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Je dois bien avouer que j'ai abordé la lecture de "Magellan" de S. Zweig avec quelques réticences : un romancier n'est pas un historien. Mais dès les premiers chapitres, la fluidité du texte et l'agrément de lecture m'ont convaincu de l'intérêt de cet ouvrage.

Zweig ne décrit pas seulement une aventure, il habite les différents personnages et nous expose leurs pensées, leurs émotions, leurs raisonnements... Nous devenons intimes de ces aventuriers. Oublions donc la réalité et laissons nous porter par le récit.

Ce fut un voyage extraordinaire. Ayant voyagé en Patagonie, j'ai eu la chance de naviguer (en partie) dans les eaux du Détroit de Magellan, paysage extrêmement impressionnant du fait des rudes conditions météo , des montagnes qui bouchent l'horizon de toutes parts, de l'étroitesse des passages ... J'ai donc pu en lisant ces textes revivre ces moments en me disant qu'il fallait un courage et une détermination extraordinaires pour oser s'aventurer dans ces contrées inconnues.

Ce livre est donc très intéressant, il permet de découvrir une aventure peu connue, un homme exceptionnel et un roman/biographie fort plaisant.



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Zweig est fasciné par Magellan et cela se voit. Il faut bien avouer que dans la figure de ce navigateur portugais passé aux Espagnols puisque sa patrie lui refusait un bateau, il y a de quoi attirer l'attention d'un écrivain. Une tâche impossible, un destin tragique et morbidement ironique, le pauvre Magellan n'a pas été épargné par le destin et a payé bien cher la réalisation de son rêve.
J'ai beaucoup apprécié cette biographie à l'écriture souple et élégante, et plus encore l'effort que fait Zweig au début pour poser le contexte d'une façon complète, intelligente, pour nous permettre de saisir les ressorts des décisions, des circonstances...Probablement moins détaillée que l'aurait été l'oeuvre d'un historien professionnel, cette biographie remplit d'admiration pour les marins de cette époque qui accomplirent des exploits comme on a du mal à les imaginer aujourd'hui!
Les amateurs d'histoire, de mer, les amateurs d'une écriture comme Zweig la maîtrise et la cisèle, tous ces lecteurs là vont se régaler.
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[Reçu dans le cadre d'une masse critique - merci aux éditions Robert Laffont -, il s'agit d'une critique sur une nouvelle traduction du livre de Zweig qui se retrouve amalgamée avec la première traduction et d'une critique partielle afin de respecter le délai imparti par Babelio pour l'écrire.]

En réfléchissant à ce que j'allais écrire dans cette critique me revenaient les paroles de la chanson « France Culture » d'Arnaud Fleurent-Didier :

« […]

On ne m'a pas parlé de Marx, rival de Tocqueville,
Ni Weber, ennemi de Lukacs,
Mais on m'a dit qu'il fallait voter. 

[…] ».

Je me rends compte que ni mes parents, ni mes maîtres d'école ne m'ont parlé de Magellan. On m'a bien parlé du Detroit de Magellan (quelque part au sud du Chili, il constitue le plus long passage naturel entre l'océan Atlantique et l'océan Pacifique) mais rien sur Magellan, rien sur l'homme et son exploit comme l'écrivait Stefan Zweig.

Il m'aura fallu la lecture de cette nouvelle traduction du livre de Stefan Zweig publié en 1938 - « Magellan. der Mann und seine Tat » - pour en apprendre davantage sur celui que nous connaissons sous le nom de Magellan et qui est resté pour la postérité pour le détroit qui porte son nom. C'est à l'occasion du 500ème anniversaire du premier grand voyage autour du monde que Magellan entrepris et duquel il ne revint pas que cette nouvelle traduction est proposée (le lecteur lira avec interêt la préface adressée par la nouvelle traductrice, Françoise Wuilmart, écrit à son cher confrère et premier traducteur en langue française, Alzir Hella, pour apprécier la pertinence de cette nouvelle traduction et en quoi ces deux traductions diffèrent).

Même si ma lecture n'est pas encore achevée, ce roman(-policier) et essai à la fois est un grand livre (d'aventures) et confirme que Stefan Zweig était un grand écrivain (s'il est besoin de le préciser).

« Nous voici confrontés au véritable mystère de Magellan, celui qui depuis des siècles préoccupe les savants et les psychologues. En soi, et comme nous venons de le démontrer, le projet de Magellan n'avait rien de très singulier ; dans le fond il recherchait la même chose que Colomb, Vespucci, Corte-Real, Cortez et Cabot. Ce qu'il y d'étonnamment nouveau dans sa proposition, ce n'est pas la proposition elle-même mais la certitude péremptoire avec laquelle Magellan affirme l'existence d'une route maritime occidentale vers les Indes. Car dès le début il ne se contente pas de dire modestement comme tous les autres : j'espère trouver un paso, un passage quelque part. Non, car il affirme dur comme fer : je vais trouver le paso. Car je sais, moi seul sais qu'il existe bel et bien une percée entre l'océan Atlantique et l'océan Pacifique, et je connais l'endroit où la trouver ». (p. 92-93)

C'est ce que Stefan Zweig explique dans ce texte qui court brillamment sur quelques 300 pages...

[Je mettrai à jour ma critique une fois ma lecture achevée ; libre aux lecteurs de la suivre ou pas.]
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Le résumé du livre le dit mieux que je ne le ferai, dans cette oeuvre, Stefan Zweig nous emmène en voyage aux côtés d'un explorateur qui a apporté des connaissances essentielles au monde, en confirmant que la Terre était ronde et en permettant à l'un de ses passagers de commencer à constater l'existence des fuseaux horaires.

L'aventure en elle-même occupe une grande partie du livre, mais Zweig ne passe pas sous silence toutes les difficultés que Magellan a subi pour mener son projet à terme pendant une époque où les tensions entre le Portugal et l'Espagne étaient palpables, chaque pays souhaitant s'approprier un maximum de terres étrangères. le but de l'expédition, au-delà de la volonté de coloniser, était de trouver une route sans intermédiaire pour ramener des épices, un véritable luxe à l'époque, des pays lointains. L'annonce de l'expédition de Magellan après son exil en Espagne n'a donc pas réjouit le Portugal qui a fait son maximum pour faire échouer le projet sans jamais y parvenir.

Les affaires politiques et économiques n'ont pas été le seul souci de Magellan, puisque tout son projet s'était en fait basé sur des cartes erronées. le détroit était bien plus au Sud qu'elles ne le laissaient paraître, et il était également très difficile de naviguer dans ce passage inhospitalier. Cette expédition a failli tourner court à de nombreuses reprises, l'équipage a subi le doute, la faim, le froid, et on ne doit la découverte de ce passage qu'à la volonté de fer de l'homme persévérant qu'était Magellan.

Malheureusement, il ne vivra pas assez longtemps pour terminer son aventure en Espagne, lui et sa famille ne bénéficieront d'aucune véritable reconnaissance au début de ce voyage et après sa mort, seuls les quelques personnes de l'équipage encore vivantes pourront laisser éclater leur joie. Sa découverte ne sera même pas utilisée puisque le détroit s'est révélé impraticable pour bon nombre de navires… mais au final il aura apporté quelque chose de bien plus précieux que l'or et les épices, la connaissance.

Alors, que dire de ce livre ? Avant de commencer à lire Zweig, je n'étais pas spécialement fascinée par l'histoire, et je ne manifestais pas non plus une attirance folle pour les romans d'aventure. Encore une fois, il a réussi à me passionner avec ce récit riche en intrigues et en découvertes. C'était réellement captivant d'imaginer le monde il y a encore quelques siècles, lorsqu'on en ignorait beaucoup sur la disposition exacte des continents. Cette période pleine d'explorations et de découvertes était électrisante pour les hommes qui laissaient de côté une vie rangée pour se dédier entièrement au voyage, sans même avoir la certitude de réussir à revenir chez eux. L'auteur réussit également à dépeindre le contexte historique de façon à ce que l'on puisse facilement comprendre les causes et les conséquences des actions des acteurs majeurs de cette aventure, ce qui est très appréciable lorsque l'on est, comme moi, qu'un novice en matière d'Histoire.

Le seul bémol que je pourrai souligner ne tient pas au travail de Zweig mais plutôt à celui de la maison d'édition. J'aurais réellement apprécié trouver quelques cartes en annexe de l'oeuvre, des exemples de cartes de l'époque ou au moins une qui retracerait le voyage de Magellan avec quelques dates clés…
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Stefan Zweig nous propose un roman d'aventures pour lequel on ne peut qu'applaudir la force d'imagination et le sens de l'héroïsme de son auteur. L'écrivain nous propose effectivement un personnage au mental d'acier, capable de persister dans son erreur qui deviendra le plus grand voyage de l'Humanité. Ce héros nous est impalpable et ne peut qu'être avoir été conçu dans l'esprit d'un écrivain hors-norme. Il en va de même pour ce voyage à travers le monde. Zweig est parfois à la limite du fantastique tant cette entreprise est irréelle : cinq navires, au XVIème siècle traversent les eaux froides des bords de Patagonie. L'équipe emprisonne quelques-uns des géants indigènes qui la peuplent et s'engouffre dans un détroit dangereux qu'ils auront cherché des mois et des mois sans rebrousser chemin. Une telle histoire ne peut que se lire dans un roman.

Et bien non, justement. Et c'est bien dans ce type d'évènements que, parfois, l'Histoire de l'Humanité dépasse les plus grands romans et que certaines figures du temps passé nous inspirent plus que les grands héros romanesques. Magellan et son équipage auront mené une entreprise qui changera à tout jamais la face du monde. J'ai aimé de toutes mes forces ce livre si puissant de Stefan Sweig qui a su parfaitement écrire ce récit incroyable et extrêmement bien documenté ! J'ai été fascinée.

Par ailleurs, chers Babelionautes, si vous avez des romans ou livres d'histoires narrant la période des grandes découvertes à conseiller, je suis preneuse :)
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Une biographie écrite par Stefan Zweig : un bon moyen d'apprendre des choses en se laissant porter par une plume alerte qui s'efforce d'éclaircir les pensées et les idées tout en nous berçant d'images.
L'auteur se concentre sur le projet de Magellan d'atteindre les Indes par l'Ouest, et pour cela contextualise bien où en sont les découvertes à son époque et quelles expériences lui-même a faites qui lui permettront de réaliser son projet fou.
Je ne connaissais que les grands traits de cette aventure, j'ai découvert avec stupeur à quel point le Portugal s'est attaché à la saper une fois prise en charge par l'Espagne, et à quel point il avait d'ennemis, même une fois parti au bout du monde.
J'ai apprécié le recadrage vis-à-vis de l'historiographie, Zweig relisant les faits à la lumière des différents points de vue et des circonstances exactes connues dans les années 1930, nuançant l'opprobre des uns et les louanges des autres vis-à-vis des différents protagonistes, Magellan compris.
Ainsi, ce dernier apparaît comme un homme très expérimenté, très bon gestionnaire, un meneur d'hommes taciturne et buté, se méfiant de tout et de tout le monde (bien souvent à raison), patient, prudent, humain, et qui est responsable autant des échecs que des réussites de son entreprise.
J'ai également trouvé très agréable de voyager quelque peu sur ces bateaux et de faire escale dans quelques unes de ces îles grâce à l'écriture vivante de l'auteur.
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Quelle dose de courage, culot, et inconscience fallait-il à l'époque des Grandes découvertes pour oser tenter un tel voyage: partir du sud de l'Europe et rejoindre par l'ouest les Moluques (îles aux Épices). Ces épices dont l'Europe avait développé un goût prononcé vont faire la richesse des uns et provoquer le décès de beaucoup d'autres. A l'époque, la vie d'un homme n'a que peu de valeur surtout en comparaison du prix des ces épices dont la vente peut rapporter tant.
Un récit superbement écrit en 1938 par Stefan Zweig qui avance l'idée que le premier homme à avoir bouclé le tour du monde serait l'esclave de Magellan, Henrique, dès 1521. Pour les amateurs de biographies historiques, un tantinet pas assez romancé et un peu trop factuel pour mon goût personnel !
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Quel délice de découvrir avec la complicité, le talent de Stefan Zweig la vie de ce grand navigateur que fut Ferdinand Magellan !
Après nous avoir expliqué que " navigare necesse est " pour trouver en terres inconnues et lointaines les fameuses épices, parfums dont raffolaient les européens du XV ième siècle, Stefan Zweig nous présente l'odyssée de ce portugais parti de rien ( sobresalente ) qui après 10 ans de voyages sur les mers, décide de rejoindre les Moluques par le sud de l'Atlantique.
Dans un premier temps, il s'adresse au roi Manoel du Portugal avec pour arguments : la richesse future de son pays, la suprématie et surtout la christianisation des futurs peuples découverts !
Sa demande est rejetée,et il décide avec Falieri ( astronome et cartographe ) de présenter son projet au roi d'Espagne : Charles 1er ( futur Charles Quint ).
Cinq navires vont être restaurés, armés et approvisionnés pour une expédition de 2 ans.
Les portugais vont essayer de freiner, de faire échouer le départ, mais le 10/08/1519 : la flotte est prête, et le 20 de la même année, Magellan part avec 265 hommes à bord + ses capitaines + Antonio Pigofetta qui tiendra le journal du voyage !
Magellan est un homme froid, calme, déterminé et il ne communique pas trop avec ses capitaines qui au fur et à mesure de la traversée se demandent s'ils vont dans la bonne direction de plus, les conditions à bord sont déplorables en raison du scorbut, de la famine, du manque d'eau et, cela entrainera une mutinerie ( de Pâques ) qui obligera Magellan a faire exécuter 2 hommes...enfin, en longeant la Patagonie après un hiver rigoureux, la sortie du canal est découverte : la terre est donc bien ronde ! mais, ils vont être obligés de traverser le Pacifique pour atteindre finalement les Philipines ou ils se ravitailleront !
Mais le pire est à venir car dans un souci de pacification d'un peuple devenu ami, ils vont tomber dans un piège tendu par un petit chef ( Silapulapu ) qui va tuer une partie de ses compagnons et, surtout ou il va trouver la mort !
Le retour sera chaotique et c'est le " Victoria " commandé par Sebastian del Cano ( un ex mutin ) qui va ramener seulement 18 hommes à Séville et qui profitera des honneurs qui auraient du être attribués à Magellan !
D'autant que le détroit du même nom a été peu utilisé du fait de sa dangerosité, et a été délaissé en 1913 au profit du Canal de Panama pour relier l'Atlantique au Pacifique !
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Je n'avais jamais lu de livre de Stefan Zweig, j'ignorais même qu'il avait écrit des biographies de personnes historiques aussi diverses que Marie Antoinette, Erasme, Fouché et Magellan, entre autres.
J'ai acheté ce livre dans un point presse de gare, par curiosité. Et je ne suis pas déçue de mon achat et de ma lecture.
La narration démarre lentement, l'histoire est un peu longue à se mettre en place. Mais dès que les navires ont pris le large, l'action s'accélère, l'épopée prend de l'ampleur et nous sommes embarqués en tant que lecteurs avec les marins dans leur recherche de ce passage tant espéré entre l'est et l'ouest.
J'ai beaucoup aimé cette lecture qui m'a vraiment fait voyager autour du monde et fait ressentir l'intensité de ce qu'ont vécu ces hommes pendant les 3 années de leur périple.
Je n'hésiterai pas à lire les autres biographies écrites par Stefan Zweig, notamment celles de Fouché, Marie Antoinette et Marie Stuart.
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Voici une biographie de Magellan, navigateur téméraire qui découvrit la détroit de Magellan et donc un passage au sud de l'Amérique vers l'océan Pacifique.

Un long, très long voyage, pour découvrir ce passage qui sera finalement peu utilisé car très dangereux, et relier les Indes par l'Ouest, enfin...

Ce sont les épices qui sont les déclencheurs de toute cette énergie maritime, trouver des routes pour enrichir son royaume et soi-même.

Magellan, Portugais d'origine, devra naviguer pour l'Espagne qui seule le financera. Parti sur une idée fausse, il lui faudra s'adapter et s'obstiner malgré les obstacles, pour découvrir ce fameux passage et ainsi démontrer que la Terre est ronde...

Une biographie intéressante, sobre et documentée.
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