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3.79/5 (sur 244 notes)

Nationalité : Mongolie
Né(e) à : Bayan-Ölgii , le 26/12/1944
Biographie :

Tschinag Galsan (Ч.Галсан) est né en 1944 dans la province occidentale de Bayan-Ölgii, en Mongolie. Il a publié une douzaine de livres en mongol et en allemand. Descendant d’une famille d’éleveurs et de chamanes touvas, il s’est fait l’ardent défenseur des coutumes de son peuple face aux dangers de la modernisation. Parmi ses écrits traduits en français, on note "La Caravane", "La Fin du chant" et "Dojnaa", tous parus aux éditions Philippe Picquier, ou encore "Ciel bleu" et "Chaman" aux éditions Métailié.

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Bibliographie de Galsan Tschinag   (17)Voir plus

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"J'ai le goût du merveilleux, ce sont des restes d'enfance." C'est avec ces quelques mots de Romain Gary, extrait de "La Nuit sera calme", que nous démarrons ce nouvel épisode de notre podcast. Car il y sera justement question d'éblouissement des premières fois, de cet âge où chaque découverte est un trésor à apprivoiser. D'enfance, en somme. Pour nous accompagner : nous recevons Valentine Goby, autrice de nombreux romans pour adultes, mais aussi pour la jeunesse. Son dernier livre, "L'Île haute", nous emmène à la rencontre de Vadim, jeune garçon de 12 ans, qui vit à Paris. Nous sommes en 1943 et il est envoyé dans les Alpes. Officiellement pour soigner son asthme, mais surtout pour fuir les Allemands... car il est Juif. Arrivé après un long trajet en train et dans la neige, Vadim découvre la splendeur de la montagne, immensité enivrante qui le rend minuscule. Au cours de cet entretien, Valentine Goby nous dira comment est née cette envie d'écrire un roman d'apprentissage, et en quoi l'enfance la fascine et l'inspire. Juste après, nous retrouverons les libraires de Dialogues, Romain, Rozenn et Laure. Ils ont sélectionné pour nous plusieurs romans sur l'enfance et l'émerveillement.  Bibliographie :  - L'Île haute, de Valentine Goby (éd. Actes Sud) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20859799-l-ile-haute-valentine-goby-actes-sud - Murène, de Valentine Goby (éd. Actes Sud) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18855093-murene-roman-valentine-goby-actes-sud - L'Anguille, de Valentine Goby (éd. Thierry Magnier) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16758956-l-anguille-valentine-goby-thierry-magnier - Chèr.e moi (éd. Seuil) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21362899-cher-e-moi-lettres-a-l-ado-qu-lettres-a-l-ado--collectif-seuil - Germinal, d'Émile Zola (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/843968-germinal-emile-zola-folio - Les Misérables, de Victor Hugo (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/11354695-les-miserables-victor-hugo-folio - E = mc2 mon amour, de Patrick Cauvin (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/185907-e-mc2-mon-amour-roman-patrick-cauvin-le-livre-de-poche - Élisée, avant les ruisseaux et les montagnes, de Thomas Giraud (éd. Contre-allée) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16687921-elisee-avant-les-ruisseaux-et-les-montagnes-thomas-giraud-contre-allee - Ciel bleu, de Galsan Tschinag (éd. Métailié) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18909888-ciel-bleu-une-enfance-dans-le-haut-altai-galsan-tschinag-anne-marie-metailie - L'Invention de Louvette, de Gabriela Trujillo (éd. Verticales) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18955179-l-invention-de-louvette-roman-gabriela-trujillo-verticales - le Petit Prince, d'Antoine de Saint-Exupéry (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/392754-le-petit-prince-avec-des-aquarelles-de-l-auteur-antoine-de-saint-exupery-folio - Alice au pays des merveilles, de Lewis Carroll (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/8194310-les-aventures-d-alice-au-pays-des-merveilles---lewis-carroll-folio - L'Étranger, d'Albert Camus (ed. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/440374-l-etranger-albert-camus-folio

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Citations et extraits (66) Voir plus Ajouter une citation
Une des originalités de mon pere était son ambition d'avoir toujours un grand tas de crottin près de la yourte. Quand on se déplaçait, à peine avait-on descendu les éléments de la yourte du dos des bêtes de somme qu'il vidait les paniers pour envoyer ses enfants chercher du crottin.
"Mais puisque nous n'arriverons pas à finir le tas de toute façon, pourquoi éreinter les enfants ? " maugréait maman lorsqu'i nous équipait. Papa répondait : Il faut qu'il en reste! D'autres de passage ici en profiteront, ils seront reconnaissants à celui qui l'a ramassé dans la steppe, l'a ramené a la sueur de son front et a pris soin d'en faire un tas. Pourquoi crois-tu que le proverbe dise : "Là où était la yourte d'un homme respectable, il reste un tas de crottin ; là où était celle d'un vaurien un tas de merde ?"
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La tante elle-même en racontait. Elle avait vu la capitale et mangé du pain. Elle avait été soldat et avait joué à la guerre avec un fusil en bois. Ce qu'était la guerre, personne ne le savait, mais tout le monde disait que c'était terrible. Nous n'avions encore jamais joué à la guerre. Les adultes ne nous l'auraient pas permis. Il y avait beaucoup de choses qu ils ne nous permettaient pas. On nous interdisait, par exemple, de jouer au loup, et même de l'appeler par son nom. Nous disions eshej, grand-père, et nous savions de qui il s'agissait. "A vilains jeux, vilaine fin", disait grand-mère. Tante Galdarak avait joué à la guerre, et cela ne lui avait pas porté chance. L'homme avec lequel elle était mariée l'avait laissée tomber à l'étranger avant de disparaître.
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Vers et chant sont ma langue.
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"Plus le soleil s'élevait dans le ciel, plus ses contours devenaient flous. On eût dit qu'il se liquéfiait. Il répandait une lueur d'incendie qui gagnait peu à peu les cieux tout entiers. Telles des gouttes de soleil, tels de minuscules éclats de l'astre, les fleurs s'étaient tournées vers lui. Elles étaient à présent immobiles, comme engourdies, et l'on croyait entendre un soupir en prêtant l'oreille au murmure des montagnes, des forêts et du fleuve. N'était-ce pas le soupir des fleurs qui s'étaient redressées le matin même avec ardeur, s'offrant joyeusement au soleil, et qui attendaient maintenant leur déclin ? N'était-ce pas celui des herbes dont la vie consistait à croître en dépit du bétail, des fraîches nuits de gelée et des orages incessants ? Celui des forêts encore présentes ? Des pierres inertes, apparemment éparpillées au hasard, et pourtant animées en réalité d'une vie exigeante et haute en couleur ? Cette plainte n'émanait-elle pas de tout ce qui vivait ou semblait ne pas vivre, engagé cependant dans une âpre lutte pour l'existence ?
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Je voulais revoir la tombe de ma mère, m'asseoir tout près et respirer l'odeur maternelle. Je voulais parcourir mes montagnes, regarder la steppe d'en haut, entendre siffler les marmottes, manger encore de leur viande jusqu'à être repu. Je voulais passer la nuit dans l'herbe, savourer la rosée du matin et lire dans les étoiles, je voulais surprendre dès mon réveil le chant des oiseaux, me rouler dans l'herbe, bondir et aller chercher de l'eau au ruisseau avec le chaudron. Je voulais être trempé par la pluie de l'été pour me laisser ensuite sécher au soleil sur la terre fumante. Je voulais être plongé dans la tempête de neige de l'hiver et attendre heureux le réveil du printemps.
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J e pensais à l'Islande, ce bout de terre que je n'avais en fait jamais vu, mais auquel je m'étais pourtant tellement attaché: je pensais à ces grands enfants de la nature qui s'étaient affirmés au cours de mille ans d'histoire. Je pensais à cet esprit qui, à moi, ce fils des montagnes de l'autre bout de la terre, m'avait recommandé sa patrie et son peuple, je pensais à lui comme a un frère lointain et les larmes me venaient aux yeux. Je voyais celui qui chevauchait à mes côtés, ce vieux Touva au visage raviné et à la bouche close sur un secret, je voyais ce "monument" à cheval, témoin du tournant d'une époque et de la fin d'un monde. Je le voyais et je pleurais les larmes qui, au cours du temps, s'étaient amassées en moi. Elles étaient le fruit d'une tristesse profonde qui n'avait rien à voir avec cette tristesse des gens civilisés. Cette tristesse n'oppressait pas, elle remémorait quelque chose de grand qui avait existé et qui ne pouvait s'effacer, elle appelait le souvenir, ébranlait en profondeur et laissait pressentir que de grandes choses étaient en devenir. Je pleurais et je pensais à cet esprit bien heureux qui, un jour, recommanderait aussi le destin de notre peuple à des frères éloignés et enrichirait ainsi d'une gouttelette les éternelles joies et souffrances de l'humanité.
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Ce que nous laissons en plan sans scrupules, emballant soigneusement des chaussures éculées, des chaussettes trouées et des bouts de fromage moisis, s'appelle pour d'autres une patrie et constitue un bien sacré ! Soyons justes : il en est allé de même pour nos ancêtres, et c'est au prix de leur sang et de leur vie qu'ils ont défendu et conservé leur terre et tout ce qu'elle portait !
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C'est alors que tout d'un coup l'air se remplit d'oiseaux: des milans, des corneilles, des alouettes, des tourterelles et des mouettes, ces pauvres compagnons des mers qui continuaient à s'égarer jusqu'ici sur les larges routes bleues qu'avaient empruntées leurs ancêtres. Mais il y avait bien longtemps de cela, c'était loin, très loin dans le passé, à des millions d'années, et de cette mer n'était resté que le fond asséché: la steppe et ses cent millions de pierres polies et ses coquillages.
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Belek commença la journée de guet de de très bonne heure. La toison blanche du chevreau scintillait devant les broussailles sombres comme une tache de lumière étouffée, comme la tache d'un jour prématuré. Ses bêlements solitaires paraissaient encore plus forts à cette heure charnière entre lumière et ténèbres, froid et chaleur, sommeil et éveil, ils étaient encore plus pitoyables. En attendant les lamentations du jeune animal, Belek se faisait l'effet d'être un sans-coeur, un criminel.
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Plus efficaces, les femmes savent au moins où trouver les choses et sont toujours les premières à mettre la main à la pâte. Partout en pays mongol où les hommes sont devenus des propres à rien, elles doivent depuis peu charger leurs frêles épaules de tous les fardeaux ; ici aussi, elles sont plus vives et courageuses que ceux censés avoir représenté un jour le sexe fort, eux qui se contentent depuis longtemps d’engrosser leurs compagnes, de les tenir en tutelle, et de se faire en plus servir et nourrir.
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