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Interview de la lectrice Pecosa
A la rencontre des membres de Babelio

 

Article publié le 21/11/2023 par Mathilde Sautou

Nous donnons régulièrement la parole aux membres du site pour qu'ils nous partagent leurs coups de cœur et nous dévoilent leur bibliothèque. Ce mois-ci, nous avons demandé à Pecosa, lectrice de genres variés et inscrite sur Babelio depuis 2012, de nous faire découvrir sa bibliothèque et ses habitudes de lecture. 

 

   

Rencontre avec Pecosa, inscrite sur Babelio
depuis le 5 avril 2012

 

 

Comment êtes-vous arrivée sur Babelio ?


Après avoir été hypnotisée par Le Dahlia Noir, j’ai un peu tâtonné dans mes lectures. Et miracle, je suis tombée sur le blog d’Encoredunoir qui aimait aussi Tim Dorsey, James Lee Burke, Elmore Leonard, Donald Westlake. J’ai vu qu’il avait une bibliothèque sur Babelio, j’y ai pioché des romans signés Nick Stone, Maurizio de Giovanni, David Fulmer (Rivages, vous ne voulez pas publier Lost River ?) ... Encoredunoir [alias Yan Lespoux, NdR] a depuis écrit un recueil de nouvelles, Presqu’îles, et un roman historique captivant, Pour mourir, le monde (Agullo).

 

 

Pouvez-vous nous parler de votre bibliothèque (organisation, genres, apparence visuelle…) ?

 

Elle est classée par genre, la Blanche d’un côté, les Littératures Policières de l’autre. Les livres d’Art et de cinéma sont dans une bibliothèque à part, comme les bandes dessinées sur la guerre d’Espagne. Les livres à lire s’entassent sur une desserte façon château branlant.

 

 

Vous avez plusieurs badges d'experte sur Babelio : Policier, Littérature française, Littérature américaine mais aussi espagnole : qu'est-ce qui vous intéresse particulièrement dans ces genres spécifiques ?

 

Le roman noir me passionne. Je vais citer Brecht : « Le fait qu’une caractéristique du roman policier consiste à exécuter des variations sur des éléments plus ou moins constants élève le genre tout entier au niveau esthétique. » J’aime arpenter le genre en France, aux Etats-Unis, en Espagne, en Irlande, au Mexique, en Argentine, en Israël, en Italie... leur passé, leur histoire, sont un terreau fertile. Ma préférence va au Noir social, celui qui prend le pouls du monde, ainsi qu’au polar poilant. Je suis peu férue de thrillers psychologiques et de Whodunit.

 

Je lis beaucoup d’essais, du Southern Gothic et en littérature française des ouvrages qui se rapportent à une période allant de la Première Guerre aux débuts de la Guerre Froide, avec une préférence pour l’Occupation.

 

En littérature espagnole, des essais et des romans sur Al-Ándalus, la Guerre d’Indépendance, et surtout la Guerre d’Espagne. Je raffole aussi des bizarreries trouvées dans les vide-greniers et les boîtes à livres.

 

 

 

Auriez-vous des recommandations de livres pour ces différentes thématiques ?

 

Chez les Français, Rue des maléfices : Chronique secrète d'une ville de Jacques Yonnet, un trésor national.

 

Chez les Américains, un gros faible pour Goodis pour s’attrister (tous), Tim Dorsey pour rire (Rivages, vous ne voulez pas publier les autres titres ?), et Madison Smartt Bell (pour sa trilogie consacrée à la Révolution haïtienne, Le Soulèvement des âmes, Le Maître des carrefours, La Pierre du bâtisseur).

 

Chez les Espagnols, des ouvrages récents : l’excellente série Carlos Lombardi, écrite par Guillermo Galván, ancrée dans les années 1940, les deux derniers romans d’Albert Sánchez Piñol, El Monstruo de Santa Elena (Napoléon, Chateaubriand, Delphine de Custine...) et Oración a Proserpina (chute de Rome, allégorie de l’effondrement).

 

Pour finir, un roman graphique, María la Jabalina signé Cristina Durán et Miguel Ange Giner Bou, consacré à l’infirmière anarchiste María Pérez Lacruz, exécutée en 1942.

 

 
Quel est le plus beau livre que vous ayez découvert sur Babelio ?


Avant d’atterrir sur Babelio, je tournais un peu en rond. Depuis, je croule sous les livres, ma Rubrique « A lire » compte 1100 ouvrages (!). 
Koalas m’a fait lire Pierre Siniac, Bookycooky le romancier israélien Eshkol Nevo, Yassleo la série des Sadorski signée Slocombe, GeorgesSmiley La Petite fille au tambour de Le Carré, Dandine des ouvrages sur le judéo-espagnol, une opération Masse Critique, Cimetière d’étoiles  de Richard Morgiève, etc.


Un petit mot pour les joueurs (Gytha, Szra, Matho, Rasibus, Mfrance Alzie, Yellow, et les autres). La rubrique Quiz m’a aussi permis de découvrir des auteurs comme Vahé Katcha, Fred Kassak, Franz Bartelt...

 

 

Quel est votre endroit préféré pour lire ?


Le salon, la bibliothèque, le jardin.

 


Quels sont les livres qui vous ont le plus marquée ?

 

Difficile de choisir... La Reine de la Nuit de Marc Behm qui, à l’instar de J’étais Dora Suarez de Robin Cook, m’a bouleversée, un thriller subversif sur une criminelle de guerre nazie. La monumentale série Le Labyrinthe magique de Max Aub, l’un de mes auteurs favoris, consacrée à la guerre d’Espagne et aux camps français. Max Aub est un virtuose doté d’un grand sens de l’humour, même dans la tragédie. L’Aleph de Borges, que l’on ne présente plus. Tinísima, d’Elena Poniatowska, passionnante biographie de la photographe et activiste italienne Tina Modotti. Moravagine de Blaise Cendrars, des pages sublimes sur la folie d’un individu. La Juive de Tolède de Lion Feuchtwanger, un grand roman historique qui vous emporte à la cour d’Alphonse VIII.

 

 

 

Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?


Plutôt deux : « Puisque j’ai beaucoup lu, bien des choses me sont donc arrivées. Les lectures sont de véritables événements de la vie... » (Borges) et « Lecture, une bonne façon de s’enrichir sans voler personne » (Arlette Laguiller). 

 

 

Quelle sera votre prochaine lecture ? Comment l’avez-vous choisie ?


La Dame du lac, de Raymond Chandler. La Série Noire réédite ses classiques, ne boudons pas notre plaisir surtout lorsque les couvertures sont aussi belles, et que 
Le Salon du prêt-à-saigner de Bialot, auteur que j’aime d’amour, fait partie des romans choisis.


Etat d’urgence reçu dans le cadre d’une opération Masse Critique, de Jean-François Vilar, poète du roman noir amoureux des Surréalistes, auteur du beau C'est toujours les autres qui meurent.


Pour l'amour et la liberté : Militantes dans la révolution espagnole d’Isabella Lorusso préfacé par Ken Loach, témoignages de 12 femmes exceptionnelles, militantes de la CNT-FAI, du collectif Mujeres Libres, du POUM.

 

Et pour rire, Razzmatazz de Christopher Moore (deuxième volet de la série The Tales of Sammy « Two Toes » après Noir, A Novel, non traduite hélas), un auteur américain drôle et un poil déjanté comme on les aime (Dorsey, Hiaasen, Kotzwinkle...).

 

 

Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

 

J’ai adoré Monarques, signé Sébastien Rutès et Juan Hernández Luna, roman épistolaire au charme fou : « On vit dans l'espoir de devenir un souvenir. »

 

La Légende de Pendragon d’Antal Szerb, essayiste et romancier hongrois qui décédera tragiquement au camp de Balf, un hommage à la littérature gothique rempli d’humour et de mystère. « My way is to begin with the beginning, j'ai
l'habitude de commencer par le commencement », disait Lord Byron et si quelqu'un savait ce qui était convenable pour un Anglais distingué, c'était bien lui. 

 

Ana Non, d’Agustin Gomez-Arcos, l’un des plus grands portraits de femme de la littérature espagnole : « Il y a deux misères, celle des haillons et celle de la grandeur. »

 

La Ville intemporelle de Francisco González Ledesma, l’histoire de Barcelone à travers celle d’un vampire : « Je viens d'années sans frontières, de villes ensevelies, de cimetières qui me parlent, de chants dont nul n'a souvenir. »

 

Je pense aussi à Un thé en Amazonie de Daniel Chavarría, un roman d’espionnage très original, à 186 marches vers les nuages de Joseph Bialot, roman noir sur l’expérience concentrationnaire, au bouleversant Les Maisons hantées de Meyer Levin de Tereska Torrès, récit de l’emprise qu’eut le Journal d’Anne Franck sur le romancier Meyer Levin, et à toute l’œuvre de Max Aub, bien sûr !

  


Merci à Pecosa pour ses réponses ! Retrouvez tous nos entretiens ici
 
 
Quel lecteur Babelio aimeriez-vous rencontrer la prochaine fois ? 
 
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