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Citations de Abdourahman A. Waberi (173)


La mémoire est une force impérieuse, un courant qui emporte tout sur son.passage. Impossible de la contrôler, impossible de lui échapper. Elle me fait revivre, en.cet instant même, ces images vues et vécues qui me serrent le coeur et qui me trempent de sueur.
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C'est la République française qui lui avait donné cette sacré mission. Tous.les enfants, blonds ou nègres, doivent être instruits pour décrocher une bonne place dans la vie. Liberté, égalité, fraternité pour tous. Mêmes pour les chiens
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Dans les pays chauds, les gens s'habillent de la tête aux pieds. Il n'y a que les occidentaux pour se mettre à poil des qu'ils sentent le soleil leur chauffer un petit peu la couenne.
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Sur scène, Sammy dine toujours le meilleur de son talent dans l'éclat éblouissant de l'instant, rassemblant autour de lui l'orchestre et le public réunis dans la même communion.
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La volonté du peuple rwandais actuel de s'en sortir par les études s'explique aisément par le système pyramidal, hautement sélectif, qui a cours partout en Afrique, [...]. La machine à générer des frustrations d'hier débouche aujourd'hui sur une soif inextinguible de savoir - une manière comme une autre de renverser la vapeur, l'urgence du vivre prenant toujours le dessus.
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Voyage sans escales, au plus loin, au plus profond de l'inhumanité. Les mamelles fertiles de la haine et le treillis du ciel. Un froid de marbre ou de pierre nue. Une peau précaire. Un monde très chaviré. Sang usé, épuisé. Mots fatigués, mille fois mâchonnés. On tue pour rire, pour rien. [...] Toujours, on viole la victime pour rire, pour rien. D'autres fois, le cancrelat fait l'objet d'envie parce qu'il a une chemise propre sur lui, de jalousie [...] ; des soupçons il y en a toujours, pas besoin de chercher des motifs pour ça. [...] Voyage sans escales, au plus loin de l'inhumanité.


(dans "Et les chiens festoyaient")
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Soyez forts, sûrs, droits et sans pitié. Vous n'avez pas besoin de stimulants comme dans les autres pays d'Afrique, notre situation est tellement particulière que notre drogue à nous c'est la haine.

(dans "La Cavalcade")
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Nous avons quitté une nuit (ou était-ce en plein jour ?) le pays qui existait si profondément en nous, sauvant ce qui nous restait, c'est-à-dire notre propre carcasse. D'emblée, nous sentions la tombe. Un pays où l'on brasse la vie et la mort dans le même creuset, où l'on passe d'éclipse en chute, le corps gelé, l'âme pétrifiée. Un pays où le rythme n'a que deux accents, et quels accents sublimissimes -- le chaud et l'humide, la lumière et l'ombre, le jour et la nuit. [...] Un pays où, enfin, il devenait de plus en plus urgent de retracer la généalogie tribale. Un pays où les avenues de la capitale recouvertes d'eaux d'égout dégagent une odeur insupportable que les pompes du soleil n'arrivent pas à évacuer. Ici, toutes les routes mènent à la préfecture. Nous sommes à présent en sursis sur cette terre sans promesse autre que celle de l'humiliation, en compagnie de tous les autres rebuts de la planète, à la fois bourreau, victimes et témoins.
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Le goûteur d'étoiles : "Notre troupeau a grandi dans le désert et depuis l'éternité attend l'herbe fraîche."
Le guetteur de l'horizon : "J'ai vu les chameaux de la pluie chargés de nuages et d'espérance. Je suis guetteur de l'aube par habitude et tout ce que je prédis arrive toujours."
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Rien ne viendra, saisons nulles. Rien, sinon que les brigades des ONG pas si volontaires que ça depuis que les séjours en terres d'infortune s'affichent en bonne position sur les curriculum vitæ. Pas de troubles d'âme, il s'agit simplement de bonifier sa part de générosité sur un marché de l'emploi trop saturé. Saisir la bonne occasion qui se présente, on ne sait jamais, et faire preuve d'un métier certain en mettant sa force et son cœur au service des abonnés souffrants. Une fois de retour, le continent de la misère noire redevient une réalité abstraite, des lieux qui existent mais qu'on ne reconnaît plus. L'Afrique des années de jeunesse et d'aventures pas toujours gratuites, la dernière escale avant la maturité et le monde du travail ? Et l'Afrique des démographes qui nous réchauffent la tête avec leurs chiffres alarmants, leurs croquis bêtifiants sur la menace de la surpopulation ? Curieusement, on ne compte les poux que sur la tête de la populace.
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Incipit :

Une dépêche, dûment datée et signée, émanant des plus hautes autorités de l'État, fit savoir à la famille de Waïs que le vice-président en personne est on ne peut plus irrité par la conduite de ce dernier. Que voulait-il ? Que cherchait-il ? Les rumeurs vont grandissant, les menaces planent comme des nuages rapaces. Pour couper court aux bruits incessants, Waïs, marathonien de haute volée et héros de la nation, a fait circuler auprès de ses amis un étrange poème écrit il y a peu de temps avec Dilleyta et le docteur Yonis, et dont le refrain que voici a suscité encore davantage de commentaires : "Ni maroquin ni strapontin/La mer poussive me suffit."
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Le khat rythme la vie dans ce foutu pays. Sans khat, point de vie ! De treize à vingt heures, le khat tient les hommes (et les femmes) en vie. Sans lui, que faire, comment vivre ? Seule la voix esseulée du muezzin vient troubler, pour quelques-uns, ce rituel fort bien assimilé.
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Le parent idéal n’a envers sa progéniture aucune attente. Il est là juste pour le bien de ses enfants.
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Mais j’étais animé par une force irrésistible qui échappait à leur esprit de gamin. Je n’avais d’yeux que pour l’institutrice, je n’avais d’ouïe que pour elle. Elle mettait en orbite tout mon petit être mal fagoté
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Si écrire c'est dérober du temps à la routine, si écrire c'est tourner le dos à la vie pour la plupart des gens, pour moi c'est tout le contraire. L'écriture est le terreau où mes jours sont plantés, l'humus où la poudre de mes os est jetée. Et le silo où l'or de mes Songes est enfoui. Écrire c'est ouvrir un atelier permanent pour apprendre à vivre, page après page, jour après jour.
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La douleur, la paralysie, la maladie ne sont pas seulement des agressions contre nos défenses, des atteintes contre nos cellules, des limites à notre liberté. Elles sont aussi des portes qui s'ouvrent sur notre intériorité, notre part d'inconnu. Ce sont des clefs pour déchiffrer l'être qui vit dans nos profondeurs et que nous ignorons le plus souvent. Comme après d'âpres discussions avec tes poupées, cachée dans la buanderie. Quand tu sortais de là, tu avais la certitude que tu étais intouchable. Que tu avais plusieurs vies. Et aujourd'hui cette maladie, tu as la certitude de la vaincre, et ce que tu as fait là n'est pas donné à tout le monde. Tu as transformé en or le plomb de la douleur et de la maladie. Tu as puisé précisément dans tes forces souterraines.
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Avant de connaitre les cinq piliers de l'islam, nos ancêtres ont longtemps cru que le Ciel était un homme et la Terre une femme. Lorsque le Ciel grondait et qu'il y avait des éclairs, pas de doute, c'est que le Ciel faisait la cour à la Terre. Tôt ou tard, le Ciel allait faire l'amour à la Terre et la pluie n'était rien d'autre que la semence de l'un inondant l'autre. Cette semence touchait la terre pour faire naître les fleurs, les arbres, les fruits, les forêts. A chaque saison de pluies, le Ciel renouvelait sa cour. D'ou leur profonde inquiétude lorsque les vents porteurs de nuages tardaient à arriver. Ils patientaient, patientaient, patientaient. Puis concluaient que le Ciel boudait. Vite un recours ! Les mages du Ciel et de la Terre étaient convoqués. Les faiseurs de pluie sollicités. Notre patronyme, Robleh, porte la marque de cet héritage, Béa. Il ne doit rien aux saints musulmans. Il raconte que nous sommes de la lignée des faiseurs de pluie, ma fille.
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Corps étuvés ; ce que la nature nous donne à voir plaisamment : ce sont des fleurs d'agaves dans l'ivresse de l'étreinte arborescente.

Il chuchote des mots quasi inaudibles. Elle soupire profondément. Froissement d'étoffe — prélude d'une furia tendre. Un genou nu sort de dessous le drap. Râles dans le lit et béance dans la nuit. Un quartier de lune monte la garde.
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Dans un monde à la dérive, les hommes s'agrippent à la chose la plus fragile qui soit : les brindilles d'un arbuste éthiopien. Cette plante les aguerrit en retour. Le khat, c'est le poison et son antidote, autrement dit l'incarcération perpétuelle.
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Si je me suis remémoré mon passé, si je me suis remis à sillonner une dernière fois les ruelles de mon enfance, c'était pour partager avec toi mon hier et son lot d'interrogations et d'angoisses.
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