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3,91

sur 455 notes
Un roman court (60 pages), qui se lit presque d'une traite. Zweig nous conte une anecdote cruelle, une histoire qui se termine mal. C'est d'ailleurs le cas des quelques romans et recueils de nouvelles que j'ai pu lire de cet auteur. Ses récits révèlent toujours une grande connaissance de l'esprit et de l'âme humaine, le plus souvent dans ses mécanismes les plus sombres.
J'avais lu cet ouvrage en français il y a quelques années, et comme c'est une édition poche en version française et allemande, je l'ai relu dans sa version d'origine (bien moins vite qu'en français, je l'avoue), puis à nouveau en français. L'histoire est bien sûr la même, mais cette double lecture m'a fait réfléchir au rôle non négligeable que joue le traducteur dans la restitution des oeuvres d'auteurs étrangers.
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Une nouvelle de 70 pages lue lors d'un voyage en train. Phrases un peu longues et parfois répétitives et longueurs permettent de faire monter gentiment une tension et de faire se crisper davantage les doigts aux pages du livres. Chute abrupte qui laisse le lecteur comme en suspens... le titre original (war er es?) Ne trouve pas de réponse claire. Un soupçon légitime demeure.
Idéal pour en faire un court métrage!
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Je suis perplexe.

Selon l'éditeur "Dans cette nouvelle angoissante, inédite en français, on retrouve le style inimitable de Zweig et sa finesse dans l'analyse psychologique. (...) Il dépeint avec virtuosité les conséquences funestes de l'obsession et de la démesure des sentiments".

Perplexe, voire sceptique.

Certes, l'histoire est originale, et bien progressive dans sa structure.

Deux couples dans un coin vibrant de verdure, dont chaque maison est doté d'un jardin qui court en pente vers une rivière. La vie s'écoule, paisible, pour une couple retiré jusqu'à l'arrivé d'une jeune couple, Limpley et son épouse, qui n'ont pas pu avoir d'enfant. Limpley est un homme d'un enthousiasme envahissant et d'une vitalité incessante, épuisante, qui ronge son épouse à force de s'occuper d'elle. On dirait de nos jours "gentil mais pot de colle et un peu lourd"

Leur vieille voisine, qui est la narratrice, leur offre alors un chien, un boxer, au départ pour distraire la jeune épouse.

Mais Limpley se prend de passion pour la bestiole, la gâte, faisant d'un animal débonnaire un petit tyran domestique. Or, lorsque le couple parvient à attendre un enfant, la démesure de Limpley va se focaliser sur sa femme enceinte, puis sa fille, rendant le chien mortellement jaloux et mettant en place la trame du drame à venir.

Alors, oui, la structure du récit est suffisamment progressive pour embarquer le lecteur.

Mais pour ce qui est de la virtuosité du récit, je ne suis pas du tout convaincue. Zweig a habité son narrateur certes comme il convenait de le faire à l'époque de la rédaction de la nouvelle, mais il a teinté le récit d'une bonhommie, d'une espèce de convenance lénifiantes ... et agaçantes à terme. Et on voit arriver la chute à des kilomètres.

Bon, je suis déçue, honnêtement. Mais pas découragée ;)
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Les Limpley sont les nouveaux voisins de la narratrice, Betsy, une femme d'un certain âge qui vit avec son mari dans un coin très tranquille de la campagne anglaise. Les Limpley forment un couple très complémentaire. Elle est réservée et parle très peu, alors que lui est expensif, enthousiaste à l'excès: "Ses yeux embués rayonnaient toujours de satisfaction, à propos de tout et de tout le monde. Ce qui lui appartenait, ce qui lui arrivait était splendide, était wonderful ; son épouse était la meilleure épouse du monde, ses roses les plus belles roses, sa pipe la meilleure pipe avec le meilleur tabac". Il est proprement fatiguant, ce qui fait dire à Betsy: "Jamais avant de faire la connaissance de Limpley les personnes âgées que nous sommes ne s'étaient doutées que des qualités aussi estimables que la bonhomie, la cordialité, la franchise et la chaleur des sentiments pouvaient vous pousser au désespoir."

Un jour, les Limpley adoptent un chien. Dont le mari devient absolument gaga, esclave des quatre volontés de celui qui devint rapidement un tyran. Mais l'arrivée d'un bébé va totalement bouleverser les relations au sein du foyer Limpley, et mener à un tragique évènement.

La nouvelle est une fois de plus un témoignage des qualités de plume de Zweig, et de sa capacité à décrypter les relations humaines, à brosser en quelques lignes un portrait, une atmosphère. Ce qui peut gêner cependant, c'est la façon dont le chien se voit appliquer les sentiments, les reflexions d'un être humain par Betsy. Cet anthropomorphisme est assez gênant. Mais peut-être faut-il y voir autre chose? Une métaphore sur la façon d'élever un enfant? Je ne sais pas trop. Car si il n'y a aucune arrière pensée, aucune métaphore, je ne vois pas bien l'intérêt de cette nouvelle.

Cependant, une fois de plus, je me suis laissée emporter par la plume et le rythme de Zweig. Une lecture agréable, très rapide (80 pages seulement), mais qui ne restera pas dans les annales.
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Horrible histoire sur un affreux molosse trop gâté, ce qui aura des conséquences terribles; je ne révèle rien pour ne pas gâcher la lecture, mais vous ne serez pas surpris d'apprendre que la fin est très triste. Ce n'est probablement pas le meilleur Zweig, mais cela reste d'excellente facture, comme tous les ouvrages de l'auteur.
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J'ai beaucoup aimé cette histoire courte mais très percutante. L'auteur prend le temps de nous présenter le décors: une maison isolée à la campagne, l'arrivée des Limpley, des nouveaux voisins qui s'installent, l'adoption d'un chien et son éducation ratée. Assez vite, on comprend que les choses vont mal tourner. L'auteur va montrer que les excès de l'Homme peut le mener à sa propre perte, que le fait d'être déraisonnable ne peut avoir que des conséquences tragiques. Et je trouve que l'auteur le fait très bien, et que s'en est presque violent pour le lecteur. Je vous recommande de découvrir la plume de Stephan Zweig qui est très accessible.
Lien : https://littlemeggy.wordpres..
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Dès le commencement, on nous décrit cette histoire comme étant tragique, il va donc être question de suivre les événements qui mènent à la catastrophe. Bon, déjà ça partait un peu moins bien que d'habitude. Je n'aime pas trop le fait qu'on nous dise très clairement "ah bah vous allez voir, ça va être la loose pour les personnages, mais attendez de voir hein" du coup, je passe mon temps à attendre le moment fatidique tout en sachant pertinemment que celui-ci n'arrivera probablement qu'à la fin.

Un soupçon légitime nous donne à voir un petit milieu campagnard, le cadre est resserré, on est près de Bath, on ne change jamais de lieu, si bien qu'on fait vite le tour du propriétaire, mais passons. On suit donc le point de vue d'une femme qui est la voisine du couple qui va être victime de la catastrophe tant attendue.
Il n'y a pas de réelle surprise - comment pourrait-il y en avoir ? - mais il n'empêche qu'on prend du plaisir à suivre l'enchaînement des événements, à être spectateur de la chute.
Bon là, pour le coup, on peut le dire, la quatrième spoile mais tellement violemment l'histoire que ç'en est indécent, mais elle résume relativement bien l'histoire finalement - il faudrait quand même comprendre la différence entre un résumé de l'oeuvre et une mise en bouche, fin bon.

J'ai surtout accroché au développement sur la psychologie du chien, Ponto, la façon dont il s'habitue à être le roi et le fait de refuser d'être mis de côté après avoir été choyé. J'ai vraiment trouvé intéressante cette manière d'analyser ses réactions et ainsi d'en tirer des conclusions par rapport à son comportement. Fin, c'est un peu pareil que pour La Confusion des sentiments, cette nouvelle a été écrite entre 1935 et 1940, la vision des êtres était bien différente à cette époque et pourtant Zweig en grand homme qui tente de percer les secrets des comportements parvient magnifiquement bien à nous décrire la nature animale.

Le personnage de John Limpley, en quelque sorte à l'origine du drame, m'a énormément fait penser à certains personnages dans des nouvelles De Maupassant, ces êtres qui donnent encore et encore, qui passent leur temps à gâter pour finalement que ça se retourne contre eux. J'ai donc bien aimé son personnage parce qu'il m'en a rappelé d'autres.


Mon avis en intégralité :
Lien : http://allaroundthecorner.bl..
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C'est intéressant. Je me suis complètement identifiée au bulldog.
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La patte de Zweig.

Stefan Zweig excelle dans les formes courtes de la littérature. Dans cette nouvelle de 70 pages (qui précède la version originale en allemand), il est à la hauteur de sa réputation. Comme il s'agit de la 38ème critique publiée chez Babélio, je vais me concentrer sur ce qui m'apparaît original dans cette histoire.

Il ne faut cependant pas passer sous silence ce qui rattache Un Soupçon légitime à l'ensemble de l'oeuvre du grand écrivain juif autrichien. On a affaire à un récit enchâssé où le début et la fin se rejoignent et qui se développe à partir d'un début banal et réaliste pour évoluer vers une apogée de plus en plus fantastique avant de revenir à la normale. On retrouve aussi un intérêt marqué pour les individus extraordinaires, exubérants dans leurs passions et leur comportement (ici, John Limpley) ainsi que des analyses psychologiques souvent fines et profondes des principaux personnages. Enfin, ce qui ne gâte rien, on ne peut s'empêcher d'admirer un style à la fois fluide et palpitant en parfaite harmonie avec une histoire bien construite et sans temps mort (chapeau au traducteur : Baptiste Touverey).

Mais alors l'originalité de ce livre ? me direz-vous. Elle tient tout entière dans son personnage principal, Ponto. le chien Ponto tient le rôle majeur de cette histoire. En effet, c'est lui qui est le moteur de l'action et pourtant je considère que cette nouvelle ne doit pas être classé comme un récit animalier. Ponto, au cours de l'histoire, est souvent considéré comme un humain, on lui attribue des sentiments et des intentions : orgueil, arrogance, amour de la supériorité et de la domination, jalousie, vengeance, fourberie. Tous ses comportements ainsi que les excès de son « maître » montrent bien que le récit n'a pas une visée réaliste mais bien fantastique, voire allégorique. Ponto me semble représenter le côté animal, instinctif, irraisonné et barbare de l'homme qui vient détruire l'harmonie de la société. N'oublions pas qu'en 1939, l'écrivain juif Stefan Zweig se trouve en Angleterre pour fuir les persécutions nazies et d'ailleurs à la fin de l'ouvrage Ponto demeure bien vivant et inquiétant, il est toujours prêt à surgir et à mordre. Plus profondément, pour Zweig, cette partie sombre de l'homme qui, quelque soit le temps et l'espace, l'époque et le lieu, reste présente, discrètement peut-être, mais jamais éradiquée, demeure toujours prête à resurgir.

Une très bonne nouvelle, peut-être un peu courte mais pas mineure, de Stefan Zweig qui va bien au-delà d'une simple histoire fantastique mais révèle chez l'auteur toutes ses capacités d'analyse dans une période troublée de son existence. La force de ce récit tient bien sûr dans sa portée générale et cette écriture précise et sûre qui nous mène directement à l'essentiel.

Lien : http://www.lecture-ecriture...
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Cette courte nouvelle angoissante est petit bijou qui permettra aux non-initiés de découvrir la finesse psychologique, le sens de la mise en abyme ainsi que la plume incomparable de Stefan Zweig et aux autres de savourer cette oeuvre inédite.
http://www.lire-ecouter-voir.com/article-un-soup-on-legitime-72375901.html
Lien : http://www.lire-ecouter-voir..
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