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Critiques de Alain Schmoll (41)
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La trahison de Nathan Kaplan

L’histoire commence in medias res, comme on dit sur les copies de bac: deux barbouzes en planque, un vétéran ravi de pouvoir impressionner un jeunot, un jeunot tout émoustillé de se la jouer (même si devoir pisser dans une bouteille de coca n’était pas au programme de ses fantasmes cinématographiques). Cette entame procure deux plaisirs : d’abord celui de se faire balader, car le roman est savamment construit. La narration tourne autour d’un mystère qui ne sera révélé que très progressivement : que s’est-il passé quand les deux hommes se sont enfin extirpés de leur voiture? (On se demande aussi, bien sûr, les raisons de la planque, mais ça c’est une question à laquelle s’attend le lecteur, donc beaucoup moins excitante.) Mon deuxième plaisir, plus pervers, tient à ce que le dialogue du jeunot et du vétéran s’amuse à imiter les codes de l’oral avec ellipses de l’adverbe de négation et autres approximations grammaticales. Et imaginer Archie qui, dans les avis qu’il poste sur Babelio, use toujours d’une langue exacte et précise s’encanailler jusqu’à faire parler son personnage de « potes » et de « meufs », m’a beaucoup fait rire.

(À ce propos, je voudrais lancer un sondage: dans un autre dialogue, entre gens banalement éduqués, un personnage conjugue le verbe convenir comme il se doit, avec l’auxiliaire être. Je voudrais donc savoir qui, dans le feu de la conversation, dit spontanément « nous sommes convenus. » À mon avis personne. Archie a craqué. Deux personnages qui causent mal, c’est son maximum :-)

Si le livre commence par utiliser les codes du polar, l’essentiel est ailleurs. L’intrigue fait la part belle à la vie des entreprises, mais c’est avant tout l’amour qui intéresse l’auteur: pourquoi aime-t-on? Qu’attend-on de l’autre? Questions fondamentales, s’il en est, portées ici par 3 couples : Mehdi (le policier) et sa femme Sylvie, Nathan (le traître du titre) et son épouse Ilana, enfin Virginie et Sylvain, sans doute les plus intéressants. Lui, un sous-Tapie hâbleur et habile, mais pas suffisamment, à la fois égoïste et profondément amoureux de sa compagne; elle, indépendante malgré elle, fille obéissante de son père, en quête d’un époux pour se couler dans le moule social, en perpétuelle recherche d’un associé capable de prendre en main les rênes de l’entreprise. Virginie est le personnage qui déjoue tous les pronostics, et d’abord en tenant à bout de bras une entreprise de bâtiment, certes en déclin, mais prouvant par là même qu’elle possède plus de compétences qu’elle ne s’en donne.

Osons le dire: les personnages féminins ne sont pas franchement bien lotis. Si Virginie est rendue intéressante grâce à la tension entre son idéal (trouver un homme qui la protège) et sa personnalité réelle (plus badass que prévue), Sylvie est assez gourde (contrairement à ce qu’elle croit, les hommes de l’âge de Mehdi s’occupent de leurs enfants) et Ilana, pour le peu qu’on sait d’elle, semble assez castratrice pour virer à la mégère. Bon, les hommes du roman ne sont pas non plus dénués de défauts, mais eux au moins agissent, alors que les femmes sont belles (et pourtant leur « horloge biologique » tourne) et portées sur la culture passive (elles sont ou profs ou amatrices d’opéra), bref de parfaits trophées (Inutile de préciser que le roman ne réussit pas le test de Bechdel).

Mais, puisqu’il s’agit avant tout d’un roman sur le couple, j’ai surtout été gênée par l’absence de détails sur ce qui en fait le ciment: la vie quotidienne. L’intimité se résume à la sexualité (une sexualité assez fonctionnelle : elle le fait bander, il la fait jouir) mais jamais Mehdi et Sylvie ne se disent qu’il faudrait penser à appeler le plombier parce que le chauffe-eau menace de rendre l’âme, jamais Sylvain ne regarde son beau-fils, jamais Ilana et Nathan ne discutent de leurs amis…

Peut-être fallait-il que les relations entre les protagonistes gardent leur opacité afin que le dernier mot (qui revient à Virginie) éclate dans toute sa force: nous, lecteurs, avons été leurrés, le vrai mystère ne concerne pas l’enquête policière mais l’amour. Et ce mystère-là est plus difficile à élucider. J’aurais alors préféré que le couple formé par Sylvie et Mehdi n’apparaisse pas: il prend trop de place dans la narration et n’éclaire sur rien, aimable badinage qui apporte plus son lot de stéréotypes que d’illusions réalistes.

Je relis les dernières lignes du livre: faut-il y voir une Emma Bovary qui congédie ses rêves de midinette ? Ou une Pénélope qui replie sagement sa tapisserie maintenant que l’homme rentre à la maison? J’aime cette incertitude.
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Les moyens de son ambition

Merci à Librinova de m'avoir permis la lecture de ce bon roman . André-Pierre a investi dans un cabinet d'assurances où il espère faire fortune seulement il aime aussi impressionner son entourage et ses amis ,au grand dam de sa mère,Eléonore ,avocate .Et la rencontre de Sandra ,une jeune fille qui n'a pas hésité à vendre ses charmes pour quitter une ville sans avenir et réussir ses études ne risque pas de tempérer les dépenses et l’insouciance d'André-Pierre.Est-ce que l'amour les sauvera ?
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Les moyens de son ambition

Merci à l’auteur de m’avoir confié la lecture de son deuxième roman en avant première!



L’ambition justifie-t-elle tous les moyens ? Pour Sandra, la question se pose à peine. Et s’il n’y pas de plan préconçu et de but à atteindre, il est clair qu’il n’est pas question pour elle de s’enterrer dans une petite ville de province, avec des moyens médiocres et un avenir de ménagère aigrie et sclérosée. Ses premiers pas hors de la ville où réside sa mère ont pour décor Saint-Etienne, puisque ses excellents résultats au collège l’ont fait admettre dans un lycée réputé. Bonne élève certes, mais aussi très jolie et peu farouche, pour peu que ses attraits se convertissent en espèces sonnantes et trébuchantes!



On fait aussi rapidement la connaissance d’André-Pierre, un jeune homme parisien, fils de bonne famille, peu doué pour les études, séducteur et frivole.



Reste lors à découvrir quels chemins sortis de l’imagination de l’auteur mèneront ces deux-là se rencontrer.





C’est assez court et on a l’impression de suivre en accéléré l’évolution de ces deux personnages, impression renforcée par ce texte à l’imparfait qui se consacre plus à restituer les faits qu’à faire vivre par des dialogues l’intrigue.



Cela reste captivant, que ce soit la trajectoire ambitieuse de la jeune fille ou l’inconséquence édifiante du jeune homme. Et l’association de ces deux-là fait craindre le pire. C'est le portrait d'une arriviste déterminée et d'un éternel enfant qui manie des armes qui le dépassent, et on peut croire avec ce roman, que le destin n'est pas figé dans un carcan d'hérédité et de classe sociale.



Le dénouement justifie le titre!


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Les moyens de son ambition

Une couverture un peu fade, mais qui attire néanmoins l’attention. En tout cas, la jeune femme au regard déterminé illustre parfaitement le titre.

Lorsque l’on découvre une nouvelle plume, on ne sait jamais à l’avance si le style va nous plaire. On a beau lire la quatrième de couverture et trouver le résumé intéressant, il arrive que la mayonnaise ne prenne pas.

Mais après quelques pages de ce roman, on constate que l’écriture est fluide et agréable. J’ai apprécié la construction des chapitres, faite judicieusement en alternant le récit de la vie des principaux personnages depuis leur enfance, sans pour autant être linéaire.

Le début pourrait paraître un peu « plan-plan », mais il n’en est rien : on comprend ainsi ce qui les a construits et motivés pour atteindre les objectifs qu’ils s’étaient fixés. Le moins qu’on puisse dire est qu’ils visent tous les deux la lune, et ne sont pas prêts à se contenter des étoiles.

Chacun à sa manière, en fonction des atouts dont la nature a bien voulu les doter, va jouer un jeu dangereux avec ses proches et au-delà, pour parvenir à ses fins.



Jusqu’où vont-ils aller ? Quels obstacles vont-ils franchir ? Dans quels pièges vont-il sombrer ?

Comment sortir de la spirale infernale dans laquelle ils se sont engagés, sans perdre la face ?



Malgré quelques pirouettes un peu faciles, on passe un très bon moment avec André-Pierre, Charline, Sandra, et Éléonore. On pourrait croire que rien ne relie tout ce petit monde, et pourtant… Au fil des pages et des rencontres, les événements s’imbriquent avec une logique implacable, sans pour autant dévoiler trop rapidement les conséquences et le dénouement.

Evidemment, ce n’est pas le même suspense que dans un thriller, mais ce livre est pour moi une belle surprise, avec des protagonistes aux caractères et ambitions parfaitement plausibles – et sûrement réels pour certains ! – dans le monde actuel, tout en étant distrayant. Une chouette découverte !
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Les moyens de son ambition

Ce roman est bien écrit, bien construit, et j’ai bien aimé le thème de l’histoire, jusqu’où sommes-nous prêts à aller ou faire pour de l’argent !!?

Les premières pages nous donnent envie de nous plonger dans l’histoire ! Un homme, André-pierre, se retrouve dans le coma à la suite d’une tentative de suicide ! La femme de ce dernier est introuvable et la mère d’André-Pierre apprend que pendant que son fils était à l’hôpital, un virement conséquent a été fait !! Le début est très intrigant !!!

Mais ce roman nous relate surtout la vie de Sandra de l’adolescence à l’âge adulte. Sandra a toujours voulu quitter son village natal, Firminy, près de Saint-Etienne, dans la Loire. Sandra vient d’une famille modeste, sa mère l’éleve seule elle et son frère, avec un salaire qui ne leur permet pas tout ce dont elle rêve !! Elle ne veut surtout pas finir sa vie comme ses grands-parents ou comme sa mère, à Firminy, a travaillé pour un smic ; elle, elle rêve de vivre dans une grande ville et de se marier avec un homme de bonne famille !! Sandra est très intelligente et ambitieuse, après le collègue, elle poursuit ses études à Saint-Etienne, et c’est à partir de cette époque qu’elle se rendra compte de son potentiel séduction et des avantages que cela lui donne ! Elle fera tourner la tête de quelques hommes avant de rencontrer son futur mari …

Je n’en dis pas plus pour ne pas spolier l’histoire !!

J’ai trouvé cette lecture très agréable, l’écriture est fluide, les chapitres sont sans lourdeurs et les personnages bien construits ! J’ai eu envie de gifler à plusieurs reprises Sandra et surtout envie de secouer André-Pierre (non mais quel boulet celui-là, pire qu’un gosse) !!! Et à cause de la vénalité de Sandra, j’ai eu pitié pour certain, … Surtout pour Angel…

Je tiens à remercier l’auteur pour la lecture de son roman ! J’ai passé un agréable moment avec votre roman !!


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Les moyens de son ambition





A ma gauche, André-Pierre. Parisien bien né, il n’est jamais à court d’idées – en particulier pour dépenser l’argent qu’il ne possède pas. Il accorde une grande importance à l’apparence.



A ma droite, Sandra. Issue d’un milieu modeste, elle est ambitieuse et prête à tout pour réussir, surtout depuis qu’elle a compris que les hommes ne sont pas insensibles à son charme.



Ni l’un ni l’autre ne sont étouffés par le sens moral. Ambition, sexe et argent régissent leurs comportements. Par concours de circonstances, par chance aussi, ils ont toujours pu retomber sur leurs pattes. Mais pour combien de temps encore ?...



Pour le savoir, lisez ce deuxième roman d’Alain Schmoll. Vous ferez connaissance d’une belle brochette de personnages antipathiques, mesquins, manipulateurs ou faibles plus vrais que nature. L’auteur montre comment tomber dans la spirale du toujours plus en étant obnubilé par le paraître.

Un très bon moment de lecture pour ce livre noir bien qu’aucun meurtre ne soit commis.



Je remercie Alain Schmoll pour l’envoi de son roman.







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Les moyens de son ambition

Tout d'abord je remercie Alain Schmoll, l'auteur et les éditions Librinova, de m'avoir permis la lecture de ce roman. Quelques jours auparavant, j'évoquais des personnages attachants au travers d'une histoire faite de très bons sentiments, dont le livre m'était tombé des mains... Ici, c'est un peu le contraire. Les moyens de son ambition est un roman qui anime des personnages franchement antipathiques, enfin selon mon goût, mais qui ne manquent pas du tout d'intérêt. Allez comprendre !

C'est un roman noir, une histoire d'amour, d'ambition et de trahison.

Voilà un roman qui tourne autour de trois thèmes liés : l'ambition, l'argent et le sexe. Cette approche n'est pas originale, elle existe depuis la nuit des temps. De multiples écrivains de la littérature classique ont su mettre en oeuvre ce triptyque infernal et riche d'intrigues et de rebondissements, s'appuyant sur la construction de personnages denses, complexes, autant attachants que repoussants.

Comment faut-il vous parler d'un milieu totalement hostile ? Un jour prochain je vous parlerai de Crime et Châtiment, un livre qui permet de faire entrer le lecteur que nous sommes dans des zones qui lui sont totalement inconnues. Balzac aussi aimait ces ambiances, je pense notamment à Eugénie Grandet, quoique le sexe soit absent dans Eugénie Grandet, mais sans doute pas le désir. Maupassant aussi d'une autre manière, je pense à Bel-Ami... Et ne parlons pas de notre cher Zola, dans la saga des Rougon-Macquart...

Mais revenons à notre cruelle époque contemporaine qui n'a rien inventé sur le mauvais genre, le côté sombre du genre humain, c'est-à-dire l'ambition. Certes, l'ambition n'est pas quelque chose de négatif en soi, ce sont parfois les moyens de la servir. Ici tous les ingrédients sont réunis.

Le roman démarre sur un drame, autant vous en faire part tout de suite.

Nous sommes en 2018. André-Pierre, riche homme d'affaires, est retrouvé grièvement blessé après une tentative de suicide. Son succès de façade cache en réalité un homme acculé par les dettes. Dans le même temps sa charmante femme, Charline, répond aux abonnés absents... Voilà pour le décor planté !

À partir de la tentative de suicide d'André-Pierre, nous sommes invités à comprendre la psychologie des personnages, les tenants et aboutissants, en remontant le cours des choses, faisant connaissance avec leur vie depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte.

Ainsi l'auteur revient en arrière et nous tisse l'itinéraire respectif d'André-Pierre et de Charline, que rien ne prédestinait à ce qu'ils fassent connaissance et s'attirent l'un et l'autre. Nous revenons à l'enfance de chacun d'eux et suivons l'itinéraire qui a permis cette rencontre improbable. Au début, ce sont de charmants chérubins, comme tous les enfants... Quoique...

Il est né dans les beaux quartiers parisiens et toutes les portes lui étaient ouvertes... Jeunesse insouciante, légèreté de l'être, méconnaissance des réalités économiques et sociales, indélicatesse avec l'argent, surtout l'argent des autres, les dettes… voilà ce qui caractérise André-Pierre, issu d'un milieu très riche, celui de la banque d'affaires. Sa mère est une avocate de renom et elle n'aura de cesse de le sauver de chacun de ses faux-pas... Elle est sa meilleur alliée... Ah, les mères ! Justement, ma mère disait que ces gens-là sont nés avec une cuillère en argent dans la bouche.

C'est le contraire de Charline, son épouse brillante mais désargentée, issue d'un milieu très modeste, qui a su profiter de sa beauté et aussi de son intelligence pour s'offrir des études et un avenir. Elle a toujours fait ce qu'il fallait pour effacer ses origines modestes... Elle vit en intrigante sans scrupules. Avancer pas à pas.

Le personnage de Charline est aussi détestable qu'attachant. Certes elle est arriviste, tous les coups lui son permis pour s'élever socialement, y compris les moyens les plus douteux, c'est ce qui la motive, son intelligence, son opiniâtreté et les injustices qu'elle subit nous la rendent presque sympathique.

Il y a un gouffre qui sépare les deux univers dans lesquels ont grandi et vécu les deux protagonistes depuis leur enfance.

Mais s'il fallait leur trouver un point commun : ils savent toujours prendre le contrôle de leurs émotions.

On avance crescendo jusqu'à la rencontre d'Angel, personnage permettant d'offrir un tournant à l'intrigue... Il fallait bien un grain de sable à un moment donné...

J'ai vu ici, au travers des personnages des bêtes qui avançaient, des cigales, des chats, des loups, des hyènes, des corbeaux, des mantes religieuses...

Car les chats savent retomber sur leurs pattes, comme à chaque fois le fait André-Pierre, qui par ailleurs est plus cigale que fourmi...

La mante religieuse, c'est bien entendu Charline... Plus fourmi que cigale...

Ils croient être faits l'un pour l'autre et décident de faire route ensemble... Mais ne pas avoir les moyens de son ambition peut s'avérer dramatique...

La dernière partie du roman est soutenue, bien enlevée, relevant d'une mécanique implacable et redoutable qui dévoile les desseins de l'histoire.

J'ai aimé la structure du récit, c'est formidablement bien huilé. J'ai aimé la construction du personnage. le démarrage est sans doute lent, mais nécessaire pour bien comprendre d'où vient chacun des deux personnages centraux.

Sans porter de jugement, l'auteur nous invite en définitive et en toute liberté à porter un regard sur les deux protagonistes de l'histoire, et pourquoi pas interroger notre avis. Cette invitation est bien amenée...

S'il m'avait été possible de le faire, j'aurais voulu questionner ces derniers : "vous êtes-vous aimés un seul instant ?"
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Les moyens de son ambition

Merci à Alain Schmoll pour son SP.

Je suis dubitative après cette lecture.

J'ai aimé, mais sans plus et parfois, à mon goût il y avait des longueurs.

C'est surtout que j'avoue m' être un peu perdue, car j'ai eu du mal au début, me demandant si j'allais arriver au bout du récit.

Et puis ça a été un peu mieux et je me suis vraiment intéressée vers la fin, car là, tout a changé et sincèrement, j'aurais aimé qu'il en soit ainsi tout au long du roman.

C'est quand Angel est entré en lice que je fut captivée; j'ai trouvé plus de rythme et d'intérêt à l'affaire.

Vers la fin, nous revenons au début de l'histoire et on comprend très bien pourquoi André-Pierre est hospitalisé.

Ah parlons de Charline un peu! Qu'elle m'a énervée celle ci et aucune sympathie pour elle; justement, elle a utilisé les moyens à sa disposition pour arriver au bout de son ambition et quelle sa....!!!

Déjà dans la vraie vie, je ne supporte pas ce genre d'individu!

Permettez moi de dire qu' André-Pierre est un peu mou du genou et en fait, il mérite ce qui lui arrive finalement.

Je ne regrette pas ma lecture, c'est juste que j'aurai aimé un roman aussi passionnant que la fin dès le début; d' où ma note de 4,5/5.

Encore merci à l'auteur.
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Pièce unique

Si Ludovic Talmond, 56 ans, se retrouve le mercredi 10 juin 1998 au Stade de France, stade apparu il y a seulement quelques mois à St Denis, au Nord de Paris, pour le match d’ouverture du Mondial, ce n’est pourtant pas parce qu’il aime le foot, mais parce qu’il est au travail. Il est là en qualité de directeur délégué du Groupe bien connu dont il porte le nom, qui couvre tout le secteur de la parfumerie et du cosmétique, « chargé de recevoir nos invités dans la loge luxueuse que nous avons réservée pour les neuf matches de la compétition », la finale étant prévue le 12 juillet.

Chaque chapitre porte la date de chacun de ces neuf matches et se déroule lors de ces journées avec bien sûr en apothéose la fameuse finale qui clôt le roman !

L’épouse de Ludovic, Lily, ayant disparu du foyer depuis deux jours, Ludovic, sur les conseils de sa sœur Sophie fait appel à Danielle issue d’un milieu plus modeste, de Juifs algériens, qu’il connaît depuis les bancs du lycée Montaigne, à Paris, mais qu’il n’a pas revu depuis 1968.

Celle-ci, devenue éditrice, possède sa petite maison d’édition. De plus elle parle couramment le japonais et ainsi Ludovic va pouvoir profiter de ses compétences pour mener les négociations avec un certain Kiyo, détenteur d’une guitare ayant appartenu à John Lennon qu’il souhaite vendre, une Gibson J-160E ! Il faut dire que Ludovic est passionné par les Beatles qu’il a connus personnellement avant qu’ils ne deviennent ce groupe mythique et que, de plus, il est un collectionneur quasi obsessionnel, passion transmise par son grand-père. L’acquisition de cette Pièce unique va se révéler un véritable enjeu pour nos deux protagonistes Danielle et Ludovic.

Par de nombreuses remémorations et évocations de souvenirs, Alain Schmoll nous entraîne à la fois dans leurs vies respectives bien différentes mais néanmoins complémentaires. Dans ce retour dans le temps, Mai 1968 occupe une grande place, avec à la fois les événements qui ont eu lieu et leurs répercussions pour le groupe Talmond, mais aussi la politique algérienne menée par le Général de Gaulle et les agissements du SAC, Service d’action civique.

Il me semble, à la lecture de ce roman, que l’auteur ne peut être qu’un admirateur passionné des Beatles, tant il décrit dans le détail et à merveille l’ascension de ce quatuor musical britannique originaire de Liverpool. Et, s’il fait dire à son narrateur que le foot n’est pas sa tasse de thé, Alain Schmoll nous fait cependant revivre d’une manière assez originale, le parcours de l'équipe de France vers son premier titre mondial remporté à domicile qui n’est pas des plus aisés.

Avec beaucoup de psychologie, il croque de beaux portraits des deux héros ainsi que des autres personnages.

J’ai particulièrement aimé lorsque Ludovic a du se tourner vers de plus jeunes personnes lors du match Italie - Autriche, celui-ci ne semblant pas passionner les invités des loges. Il se retrouve alors seul représentant de l’état-major du Groupe et ce n’est pas pour lui déplaire. Il se sent enfin investi d’une mission dont il va d’ailleurs très bien s’acquitter, sachant faire la promo des produits de la société en vantant leurs bienfaits sur les sportifs, racontant des anecdotes tout en faisant partager sa passion pour la musique à son jeune public, citant Cliff Richard, n’hésitant pas à chanter, à se déhancher, mimant un jeu de guitare, pour en venir enfin à sa rencontre avec John Lennon en personne. Son auditoire rit, applaudit, bref, est conquis. Une séquence vraiment jouissive dans laquelle le naturel de notre homme s’exprime enfin.

Pièce unique permet de pénétrer au sein d’un grand Groupe et d’entrevoir quelques recettes pour le faire fructifier, dépensant une fortune pour des opérations de communication, telle la location de cette loge, ceci afin de remercier leurs Partenaires et ceux qui contribuent à sa réussite et à sa prospérité. Un bouquin que je trouve néanmoins un peu trop centré sur ces industriels, n’abordant à aucun moment les ouvriers qui sont pourtant, il me semble, au moins autant méritants que ces fameux invités !

L’intérêt de ce récit se trouve cependant dans la confrontation des souvenirs d’il y a trente ans entre cet homme et cette femme, attachants chacun à leur manière et il faut attendre la fin du roman pour enfin entrevoir des perspectives plutôt inattendues. Une fin que j’ai trouvée particulièrement excellente, réussie et surprenante au possible !

Je remercie Alain Schmoll pour m’avoir permis de découvrir ce roman très original et très rythmé.


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Pièce unique

Envie de revivre l'épopée de l'équipe de France de football dans ce qui fut son tout premier triomphe mondial ?

Envie d'en ressentir à nouveau les frissons ?

Vous vous souvenez de ce fameux 12 juillet 1998 ?

Moi, oui, très bien puisque... je travaillais.

Je n'ai donc pas pu participer à la liesse populaire qui a suivi ce fantastique 3-0.

Mais revenons à l'objet de ces quelques lignes.

Alain Schmoll vous invite au Stade de France.

C'est dans le huis clos de la loge de la Société Talmond que vous allez vibrer, soulever quelques coupes de champagne, grignoter quelques amuse-gueules, crier, danser au son du fameux "I will survive" de Gloria.

C'est Ludovic, le fils Talmond, qui vous accueille.

Rien à dire, il a mis les petits plats dans les grands.

Pourtant, le foot, lui, ce n'est pas sa tasse de thé, je dirais même, vulgairement, qu'il n'en a rien à foutre...

Mais bon, il faut bien faire le job.

Grands patrons, politiques de tous bords, anciennes stars du ballon rond et autres personnalités, il se plie aux courbettes et faux sourires hypocrites.

Business is business.

Ses passions, à lui ?

Ses collections et... la musique.

Notamment un groupe britannique qui déferla sur le monde du rock dans les années soixante, les Beatles. Ça vous dit quelque chose ?

Voilà que notre bon Ludovic, apprend qu'une guitare, volée il y a bien longtemps à John Lennon, réapparaît sur le marché et c'est à lui qu'on la propose.

Pour la récupérer, il a besoin d'aide.

Il ne voit qu'une personne pour ça. Danielle. Une amie. Enfin, une ancienne amie. Trente ans qu'ils ne se sont pas vus. Mais, Ludovic n'a pas de scrupules et... pas de mémoire,  apparemment.

Commence alors un jeu du chat et de la souris entre ces deux personnages.

Ludo, prêt à tout pour arriver à ses fins, mais à moindres frais.

Danielle... Ah oui, Danielle, elle est bien mystérieuse, que cache-t-elle ?

Schmoll nous explique tout, il fouille le passé de ses protagonistes et au fil des pages dévoile leurs secrets les plus intimes.

Vous l'aurez compris, la coupe du monde de football ne sert que de décor, ou d'interlude pour tempérer, intelligemment, notre lecture.

Si l'auteur nous faire revivre quelques moments inoubliables de cette compétition, là n'est pas le sujet principal.

Dans cette chasse au trésor, Ludovic réussira-t-il à mettre la main sur cette Pièce unique ?

Et si oui, à quel prix ?

Une guitare et un ballon rond, pour un roman original...











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Pièce unique

« Pièce unique », comédie romantique, tendance Hollywood-sur-Seine. Ils étaient amis quand tout les opposait. Ron vs Hermione, goy vs juive, CRS S!S! vs étudiants diants! diants!, fils de bonne famille beatlesmaniaque vs intello accro au ballon rond. Alors que la vie les a séparés et que le hasard (ou pas) les remet en présence, vont-ils enfin régler leurs comptes ou tomber dans les bras l'un de l'autre et (éventuellement) coucher ensemble ?

Indice: l'essentiel de l'histoire se déroule pendant la coupe du monde 98, celle que l'équipe de France parvint cahin-caha et après moult péripéties à gagner.

Car Ludo est un spectateur, dans les gradins du Stade de France comme dans la vie. Il attend des autres qu'ils prennent des initiatives et se contente de se laisser ballotter par les circonstances entre deux excursions dans ses souvenirs. Ludo n'est d'ailleurs même pas capable de vivre dans le passé: il transforme ses souvenirs en discours pour se faire le chroniqueur de lui-même. Quand des enfants viennent assister à un match, il les détourne vite du présent pour leur conter un passé qui est à peine le sien tant il prend soin de le faire entrer dans l'Histoire.

Ludo raconte sa vie comme Stéphane Bern nous ouvrirait les portes d'un château pas franchement prestigieux mais témoin de son époque. Pas moyen de faire un pas sans se prendre une leçon. Et c'est quoi la « ola ». Et que « Beatles » vient de « beetle » (avec deux e). Et que « mancunien » veut dire « habitant de Manchester ». Et que dans les années 60 on faisait des « compositions » à l'école. Et comme on n'est jamais trop didactique, après un point d'interrogation, Ludo précise: « Je pose la question. »

Alors, bien sûr, Ludo se fait bousculer par les femmes, qui se glissent dans son lit (il est assez riche pour plaire), qui le houspillent et tentent désespérément d'obtenir de lui une réaction. Obtenir ? Ludo ne donne jamais, il amasse et collectionne, comme le titre l'indique, les pièces uniques. Il ne donne rien, ni même ne prête son attention. Tandis que le lecteur (et sans doute plus encore la lectrice) se désespère de son aveuglement, les personnages autour de Ludo font ce qu'ils peuvent pour lui dessiller les paupières : aveux tardifs (la mère), outing (l'épouse), caprices (l'ex), insolence (le chauffeur).

Il faudra une escroquerie hautement improbable pour que Ludo soit joué et gagné au D. de Danielle. Et sans doute le charme de cette romance tient-il en partie du contraste entre un récit saturé d'informations et la grande question existentielle de tous ceux qui n'aiment pas, et à laquelle il n'est nulle réponse : « Mais qu'est-ce qu'elle lui trouve? »
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Pièce unique

Typiquement le genre de livre difficile à commenter.... Je l'ai aimé, c'est évident. J'ai eu beaucoup de mal à lâcher ce roman. Mais que dire pour vous tenter mais sans en déflorer l'essentiel ?

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Disons un roman autour d'une guitare perdue de John Lennon et de la coupe du monde de foot 1998. Dis comme ça, ça pourrait rebuter... quelqu'un comme moi qui n'aime ni le foot et qui n'est pas fan des Beatles ! Alors sachez que ce roman je l'ai dévoré. J'ai adoré le personnage central, Ludovic, que j'ai aimé, que j'ai détesté, que j'ai aimé détester, que j'ai détesté aimer. Enfin vous m'avez comprise ! Dans ce livre on n'est pas dans le binaire noir/blanc, l'auteur joue sur toutes les nuances des personnalités collant ainsi au plus près de la réalité. Avec ses hauts et ses bas, ses cruautés, ses joies, ses vengeances....

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Je suis heureuse d'avoir pu découvrir ce livre, j'en remercie donc l'auteur qui se cache sur babelio sous les traits d'une petite chouette..... Merci !

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Et pourtant la coupe du monde de foot 1998... Pour moi c'est synonyme de gare de Lille bloquée par les CRS pour empêcher les supporters anglais sans billet d'aller au stade de Lens. On était juste après le guet-apens contre les gendarmes au cours du quel le pauvre David Nivel (je me souviens encore de son nom) a été lynché. Et moi étudiante me demandant comment j'allais rentrer chez moi coincée, entre supporters anglais pas vraiment amicaux et CRS nerveux après ce qui s'était passé..... Déjà que le foot me tentait moyen.....

Juste pour dire que la coupe du monde peut ne pas être un bon souvenir, le livre reste addictif !
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Pièce unique

Le thème du roman m’a un peu effrayée lorsque j’en ai pris connaissance : le foot, ce n’est pas ma tasse de thé ! Même si dans mes souvenirs, je ne sais plus comment je me suis retrouvée debout sur une table, devant l’écran installé pour l’occasion, un certain soir de juillet 1998, scandant Fabien ! Fabien ! vers un type dont je ne connaissais pas l’existence une heure trente plus tôt !

Justement c’est dans une des tribunes VIP du tout nouveau stade de France que se nouent l’intrigue de ce troisième roman d’Alain Schmoll. Des retrouvailles avec une amie d’enfance, qui malgré les émois d’adolescence et quelques épisodes plus douloureux de leur vie étudiante n’a pas obtenu le statut de femme de sa vie, marquent ces rencontres sportives. Ludovic s’est marié trois fois, il est l’héritier d’une entreprise, mais bénéficie d’un statut bancal. Il est aussi collectionneur, et lorsque la jeune femme lui propose de faire l’acquisition de la guitare volée de John Lennon, lui, le fan de la première heure, il ne résiste pas !



Pour les non-amateurs de football, pas d’inquiétude, si on revit les instants marquants qui firent des joueurs du mondial 98 des icônes internationales pour quelques années , on n’est pas envahi par le jeu lui-même et on assiste à la restitution de l’ambiance d’un stade, qui peut émouvoir les plus réticents.

Par ailleurs l‘intrigue entre Ludovic et Danielle est intéressante et le bilan de vie du personnage central est une leçon et un portrait presque iconique d’une génération.



L’ensemble est assez cinématographique et en tout cas, mais c’est juste mon opinion personnelle, j’ai un acteur tout trouvé pour le rôle principal .



Je remercie l’auteur pour m’avoir une nouvelle fois accordé sa confiance, et je renouvelle mes compliment pour ses qualités de narrateur, qui à chaque fois me font passer un bon moment
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Pièce unique

Vous aimez le foot. Ce livre est fait pour vous ! Venez rejoindre Ludovic Talmond et suivre, depuis la loge qu'il a réservée dans le stade de France, tous les matches du Mondial 1998. Et faire la connaissance de Danielle, une amie perdue de vue depuis trente ans.



Alain Schmoll nous entraîne une nouvelle fois dans le sillage d'un héros masculin qui se laisse porter par les événements. En mêlant habilement foot, collectionnite aigüe et passion pour les Beatles, nous comprenons finalement pourquoi tous les personnages sont réunis pour un huis-clos étouffant. Vous serez surpris par une chute complètement inattendue.
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Pièce unique

On est dans les hautes sphères du « buziness » avec Ludovic Talmond, fils aîné du patron mythique du groupe de produits de beauté Talmond. le papa est mort, la soeur gère la boîte et lui exécute ce que lui délègue sa soeur. A cinquante six ans, trois mariages, dont la conjointe du dernier de dix-huit ans sa cadette, vient de disparaître il y a deux jours. Nous sommes à Paris, à l'ouverture du Mondial de foot de 98 où le Groupe a organisé une invitation à divers matchs pour ses clients et relations VIP, et Ludo est chargée par la soeur d'accueillir ce petit monde Very Important avec champagne et blinis. Entre en scène Danielle, une passionnée de foot, une vieille copine de lycée de Ludo, entre autre éditrice de littérature japonaise . Ludo ne pige rien au foot , c'est un passionné de musique , plus précisément des Beatles. Et ces deux vont se retrouver autour d'une histoire de guitare, une “pièce unique “, ayant appartenu à John Lennon et qui se trouve au Japon.....Foot, Beatles, guitare, Japon......voilà un début qui promet une histoire originale !

Ainsi à travers Ludo on connaîtra les débuts du groupe mythique des Beatles à Liverpool, puisque il y sera en propre, on croisera Albert Camus par le biais du papa de Danielle,....et en suivra en direct d'une tribune de VIP du Stade de France le Mondial 98, que j'avais aussi suivi avec toute ma famille mes parents compris, en vacances, donc souvenirs, souvenirs.....Il y a une intrigue que l'auteur révèle peu à peu, que cette fois-ci j'ai vu venir ( à son premier livre non 😁 ) mais ce qui ne m'a pas pour autant empêchée de rester scotchée à l'histoire jusqu'à la fin.

Merci Alain.

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Pièce unique

Tiens ! Une question... Êtes-vous plutôt Rolling Stones ou plutôt Beatles ? Je ne sais pas si cette question se pose encore aujourd'hui. Lorsqu'elle était à la mode, c'était au temps où ces deux groupes anglais mythiques tenaient le haut de l'affiche et ce n'était pas qu'une question de musique, c'était aussi pour dire un choix de vie... C'était une manière de se reconnaître et de s'identifier dans deux styles opposés : d'un côté les mauvais garçons, de l'autre les gendres idéaux...

Inutile de poser cette question à Ludovic Talmond, héritier d'un puissant groupe de produits de beauté, son coeur à lui penche depuis le début du côté du fameux quatuor de Liverpool. D'ailleurs il n'est pas peu fier de les avoir connus presque intimement alors qu'ils débutaient leur carrière et que Ludovic séjournait en Angleterre. Celui-ci faisait partie d'une bande de copains qui côtoyait de près les quatre musiciens, jusqu'à ce concert de Londres où John Lennon se fit voler sa guitare dans sa loge, une Gibson J-160E, excusez du peu, ce dernier entra alors dans une rage folle, sa confiance en prit un coup et dès lors, il n'était plus question pour personne d'approcher les Beatles dans les coulisses de manière aussi familière qu'auparavant...

Outre sa passion pour les Beatles et un poste de directeur délégué au sein du Groupe Talmond qui est plus une fonction potiche car c'est sa soeur Sophie qui pilote les intérêts du Groupe, Ludovic collectionne les objets de toutes sortes, soldats de plomb, armes anciennes, antiquités et aussi des instruments de musique des années soixante. Son existence est plutôt oisive.

Nous sommes en juin 1998 et la soeur de Ludovic décide de lui confier la responsabilité d'une loge luxueuse du stade de France lors du Mondial 1998 pour recevoir les VIP et faire la promotion des produits du Groupe Talmond en vitrine de l'événement mondial, lui qui ne connaît rien au football, le comble !

C'est à ce même moment que deux événements vont bousculer cette tranche de vie particulière.

Ludovic apprend qu'une guitare ayant appartenu à John Lennon est à vendre à Tokyo. Pas de doute pour lui, il s'agit bien de la fameuse Gibson disparue mystérieusement en 1963...

Au même moment, le hasard fait surgir Danielle dans ces coulisses sportives, vieille connaissance de Ludovic depuis l'enfance mais ils ne sont pas vus depuis trente ans. Elle est désormais éditrice de littérature japonaise, maîtrisant parfaitement la culture nipponne.

Passionnée de football, elle est particulièrement ravie lorsque Ludovic, sur les conseils de sa sœur, lui propose d'être au premier plan dans l'animation de cette loge de luxe.

A la faveur de cette amitié qui refait surface, il charge alors Danielle de mener la transaction pour acquérir la guitare tant convoitée, puisqu'elle connaît bien le Japon et pratique sa langue...

N'étant pas footeux pour deux sous bien qu'ayant été grisé par la liesse qui suivit cette formidable victoire des Bleus en 1998, mes craintes se sont vite dissipées. La dramaturgie de cette Coupe du Monde en toile de fond sert l'intrigue qui se noue dans ses retrouvailles de deux amis d'enfance, avec les joies, l'émotion des souvenirs qui refait surface, mais aussi une sorte d'amertume, des choses non dites qui semblent vouloir se dénouer, la douleur aussi, plus loin au fond du paysage. de l'amertume à la rancune, le chemin n'est jamais éloigné. La psychologie des personnages principaux est magnifiquement dépeinte dans un récit qui monte de plus en plus en intensité au fur et à mesure que le passé devient plus clair, que les zones d'ombre s'estompent. Ces personnages sont campés avec force, dans leurs confrontations avec les souvenirs du passé, la certitude, la force qu'ils affichent aux premières pages de ce récit laissent peu à peu la place aux doutes, aux aspérités qui me les ont rendus de plus en plus attachants.

C'est un récit qui ne manque pas de sel, mené dans un rythme fluide et soutenu jusqu'au dénouement final, un certain dimanche 12 juillet 1998...

J'ai aimé ce roman que je n'ai pas lâché depuis le début de ma lecture. Les chapitre se succèdent au rythme de neuf dates, celles des rencontres de cette fameuse équipe nationale qui allait progressivement s'envoler vers le titre mondial.

Mais Pièce unique n'est pas un livre sur la Coupe du Monde 1998, ni sur le destin fabuleux des Beatles. Ne serait-ce pas une histoire d'amour tout simplement ? Et quand je dis tout simplement, c'est avec un soupçon d'ironie bien sûr...

Alors, êtes-vous plutôt Rolling Stones ou plutôt Beatles ?

Je n'ai aucun doute s'agissant de l'auteur qui nous fait entrer aussi de manière fouillée dans les coulisses de l'histoire des quatre garçons dans le vent.

Pièce unique est le troisième roman de quelqu'un que beaucoup d'entre nous connaissent ici, Alain Schmoll, ami Babelio que je remercie pour m'avoir permis de découvrir ce roman séduisant et inattendu.

Love, love me do,

You know I love you,

I'll always bet rue,

So please, love me do-o

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Pièce unique

Histoire familiale et sportive, Pièce unique, l’étrange rancune d’une passionnée de football envers un nostalgique des Beatles, m’a plongé dans cette Coupe du Monde 1998 qui a tant marqué les esprits. Pourtant, Ludovic Talmond, le héros du troisième roman d’Alain Schmoll, ne connaît rien au foot. Malgré cela, lui, le Directeur délégué du prestigieux Groupe Talmond (parfums, produits de beauté…) a la responsabilité de la loge luxueuse réservée par son entreprise au Stade de France, durant ce Mondial, du 10 juin au 12 juillet 1998.

Hélas pour lui, c’est Sophie, sa sœur cadette, qui tient les rênes du Groupe Talmond dont leur mère assure la surveillance. Il a cinquante-six ans. Avec Lily, il en est à sa troisième épouse qui, curieusement, est partie il y a deux jours avec ses valises…

Afin de recevoir dignement leurs invités, Sophie exige qu’une femme soit présente aux côtés de son frère. Justement, celui-ci a repris contact, peu de temps avant, avec Danielle, sa grande amie de jeunesse, car il a besoin de ses compétences en japonais.

Pourquoi ? Pour acquérir une guitare, une Gibson J-160 E qui fut volée à John Lennon car Ludovic, collectionneur passionné, a vécu de très près les débuts, à Liverpool, de ceux qui deviendront les Beatles. Il a suivi la progression de leur carrière jusqu’au jour de la disparition de cet instrument mythique.

Ludovic a beau avoir les moyens, ce Kiyo Akamura possédant la fameuse guitare en réclame trois millions de dollars et Danielle est chargée de conclure les négociations par Ludovic !

Alain Schmoll, au fil des pages, en donnant la parole à ses deux principaux personnages, révèle peu à peu ce que fut leur vie – moments de bonheur mais aussi de grande douleur.

Pendant ce temps, la Coupe du Monde se déroule et chaque match au Stade de France leur donne l’occasion de se confronter à leur passé.

Ludovic est un parfait organisateur de réceptions grâce aux moyens financiers du Groupe Talmond. Danielle, de son côté, le complète efficacement grâce à sa parfaite connaissance du football. L’auteur, sans exagérer, nous remet en mémoire les matchs disputés à Paris.

Bien sûr, tout cela se passe dans un monde qui ne regarde pas à la dépense avec des privilégiés qui mangent, boivent, dansent et suivent quand même les matchs. Ce monde-là existe et l’auteur le met bien en scène, distillant les informations, les révélations, ménageant même de grosses surprises.

Sport au plus haut niveau avec la Coupe du Monde, artistes au succès planétaire avec les Beatles, monde des affaires et des relations publiques, tout cela n’évacue pas les plus basiques sentiments humains, l’amour et la mort.

Alain Schmoll a tout mis en scène remarquablement et je le remercie pour ce roman qui m’a permis de revivre des moments aussi intenses que cette finale remportée trois buts à zéro face au Brésil de Ronaldo… Merci Zidane !

Un épilogue complète utilement l’histoire indiquant ce que sont devenus nos deux héros en 2020, histoire de deux vies qui se sont croisées, éloignées, retrouvées sur un fond musical très rock’n’roll comme le chantait Gloria Gaynor, le Hermes House Band et l’équipe de France, en 1998 : I will survive ! Je survivrai !


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Pièce unique

Et une, et deux, et trois étoiles et demi pour le troisième roman d’Alain Schmoll.

Qui ne saute pas, n’est pas… Suisse ! On se calme. Après la déconvenue helvète de la veille, on se sent chocolat. Comme il est plaisant alors de revivre la victoire de la coupe du Monde 98 sur la bande son de Gloria Gaynor.

Amis footeux, décrottez les crampons, enfilez les protège-tibia, séquence nostalgie !

Allergiques à tout ce qui court en short après un ballon, rassurez-vous, ce récit n’est pas réservé aux abonnés de l’Equipe.

Ludovic Talmond, héritier oisif d’un grand groupe de cosmétiques, aussi inconséquent que naïf, plus porté par sa passion des Beatles que par le travail, joue les utilités en accueillant les invités de la boîte familiale dirigée par sa sœur, dans une loge VIP du stade de France durant les rencontres de la coupe du monde. Très compétent en matière de futilités, il est à son aise quand il s’agit de mondanités et d’échanger autour de banalités.

Cet oisif qui ne vole pas aussi haut qu’il le voudrait a une obsession : acquérir par tous les moyens une guitare volée de John Lennon auprès d’un revendeur japonais au pédigrée douteux. Pourquoi pas. Chacun son truc me direz-vous. Il y en a bien certains qui tueraient pour un timbre, d’autres qui collectionnent les bouchons en liège ou les aventures. Les passe-temps pour ne pas voir le temps passer et les passions irrésistibles ne se discutent pas. Peu importe l’objet, c’est le désir qui compte. Notre homme a eu la chance de rencontrer les Beatles à l’orée de leur carrière durant sa jeunesse pendant qu’il s’encanaillait à Londres. Ceci explique cela. L'inverse marche aussi.

Pour parvenir à récupérer le précieux trésor, notre Gollum en smoking renoue avec une vieille amie, Danielle, qui a l’avantage de parler japonais et d’être passionnée de foot. Elle va le manipuler comme un osthéo désosseur.

Chaque chapitre du roman correspond à une date de match et le récit suit la compétition depuis cette loge. Cet évènement sert de décor à la description assez pathétique de la vie du sieur Talmond, à sa crédulité de collectionneur compulsif, à son narcissisme qui le rend aveugle aux sentiments des autres et à son besoin de reconnaissance dans un milieu aisé aux rapports biaisés.

Alain Schmoll offre une histoire originale, très bien construite où passé et présent s’entrecroisent dans une danse très bien coordonnée qui vient aérer l’unité de lieu. L’auteur maîtrise très bien l’art de la transition ce qui permet de conserver une grande fluidité dans le récit. Un plan sans accroc. Presque trop, puisque j’ai trouvé l’écriture un peu trop sage. Un peu plus d’effronterie dans la phrase aurait dopé l’intrigue à mon avis.

Son personnage est une tête à claques qui va en prendre quelques-unes pour mon plus grand plaisir et j’ai réservé mon empathie à Danielle dont la personnalité trouble est assez fascinante. J’ai également apprécié le dénouement qui sort de l’ordinaire.

Merci à l’auteur pour l’envoi de son dernier né. J’ai apprécié cette lecture même si je ne souffre pas de collectionite, mis à part pour les bouquins, les montres, les couteaux, les entorses, les chaussettes trouées, les stylos, les PV, les gueules de bois…

I will survive !

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Pièce unique

J'ai lu " Pièce unique " un roman de Alain Schmoll .

Un roman qui nous ramène en 1998 et qui nous permet de vivre ou revivre la coupe du monde de football, mais vue sous un autre angle, on va suivre Ludo qui est plutôt présent professionnellement car lui ce qui lui plaît ce sont les groupes de rock et surtout les Beatles qui le font vibrer, jusqu'au moment où il apprend que la guitare de John Lennon est en vente à Tokyo, c'est à son ancienne amie qui va faire confiance mais est ce que Danielle sera aussi investi est ce qu'elle se rend compte que c'est important pour Ludo... Bien des étapes vont être franchi pour arriver tous gagnants ?...
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Un drôle de gout !

Du benzène découvert dans l’eau minérale en 1990 a permis à Nestlé d’acquérir en 1992 la source Périer qui devra patienter 20 ans avant de retrouver en 2009 les volumes vendus en 1989.



Un drôle de gout dans les fromages du groupe Jonquart en 2024 pénalise les ventes de l’industriel agroalimentaire et ébranle sa valorisation boursière, au moment où un investisseur américain et un conglomérat chinois envisagent d’en prendre le contrôle.



Le port franc de Genève camoufle une eau trouble et attire bien des convoitises. Hackers russes, trafiquants colombiens, triades chinoises, autant de menaces pour Werner Jonquart dans ce western financier qui promène le lecteur dans les lieux chics et sexys fréquentés par le gotha et reprend ainsi les recettes des meilleurs Paul-Loup Sulitzer (Cartel, Cash, Fortune, Money, Le roi vert).



Ce page turner n’est pas qu’une agréable distraction puisqu’il décrypte les arcanes des « ports francs », ces zones hors douanes et hors polices, refuges pour trafiquer ou blanchir des capitaux douteux.



L’auteur prend le temps de planter le décor et de camper ses personnages, puis imbrique astucieusement les menaces, avant de conclure par un twist aussi révolutionnaire que moral … puisque dans un western le héros s’en sort toujours et les méchants finissent au bout d’une corde.



Merci à Alain Schmoll de m’avoir adressé son nouveau roman qui prolonge « La tentation de la vague » sorti en 2019, mais qui peut être lu indépendamment.

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