaitement aimables. C'était là sa découverte.


Poll a hérité de la fortune de son père mais à la condition qu'elle lise tous les livres de la London Library. Elle pense qu'elle n'aura jamais d'homme à cause de cette directive, celle d'être isolée dans la lecture. Pourtant celle-ci lui apporte une autre vision : L'apprentissage de la vie s'exerce-t-il que par la lecture, le témoignage ou bien par l'implication de chacun à penser, à juger. La lecture que l'on pense être une fustigation, n'est-il pas en réalité un approvisionnement d'émotions, saisir l'impensable.


"Si nous n'avions pas appris à lire, ajoute-t-elle amèrement, nous en serions peut-être encore à porter des enfants en toute ignorance, ce qui, je pense, est le meilleur de la vie après tout. Je sais ce que tu vas me dire de la guerre, fit-elle en prévenant mes arguments, et de l'horreur de mettre des enfants au monde pour les voir se faire tuer, mais c'est ce que nos mères ont fait, et leurs mères et grand-mères avant elles. Sans formuler aucune plainte, elles. Elles ne savaient pas lire."


J'ai beaucoup aimé ce passage car il m'a fait réfléchir sur ceci : Oui, les femmes auparavant avaient des enfants et s'occuper du foyer. Elles ne savaient pas lire, pas écrire. Étaient-elles pour autant ignorantes ? Qui élevaient ces enfants, qui leur transmettaient le respect, la politesse et le devoir, c'était elles et pourtant elles ne l'avaient pas appris dans les livres. Aujourd'hui, cela semble si maigre par rapport au savoir qui nous entoure et tellement important à la société.


J'ai rencontré Miranda, elle écoute, elle rêve, elle imagine... L'auteure partage la poésie d'un moment ou une réalité des mots. Qu'est-ce qu'un moment ?

Quelques minutes à penser, à imaginer ou quelques minutes perdues ?


Virginia Woolf pose ensuite l'ultime question : Etre libre, être seule : Est-ce un problème pour soi et/ou pour les autres ?

Julia, dans le texte, aime ces moments de solitude où elle se sent libre. Pour elle, seule c'est vivre, voir, sentir ou ressentir. Elle ne comprend pas l'effet négatif que voient les autres dans ses moments où elle est libre. Alors la solitude, est-ce une condition de vie qui se rapporte à être solitaire (personne qui apprécie être seul)?

Aimé être seule est-ce si négatif d' être avide d'une liberté, nous sommes accompagnés par nous-même, par la vie, par le monde qui nous entoure ?

Si je résume, être seul (neutre), solitude (un état d'esprit) et solitaire (un choix).

La société jette son regard sur les personnes qui parlent de Solitude ou Solitaire pourtant un juste retour à soi-même. Est-ce un danger ou mal perçu le retour à soi dans une société qui se veut communicante et envahissante ? Mais lorsque ce mot devient négatif en proclamant sa mise à l'écart d'un monde qui le rejette, là elle fait la sourde.


Rêves de femmes, c'est aussi se créer un monde. Seule ou accompagnée, sentir la complicité afin de se sentir différentes des autres, de vivre autrement. Quelquefois, la vie se montre trop ancrée dans des habitudes et des servitudes qui font peur.

Qu'est-ce qu'être heureuse ?

Dans ce monde ou dans le notre, en s'inventant une vie parallèle par un rêve, une pensée, on s'en amuse, on est bien. Et s'amuser, c'est ne pas être malheureux, triste ou ennuyée. Ce monde imaginaire, on le trouve en soi. En a -t- on vraiment besoin?

Qui ne s'est jamais inventé un monde dans une pensée, dans un instant ou dans un rêve ?


Je vais terminer avec le rêve car c'est avec ce mot que l'auteure termine ce recueil .

Le rêve c'est quoi ? S'y échapper, s'y introduire, le vivre ?

Le rêve c'est la vie, c'est l'envie, c'est le bonheur, c'est vouloir.

Le reste c'est l'ennui et le cauchemar.


Lien : https://aupaysdesbooks.wixsi..
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Virginia Woolf, pseudonyme d'Adeline Virginia Alexandra Stephen (1882-1941), est une femme de lettres anglaise, l'une des principales auteures modernistes du XXe siècle. Bisexuelle et féministe, elle fut une figure marquante de la société littéraire londonienne et un membre central du Bloomsbury Group, qui réunissait des écrivains, artistes et philosophes anglais, groupe au sein duquel elle rencontrera Vita Sackville-West avec qui elle aura une liaison durant toutes les années 1920. Woolf souffrait d'importants troubles mentaux et présentait tous les signes de ce qu'on nomme aujourd'hui, troubles bipolaires. En 1941, à l'âge de 59 ans, elle se suicida par noyade dans l'Ouse, dans le village de Rodmell (Sussex), où elle vivait avec son mari Leonard Woolf, écrivain lui aussi. Elle avait commencé l'écriture comme activité professionnelle en 1905 pour le supplément littéraire du Times et un premier roman en 1915.
Ce livre qui vient de paraître est un recueil de six nouvelles (Un Collège de jeunes filles vu de l'extérieur (1926) – Une Société (1920) – Dans le verger (1923) – Les Epingles de chez Slatter (1928) – Lappin et Lapinova (1939) – le Legs (parution posthume en 1944)) précédées d'un essai (Les Femmes et le roman (1929).
Petit livre au vu de son nombre de pages, mais ô combien instructif et particulièrement bien composé. le court essai, Les femmes et le roman, ouvre merveilleusement bien cet ouvrage et donne le ton des nouvelles qui suivent, tout en préfigurant un autre essai de l'auteure, plus développé, Une chambre à soi. Virginia Woolf s'interroge (et interpelle le lecteur) : pourquoi les femmes n'ont-elles pas écrit de manière soutenue avant le XVIIIe siècle ? Pourquoi ensuite ont-elles produit plusieurs classiques de la fiction anglaise avec Jane Austen, Emily et Charlotte Brontë, Georges Eliot ? Et pourquoi n'écrivent-elles que de la fiction ? Je vous laisse découvrir ses arguments, et de conclure sur cette prophétie « Pour peu qu'elles jouissent d'un peu d'argent et d'un peu de temps libre, les femmes se mêleront plus que par le passé de l'art d'écrire. Elles feront un usage plus abouti et plus subtil de l'instrument qu'est l'écriture. Leur technique gagnera en audace et en richesse. »
Les six nouvelles illustrent ces réflexions ou promeuvent l'émancipation de la femme et sa volonté d'autonomie, qu'elle soit sociale ou affective. Une Société, est un texte très amusant combattant la misogynie ambiante ; Dans le verger, rêverie d'une jeune fille, n'est pas sans évoquer un certain Marcel Proust avec ses références aux sens, images et sons. Lappin et Lapinova, aborde le thème du mariage, un sujet pesant pour Virginia Woolf
Un excellent bouquin sur lequel se précipiteront les lecteurs qui ne connaissent pas la grande dame des Lettres, et que les autres (re)liront avec intérêt, comparant avec amusement la date de leur écriture et ce qu'il en est de nos jours.
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Découvrir Virginia Woolf ? Pourquoi pas ! J'entame donc la lecture de ce court livre. Et quel régal !

1ère partie : Un essai sur les femmes écrivaines...de romans. le point de vue de Virginia est à la fois objectif et explicatif puis parfois, elle puise dans son expérience.

2nde partie : Les nouvelles
J'ai eu un temps d'adaptation à la lecture de la première nouvelle. Je n'ai pas pour habitude de lire des "textes d'époque". Au fil des pages, j'ai pris plaisir finalement à découvrir la plume et l'imaginaire de l'autrice.
Imaginaire, pas tant que ça puisqu'il ressort des textes des sentiments que les femmes d'aujourd'hui ressentent toujours...

3ème partie : Une chronologie sur la vie de Virginia et les temps fort de la littérature entre 1879 et 1941. Quelle vie ! Entre écriture, drames, dépression et voyage !

4ème partie : Une bibliographie sélective sur ou de Virginia Woolf. Une mine de titre pour continuer de découvrir l'autrice ou sa plume.

Accessible malgré mes appréhensions, c'est une belle surprise cette lecture. Je me suis prise au jeu.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La lune duveteuse ne laissait jamais le ciel s'obscurcir ; toute la nuit les fleurs de marronniers demeuraient blanches parmi le vert ; à peine le cerfeuil sauvage se voyait-il dans les prairies. Les vents des cours intérieures de Cambridge ne couraient ni vers le Tartarie, ni vers l'Arabie, mais ils s'alanguissaient rêveusement au-dessus des toits de Newham. C'est là, dans ce jardin, qu'elle trouverait peut-etre, au besoin, un espace propice à la flânerie, parmi les arbres ; et que, face au seuls visages féminins qu'elle viendrait à croiser, elle pourrait dévoiler le sien, vide, terne, et jeter un coup d’œil dans des chambres où, à cette heure, dormaient d’innombrables jeunes filles, paupières pales closes sur des yeux vides, ternes, mains dépourvues de bagues posées à plat sur les draps.
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Depuis la nuit des temps nous admettons que les hommes sont tout aussi assidus à leur tâche que nous, et que leurs œuvres sont d’un mérite égal aux nôtres. Tandis que nous portons des enfants, eux-mêmes, supposons-nous, enfantent des livres et des tableaux. Nous, nous peuplons le monde. Eux, ils le civilisent. Mais aujourd’hui que nous savons lire, qu’est-ce qui nous empêche de juger sur pièces ? Avant de mettre au monde un seul enfant de plus, nous devons faire le serment d’apprendre à le connaître tel qu’il est ce monde.
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Elle enfila la perle de cet après-midi sur le collier des jours mémorables.
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"Tout est notre faute. Nous savons toutes lire. Mais aucune, à l'exception de Poll, n'a jamais pris la peine de le faire pour de bon. Pour ma part, j'ai toujours tenu pour acquis qu'une femme a le devoir de passer les années de sa jeunesse à porter des enfants. Je vénérais ma mère pour en avoir porté dix ; et plus encore ma grand-mère qui en avait eu quinze; j'avais moi-même, je l'avoue, l'ambition d'en porter vingt. Depuis la nuit des temps nous admettons que les hommes sont tout aussi assidus à leur tâche que nous, et que leurs œuvres sont d'un mérite égal aux nôtres. Tandis que nous portons des enfants, eux-mêmes, supposons-nous, enfantent des livres et des tableaux. Nous, nous peuplons le monde. Eux, ils le civilisent. Mais aujourd'hui que nous savons lire, qu'est-ce qui nous empêche de juger sur pièces? Avant de mettre au monde un seul enfant de plus, nous devons faire le serment d'apprendre à le connaître tel qu'il est, le monde."
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"Tout est notre faute. Nous savons toutes lire. Mais aucune, à l'exception de Poll, n'a jamais pris la peine de le faire pour de bon. Pour ma part, j'ai toujours tenu pour acquis qu'une femme a le devoir de passer les années de sa jeunesse à porter des enfants. Je vénérais ma mère pour en avoir porté dix ; et plus encore ma grand-mère qui en avait eu quinze; j'avais moi-même, je l'avoue, l'ambition d'en porter vingt. Depuis la nuit des temps nous admettons que les hommes sont tout aussi assidus à leur tâche que nous, et que leurs œuvres sont d'un mérite égal aux nôtres. Tandis que nous portons des enfants, eux-mêmes, supposons-nous, enfantent des livres et des tableaux. Nous, nous peuplons le monde. Eux, ils le civilisent. Mais aujourd'hui que nous savons lire, qu'est-ce qui nous empêche de juger sur pièces? Avant de mettre au monde un seul enfant de plus, nous devons faire le serment d'apprendre à le connaître tel qu'il est, le monde."
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Videos de Virginia Woolf (84) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Virginia Woolf
Soirée rencontre à l'espace Guerin à Chamonix autour du livre : Vers l'Everest de George Mallory traduit par : Charlie Buffet
enregistré le 24 février 2024
Résumé : Inédits du célébrissime George Mallory, premier disparu de l'Everest.
«Une masse triangulaire incongrue a surgi des profondeurs; son côté se perdait dans les nuages. Très progressivement, nous avons vu apparaître les flancs d'une grande montagne, ses glaciers et ses arêtes, tantôt un éclat, tantôt un autre à travers les échancrures mouvantes, jusqu'à ce que, bien plus haut dans le ciel que ce que l'imagination avait osé suggérer, apparaisse le sommet blanc de l'Everest. C'était comme la création la plus folle d'un rêve.» En 1921, un homme marche vers l'Himalaya, fasciné. Il est le premier Occidental à approcher le plus haut sommet du monde, à le décrire, à le photographier, et à s'élever sur ses pentes. Cet homme, c'est George Mallory. Britannique, dandy, courageux dans l'effort et l'inconfort, il est alpiniste par passion, écrivain et artiste par vocation: «Les alpinistes n'admettent aucune différence sur le plan émotionnel entre l'alpinisme et l'Art. Ils prétendent que quelque chose de sublime est l'essence même de l'alpinisme. Ils peuvent comparer l'appel des cimes à une mélodie merveilleuse, et la comparaison n'est pas ridicule.» Mallory écrivait. Ses textes racontent au plus intime ce que fut l'exploration exaltante de l'Everest jusqu'à ce 8 juin 1924 où il disparut sur les dernières pentes du Toit du monde, qu'il fut peut-être le premier à atteindre. Et où son corps momifié a été découvert le 1er mai 1999. Tous les écrits de George Mallory sont rassemblés pour la première fois dans ces pages: textes de réflexion, récits d'ascension, lettres à sa femme Ruth, jusqu'au dernier message confié à un Sherpa…
Bio de l'auteur : George Mallory, né le 18 juin 1886 en Angleterre, fils d'un pasteur anglican, proche du « groupe de Bloomsburry » (Keynes, Virginia Woolf) pendant ses études, alpiniste élégant (une voie porte son nom à l'aiguille du Midi), disparu à l'Everest le 8 juin 1924.
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