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Critiques de Alain Schmoll (39)
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La trahison de Nathan Kaplan

L’histoire commence in medias res, comme on dit sur les copies de bac: deux barbouzes en planque, un vétéran ravi de pouvoir impressionner un jeunot, un jeunot tout émoustillé de se la jouer (même si devoir pisser dans une bouteille de coca n’était pas au programme de ses fantasmes cinématographiques). Cette entame procure deux plaisirs : d’abord celui de se faire balader, car le roman est savamment construit. La narration tourne autour d’un mystère qui ne sera révélé que très progressivement : que s’est-il passé quand les deux hommes se sont enfin extirpés de leur voiture? (On se demande aussi, bien sûr, les raisons de la planque, mais ça c’est une question à laquelle s’attend le lecteur, donc beaucoup moins excitante.) Mon deuxième plaisir, plus pervers, tient à ce que le dialogue du jeunot et du vétéran s’amuse à imiter les codes de l’oral avec ellipses de l’adverbe de négation et autres approximations grammaticales. Et imaginer Archie qui, dans les avis qu’il poste sur Babelio, use toujours d’une langue exacte et précise s’encanailler jusqu’à faire parler son personnage de « potes » et de « meufs », m’a beaucoup fait rire.

(À ce propos, je voudrais lancer un sondage: dans un autre dialogue, entre gens banalement éduqués, un personnage conjugue le verbe convenir comme il se doit, avec l’auxiliaire être. Je voudrais donc savoir qui, dans le feu de la conversation, dit spontanément « nous sommes convenus. » À mon avis personne. Archie a craqué. Deux personnages qui causent mal, c’est son maximum :-)

Si le livre commence par utiliser les codes du polar, l’essentiel est ailleurs. L’intrigue fait la part belle à la vie des entreprises, mais c’est avant tout l’amour qui intéresse l’auteur: pourquoi aime-t-on? Qu’attend-on de l’autre? Questions fondamentales, s’il en est, portées ici par 3 couples : Mehdi (le policier) et sa femme Sylvie, Nathan (le traître du titre) et son épouse Ilana, enfin Virginie et Sylvain, sans doute les plus intéressants. Lui, un sous-Tapie hâbleur et habile, mais pas suffisamment, à la fois égoïste et profondément amoureux de sa compagne; elle, indépendante malgré elle, fille obéissante de son père, en quête d’un époux pour se couler dans le moule social, en perpétuelle recherche d’un associé capable de prendre en main les rênes de l’entreprise. Virginie est le personnage qui déjoue tous les pronostics, et d’abord en tenant à bout de bras une entreprise de bâtiment, certes en déclin, mais prouvant par là même qu’elle possède plus de compétences qu’elle ne s’en donne.

Osons le dire: les personnages féminins ne sont pas franchement bien lotis. Si Virginie est rendue intéressante grâce à la tension entre son idéal (trouver un homme qui la protège) et sa personnalité réelle (plus badass que prévue), Sylvie est assez gourde (contrairement à ce qu’elle croit, les hommes de l’âge de Mehdi s’occupent de leurs enfants) et Ilana, pour le peu qu’on sait d’elle, semble assez castratrice pour virer à la mégère. Bon, les hommes du roman ne sont pas non plus dénués de défauts, mais eux au moins agissent, alors que les femmes sont belles (et pourtant leur « horloge biologique » tourne) et portées sur la culture passive (elles sont ou profs ou amatrices d’opéra), bref de parfaits trophées (Inutile de préciser que le roman ne réussit pas le test de Bechdel).

Mais, puisqu’il s’agit avant tout d’un roman sur le couple, j’ai surtout été gênée par l’absence de détails sur ce qui en fait le ciment: la vie quotidienne. L’intimité se résume à la sexualité (une sexualité assez fonctionnelle : elle le fait bander, il la fait jouir) mais jamais Mehdi et Sylvie ne se disent qu’il faudrait penser à appeler le plombier parce que le chauffe-eau menace de rendre l’âme, jamais Sylvain ne regarde son beau-fils, jamais Ilana et Nathan ne discutent de leurs amis…

Peut-être fallait-il que les relations entre les protagonistes gardent leur opacité afin que le dernier mot (qui revient à Virginie) éclate dans toute sa force: nous, lecteurs, avons été leurrés, le vrai mystère ne concerne pas l’enquête policière mais l’amour. Et ce mystère-là est plus difficile à élucider. J’aurais alors préféré que le couple formé par Sylvie et Mehdi n’apparaisse pas: il prend trop de place dans la narration et n’éclaire sur rien, aimable badinage qui apporte plus son lot de stéréotypes que d’illusions réalistes.

Je relis les dernières lignes du livre: faut-il y voir une Emma Bovary qui congédie ses rêves de midinette ? Ou une Pénélope qui replie sagement sa tapisserie maintenant que l’homme rentre à la maison? J’aime cette incertitude.
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La trahison de Nathan Kaplan

Barbouzes à louer.

Alain Schmoll, Archie, pour les intimes babéliotes a rangé les crampons de son roman «Pièce unique» qui avait pour cadre la coupe du monde 98, pour nous ficeler un roman très original mixant espionnage, affairisme et basses besognes.

Deux hommes de main, bras cassés qui pensent comme des pieds et ne se font pas trop de nœuds à la tête, Tiburce et Jalil, planquent devant le domicile d’un agent de Mossad qui fomenterait un attentat sur le territoire dans le seul but de faire accuser des musulmans. Les espions du soir doivent le neutraliser, terme légal pour zigouiller quand la cause se veut noble.

En parallèle, le récit suit le parcours de plusieurs personnages dont le Nathan Kaplan du titre, un brillant homme d’affaires toujours en jet lag, Virginie Declair, qui a succédé à son paternel dans la boîte qui porte son nom et Sylvain, un flambeur qui ne planquent pas trop de scrupules dans son coffre-fort.

On se doute que tout ce petit monde ne va pas rester dans son coin et va finir par partager quelques chapitres avant la fin. Et quand l’appât du gain croise des services pas si secrets, le mélange des genres augurent des barbouzeries discount.

Nous ne sommes pas dans un roman de John Le Carré, nos protagonistes n’ont pas le complet sombre et la mine taciturne, ni dans un 007. Pas de base secrète cachée sur une île volcanique et pas de patriotisme chevillé au corps. La Roleix au poignet suffit. Ici, il est surtout question de gros sous, de dessous de table, de dessus de lit et de requinades, mot que je viens d’inventer et qui me semble assez adapté au monde délicieux des affaires.

Bon présage, je n’ai pas eu une seule fois la tentation de lire en secret les dernières pages du livre pour connaître le fin mot de l’histoire, sale habitude que j’ai (je sais que je ne suis pas le seul !) quand une intrigue m’irrite plus qu’elle ne m’intrigue, quand le suspense ne suspend plus le temps.

Au fil du récit, on comprend vite qu’on ne va pas nous livrer le dénouement sur un plateau à blinis à mi-parcours et qu’il faut se laisser balader par l’auteur dans le temps, l’espace et les turpitudes. J’ai particulièrement apprécié la structure alambiquée du récit qui sert l’histoire sans égarer le lecteur en route.

Il m’a manqué un peu d’action pour booster mon adrénaline d’ado attardé mais les personnages sont bien construits et l’intrigue ne tombe pas dans la mode actuelle du complot généralisé comme dans le dernier Dugain qui m’a affligé. Billet à suivre.

Bravo et merci Archie !





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La trahison de Nathan Kaplan

Avec Pièce unique, Alain Schmoll m’avait embarqué dans une histoire familiale et sportive. Cette fois, La trahison de Nathan Kaplan est un vrai polar, imaginé d’après un fait réel.

À partir d’une planque mettant en scène Jamil et Tiburce, deux compères qui se caillent dans une vieille Land Rover, Alain Schmoll m’intrigue d’entrée. Qui surveillent-ils ? Que veulent-ils ?

Celui qui se fait appeler Tiburce joue le spécialiste, l’homme d’expérience et n’hésite pas à mettre les choses au point pour impressionner le jeune Jamil. Là, nous sommes en avril 2019. La mission des deux hommes est d’éliminer un soi-disant agent du Mossad, un Juif sioniste qui est soupçonné de préparer un attentat en France pour l’attribuer aux Musulmans.

Rapidement, l’auteur fait un bond en arrière, en 2005, pour présenter un certain Sylvain Morino (40 ans), célibataire, installé dans sa villa, sur la Côte d’Azur. Il n’a plus de job mais il est très habile dans le monde des affaires avec deux comptes en banque : un officiel à Londres et un autre à Zurich…

Jonglant avec les années et les périodes différentes, Alain Schmoll met peu à peu en place son roman.

Si je ne sais pas encore quels sont les personnages essentiels, je me doute que Sylvain va tenir un rôle important comme Virginie Déclair, fille du patron de l’entreprise BTP International qui porte son nom. En 2005, elle tente de joindre un certain Nathan Kaplan, autre personnage essentiel puisque son nom s’affiche dans le titre.

Virginie se souvient qu’en 1989, elle avait reçu ce même Nathan Kaplan, un jeune homme décontracté, toujours de bonne humeur mais ambitieux, sérieux et efficace. Sans peine, il avait décroché le poste d’ingénieur commercial chez Déclair. Cette entreprise se développe essentiellement à l’international, bétonnant à qui mieux mieux les pays émergents du Moyen-Orient. Par contre, chaque événement, chaque conflit comme l’invasion du Koweit par l’Irak en 1991, a des conséquences néfastes.

Autre élément important de cette histoire qui se complique, le Club des Mille Feux où Patrick Lhermit reçoit beaucoup de monde, surtout des gens huppés. Ils utilisent le stand de tir mais profitent aussi du bar, du restaurant, discutent affaires, etc…

Avec les retours en arrière, j’apprends de plus en plus de choses avant de faire connaissance avec le lieutenant de police Mehdi Mokhdane, de la Brigade criminelle régionale, assisté d’Alexandra Delgado. Une enquête commence car des faits délictueux s’accumulent.

Entre en scène la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure) et son Centre d’entraînement spécialisé de Cercottes (Loiret), près d’Orléans. C’est là que Tiburce, Jean-Marc Démesseau, est affecté, faisant croire qu’il fait partie du service Action.

Les éléments distillés habilement par Alain Schmoll s’articulent petit à petit, les fausses pistes aussi. Surtout, l’auteur décortique avec précision le monde de l’entreprise qu’il connaît bien. Une période florissante peut être suivie d’une dégringolade inquiétante. Alors, c’est le temps des rachats, de la revente, des montages légaux ou pas, des tractations, de la nécessité d’écarter un concurrent gênant, même une inspectrice ou un syndicaliste actif.

L’enquête est de plus en plus passionnante. Alain Schmoll adore commenter le physique de ses personnages, soulignant les transformations de leur corps avec l’âge. Par contre, il fait bien comprendre que l’apparence de Virginie résiste bien aux ravages du temps. De plus, il ne néglige pas l’amour, la rupture, les retrouvailles entre ses personnages principaux tout en montrant que le sens des affaires prend toujours le dessus.

La trahison de Nathan Kaplan est, bien sûr, démontrée et cela touche évidemment le monde de l’entreprise. Cet homme à l’envergure internationale a du mal à se défaire des contraintes de la religion juive imposées par sa famille. Cela aura des conséquences au fil de l’histoire…

La trahison de Nathan Kaplan m’a donc intrigué, passionné, instruit aussi sur les mœurs d’un monde dont j’ignore totalement les codes. Pour cela, je remercie Alain Schmoll qui m’a permis de vivre d’intenses moments de lecture.
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La trahison de Nathan Kaplan

Quoi ?! le monde des affaires serait un univers impitoyable peuplé de requins prêts à s'entredévorer ?! Et les hommes politiques, tiens, parlons-en des hommes politiques ! Je pensais comme tout un chacun qu'ils étaient tous animés par la flamme de l'intérêt du bien commun...

Et les hommes en général ? les vrais de vrais, les mâles... Il paraît que certains hommes désirent les femmes comme on regarde une Porsche ? Bon, moi je ne suis pas très porté sur la bagnole et côté désir, s'il fallait faire un parallèle, ma libido est encore restée au stade de la 4L...

Allez, je continue l'inventaire à la Prévert. Pardon, Jacques, de mêler ton nom à de si étranges considérations. Revenons au monde de l'entreprise. J'apprends que des contrôleurs fiscaux subiraient des pressions, des menaces dans l'exercice de leur fonction. C'est vrai quoi ! Ils n'ont rien d'autres à faire ces bougres que d'embêter ceux qui font tourner l'économie, créent des emplois ? Non, mais, je vous jure...

Parfois un concurrent sur un marché est gênant. Tous les coups ne seraient-ils pas permis pour... comment dire les choses de manière élégante... le rendre "moins gênant" ? Moi je vous dis que les lois du marché sont impénétrables...

Et puis ces entreprises sont généreuses, après tout. Ne pratiquent-elles donc pas le mécénat pour des actions inhumanitaires, - pardon ma langue a fourché..., oui des actions envers l'Afrique par exemple, ah vous pensez qu'elles ne le feraient pas de manière totalement désintéressée ? Pardon ! Je n'entends pas bien, parlez plus fort, je vous prie... Ah ! Je crois sentir venir de vieilles réminiscences dans vos pensées... La France à fric ? Ah oui, peut-être a-t-elle encore de belles odeurs devant elle. Et moi qui croyais que tout ceci appartenait au passé.

Et ceux qui sont censés nous protéger ? Protéger notre nation... Il faut bien les comprendre... Sans doute n'ont-ils pas un salaire très élevé pour tout ce qu'ils accomplissent pour nous... Alors il faut bien arrondir les fins de mois. Ils ont peut-être des compétences qui peuvent rendre service à d'autres qui en ont tant besoin... Oh ! Si on ne peut plus s'entraider de temps en temps...

Mais où étais-je donc tandis que le monde tournait ainsi cruellement, aussi sauvagement ? Ah oui, je sais, j'étais dans le monde des Bisounours, je racontais des histoires naïves à des élèves qui l'étaient tout autant que moi, des élèves qui deviendraient peut-être un jour des personnalités politiques, des chefs d'entreprise, des agents de renseignement, des contrôleurs fiscaux...

Ma candeur légendaire venait brusquement d'en prendre un coup à la lecture de la trahison de Nathan Kaplan, quatrième et dernier roman d'Alain Schmoll, un ami Babelio de longue date plus connu sous le pseudo d'Archie, - oui vous savez l'avatar qui représente ce petit hibou ébouriffé, qui a eu la générosité de m'en proposer la lecture, comme lors des trois fois précédentes et je l'en remercie.

Deux scènes fondatrices du récit, à quelques années d'intervalle, nous font découvrir l'ambiance et le ton du roman.

Avril 2019, deux hommes travaillant secrètement pour la DGSE stationnent devant la maison d'un agent du Mossad, censé représenté une terrible menace pour la nation française.

Le chapitre suivant nous plonge en arrière, en 2005, un beau et encore jeune businessman, s'installe dans une villa de la Côte d'Azur et décide d'entamer une reconversion professionnelle… Il a de l'argent pour cela. Quatorze ans d'écart entre les deux chapitres, quelle relation y-a-il entre ces hommes, entre ces dates ?

Voilà, Alain Schmoll vient de planter le décor dès les premières pages. À nous de reconstituer le puzzle. Je me suis alors demandé où ce cher Alain voulait m'entraîner ? Qui était ce mystérieux Nathan Kaplan, dont le nom nous évoquerait presque celui d'un personnage tout droit sorti d'un roman de John le Carré ? Quelle était cette trahison évoquée déjà dans le titre ?

Des barbouzes dignes des Pieds Nickelés apparaissent dans ce paysage viril et guerrier. Oui Les Pieds Nickelés, je vous parle ici d'un monde que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître...

Une histoire d'amour aussi traverse ce roman de part en part et c'est une respiration inattendue qui vient irradier ce monde de brutes.

Dans la nasse des entrelacements, des chassés-croisés, des jeux de pouvoir, nous sommes pris au piège d'une lecture addictive qui nous laisse sans répit jusqu'aux dernières pages.

J'ai vraiment apprécié la maîtrise à travers laquelle Alain Schmoll déroule une fiction convaincante, qui tient la route jusqu'au bout, nous tenant en haleine jusque dans les toutes dernières lignes, une histoire qui, plus est, est inspirée de faits réels.

Un univers impitoyable est décrit ici avec justesse et ironie... Une zone totalement d'inconfort pour moi surgit dans ces pages... Cela ne m'empêche pas d'avancer dans un monde qui me paraît si étranger à moi-même... D'y chercher, d'y déceler des puits de lumière...

Tiens, je lis dans la bio d'Alain Schmoll que celui-ci a mené une carrière de dirigeant et de repreneur d'entreprises... Hum ! Bien envie de lui poser quelques questions en aparté...
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La trahison de Nathan Kaplan

« L'important dans l'action, c'est de faire ce qu'on a prévu, tout ce qu'on a prévu et rien que ce qu'on a prévu . »

Bon prévu ou non prévu, vu que c'est plus facile de l'énoncer que de l'exécuter, d'un côté, Avril 2019 on a deux mecs qui travaillent secrètement pour l'Etat 🧐et doivent descendre un agent du Mossad, de l'autre en 2005 un beau et relativement jeune « buziness man », qui s'est rempli les poches et s'apprête à s'installer dans sa villa sur la Côte d'Azur après un long séjour chez le Groupe international d'ingénierie Tollard aux méthodes peu orthodoxes….Quatorze ans d'écart , quelle relation ? Voilà Alain Schmoll aime dès le début nous mettre face à des situations pas très nettes où on se demande très vite où diable nous embarque-t-il ? Intriguant vu mes dernières lectures qui se passaient en Afrique, car ici aussi les liens s'allongent toujours vers l'Afrique, élément peu glorieux pour la réputation de la France. En plus éros, fric, faux ou vrais espions, …sont au rendez-vous. Et puis Alain aime les femmes , elles sont toujours en pôle position, belles, séduisantes , intelligentes, un tout petit peu fourbes quand même, mais pas grave 😊…..en tout cas merci de la part de la gent féminine 😊.

Quand aux hommes, s'ils ne sont pas engagés dans des actes de bienfaisance au profit de l'Etat 😆, comme nos deux mecs ci-dessus cités, sont généralement des crapules qui roulent en Porsche, grand amateurs de femmes, whisky, poker et autres petits vices inoffensifs du genre, et sont engagés dans des actes de bienfaisance au profit de leur propre compte bancaire en Suisse. Mais le monde est petit et tous ces crapules finissent par se croiser pour unir leurs actes de bienfaisance, comme dit le proverbe « L'Union fait la force » 😈. Quand à le Nathan Kaplan du titre, eh bien lui il est le Noeud de cette histoire magistralement orchestrée par Alain Schmoll .



Merci Alain ! J'ai passé un très bon moment de lecture en plus j'ai décidé de louer les services de Patrick et Sylvain pour mes futurs bobos, vu leur riche programme : intimidations, rackets, passage à tabac, incendies, accidents de voiture ……aucun risque qu'ils loupent ! Pourrais-tu peut-être m'obtenir un petit rabais, vu mon budget humble, incomparable avec ceux des commanditaires de ton livre 😁?

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La trahison de Nathan Kaplan

Je tiens à remercier avant tout Alain Schmoll (@Archie ici sur Babelio) de m'avoir fait confiance en m'offrant son livre, d'avoir osé me l'envoyer, n'étant pas du tout attirée par les intrigues policières à priori comme le montre ma page…quelques lectures récentes commencent cependant à me faire changer d'avis sur ce genre que j'avais tendance à négliger, le livre d'Alain Schmoll en fait partie. J'ai dévoré ce livre, lu d'une traite en cette journée froide et grise. le plaisir de lecture a été réel tant ce polar est captivant tout en étant crédible, l'auteur s'inspirant librement d'un fait divers récent incroyable mettant en cause la bien connue DGSE.



Je dois avouer quand même être partie avec un mauvais a priori : la couverture n'est pas de celle que j'affectionne, c'est peut-être même une couverture qui pourrait, dans une librairie, me faire fuir tant les photos choisies laissent entrevoir davantage un roman à l'eau de rose qu'une intrigue rondement menée. Ensuite quelques personnages masculins m'ont semblé être décrits au départ – je pense à Sylvain notamment - de façon légèrement caricaturale, l'auteur voulant insister sur leur côté m'as-tu-vu, arrogant, parvenu. J'ai trouvé que cela manquait de nuances et m'attendais ainsi au pire pour le reste de l'histoire …Quelle a été ma surprise en étant peu à peu complètement happée par l'intrigue. Avec le recul, cette façon d'estampiller nettement les personnages est, je pense, une façon de guider le lecteur, les personnages étant nombreux.



Les premières pages m'ont fait penser irrésistiblement à l'ambiance ténébreuse des films d'Olivier Marchal. Deux individus font le guet dans une vieille Land Rover des heures durant en pleine nuit, promiscuité envahie peu à peu par les odeurs rances de sueur, de bières et d'haleine chargée. L'un est un soldat de la DGSE, Jean-Marc Démesseau, alias Tiburce, qui chapeaute le jeune et inexpérimenté Jamil Benkha, ravi d'avoir été recruté pour cette mission ultra confidentielle consistant à éliminer un agent du Mossad, le mythique service secret israélien, qui prépare un attentat sur le sol français, un certain Nathan Kaplan. Ils sont postés devant sa demeure dans un quartier chic de banlieue parisienne et ont pour objectif de l'écraser lorsque ce dernier sortira faire sa balade journalière en vélo le matin très tôt. Mission qui permettra assurément au jeune homme d'avoir enfin un avenir professionnel, de le sortir de sa cité et de servir la France. L'attente est longue durant cette nuit printanière pourtant très froide, les bouteilles vides servent d'urinoirs, et les conversations entre ces deux hommes cagoulées sont rares.



« Pour l'instant, on n'entendait plus que les froissements d'emballages et les mastications de Tiburce, aux prises avec les friandises censées leur tenir lieu de petit-déjeuner. Des effluves de café et de chocolat parvenaient aux narines de Jamil, sans toutefois prendre le pas sur des odeurs corporelles tenaces et obsédantes. Pour essayer de les oublier, Jamil continuait à scruter l'obscurité, qui restait épaisse sous les arbres ».



L'attente oppressante jusqu'au sort funeste permet à l'auteur de dévoiler peu à peu les facettes complexes de cette histoire par des allers-retours dans le passé, parfois même des allers-retours au sein d'une journée, de présenter les différents protagonistes en présence. Les questions émergent : Est-ce vraiment la raison pour laquelle on veut se débarrasser de Nathan Kaplan ? Qui est vraiment le commanditaire de cette opération ? Nathan Kaplan mène-t-il une double vie, celle d'un puissant homme d'affaires et celle d'un agent du Mossad, espion sur le sol français ? Si oui comment ? La DGSE est-elle impliquée et si oui jusqu'à quel degré ? L'instruction pénale de cette affaire serait toujours en cours, je suis personnellement passée complètement à côté de ce fait divers.



Habituellement très bavarde dans mes retours, j'ai conscience que développer davantage quoi que ce soit sur l'intrigue gâcherait totalement le plaisir de lecture, je n'en dirais donc pas plus sur l'histoire. Je dois avouer qu'Alain Schmoll a le don pour mener son lecteur par le bout du nez, au trois quart du livre je me suis demandée si je n'avais pas loupé quelque chose, avant de retomber rapidement sur mes pattes…en tout cas les pièces du puzzle s'imbriquent avec virtuosité, les liens entre les personnages se font jour peu à peu. La fin ne manque pas de nous étonner. D'excellents ingrédients réunis qui rendent le récit addictif !



J'ai trouvé très intéressante l'analyse du fonctionnement des entreprises avec d'un côté l'entreprise familiale dont la réussite dépend beaucoup du charisme et de la motivation de son dirigeant et de l'autre l'entreprise au capital détenu par des fonds d'investissement sans état d'âme sur le devenir de l'entreprise avec pour seule règle la rentabilité financière. La première, sur un même marché international, fait rarement le poids face à la seconde.

Passionnante également la mise en valeur de l'impact des perturbations géopolitiques sur l'activité des entreprises, et sur l'immobilier notamment, ces perturbations pouvant être tour à tour des opportunités ou des menaces.

Troublante cet entrelacement d'ambition politique, de stratégies industrielles et de rackets mafieux qui ne font pas partie de mon univers de lecture, j'en ai été d'autant plus sensible.

Précise et instructive enfin cette façon qu'a Alain Schmoll de nous expliquer le fonctionnement de la DGSE, ses protocoles et ses différents grades militaires, ce qui peut sembler flou aux néophytes.



Soulignons que le récit comporte en son coeur une histoire d'amour qui constitue à la fois une vraie respiration à ce récit musclé et viril…mais aussi et surtout une trame essentielle.





« La trahison de Nathan Kaplan » est en conclusion un polar captivant qui s'inspire d'un fait divers mêlant la DGSE à une histoire particulièrement louche et trouble qui en dit long sur les zones d'ombres et les travers des hommes. Il met en valeur les bas instincts de la société avide de pouvoir et de réussite matérielle et ostentatoire, de reconnaissance et d'élévation sociale, dans laquelle la concurrence acharnée conduit à des frustrations et des déceptions, à des honneurs bafoués et des hontes, des trahisons, tant professionnelles que sentimentales, qui se règlent avec violence et bassesse, de façon expéditive.



Je suis ravie que le hasard ait mis ce livre sur mon chemin qui me fait reconsidérer les polars…à moins que le hasard, ce soit Alain Schmoll se baladant incognito sur Babélio. Encore merci à lui !

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La trahison de Nathan Kaplan

Un grand merci à l'auteur Alain Schmoll de m'avoir permis de découvrir son dernier roman.

Je me suis laissée totalement embarquer dans cette histoire. J'ai découvert avec atterrement les "faits réels" qui ont servi de base à ce roman. Consternant ! Mais voilà je suis un peu coincée. Difficile de vous en dire plus sans révéler des éléments essentiels de l'histoire. C'est compliqué pour moi....

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Le roman débute dans une voiture, la nuit, l'attente. Deux hommes. La DGSE. Un complot contre l'Etat ourdi par un agent du Mossad, le fameux Nathan Kaplan du titre (provoquer un faux attentat contre des Juifs en mettant en cause des musulmans). Et puis tout va dérailler car rien n'est ce qu'on pense, ce qu'on croit. Je me suis régalée ! Clairement je me suis fait balader par l'auteur. Et avec plaisir en plus ! Des petites notes d'humour, des personnages fouillés et surtout pas lisses, exactement ce que j'aime.

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J'ai refermé un livre lu avec plaisir, avec intérêt. En y réfléchissant ensuite, en repensant aux fameux "faits réels", base de ce roman, si stupéfiants et que j'ignorais, c'est l'inquiétude qui a dominé....

Merci donc à l'auteur pour cette lecture.
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La trahison de Nathan Kaplan

Essai transformé pour ce nouveau roman d’Alain Schmoll !



Mal planqués dans un quatre-quatre pourri, deux hommes attendent le petit matin pour liquider leur cible, qui devrait sortir de sa maison sans tarder. Le dialogue entre les deux nous permet de faire connaissance avec le chef qui tente de former et d’épater sa jeune recrue, Jamil. Celui-ci est impressionné par le faits d’armes rapportés, et ravi de saisir l’opportunité de gagner de l’argent autrement qu’en assurant les fonctions de chauffeur de maître.



A partir de cette scène initiale, nous voyagerons dans le temps de façon certes chaotique, mais tout à fait logique pour construire cette histoire à suspens !



Qui est la victime ? Pourquoi était-il visé ? C’est ce que nous, lecteur, nous découvrons avec un temps d’avance sur Mehdi Mokhdad, chargé de l’enquête autour de ce qui s’est passé ce matin là devant la propriété de Nathan Kaplan.



Avec comme toujours une note d’humour, Alain Schmoll, nous entraîne dans une histoire rocambolesque dans le milieu des entreprises internationales de construction, avec quelques détours du côté de la DGSE.



Les personnages sont hauts en couleurs, dans la perfection ou dans le ridicule, mais quel que soit le cas, suffisamment attractifs pour accrocher le lecteur.



Merci à Alain de m’avoir fait confiance, une fois de plus.


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La trahison de Nathan Kaplan

Alain Schmoll retrouve dans son dernier roman ‘La Trahison de Nathan Kaplan' le style d'un de ses précédents ouvrages ‘Les Moyens de son Ambition'. Comme indiqué sur la couverture, son histoire s'inspire d'un fait réel. La réalité doit probablement largement dépasser cette fiction.



La toile de fond décrit deux histoires parallèles. Des groupes industriels développant leurs activités à l'étranger grâce à l'entregent d'un réseau. Des militaires confinés à des taches subalternes à qui on fait miroiter un peu d'héroïsme. L'ego et l'appât du gain vont rapidement dicter le comportement de nos différents protagonistes



Pour découvrir de quelle trahison Alain Schmoll accuse Nathan Kaplan, venez suivre l'histoire de Virginie, Sylvain, Patrick, Medhi, Alexandra et Tiburce. Vous lirez désormais les nouvelles de votre journal avec un oeil différent.





Ajout :

Ce billet bien factuel ne transcrit pas l'enthousiasme éprouvé à la lecture de ce livre. Sans entrer dans les détails pour vous permettre d'en découvrir toute la saveur, je pense qu'Alain Schmoll a parfaitement construit la trame de son roman à partir d'une histoire rocambolesque sans jamais tomber dans la caricature. Les différents protagonistes sont tous bien campés. Mélanger adroitement les différents fils de cette histoire et de ne pas suivre la chronologie des événements permettent de tenir le lecteur en haleine. Vous passerez à n'en pas douter un excellent moment de lecture.

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La trahison de Nathan Kaplan

Quand la réalité rivalise avec la fiction… Alain Schmoll s'inspire librement d'un fait divers rocambolesque, qui, en 2020, mit en cause la prestigieuse DGSE en faisant croire à une cellule clandestine de barbouzes, et signe un polar aussi crédible qu'étonnant.





De l'interpellation de deux individus, cagoulés et armés, qui planquaient devant le domicile d'un chef d'entreprise dans une chic banlieue parisienne, résultent des aveux dignes d'un roman d'espionnage : ils seraient mandatés par la Direction Générale de la Sécurité Extérieure pour éliminer l'homme, agent du Mossad projetant un attentat à Paris. Mais qu'en est-il réellement ? L'enquête n'est pas au bout des surprises que lui réserve cette affaire...





Naviguant entre 2005 et nos jours, après une série de flashes remontant le temps par quarts d'heure pour mieux saisir le lecteur de l'incongruité des faits et de la version des soi-disant barbouzes, le récit nous emmène dans les coulisses du centre d'entraînement spécialisé de la DGSE à Cercottes, là où, un peu comme les chiens jaunes confinés au pont des porte-avions se rêveraient pilotes de chasse, des préposés à la banale sécurité du site fantasment dans leur ennui sur des missions à la James Bond, pendant que d'autres, hommes d'affaires aux méthodes crapuleuses, sont prêts à tout pour parvenir à leurs fins. De rivalités professionnelles et sentimentales en règlements de compte allant de l'intimidation au meurtre commandité, c'est ni plus ni moins qu'une organisation criminelle aux pratiques mafieuses, construites sur la stupéfiante naïveté de ses exécutants, qui se révèle peu à peu au fil d'un suspense réussi.





Efficace, alignant implacablement les faits en laissant au lecteur le soin d'ahurissantes déductions psychologiques, la narration se déroule sans temps mort pour nous proposer une version imaginée, mais totalement crédible et exacte dans ses très grandes lignes, d'une affaire qui avait tout pour paraître abracadabrante, mais qui a pourtant bien défrayé la chronique et tenu les enquêteurs en haleine pendant deux ans. Un roman bien construit, addictif et agréable, sur un sujet surprenant ouvrant, mine de rien, bien des questions sur le plan humain et sociétal.





Merci à Alain Schmoll, alias Archie, pour cette découverte de son quatrième roman, aussi intéressant qu'intrigant.


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La trahison de Nathan Kaplan

Après Pièce unique que j’avais beaucoup apprécié, me voici avec en main, le quatrième roman de Alain Schmoll, La trahison de Nathan Kaplan. Ce dernier est inspiré librement et partiellement d’un fait divers ayant entraîné la mise en cause de militaires de la direction générale de la sécurité extérieurs, la DGSE, le principal service de renseignement extérieur français.

En avril 2019, par une nuit très fraîche de début de printemps, deux individus font le guet dans une vieille Land Rover. Le jeune Jamil Benkha est assis au volant, comblé d’avoir été recruté comme assistant opérationnel pour une mission ultraconfidentielle classée secret-défense par Jean-Marc Démesseau, alias Tiburce, son instructeur, assis à ses côtés. Il est ultra-fier d’avoir ainsi été sollicité pour des missions de surveillance du territoire, d’avoir enfin un avenir et rêve maintenant d’en découdre avec les ennemis de la France.

Garés à proximité du portail qui donne accès à la maison de leur cible, ils ont pour mission d’éliminer un espion, un agent du Mossad, le mythique service secret israélien. Ce Juif sioniste qu’ils guettent a pour projet « d’organiser un attentat contre la France, contre les Français, et de faire porter le chapeau aux Musulmans ».

Mais est-ce vraiment la raison pour laquelle on veut se débarrasser de celui qui se nomme Nathan Kaplan ? D’autre part la DGSE dont se réclame Tiburce est-elle vraiment la commanditaire de cette opération ? Quels rôles jouent ce Patrick Lhermit, propriétaire d’un club de tir mondain, le Club des Mille Feux où se croisent des militaires, des hommes d’affaires et quelques individus moins recommandables et ce Sylvain Morino, membre premium de ce club ?

Quand le responsable de la brigade criminelle informe le Lieutenant Mehdi Mokhdane qu’il va devoir enquêter sur une affaire assez trouble et bizarre avec une présomption d’attentat et une tentative d’homicide, ce dernier se dit qu’il va falloir agir vite et avec délicatesse. En effet, l’embrouille s’est déroulée dans un quartier super chic, deux suspects ont été arrêtés et l’un d’eux prétend et n’en démord pas qu’ils appartiennent à la DGSE et qu’ils avaient une mission de neutralisation en vue d’éviter un attentat…

C’est avec beaucoup d’intérêt que j’ai découvert le Centre parachutiste d’entraînement spécialisé de la DGSE, à Cercottes, village du Loiret proche d’Orléans, dont la vocation est de préparer les forces spéciales françaises susceptibles d’intervenir en opération extérieure. Bien évidemment, tous ne font pas partie de l’élite que constituent les officiers et les agents du Service Action, l'une des entités les plus protégées d'une institution par ailleurs cadenassée par le secret. Il n’est donc pas très étonnant que parmi les gardes, ceux qui assurent la protection du site, les sans-grade, mal payés, un peu méprisés, l’auteur les nommant les manants, en opposition aux précédents les seigneurs, certains, les plus faibles, ceux qui manquent un peu de maturité soient tentés d’accéder à ce terrain de jeu auquel on ne leur donne pas le moindre espoir d’arriver un jour, se laissent convaincre par des individus malveillants.

Alain Schmoll, avec une maîtrise absolue, déroule une fiction absolument convaincante dans laquelle le suspense est maintenu jusque dans les toutes dernières lignes.

Il joue avec le temps de manière très habile, avec non seulement des retours en arrière dans les années mais également dans une même journée, n’hésitant pas non plus à philosopher un peu sur ce fameux temps qui passe et qui, plus il passe, passe rapidement, sans pour autant laisser trop de traces parfois, je pense à Virginie…

Il est également beaucoup question au cours du récit de la pérennité et de l’ingéniosité dont doivent faire preuve les entreprises pour rester durables et compétitives, l’innovation et la motivation du personnel en étant des clés. Allusion est faite aussi au dialogue syndical.

J’ai eu au début, je le concède, quelque difficulté avec les personnages, ceux-ci étant relativement nombreux. Mais après les avoir bien identifiés de par leurs statuts et leurs caractères bien différents, j’ai bien vite été emportée par cette aventure particulièrement rocambolesque où les enjeux financiers sont d’une extrême importance, les personnages en quête fébrile de réussite, et où la tentation est grande d’utiliser des méthodes pas très conformes aux règles morales.

La trahison de Nathan Kaplan est un polar qui, en s’inspirant d’un fait divers dans lequel le service de renseignement est mêlé à une histoire particulièrement trouble, met en scène, au cœur de la société contemporaine toujours avide de réussite et de bling-bling, et ce, avec beaucoup de psychologie, des frustrations professionnelles et des déceptions sentimentales qui vont finir par s’entrelacer faisant s’aimer et se croiser des hommes et des femmes qui, jusqu’au dénouement final surprendront le lecteur.

Je remercie très sincèrement Alain Schmoll pour m’avoir permis cette lecture absolument captivante et passionnante que je recommande fortement !


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Pièce unique

Typiquement le genre de livre difficile à commenter.... Je l'ai aimé, c'est évident. J'ai eu beaucoup de mal à lâcher ce roman. Mais que dire pour vous tenter mais sans en déflorer l'essentiel ?

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Disons un roman autour d'une guitare perdue de John Lennon et de la coupe du monde de foot 1998. Dis comme ça, ça pourrait rebuter... quelqu'un comme moi qui n'aime ni le foot et qui n'est pas fan des Beatles ! Alors sachez que ce roman je l'ai dévoré. J'ai adoré le personnage central, Ludovic, que j'ai aimé, que j'ai détesté, que j'ai aimé détester, que j'ai détesté aimer. Enfin vous m'avez comprise ! Dans ce livre on n'est pas dans le binaire noir/blanc, l'auteur joue sur toutes les nuances des personnalités collant ainsi au plus près de la réalité. Avec ses hauts et ses bas, ses cruautés, ses joies, ses vengeances....

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Je suis heureuse d'avoir pu découvrir ce livre, j'en remercie donc l'auteur qui se cache sur babelio sous les traits d'une petite chouette..... Merci !

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Et pourtant la coupe du monde de foot 1998... Pour moi c'est synonyme de gare de Lille bloquée par les CRS pour empêcher les supporters anglais sans billet d'aller au stade de Lens. On était juste après le guet-apens contre les gendarmes au cours du quel le pauvre David Nivel (je me souviens encore de son nom) a été lynché. Et moi étudiante me demandant comment j'allais rentrer chez moi coincée, entre supporters anglais pas vraiment amicaux et CRS nerveux après ce qui s'était passé..... Déjà que le foot me tentait moyen.....

Juste pour dire que la coupe du monde peut ne pas être un bon souvenir, le livre reste addictif !
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Pièce unique

J'ai lu " Pièce unique " un roman de Alain Schmoll .

Un roman qui nous ramène en 1998 et qui nous permet de vivre ou revivre la coupe du monde de football, mais vue sous un autre angle, on va suivre Ludo qui est plutôt présent professionnellement car lui ce qui lui plaît ce sont les groupes de rock et surtout les Beatles qui le font vibrer, jusqu'au moment où il apprend que la guitare de John Lennon est en vente à Tokyo, c'est à son ancienne amie qui va faire confiance mais est ce que Danielle sera aussi investi est ce qu'elle se rend compte que c'est important pour Ludo... Bien des étapes vont être franchi pour arriver tous gagnants ?...
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Pièce unique

Le thème du roman m’a un peu effrayée lorsque j’en ai pris connaissance : le foot, ce n’est pas ma tasse de thé ! Même si dans mes souvenirs, je ne sais plus comment je me suis retrouvée debout sur une table, devant l’écran installé pour l’occasion, un certain soir de juillet 1998, scandant Fabien ! Fabien ! vers un type dont je ne connaissais pas l’existence une heure trente plus tôt !

Justement c’est dans une des tribunes VIP du tout nouveau stade de France que se nouent l’intrigue de ce troisième roman d’Alain Schmoll. Des retrouvailles avec une amie d’enfance, qui malgré les émois d’adolescence et quelques épisodes plus douloureux de leur vie étudiante n’a pas obtenu le statut de femme de sa vie, marquent ces rencontres sportives. Ludovic s’est marié trois fois, il est l’héritier d’une entreprise, mais bénéficie d’un statut bancal. Il est aussi collectionneur, et lorsque la jeune femme lui propose de faire l’acquisition de la guitare volée de John Lennon, lui, le fan de la première heure, il ne résiste pas !



Pour les non-amateurs de football, pas d’inquiétude, si on revit les instants marquants qui firent des joueurs du mondial 98 des icônes internationales pour quelques années , on n’est pas envahi par le jeu lui-même et on assiste à la restitution de l’ambiance d’un stade, qui peut émouvoir les plus réticents.

Par ailleurs l‘intrigue entre Ludovic et Danielle est intéressante et le bilan de vie du personnage central est une leçon et un portrait presque iconique d’une génération.



L’ensemble est assez cinématographique et en tout cas, mais c’est juste mon opinion personnelle, j’ai un acteur tout trouvé pour le rôle principal .



Je remercie l’auteur pour m’avoir une nouvelle fois accordé sa confiance, et je renouvelle mes compliment pour ses qualités de narrateur, qui à chaque fois me font passer un bon moment
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Pièce unique

Et une, et deux, et trois étoiles et demi pour le troisième roman d’Alain Schmoll.

Qui ne saute pas, n’est pas… Suisse ! On se calme. Après la déconvenue helvète de la veille, on se sent chocolat. Comme il est plaisant alors de revivre la victoire de la coupe du Monde 98 sur la bande son de Gloria Gaynor.

Amis footeux, décrottez les crampons, enfilez les protège-tibia, séquence nostalgie !

Allergiques à tout ce qui court en short après un ballon, rassurez-vous, ce récit n’est pas réservé aux abonnés de l’Equipe.

Ludovic Talmond, héritier oisif d’un grand groupe de cosmétiques, aussi inconséquent que naïf, plus porté par sa passion des Beatles que par le travail, joue les utilités en accueillant les invités de la boîte familiale dirigée par sa sœur, dans une loge VIP du stade de France durant les rencontres de la coupe du monde. Très compétent en matière de futilités, il est à son aise quand il s’agit de mondanités et d’échanger autour de banalités.

Cet oisif qui ne vole pas aussi haut qu’il le voudrait a une obsession : acquérir par tous les moyens une guitare volée de John Lennon auprès d’un revendeur japonais au pédigrée douteux. Pourquoi pas. Chacun son truc me direz-vous. Il y en a bien certains qui tueraient pour un timbre, d’autres qui collectionnent les bouchons en liège ou les aventures. Les passe-temps pour ne pas voir le temps passer et les passions irrésistibles ne se discutent pas. Peu importe l’objet, c’est le désir qui compte. Notre homme a eu la chance de rencontrer les Beatles à l’orée de leur carrière durant sa jeunesse pendant qu’il s’encanaillait à Londres. Ceci explique cela. L'inverse marche aussi.

Pour parvenir à récupérer le précieux trésor, notre Gollum en smoking renoue avec une vieille amie, Danielle, qui a l’avantage de parler japonais et d’être passionnée de foot. Elle va le manipuler comme un osthéo désosseur.

Chaque chapitre du roman correspond à une date de match et le récit suit la compétition depuis cette loge. Cet évènement sert de décor à la description assez pathétique de la vie du sieur Talmond, à sa crédulité de collectionneur compulsif, à son narcissisme qui le rend aveugle aux sentiments des autres et à son besoin de reconnaissance dans un milieu aisé aux rapports biaisés.

Alain Schmoll offre une histoire originale, très bien construite où passé et présent s’entrecroisent dans une danse très bien coordonnée qui vient aérer l’unité de lieu. L’auteur maîtrise très bien l’art de la transition ce qui permet de conserver une grande fluidité dans le récit. Un plan sans accroc. Presque trop, puisque j’ai trouvé l’écriture un peu trop sage. Un peu plus d’effronterie dans la phrase aurait dopé l’intrigue à mon avis.

Son personnage est une tête à claques qui va en prendre quelques-unes pour mon plus grand plaisir et j’ai réservé mon empathie à Danielle dont la personnalité trouble est assez fascinante. J’ai également apprécié le dénouement qui sort de l’ordinaire.

Merci à l’auteur pour l’envoi de son dernier né. J’ai apprécié cette lecture même si je ne souffre pas de collectionite, mis à part pour les bouquins, les montres, les couteaux, les entorses, les chaussettes trouées, les stylos, les PV, les gueules de bois…

I will survive !

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Pièce unique

« Pièce unique », comédie romantique, tendance Hollywood-sur-Seine. Ils étaient amis quand tout les opposait. Ron vs Hermione, goy vs juive, CRS S!S! vs étudiants diants! diants!, fils de bonne famille beatlesmaniaque vs intello accro au ballon rond. Alors que la vie les a séparés et que le hasard (ou pas) les remet en présence, vont-ils enfin régler leurs comptes ou tomber dans les bras l'un de l'autre et (éventuellement) coucher ensemble ?

Indice: l'essentiel de l'histoire se déroule pendant la coupe du monde 98, celle que l'équipe de France parvint cahin-caha et après moult péripéties à gagner.

Car Ludo est un spectateur, dans les gradins du Stade de France comme dans la vie. Il attend des autres qu'ils prennent des initiatives et se contente de se laisser ballotter par les circonstances entre deux excursions dans ses souvenirs. Ludo n'est d'ailleurs même pas capable de vivre dans le passé: il transforme ses souvenirs en discours pour se faire le chroniqueur de lui-même. Quand des enfants viennent assister à un match, il les détourne vite du présent pour leur conter un passé qui est à peine le sien tant il prend soin de le faire entrer dans l'Histoire.

Ludo raconte sa vie comme Stéphane Bern nous ouvrirait les portes d'un château pas franchement prestigieux mais témoin de son époque. Pas moyen de faire un pas sans se prendre une leçon. Et c'est quoi la « ola ». Et que « Beatles » vient de « beetle » (avec deux e). Et que « mancunien » veut dire « habitant de Manchester ». Et que dans les années 60 on faisait des « compositions » à l'école. Et comme on n'est jamais trop didactique, après un point d'interrogation, Ludo précise: « Je pose la question. »

Alors, bien sûr, Ludo se fait bousculer par les femmes, qui se glissent dans son lit (il est assez riche pour plaire), qui le houspillent et tentent désespérément d'obtenir de lui une réaction. Obtenir ? Ludo ne donne jamais, il amasse et collectionne, comme le titre l'indique, les pièces uniques. Il ne donne rien, ni même ne prête son attention. Tandis que le lecteur (et sans doute plus encore la lectrice) se désespère de son aveuglement, les personnages autour de Ludo font ce qu'ils peuvent pour lui dessiller les paupières : aveux tardifs (la mère), outing (l'épouse), caprices (l'ex), insolence (le chauffeur).

Il faudra une escroquerie hautement improbable pour que Ludo soit joué et gagné au D. de Danielle. Et sans doute le charme de cette romance tient-il en partie du contraste entre un récit saturé d'informations et la grande question existentielle de tous ceux qui n'aiment pas, et à laquelle il n'est nulle réponse : « Mais qu'est-ce qu'elle lui trouve? »
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Pièce unique

Tiens ! Une question... Êtes-vous plutôt Rolling Stones ou plutôt Beatles ? Je ne sais pas si cette question se pose encore aujourd'hui. Lorsqu'elle était à la mode, c'était au temps où ces deux groupes anglais mythiques tenaient le haut de l'affiche et ce n'était pas qu'une question de musique, c'était aussi pour dire un choix de vie... C'était une manière de se reconnaître et de s'identifier dans deux styles opposés : d'un côté les mauvais garçons, de l'autre les gendres idéaux...

Inutile de poser cette question à Ludovic Talmond, héritier d'un puissant groupe de produits de beauté, son coeur à lui penche depuis le début du côté du fameux quatuor de Liverpool. D'ailleurs il n'est pas peu fier de les avoir connus presque intimement alors qu'ils débutaient leur carrière et que Ludovic séjournait en Angleterre. Celui-ci faisait partie d'une bande de copains qui côtoyait de près les quatre musiciens, jusqu'à ce concert de Londres où John Lennon se fit voler sa guitare dans sa loge, une Gibson J-160E, excusez du peu, ce dernier entra alors dans une rage folle, sa confiance en prit un coup et dès lors, il n'était plus question pour personne d'approcher les Beatles dans les coulisses de manière aussi familière qu'auparavant...

Outre sa passion pour les Beatles et un poste de directeur délégué au sein du Groupe Talmond qui est plus une fonction potiche car c'est sa soeur Sophie qui pilote les intérêts du Groupe, Ludovic collectionne les objets de toutes sortes, soldats de plomb, armes anciennes, antiquités et aussi des instruments de musique des années soixante. Son existence est plutôt oisive.

Nous sommes en juin 1998 et la soeur de Ludovic décide de lui confier la responsabilité d'une loge luxueuse du stade de France lors du Mondial 1998 pour recevoir les VIP et faire la promotion des produits du Groupe Talmond en vitrine de l'événement mondial, lui qui ne connaît rien au football, le comble !

C'est à ce même moment que deux événements vont bousculer cette tranche de vie particulière.

Ludovic apprend qu'une guitare ayant appartenu à John Lennon est à vendre à Tokyo. Pas de doute pour lui, il s'agit bien de la fameuse Gibson disparue mystérieusement en 1963...

Au même moment, le hasard fait surgir Danielle dans ces coulisses sportives, vieille connaissance de Ludovic depuis l'enfance mais ils ne sont pas vus depuis trente ans. Elle est désormais éditrice de littérature japonaise, maîtrisant parfaitement la culture nipponne.

Passionnée de football, elle est particulièrement ravie lorsque Ludovic, sur les conseils de sa sœur, lui propose d'être au premier plan dans l'animation de cette loge de luxe.

A la faveur de cette amitié qui refait surface, il charge alors Danielle de mener la transaction pour acquérir la guitare tant convoitée, puisqu'elle connaît bien le Japon et pratique sa langue...

N'étant pas footeux pour deux sous bien qu'ayant été grisé par la liesse qui suivit cette formidable victoire des Bleus en 1998, mes craintes se sont vite dissipées. La dramaturgie de cette Coupe du Monde en toile de fond sert l'intrigue qui se noue dans ses retrouvailles de deux amis d'enfance, avec les joies, l'émotion des souvenirs qui refait surface, mais aussi une sorte d'amertume, des choses non dites qui semblent vouloir se dénouer, la douleur aussi, plus loin au fond du paysage. de l'amertume à la rancune, le chemin n'est jamais éloigné. La psychologie des personnages principaux est magnifiquement dépeinte dans un récit qui monte de plus en plus en intensité au fur et à mesure que le passé devient plus clair, que les zones d'ombre s'estompent. Ces personnages sont campés avec force, dans leurs confrontations avec les souvenirs du passé, la certitude, la force qu'ils affichent aux premières pages de ce récit laissent peu à peu la place aux doutes, aux aspérités qui me les ont rendus de plus en plus attachants.

C'est un récit qui ne manque pas de sel, mené dans un rythme fluide et soutenu jusqu'au dénouement final, un certain dimanche 12 juillet 1998...

J'ai aimé ce roman que je n'ai pas lâché depuis le début de ma lecture. Les chapitre se succèdent au rythme de neuf dates, celles des rencontres de cette fameuse équipe nationale qui allait progressivement s'envoler vers le titre mondial.

Mais Pièce unique n'est pas un livre sur la Coupe du Monde 1998, ni sur le destin fabuleux des Beatles. Ne serait-ce pas une histoire d'amour tout simplement ? Et quand je dis tout simplement, c'est avec un soupçon d'ironie bien sûr...

Alors, êtes-vous plutôt Rolling Stones ou plutôt Beatles ?

Je n'ai aucun doute s'agissant de l'auteur qui nous fait entrer aussi de manière fouillée dans les coulisses de l'histoire des quatre garçons dans le vent.

Pièce unique est le troisième roman de quelqu'un que beaucoup d'entre nous connaissent ici, Alain Schmoll, ami Babelio que je remercie pour m'avoir permis de découvrir ce roman séduisant et inattendu.

Love, love me do,

You know I love you,

I'll always bet rue,

So please, love me do-o

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Pièce unique

Si Ludovic Talmond, 56 ans, se retrouve le mercredi 10 juin 1998 au Stade de France, stade apparu il y a seulement quelques mois à St Denis, au Nord de Paris, pour le match d’ouverture du Mondial, ce n’est pourtant pas parce qu’il aime le foot, mais parce qu’il est au travail. Il est là en qualité de directeur délégué du Groupe bien connu dont il porte le nom, qui couvre tout le secteur de la parfumerie et du cosmétique, « chargé de recevoir nos invités dans la loge luxueuse que nous avons réservée pour les neuf matches de la compétition », la finale étant prévue le 12 juillet.

Chaque chapitre porte la date de chacun de ces neuf matches et se déroule lors de ces journées avec bien sûr en apothéose la fameuse finale qui clôt le roman !

L’épouse de Ludovic, Lily, ayant disparu du foyer depuis deux jours, Ludovic, sur les conseils de sa sœur Sophie fait appel à Danielle issue d’un milieu plus modeste, de Juifs algériens, qu’il connaît depuis les bancs du lycée Montaigne, à Paris, mais qu’il n’a pas revu depuis 1968.

Celle-ci, devenue éditrice, possède sa petite maison d’édition. De plus elle parle couramment le japonais et ainsi Ludovic va pouvoir profiter de ses compétences pour mener les négociations avec un certain Kiyo, détenteur d’une guitare ayant appartenu à John Lennon qu’il souhaite vendre, une Gibson J-160E ! Il faut dire que Ludovic est passionné par les Beatles qu’il a connus personnellement avant qu’ils ne deviennent ce groupe mythique et que, de plus, il est un collectionneur quasi obsessionnel, passion transmise par son grand-père. L’acquisition de cette Pièce unique va se révéler un véritable enjeu pour nos deux protagonistes Danielle et Ludovic.

Par de nombreuses remémorations et évocations de souvenirs, Alain Schmoll nous entraîne à la fois dans leurs vies respectives bien différentes mais néanmoins complémentaires. Dans ce retour dans le temps, Mai 1968 occupe une grande place, avec à la fois les événements qui ont eu lieu et leurs répercussions pour le groupe Talmond, mais aussi la politique algérienne menée par le Général de Gaulle et les agissements du SAC, Service d’action civique.

Il me semble, à la lecture de ce roman, que l’auteur ne peut être qu’un admirateur passionné des Beatles, tant il décrit dans le détail et à merveille l’ascension de ce quatuor musical britannique originaire de Liverpool. Et, s’il fait dire à son narrateur que le foot n’est pas sa tasse de thé, Alain Schmoll nous fait cependant revivre d’une manière assez originale, le parcours de l'équipe de France vers son premier titre mondial remporté à domicile qui n’est pas des plus aisés.

Avec beaucoup de psychologie, il croque de beaux portraits des deux héros ainsi que des autres personnages.

J’ai particulièrement aimé lorsque Ludovic a du se tourner vers de plus jeunes personnes lors du match Italie - Autriche, celui-ci ne semblant pas passionner les invités des loges. Il se retrouve alors seul représentant de l’état-major du Groupe et ce n’est pas pour lui déplaire. Il se sent enfin investi d’une mission dont il va d’ailleurs très bien s’acquitter, sachant faire la promo des produits de la société en vantant leurs bienfaits sur les sportifs, racontant des anecdotes tout en faisant partager sa passion pour la musique à son jeune public, citant Cliff Richard, n’hésitant pas à chanter, à se déhancher, mimant un jeu de guitare, pour en venir enfin à sa rencontre avec John Lennon en personne. Son auditoire rit, applaudit, bref, est conquis. Une séquence vraiment jouissive dans laquelle le naturel de notre homme s’exprime enfin.

Pièce unique permet de pénétrer au sein d’un grand Groupe et d’entrevoir quelques recettes pour le faire fructifier, dépensant une fortune pour des opérations de communication, telle la location de cette loge, ceci afin de remercier leurs Partenaires et ceux qui contribuent à sa réussite et à sa prospérité. Un bouquin que je trouve néanmoins un peu trop centré sur ces industriels, n’abordant à aucun moment les ouvriers qui sont pourtant, il me semble, au moins autant méritants que ces fameux invités !

L’intérêt de ce récit se trouve cependant dans la confrontation des souvenirs d’il y a trente ans entre cet homme et cette femme, attachants chacun à leur manière et il faut attendre la fin du roman pour enfin entrevoir des perspectives plutôt inattendues. Une fin que j’ai trouvée particulièrement excellente, réussie et surprenante au possible !

Je remercie Alain Schmoll pour m’avoir permis de découvrir ce roman très original et très rythmé.


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Pièce unique

Histoire familiale et sportive, Pièce unique, l’étrange rancune d’une passionnée de football envers un nostalgique des Beatles, m’a plongé dans cette Coupe du Monde 1998 qui a tant marqué les esprits. Pourtant, Ludovic Talmond, le héros du troisième roman d’Alain Schmoll, ne connaît rien au foot. Malgré cela, lui, le Directeur délégué du prestigieux Groupe Talmond (parfums, produits de beauté…) a la responsabilité de la loge luxueuse réservée par son entreprise au Stade de France, durant ce Mondial, du 10 juin au 12 juillet 1998.

Hélas pour lui, c’est Sophie, sa sœur cadette, qui tient les rênes du Groupe Talmond dont leur mère assure la surveillance. Il a cinquante-six ans. Avec Lily, il en est à sa troisième épouse qui, curieusement, est partie il y a deux jours avec ses valises…

Afin de recevoir dignement leurs invités, Sophie exige qu’une femme soit présente aux côtés de son frère. Justement, celui-ci a repris contact, peu de temps avant, avec Danielle, sa grande amie de jeunesse, car il a besoin de ses compétences en japonais.

Pourquoi ? Pour acquérir une guitare, une Gibson J-160 E qui fut volée à John Lennon car Ludovic, collectionneur passionné, a vécu de très près les débuts, à Liverpool, de ceux qui deviendront les Beatles. Il a suivi la progression de leur carrière jusqu’au jour de la disparition de cet instrument mythique.

Ludovic a beau avoir les moyens, ce Kiyo Akamura possédant la fameuse guitare en réclame trois millions de dollars et Danielle est chargée de conclure les négociations par Ludovic !

Alain Schmoll, au fil des pages, en donnant la parole à ses deux principaux personnages, révèle peu à peu ce que fut leur vie – moments de bonheur mais aussi de grande douleur.

Pendant ce temps, la Coupe du Monde se déroule et chaque match au Stade de France leur donne l’occasion de se confronter à leur passé.

Ludovic est un parfait organisateur de réceptions grâce aux moyens financiers du Groupe Talmond. Danielle, de son côté, le complète efficacement grâce à sa parfaite connaissance du football. L’auteur, sans exagérer, nous remet en mémoire les matchs disputés à Paris.

Bien sûr, tout cela se passe dans un monde qui ne regarde pas à la dépense avec des privilégiés qui mangent, boivent, dansent et suivent quand même les matchs. Ce monde-là existe et l’auteur le met bien en scène, distillant les informations, les révélations, ménageant même de grosses surprises.

Sport au plus haut niveau avec la Coupe du Monde, artistes au succès planétaire avec les Beatles, monde des affaires et des relations publiques, tout cela n’évacue pas les plus basiques sentiments humains, l’amour et la mort.

Alain Schmoll a tout mis en scène remarquablement et je le remercie pour ce roman qui m’a permis de revivre des moments aussi intenses que cette finale remportée trois buts à zéro face au Brésil de Ronaldo… Merci Zidane !

Un épilogue complète utilement l’histoire indiquant ce que sont devenus nos deux héros en 2020, histoire de deux vies qui se sont croisées, éloignées, retrouvées sur un fond musical très rock’n’roll comme le chantait Gloria Gaynor, le Hermes House Band et l’équipe de France, en 1998 : I will survive ! Je survivrai !


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Pièce unique

Envie de revivre l'épopée de l'équipe de France de football dans ce qui fut son tout premier triomphe mondial ?

Envie d'en ressentir à nouveau les frissons ?

Vous vous souvenez de ce fameux 12 juillet 1998 ?

Moi, oui, très bien puisque... je travaillais.

Je n'ai donc pas pu participer à la liesse populaire qui a suivi ce fantastique 3-0.

Mais revenons à l'objet de ces quelques lignes.

Alain Schmoll vous invite au Stade de France.

C'est dans le huis clos de la loge de la Société Talmond que vous allez vibrer, soulever quelques coupes de champagne, grignoter quelques amuse-gueules, crier, danser au son du fameux "I will survive" de Gloria.

C'est Ludovic, le fils Talmond, qui vous accueille.

Rien à dire, il a mis les petits plats dans les grands.

Pourtant, le foot, lui, ce n'est pas sa tasse de thé, je dirais même, vulgairement, qu'il n'en a rien à foutre...

Mais bon, il faut bien faire le job.

Grands patrons, politiques de tous bords, anciennes stars du ballon rond et autres personnalités, il se plie aux courbettes et faux sourires hypocrites.

Business is business.

Ses passions, à lui ?

Ses collections et... la musique.

Notamment un groupe britannique qui déferla sur le monde du rock dans les années soixante, les Beatles. Ça vous dit quelque chose ?

Voilà que notre bon Ludovic, apprend qu'une guitare, volée il y a bien longtemps à John Lennon, réapparaît sur le marché et c'est à lui qu'on la propose.

Pour la récupérer, il a besoin d'aide.

Il ne voit qu'une personne pour ça. Danielle. Une amie. Enfin, une ancienne amie. Trente ans qu'ils ne se sont pas vus. Mais, Ludovic n'a pas de scrupules et... pas de mémoire,  apparemment.

Commence alors un jeu du chat et de la souris entre ces deux personnages.

Ludo, prêt à tout pour arriver à ses fins, mais à moindres frais.

Danielle... Ah oui, Danielle, elle est bien mystérieuse, que cache-t-elle ?

Schmoll nous explique tout, il fouille le passé de ses protagonistes et au fil des pages dévoile leurs secrets les plus intimes.

Vous l'aurez compris, la coupe du monde de football ne sert que de décor, ou d'interlude pour tempérer, intelligemment, notre lecture.

Si l'auteur nous faire revivre quelques moments inoubliables de cette compétition, là n'est pas le sujet principal.

Dans cette chasse au trésor, Ludovic réussira-t-il à mettre la main sur cette Pièce unique ?

Et si oui, à quel prix ?

Une guitare et un ballon rond, pour un roman original...











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