AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Adonis (335)


DANS L'OMBRE DES CHOSES

dans l'ombre des choses
j'aime me tenir
et j'aime entrevoir la création
errer à l'intuition
suivre l'étrangeté de l'art
comme cet ambigu sans nom
et plein d'incertitude --
je pars de nouveau chaque matin
Commenter  J’apprécie          60
L’aube de nos légendes est enclose
depuis que la poussière a cousu ses paupières
nos enfants sont une fête qui s’efface
tombeaux, lamentations
la terre même a pleuré pour eux…
Commenter  J’apprécie          60
Qui me montrera l'étoile qui me donnera l'encre pour écrire ma nuit?
Commenter  J’apprécie          60
 Adonis
J'ai exilé mon corps de ses souvenirs
pour qu'il demeure en toi comme un enfant.

(" Lexique amoureux")
Commenter  J’apprécie          52
Le coussin me prit dans ses bras…



Le coussin me prit dans ses bras
lorsque je commençai à pleurer
dessinant mon rêve avec les larmes.


/Traduction Vénus Khoury-Ghata
Commenter  J’apprécie          50
Le jour,une graine qui lève
dans le champ de la nuit.
Commenter  J’apprécie          50
Donne à la souris un fouet elle se prendra pour un tyran. En son sein se bousculent un loup et une brebis.
Commenter  J’apprécie          50
Nulle Part

DU CHEMIN

La nuit était papier -- nous étions
Encre :

-- "As-tu, ami, dessiné un visage ou une pierre?"
-- "As-tu, ami, dessiné un visage ou une pierre?"

Je n'ai pas répondu,
Elle n'a pas répondu / nous avons aimé
Notre silence -- elle n'a pas de chemin
Comme notre amour n'a pas de chemin.
Commenter  J’apprécie          50
L'échec fait partie intégrante de notre réussite.
L'échec, c'est l'envers de la réussite.
Commenter  J’apprécie          50
 Adonis
Amour
sujétion qui librement s’écoule
des jarres de l’éternité...

Amour
Astre qui mendie
l’espace...
Commenter  J’apprécie          40
Corps, 5.



TROISIEME BILLET

Depuis que le ciel a commencé à nourrir la Terre
la malheureuse s’est divisée en deux moitiés
l’une de l’autre
l’autre de regret.
Avant les temps, la faute
après le temps, le regret
entre les deux, l’homme : un lupanar.


/ Traduit de l’arabe par Jacques Berque
Commenter  J’apprécie          40
Mon corps est mon pays

1

Dans mes veines dans mes cendres vient l’éveil,
je me lève, le monde est une maison autour de mon visage,
chaque fleur est poème.
L’histoire vacille comme une proie
l’histoire se fait plus vive –
quel feu as-tu éteint,
lequel as-tu ravivé, ô Mihyar ?

- Je suis descendu dans un minaret
je me suis mis dans une guitare
où chaque corde saignait sa blessure ouverte,
la vie était un tapis aux marches du palais
l’histoire une guenille emportée par l’Euphrate,
tout ce que ciel et terre comptent d’oiseaux se changeait
en fruits mûrs,
mon visage est passé dans le visage de la rue
dans celui des cavaliers, dans celui des remparts,
temps serré contre les hommes comme une touffe de laine
et mosquée dressée immobile
pour que dérive la nature et l’espace
ou que revienne l’appel à la prière.
Quelqu’un dit : - J’ai lu Platon,
j’ai percé à jour tout ce qui sera :
la maîtresse des palais est une régisseuse,
le croissant de lune est un régisseur
qui loge dans une échoppe
qui naît et meurt entre ses jambes…

Le déluge a commencé
l’estuaire s’est enlisé dans l’invisible –
Kassaïoun devenu fleuve
sous Barada va un chemin
pour l’ermite Bouhaïrah,
la parole s’est peuplée d’arbres
les pas s’inventent une nostalgie
Allah frissonne comme une houle
dans les maisons.
L’histoire a commencé
et nous, nous avons commencé –
ô acteur caché, ô notre grand soufi
nous voici en partance
et Allah sait quand serons de retour,
car si demeure la nuit
si demeure le soleil
nous ignorons ce qu’adviendra de Kassaïoun –
de Kassaïoun prophète jaune,
et que sera la dernière scène
ô croissant du Ghouta, ô notre grand soufi.
Je crie au fond d’un corridor
d’une citadelle de cendres –
je suis devenu blessure au corps de la citadelle,
nuage enlaçant la terrasse et l’auvent,
je crie du fond d’un corridor :
je hais la terre pareille à une perle jetée
dans un trou de cristal,
je rêve aux frontières, aux pays sans fins comme la mer
et voués à l’amour,
le badigeon de toute barrière est servitude
lèpre solaire et mutisme
pesanteur froide dans le corps de l’homme.

2

Tu m’as posé une question ?
Meurs d’abord ou flambe telle une blessure,
descends dans mes cendres et demande…
Tu me demandes quel est mon pays ?
Mon corps est mon pays.
Qui es-tu ? As-tu convoyé le galop des étoiles,
as-tu dévalé le cours des torrents,
es-tu fleur éclose aux lèvres du mur ?
As-tu revêtu les ailes d’un papillon,
es-tu allé te cacher au-dedans d’un rocher,
as-tu ouvert ta paume,
fait un lit du soleil,
es-tu devenu le murmure d’une forêt,
as-tu entendu le tocsin des montagnes
sonner au cou d’un nuage ?
Qui es-tu ? Ah ! Ha !... Une fois on était,
une fois on s’en est allé :
tu es l’esclave de la route, une guenille sur la route,
tu es cimetière, tu es habitude…
moi je suis découverte, conquête,
il y a sous mes cils un espace de chevaux fantômes –
les plantes, les fleurs, les rivières, les plaines
sont des chevaux fantômes
et les hennissements : des blessures,
et les montagnes sont pleines de tentations murmurées.

Avec mes échelles j’ai tissé des ailes à la patience,
j’ai enlacé la source, la perle blanche et les miroirs :
ô vous les arbres des jours, de quel soleil
vous êtes-vous vêtus sous mon tropique,
ô vous les arbres du vertige ?
Et j’ai dit, voici notre feu, voici l’emblème de la fraternité.
Ce temps décharné est pareil à la corne d’un taureau
qui meurt, et la prophétie –
ô pauvres de ce monde, la prophétie est pauvreté,
pauvreté avec l’espace pour commencement.

… « Accompagne-le, étoile des questions,
enseigne-lui l’ouragan et la chute vers le haut… »
Je ne possède que mon visage et mon sang
et n’ai de nostalgie qu’au brasero des rêves…
« Es-tu rentré dans ton trou ? Qui es-tu ?
Ah ! Ha !... une fois… meurs d’abord. »
Je suis né sous le manteau du prophète,
mon visage est le feu d’une épouse qui rêve :
« Comment tombent les épées, comment le soldat
revient-il ?... »
Mon visage est comme un astre
qui étreint la vie, la mort, les choses inanimées.
Je rêve au nom de l’herbe
quand le pain devient enfer,
quand les feuilles sèches en leur ancien livre
deviennent cité de terreur,
je rêve au nom de la glaise
pour abolir les ruines, recouvrir le temps,
pour appeler le secours du souffle premier
récupérer ma flûte première
et changer la parole.

Après les cendres de l’univers,
le rêve est la couleur et l’arc de la couleur,
il secoue ce temps qui dort dans l’épaisseur du givre,
muet comme un clou,
et le verse comme une urne
et l’abandonne au feu, à l’instant bondissant
du germe des âges et de l’avancée des enfants –
des enfants qui sèment le grain pur
et portent l’étincelle, la lumière.

Je me suis lavé les mains de ma vie
fragile comme un papillon,
j’ai réconcilié l’éternité et l’éphémère
pour déserter les jours, pour accueillir les jours,
les pétrir comme du pain, les purifier des rouilles
de l’histoire et de la parole,
pour me glisser dans leurs châles
comme une chaleur ou un symbole,
car il est dans mon sang une éternité de captive,
une éternité d’expiation colportée par ma mort
et autour de ma face une civilisation en agonie.

Me voilà pareil au fleuve
et je ne sais comment en tenir les rivages
moi qui ne sais rien excepté la source
l’errance où vient le soleil comme magique herbe noire
où se cabre le soleil comme une jument rouge
voyante du bonheur du malheur, devin ou lion
ou aigle qui dort comme un collier
au front de l’éternité.

(p. 85-89)
Commenter  J’apprécie          40
1. Distancié de soi-même


La Terre n’était plus une blessure
mais un corps
comment va être possible le voyage
entre la blessure et le corps
et comment s’y établir ?

Ô médecins, droguistes, enchanteurs, astrologues
vous qui le mystère déchiffrez
me voici professionnel de vos secrets.
Je me transmue en autruche :
engloutir les braises du tragique
digérer le granit du meurtre.

Professionnel de vos secrets :
contempler le mystère de mes phases
haletant comme qui veut s’installer dans son exil.
D’amour je divague
« mon espérance se disperse, je n’en maîtrise plus rien
tandis que mon intérieur brûle sans laisser d’ombre ».

En un instant
desséché / ruisselant
je m’éloigne / me rapproche
je romps en assaillant
je m’humilie / me trouble
et tout cela me distancie de moi.

Comment donner vue à mon corps sur moi-même ?


/Traduction de l’arabe par Jacques Berque
Commenter  J’apprécie          40
Mon Amour
respire par le poumon des choses
accède au poème
dans une rose dans un rai de poussière.

Il confie ses états à l'univers
comme le vent et le soleil
quand ils fendent la poitrine du paysage

versant leur encre sur le livre de la terre.
Commenter  J’apprécie          40
7. Au nom de mon corps


Extrait 3

Au nom de mon corps le vivant /mort, le mort/ vivant
il appartient au corps de trancher
entre lui-même er lui-même,
d’emprisonner la chair dans la chair,
de combattre la cellule par la cellule,
d’ensemencer mon sang et de le moissonner.
enfin il appartient au corps d’être un corps :
d’être son contraire.
Commenter  J’apprécie          40
(Le Coran) c’est un texte extrêmement violent. J’ai compté 80 versets sur la géhenne. Nous trouvons 66 versets qui évoquent le paradis et 72 qui parlent des paradis comme lieux de jouissance infinie. Le kufr (mécréance) et ses dérivés figurent dans 518 versets, le supplice et ses dérivés font l’objet de plus de 370 versets. Sur 3000 versets, 518 portent sur le châtiment. L’enfer est mentionné 80 fois.
Commenter  J’apprécie          40
Je remercie le temps
Il me prend dans ses bras
Et il efface derrière lui la route.
Commenter  J’apprécie          40
 Adonis
Ouvre le livre de l'horizon,
Ô main de la poésie!
Commenter  J’apprécie          40
Le vent enseigne le silence
bien qu'il ne cesse de parler
Commenter  J’apprécie          40
Oui, amers sont tous les fruits dans ces rues.
Malgré cela, te voilà poursuivant ta route avec plus d’insistance que
Le mâle affamé des fourmis.
Faisant de tes pas les cordes d’une musique encore inexistante.
Entouré par les roseaux des rêves dont la virilité répugne aux ovules
Du doute.
 
Tu crois que ton lit est une autre nuit.
Quelqu’un te chuchote :
La nuit aussi ment, même si elle est l’amie la plus fidèle du soleil.
Sauf que tu as pris l’habitude de toujours commencer à zéro,
Parce que tu as pris l’habitude de humer le parfum de l’infini.
Commenter  J’apprécie          40



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Adonis (190)Voir plus

Quiz Voir plus

Les métamorphoses divines dans l'Antiquité

En quel oiseau Zeus ne s'est-il jamais transformé ?

en aigle
en vautour
en coucou
en cygne

10 questions
68 lecteurs ont répondu
Thèmes : antiquité , métamorphosesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}