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Critiques de Erckmann-Chatrian (75)
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Contes et romans nationaux et populaires, t..

Florilège de citations de quelques récits de ce volume 5 où les personnages rivalisent d'empathie et de tolérance les uns envers les autres tout en célébrant les cadeaux de la nature et le culte de la bonne chère et du bon vin.

Le bons sens des petites gens contre l'indifférence, la détestation et la haine d'autrui des nantis, fil rouge des romans d'Erckmann-Chatrian.

l'ami Fritz :

« Kirschenwasser, que le vieux rabbin ne dédaignait pas. Ils causaient en yudisch des affaires de la ville, du prix des blés, du bétail et de tout. Quelquefois David avait besoin d'argent, et Kobus lui avançait d'assez fortes sommes sans intérêt. Bref, il aimait le vieux rebbe, il l'aimait beaucoup, et David Sichel, après sa femme Sourlé et ses deux garçons Isidore et Nathan, n'avait pas de meilleur ami que Fritz ; mais il abusait de son amitié pour vouloir le marier. »

Le Juif Polonais :

Nuit du 24 décembre 1818, acculé à la banqueroute, le bourgmestre Hans Mathis décide de dépouiller un marchand de grain juif polonais, Baruch Koweski. Une fois son forfait accopmli il se débarrasse du corps ne laissant sur les lieux du crime que le manteau et le bonnet du malheureux. le remords le saisit au moment de marier sa fille Annette Mathis, avec le brigadier Christian Bême et de lui léguer la dot de trente-mille francs-or fruit de son larcin…Le même cauchemar vient hanter ses nuits un hypnotiseur lui fait avouer son crime

LE SONGEUR. – À quoi pensez-vous ?

MATHIS. – Je pense qu'il me faut de l'argent… que si je n'ai pas trois mille francs pour le 31, l'auberge sera expropriée… Je pense qu'il n'y a personne dehors… qu'il fait nuit, et que le Polonais suivra la grande route, tout seul dans la neige.

LE SONGEUR. – Est-ce que vous êtes déjà décidé à l'attaquer ?

MATHIS, après un instant de silence. – Cet homme est fort… il a des épaules larges… Je pense qu'il se défendra bien, si quelqu'un l'attaque.



Entre deux vins :

« Pendant la messe de minuit de l'an 1847, à Phalsbourg, le petit greffier de la justice de paix, Conrad Spitz et moi, nous vidions notre troisième bol de punch au café Schweitzer, près de la porte d'Allemagne. (…)

« Comment se fait-il, mon cher monsieur Vanderbach, qu'à cette heure indue, sans nous être dérangés de notre place au café Schweitzer, nous nous trouvions transportés chez Holbein, le tisserand, au coin de la halle aux grains et des vieilles boucheries ? »

Mais ce qui m'étonna le plus, c'est qu'en me retournant vers Conrad Spitz, pour lui témoigner ma surprise, je me trouvai face à face avec une vieille pie chauve, posée sur le bâton supérieur de la chaise du greffier, le bec droit, la tête enfoncée entre les épaules, les yeux recouverts d'une pellicule blanche qu'elle relevait de temps en 6 temps, et ses petites pattes sèches et noires cramponnées au bois vermoulu. Elle était immobile et rêveuse.



La maison forestière



Hé hé ! fait le brave homme, vous « êtes Français, j'ai vu ça tout de suite! — Pas tout à fait, je suis de « Dusseldorf ! — Ah! de Dusseldorf ! C'est égal, fit-il en reprenant le « dialecte de la vieille Allemagne, vous avez l'air d'un bon enfant tout , « de même! » « Tenez, regardez là-bas le Birkenstein...« j'aime mieux le Losser, le Krapenfels, le Waldhorn: mais, comme « disent les Français, à chacun ses goûts et ses couleurs »



La taverne du jambon de Mayence



« dans la sombre rue des Hallebardes... au fond de l'antique cour des Trabans... » (on y sert de)

« bons jambons (de) Mayence, de plus nobles vins qu'à Rüdesheim, Markobrunner, Steinberg, de plus jolies filles qu'à Pirmasens, Kaiserlautern, Annweiler, Neustadt... »,

le cuïsinier Hafenkouker, le célèbre chef du Roemer de Francfort (…) avec les envois de tous .les pays d'Allemagne. »

« verser au deuxième service- des vins de France, du vin de Bourgogne, de Bordeaux et du Champagne, » « les musiciens jouent le Volfort de Rastadt, les trois Hopsers de Pirmasens et les Ländlers de Kreuznach (…) quatre trompettes vêtues mi-partie de rouge, de jaune, d'azur et de violet à l'ancienne mode des Trabans (…) tenaient à leurs lèvres de longues trompes recourbées, à fanon de velours brodé d'argent et d'or, à la toque sur l'oreille et le poing sur la hanche (…) se mettaient à sonner l'antique fanfare du duc Rodolphe entrant à Bergzabern en l'an 1575. »



A découvrir et à lire !!!




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Contes et Romans Nationaux et Populaires, t..

Histoires de la modernisation de la France portée par l'Empereur Napoléon 1er. Une oeuvre de civilisation à l'intérieur d'un pays gouverné par les possédants jouissant de l'ignorance des petits, se moquant des institutions de la République à l'image des frères «Rantzau (qui) jouissaient d'une grande influence par leur richesse et gouvernaient en quelque sorte le conseil municipal.»

Le narrateur, Mr Florence est instituteur aux Chaumes et s'étonne de la puissance des deux frères :

«Tout le village et la vallée se partageaient entre ces deux hommes, donnant raison ou tort à Jacques ou à Jean, chacun selon ses intérêts. C'est dans cet état que je trouvai le pays, sous le règne de Louis XVIII, lorsque je vins remplacer aux Chaumes l'ancien instituteur Labadie, hors de service à cause de son grand âge, et que j'épousai sa fille unique Marie-Anne, à laquelle je dois tout le bonheur de ma vie depuis cinquante ans et qui m'a donné de braves enfants.»

Les deux frères, «se détestent depuis des années ; ils se sont fait le plus grand tort ; ils ont divisé et scandalisé le pays par leur haine abominable (...)»



L'administration en charge de la forêt est honnie par la population malgré ses qualités et ses compétences : « Eh bien, il ne veut donc pas quitter sa charge, ce brave M. Botte ? Il y tient !... Hé ! hé ! ce n'est pas étonnant ; elle est bonne la place de garde général aux Chaumes. (...) C'est ainsi qu'on se permettait de parler d'un agent supérieur de l'administration, d'un homme habile et savant dans sa partie. Il avait fait restituer dans son temps sous l'Empire, au sol forestier, toutes les anticipations, tous les partages, tous les défrichements illicites ; il avait rétabli chez nous les futaies détruites par l'abus du pâturage et de la glandée ; il avait entouré les bois de l'État de fossés, pour les garantir du bétail ; il avait tracé des chemins d'exploitation ; mais voilà, tous les talents du monde ne suffisent pas pour obtenir l'estime des gens, il faut encore se respecter soi-même.»



L'instituteur Florence, le garde général Botte et le gendarme Lallemand ont fort à faire les jours de vente des coupes de bois :

«On voyait dans le fond de la chambre en bas les deux juifs Samuel Lévy et Judas Mayer d'Imling, le bâton de boucher pendu au poignet par un cordon de cuir, et la petite casquette plate sur les yeux, les frères Restignat du Grand Soldat, M. Barabino du Harberg, M. Georges de Saint-Quirin, M. Ristroph d'Abrecheville, surnommé « le prince » à cause de sa grande fortune, enfin tous les richards des environs ; et puis, aux deux côtés de la salle, Jean et Jacques Rantzau, debout dans l'ombre, regardant marcher la petite vente d'un air d'ennui : l'un grand, chauve ; l'autre carré, trapu, les cheveux noirs frisés, la barbe pleine ; et tous les deux pâles, avec leurs grands nez crochus, leurs yeux luisants, et leurs larges mâchoires serrées. Les juifs leur parlaient ; ils n'avaient pas l'air de les écouter ni de leur répondre.»



Mais lorsque Mr Botte meurt, «Le nouveau garde général (moins conciliant, moins au fait des usages) M. Lebel, on le sut le lendemain ; et deux jours après on sut aussi que toutes les lois et règlements sur la pêche, la chasse, les aménagements, les adjudications, les exploitations, les droits d'usage, oubliés par M. Botte, allaient être appliqués dans toute leur rigueur



Mais comme toujours chez Erckmann-Chatrian, il existe une justice immanente presque divine qui vient en aide aux hommes de bonne volonté :

«Les frères Rantzau ne devinrent pas très vieux, comme leur père Martin et leur grand-père Antoine. Jean mourut le premier, à l'âge de soixante-quatre ans. Alors Jacques fut tranquille, mais son bonheur ne dura pas longtemps : deux ans plus tard il mourut à son tour. Maintenant ils dorment l'un à côté de l'autre sur la colline de la vieille église, d'où l'on découvre la vallée de la Sarre, avec ses prairies verdoyantes, et, dans le fond à gauche, les sapinières toutes noires montent jusque dans le ciel.»





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Waterloo

Les Editions du Chêne, filiale d'Hachette, ont confié à Patrice COURCELLE, le soin d'illustrer une nouvelle édition de Waterloo, le célèbre roman d'ERCKMANN et CHATRIAN, et le résultat en est un magnifique ouvrage solide, relié, illustré en couleurs, mais …sans aucune carte de la bataille (se reporter au superbe ouvrage d'Alessandro BARBERO pour combler cette lacune).



Le texte imprimé est une édition abrégée en 21 chapitres, amputée notamment du chapitre VIII, privant le lecteur d'Anna-Marie, la pèlerine de Saint-Witt. C'est peut être la réédition de la version 1936 de la Bibliothèque verte (?).

Cette omission confirme le parti pris éditorial de focaliser l'attention du lecteur sur la bataille en reléguant à l'arrière plan le contexte politique (la Restauration et ses excès) ayant ouvert la voie aux cents jours et qui occupait la première moitié du manuscrit initial. (cf. l'édition OMNIBUS de 1993)



Tome final de la série des Romans nationaux, Waterloo achève l'épopée qu'ERCKMANN-CHATRIAN consacrèrent aux conscrits de 1893 puis à la légende napoléonienne, aussi atroce que fascinante, et au Martyre de la grande armée.

Aussi célèbres que HUGO et Jules VERNE durant un siècle, ERCKMANN et CHATRIAN, furent jusqu'en 1968 l'évangile patriotique et républicain de nos instituteurs et leurs oeuvres magnifiquement reliées et illustrées étaient le cadeau préféré des écoliers lors des remises de prix.



D'un registre moins épique que les Messéniennes de Casimir DELAVIGNE, chef d'oeuvre absolu sur Waterloo, le roman d'ERCKMANN-CHATRIAN est le point de vue d'un modeste soldat de Phalsbourg et de sa famille. La description du massacre de 20 000 hommes et 15 000 chevaux en une seule journée, résumée dans la formule « pas de quartier » illustre la barbarie de cette guerre et de la conscription de masse.



C'est la cinquième ou sixième fois que je relis ce roman et comme à chaque lecture antérieure, je marche au combat avec Joseph BARTHA et cette souffrance plébéienne peu de conscrits savent la transmettre à l'exception peut être de Roland DORGELES ou d'Eugènio CORTI dans « Le Cheval Rouge » ou « la plupart ne reviendront pas ».



Waterloo est un chez d'oeuvre littéraire et ses illustrateurs ont largement contribué à la fortune de ses auteurs et de leur premier éditeur HETZEL.

Théophile SCHÜLER, RIOU, Emilen DUFOUR, Alonso de PARYS, avaient une approche différente de Patrice COURCELLE et ont illustré la totalité du texte et dessiné (en noir et blanc) Catherine, la tante Grédel, M Goulden, etc. Chacune de leurs illustrations renvoyait précisément à une page et une scène du roman.



Ce n'est pas cette approche que l'éditeur et l'illustrateur ont adopté pour cette nouvelle édition. Patrice COURCELLE se focalise uniquement sur l'histoire bataille (seconde moitié du livre) et l'enjolive avec une galerie de portraits de militaires aux uniformes immaculés … d'où cette impression de guerre en dentelle et le parfum de ZELDA qui se dégage de ces magnifiques dessins.



Là où ses prédécesseurs nous montraient des soldats, du sang, de la sueur et des larmes, P COURCELLE nous promène dans les galeries de l'Impérial War Museum et nous livre un vaste catalogue d'uniformes, avec nombre de personnages anonymes. Cette distantiation par rapport à la mort et à la guerre est sans doute due aussi à notre époque et la fin du service militaire.



En conclusion, cette nouvelle édition est superbe, colorée et intéressera nombre de lecteurs en particulier ceux friands d'histoire. Elle offre de plus une préface et un glossaire qui excuseraient presque l'absence de cartes.



Elle ne gomme nullement, à mes yeux, l'édition complète de Pierre Lafitte en 1919, illustrée par Alonso de PARYS et enrichie de l'ordre de bataille (avec état numérique) et d'une carte.



Espérons que les Editions du Chêne vont désormais rééditer la totalité des Romans Nationaux et ensuite le fou Yegof !



Merci encore à Babelio et à Hachette de m'avoir offert cet ouvrage à l'occasion de Masse Ctitique



Mon commentaire sur "Les Cent-Jours ou l'esprit de sacrifice"
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Contes et Romans Nationaux et Populaires, t..

Deuxième partie de l'histoire d'un paysan.

Cette saga se déroule de 1789 à 1815 et montre comment depuis la révolution, le paysan, asservi aux propriétaires terriens, souvent des nobles, s'est affranchi, malgré la méfiance des révolutionnaires à son égard pour devenir le pivot de l'économie française.

Napoléon dotera l'agriculture française des institutions diffusant les techniques agronomiques nouvelles. L'agriculture deviendra ainsi l'activité assurant le développement des campagnes, l'autonomie vivrière de la France et le décollage d'une industrie associée.

On peut citer à cet égard le développement voulu par Napoléon de l'industrie agricole de la betterave à sucre pendant le blocus.(1)

La saga d'Erckmann-Chatrian mérite de se trouver aux côtés des romans plus connus du genre, La Terre de Zola, Un médecin de campagne ou les Paysans de Balzac.

A découvrir.

La saga se déroule en quatre périodes. Les incipits de chacun des volumes posent avec précision la nature des sujets que le paysan auquel Erckmann-Chatrian donne la parole, va aborder avec son langage, sa vision et son engagement :

1789 : Les Etats Généraux

Bien des gens ont raconté l'histoire de la grande révolution du peuple et des bourgeois contre les nobles, en 1789. C'étaient des savants, des hommes d'esprit, qui regardaient les choses d'en haut. Moi, je suis un vieux paysan et je parlerai seulement de nos affaires. le principal, c'est de bien veiller à ses propres affaires ; ce qu'on a vu soi-même, on le sait bien ; il faut en profiter.

1792 : La patrie en danger

Je vous ai raconté les misères du peuple avant 1789 : la masse d'impôts qu'on nous faisait supporter ; le compte rendu de Necker, où l'on apprit qu'il existait un gros déficit tous les ans ; la déclaration du parlement de Paris, que les états généraux avaient seuls le droit de voter les impôts ; les tours de Calonne et de Brienne pour avoir de l'argent ; les deux réunions de notables, qui refusèrent d'imposer leurs propres biens ; et finalement, quand il fallut payer ou faire banqueroute, la convocation des états généraux à Versailles, après cent soixante-quinze ans d'interruption.

1793 : L'an 1 de la République

Nous voilà maintenant loin du pays ; je ne vous parlerai plus de la petite forge du Bois-de-Chênes, de l'auberge des Trois-Pigeons et de la baraque du vieux père Bastien ; les marches, les contre-marches, les rencontres, les attaques et les batailles vont commencer.



1794 - 1795 : le citoyen Bonaparte

Je vous ai raconté notre campagne de Vendée, ce que les Vendéens eux-mêmes appellent la grande guerre. Nous avions exterminé la mauvaise race sur les deux rives de la Loire, mais les trois quarts d'entre nous avaient laissé leurs os en route. Tout ce qu'on a vu depuis n'est rien auprès d'un acharnement pareil.



A découvrir et à lire.



(1) Napoléon a joué un rôle décisif dans la production du sucre de betterave. En 1806, Il instaure le blocus continental aux anglais qui, pour riposter, empêchent donc les navires marchands d'entrer dans les ports français. La France se trouve donc face à une pénurie de sucre car elle ne peut plus l'importer. C'est ainsi que Napoléon va inciter les chercheurs à extraire le sucre d'une plante qui pousse en métropole. En 1812, Benjamin Delessert présente à Napoléon les premiers pains de sucre de betterave aussi blancs et raffinés que ceux de sucre de canne. Napoléon décore le raffineur de la légion d'honneur, crée par ailleurs des bourses d'études et distribue 500 licences de fabrication. Il ordonne la plantation de betterave sur 100 000 hectares de terre et pousse les industriels à produire en très grande quantité. (extrait de http://www.sucre-info.com/faq/item/13281-quel-role-a-joue-napoleon-dans-la-production-du-sucre-de-betterave-.html)




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Contes populaires et légendes d'Alsace

Un excellent livre, qui peut faire frémir parfois. L'Alsace est un pays de légendes... A découvrir et à lire et relire, à tout âge, sans modération.
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Contes fantastiques - Omnibus

Un éditeur a regroupé les histoires penchant vers le fantastique dans une intégrale (Omnibus) qui masque le véritable ouvrage d'Erckmann-Chatrian sorti en 1860 . Ce dernier ne contient que les nouvelles suivantes :

— L'esquisse mystérieuse.

— Gretchen ;

— Entre deux, vins ;

— La lunette de Hans Schnaps.

— Crispinus ou l'histoire interrompue ;

— Le rêve du cousin Elof ;

— L'oreille de la chouette.

— Les fiancés de Grinderwold ;

— Le combat de coqs ;

— La montre du doyen ;

— Les trois âmes ;

— Le sacrifice d'Abraham ;

— Hans Storksus ;

— L'araignée crabe.

Sans compter qu'un professeur américain, en 1899, en Caroline du sud, a aussi fait éditer une version limitée à cinq histoires, apparemment pour un cours sur la littérature française, ce qui donne une coloration anglo-saxonne qui n'est pas du tout en rapport avec les thématiques ni les sources d'inspirations du couple Erckmann-Chatrian.
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L'ami Fritz

Le hasard me faisait chercher quelque chose que je n'ai pas trouvé dans ce livre, mais tout simplement parce que je ne cherchais pas au bon endroit. N'empêche que j'ai passé un bon moment de camaraderie de fin 19ᵉ en Alsace en compagnie de l'ami Fritz qui passe son temps à ne rien faire et cela en prend du temps. Beuveries aux auberges, discussions de jardinage, tournées rocambolesques... On ne s'ennuie pas et c'est très instructif sur l'époque, l'art de vivre dans une simplicité presque évidente. La culture juive très présente est traitée sans gravité aucune, avec malice et profondeur. Bref, c'est distrayant et la fin on ne la voit pas venir et on se fait avoir, enfin je suis bon joueur aussi.
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Histoire d'un paysan : La Révolution française ..

Formidable roman sur la Révolution. Emile Erckmann et Alexandre Chatrian le font paraître en 1868. Certainement, les auteurs ont-ils entendu les plus âgés parler de cette période. Leur récit est, en plus, très documenté.



En 1789, MichelBastien était un tout jeune homme. Devenu vieux, il entreprend de raconter ce qu'il a vécu à cette époque. Et les grands événements de la Révolution se déroulent au fil de sa plume… Période complexe qui ne peut se transmettre qu'en une longue histoire (4 tomes de 1789 à 1815).

Michel-Bastien vit à Phalsbourg en Lorraine. Intéressant d'avoir un point de vue provincial.



Tome 1 : 1789 Les États généraux

Tome 2 : 1792 La patrie en danger

Tome 3 : 1793 L'an I de la République

Tome 4 : de 1794 à 1795 le citoyenBonaparte



Lire des livres sur la Révolution de 1789, c'est revenir aux fondamentaux de la politique. Cela fait du bien. On s'interroge, on cherche à comprendre. Comprendre ce qui s'est réellement passé à cette époque. En déduire le fonctionnement de nos sociétés actuelles...

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L'ami Fritz

De la bonne humeur, de la drôlerie, une absence totale de tragique… j'ai été dépaysé. M'ont plu les dialogues entre Fritz et le vieux rabbin entremetteur qu'il s'amuse à faire endêver, en repoussant systématiquement toute idée de mariage, jusqu'à ce que ledit rabbin savoure finalement sa revanche. Pour le reste, disons que ce roman populaire a plutôt l'allure d'un conte pour la jeunesse, et soyons indulgents.
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Le cabaliste Hans Weinland et autres contes

Le conte fantastique, fut, semble t-il un exercice de style auquel nombre d'auteurs classiques s'adonnèrent.

le duo Erckmann-Chatrian ne fit pas exception.



Dans ce recueil, nous retrouvons leurs principaux textes du genre.

Outre le conte qui donne son titre à l'ouvrage, et qui assez anecdotique, figure notamment leur court roman "Hugues le loup".



Ce texte, me parait être assez exemplaire du genre.



Le jeune médecin Fritz est demandé au chevet du comte de Nideck qui souffre d'un mal étrange.

Nous découvrons alors que la famille du comte est l'objet d'une malediction, personnifiée par une énigmatique vieillarde surnommée "la peste noire".



Le récit dans sa forme comme dans son fond, est bien sûr daté.

Mais la langue d'Erckmann-Chatrian est riche et précise.

les auteurs savent très bien décrire les situations et les sentiments des personnages.

Sentiments qui peuvent nous semblés éloignés tant les moeurs ont changés.

Ainsi, la jeune comtesse Odile, qui refuse de se marier, alors que son père lui laisse le choix de l'époux, car elle veut entrer dans les ordres...



Que cela peut paraître d'un autre temps, et pour cause...

Un classique, à découvrir.

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Histoire d'un conscrit de 1813

Tirage au sort d'une vie pour un autre avenir de plus d'aventures et d'imprévus.



Dix neuvième débutant, classes sociales verrouillées dans leurs carcans féodaux ou se débat encore une jeunesse de questions et de révoltes.



L'un empereur, l'autre société muette et tremblante face à des privilèges encore subsistant d'un autre temps.



Un appel, une liste et un autre départ vers un nouvelle ailleurs avec ses chimères et ses dragons qui se feront expériences pour l'avenir.
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Histoire d'un conscrit de 1813

Napoléon que beaucoup vénèrent encore comme un grand homme.. Que les écoles enseigne de lui ses campagnes, ses défaites, mais est-il question aussi de l'atrocité de tout ceci, du martyre, voient-ils cela au programme ?

Savent-il que par exemple lors de la campagne de Russie plus de 300 000 hommes ont péris ? Que même après cela il força encore plus d'homme à rejoindre les troupes.

Tout cela "pour sa gloire ainsi que celle de ses frères" comme le dit un homme dans le récit.

C'est donc l'histoire d'un homme parmi tant d'autre que ce livre conte,

un apprenti horloger qui ne demandait qu'à vivre sa vie avec son élu Catherine. Mais que le destin lui fit prendre un autre chemin.

La guerre est une chose terrible, toutes ces gens qui vont à l'abattoir dans un souci de "servir la nation."

Le jeune homme pense même à déserter, mais il aurait été "mal vu", pris comme un déserteur, etc.

J'ai lu ce livre avec beaucoup d'attention, j'ai été pris dans l'histoire.

Comme il est écrit dans la préface d'Yves Berger :

"avec La Conquête du courage", de l'Américain Stephen Crane, l'"Histoire d'un conscrit de 1813" est l'un des grands livres que la guerre ait inspirés.

Je vous le recommande sans soucis.
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Histoire d'un homme du peuple...

Histoire d'un homme du peuple

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Superbe histoire, très bien écrite !

En Alsace, 1838. Jean-Pierre Clavel , 9 ans, a perdu ses parents, il est adopté par la mère Balais, de Saverne. Son enfance est partagée entre les délicieuses escapades en forêt, baignades en rivière, et la fréquentation de l'école primaire, où la mère adoptive découvre avec joie qu'il a du coeur, du courage. Et puis il y a la petite Annette ! Pendant qu'Emmanuel, le fils du juge va au collège, lui se fait embaucher comme apprenti chez le menuisier. Mais la famille d'Annette hérite, la mère est gonflée d'orgueil, Annette ignore Jean-Pierre. Dégoûté, celui-ci "monte à Paris" avec une recommandation de son maître artisan...

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Dans mon corps coule du sang d'Alsace-Lorraine, et je suis fier de découvrir deux écrivains Alsaciens, Erckmann et Chatrian, de cette qualité !

Je redécouvre la France de mes grands-pères, du temps où l'on ne mâchait pas ses mots, et où un p'tit bézot pouvait recevoir une calotte, et même un aller et retour. Je pense que cette France rurale a peu changé entre le début du XIX è siècle et le début du XX è.

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A Paris, Jean-Pierre retrouve son ami Emmanuel, étudiant, et le père Perrignon, ancien de "la révolution de juillet " 1830, qui l'initient à la politique, et à la grandeur du peuple français. Nous découvrons le Paris boueux, encombré, mais magnifique de 1847.

Nous sommes à la veille de cette troisième révolution française, celle de février 1848, vécue en direct-live derrière les barricades par Jean-Pierre. Je la comprends mieux à présent. Louis-Philippe dispose de 50.000 hommes armés : les municipaux et les "hommes de ligne", les soldats, fils de paysans. Les gardes nationaux, artisans, sont dans l'opposition. Mais le roi préfère abdiquer devant quelques centaines d'insurgés, refusant, avec Guizot, la réforme du vote. On voit alors Jean-Pierre et les insurgés envahir les magnifiques Tuileries et toutes ses richesses, le bas peuple se saoulant avec les bonnes bouteilles du roi. On a l'impression de revivre l'invasion des Tuileries dans la biographie de Marie-Antoinette, par Stefan Zweig !

On voit Arago sur les barricades, vieillard superbe ; Louis Blanc, le communiste ; on assiste à la belle proclamation de la deuxième république par Alphonse de Lamartine.

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Ce fut une révolution en douceur, avec peu de morts. Mais bientôt, la crise de juin 1848 sera plus meurtrière, et trois ans plus tard, il y eut l'usurpation de la république par Napoléon III, vilipendé par Victor Hugo dans "Napoléon le petit".

Another brick in my wall... !
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La maison forestière

Pour le moins une charmante et délicieuse lecture, poignante et émouvante à la fin.

L'histoire, au début, semble fort simple : le narrateur, Théodore Richter, jeune peintre de paysage, entreprend, durant l'été, une longue excursion à pied dans le massif des Vosges. Il est ravi de ses impressions de promeneur, qui donnent lieu à de très belles évocations de la nature. Il rencontre un garde-chasse qui l'invite dans sa maison forestière à la simple et saine hospitalité, où vit aussi sa fille, Loïse, âgée de seize ans, belle et simple elle aussi. C'est à la fin de son séjour que lui sera conté un fantastique récit ...

Hélas, que l'édition numérique, disponible gratuitement sur liseuse, est mauvaise ! Mais, même ainsi, peut-être pourra-t-on, comme moi, se laisser prendre par le charme ...

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La Montre du doyen - Le vieux tailleur

Le jeune violoniste Kasper et son ami Wilfrid, contrebassiste, sont en route vers Heidelberg dans l'espoir de s'y produire. En chemin, ils rencontrent un gros bonhomme qui leur conseille de faire demi-tout car Pimenti, un très illustre maestro vient d'annoncer qu'il va y donner un grand concert pour Noël. De plus, les musiciens vont être pris pour des voyous. Kasper devra se cacher dans une cave pour ne pas être arrêté comme eux...

Un recueil de charmantes nouvelles du bon vieux temps au pays alsacien écrit dans un style de très grande qualité par le célèbre duo surtout connu pour le roman "L'ami Fritz". Les quiproquos ne manquent pas, la truculence non plus. Et quelquefois, cerise sur le gâteau, on se prend même à naviguer sur les rives du fantastique. Excellent, mérite mieux que l'oubli.
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Contes de la montagne



Parti expertiser une statue de Mercure récemment déterrée, Maître Hertzog se perd dans les bois et trouve refuge dans une scierie où il passe une nuit fort peu reposante... Karl, un jeune compositeur de musique, part chercher l'inspiration sur les chemins de traverse. Un soir, il fait étape chez un vieil aubergiste qui a tout l'air d'un sorcier... Kasper, maître de chapelle sans le sou, est tenté par le diable qui lui promet de le faire hériter de tous les biens d'un oncle fortuné et de le transformer en notable local... Au château des Nideck, Monsieur le Comte est gravement malade. Personne ne sait comment le soigner. Il va donc mourir victime d'une malédiction qui remonte à fort longtemps... Le commandant Jean-Pierre Noël, responsable de la forteresse de Hunebourg s'apprête à devoir subir un siège, il demande à ses soldats de partir réquisitionner toutes les provisions qu'ils pourront trouver dans le voisinage.

Ce recueil du duo Erckmann-Chatrian comporte huit nouvelles, contes ou histoires, plus ou moins longs et de registres différents puisqu'on trouvera aussi bien des contes folkloriques alsaciens traditionnels comme « Le tisserand de la Steinbach » ou « Le combat d'ours », des anecdotes historiques comme « Pourquoi Hunebourg ne fut pas rendu » et des histoires étranges et fantastiques comme « Le violon du pendu » ou « Une nuit dans les bois ». Ces dernières sont les plus nombreuses et les plus intéressantes. Le style des duettistes un eu oubliés aujourd'hui mais surtout connus pour le charmant « Ami Fritz » n'est pas désagréable et n'a que relativement peu vieilli.
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Histoire d'un sous-maître

Plaidoyer pour l'école républicaine. Un modèle de grammaire et de synthaxe facile à utiliser en classe. Très belles illustrations an quadri. Superbe petit roman.
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Les Années de collège de maître Nablot

Faire ses études au collège, en internat, sous le règne de Louis-Philippe, n’est vraiment pas un long fleuve tranquille. Le jeune Nablot en sait quelque chose. On y est réveillé à cinq heures du matin pour, tout d’abord, y… cirer ses chaussures avant d’être dirigé, encore tout ensommeillé, vers une salle de classe où on va, si on ne finit pas par s’y endormir et être puni pour cela, ânonner ses leçons et ingurgiter des connaissances à foison. Il ne s’agit pas de comprendre, de réfléchir, de mettre son intelligence à l’épreuve. Non. Il faut apprendre, apprendre et encore apprendre. Seule, la mémoire est sollicitée.



Le jeune garçon vit cet apprentissage comme un véritable calvaire. Mais il y a pire: ce sont les injustices auxquelles il se trouve en permanence confronté. Il est le fils d’un petit notaire désargenté. Ses camarades plus fortunés, eux, reçoivent des colis de nourriture dont ils ne partagent quasiment jamais le contenu avec leurs condisciples. Ils bénéficient aussi, parce que leurs parents payent largement, de la bienveillance et de la mansuétude du directeur, des professeurs et des surveillants. À tel point que les trois premiers prix qu’il avait, à la fin d’une année scolaire, mérités lui passeront sous le nez pour être remis à des élèves dont les parents sont plus riches que les siens.



Erckmann-Chatrian, cet auteur bicéphale, est pour ainsi dire, un « semi-classique » qui n’est plus guère lu aujourd’hui. Peut-être à tort. Ses œuvres ne manquent pas, à mon sens, d’intérêt. Et « Les années de collège de maître Nablot », manifestement inspirées d’une expérience vécue, ne font pas exception à la règle.
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Hugues-le-loup

A l’époque d’Erckmann-Chatrian (la seconde moitié du 19ème siècle, donc), le loup-garou est déjà en train devenir une vieillerie à laquelle plus grand-monde ne croit. Qu’importe, avec talent, le duo revient sur ce thème pour embarquer le lecteur dans un récit virevoltant. Chaque détail est soignée et le suspense ne manque pas. En voilà la trame : Le jeune docteur Fritz est appelé au chevet du Comte de Niedeck. Ce dernier souffre d’une étrange infirmité lui venant chaque année à la période de Noël. Le travail de Fritz se transforme bien vite en enquête policière : qui est cette mystérieuse "Peste-Noire", horrible vieille mégère rôdant autour du château des Niedeck et semblant provoquer les crises du Comte ? Quel lien la relie aux Niedeck ? Pourquoi le Comte et elle hurlent-ils comme des loups nuit après nuit ? C’est dans une terrible malédiction familiale que Fritz découvrira la sinistre réponse à ces questions.
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L'ami Fritz

roman gentillet, beaucoup de mots pour pas grand chose, sans grand intérêt. Une morale dégoulinante de sauce religieuse.
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