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Critiques de Ahmadou Kourouma (217)
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Allah n'est pas obligé

Voilà un livre dont on ne ressort pas indemne. L’Afrique de l’ouest livrée aux chefaillons, colonels, princes, présidents et autres féticheurs, tous athlètes de la corruption, de la dictature, complices pour s’entretuer et massacrer les populations innocentes et s’en mettre plein les poches, pendant que le monde se tait, y trouvant ses intérêts. Les enfants-soldats. Les avant-bras coupés. Les cœurs récupérés et cuisinés à l’huile de palme pour s’emparer de la force de l’ennemi (en les mangeant, bien sûr). Donc là, il s’agit du Libéria et de la Sierra Leone. On parle aussi de la Côte d’Ivoire (Pays de l’auteur), du Nigéria, et de tout un amalgame de pays réunis pour de grosses palabres qui coutent très chers…

Parlons du style : Il fallait oser. C’est un enfant-soldat qui raconte. La langue est cassée de toutes les manières, avec sa logique propre et ses rebondissements. Nous aimons cet enfant. Et nous remercions l’auteur de tant d’audace, de puissance, et de sincérité. Prix Renaudot bien mérité.

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Allah n'est pas obligé

Ce livre est un pan de l'Histoire de l'Afrique raconté par un enfant-soldat qui a vécu des choses si horribles que même la plus infinitésimale partie ne serait souhaité à personne! Comme il le dit lui-même, Birahima a vécu "une vie de merde de damné"! Et tout en nous racontant cela, il nous fait le portrait des guerres civiles qui ont secoué le Liberia et la Sierra Leone entre autres. Au travers des jeux de chefs de guerre vils, sans pitié, assoiffés de pouvoir et d'argent, l'enfant-soldat nous raconte sa vie et la vie dans cette partie de l'Afrique, et bien, justement, ce n'est pas une vie... Misère, violence, drogue, menaces, mutilations, tout y passe. Quelques personnages sortent du commun, telles sœurs Marie-Béatrice ou Gabrielle mais ce qui est raconté dans ce livre est déchirant et si vrai.

J'ai apprécié ce livre par le côté historique et sociologique de l'histoire, après, il fallait bien que je mette une distance psychologique aux horreurs décrites. Par contre, j'avoue avoir quand même été dérangé par le style de l'écriture car Ahmadou Kourouma l'a fait en "petit nègre" et c'est parfois un peu déroutant dans la fluidité de la lecture.
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Allah n'est pas obligé

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Allah n'est pas obligé

Ce livre est très poignant de par son histoire et son écriture ; c'est un fait bien réel malheureusement.

L'histoire relate la triste vie d'un enfant orphelin dans certains pays africains. Seul face à lui-même il fait de très mauvaises rencontres et fini enfant soldat.

L'écriture est très particulière car c'est l'auteur lui-même qui raconte et son français est très approximatif. Néanmoins, cela est très bien conté et certains mots sont expliqués entre parenthèses.

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Allah n'est pas obligé

Sous ses allures de conte africain et avec un style emprunt à l'enfance, l'auteur nous entraîne, malgré nous, dans la noirceur de la guerre libérienne. Plongés dans le quotidien d'Ibrahima, nous découvrons la dure réalité des enfants-soldats.

Cette "réalité" est encore bien d'actualité malheureusement ... L'extrême facilité avec laquelle des armes légères peuvent être obtenues dans les zones de conflit demeure un facteur décisif dans le recrutement d'enfants-soldats : d'ailleurs Ibrahima ne dit-il pas "C'est facile. On appuie et ça fait tralala." ?

Sauf que la fiction rejoint la réalité et les morts ne se comptent plus. "Mais Allah n'est pas obligé d'être juste avec toutes les choses qu'il a créées ici-bas."


Lien : http://livresmanue.blogspot...
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Allah n'est pas obligé

Intéressant
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Allah n'est pas obligé

Grande découverte ! très beau livre retraçant le parcours d'un enfant soldat

Birahima. Au début le style d'écriture peut déranger mais le lecteur s'y fait vite

! On découvre à travers les pensées et la vie du personnage la guerre qui sévit.

Très touchant et amène à réfléchir.
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Allah n'est pas obligé

Dans ce roman nous suivons les péripéties de Birahima, petit garçon prit dans la tourmente des années 90 dans certains pays d'Afrique (Côte d'Ivoire, Liberia, Sierra Leone etc.).



Ce roman est terrible et glaçant, il met en lumière les guerres tribales qui n'ont cessé de secouer cette région, avec toutes les horreurs qui les accompagnent : putsch, massacres, tortures et viols, enfants-soldats. Je suis encore choquée de certains détails, de.la façon dont ces jeunes sont arrachés à leur innoncence et à leur enfance.



Concernant la narration, elle était extrêmement originale. L'auteur a réussi avec brio à donner la parole à un enfant essayant de manier des mots français complexes parfois tout en nous en donnant la définition, et y mêle des mots de sa propre, principalement des insultes ou des gros mots. L'ensemble rend la narration très vivante.



Ce jeune garçon nous décrit ce qu'il a vécu sans détour, il nous offre les détails tels quels, sans essayer de nous ménager et garde malgré tout un regard d'enfant sur certaines scènes. Néanmoins nous sentons que ce dernier a grandi trop vite et a vu trop de choses violentes.



Ce roman est très dur mais cette lecture est nécessaire pour mettre en lumière les horreurs ayant eu lieu dans crtte région dans les années 90 et surtout le drame des enfants-soldats.
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Allah n'est pas obligé

Voici une lecture que je suis vraiment contente d'avoir terminée tant j'ai peiné à atteindre la dernière page. J'ai eu beau faire beaucoup d'efforts, ce roman de Kourouma n'a eu de cesse de me tomber des mains ! Il a pourtant obtenu le prix Renaudot et le prix Goncourt des lycéens en 2000. Je m'étonne même de ce dernier prix, non pas parce que je ne comprends pas pourquoi on peut l'aimer, mais parce que je l'ai trouvé particulièrement difficile (tant au niveau de l'écriture, que des thèmes)… enfin, on ne peut pas tout aimer, heureusement !

Ce qui m'a déplu : d'incessantes parenthèses explicatives prenant la forme de définitions viennent entraver la lecture ; de même, certaines formules répétitives m'ont gênée, agacée au bout d'un moment, par exemple : « Walahé (au nom d'Allah) », « Faforo (sexe de mon père) » ou sa variante « Faforo (cul du père) » employées par le narrateur pour jurer. Bon, dix fois, ça va, mais à toutes les pages, voire plusieurs fois par page, non. Le style m'a donc déplu, l'écriture n'a pas su m'émouvoir alors que le sujet n'est pas des plus joyeux : la vie des enfants-soldats en Afrique. J'ai trouvé l'histoire confuse, je me suis véritablement perdue dans le récit. A aucun moment, je n'ai été complètement « dans » le livre. Ajoutez à cela des scènes extrêmement violentes : viols, amputations, meurtre de deux petits enfants par une fille-soldat…

Une déception ! On m'a cependant dit du bien d'un autre titre de Kourouma : En attendant le vote des bêtes sauvages… un jour peut-être, mais pas tout de suite !


Lien : http://aperto.libro.over-blo..
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Allah n'est pas obligé

Le jeune Birahima est le narrateur de “Allah n'est pas obligé” d'Ahmadou Kourouma. Sa vie commence bien mal, son père meurt lorsqu'il est enfant et sa mère est cul-de-jatte suite à une infection. Birahima est totalement livré à lui même et devient rapidement un enfant de la rue : “Avant de débarquer au Liberia, j'étais un enfant sans peur ni reproche. Je dormais partout, chapardais tout et partout pour manger. Grand-mère me cherchait des jours et des jours : c'est ce qu'on appelle un enfant de la rue. J'étais un enfant de la rue.” Sa mère ne tarde pas à rejoindre son mari et Birahima se retrouve orphelin. Malheureusement sa grand-mère est trop âgée pour s'occuper de lui. L'enfant est confié à sa tante qui habite au Liberia et il doit la rejoindre par ses propres moyens. En route, il rencontre Yacouba, un féticheur, marabout, multiplicateur de billets. Tous deux vont chercher la tante à travers le Liberia puis la Sierra Leone et se retrouveront confrontés à la dure réalité des guerres tribales.



“Allah n'est pas obligé” est un livre marquant à cause de l'incroyable violence décrite par Ahmadou Kourouma. Les guerres tribales ravagent le Liberia et la Sierra Leone. Les populations sont décimées en fonction de leur appartenance à telle ou telle ethnie ou tribu. Elles sont les otages des luttes entre bandes rivales. Les chefs de tribu prennent le pouvoir à tour de rôle, l'instabilité règne en maître sur ces pays. Bien entendu le but de ces rivalités est le contrôle des matières premières et donc de l'argent. Le Liberia possède des mines d'or, de diamants qui ne profitent jamais au peuple qui se meurt de pauvreté.



Pour posséder les mines, les chefs de tribus emploient la violence, la torture. L'un d'eux coupe les mains, les bras (et parfois plus…) des salariés d'une mine d'or pour en prendre la tête. Ces sales besognes sont le plus souvent effectuées par des enfants-soldats. Birahima devient rapidement l'un d'entre eux. Il s'en réjouit même lorsqu'on lui annonce qu'il se rend au Liberia : “Là-bas, il y avait la guerre tribale. Là-bas, les enfants de la rue comme moi devenaient des enfants-soldats qu'on appelle en pidgin américain d'après mon Harrap's small-soldiers. Les small-soldiers avaient tout et tout. Ils avaient des kalachnikov. Les kalachnikov, c'est des fusils inventés par un Russe qui tirent sans arrêter. Avec les kalachnikov, les enfants-soldats avaient tout et tout. Ils avaient de l'argent, même des dollars américains.” Birahima, orphelin et pauvre, n'a d'autre choix pour survivre que de devenir un meurtrier. On reste effarés devant la cruauté des destins de ces enfants qui n'ont droit à aucune innocence. Comment une société peut-elle se sortir de la misère alors que ses enfants sont sacrifiés ?



Ce récit terriblement réaliste m'a plu mais deux choses m'ont empêché d'être totalement conquise. Ahmadou Kourouma prend grand soin de nous décrire les situations politiques et les successions des chefs de tribu. Ces passages sont à mon goût trop longs et finissent par nous embrouiller totalement. De plus, le récit de Birahima est raconté en “p'tit nègre” comme il le dit lui-même et les précisions politiques sont faites dans un français classique. On perd alors la voix de Birahima, de l'enfance. Dans le même registre, notre jeune narrateur tente, avec l'aide de nombreux dictionnaires, d'employer un vocabulaire châtié. Ces mots sont alors suivis de parenthèses explicitant leur sens. Le procédé fait sourire au départ mais sa répétition est vraiment lassante.



Malgré ses quelques défauts, le roman de Ahmadou Kourouma reste saisissant. Le destin de ces enfants-soldats est d'une cruauté sans mesure. Un avenir démocratique au Liberia ou en Sierra Leone semble improbable tant la violence et la cupidité y dominent.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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Allah n'est pas obligé

Allah n'est pas obligé est un récit dénonciateur et engagé, ce que j'ai apprécié lors de ma lecture. Je ne me suis cependant pas habitué au style et ai eu beaucoup de mal à ne pas me focaliser sur la syntaxe pénible, qui rendait ma lecture saccadée et très peu fluide.

Des connaissances sur les conflits et les différents groupes ethniques et religieux d'Afrique sont nécessaires pour profiter du récit.
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Allah n'est pas obligé

Birahima, jeune garçon malinké de dix ou douze ans, a quatre dictionnaires pour raconter son blabla, sa vie de merde: le dictionnaire Larousse et le Petit Robert pour "chercher et expliquer les gros mots français aux noirs nègres indigènes d'Afrique", l'Inventaire des particularités lexicales du français d'Afrique pour la même raison mais dans l'autre sens, pour nous; et enfin le Harrap's pour nous expliquer le pidgin.



Car Birahima a beaucoup à nous dire sur sa vie d'enfant soldat, et il nous joint tout de suite, avec son insolence et son "parler petit nègre" à nous asseoir, à l'écouter et à noter tout ça.

Commence alors le récit de ces horribles années, la mort de sa mère, son enrôlement dans la guerre civile, son kalachnikov, la drogue, la mort, les massacres.

L'écriture est riche, orale, percutante, insolente comme ce gamin, et on en oublierait presque que c'est ce vénéré, ce grand et vieux Ahmadou Kourouma qui se cache derrière ce récit.

Les premières lignes surtout nous entraîne et une fois qu'on les a lues, ferré, on ne peut plus abandonner ce livre. Et tant mieux. Car en dehors de son indéniable qualité littéraire, il nous entraîne tout droit dans ce cauchemar qu'endurent des milliers d'enfants-soldats totalement déboussolés et manipulés dont on ne parle, bien souvent, qu'une fois le conflit apaisé.



A lire, absolument.

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Allah n'est pas obligé

Un très grand livre. Une écriture époustoufflante. Un très grand auteur trop tôt disparu.
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Allah n'est pas obligé

La guerre racontée par un enfant- soldat : orphelins, miséreux, ils sont enrôlés dans des « armées » pour ne pas mourir de faim. Peu leur importe pour qui ils tuent, ce qu'ils veulent, c'est manger. Ils sont affamés, ils sont drogués, on leur donne des kalashs, ils sont battus ou abandonnés en forêt.



Ils ont bien plus peur d'avoir faim que de la mort qu'ils côtoient au quotidien.

« et quand on n'a plus personne sur terre, ni père ni mère ni frère ni soeur et qu'on est petit, un petit mignon dans un pays foutu et barbare où tout le monde s'égorge, que fait-on ?

bien sûr on devient un enfant-soldat. »



Le Liberia , pays non colonisé par les Blancs, l'a été par les ex-esclaves Noirs Américains, qui ont pris le pouvoir en méprisant les « noirs africains nègres indigènes » et les ont colonisés.

Ils n'avaient connu que l'esclavage, alors, ils l'appliquent.

L'Indépendance en 1860 vis à vis de ces Noirs Américains riches n'a rien arrangé, car s'ensuit une tragique histoire du pays, entre Doe, Taylor, enfin le Prince Johnson, qui filme la séance de torture de Doe –fait rapporté par Ryszard Kapuscinski , dans Ebène, , et par le petit Birahima.

Tous des gangsters, dit-il.



Ahmadou Kourouma , pour donner à tous ces crimes, ces tortures, ces assassinats, un ton drolatique (fait rire par son pittoresque. )utilise, et trop me semble-t-il, un recours au dictionnaire Larousse, ainsi qu'à L'inventaire des particularités lexicales africaines, parfois trois fois par page, entre parenthèses comme je viens de le faire, comme si le petit Birahima avait un Larousse dans les mains alors qu'il est presque nu.

Bien entendu, c'est un recours stylistique pour noter l'ignorance totale de ce petit qui n'a aucune conscience qu'il tue.



Il fait comme tout le monde, point.



Le titre complet : « Allah n'est pas obligé d'être juste dans toutes les choses qu'il fait sur terre », ironise : la croyance non seulement en un dieu, mais aussi dans les féticheurs censés protéger ces petits avec des amulettes, dans les séances de désenvoutement de femmes un peu pornographiques, rien ne vaut.

Personne n'est obligé.

Parce qu'en fait, le nerf de la guerre, ce sont l'or et les diamants, tout s'éclaire enfin dans cette sombre suite de violence lorsque notre meurtrier inconscient de l'être arrive en Sierra Leone.



Déjà, au Liberia, trouver une pépite est un des plus grands malheurs qui puisse vous arriver : le propriétaire vous décompte les prêts, prend la pépite et vous limoge.



La faim vous attend.



La guerre tribale fait rage, l'or n'arrange rien.

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Allah n'est pas obligé

Lorsque la maman de Birahima meurt le jeune garçon de 11 ans n'a d'autre alternative que de prendre son pied la route pour rejoindre sa tante au Libéria.



« C'était ma tante, ma tutrice, qui devait me nourrir et m'habiller et avait seule le droit de me frapper, injurier et bien m'éduquer ». C'est Yacouba le multiplicateur de billets qui l'accompagne dans ce qui devient un long voyage initiatique et dangereux. Yacouba a fait fortune dans l'exportation de colas grâce aux pots de vin versés aux douaniers. Ruiné après la grève des dockers à Dakar, Yacouba se reconvertit en marabout fabricant d'amulettes porte-bonheur. Il fait miroiter l'espérance d'une vie facile et dorée au Libéria.



« Là-bas, les enfants de la rue comme moi devenaient des enfants-soldats qu'on appelle en pidgin américain d'après mon Harrap's small soldiers. Les small-soldiers avaient tout et tout. Ils avaient de l'argent, même des dollars américains. Ils avaient des chaussures, des galons, des radios, des casquettes et même des voitures qu'on appelle aussi des 4 x 4. J'ai crié Wahalé ! Wahalé ! Je voulais partir au Libéria. Vite et vite. Je voulais devenir un enfant-soldat, un small-soldier ».



le périple qui les mène au village de la tante Mahan, tutrice de Birahima, va les mettre face à la réalité des guerres tribales avec son lot de meurtres, pillages, viols, tortures, famines…

Birahima est le narrateur de cette épopée africaine qui se déploie en Sierra Léone et au Libéria. L’enfant a hérité de quatre livres: le Larousse, le Petit Robert, l’Inventaire des particularités lexicales du français en Afrique noire et le dictionnaire Harrap’s. Il cherche ses mots et les explique au lecteur. Il mélange le français et l’africain, il truffe son propos d’expressions et de proverbes, de leitmotivs et de jurons.



C’est un livre cru et bouleversant. Seul le ton détaché, ironique et insolent du narrateur nous permet de continuer notre lecture. Birahima a besoin de pauses dans son écriture, « Aujourd’hui ce 25 septembre 199… j’en ai marre. Marre de raconter ma vie, marre de compiler les dictionnaires, marre de tout. Allez vous faire foutre. Je me tais, je dis plus rien aujourd’hui… » et nous de pauses dans notre lecture pour comprendre et assimiler l’Afrique des dictateurs et des fétichistes, des complots, de la corruption, du cannibalisme et des parricides.



J’ai été heurtée de plein fouet par la violence, la férocité, la sauvagerie de cette histoire. C’est un témoignage lucide et réaliste d’un enfant soldat sur la vie des small-soldiers. Ces enfants orphelins sont armés de kalachnikovs, le haschich supplée les repas souvent frugaux, ils dorment à même le sol après des journées entières de marche ou de combats. Ils pillent, volent et tuent mais sont surtout les premières victimes de la barbarie guerrière et de la cupidité des dictateurs sanguinaires.



Ce livre, édité en l’an 2000, résonne avec force dans l’actualité africaine de ce début d’année 2011. C’est une lecture nécessaire pour connaître et dénoncer la situation insoutenable des enfants-soldats, le mépris et les massacres dont souffrent les populations ethniques africaines.
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Allah n'est pas obligé

Un témoignage important et fort sur un sujet dont on ne parle pas assez.
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Allah n'est pas obligé

Lorsqu’ils recherchent pouvoir et argent, les requins se retrouvent : ceux d’occident, richissimes et respectables, qui rentrent du conseil d’administration caresser leur chères petites têtes blondes, ceux des pays "sous-développés en voie de développement", qui citent la bible à longueur de journée et achètent des palaces grâce à l’aide humanitaire. Et les autres, tous les autres, actionnaires, cadres supérieurs, députés de démocraties libérales, présidents de républiques nauséabondes aux ministres nombrilistes assoiffés de notoriétés, militaires avides et policiers corrompus. La liste n’est pas clause, loin s’en faut. Tous ceux donc qui regardent ailleurs faignant ne pas savoir, de ne pas vouloir s’ingérer dans les affaires d’autrui, mais sont ébahis par les prouesses de leurs rejetons.

A ceux là on doit le pire que l’homme en quelques millénaires de barbarie ait pu produire : armer des enfants pour faire la guerre à leur place.

“Allah n’est pas obligé d’être juste dans toutes les choses qu’il a créées ici-bas.” Telle est la maxime favorite du jeune Ibrahima pour justifier l’avalanche de malheurs qui s’est abattue sur lui depuis sa naissance.

Armé d’un Larousse, d’un Petit Robert, de l’Inventaire des particularités lexicales du français en Afrique noire, il entreprend de conter son histoire sur un mode tragi-comique : celle d’un orphelin qui, envoyé chez sa tante au Liberia par le conseil du village, s’enfoncera dans la guerre civile en devenant enfant-soldat. En lui prêtant sa plume, Ahmadou Kourouma, l’une des plus grandes voix de la littérature africaine, fait surgir avec maestria toute l’horreur des destins arrachés à l’enfance par les affres de l’histoire contemporaine. Un livre bouleversant.
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Allah n'est pas obligé

Un roman excellent qui nous éclaire sur la situation des enfants soldats à travers la voix d'un d'entre eux. Sans misérabilisme, l'écriture nous restitue tant la langue africaine que l'état d'esprit du personnage détaché et révolté parfois.

Un bijou qui m'a fait découvrir la littérature africaine. A lire absolument! Peut convenir à des adolescents.
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Allah n'est pas obligé

C'est l'histoire d'un jeune garçon de 12 ans, nommé Birahima. Birahima est un enfant malinké. IL vit dans la rue à Togobala, en Guinée avec sa mère qui meurt d'un ulcère à la jambe : il devient alors orphelin. Après la mort de celle-ci, Birahima doit retrouver sa tante au Liberia. Il quitte alors son village natal accompagné de Yacouba, un féticheur musulman vendeur de talismans. Durant leur voyage qui dure alors 3 ans, leur convoi est pillé par des bandits. Ils se font engager dans différentes factions dans lesquels Birahima devient enfants-soldat et Yacouba devient quand à lui féticheur auprès des bandits. Birahima et Yacouba vont alors traverser beaucoup de pays, comme la Guinée, la Sierra Leone, le Liberia, tout en gardant comme objectif de retrouver la tante de Birahima.



Le thème de ce roman est la guerre tribale. La guerre tribale est dénoncée à travers le parcours d'un enfant-soldat, qui témoigne des barbaries commises par les bandits qui se partagent la Sierra Leone. L'auteur condamne aussi l'inaction des pays voisins face à ces horreurs. En effet, il est aussi question des forces d'interpositions étrangères, qui ne tentent pas d'arrêter les violences mais qui au contraire massacrent tout le monde en bombardant et en tuant les civils comme les combattants. Ce roman dénonce aussi les nombreux coups d'états qui déstabilisent les pays et qui sont une cause de la guerre tribale. La violence est banalisée tout au long du roman.



Pour ma part, je trouve le thème de ce livre (les enfants-soldats en Afrique) très intéressant. C'est un sujet d'actualité dont les médias ne parlent que très rarement. L'auteur a décidé de faire parler Birahima, ce que je trouve être un très bon choix, car cela nous aide à nous mettre dans la peau de ce narrateur. Le personnage principal (Birahima) est très intéressant, de par ces symboliques, mais surtout son histoire est très pertinente. Il parle de sa vie, mais sans être trop personnel et sans rentrer trop dans les détails, ce qui généralise son histoire. L'auteur a également fait un très bon choix en terme de style, car il utilise le thème de la violence, mais en ajoutant de l'humour.
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Allah n'est pas obligé

Une très très belle histoire, bien que le style d'écriture puisse rebuter un peu au départ il faut s'accrocher, c'est un roman qui en vaut la peine. C'est une belle leçon de vie, un très beau voyage que de suivre les aventures et la vie du petit Birahima. Vraiment, j'ai beaucoup aimé ce livre.
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