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Un voyage au très long cours, une circumnavigation épique, une odyssée magistrale à bord d'une caraque, avec , à la barre , Fernand de Magellan né Fernão de Magalhães devenu Fernando de Magallanes (1480-1521) , avec pour guide cinq étoiles Stephan Zweig, dépaysement , exotisme , aventures assurés !
Zweig ne se contente pas simplement d'établir une biographie avec les éléments connus sur ce personnage qui reste énigmatique, il analyse avec acuité le contexte historique, les enjeux économiques et politiques, il nous plonge au coeur d'une aventure passionnante, dépaysante à souhait
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Un thème sur les navigateurs en général et le voyage de Magellan en particulier dans le challenge multi défis. Je suis honnête, la mer, c'est pas trop mon truc. Donc je partais un peu à reculons sur ce thème.
J'ai découvert cette biographie grâce au commentaire enthousiaste d'HundredDreams. Stefan Zweig, j'ai déjà lu, apprécié. Mais ses biographies, je ne les ai connais pas. Quelle erreur !

Grâce à ce challenge et à cette critique, j'ai ouvert ce "Magellan". Passionnant ! Je me suis régalée du début à la fin. Zweig présente le voyage, les dangers mais aussi les raisons de ces périples (économiques surtout), la fermeté de son personnage central et s'interroge sur ses failles. Dont une qui le relie à lui : Magellan avait dû quitter son pays (le Portugal au profit de l'Espagne) pour réaliser son rêve de tour du monde. Or ce livre a été écrit après le départ définitif de Zweig d'Autriche.

C'est une biographie passionnante, riche mais pas trop longue. Très sensorielle : on sent les parfums, les embruns, la peur des hommes, la faim, le soulagement..... J'ai désormais bien envie d'essayer le "fouché" de Zweig également....
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Je ne vous dis pas le bien que ça fait de faire le tour du monde quand on est confiné depuis plus d'un mois.
Et quel tour du monde! le tout premier, et par l'Ouest encore, en bravant l'inconnu absolu et d'épouvantables épreuves: tempêtes, mutinerie, famine, et plus que tout le doute et la crainte de ne pas trouver ce mythique passage au Nord de la Terre de feu.
Je vais radoter en disant que Zweig est un conteur merveilleux à la plume si sensible qu'il parvient toujours à communiquer à son lecteur la fascination qu'il éprouve pour les grands personnages dont il a choisi de retracer la biographie. Tout taciturne et introverti qu'il est, Magellan n'échappe pas à la règle, et la narration de la quête de sa vie se lit comme un fabuleux roman d'aventures, dans une époque charnière de l'histoire humaine où les épices d'Orient valaient autant que l'or et où des hommes étaient prêts à braver tous les dangers pour ouvrir et contrôler de nouvelles voies maritimes, et changeaient la face du monde en faisant entrer l'Occident dans l'ère moderne.
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« Au commencement étaient les épices. »

Après avoir eu de gros coups de coeur pour plusieurs nouvelles de Stefan Zweig, j'ai eu très envie de lire une de ses biographies. Amoureuse de l'océan, j'ai choisi naturellement « Magellan » pour cette première découverte.
Même si le style est vraiment très différent, j'ai été touchée par le récit de Magellan.
*
Avant de découvrir le fabuleux destin de Magellan, Stefan Zweig explique comment lui est venue l'idée d'écrire sur ce célèbre navigateur et explorateur portugais. Il décrit également, de façon succincte, l'histoire de la navigation, ainsi que les premiers voyages de ces conquérants des mers.
Il faut donc être un peu patient, mais cela en vaut vraiment la peine : cette première partie est particulièrement prenante et indispensable pour mieux comprendre les enjeux et le contexte historique de l'époque.
On comprend ainsi pourquoi Magellan, pour réaliser son rêve de découvrir la route occidentale permettant rejoindre les Moluques, les îles aux épices, s'est vu contraint de servir la couronne espagnole.

« Comme tous les créateurs, il aspire vers le milieu de l'existence à voler de ses propres ailes et à vivre pour lui-même. Sa patrie l'a abandonné, il se trouve dégagé de toute charge et de tout devoir envers elle. Tant mieux ! le voilà libre. Souvent la main qui veut repousser un homme le rend en réalité à lui-même. »
*
Ce roman raconte l'obsession d'un homme prêt à risquer sa vie et son honneur pour trouver une nouvelle voie maritime qui permettra de rejoindre par l'ouest, les îles aux épices.
Les enjeux de ces voyages périlleux, les motivations de Magellan ainsi que les nombreux obstacles auquel il devra faire face, font de ce récit un roman plein de rebondissements, un récit captivant.

« Quand elle est touchée par le génie et conduite par le hasard, une folle erreur peut donner naissance à la plus haute vérité. »
*
Dans ses nouvelles, Stefan Zweig aimait à se concentrer sur l'aspect psychologique de ses personnages.
J'ai retrouvé dans « Magellan » cette acuité à entrer dans les pensées de cet homme fascinant, pour mieux disséquer les différents aspects de sa personnalité. Comme lui seul peut le faire, Stefan Zweig le dépeint simplement, comme s'il était un intime de cet homme illustre.
Homme de confiance et d'honneur, marin expérimenté, navigateur habile, soldat valeureux, Magellan est également un homme secret, solitaire, et réfléchi.
*
Stefan Zweig a écrit une biographie, mais ce récit est autant un véritable document historique qu'une oeuvre fictive.
« …en faisant le récit de cette odyssée de la façon la plus fidèle possible d'après les documents qu'il m'a été donné de rassembler j'ai eu constamment le sentiment de raconter une histoire que j'aurais inventée, d'exprimer l'un des plus grands rêves de l'humanité. »

Mais peu m'importe si tous les détails de ce voyage ne sont pas tout à fait exacts, si la personnalité de Magellan est le fruit de l'imagination de l'auteur, le récit est convaincant et m'a captivée du début à la fin.

« L'exploit de Magellan a prouvé, une fois de plus, qu'une idée animée par le génie et portée par la passion est plus forte que tous les éléments réunis et que toujours un homme, avec sa petite vie périssable, peut faire de ce qui a paru un rêve à des centaines de générations une réalité et une vérité impérissables. »
*
« Magellan » est un superbe roman. Eloquent, merveilleusement documenté, dramatique, émouvant, il nous fait revivre les premiers voyages de ces intrépides aventuriers partant à la découverte de nouveaux territoires, voyageant sur d'immenses mers inconnues, endurant de grandes privations, affrontant de nombreux dangers pour tracer de nouvelles routes commerciales.

Je n'ai jamais été déçue par mes lectures de Stefan Zweig, et encore une fois, j'ai pris un immense plaisir à lire ce roman. Stefan Zweig a le don de nous faire voyager autour du monde, apportant son talent d'écrivain pour nous livrer un récit captivant, sans les lourdeurs des ouvrages historiques.
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Quand ce petit officier portugais, éconduit par le roi Manoel malgré ses hauts faits d'armes en terres d'Orient, présente en 1517 son projet à la cour espagnole, il ignore que le passage au sud des Amériques dont il a secrètement été informé, un passage qui devrait permettre un accès plus direct que le Cap Bonne Espérance vers les îles aux épices, les plus riches du monde, les Moluques, n'est autre que l'embouchure du Rio Plata!

Rien que la saga de la préparation du voyage malgré espions et sabotages portugais, est complètement décoiffante.

C'est en novembre 1520, en route depuis 14 mois, qu'il découvre LE passage, après la déception du Rio Plata, un hivernage de quatre mois, la perte du Santiago surpris par une tempête, la répression de l'insurrection fomentée par les capitaines espagnols et la désertion du San Antonio.
Peu glorieux est l'épisode philippin qu'atteint un équipage terriblement affaibli par une trop lente traversée du pacifique (d'où son nom), une stupide battaille coûtant la vie de Magellan (dont l'eslave malais Henrique est le premier homme à avoir réaliser un tour du monde!), et le piège du dernier repas offert par le fourbe roi Sebu où succomberont les meilleurs capitaines de la flotte, obligeant les survivants trop peu nombreux à sacrifier le Concepcion.

Du Trinidad et du Victoria, seul ce dernier (le plus petit de flotte) et bien que toute escale sur le continent africain soit interdite par la mainmise portugaise, réussira avec 18 hommes d'équipage, à rejoindre l'Espagne, s'étonnant du décalage d'un jour avec ceux restés au port (normal puisque vers l'ouest on avance avec le soleil donc les journées sont un peu plus longues que 24h et à la fin du tour on a gagné un jour!).
Malgré le testament laissé par un prévoyant Magellan, ses héritiers n'en profiteront pas car son épouse et ses deux fils sont entre-temps décédés.

Zweig ne peut s'empêcher de placer ses pompeuses et moralisatrices généralisations qui m'irritent un peu mais le livre est vraiment passionnant.
Je vais d'ailleurs tenter une petite mise en scène la semaine prochaine avec mes deux petits enfants, une carte géante du monde au sol, des personnages et petits bateaux qu'on réalisera en plasticine ;-)


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Une autre facette de l'histoire nous est relevée dans ce livre! Zweig ressuscite à la fois une partie de l'histoire, un fragment de l'exploration qui, par la découverte du canal de Magellan, prouve enfin à l"homme que la terre est ronde et la ténacité d'un homme dont la bravoure à affronter l'inconnu avec des moyens rudimentaires s'affilie presque à une drogue ou à une folie. Quand le livre commence avec toute une litanie sur l'histoire des épices, on se dit ça y est, c'est un Zweig historique qui substitue à celui d'émotionnel mais non...l'émotionnel va rebondir. Eh oui c'est avec émotion que l'auteur nous livre l'histoire de Magellan, un homme habile aux fins stratagèmes.. C'est par bravoure que simple marin, il est devenu officier portugais. C'est par bravoure qu'il abandonne ses services et vient confier au roi son projet faramineux de découvrir la voie qui mène aux Indes en passant par l’Amérique mais le roi rejette le projet. C'est par bravoure qu'il se tourne vers l'Espagne et arrive à convaincre toute une commission. C'est par bravoure qu'il détourne tous les obstacles qui veulent faire échouer son projet, reconstruit les vieux navires que lui confie l'Espagne et se jette à corps perdu vers l'inconnu. C'est par bravoure qu'il découvre le canal tant cherché. C'est encore par bravoure qu'il se trompe de combat et trouve la mort...et c'est par bravoure que l'histoire l'a oublié...
Un magnifique récit de voyage! Une biographie captivante!

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Ayant redécouvert Zweig avec le "joueur d'échecs", c'est plein d'allant que je me suis procurée cette biographie d'un homme dont je ne savais rien que ce l'école m'en a dit: le premier qui a fait le tour du monde et qui a donné son nom à un détroit.

L'entreprise est fameuse et ne s'est pas fait sans mal. Cet homme peu aimable et apatride a pourtant réalisé un exploit.

Le style de l'auteur est facile à lire mais il faut bien reconnaître qu'il a fallu que je m'accroche pendant les cent premières pages. J'ai apprécié ensuite la fluidité de ce récit de premier tour du monde. Cependant certains moments de grandiloquence de l'auteur m'ont un peu agacée.

Le héros décrit n'est pas un homme que l'on peut apprécier pour son humanité bien que l'auteur nous le vante souvent pour d'autres de ses qualités.

Bref, une lecture très instructive qui rend hommage à un visionnaire.Me reste cette question de Zweig: peut-on trahir son pays pour une cause qui le dépasse?

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Après avoir lu quelques romans et nouvelles de cet auteur, j'ai voulu tenter les biographies.
Je commence par Magellan et je ressors ravie de ma lecture.
Je me suis laissée emporter dans la vie tourmentée de Magellan, dans ses difficultés, je l'ai suivi pas à pas lors de son ultime voyage.
On sent que l'auteur a effectué énormément de recherches pour cette biographie.
Et bien sûr, je n'ai pas pu m'empêcher d'apprécier encore et toujours la plume de S.Zweig,
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Quoi de plus angoissant mais à la fois de plus fascinant que l'inexploré.

Magellan aura réussi 'l'exploit le plus magnifique de toute l'histoire de la navigation" nous dit Stefan Zweig. C'est encore vrai cinq siècles plus tard. "Cet homme sombre, renfermé, taciturne, sans cesse prêt à tout mettre en jeu, y compris sa vie, pour le triomphe de son idée" aura fait preuve d'une volonté et d'une ténacité inouïes dans son combat contre l'inconnu.

Aucune entreprise humaine n'aura autant été supportée par un seul homme, y compris et surtout lorsqu'il devra imposer sa volonté, seul contre tous, au milieu des immensités marines, dans la plus parfaite ignorance de leur devenir.

C'est une force de caractère hors du commun qui a accroché son nom à jamais au bout du continent américain. Cette inscription dans la grande histoire n'est que justice à l'égard de celui qui a fait preuve d'une foi inébranlable pour que l'homme trace les contours de zones vierges de sa connaissance et dessine sur la mappemonde le passage qui relie les deux grands océans Atlantique et Pacifique.

Formidable aventure superbement contée par Stefan Zweig. Avec son style savoureux et précis, cet auteur sait faire de la vie d'un personnage, non pas une biographie, mais une jouissance romanesque.

Cet ouvrage est passionnant.
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"Seul enrichit l'humanité, d'une façon durable, celui qui en accroît les connaissances et en renforce la conscience créative."

Cette phrase clôt quasiment cette grande biographie de Magellan.
Dans une biographie , on n'est pas censé courir après le suspens.
Ici, on se doute ,vu l'existence d'un détroit de Magellan que le Portugais au service du roi d'Espagne n'a pas lamentablement planté sa goélette dans un écueil avant le passage fatidique, on se doute aussi que des explorateurs sont revenus de cette expédition . Mais finalement, je ne savais rien.
Alors quand un génie de la plume se met à évoquer la vie d'un génie de son époque , on ne peut que rester sans voix devant le résultat. Stefan Zweig est un génie, un maître des mots, mais aussi ici, un maître du suspens.
La première partie du livre raconte sommairement la jeunesse de Magellan et la mise en place de l'opération " Je vais aller au Moluques par l'ouest".
L'auteur use de tout son talent pour bien poser le contexte de l'époque, bien analyser les caractères des protagonistes. Peut être que sous la plume d'un biographe moins talentueux, on se serait quand même surement fait un peu chier. La non, on a juste hâte que les amarres soient lâchées.

En mer, l'aventure est un pur régal. Trahison, spoliation , découverte, espoir, abattement, grandeur et décadence... le tout dans un bouillon de culture phénoménal porté par la plume de ce magicien.
Stefan Zweig rend un vibrant hommage à son héro mais aussi aux braves qui l'ont accompagné. Il laisse un testament grandiose sur Magellan mais aussi sur l'époque, il remet la religion catholique bien à sa place, elle qui pendant des siècles au nom de la foi et de l'évangélisation des sauvages a foutu la planète à feu et à sang. Il montre aussi ses bons côtés , Zweig n'étant pas manichéen. tout est pesé , tout est calculé, le maître a dû vérifier et recouper toutes ses sources.

Vous croyez connaître toute l'histoire de Magellan ? Pas sur ! Si cela vous intéresse, ne cherchez pas ailleurs.
Stefan Zweig serait capable de nous émouvoir en rédigeant la composition du PQ alors imaginez au service de l'histoire d'un tel homme !
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