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Critiques de Alexandre Soljenitsyne (392)
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Une journée d'Ivan Denissovitch

Un roman très sombre sur une journée ordinaire pour un prisonnier d'un goulag russe.

Nous sommes au début des années 50 et cela fait déjà huit ans que Choukhov purge sa peine. Pourquoi? Il est noté qu'il est un espion dans son dossier ... première ironie de la situation : il a été emprisonné par les Allemands et a réussi à s'enfuir d'où son accusation. Sans pouvoir se défendre, le voici dans un goulag où ce matin il ne fait que -27 degrés donc pas assez froid pour être dispensé de travail.

Il raconte un quotidien réglé au millimètre, fait de petites privations et vexations diverses. La violence n'est que suggérée et elle n'en est que plus oppressante.

Le rythme est très lent, comme la lenteur de la peine, du travail de maçon en plein froid, ou comme l'attente pour avoir un repas frugal.

Un récit certes censuré mais qui reste glaçant de vérité.
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L'archipel du Goulag, tome 3

• Partie V : Le bagne.



L'accent est mis sur l'évolution des conditions de vie des prisonniers. L'arbitraire et les violences restent de mise, mais l'état d'esprit des détenus a évolué. La durée des peines prononcées, et la propension de l'administration à les alourdir sans motifs ont éteint des espoirs de libération. Ceux qui n'ont plus grand-chose à perdre, hormis leur vie d'esclave, sont devenus des candidats à la révolte, individuelle ou collective.



Soljénytsine montre comment des personnes condamnées à tort pour des motifs politiques se sont de fait ensuite engagées politiquement, pour leur liberté et leur dignité, et donc contre un système hostile à ces droits humains :

« Dans les camps spéciaux, nous avons levé haut le drapeau des politiques, nous sommes devenus des politiques » (chapitre 4 de la cinquième partie).



L'auteur explique la manière dont il a écrit ses souvenirs (par bribes apprises par coeur) et l'importance de cet exercice intellectuel sur son moral. L'écriture fut pour lui un moyen d'évasion au sens figuré du terme, que d'autres ont aussi mis en oeuvre.



Certains tentèrent l'évasion physique, mais sortir du camp ou du lieu de travail forcé ne suffisait pas : il fallait ensuite survivre dans un environnement hostile (boire, se nourrir, résister au climat) et échapper à des poursuivants dotés de grands moyens matériels et humains.

Ceux qui parvinrent à fausser compagnie à leurs gardiens durent alors choisir entre :

- s'approcher des lieux où ils pourraient boire ou se nourrir, risquant ainsi d'être repérés, puis capturés, car ces lieux-là sont occupés par de potentiels délateurs ('pékins' craignant d'être condamnés pour complicité on non dénonciation, apeurés par l'image des détenus confectionnée par la propagande, remerciés en nature pour toute capture facilitée…),

- se cacher le plus longtemps possible pour éviter d'être repris, avec les difficultés d'approvisionnement que cela impliquait…



De fait l'évasion réussie était un exploit, et Soljénytsine nous raconte surtout des échecs.

Les chapitres 7 et 8 qu'il y consacre sont passionnants ; il y montre l'ingéniosité de certains détenus, ainsi que l'importance d'aléas pouvant compromettre leurs plans (où à l'inverse occasionner d'heureuses opportunités).

A l'intérieur même des camps, des oppositions ont pu s'organiser : des mouchards et des chefs de travaux choisis parmi les condamnés furent assassinés sans témoin prêt à parler, et il en fut parfois de même de prisonniers de droit commun, si appréciés des autorités pour réprimer les condamnés de l'article 58.

Privées de leurs yeux, de leurs oreilles, et parfois même d'un bras armé, les autorités de camps ont alors perdu une partie de leur pouvoir (d'autant plus que les menaces à des temps de peine supplémentaires ont perdu de leur efficacité).

Une double grève, de la faim et du travail, fut même organisée collectivement par des détenus du bagne ! Alors qu'habituellement le gréviste de la faim était abandonné à son sort, les autorités du camp s'inquiétèrent de leurs objectifs de production et de la façon dont elles-mêmes pourraient se justifier.



• Partie VI : Staline n'est plus.



La mort de Staline, le 5 mars 1953, marqua un tournant pour les prisonniers, même si les changements ne furent pas immédiats.

Lavrenti Béria, chef du NKVD de 1938 à 1945 (Народный комиссариат внутренних дел : Commissariat du Peuple aux affaires intérieures, la police intérieure notamment chargée des affaires politiques), ne fut exécuté qu'en décembre 1953, non pour ses crimes (massacre de Katyń, déportations d'une dizaines de peuples dont les Allemande de la Volga, les Tatars de Crimée, les Tchétchènes) mais simplement pour l'écarter de la succession de Staline (que Béria est suspecté d'avoir éliminé, non seulement parce qu'il fit déporter tous ceux qui avaient participé à l'autopsie de Staline, mais aussi parce qu'il aurait refusé une intervention médicale sur Staline alors inconscient dans des dernières heures).

En 1954, une révolte dans le camp de Kenguir - finalement réprimée dans le sang - dura une quarantaine de jours, la direction du camp s'étant alors demandé comment réagiraient les autorités en cas de répression brutale. Fait exceptionnel : prisonniers politiques et de droit commun surent alors s'unir…



Les réhabilitations de prisonniers politiques qui accompagnèrent la déstalinisation mise en oeuvre sous Nikta Krouchtchev furent nombreuses. Néanmoins, l'auteur estime que Krouchtchev n'a pas achevé la transformation qu'il avait initiée, en ne supprimant pas le Goulag comme outil de gestion des oppositions. La manière dont les réhabilitations furent prononcées est aussi dénoncée : chacun fut convoqué pour faire son mea culpa avant de pouvoir être libéré. C'était donc aux prisonniers eux-mêmes de demander pardon pour les fautes (souvent imaginaires) pour lesquelles ils avaient été condamnés (à tort), non aux autorités ! Ceux qui s'y refusaient étaient encore susceptibles de causer des troubles après leur libération et restaient donc captifs.



Le dernier Chapitre évoque la répression de la révolte de Novotcherkassk le 2 juin 1962, soit plus de 9 ans après la mort de Staline (qui, officiellement, fit une trentaine de morts).



• Postface :



Soljénytsine explique qu'il a écrit son ouvrage en captivité et en relégation, par bribes éparses qu'il ne put rassembler que très tardivement (par peur qu'elles ne fussent découvertes et par crainte de perdre l'ensemble). Ceci explique en partie le caractère décousu de cet ouvrage, avec des thématiques ou des périodes qui reviennent à plusieurs endroits différents.



Le mélange entre l'expérience personnelle de l'auteur, les expériences d'autres victimes dont il se fait le porte-parole, et un essai historico-politique, accroît son originalité. Même si certains passages méritent d'être survolés, ce récit est selon moi essentiel pour appréhender le Goulag et la véritable nature du régime soviétique, les deux étant étroitement liés (et même inséparables selon Soljénytsine).
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Une journée d'Ivan Denissovitch

Ce livre, je l'ai trouvé dans un vide grenier,  il y a très longtemps, je n'ai jamais rien lu de cet auteur (oh honte), alors pourquoi pas ?



Choukhov a une quarantaine d'années et il est dans un camp en Sibérie depuis 8 ans après avoir été accusé d'espionnage à la fin de deuxième guerre mondiale. Lui un espion allemand !.... bien sûr que non mais on ne cherche pas à vérifier, à l'écouter, non il est jugé et condamné à passer 10 ans dans ce camp où les températures descendent jusqu'à - 30 voir -40° avec des conditions de vie effroyables.



Et c'est justement une de ses journées d'hiver qui est relatée par Ivan Denissovitch Choukhov dans ce récit. Une journée comme toutes les autres, faite de quêtes de nourriture : un peu de paix, un peu de soupe (qui n'en a que le nom) chaude et pour cela il faut tenir compte de toutes les règles et procédures à respecter : les officielles, celles qu'imposent les pouvoirs mais aussi celles de gardiens, des "petits chefs" à différents niveaux, celles des autres prisonniers car eux-aussi veulent la même chose.



Tous les jours se ressemblent mais chaque jour est différent. Tout est remis en cause, les habitudes, les rites, les humeurs.



Et puis il y a l'absurdité des règles, les comptages chaque jour, la crainte qu'il manque quelqu'un lors de l'appel, les punitions, le cachot, la fatigue, la faim et le froid avec toujours en fond le régime totalitaire et ses aberrations.





Tout est vital, le moindre objet trouvé, échangé ou volé peut devenir autre chose d'utile, d'indispensable. Quand on ne possède plus rien, quand on est réduit à l'état de bête de somme, uniquement nécessaire pour réaliser des travaux dans le froid, le moindre détail compte. On ruse, on calcule, on observe, on devient philosophe sans grand espoir.



Lecture rendue un peu difficile par la traduction, je pense (édition très ancienne). La mise en forme un peu "bâclée" je trouve ou approximative a fait que j'ai eu par moment des doutes sur la pensée du narrateur, Chekhov . C'est une narration à la manière d'un homme du peuple, qui ne se fait guère d'illusions sur son sort et dont le principal objectif est de tenir : tenir une journée, une journée de plus.



Prendre conscience du prix de la liberté, de l'absurdité de certains régimes, des petits profits personnels mais aussi une entraide entre certains prisonniers qui partagent peu, rien mais qui partagent. Un récit toujours instructif comme bien d'autres pour ne pas oublier que de par le monde il a existé des camps où la vie a ou avait peu de prix.
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Une journée d'Ivan Denissovitch

Ce roman dresse le portrait d'une journée dans un camp de travail d'URSS, à travers les yeux d'Ivan Dennissovitch ou Choukhov, détenu matriculé M-854 de la 104ème brigade, emprisonné pour faits supposés de trahison.

Le récit est poignant de réalisme, et immerge son lecteur dans la peau et dans la tête du personnage.

On s'imagine, bravant les -20, -30 voire -40°C, vêtu d'une chapka, de simples veste et pantalon, et de bottes en feutre, prenant l'eau de la neige fondue prés des poêles. Le froid qui mord, le ventre qui crie, les doigts qui brûlent.

On s'imagine dans cet ersatz de vie, sans perspective, sans espoir, se répétant incessamment, où le crépuscule est le seul horizon.

Les subtils rapports de force, d'influence, d'autorité entre les détenus, les chef de brigade, les embusqués, les gardes, sont dépeints avec précision derrière la perspicacité de Choukhov. Ils montrent ces négociations permanentes avec la loi, qui fait le jeu du plus audacieux ou du plus malin, et permet à la vie de s'infiltrer dans ces murs que l'autoritarisme pathologique des tenants du pouvoir,dont l'inquiétant Lieutenant Volkovoï, chef du Quartier Disciplinaire est le représentant dans ce livre, ont tenté d'ériger afin de contenir la dissidence qu'ils redoutent.

Quel que soit le système et ses règles, l'iniquité de ses lois ou de leur application, la vie se fraye un chemin empli de douleur, à cause d'une idéologie de l'égalité déifiée accordant les pleins pouvoirs aux êtres les plus contradictoires qui l'appliquent avec la peur totale, celle des pires monarchies. Où l'on voie que les extrêmes ne s'opposent pas, mais se rejoignent.

Comme le disait Brassens "Mourir pour des idées, d'accord, mais de mort lente".



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L'Archipel du Goulag

Après avoir lu bon nombre de pourfendeurs du capitalisme débridé et de son avatar théorique, le libéralisme. Il me faut découvrir le modèle qui s'est voulu alternatif, le cimetière des espérances, le nouveau Vatican de tout un siècle. Un pèlerinage obligatoire je suppose, pour voir comment le rêve du paradis des ouvriers s'est transformé en enfer glacial sibérien. L'URSS, ce si beau pays, un succès industriel, politique, militaire... En France et dans le monde, bien des intellectuels ont chanté ses louanges. Des louanges un peu trop belles...



C'est un travail à la fois romanesque mais aussi journalistique que nous fournit Soljenitsyne, un travail méthodique, classifié en 7 parties, somme de 227 témoignages.. Tout commence par l'arrestation, tout un art que celui ci, puis le procès, moment fatidique, une industrie judiciaire bien rodé, n'espérait pas de la loi une quelconque aide, ensuite, le trajet, tout un monde ces liens entre les archipels, et enfin, la nation zek, l'archipel en lui même, le début du cauchemar.



Mais cet ouvrage est une fresque bien plus imposante, elle souhaite étudier dans sa globalité l'arbitraire du régime soviétique. Des débuts répressifs des victorieux de la guerre civile russe, puis, l'ère stalinienne, summum d'un l'univers concentrationnaire sans limite et qui se termine par l'ère réformiste (mais pas trop...) de Khrouchtchev. La fresque va même plus loin dans le temps, elle voyage même dans la Russie tsariste, elle retrace tout un univers judiciaire, politique et géographique...



Une fresque briseuse d'illusion.. Au régime des Soviets, vous n'êtes pas coupable de l'acte commis mais coupable de la probabilité que vous avez de la commettre. Magnifiques, magistrales que ces folles interprétations marxistes, il faut renforcer l'état pour qu'il dépérisse, les criminels de droit commun sont des victimes du capitalisme mais pour nous, ils sont "socialement proche", des alliés du monde ouvrier, il faut que chaque homme aime son mortel travail forcé et sa bien faible ration, il faut rééduquer culturellement... enfin plutôt éduquer durement, etc et etc..



Et comme toujours, il y a ceux qui triment à en crever et ceux qui profitent. Les gardiens des camps, les organes(MVD, Tchéka, NKVD...), l'intelligentsia des bien-pensants, la nouvelle aristocratie russe... Paresseux, despotique, arrogant, cupide, les détenus sont pour eux des esclaves personnels, femmes et peintres sont très prisés... Il y a aussi les petits préférés, les planqués, les informateurs, les socialement proches, les bien-pensants condamnés (au cas où je sois le prochain..). L'archipel est devenu une immense mosaïque, une féodalité de petits chefs et de cité esclavagiste.



Mais à quoi sert toute cette pieuvre, ce grand retour en arrière, cela sert bien évidemment le futur, la société sans classe, une industrialisation à marche forcée pour rattraper l'Occident. La France s'est industrialisée en 20 ans, eh bah nous, ça sera en 10... Des plans quinquennaux inapplicable, une russification totale, nation agraire, c'était avant, maintenant, c'est société INDUSTRIELLE. Un bond dans l'avenir avec les moyens du passé... succès garanti:



Le prix, des millions de morts dans l'hiver glacial, souvent innocent, aucune entraide, aucun sentiment positif dans ces camps, une faim constante, un climat de peur et de méfiance total. Pour survivre, il faut collaborer, trahir, ruser... Sinon, c'est la mort par le travail qui vous attend. Puis la libération, la plupart préfèrent oublier, c'est du passé tout ca, une autre époque... Mais Soljenitsyne n'a, lui, rien oublié de cet univers concentrationnaire.



Il y a quand même certaines choses qui m'ont dérangé, la réhabilitation du régime tsariste, aucune mention des tendances criminelles, idem pour Vlassov et la collaboration, aucune mention des juifs, tziganes livrés par eux... Enfin, il ne fait pas une bonne presse à Khrouchtchev, il décrit la période poststalinienne comme étant pire ou du pareil au même, ce qui est factuellement faux. Les chiffres sont aussi problématiques...



Mais j'abrège et termine au vu de la longueur, c'est une épopée concentrationnaire au cœur des rouages du système stalinien qui vous tiendra bien au froid, pendant un certain temps, avec vos amis communistes. Jamais ennuyante mais palpitante, elle ne l'est que peu. C'est une description d'une horreur qui n'aurait pas dû exister. Soljenitsyne n'a pas pu s'empêcher de l'écrire, si vous le commencer, il y a de forte probabilité que vous ne pourrez pas vous empêcher de le terminer, car la vérité ne peut pas être lu qu'à moitié.
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Une journée d'Ivan Denissovitch

Le goulag, réalité de millions de gens qui inspira à certaines de ses victimes des récits poignants révélant leur tragédie au monde.



Parmi ces noms, celui de Soljenitsine revient souvent, notamment avec ce récit qui comme son nom l'indique relate une journée de la vie d'un détenu, un zek, Ivan Denissovitch.



Ce court roman nous relate du lever au coucher ce qui fait la réalité d'un détenu d'un camp spécial.



Le froid sibérien qui transperce, le repas insignifiant censé vous aider à tenir pour une journée harassante.



La camaraderie au sein d'une brigade, pas celle qui se noue par affinités mais, celle de la nécessité. Celui qui lambine, tire au flanc, pénalisera l'ensemble de sa brigade. Autant dire que chaque détenu fait en sorte de ne pas laisser passer les erreurs des autres.



Ce qui est terrible, c'est l'accoutumance. Cette habitude de l'horreur où finalement chaque petite éclaircie du quotidien est un vrai bonheur : 200 grammes de pain, une rondelle de saucisson en plus. L'humain semble s'habituer à tout, à renoncer à ce qui auparavant pouvait lui apparaître comme essentiel.



La liberté, même, semble devenir une chimère que l'on ne saurait dompter après des années d'obéissance aveugle.



Ce roman ne comprend pas de dénonciation politique en tant que telle mais le récit presque anecdotique de la journée ordinaire d'un détenu est, à lui seul, un manifeste.



Un roman indispensable qui cependant et ce sera là mon seul bémol, m'a moins touché que les récits de la Kolyma que j'ai pu lire de Varlamov.
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Une journée d'Ivan Denissovitch

Soljenitsyne, c'est avant tout une langue vernaculaire portée au pinacle : que d'expressions fleuries, de métaphores étonnantes, d'emprunts aux différents dialectes parlés au sein des goulags où se croisent des prisonniers issus de toute l'URSS !

Cette journée que Choukov qualifie de très bonne nous semble durer bien longtemps et l'on n'a aucune peine à se figurer le froid, la nuit, le vent qui glace le visage et les extrémités, la crainte des surveillants, l'attente de la soupe, l'angoisse de se faire voler la demi-miche de pain que l'on a réussi à mettre de côté, etc.

L'auteur décrit aussi bien la solidarité qui peut se créer au sein d'une brigade que l'inévitable individualisme inhérent à de telles conditions de (sur)vie, dans un livre qui porte en lui l'exceptionnel rôle historique qu'il a joué : montrer au monde, et particulièrement aux intellectuels communistes de l'Ouest, les horreurs cachées du stalinisme.
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Une journée d'Ivan Denissovitch

Quoi de mieux que de décrire une journée d'un détenu pour dénoncer et révéler l'existence du goulag ?

C'est ce qu'a choisi de faire Alexandre Soljenitsyne.



Il s'attarde sur Ivan Dessinovitch et nous explique le contexte de sa présence au goulag.

Il est accusé d'espionnage alors qu'en fait, il avait été capturé par les Allemands avant de s'enfuir.

Une journée ordinaire dans un goulag, c'est survivre au froid, au manque de nourriture et au travail forcé.

La particularité des prisonniers, c'est qu'ils n'ont aucune perspective de sortie.

S'ils sont condamnés à une peine définie initialement, celle-ci n'est en fait jamais respectée et sans cesse repoussée.

Un prisonnier est donc condamné à rester à perpétuité dans ces goulags.

Mais alors, à quoi bon vivre dans ces conditions ?

C'est ce qui m'a touchée dans la description du personnage d'Ivan Dessinovitch : sa détermination et sa volonté d'améliorer, autant que faire se peut en utilisant le système D, son quotidien.



Un témoignage hors du commun pour l'époque puisqu'il a permis de dévoiler l'existence des goulags en URSS. Un livre si dérangeant, qu'il a été interdit de publication à sa sortie dans les années 1950 avant d'être autorisé en 1962.
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Une journée d'Ivan Denissovitch

Un chef d'oeuvre.

Une journée d'Ivan Denissovitch, c'est un roman qui raconte sur 200 pages la journée d'un mec au goulag. Va trouver de l'action... et bien c'est grandiose. Ça t'embarque. De son lever à son coucher, Ivan parle, marche, mange, espère. Et on est avec lui.

Ce roman est le meilleur des pied-de-nez aux coachs littéraires qui te serinent qu'il " faut absolument écrire une histoire sans temps mort pour séduire les lecteurs ".

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Le Déclin du courage

Intéressant ce regard sans concession du grand écrivain russe Soljenitsyne sur notre civilisation occidentale. Pas d'angélisme dans son analyse de notre société matérialiste orientée vers la recherche de la facilité, de la tranquillité… Un discours prononcé en 1978, qui reste très actuel, et ne manque pas de faire penser aux idées exposées par Aldous Huxley dans "le meilleur des mondes".

Et le questionnement demeure : "Les activités humaines et sociales peuvent-elles légitimement être réglées par la seule expansion matérielle ?"
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Une journée d'Ivan Denissovitch

Alexandre Soljenitsyne a été prisonnier dans un camp du Goulag, camp de travail pénitentiaire russe, pendant 8 ans. Cette expérience peu réjouissante, il en témoigne dans ce roman.



On y suit toute une journée dans le camp à travers les yeux du personnage d'Ivan Denissovitch. Les petites joies, les souffrances, ce qui compte alors dans la vie d'un prisonnier, etc, toutes les conditions de vie y sont décrites avec un langage spontané et un regard lucide.



C'est assez redondant mais l'intérêt est là. On y découvre les combines de survie, des réflexions sur l'humain, une culture également. Quelques passages m'ont plus marqué que d'autres.



C'est une lecture qui dénonce un régime, des conditions de détention, mais qui permet également de relativiser sur ce qui compte dans la vie.
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Oeuvres complètes, tome 2 : Le Pavillon des c..

Une journée d'Ivan Denissovitch.

Alexandre Soljenitsyne (1918-2108)



L'hiver russe de 1950-1951 ne fut pas des moins froids, il fut même redoutable !



C'est son premier récit conçu en roman qui va le jeter d'emblée dans la catégorie des grands témoins de son époque qui va éclater comme une bombe d'audace aux yeux du monde entier. L'à peine croyable par un éclairage intrusif de la plus grande acuité dans les camps, c'est lui qui va se charger d'en consigner les bonnes feuilles. Oui, c'est un pavé dans la mare dans ce marigot soviétique nauséabond. Et quand on est russe, on sait très bien que si l'on veut se faire un nom et se faire entendre sur la question qui est d'une absolue impériosité, il faut non seulement une volonté décuplée mais un courage à toute épreuve, car ce n'est pas de la tarte. Il a pour lui de savoir écrire, un savoir écrire plutôt empirique comme l'occasion fait le larron, et la nature l'a doté d'un solide talent de greffier, il en aura besoin pour tenir les comptes historiques d'une époque ultra-controversée que le système totalitaire en place fera tout pour vous en dissuader. Soljenitsyne est un orfèvre pour faire l'inventaire d'une boutique fût-elle horrible de lâcheté. Bonjour l'ambiance, quand il y a la visite d'un pontif de l'étranger dans le genre curieux de voir les avancées de la collectivisation de l'appareil d'Etat, on le fait entrer par une autre porte où il ne verra que du feu, les apparats du régime, un Goum bien garni .. on s'arrangera pour acheter son silence en cas d'indiscrétion avérée. En sortant de là, on ne subodore pas, on fait sa grande muette. On ne va pas se mettre à dos le grand frère des frimas qui vous pousse chez vous de ses multiples tentacules au prosélitisme. Non, non, je ne pense à personne en particulier en disant cela ! Soljenitsyne ne mange pas de ce pain là, c'est avec tout le courage que j'indique plus haut qu'il va au contraire accepter de se mettre en danger pour révéler la vérité au monde entier



L'édition que j'ai sous le nez est une réédition française parue chez Fayard dans la collection Oeuvres libres en juillet 2023.



Pensez donc 20 millions de victimes du stalinisme de qui lui le premier a établi à une bonne moitié sans rien minimiser, mais en son état de connaissance, il m'étonnerait qu'il eût pu faire mieux.



Bon alors : que pasa ? pour que je me décide à me faire une piqure de rappel. Bon déjà si je peux en décider un seul à faire comme moi, le lire, petit ruisseau fait grande rivière, je n'aurai pas perdu mon temps !



Ben il se passe en outre que la Russie est en guerre aujourd'hui contre un ennemi dont on n'aurait pas imaginer que la calomnie s'installe au quotidien contre les russes qu'on accuse de tous les maux. Chacun ferait pas mal d'avoir à l'esprit quel grand pays c'est, et par où il est passé. La propagande anti-russe qui se déverse ici en France comme un tas de fumier appelle qu'on ait un égard juste si on ne veut pas sombrer dans l'indignité.



Depuis ma première lecture de la Journée d'Ivan, un jour on m'invita à visiter le monastère Donskoï situé dans le deuxième cercle fondateur de Moscou flanqué de deux églises magnifiques construites à deux siècles d'intervalles sans savoir qu'il y avait là dans l'enceinte un cimetière dédié aux célébrités. Ma curiosité me poussa jusqu'à la tombe de Soljenitsyne : elle était d'une imposante sobriété et remplie de fleurs, à l'ombre des arbres, pas du genre tombe abandonnée .. .A noter que c'est Gorbatchev qui réhabilita l'écrivain lauréat du Nobel de littérature 1970..



Alex Solje avait déjà inventé le "ressenti", en parlant du froid dans un camp quand il écrivait que " les zeks avaient tous la tête dans les épaules et recroquevillés dans leurs cabans, gelés, moins de froid qu'à l'idée de toute la journée qu'ils allaient passer au froid"..



Et peut-être mourir pour les plus faibles !..
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Une journée d'Ivan Denissovitch

Vous vous souvenez des « Souvenirs de la maison des morts » de Dostoïevski (1862) ? Eh bien un siècle plus tard, voici son équivalent, la preuve que les droits de l’homme évoluent… à pas d’escargot.

Même déni de la dignité humaine, même aveuglement d’une puissance coercitive et implacable, mêmes tentatives désespérées de garder un peu humanité dans un monde déshumanisé… A quoi sert l’Histoire si l’on est pas capable d’en tirer des leçons ?

L’auteur (1918-2008) avait été arrêté en 1945 pour avoir échangé avec un ami des lettres dans lesquelles il se permettait (honte à lui) de critiquer le père des peuples, Joseph Djougachvili, plus connu sous son nom de scène, Staline. Huit ans de « travail », puis une relégation « à perpétuité » au Kazakhstan, il ne doit qu’à Khroutchev et au processus de « déstalinisation », de pouvoir exercer à nouveau son métier (prof de maths). Il en profite pour écrire ses premiers ouvrages (Une journée d’Ivan Denissovitch, La maison de Matriona) ; mais en 1964, à la déposition de Khroutchev, le régime se durcit, il est obligé de faire paraître ses ouvrages à l’étranger (Le Pavillon des cancéreux, le Premier cercle) ; il reçoit le pris Nobel en 1970, et bien entendu, ne peut aller le chercher. Il entreprend la rédaction de son grand œuvre « L’archipel du Goulag » toujours édité à l’étranger (1973). Finalement arrêté et expulsé en 1974, il s’exile en Suisse puis aux Etats-Unis. Il profite de la Glasnost de Gorbatchev pour revenir en Russie où il termine ses jours en 2008.

Ce petit rappel biographique est nécessaire pour comprendre à quel point l’œuvre de Soljénitsyne s’est nourrie de sa vie : le souvenir de sa vie de détenu alimente une œuvre puissante, témoignage impitoyable d’une époque qui ne l’est pas moins, et qui a ouvert les yeux (avec d’autres, bien sûr) sur une des pages les plus sombres de notre histoire.

Nous sommes en 1951, dans un camp au nord du Kazakhstan. Ivan Denissovitch Choukhov, matricule CH-854, a été condamné pour « espionnage » et « trahison de la patrie » à dix ans de Goulag (Glavnoié OUpravlenie LAGuerei, Direction générale des camps). Le récit raconte une journée de sa vie de détenu. Entre les corvées, la faim, le froid, la survie, les violences, la promiscuité, les compromissions, la journée se passe, comme celle d’avant et comme celle d’après « Une journée de passée. Sans seulement un nuage. Presque du bonheur » Car ici, tout est relatif : une illusion de bonheur est déjà du bonheur. A condition que le mot bonheur ait encore un sens.

Dans ce court roman, (les noms sont fictifs mais tout le reste est vrai), Soljénitsyne dresse un tableau réaliste, au jour le jour (c’est le cas de le dire) de la vie de ces millions de déportés : vue par l’un d’eux. Point de vue forcément subjectif, et encore il ne dit pas tout, on devine plus qu’on ne les voit les violences exercées par les gardiens, ou par les codétenus (car le mal n’a pas de camp), les affres de la faim (l’un des problèmes majeurs) et celles du froid, sans compter la dureté du travail physique, ni les brimades des gardiens. Curieusement, l’œuvre de Soljénitsyne n’est pas un pamphlet : c’est juste un compte rendu, subjectif quant au ressenti, mais objectif dans son résultat : l’auteur s’attache à démontrer, à travers l’horreur et la cruauté du système, comment un être vivant et conscient peut en arriver à « accepter » l’inacceptable, de par sa propre nature (l’être humain réduit à ces conditions est autant accessible à la bassesse qu’à la hauteur d’âme), et de par la perversité du système qui consiste à dresser les détenus les uns contre les autres… Finalement, on ne vit pas, ici, on survit. Mais toute survie est une victoire.

Les livres de Soljénitsyne n’ont pas d’autre leitmoiv : la vie, la liberté, n’ont de sens que si on les rend pérenne : c’est le sens du témoignage. C’est aussi le sens dans lequel il faut comprendre l’Histoire : parce qu’ainsi on peut la juger et (peut-être) en tirer des leçons.

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Une journée d'Ivan Denissovitch

Une journée dans un camp de prisonniers, les zeks, en URSS.

Alexandre Soljenitsyne, il a lui-même était prisonnier, y raconte le quotidien de ces nombreux hommes emprisonnés, à vie pour la plupart sans espoir d’en sortir.

Comment essayer de survivre en rusant, négociant avec chacun pour un bout de pain, un peu de tabac. Comment résister, par des froids extrêmes, en travaillant dehors.

J’ai longtemps repoussé la lecture de ce livre, il est dans la bibliothèque de ma mère depuis de nombreuses années, pensant que la lecture serait difficile. Il n’en est rien, lecture facile et même légère malgré le sujet. On est bien content, comme le héros, que la journée se soit bien passée et qu’il soit encore en vie et … heureux.

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Une journée d'Ivan Denissovitch

Une journée qui semble longue, très longue.

Et pourtant, dès les premières lignes, nous sommes happés par la réalité de la vie du camp…De 5h du matin à 22h, le tourbillon du quotidien d'Ivan Denissovitch, alias Choukhov, nous est raconté dans une langue tout à fait unique. Un quotidien fait de misère, de froid, de portions alimentaires pesées, de travail harassant, de vexations, de luttes pour vivre tout simplement…mais aussi, Dieu merci, de solidarité et de générosité parfois. Le tout baigné dans un humour qui rend cette vie un tout petit plus supportable.

Un témoignage poignant.
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Une journée d'Ivan Denissovitch

Qui se souvient, de nos jours, de Sakharov, Gainsbourg et d’autres dissidents essayant de faire entendre leur voix, transmettant leur expérience relative au gigantesque système concentrationnaire que fut le Goulag.

Ne jamais oublier les paroles de Maxime GORKI, celui qui faisait la pluie et le beau temps dans les milieux artistiques et littéraires du temps de Staline et vantait les mérites du travail forcé. Propos qui furent repris par les grands médias communistes du monde entier (Certaines des rues de banlieues communistes de nos agglomérations ont gardé le nom de cet illustre esclavagiste).

Qui parmi les intellectuels anti-capitalistes (Le mot communiste est trop blessant), même pas de simples fœtus à l’époque, se souviennent des militants solidaristes distribuant des tracts sur la Place Rouge avant de se faire alpaguer par les flics en chapka, expulsés manu militari pour avoir diffusé des informations au sujet de ces dissidents.

« Chez nous, nous n’avons pas le droit de dire les choses sous peine de sanctions parce que cela froisse les oreilles de nos dirigeants, mais en Occident, vos paroles s’envolent sans qu’elles retiennent l’attention » Autrement dit, comme le disait Coluche, la dictature, c'est « ferme ta gueule » et la démocratie, c'est « cause toujours ».

Ce qui aujourd’hui est une vérité historique, dans les années soixante-dix, se révélait être apocryphe pour l'ensemble des médias français, trop enclins à maintenir un discours dominant et bien-pensant ; cinquante ans plus tard, les choses ont peu évolué.

J’ai bien apprécié cette parabole dans laquelle le détenu s’adapte à sa situation. Il juge le monde comme une prison, il n’y a plus sa place. Après tout, dans l’univers concentrationnaire, les horloges sont parfaitement réglées et il n’y a pas trop à se poser de questions. Il suffit de s’imprégner des règles.

On retrouve ce genre d’image dans « Les chemins de la liberté » où au moment de traverser la frontière entre l’union soviétique et le Népal, l’un des évadés, après avoir parcouru plus de 3000 km, se résigne et fait marche arrière. C’est un « droit commun » appartenant à un gang. Il a la tête de Lénine tatouée sur le thorax. Il préfère rebrousser chemin parce que sans le communisme, il se sentirait perdu.
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Une journée d'Ivan Denissovitch

Ce genre de lecture est un indispensable pour celles et ceux qui veulent approfondir leur connaissance des méfaits commis par le régime communiste en URSS



Le récit traite, d'une manière simple et concise, une journée d'un zek, c'est-à-dire d'un prisonnier des camps staliniens, nommés aussi goulag. J'ai trouvé admirable cette histoire racontée par Alexandre Soljenitsyne ; il tente de nous montrer un quotidien terrible qui est devenu pour lui une banalité. Les conditions de travail, de logement, de vie en soit, tout est fait pour enlever l'humanité des hommes qui y travaillent (les femmes ont aussi représenté une population importante, mais elles ne sont pas présentes dans ce camp-là). La langue est simple, crue parfois, mais nous permet d'être témoin d'une époque et d'un régime passé qu'il est difficile de comprendre, si la compréhension reste réellement possible. On parle souvent des camps nazi (Konzentrationslager), mais il ne faut pas oublier que d'autres régimes ont tenté, pour d'autres motivations, de détruire une frange de leur propre population. Malheureusement, les leçons ne semblent toujours pas tirées au niveau international, avec des preuves s'accumulant d'un possible "génocide" à l'encontre des Ouïghours par le régime communiste chinois



Ainsi, c'est une lecture de choix pour avoir la vision d'une personne qui a vécu tout ceci. Néanmoins, il est nécessaire d'avoir d'autres sources pour vraiment comprendre l'horreur de ces camps (Arte en a fait un très bon documentaire et l'art en général a abondé cette thématique)
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Une journée d'Ivan Denissovitch

Soljenitsyne sait immanquablement animer les endroits les plus mornes, ici le cœur du Goulag des années 50 où nombre d'hommes furent condamnés au travaux forcés dans un froid innommable que l'auteur parvient à décrire, à faire ressentir... L'atmosphère est plantée et il fait froid, si froid, un froid glacial qui vous gèle les os, il fait faim aussi dans ces camps hostiles où l'on n'avale que de la soupe claire et du pain dur, les poêles y sont minuscules, le bois rationné et les uniformes dont sont vêtus les brigadiers sont humides, loqueteux et conditionnés eux aussi : "Question chaussures, Choukhov avait vu de tout en huit ans de camps, y compris des hivers sans valienki et même sans souliers : juste des savates de tille ou ces brodequins en caoutchouc (...). En octobre ils avaient touché des brodequins magnifiques, des brodequins durs comme fer au bout, avec la place pour deux épaisseurs de portianki (chaussettes russes) bien chaudes. Pendant une semaine il s'était promené là-dedans, fier comme à la noce, en faisant claquer ses talons tout neufs. Et lorsqu'en décembre des valienki, en plus, étaient arrivés, il avait trouvé la vie belle. C'est alors qu'à la comptabilité, un malpropre avait glissé dans l'oreille de l'administration que, on distribuait des valienki, il fallait reprendre les brodequins, (...). De sorte que Choukhov avait dû choisir : se geler les pieds tout l'hiver en brodequins, ou se les mouiller en valienki au dégel."

Voici un récit net, direct, on y partage un moment d'Histoire sans ennui puisque écrit avec une plume si sensible qu'elle précise l'émotion du lecteur, son aventure sensorielle...

Ce style si puissant parvient à capter le lecteur et le rend complice de ce Choukhov, Ivan Denissovitch de qui il devient l'ami, le confident, l'allié de misère !

Remarquable roman que je vous invite expressément à découvrir par devoir de mémoire, pour ré-insuffler de la dignité à ces hommes bafoués !
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L'Archipel du Goulag, tome 1

Cet ouvrage est a la fois un recit de vies de prisonniers,un recit politique quant a l'etablissement et l'organisation des prisons et goulags en Russie

En lisant,j'avais l'impression que l'auteur nous racontait les tortures,les conditions de vie,les souffrances physiques et psychologiques avec un tel detachement et un cynisme bien tranche.J'ai eu l'impression qu'il avait reussi a se detacher de cette douloureuse vie,a avoir pris assez de recul pour pouvoir raconter et critiquer le gouvernement stalinien

Ce livre est aussi un rappel aux souvenirs de tous ces etres emprisonnes,executes pour.....rien ou des pensees divergentes

Il me faudra un certain temps avant de lire le second tome car il me faut penser a autre chose que toutes ces douleurs racontees,enumerees

A lire pour savoir que ca existe

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Le pavillon des cancéreux

Un livre que j'ai lu il y a des années, mais que je tenais absolument à mettre dans ma liste, en souvenir de la forte impression qu'il avait produite sur mon esprit, à l'époque.
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