AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Alberto Moravia (266)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le Mépris

Moravia analyse là encore les signes avant-coureurs d'orages sous-jacents le mépris et ses ravages sur le point d'éclater sur les existences d'Emilia et Riccardo

Amour fidélité le grand bonheur ET PUIS cette peur qui gagne de perdre soi-même et l'être aimé

L'écrivain qu'est Riccardo, il lui faut écrire la vie de son scénario et penser la sienne propre

Il est abordé les thèmes majeurs des impossiblites où se heurter au bout du chemin et de constats amers .ici les choix d'Emilia et son mépris affiché pour son mari qu'elle veut ignorer Émilia intéressée sans doute et dans une quête de reconnaissance et personnelle et sociale aussi

Un mépris pire que la vie qu'il pourrit

Pire que les attitudes d'agressivité déguisée quand l'amour s'effrite et bascule dans une volonté d'ignorance

Et celle ci tue

Plus cruelle que les paroles lancées à la face car elles seraient encore synonymes d'un intérêt porté encore à l'être aimé . Riccardo voudra s'efforcer mais...

Volontés de communiquer tuées dans l'oeuf où le mépris ici l'indifférence glaçante entre en lice.

Les jeux dangereux de vies en suspens
Commenter  J’apprécie          30
L'ennui

Moravia tout un chapître à lui consacrer

Et l'on dévore ce livre avec attention presque effroi il y est question de L ENNUI magistral mortel celui qui veut deparer nos vies de son poison subtil

Bien loin de l'être, ennuyeux, le roman traite d'un style épuré et cinglant, sans fioritures de l'ennui

Vaste sujet, Moravia va lui droit aux questions essentielles, comment l'ennui peut-il le désespoir extrême ou en découle de celui-ci

En tous cas en démontre les facettes irrémédiable s des dégâts prévisibles sur l'individu

Il le coupé de son contexte ambiant l'enfermant dans l'incapacité terrible de communiquer

Toujours est-il que l'écrivain si perspicace qu'est Moravia nous laisse par cette œuvre là comme une trace indélébile de sombre amertume, une fois le livre refermé
Commenter  J’apprécie          31
La belle romaine

Adrienne est une jeune fille simple, très belle, élevée dans la pauvreté par une mère aigrie. Celle-ci a de grands projets pour sa fille. Afin de parvenir à la richesse, elle la présente aux peintres de Rome pour qui Adrienne pose nue. Mais Adrienne tombe amoureuse d'un simple chauffeur qui lui promet le mariage. Celle-ci a juste envie de fonder une famille et d'être mère au foyer. Le destin lui réservera un autre sort.

Je ne pensais pas apprécier autant un livre écrit dans les années 1940. Chaque jour, j'avais envie de continuer. J'ai aimé la plume de l'auteur qui a su parfaitement décrire les sentiments ambivalents du personnage d'Adrienne. Je me suis attachée à elle malgré le fait que ses décisions et leurs conséquences soient souvent malheureuses. Le personnage d'Astéride m'a émue, amoureux fou d'Adrienne sans espoir de retour.
Commenter  J’apprécie          30
Agostino

Le jeune Agostino éprouve un amour équivoque à l'égard de sa mère, une belle veuve encore jeune.

Dans une atmosphère estivale étouffante, suspendu entre enfance et adolescence, le protagoniste fait la connaissance d'une bande de jeunes garçons désinhibés, d'un milieu social opposé au sien ; ces fréquentations vont le confronter à ses pulsions adolescentes, entre attraction et répulsion : la perte de l'innocence est toute proche, qui se cache derrière la porte du péché, désormais entrouverte.

Moravia déroule un récit raffiné, élégant, pour décrire la confrontation d'un esprit candide avec Eros et Thanatos.

Le questionnement, le feu intérieur du personnage confronté à ce qu'il ne connaît pas encore, sont décrits avec une belle économie de moyens, dans un récit aux échos Oedipiens que la légèreté de l'écriture restitue sans sombrer dans la caricature.

Une lecture troublante.
Commenter  J’apprécie          30
La Désobéissance

un monument méconnu de la littérature
Commenter  J’apprécie          30
Nouvelles romaines

La Feuille Volante n° 1246

NOUVELLES ROMAINES- Alberto Moravia – Flammarion.

Traduit de l'italien par Claude Poncet.



Moravia était romain, sans doute amoureux de la ville où il vivait, il n'y avait donc aucun raison pour qu'il n'y situât pas ces trente-six courtes nouvelles des années 50 ce qui est aussi une invitation à la balade pour son lecteur. Pour autant le livre refermé, il m'apparaît que ce regard porté sur la société italienne de cette époque déborde largement de la Ville Éternelle et s'applique à l'humanité. J'observe que toutes ces nouvelles sont écrites à la première personne ce qui renforce l'idée d'universalité. D'ordinaire notre auteur met en scène des gens aisés, c'est à dire qui n'ont guère besoin de travailler pour vivre, mais ici ce sont de petites gens dont il choisit de parler et qui nous confient leurs difficultés et leur gêne quotidiennes.



Qu'y a-t-il de plus banal qu'une femme quitte son mari (ou l'inverse), que la chaleur étouffante de l'été provoque des situations surréalistes, à moins qu'elles ne révèlent les arcanes de l'inconscient, qu'un homme choisisse d'en finir avec sa vie parce qu'il ne la supporte plus ou que, amoureux d'une femme, il soit simplement berné par elle parce qu'il est tombé sous le charme de sa jeunesse ou de sa beauté… ? Rien de plus commun en effet ! Quant à l'adage qui veut que plus le mensonge est gros plus il prend, surtout quand il est enveloppé dans la religion et qu'on invoque opportunément l'intervention de la Madone, cela passe beaucoup mieux, surtout dans l'Italie d'après-guerre, que le mariage ait des effets désastreux sur le caractère des époux qui change avec le temps, il n'y a rien là de bien original, quant aux projets qui foirent, aux châteaux en Espagne que nous nous bâtissons à l'aide de notre imagination débordante (après tout ça ne coûte rien et ça aide à vivre) et aux rapports nécessairement compliqués qui existent entre les hommes et les femmes, où la séduction est une arme irrésistible au service des intérêts de la personne qui en fait usage, là non plus rien de bien nouveau.



Notre auteur parle de la beauté des femmes qui est souvent engageante et énigmatique, mais ces nouvelles qui sont aussi une analyse psychologique fine comme il sait les faire, me fait inévitablement penser à cette phrase de François Nourissier qui nous rappelle que  « les hommes et les femmes qui sont faits l'un pour l'autre n'existent pas, (que) c'est une invention niaise des amoureux pour justifier leur entêtement ou leur optimisme » et on peut toujours se donner du courage ou de l'espoir, habiller le hasard qui a favorisé une rencontre avec des vœux, des intuitions et surtout des illusions, mais les promesses et les serments durent rarement longtemps et se brisent souvent sur les murs du mensonge, de la trahison et de l'adultère. La multiplication des divorces actuellement me paraît illustrer cette réalité.



Moravia n'oublie pas non plus que la société célèbre toujours ceux qui réussissent leur vie et les montre en exemple mais il n'oublie pas non plus qu'elle est surtout composée des cohortes de malchanceux, de ratés et de quidams qui survivent tant bien que mal dans l'anonymat de l'échec quotidien, quand ils ne subsistent pas de charité, de rapines ou d'expédients. Mais la morale veille, enfin pas toujours !



J'ai redécouvert avec plaisir cet auteur croisé il y a bien longtemps et ce fut un bon moment de lecture.





© Hervé GAUTIER – Mai 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
Commenter  J’apprécie          30
La révolution culturelle de Mao

Belle surprise que ce livre d'Alberto Moravia sur "La révolution culturelle de Mao" publié en 1967.

En guise d'introduction l'écrivain italien a une discussion avec un ami sur la richesse et la pauvreté. Il dit qu'à l'époque, la Chine est un pays pauvre et que les riches n'existent pas, c'est un pays dans lequel la pauvreté représente la normal. Il s'interroge sur la richesse en tant que superflu et précise que l'homme ordinaire doué de bon sens s'ennuiera un jour d'être déshumanisé par la richesse et qu'il s'en libérera.

J'ai eu l'impression qu'il voulait justifier la révolution culturelle et le nivellement par le bas trouvant normal que tout le monde soit pauvre, en quelque sorte.

Mais pas du tout. Par la suite Moravia raconte son voyage en Chine. Il y est allé dans les années 60 avec sa femme Dacia. Il en a profité pour tenir une sorte de journal et noter ses réflexions sur la société chinoise de l'époque. Cela donne un témoignage ponctué de réflexions philosophico-politiques. C'est donc particulièrement intéressant puisque c'est la période de la révolution culturelle et le regard de Moravia est acéré. Il est très lucide, il parle de dictature et n'a pas de compassion pour le régime autoritaire. Par contre, il explique un certain nombre d'évolution de la société chinoise qui présente un grand intérêt y compris historique. C'est aux chinois qu'il s'adresse quand il est sur place et c'est donc leur vécu et leurs ressentis qu'il commente et analyse. Tout n'est pas blanc ou noir et beaucoup de questions sont posées. Par exemple, Pourquoi Mao, qui en a la possibilité, ne fait-il pas arrêter ses adversaires, ne les fait-il pas juger et fusillés comme aurait fait Staline ? C'est l'occasion pour Alberto Moravia d'expliquer que Mao n'est pas Staline. Mao ne veut pas le pouvoir personnel par la violence comme Staline. Mao l'éducateur, le dialecticien, veut le pouvoir idéologique par la persuasion et l'éducation (d'où la publication du petit livre rouge en 1966, bréviaire de tous les chinois). Il ne veut pas la mort de ses adversaires, il veut qu'ils changent d'idées, se reconnaissent hérétiques et abjurent leur hérésie. Il ne s'agit pas en somme d'une lutte pour le pouvoir personnel d'espèce stalinienne, mais d'une lutte pour l'orthodoxie, de caractère idéologique et religieux (que l'on retrouve aussi dans l'uniforme chinois en référence aux ordres monastiques).

On voit qu'on est loin de la description que fait Moravia des visites programmées de Pékin, de la grande muraille, du palais d'été, des tombes Ming… A l'époque, cela fait partie de l'héritage culturel de la Chine mais uniquement à des fins pédagogiques imposées, pour montrer qu'il ne faut pas reproduire le passé, le peuple chinois étant tourné vers l'avenir.





Commenter  J’apprécie          30
Le Mépris

Autant le dire tout de suite, je ne m’attendais pas à ça. Quand mon prof m’a donné le sujet de mon exposé qui portera sur le roman : analyser les interprétations de l’Odyssée dans Le Mépris, je dois dire que j’ai reporté l’échéance de la lecture au maximum. Première erreur. La deuxième étant de ne pas m’être moi-même penchée sur ce roman (penser avoir pu passer à côté de ce petit bijou me donne envie de pleurer). Parce que tout y est... L’écriture poétique, juste et tellement mais tellement touchante, les personnages intéressants, la favorisation de la réflexion... Tout. Le principe est pourtant simple : un homme se rend compte que sa femme se détache de lui et s’engouffre peu à peu dans le désespoir. Oui, le principe est simple, mais Le Mépris donne plus, tellement plus à son lecteur qu’une banale histoire de cœur. Le pire étant que je ne peux, que je n’arrive pas à mettre de réels mots sur l’émotion qui m’a saisie durant cette lecture. Riccardo qui aime profondément sa femme, pour qui il est prêt à se sacrifier glisse lentement dans la folie. Tiraillé entre son amour pour le théâtre et son travail qui le répugne mais lui assure de quoi s’acquitter de sa dette, et partagé entre l’amour fou qu’il voue à sa femme et leur divergence de point de vue, il se retrouve finalement face à deux obstacles majeurs : le mépris de sa femme et l’adaptation de l’Odyssée. Il se trouve mentalement éloigné de tous ceux qui l’entourent, et le lecteur est plongé dans cet éloignement et cette incompréhension qui le conduisent tout doucement vers la folie. Chaque personnage, qu’il s’agisse de Rheingold, Battista ou même Emilia perdent de leur couleur sous l’analyse d’un Riccardo auquel est obligé de s’identifier le lecteur qui n’a d’autre point d’ancrage que sa propre vision sur le monde. Le point culminant du roman reste à mon sens le changement des rapports entre les personnages, et l’analyse de ces changements d’attitude, comme si pris au piège de leurs sentiments, ils ne parvenaient plus à s’écouter. La fin, qui arrive de façon aussi catastrophique que si le lecteur vivait réellement la chose suffit à clore en beauté une histoire qui ne l’est pas. Les dernières phrases du personnage principal, dont je ne suis pas sûre d’avoir perçu l’entière essence laissent la porte ouverte à différentes interprétations. Mais même si j’aimerais croire en une interprétation teintée d’espoir, cette dernière ne me convainc pas entièrement. En définitive, le roman nourrit les souvenirs de Riccardo qui trouve dans cette écriture une forme de paix, tandis qu’il donne au lecteur toutes les clés pour réfléchir à sa propre conduite. C’est en tout les cas de cette façon que j’ai vécu cette lecture qui m’a forcée à revenir sur certaines de mes façons d’agir et ce même si je n’ai que 20 ans...
Lien : https://bookpearl.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          30
Le Mépris

Le Mépris, c'est la lente déchéance d'un amour. Morceau par morceau, Moravia raconte la banale histoire du désamour.



C'est fin, c'est ciselé. Le propos est très bien servi par la figure de l'intellectuel incarné en Riccardo. Il fallait en effet un personnage réflexif pour transcrire les émotions vagues. Riccardo se contemple penser et décortique lui-même les moindres variations de ses sentiments et de ses impressions, accompagnant le lecteur dans la découverte de la fin de l'amour.

Emilia, de son côté, l'épouse, l'ex-amante, est monstrueuse d'étrangeté. Moravia sait si bien décrire cette sensation de devenir étranger à l'autre et Emilia incarne cette irréconciabilité des âmes. Froide et distante, le mépris transparaît et se lit, se comprend enfin.



J'ai été très séduite par le thème, l'écriture et les deux protagonistes. Il s'en serait fallu de peu pour que le Mépris obtienne un beau 5/5. Mais Rheingold et l'Odyssée freudienne. Aïe.



Le roman s'accoude à l'Odyssée d'Homère et au couple Ulysse/Pénélope. Rheingold, le réalisateur, fournit une lecture psychanalytique de l'Odyssée. La relecture du mythe grec n'est pas inintéressante du tout mais le parallèle entre les couple Ulysse/Pénélope et Riccardo/Emilia est terriblement amené. Tandis que le roman est élégant et subtil, la grosse ficelle d'un Rheingold, mentorisé, qui ouvre les yeux de Riccardo sur l'abominable vérité, j'y crois moyen. La résistance dudit Riccardo à faire le parallèle évident, j'y crois pas du tout.



Bref, on était pas loin d'un roman parfait. Mais je suis un peu déçue de ce passage et du manque d'élégance, alors que l'ensemble du roman n'en est pas dépourvu.
Commenter  J’apprécie          30
Nouvelles romaines

De très brèves nouvelles à l'écriture fluide, une ambiance "Italie années '50" restituée avec une étonnante économie de moyens stylistiques.

Ces nombreuses histoires sont contemporaines de l'époque où elles ont été composées par Moravia ; elles présentent - sans prétentions sociologiques qui alourdiraient leur déroulement - le quotidien souvent fait de débrouille au jour le jour des italiens moyens d'après-guerre.



La lecture de ce recueil m'a été d'autant plus agréable qu'étant fan du cinéma italien d'après-guerre, la plupart des histoires font bien sûr penser à d'innombrables films (comédies ou drames) de cette même période.

Il est d'ailleurs à noter que deux nouvelles de ce recueil sont å l'origine du magnifique film (pas très connu) de Mauro Bolognini intitulé "Ça s'est passé å Rome" / "La giornata balorda".



Un recueil idéal - je pense - pour qui voudrait découvrir ensuite les romans de Moravia.
Commenter  J’apprécie          30
Le Mépris

J’adore Moravia que j’ai découvert ado avec 1934. Depuis, je me fais régulièrement un petit plaisir en en lisant un nouveau au fil des années. Je m’étais gardé Le mépris, car j’avais en tête les images du film de Godard et je craignais d’être en quelque sorte « contaminé », que mon imagination ne fut pas libre de s’exercer à la lecture des pages de Moravia. Ce ne fut absolument pas le cas, tant est puissant le verbe moravien. Dès les premières lignes, j’ai été emporté par le récit de Riccardo, le narrateur, et quasiment à aucun moment le film n’est venu vampiriser ma lecture. Sinon à de très rares occasions comme lors de la description d’Emilia qui ne ressemble en rien à Brigitte Bardot, j’en vins à m'étonner du choix du casting. Sophia Loren aurait mieux convenu. Mais là n’est pas l’important.

Le mépris est un roman sur les illusions, d’abord celle que se fait le héros sur sa femme, des sentiments qu’elle éprouve à son encontre. Mais aussi illusions d’Emilia à l’encontre de Riccardo. Illusion aussi sur le métier de scénariste, cinéaste, le cinéma qui est l’art de l’illusion par excellence : 24 illusions par seconde, pourrait-on dire. Illusion de cette société petite-bourgeoise, du « civilisé » face au « primitif ». C’est aussi le roman de la mort d’un couple, de leur amour. C’est également un roman qui détaille les méandres de l’âme humaine et même si cela se déroule en Italie (Rome, puis Capri) dans les années 50, il y a une véritable universalité et cela pourrait se passer n’importe où de nos jours.

L’histoire est relativement simple, Riccardo, jeune marié et critique de cinéma, doit devenir scénariste pour pouvoir payer les traites de sa maison qu’il a achetée pour faire plaisir à sa femme. Pour obtenir ce premier contrat, il collabore avec un producteur qui révulse Emilia, la jeune épouse de Ricardo. Dès leur première rencontre, Battista fait des avances à Emilia, ce que Riccardo ne voit pas et cette attitude, Emilia la juge ignoble et digne de mépris. C’est du moins ce que rétrospectivement comprendra Riccardo qui vient alors de perdre l’amour de sa femme.

On évolue donc dans une société petite-bourgeoise des années 50, dans le milieu du cinéma et d’un jeune couple en déliquescence… le tout admirablement écrit par Moravia. Car que dire de son style, à la fois sobre et efficace, poétique et intelligent ? Sinon qu’il est un pur régal. Les descriptions de Capri sont si visuelles qu’on a l’impression de s’y trouver, de même qu’on est dans la tête du narrateur, de ses interrogations, doutes, colère ou abattement. On vit avec lui les séances d’écriture d’un scénario, les interminables balades en voiture ou les affres du malheur conjugal. On a aussi droit, via le metteur en scène Rheingold, à une étrange lecture très psychanalytique de L’Odyssée d’Homère… qui apparaît comme une lecture explicative du mépris d’Emilia envers Riccardo, jugé non plus comme un « homme », car il aurait jeté sa femme dans les bras d’un autre homme, en l’occurrence Battista.

Voici, entre autre, ce qui fait du mépris un roman aussi fort et intéressant, du moins à mes yeux.
Lien : http://quoi-lire-apres.blogs..
Commenter  J’apprécie          30
La Désobéissance

Moravia m'a marqué pratiquement a chaque livre mais là je ne suis pas parvenu a voir de l'intéret dans ce livre finalement assez basique . Pour la premiére fois de l'ennui avec cet auteur !
Commenter  J’apprécie          30
Les Indifférents

Ils sont cinq protagonistes. La mère, son fils Michel, sa fille Clara, son amant Léo et Lisa ex-maîtresse de l’amant de Marie-Grâce et partagent cette espèce de huis-clos, lent où il ne se passe rien d’ailleurs sauf la description de monologues intérieurs influant sur le comportement de chacun d’eux.



Marie-Grâce est une veuve, bourgeoise désargentée à qui il ne reste que la propriété hypothéquée que convoite son amant Léo, caricature de sale type à la démarche uniquement intéressée.

La mère est quant à elle une jalouse maladive au cerveau débile et égocentré ne trouvant d’intérêt que dans la futilité des choses de la vie.

Clara, jeune femme de 24 ans porte en elle une « non-vie », un sentiment de culpabilité et un besoin de souffrance et de repentance dont les fondements restent obscurs. La relation qu’elle entretient au fil du roman avec Léo qui fournit toutes occasions de satisfaire une morbidité relationnelle troublante.



Michel, son frère plus jeune, se désole quant à lui, au fil des pages de son manque de ressenti réel sur ce et ceux qui l’entourent. Agrémenté d’une couardise confondante ce sentiment en fait un quasi non-être qui voudrait sortir de son rôle d’observateur passif et inutile.



Lisa dans tout cela fait office de révélateur. Pleine de défauts elle aussi c’est malgré tout le personnage qui semble vivre le plus normalement cet imbroglio bourgeois et sentimental de peu d’intérêt.



Ce qui reste et rend ces Indifférents remarquables c’est finalement que le pire décrit n’est pas celui que l’on imagine et que le pire qui se produit n’est pas celui que l’on redoute.



Sans être particulièrement noir, ce roman donne à voir tellement peu de qualités humaines, tant de lâcheté et de faiblesse cumulées, qu’à à peine 22 ans, Moravbia si bien mise au jour, comme si tout de la vie, au-delà d’un pseudo scandale de mœurs, lui était déjà connu.







Commenter  J’apprécie          30
Agostino

Un roman consacré aux affres de l'adolescence. Agostino, 13 ans, orphelin de père, passe d'agréables vacances avec sa mère sur la côte, et prend un plaisir particulier à la promener en pédalo, il est fier de sa jeunesse et de sa beauté... Mais il va être bientôt remplacé par un plagiste à l'allure avantageuse. Commence pour lui une errance sur la plage où il finit par être admis dans un groupe de gamins des rues, bien plus mûrs que lui, bien que du même âge. Avec eux il va découvrir les allusions grivoises, les propositions pédophiles d'un adulte... C'en est fini de l'innocence, la sexualité à fait son entrée dans sa vie, de même qu'un autre regard sur sa mère. C'est le prix à payer pour changer et s'acheminer vers l'âge adulte.
Commenter  J’apprécie          30
Lettres du Sahara

Il s'agit du récit de voyage de Moravia en Afrique, et aux alentours du Sahara. L'auteur décrit les différents pays qu'il rencontre, que ce soit tant au niveau des paysages, qu'au niveau des civilisations, cultures et traditions.

Ce livre est réellement intéressant. D'une part, l'auteur, par ses descriptions réalistes et concrètes, nous plonge vraiment dans les différentes ambiances qu'il découvre. D'autre part, il ne se contente pas de décrire, mais propose une véritable réflexion sur ce qu'il voit et sur ce qu'il découvre. Et à partir de là, son voyage prend tout son sens. C'est réellement à lire, car cette œuvre reflète une expérience originale du voyage.
Commenter  J’apprécie          30
Le Conformiste

Le jeune Marcello, issu de la grande bourgeoisie italienne est totalement livré à lui-même. Au moment où il se questionnne sur le bien et le mal, nul ne peut lui répondre. Il décide alors qu'il est un être anormal.

Cette conviction va être renforcée par le fait qu'il tue un homme, Lino, prêtre défroqué et pédophile qui tenta d'abuser de lui.

On le retrouve à 30 ans, membre des services de renseignements fascistes.

Tout ce qu'il fait n'a qu'un seul but : se fondre dans la masse et être normal, complétement normal.

C'est un livre intéressant mais dans lequel j'ai eu du mal à rentrer. Marcello est un homme perdu qui n'a personne pour le guider et qui finira par se persuader qu'il a fait les mauvais choix.
Commenter  J’apprécie          31
Agostino

Première lecture de Moravia, dont j'avais étudié au moins un texte durant ma scolarité.



Agostino est un adolescent de 13-14 ans qui passe les vacances à la plage avec sa mère, veuve. Il est très proche d'elle, fait tout avec elle (balade en barque) . Mais ce bel équilibre va se dérégler car la mère rencontre un jeune homme et part en balade en barque avec lui. Le fils est jaloux mais les accompagne. Il n'est plus l'objet unique d'amour et se sent délaissé.....



pour en savoir plus mon blog vous attend !


Lien : http://mustango.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          30
La Désobéissance

Alberto Moravia est pour moi le meilleur écrivain italien et ce livre m'en a convaincu une fois de plus.L'histoire de depart est interressante, les personnages credibles et la lecture,au final,facile.Tout concourt ici a passer un bon moment de lecture,une oeuvre aboutie et reussie.
Commenter  J’apprécie          20
Le Conformiste

Alberto MORAVIA – 1951



Marcello, enfant de 13 ans, s’abandonne à des pulsions de plus en plus troubles et une montée de violence apparait dans son comportement. Il s’en rend compte et cherche une éventuelle sanction de la part de ses parents, afin de lui confirmer que son comportement est anormal. Mais ceux-ci sont indifférents quant à l’éducation de leur fils.

Nous retrouvons Marcello 17 ans plus tard, en 1937, n’ayant pour but que d’être Monsieur-tout-le-monde, soit en cette période, un italien moyen fasciste. Ses actes alors sont uniquement guidés par ce qu’il juge conforme à la société.

Après un prologue sur les chapeaux de roue, qui m’a tenue en haleine, j’ai complètement décroché par la suite et je me suis surprise à penser à bien d’autres choses pendant ma lecture, ce qui n’est pas bon signe.

Commenter  J’apprécie          21
Le Mépris

Mon 1er Moravia à plus de 50 ans !

Une analyse très fine de l'incommunabilité qui s'est installée dans un couple avec en arrière-fond une lutte pour savoir qui dominera l'autre, l'intellect ou l'instinct.

Une grande précision psychologique dans les mécanismes de rupture qui montent crescendo.

L'intrigue reste mince mais là n'est pas l'essentiel, loin de là.

Un perception charnelle également qui transparaît à travers le désir inassouvi maintenant du héros pour son épouse. Un idéal romantique à mi-chemin entre Goethe et Baudelaire.

J'ai vu le film, bien plus célèbre que le roman. Pas grand chose à voir car le film insistait plus sur le côté plastique et visuel



Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alberto Moravia Voir plus

Quiz Voir plus

Le Mépris

Pour quel film le producteur a-t-il besoin de l'aide du scénariste ?

Tristan et Ysoelt
L'Ôde Hissée
L'Odyssée
Antigone
Dom Juan

10 questions
21 lecteurs ont répondu
Thème : Le Mépris de Alberto MoraviaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}