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Critiques de Alice Ferney (1078)
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Les autres

Les jeux de société, révélateurs de personnalité, c'était un programme alléchant, et c'est vrai que la façon de jouer révèle beaucoup d'un être humain. Il n'y a qu'à voir , par exemple, celui qui ne dépense aucun argent au Monopoly pour acheter des immeubles et celui qui au contraire prend des risques... Et je ne parle même pas des tricheurs et des mauvais perdants...



J'étais donc enthousiaste , au début de ma lecture. La première partie était assez intéressante:" Choses pensées" . Dans le huis clos d'une maison familiale, à l'occasion des vingt ans du fils , Théo, sont réunis des amis et des membres de la famille. C'est le frère aîné de Théo, le provocateur Niels, qui lance ce jeu-défi. On entend donc d'abord ce que chacun tourne dans sa tête .



La partie centrale est plus réjouissante "Choses dites" car on assiste vraiment en direct , à travers la conversation, et les cartes piochées, aux réactions, aux règlements de compte, aux révélations Mais j'ai commencé à me lasser de ces coups verbaux, de ces paroles cyniques ou répétitives. D'accord, les autres, pour reprendre le titre, ne nous connaissent pas vraiment , et la réciproque est vraie. Mais pourquoi le seriner sur tous les tons?



Même si l'auteure écrit bien, je me suis agacée, et encore plus dans la dernière partie, qui reprend le même déroulement de la soirée en adoptant un point de vue omniscient censé en révéler un peu plus sur chacun des joueurs. Là, je me suis carrément ennuyée.



L'idée était originale et pleine de promesses, mais je suis très mitigée quant au traitement qu' Alice Ferney en a fait. Dommage! Mais cet avis n'engage que moi, et j'ai toujours un souvenir ému d'un autre de ses livres" Grâce et dénuement"...
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L'élégance des veuves

L'élégance des veuves, un roman de femmes, grave et magnifique, qui plait aussi aux hommes : mon mari l'a lu, il y a environ 5 ans de cela (il avait à peu près 43 ans) et il a beaucoup aimé ! Donc, pas uniquement un roman pour les femmes, mais certainement un roman sur les femmes, les femmes qui étaient nos grand-mères ou arrière grand-mères... et l'écriture limpide d'Alice Ferney qui nous fait revivre leur abnégation, leurs difficultés, leurs chagrins...
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Deux innocents

Dans ses multiples romans, A.Ferney a l’habitude de décrire la psychologie de ses personnages avec minutie, souvent il faut prendre le temps de déguster la lecture.

Dans ce roman magnifique, la dramaturgie prend le pas sur une lecture apaisée, les 300p passent très vite et souvent avec le coeur battant.

Une jeune femme enseignante qui réfléchit plus avec son coeur qu’elle ne respecte les normes édictées quant à l’accompagnement des enfants ayant un chromosome surnuméraire 

qui les rend moins aptes à l’apprentissage de la scolarité mais qui les dote d’une extrême sensibilité, se donne à fond telle une magicienne pour éveiller ces enfants ; il n’y a aucune pitié chez elle mais de la joie à les aimer et à se faire aimer.

Mais le mot « aimer » dans le métier d’enseignant peut prendre une toute autre acceptation par de vilaines âmes et peut vous emmener tout droit vers un tribunal ; c’est ce qui arrive à Claire qui va devoir se battre et se débattre après un drame affreux contre une mère douloureuse et une directrice d’établissement égoïste et impénétrable.

On ne peut que frémir quant à un certain fanatisme judiciaire, à la médiocrité des institutions promptes à dénoncer pour se disculper.

A.Ferney écrit avec subtilité, et la fin est digne d’une grande romancière. Difficile de passer à autre chose.
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Deux innocents

Je n’avais pas lu Alice Ferney depuis son remarquable « Grâce et dénuement ». Dans son dernier roman, l’autrice pousse la psychologie des personnages à leur paroxysme, comme s’il fallait tout expliquer et remettre au goût du jour cette littérature du XIXème siècle qu’elle affectionne, au point d’en devenir ennuyeuse. Car le mystère s’efface devant la grande explication de texte.

Alice Ferney a renoncé à surprendre, ne pouvant s’empêcher, dans le premier tiers du livre, de nous alerter : attention, il va se passer quelque chose de grave.

Le sujet du roman n’arrange rien : les déboires d’une pédagogue empathique, Claire Bodin. Répéter. Répéter encore. D’autant que les élèves sont attardés : avec délicatesse, elle ne les catégorise pas pour éviter de les stigmatiser.

Parfois didactique, « Deux innocents » critique efficacement le système éducatif français prompt à sanctionner, la tyrannie de la mémoire numérique, les institutions spécialisées que l’on croit épargnées par la malveillance et notre société, malade de son hyper-sexualisation et de sa juridicisation, qui a renoncé à la nuance, au bon sens et à la présomption d’innocence.

Si l’analyse méticuleuse des sentiments est plus digeste dans les deux derniers tiers du roman, si le récit de l’injuste mise au ban de l’enseignante est poignant, je suis restée sur une impression générale de lourdeur. D’autres détails m’ont gênée : l’usage abusif des parenthèses et des tirets en début de roman (nécessaire ?), le cancer de Claire (indispensable à cette histoire ?) et le maladroit patronyme de la « méchante » directrice (Joyeux… comme les cafés ?).

En revanche, j’ai trouvé splendide la fin du roman qui, paradoxalement, fait appel à l’imagination du lecteur.

Bilan : 🌹

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Les Bourgeois

Né en 1895, Henri a vécu la séparation de l’État et de l’Église. En bon catholique, Henri obéissait au pape, quoi qu’il lui en coûtât.

Quant à Mathilde, elle n’eut d’autres choix que d’être heureuse, comme épouse et mère. Elle a mis au monde dix enfants, en a élevé huit. Qui lui a demandé ce qu’elle pensait ?

La vie de cette tribu tout au long du siècle. J’ai aimé comprendre leur point de vue, souvent issu d’un monde fermé. Dans les institutions catholiques, il n’y a pas eu de sièges vides le lendemain de la rafle du Vél d’Hiv. Comment alors réaliser que des familles entières disparaissaient ? Uniquement parce qu’elles étaient juives. Choquant bien sûr, mais sans doute proche de la réalité.

Il est assez rare qu’un auteur s’efforce de reconstituer les points de vue des personnages d’une époque plutôt que de leur donner un point de vue contemporain. Moins révoltant, mais invraisemblable.

Comprendre leur point de vue n’est pas les excuser bien entendu. Peut-être, pourrions-nous réfléchir au monde que nous traversons. Sans doute, dans le futur, nos arrières petits enfants seront choqués de voir ce que nous avons ignoré et qui, selon, leur point de vue, crève les yeux.


Lien : https://dequoilire.com/les-b..
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Grâce et dénuement

C'est un grand message de tolérance.



Bien sûr, les hommes de ce campement de gitans vont se quereller sous vos yeux, commettre des larcins, crier et battre leurs femmes, car ils n'ont pas de mots, pour s'exprimer, seulement de la violence, en eux.



Les enfants traînent dans la boue, ne mangent pas à leur faim et ne savent comment s'occuper... jusqu'à l'arrivée d'Esther, une bibliothécaire qui veut lire pour ces petits démunis, pour l'amour des livres.



Les yeux des gamins vont s'illuminer, au fil des mots, des pages et des histoires. Alors, ils vont comprendre qu'il existe d'autres mondes que le leur et qu'il y a d'autres rêves, à leur portée. Et apprendre, aussi, le respect de soi et des autres, afin de préférer les mots et l'échange à la violence et aux coups....



" Ils (les enfants) deviennent sensibles, comme elle, à la beauté enfermée dans les pages"
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Grâce et dénuement





C'est bien ce que tu lis ?

Heu, moyen, ça parle d'une bibliothécaire qui vient lire des livres aux enfants d'une famille de Gitans.

Ben, ça devrait te plaire !

Mouais... Mais je ne trouve pas agréable d'être dans le froid, sur un terrain plein de déchets, de bouts de verres avec un feu qui pue.

Tu rigoles, t'es dans ton lit !

Non je suis dans le livre, je suis la bibliothécaire, je suis la vieille Angelina, je vis ce qu'ils vivent. Mais je n'arrive pas vraiment à m'identifier. Ces gens fatalistes, qui ne se battent pas, restent dans leur crasse, ne cherchent pas à améliorer le sort de leurs enfants m'agacent.

Ah oui, je comprends. Mais c'est bien écrit ?

Ah oui, tout à fait.

Alors tu vas le finir ?

Oui d'autant qu'il est court, ce roman.



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Grâce et dénuement

Très beau roman sur la différence, la grande pauvreté et le pouvoir de la lecture.

Le contexte est un campement de gitans, le personnage principal une liseuse bénévole les visitant régulièrement.

En effet, comme il est dit dans ce magnifique texte "la vie a besoin de livres, car la vie ne suffit pas."

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Grâce et dénuement

A la tête de cette famille gitane, Angéline, la grand-mère veille sur sa tribu composée de ses 4 fils, 3 belles-filles et nombreux petits-enfants. Ils vivent illégalement sur un terrain où ils ont installé leurs caravanes. Esther, une bibliothécaire, vient faire la lecture aux enfants tous les mercredis et contre toute attente, ils apprécient grandement ce moment, eux qui n'ont jamais pu aller à l'école. Esther se prend d'affection pour eux et arrive à faire scolariser une enfant de la famille. La vie est rythmée par la pauvreté, la saleté, la violence, les larcins pour subvenir aux besoins, la maladie mais aussi la chaleur et la solidarité qui règne entre tous les membres. Qu'adviendra t'il à la famille si un ou plusieurs membres la quittent ?

J'avais vu ce livre dans le rayon librairie d'un grand magasin et la quatrième de couverture m'avait donné envie de le découvrir. Je l'ai emprunté à la médiathèque de ma ville mais édité par Actes Sud dans un format haut et étroit, je trouve personnellement ce format pas très flatteur. Néanmoins ce texte est remarquable par sa qualité, l'auteur a su rendre la dure vie des Gitans avec respect et authenticité. Elle a reproduit le langage de cette famille au plus près, avec simplicité. Le texte n'exclut pas parfois la violence et les détails crus. J'ai particulièrement apprécié le personnage d'Angéline qui est touchant par ce qu'on devine chez elle, et celui d'Esther, synonyme de bonté et d'humanité car elle n'hésite jamais à rendre visite à cette famille de Gitans, aussi différents d'elle soient-ils. Ce livre est un beau message de tolérance, il nous invite à ouvrir notre coeur aux plus pauvres et aux rejetés de la société.
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Le ventre de la fée

J’ai passé une douce mâtinée au côté de Gabriel.

Ce fut tendre, délicat, un mets parfait et goûteux…



J’ai découvert ce roman grâce à @le_bison ou je mettais permis de commenter « que je dévorais ce livre ». Ce dernier m’avait indiqué « Tiens une ogresse… »

Oh, si j’avais su… Je me serais abstenu… Je ne dirais plus le mot « dévoré » pour un livre sans savoir ce qu’il contient.

Je n’imaginais pas tant de dévotion à la chair humaine…



Merci Gabriel, merci le_bison, je ne suis pas près d’oublier les fées et leur progéniture (surtout ses derniers).



Extrait :

Sentir, voir, percevoir la palpitation de la vie qui cesse : merveilleux privilège de tenir un mourant dans ses bras. Vertige de donner la mort, de garder le cadavre avec soi et de le surveiller.





Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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L'élégance des veuves

Il n'y a pas à dire, Alice Ferney sait parler aux femmes. Aux mères plutôt devrais-je dire car pour elle, les deux sont intimement liées.



Les femmes du XXème siècle sont donc au coeur de ce court récit. Bien qu'elles ne soient pas maîtresses de leur destin, bien que ce soit les hommes qui dirigent officiellement la maison (souvent d'une main de fer), ce sont elles qui portent la famille, avec leur tendresse, leur dévouement, leur courage et leur force.



Son écriture simple, poétique, émouvante, suit ici la vie de trois générations de femmes : une vie dure, douloureuse dans les deuils, mais remplie de moments de grâce (l'amour des enfants d'abord, la vie de couple ensuite qui, bien que parfois difficile, apporte toujours une certaine satisfaction, un bien-être, une complicité).



Petit bémol toutefois, qui m'a empêché de mettre une étoile pleine de plus : on se perdrait facilement dans cette généalogie familiale. Les personnages, très nombreux, se croisent, s'entrecroisent, s'assemblent, meurent, naissent et ce tourbillon incessant finit par tourner un peu la tête.



Mais je n'ai pu m'empêcher de songer à la grand-mère de mon mari, qui a élevé avec amour 14 enfants, qui me racontait à la fin de sa vie la perte de quelques-uns d'entre eux comme si c'était hier, qui ne se plaignait jamais malgré les malheurs accumulés. J'avais beaucoup d'admiration pour cette femme qui avait su s'effacer pour donner tout son amour, toute sa vie, toute son énergie à sa famille alors même que cette situation lui était alors imposée. Moi, femme du XXIème siècle, bien qu'aimant éperdument mes trois enfants, n'aurai ni le courage, ni l'envie ni même la force d'en mettre autant au monde...



Challenge Multi défis 2017
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Grâce et dénuement

Ce roman est l'histoire d'une rencontre.

Celle d'une bibliothécaire et d'une famille gitane installée sur un terrain de la commune.

J'ai lu ce livre parce que Magda et Amanda en ont parlé sur leur blog et m'en ont donné très envie.

C'est un magnifique sujet que celui d'une bibliothécaire qui va porter des livres là où il n'y en a pas, mue par un désir un peu mystérieux qui la fait entrer dans une communauté rétive et fermée sur elle même.

Par le biais des enfants, et des histoires qu'elle leur raconte, elle se fait accepter petit à petit et apprends à connaitre les hommes et les femmes qui vivent là, dans le dénuement, sans papiers, sans travail, sans argent, seulement avec l'espoir, l'amour, et les enfants.

Il n'y a pas de mièvrerie, ni de doux angélisme dans le quotidien rude et violent qui nous est raconté. Il y a le froid, la faim, la saleté, le désœuvrement, l'alcool et la violence, la pauvreté et l'analphabétisme. Il y a le rejet, l'exclusion, l'impossibilité de mettre les enfants à l'école, l'expulsion qui viendra, inexorablement, comme toujours, comme une condition, une fatalité.

Il y a aussi ce paradoxe brûlant de vies libres de toutes les chaînes et qui s'avèrent pourtant être des prisons claniques dont jamais personne semble ne pouvoir sortir.

Mais la rencontre fait son œuvre tout doucement...

Pas de miracle, pas de magie, juste un début de changement qui ouvre quelques brèches dans les têtes et les cœurs et permet l'espoir d'un mieux...

On est touchés par la fierté de parents qui auront un enfant qui saura lire et nager, même si c'est au prix de grandes souffrances à traverser. On admire le courage et la détermination d'un mère qui quitte son mari violent pour vivre ailleurs avec ses filles, loin du joug de la belle mère. On tente de cerner la mystérieuse figure centrale du groupe : cette \"matriarche\" qui tente coûte que coûte de sauver son monde voué à disparaître.

Il y a quelques beaux passages sur ce qu'il y a d'essentiel dans une vie, sur la liberté, la pauvreté, la fierté et ce qui nous fait homme.

Cette lecture ne laisse pas indifférent, on y entrevoit ce que peut être le dénuement et la grâce qu'il fait jaillir dans les moments d'émotions intenses qui remplissent une vie. On égrène avec plaisir autour du feu les seules richesses inaliénables qui peuvent nous être données au cours d'une existence.

Les moments de lecture collective sont des temps hors du temps, gobés par les enfants avec une avidité et un bonheur rare et captés avec finesse et sensibilité par l'écriture d'Alice Ferney.

Cette histoire raconte sans doute un peu de toutes les expériences \"hors les murs\" menées en France par des associations et des bibliothèques. Sans être un témoignage, ni un documentaire, c'est peut-être tout simplement un bel hommage rendu à ce travail souterrain qu'on ne voit pas mais qui fait beaucoup.

http://sylvie-lectures.blogspot.com/2008/05/grce-et-dnuement-alice-ferney.html
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Le Règne du vivant

Oh la la, quelle éprouvante lecture que celle du Règne du vivant. Non pas à cause d'un éventuel ennui causé par une intrigue vide - loin, très loin de là. Non plus du fait du style d'Alice Ferney qui brille de tous ses feux. J'avais déjà admiré et apprécié son écriture dans Grâce et dénuement ainsi que dans L'élégance des veuves. C'est magnifiquement rédigé, avec beaucoup d'élégance, de finesse et de justesse.



Éprouvante par le sujet évoqué : le massacre à tout va des espèces animales, ici pélagiques, au nom du profit. Éprouvante par certaines scènes qu'on aimerait sorties d'un film d'horreur et non d'une réalité avérée.

Alice Ferney raconte le combat sans concession de Magnus Wallace et de son organisation Gaia - avatars fictionnels du "pirate" canadien Paul Watson et de son Sea Shepherd. Le narrateur, Gérald Asmussen, est un reporter passe de la curiosité vis-à-vis de cet homme hors du commun, tâchant de démêler le vrai de la légende, à la fascination puis à l'engagement à ses côtés. Caméra sur l'épaule, il filme les atrocités commises par des pêcheurs et les actes de Gaia et de sa troupe mue par une foi magistrale envers leur mission et leur capitaine.



En lisant les passages terribles de massacres, j'ai repensé aux images insupportables d'un documentaire visionné voici quelques années. Gordon Ramsay, chef cuisinier britannique très médiatique, s'est lancé dans la lutte contre le "squale finning". Sous ce terme se cache la pêche aux requins pour récupérer les ailerons, ingrédients très courus en Asie et source d'immenses profits. Pour ce faire, les pêcheurs attrapent le squale, découpent les différents ailerons et rejettent le poisson toujours vivant à la mer où il va connaître une longue agonie. Cette barbarie est décrite avec force par Alice Ferney. Des scènes inoubliables, tout comme le harponnage des baleines ou la peche au palangre qui tue poissons, tortues et même oiseaux sans distinction d'espèces ou de taille.



A travers les discours de Magnus Wallace et les pensées que le narrateur nous offre, je me suis sentie littéralement harponnée. Je me suis sentie mortifiée, horrifiée, en colère à l'encontre de cette part de l'humanité qui accélère les exterminations d'espèces de plus en plus nombreuses, qui pollue chaque élément d'une Terre qui nous est laissée en héritage et qu'il s'agirait pourtant de transmettre dans un bon état aux générations futures. Alice Ferney fait réfléchir sur l'écologie lorsqu'elle n'est pas seulement un jeu politicien, sur l'environnement et sur la place de l'Homme dans l'écosystème planétaire. L'humanité ne sort guère grandie à l'issue de ce roman aux allures de documentaire. Il donne matière à réflexion et m'incite, à mon petit niveau, à modifier toujours plus mes habitudes de vie et de consommation pour tâcher de préserver l'environnement.



Un livre extrêmement fort et marquant à lire, relire, partager et diffuser le plus largement possible pour créer ou accélérer des prises de conscience.
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La conversation amoureuse ; Dans la guerre ..

Je ne me sens jamais autant en résonance avec Alice Ferney que lorsqu'elle écrit sur le monde de la Terre ou celui de l'Océan.

Suis-je mauvais public ? C'est une éventualité à envisager. Toujours est-il que si j'ai rejoint avec impatience les acteurs de "Dans la guerre", je n'ai pas réussi à entrer dans les autres ouvrages, malgré le talent de l'auteure.

Mon amour immodéré pour la famille, la terre, la nature et les chiens aura certainement joué en leur défaveur.



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Le ventre de la fée

Cette première oeuvre d'Alice Ferney est vraiment terrifiante.

L'histoire commence comme un joli conte de fée. Une belle femme blonde, douce, sereine, attend son premier enfant.

C'est le bonheur.Son mari est amoureux et Gabriel sera l'enfant chéri, adoré.

mais Gabriel, ange ou démon ?

La fée a enfanté le diable. A la mort de sa mère, Gabriel, jeune adulte se révèlera monstre en violant et tuant.

Ce conte est un vrai coup de poing, intense et cruel mais l'écriture est belle.



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Dans la guerre

1914. Jules part à la guerre, laissant à la ferme sa femme Félicité, son fils de deux ans, sa mère et son jeune frère.

Combien de livres écrits sur ce sujet !

Mais que celui-ci est bien écrit.

Comme d’habitude, Alice Ferney décortique méticuleusement les évènements et les sentiments.

Tout au long des pages, on sent le poids et la lourdeur de la guerre, dans les tranchées où les hommes vivent l’enfer, dans les maisons où les femmes attendent et tremblent.

Ceci est accentué par la mise en forme : des pages aux lignes serrées, un peu étouffantes, dans lesquelles les dialogues sont imbriqués dans le texte, sans aucun signe de ponctualité, tirets ou guillemets.

C’est souvent long et oppressant, comme était longue et oppressante cette guerre.

Rien ne nous est épargné dans le tragique quotidien des tranchées.

Que Jules et Félicité sont de belles personnes !

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Les Bourgeois

Ce n'est pas tant l'histoire d'une famille que le roman du XXè siècle, ébauché à travers les joies et vicissitudes d'une famille, les Bourgeois, très catholique et bien-pensante, où en vertu de "croissez et multipliez, et remplissez la terre" les mâles avaient à cœur de féconder régulièrement leurs épouses.



L'intérêt de cet ouvrage c'est de plonger une famille avec ses préoccupations quotidiennes dans le bain des grands bouleversements historiques du XXè siècle. Famille qui, bien sûr ne peut pas prendre la mesure de la gravité de certains événements, car au quotidien on perçoit les choses de façon beaucoup trop parcellaire ; c'est ce qui fait la force de ce récit. Effectivement comment, en dehors des guerres bien entendu, apprécier au travers d'événements et faits divers apparemment anodins, ce qui va transformer le monde ?



Ici, point de manants mais des bourgeois relativement aisés et douillettement installés dans leurs privilèges et leur existence protégée, inconscients de la misère des classes ouvrières, à peine évoquées, sinon par le biais des serviteurs de la famille !

Ici point de Zola, pas d'Assommoir ni de Germinal !

Uniquement des nantis qui traversent les cataclysmes du monde, préoccupés par leur confort, la fabrication des confitures, l'éducation de leurs enfants, la bonne marche de leur entreprise, les naissances, mariages et enterrements, bref tout ce qui forme le cours habituel de l'existence pour des gens privilégiés !



Et l'auteur d'embarquer le lecteur de 1869 à 2016, de façon hachée, en changeant constamment d'époque, forçant ainsi le lecteur à une attention sans faille.

Trois générations, des dizaines d'enfants, de petits enfants, de cousins, de pièces rapportées ...

C'est souvent plaisant à lire, grâce surtout à l'aptitude de l'auteur pour créer de chaudes ambiances de réunions familiales, et restituer par moments avec minutie les interrogations citoyennes face aux changements politiques.

Il y a aussi un très louable effort de recherche historique .....

Mais pourquoi diable gâcher tout cela en se répandant en d'aussi interminables logorrhées ?

Alice Ferney, qui au demeurant écrit de façon agréable, manque vraiment de concision et c'est franchement dommage, car que de bavardage inutile et que ce verbiage au final devient lassant !

D'autant plus qu'il y a beaucoup de faits qui ne sont qu'esquissés et donnent lieu à de pénibles digressions, de même que les différents personnages ne sont souvent croqués que d'une façon très sommaire !

Rien à voir donc avec la bourgeoisie d'entre les deux guerres remarquablement évoquée par Maurice Druon dans "Les grandes familles" !

Rien non plus à voir avec une page d'Histoire destinée à offrir au lecteur le panorama complet du siècle passé.

Une lecture distrayante, sans plus, à condition d'être attentif aux incessants changements d'époque !
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L'Intimité

Déception pour ceux qui comme nous auront beaucoup apprécié les romans d'Alice Ferney il y a 15 ou 20 abs - Grace ou dénuement la conversation amoureuse..



Ici, ce roman qui soulève des questionnements de prime abord interessant sur la maternité, le désir d'être mère ou le choix d'y renoncer manque de romanesque et vire assez vite à la thèse un peu didactique où les personnages semblent plus là pour appuyer des idées ou des fonctions que d'avoir leur propre destinée de personnages fictifs...Certains passages font penser à des pages wikipedia et le tout manque de fluidité , dommage !
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Le Règne du vivant

Waouh ! le Règne du vivant est tranquillement parti rejoindre mon panthéon littéraire. Je ne saurais dire ce qui m'a le plus touchée dans cette lecture, de la plume de l'auteur ou de son sujet.



Dans le Règne du vivant, il est question d'écologie. Mais attention, pas de l'écologie qui suit la voie diplomatique (corrompue ?) prônée par Noé (lisez Greenpeace). Non, non, c'est bien d'activisme écologique dont il est question avec Gaïa (lisez SeaShepherd).

Vous l'aurez sans doute compris, le Règne du vivant n'est pas un simple récit. C'est aussi un documentaire sur la chasse à la baleine et un portrait de son plus grand défenseur, Paul Watson, caché sous les traits du capitaine Magnus Wallace.

Alice Ferney décrit ce qu'est l'océan, ce que sont les requins et les baleines mais surtout toutes les violences qui leur sont faites. Elle défend la lutte concrète et efficace, que d'aucun considèrent comme une pratique terroriste/pirate, la seule qui puisse venir à bout de toute cette corruption et de tout ce mal qui est fait à la planète, donc à nous-mêmes.



Et c'est une plume magique qu'elle met au service de la cause écologique. Alice Ferney décrit les baleines grâce à ces trois adjectifs, qui conviennent aussi bien à sa plume : "puissance, grâce et bienveillance".

Puissance évocatrice. Quel passage que celui de l'agonie du requin-tronc, "chicot de chair" qui tombe inexorablement au fond de l'océan.

Grâce des mots qui résonnent de façon presque lyrique parfois. Je repense à l'explosion de couleurs, au scintillement, à la vie océanique décrite lors de la séquence du visionnage de documentaire.

Bienveillance enfin grâce à cette écriture si particulière, si intime qui est propre à Alice Ferney. Une écriture qui a su toucher mon âme, cette âme qui paraît vieille comme le monde, riche de son passé et d'un avenir qu'elle espère meilleur.



Je ne peux que vous conseiller ce roman majestueux. On entre dans le récit dès les premiers mots. Les premières pages sont d'ailleurs un morceau de bravoure.
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Cherchez la femme

saga familiale dont les rebondissements sont cousues avec du fil blanc et qui, pourtant, tiennent le lecteur posé, jusqu'au dénouement final.

C'est une lecture fluide, des personnages que l'on a probablement rencontré, des situations qui coulent de source, MAIS.....,

globalement ce roman m'a semblé un peu manichéen. L'homme n'est pas vraiment mis en valeur. Que ce soit le père ou le fils.

Le père, issu d'un milieu modeste, évolue et exerce ses talents d'ingénieur tandis que son épouse intelligente et ambitieuse se sacrifie et s'englue dans la tenue de sa maison. Il aime sa femme et il finit par s'habituer et se soumettre à sa tyrannie, ses crises de désespoir, ses cris, ses appels au secours.

Le fils aîné, Serge, n'est pas mieux loti. Prétentieux, vaniteux, égoïste, brillant et admiré il voit sa femme, compétente, professionnelle et inventive, comme une concurrente.

Le fils cadet Jean n'ayant jamais eu le courage d'évoquer son mal être préfère fuir. Il apparaît en filigrane. Pas terrible non plus ce profil d'homme.

Si je résume: la mère n'a jamais pu s'épanouir et exercer ses talents près d'un mari aimant mais lâche et étouffant.

Le fils n'a pas accepté qu'une femme puisse lui faire de l'ombre, ce qui a entamé l'harmonie de son couple.

Les hommes ne savent donc pas aimer? ou si mal ? Vénus ou Mars?







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