Dégoutée par certains thrillers ultra-violents (cf ma critique du dernier
Chattam et surtout les réactions et commentaires qui ont suscité ma critique), j'ai décidé de reprendre
Zola et son cycle des Rougon-Macquart.
Du coup, hop, un petit classique, avec
Zola, mon auteur préféré pour cette littérature dite classique, quelque peu désuète certes, mais diablement efficace.
Je comprends mieux l'horreur de certains à l'époque après avoir lu ce chef d'oeuvre, horreur de l'histoire en elle-même, et horreur de l'intrigue même.
Zola n'a pas son pareil, avec son vocabulaire, ses tournures tourmentées, pour nous plonger dans le bain de son roman.
L'histoire est passionnante ; il n'a rien à envier à certains de nos auteurs contemporains, que je ne citerai pas ici, qui usent de plus en plus de violences gratuites, nombreuses et variées.
Oui l'histoire est atroce, machiavélique et mortifère.
Mais sans les descriptions infinies et précises des thrillers de maintenant.
Car
Zola a écrit des thrillers finalement, en tout cas celui-ci en est un.
Un couple d'amants décident d'assassiner le mari, Camille, soufreteux, malade, infirme à moitié.
Ces amants, Thérèse et Laurent, nous sommes peints avec un réalisme incroyable. Leur passion du debut nous est narrée par le détail, avec force adjectifs et vocabulaires quelques peu sexuels, mais sans détails inutiles.
Une passion dévorante. Des descriptions à n'en plus finir.
Le pire étant arrivé, ils attendent de se marier, mais déjà, l'ambiance à changé. Ils voient le mort partout dans la chambre, le spectre noyé du défunt mari.
Ils ne se touchent plus, ont même du dégoût quand ils se frôlent.
Et là, la descente aux enfers commence.
De la violence, des remords, les amants terribles ne vivent plus, ou si peu.
Cette narration magnifique est un vrai bonheur de lecture.
Je comprends effectivement la réaction des contemporains de
Zola à la parution du roman, décrit comme "putride" et "horrible".
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cet auteur si doué.
Un véritable "Monsieur" de la littérature française.
Prochaines lectures : Nana, le ventre de
Paris, La faute de l'abbé Mouret et La curée.
Quel repos que cette littérature.
Merci
Zola.