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Critiques de Amanda Cross (25)
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Meurtres et Obsessions 2003

J'ai lu quelques nouvelles mais pas toutes. J'ai emprunté ce livre dans la petite bibliothèque où je travaille, un peu par hasard. Je ne suis pas un fan des polars, loin de là. Mais certaines de ces nouvelles ne me passionnent pas du tout, d'autres un peu plus. Dans l'ensemble, je reste un peu sur ma faim. Peut-être n'était-ce pas le bon moment ? je réessaierai plus tard.
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Mort à Harvard



Une chaire réservée aux femmes a été créée dans le département d’Anglais de Harvard. Elle a été attribuée à Janet Mandelbaum, femme très brillante d’une quarantaine d’année, pas du tout féministe. Pourquoi la retrouve t’on un jour ivre dans une baignoire en compagnie d’une féministe ? Lorsqu'elle reprend ses esprits, elle fait appel à Kate ancienne condisciple qui a la réputation de savoir enquêter.

Après hésitation, Kate accepte et quitte New York pour Harvard.



Il semble que Amanda Cross règle des comptes.

La lecture est agréable sans plus. J’ai parfois eu du mal à suivre tous les méandres de la vie universitaire américaine.

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Une mort si douce

Ce roman me paraissant tentant sur le papier, avec une enquête se déroulant dans le milieu universitaire et le suicide d'une femme écrivain et professeur dont on se demande s'il en est vraiment un.

Mais je suis passée totalement à côté de ce livre et je me suis ennuyée tout au long de ma lecture malgré quelques réflexions intéressantes sur la place des femmes ou sur la mort.

C'est le premier roman policier d'Amanda Cross que je lisais, je ne sais donc pas si je n'ai pas eu de chance en choisissant celui-là ou s'ils sont tous dans le même style, et comme je n'ai aucune envie de lire une autre enquête de Kate Fansler, je ne le saurai sans doute jamais à part au fil des critiques sur Babelio.
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Sur les pas de Smiley

Pour traiter les sujets sociétaux par roman policier, il ne faut pas oublier en route ce qui fait le sel du genre. A savoir l'intrigue, la tension. le tout soutenu par la description d'un milieu et des personnages crédibles.



Le sujet de ce pensum est la 'Discrimination des femmes et des minorités ethniques dans les universités américaines'. le style est laborieux et les péripéties ... Grands dieux je ne sais comment les qualifier. Inexistantes ?



Et les personnages donc.

Catégorie 1 : Les gentils. Vaguement ébauchés. Pas cohérents

Catégorie 2 : Les 'minorités ethniques'. le cas est règlé fissa. Un seul représentant, un professeur qui a pactisé avec le système de l'école.

Et hop : syndrome 'Oncle Tom'.

Catégorie 3 : La masse des professeurs. Un bloc indistinct. De toute manière toute exploration est inutile, ils sont coupables. La faute d'un des leurs est par essence la leur. Un bel exemple de raisonnement inductif.



Mais le pompon, et c'est bien ce qui m'irrite, c'est d'appeler à la rescousse ce malheureux le Carré et son roman 'Les Chandelles noires'. Unique incursion de cet auteur dans le domaine policier. Il se trouve que je l'avais relu quelques semaines avant. Effectivement il se passe aussi dans le milieu fermé d'une école. Mais pour le reste, l'épaisseur des personnages et la qualité du récit sont sans comparaison.



Alors une seule conclusion : Lire le Carré.





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En dernière analyse

Une prof de littérature tente de prouver l'innocence d'un de ses amis, un psychanalyste, soupçonné d'avoir tué une de ses patientes dans son propre cabinet. Tel est la trame de ce premier livre d'une série consacrée à Kate Fansler. J'avoue que j'ai eu des doutes dans le premier tiers de ce polar tellement c'est verbeux, surtout les passes d'armes entre les deux amis concernant les thérapies. L'entrée en scènes des personnages secondaires m'a paru brouillonne et le développement de l'enquête plutôt confus.



À compter de la moitié de l'histoire les choses se replacent et un certain rythme s'installe. Cependant la contribution du procureur qui fournit à Kate d'innombrables renseignements théoriquement confidentiels m'apparaît peu crédible. De même que le dénouement tiré par les cheveux . . . Bref une lecture décevante et je vais laisser les enquêtes de Kate Fansler à d'autres lecteurs.
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Mort à Harvard

Comment et pourquoi Janet Mandelbaum, professeur de littérature à Harvard, au demeurant une femme sérieuse qui garde son sang-froid en toutes circonstances, a-t-elle pu se retrouver ivre morte dans une baignoire? Teresa, son amie, demande à Kate de l'aider à faire la lumière sur cette affaire embrouillée. " Elle dit qu'elle ne voit pas comment elle s'est retrouvée là. Personne ne la croit, bien sûr. Tout le monde est d'avis qu'elle a du se prendre une méchante cuite et tomber dans les vapes. Evidemment, pour elle, c'est une sale histoire." (Page 17)

C'est alors que Sylvia, son amie,  propose à Kate de prendre un congé sans solde et de venir enseigner un semestre à Cambridge afin d'enquêter en interne sur les circonstances de l'incident, et permettre ainsi de laver Janet de tous soupçons. Kate accepte et découvre rapidement qu'il s'agit en fait d'un coup monté. C'est alors que Janet est retrouvée morte.

Le contexte social du roman:

Sous couvert d'une intrigue policière qui, il faut bien l'avouer sert plutôt d'occasion à l'auteur de régler ses comptes, Mort à Harvard se situe dans un contexte social particulier: celui de l'émergence du féminisme dans un milieu très "machiste". " Ce qu'il y a, voyez, c'est qu'ils ne tiennent compte que de leurs propres intérêts. De loin en loin, les intérêts coïncident avec ceux des femmes, mais c'est rare et purement fortuit." (Page 16)

"En venant ici, avoue, tu devais bien te douter que le fait d'être une femme ne serait pas un détail anodin. Harvard, on sait ce que c'est. Pour s'y voir attribuer un poste, être qualifié ne suffit pas, pas pour une femme, en tout cas." (Page 44)... "Une féministe ici, une vraie, et titulaire d'une chaire, pourrait causer beaucoup de...bon, peut-être pas des dégâts, mais des vagues à coup sûr, beaucoup de vagues. Or, c'est justement ce que Harvard redoute le plus, les vagues (...) Ils sont prêts à tout pour les éviter." (Page 65)

"Que crois-tu que ces messieurs aiment à dire de bas-bleus comme nous, surtout celles qui vivent seules? Quand nous étions étudiantes, ils nous traitaient de viragos; à présent nous ne pouvons être que lesbiennes." (Page 48).

Laissons le mot de la fin à un membre éminent de la gent masculine: " Moi, reprit Bill, sentencieux, on ne m'ôtera pas de l'idée que si elle avait eu une vie normale, une vraie vie de femme, tout ça ne serait pas arrivé. Je n'ai rien contre les femmes qui travaillent, notez bien, mais je dis qu'elles doivent faire passer d'abord leur foyer et leurs enfants;" (Page 143).

Ne croyez-vous pas que le propos d'Amanda Cross est encore terriblement d'actualité? Laquelle d'entre nous n'a pas entendu ce discours au moins une fois dans sa vie??



Mort à Harvard est un roman policier atypique, dans le sens où l'intrigue n'est somme toute qu'accessoire, mais plein de charme, qui se lit d'une traite grâce au style fluide et léger de l'auteur. Malgré qu'il soit relativement court, les personnages sont bien campés, leur psychologie et leur personnalité suffisamment approfondies pour donner à l'intrigue une réelle épaisseur. Son aspect "critique sociale" est un réel atout, donnant l'occasion au lecteur de s'interroger sur l'évolution de la société moderne depuis les années 70, au moment de la libération des mœurs: les progrès accomplis sont-ils réels ou seulement de la poudre aux yeux.Car un roman policier peut aussi proposer une réelle réflexion sur le monde dans lequel nous vivons...
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L'affaire james joyce

J'avoue un goût assez prononcé pour revenir de temps en temps, les soirs de peu d'appétit pour la découverte mais d'envie de lire, aux intrigues assez floues de la série des Kate Fanster, à leur ton à la fois acide et distant, à l'humour distrait (avec juste la légère touche de critique nécessaire envers la société)
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Sans nouvelles de Winifred

La disparition mystérieuse de Winifred amène Kate la détective à reprendre l’enquête commencée par son ami Toby et sa femme Charlotte.



Elle essaie de reconstituer le parcours de Winifred, les personnes rencontrées, les endroits où elle s’est rendue.



La découverte du journal intime de Winifred à son dernier domicile connu va permettre la révélation finale sur les raisons de sa disparition.
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a propos de max

Comme toujours ce roman d'Amanda Cross est truffé de références littéraires, dont une bonne partie me sont totalement inconnues, mais les citations étant savoureuses, cela ne me gène pas outre mesure. D'ailleurs de nombreux auteurs évoqués n'ont jamais été traduits en français...

L'intrigue elle-même est relativement classique, comportant l'inévitable rebondissement final cher aux américains.

Cependant ce qui fait à mes yeux le charme de ces livres, c'est le ton, léger et pertinent à la fois, un régal pour un lecteur appréciant l’agilité d’esprit et la liberté du propos.

La critique de la société, on aimerait dire de l'époque, foncièrement misogyne et frileuse est particulièrement présente dans ce volume.

Certaines réflexion sont malheureusement encore d'actualité:

"N'attends aucune gloire, Léo. Ceux qui entreprennent de se battre pour faire respecter la loi s'imaginent le plus souvent qu'on va les en remercier. On leur crache au visage. Si tu décides de mener ce combat, c'est qu'il est si important pour toi que tu ne peux pas faire autrement." p.92

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En dernière analyse

Premier roman d'une série policière dans la pure tradition du roman à énigme.



Janet Harrison a été assassinée sur le divan de son psychanalyste, poignardée avec un couteau de cuisine. Kate Fansler, à la fois amie du psy que tout accuse et professeur de littérature anglaise de la victime, se sent responsable pour avoir recommandé le psychanalyste à son étudiante. Elle s’improvise donc détective en embarquant dans l’aventure Jerry, son futur neveu par alliance…



Amanda Cross est le pseudonyme de Carolyn Heilbrun (1926-2003), une universitaire américaine spécialiste du Bloomsbury Group et de l’histoire de la condition féminine. Elle a sous ce pseudonyme publié des romans policiers à partir des années 60, tout en publiant en parallèle sous son vrai nom des essais sur la littérature anglaise et le féminisme. Sa série policière compte douze romans avec pour héroïne récurrente Kate Fansler, elle aussi professeur de littérature anglaise à l’université.



Dans le premier roman de la série, Kate joue les détectives amateur avec beaucoup de légèreté. Il y a pourtant eu un meurtre ; son ami psychanalyste est soupçonné ; elle-même n’a pas d’alibi et s’intéresse d’un peu trop près à l’affaire pour ne pas éveiller les soupçons de la police. Mais inconsciente du danger, elle mène son enquête en s’amusant beaucoup. Avec son futur neveu Jerry, elle forme un duo qui n’est pas sans rappeler le couple Beresford d’Agatha Christie. On se régale à suivre les aventure de Kate. On s’amuse de la voir jongler entre la préparation d’une conférence sur George Eliot et son enquête. Et on se doute un peu à la lecture de ce premier roman, que le thème de l’université reviendra probablement comme un motif récurrent dans les romans suivants…



Une lecture délicieuse pour amateur de littérature anglaise et de campus novel.
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Une mort si douce

Désolée de ne trouver que des citations : d'habitude j'aime bien Amanda Cross, mais là, j'ai trouvé le livre bavard et ennuyeux et j'aurais bien aimé lire d'autres critiques pour savoir si mon point de vue est partagé ou si j'ai loupé quelque chose...
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Sur les pas de Smiley

Je suis une inconditionnelle (enfin presque !) de John le Carré et de Amanda Cross ! Amanda Cross est le pseudonyme de Caroyn Helbrun universitaire et spécialiste de la littérature victorienne et...féministe ! J'aimais tant Amanda que j'ai même acheté des livres en Anglais (courage ! Mon anglais n'est pas fameux) pour mieux la connaître.

Femme originale, qui avait décidé de se suicider à 70 ou 72 ans je ne me souviens plus, elle a attendu quelques années de plus - son fils a dit : tout allait bien pour elle - rondelette, je me suis souvent demandée si son héroïne n'incarnait pas un peu ce qu'elle aurait aimé être : femme plaisante, pleine d'entrain.

Quoiqu'il en soit les livres sous son pseudonyme sont un vrai bonheur, je ne trouve pas que le fil policier soit terrible mais peu importe on s'attache aux personnages et bonheur supplémentaire elle accroche chaque histoire à un écrivain, ici John Le Carré, donc double bonheur !
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L'affaire james joyce

Je me demande si une personne qui n'a pas lu Gens de Dublin aimerait ce roman, tant il est question de cette oeuvre et surtout de la dernière nouvelle du recueil Les morts et de son interprétation. Autant dire que James Joyce est vraiment au coeur de cette intrigue. Son oeuvre est analysée, parfois péremptoirement (comme si une seule interprétation était possible) et cette connaissance commune est le lien ente les différents personnages au début du roman. Fort heureusement, j'avais lu cette oeuvre, suffisamment marquante pour que je m'en souvienne encore des années après.

Je tiens aussi à signaler une petite déception : je m'attendais aussi à trouver Kate dans son université new-yorkaise. Rien de tel. Elle est à la campagne, dans le Masachussetts, dans une atmosphère champêtre qui évoque plus Tamara Drewe que les campus américains, à classer les papiers d'un ami universitaire décédé, dont sa correspondance avec un certain James Joyce. Et si un inédit de l'auteur apparaissait ? Ce serait une découverte littéraire de premier plan, qui offrirait peut-être un nouvel éclairage sur l'oeuvre phare de Joyce, Ulysse.

Pourtant, en dehors de la question littéraire, se pose encore et toujours avec Amanda Cross la question de la condition féminine, avec toutes ces femmes que nous rencontrons dans le roman. Devrai-je dire plutôt ces jeunes filles ? Les filles de l'universitaire décédé ont un destin hors norme. L'aînée est morte très jeune d'un cancer. Elle reste l'aînée, donc, sa mort prématurée lui ayant donné à vie cette seule identité. La cadette Virginia est devenue religieuse. Pour quelles raisons ? Nous ne le saurons pas, si ce n'est que son père a ressenti cette décision comme une trahison. Lina, jeune professeur d'université, éperduement amoureuse d'Emmet, vit sa virginité comme un fardeau (elle a presque trente ans). Grace Knolls est une vieille fille, une bas-bleue dirait-on. Professeur à la retraite, elle n'entend ni se faire dicter sa loi, ni se faire marcher sur les pieds. Comme toutes les femmes de sa génération qui souhaitait travailler, elle a dû choisir, faisant une croix sur le mariage et les enfants. Kate n'a plus l'âge de se poser des questions, et la demande en mariage de Reed, qui n'aime guère les enfants, arrive à point nommé dans ce coin du Massachussetts où l'on jase.

Que fait une jeune femme avec deux très jeunes hommes et un enfant qu'elle dit être son neveu ? La citadine qu'elle est découvre les moeurs de la campagne et perd non son innocence (qualifier Kate Fensler ainsi relèverait de la naïveté) mais les clichés qui l'emcombraient. Elle qui s'accommode si bien de l'homosexualité de ses collègues et de ses étudiants ne se voile pas la face quant à la pédophilie. J'ai juste eu l'impression qu'elle ne voyait pas en quoi il fallait fustiger un tel comportement, il faut juste veiller à l'empêcher, en éloignant certains messieurs. De même, elle autorise son neveu Léo à s'entraîner à viser à la carabine (désarchargée) de peur de passer pour une tante castratrice. La psychanalise est passée par là, et les femmes (dont Kate) ne savent plus comment se comporter, même face à un enfant dont le mal-être est causé parce qu'il est un enfant du milieu (dixit toujours les psys). Pour comble de bonheur, Léo ne trouve rien de mieux que de viser (sans balle, vous dis-je) la voisine, une fermière - même si ce n'est pas dit implicitement, je me demande si le fait qu'elle ne soit pas "du même monde" n'autorise pas ce comportement.

Toutes mes interprétations nous feraient presque oublier qu'elle a fini par mourir (accidentellement) et même si elle n'est pas extrêmement sympathique, elle est morte - voilà de quoi traumatiser à vie ce pauvre Léo qui, pour une fois, ne tenait pas la carabine en main. Reste à savoir qui l'a réellement tuée, c'est à dire qui a chargé la carabine (et les suspects ne manquent pas) et surtout pourquoi (mauvaise nouvelle : les mobiles non plus ne manquent pas). Kate souhaite trouver le coupable avant tout pour disculper les innocents - les rumeurs vont si vite à la campagne. Alors, oui, j'ai envie de vous dire qu'elle y parviendra - il est rare de lire des romans policiers où le meurte reste non élucidé. J'ai juste envie de ne pas vous dire comment elle le retrouvera ni quel est son identité - elle peut néanmoins remercier James Joyce pour son aide précieuse.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Insidieusement vôtre

Américaine, Docteur en Littérature anglaise, historienne de la condition féminine, Amanda Cross a écrit 14 romans policiers dont l'héroïne est Kate Fansler, professeur d'Université à New-York et également détective privé amateur. Toutes les enquêtes de Kate ont pour théâtre un campus, une école, ou plus largement, le monde de l'éducation.



 

Dans Insidieusement vôtre publié en 1989, un professeur est retrouvé, défenestré depuis son bureau du 7ème étage. Entretenant avec ses collègues des relations glaciales, il est considéré soit comme un pisse-vinaigre suffisant et mufle, soit comme un  « macho, puant, teigneux et imbu de lui-même ». Il présente en outre les préjugés les plus ordinaires en matière de sexe, de race, de classe, de préférences sexuelles et de nationalité. Sa mort n'émeut ni sa famille ni l'administration. Les investigations policières ne livrent aucun coupable malgré de nombreux suspects.



 

Les administrateurs de l'université se trouvent en difficulté. Qu'un professeur y soit assassiné fait mauvais genre, et pourrait effrayer les généreux donateurs privés, qui financent postes, recherches, bourses, parfois en petrodollars, en contrepartie de contenus éducatifs conformes à leurs exigences politiques. Kate est sollicitée, « en tant que femme douée d'une singulière présence d'esprit », et de ses succès lors d'enquêtes préalables, pour découvrir le coupable. Elle ne peut être soupçonnée du meurtre, son alibi inattaquable étant d'assister le soir de la défenestration « au récital d'un trublion chevelu, Arlo Guthrie, auteur de refrains aussi incendiaires que This Land is my Land, Amazing Grace ou Alice's Restaurant » .



 

Kate n'est pas dupe, elle se sait manipulée par les administrateurs, qui aimeraient qu'une femme se casse les dents publiquement en cette fin des années 80 où l'égalité des droits entre les sexes est un âpre combat. Son échec serait la preuve qu'ils ont tout tenté et que le cas Adams est insoluble. Piquée au vif, Kate accepte la mission.



 

Parmi les suspects, le professeur Humphrey Edgerton son ami noir, ferait bien l'affaire. Recruté pour faire quota dans un simulacre d'intégration, Edgerton anime des réunions d'étudiants noirs qui affichent leur sympathie pour l'OLP, luttent contre l'apartheid sud-africain, ou expriment leur révolte contre toutes idées nauséabondes : « Quand on permet à des opprimés de s'affranchir de leur condition, ils deviennent insatiables, et si on les laisse faire, ils finissent même par exiger l'égalité» . Tout tyran, grand ou petit, sait cela d'instinct, que ce soit dans le Mississippi, en Afrique du Sud ou, pour ce qui est des femmes, sur toute la surface du globe. C'est pourquoi ils ont si peur d'accorder les droits les plus élémentaires, dixit Kate, qui finit par faire éclater la vérité.



 

Une fois encore, Amanda Cross  réussit un roman brillant, érudit, féministe, écrit dans une langue classique dans laquelle chaque mot est choisi pour sa précision et sa portée. Ses dialogues sont d'une rare intelligence, enrichis d'un humour subtil. Amanda Cross expose ses convictions humanistes et rappelle inlassablement, qu'en matière d'égalité des droits, si l'on n'avance pas, l'on régresse. Une certitude toujours d'actualité !
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Le complexe d'Antigone

Auteure américaine de romans policiers, docteur en littérature anglaise et première femme titulaire d'une chaire dans cette discipline à l'université Columbia, Amanda Cross appartient à cette lignée de romancières, et plus largement d'artistes et d'intellectuelles avant-gardistes soucieuses de dénoncer l'exploitation des femmes. Dans ce domaine, ses travaux, ouvrages et articles font toujours référence. Elle a choisi de se donner la mort en 2003, en pleine santé, lorsqu'elle a estimé avoir fait son temps.





Le complexe d'Antigone, comme les 13 autres opus consacrés à ses enquêtes, met en scène Kate Fansler, professeur d'université, détective à ses heures perdues, jeune femme à l'esprit libre qui n'hésite pas à afficher ses convictions féministes et politiques, et ne crache pas sur un whisky âgé. Circonstance aggravant son cas : elle fume. Publié pour la première fois en 1971 aux Etats-Unis, Le complexe d'Antigone est le reflet sociétal de son époque. La guerre du Vietnam fait rage divisant les américains, parmi lesquels les plus jeunes sont moins patriotes que leurs pères et n'hésitent pas à déserter ou occuper les universités ni à utiliser “des petits arrangements entre amis”, pour éviter la conscription : les pieds plats, le port d'un appareil dentaire sont autant de handicaps mis en avant pour échapper à la boucherie. Le gouvernement fédéral institue un tirage au sort des dates de naissance des futurs combattants dont “le but est de corriger les injustices du mode de recrutement précédent, style les sursis et les exemptions accordées aux étudiants et chargés de famille”, ce qui fait dire à Kate : “Selon moi, la paternité devrait être une cause d'exemption automatique, à condition que l'heureux père s'engage, en contrepartie, à rester dans ses foyers pour pouponner sa petite famille. Sans être prophète, je peux t'assurer que là, vu l'éternel masculin, il y aurait de tels embouteillages devant les bureaux de recrutement que l'Armée pourrait carrément abolir la conscription !”.





Le complexe d'Antigone est un roman policier fortement charpenté, écrit dans une langue classique très agréable à lire. Kate assure un séminaire sur l'Antigone de Sophocle à la Theban School, où elle a effectué ses études secondaires. Institution centenaire, la Theban a été créée par un père qui désespérait de trouver un établissement où ses quatre filles pourraient recevoir une solide éducation. “Puisque le sort l'avait doté d'une descendance exclusivement féminine, il relèverait le défi et éduquerait ses filles comme des êtres humains à part entière et de futures femmes actives”. La Theban est l'une des premières écoles à avoir accepté la mixité, à recevoir des élèves noirs, et à avoir adopté comme hymne “We shall overcome”. Parce que tous les enfants, quelles que soient leurs origines sociales ou leur couleur ont droit au meilleur enseignement, les élèves apprennent à un rythme soutenu le latin et le grec.





S'agissant d'un roman policier, deux victimes sont à déplorer durant le séminaire. Elles servent de fil conducteur à l'histoire mais Antigone  tient le premier rôle. Toutes ses versions, depuis Sophocle, sont largement commentées par Amanda Cross. Antigone est-elle celle qui refuse d'obéir à un ordre qui va à l'encontre de ses convictions ? Son conflit se joue-t-il entre son jugement individuel et les conventions imposées par la société ? Quoi qu'il en soit, le complexe d'Antigone est un roman dense, riche, littérairement, sociétalement et historiquement captivant dont j'ai beaucoup apprécié la lecture. Une romancière à relire ou à découvrir, pour son talent, son érudition et ses engagements.
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En dernière analyse

Quand une patiente est poignardée alors qu'elle se trouve allongée sur le divan de son psychanalyste bien sûr cela fait désordre ! et le pauvre analyste qui avait voulu aller prendre l'air avant de se pencher sur l'inconscient de sa patiente ,est immanquablement soupçonné car il n'a pas d'alibi et il est bien possible qu'il ne dise pas la vérité !

Oui mais il faut compter avec la talentueuse Kate Fansler amie intime du suspect et professeur de littérature anglaise qui mettra ses divers talents au service de la justice pour innocenter la praticien et faire éclater la vérité.

L'intérêt de ce polar est le contexte spécifique du traitement analytique qui aide à la résolution de l'intrigue avec une chute inattendue.

Intelligent et sympathique même s'il ne fait pas partie des livres policiers inoubliables

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Mort à Harvard

Kate s'ennuie et accepte par curiosité, pour rompre la monotonie de son travail, d'aller travailler une année scolaire auprès de son amie Sylvia pour tenter de laver la réputation d'une de ses anciennes connaissances de faculté.

L'action a beau se passer aux Etats Unis , c'est un roman typiquement anglais que je viens d'achever ! Les relations entre les personnages, une analyse des sentiments et un humour très britanniques.

L'auteur est en terrain connu : elle même fut la première femme titulaire d'une chaire dans le département d'anglais, tout comme son personnage de Janet Mandelbaum.

Il n'y a pas ici à proprement parler d'intrigue, ce n'est pas ce qui au premier plan. C'est d'ailleurs ce qui m'a un peu perturbé, et il m'a bien fallu la moitié du roman pour avoir envie de la suite (j'ai tout de même du me motiver un peu). Il est écrit avec beaucoup de finesse et d'intelligence, le contexte m'a seulement déboussolé. J'avoue manquer de repères dans en littérature étrangère du XVIIè s., et avoir du mal à adhérer aux conceptions du couple de Kate et son amie Sylvia : femmes indépendantes, très cultivées et fortunées , elles ont fait des mariages de raison et voient les relations hors mariage comme un divertissement habituel. Les dialogues tournant autour du féminisme ont une part importante, ce qui est intéressant. Le masochisme plane sur tout le roman comme une ombre très nauséabonde.
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L'affaire james joyce

Je suis tombée sur ce livre absolument par hasard, séduite par le lien avec James Joyce. Les références sont légions, et pourtant, même après avoir reposé ce livre je ne saisis toujours pas l'intérêt d'une intrigue policière-littéraire.

Les personnages, quand on y réfléchit en dehors des périodes de lecture, sont intéressants et offrent plein d'opportunités. Le cadre, l'intrigue dans son entier (même si la résolution semble un peu tirée par les cheveux et laisse le lecteur un peu sur sa faim) auraient pu donner un excellent roman, du moins un roman qu'on prend plaisir à lire au coin du feu en hiver.

Mais tout n'est pas assez exploité, l'écriture est un peu lourde, les éléments de l'histoire se mettent en place très lentement et l'intrigue policière se joue dans le dernier cinquième du livre.

En conclusion, ce livre m'a déçue parce qu'il était plein de promesses alléchantes, non ou mal exploitées...



Mon édition : 10/18 Grands Détectives. Le résumé sur la quatrième de couverture n'est pas très juste...
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L'affaire james joyce

Pour rassurer les lecteurs qui comme moi font un tour sur les critiques de Babelio avant de prendre un livre il est inutile de connaître James Joyce et Gens de Dublin pour lire ce livre.

Une des idées directrices est de placer l'héroïne, new yorkaise (et de plus intellectuelle) dans un cadre campagnard. Sa voisine, une fermière particulièrement insupportable est tuée d'un coup de fusil. Est-ce vraiment accidentellement ? Si c'est un meurtre, les soupçons vont peser sur la maisonnée de Kate, qui est déjà suffisamment source de ragots dans le village (la maisonnée et Kate) !

Je trouve ce livre un peu bavard et j'avais pensé que c'était le premier de l'auteur, mais ce n'est apparemment pas le cas. Enfin, il se laisse lire...
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Meurtres et Obsessions 2003

Un recueil au thème intéressant mais qui m'a laissée une impression mitigée."Cambriolages en cours" n'est pas très prenant en dépit d'une bonne idée de départ. "Les sandales rouges" d'Edna Buchanan est plutôt réussie. Le thème d'obsession est bien traité et l'histoire bien menée. "Le fusil à deux canons" m'a plu aussi. L'histoire est amusante et racontée sous un angle bien trouvé. "Fissure" est glaçant mais excellent dans son genre et répond aussi parfaitement au thème. "Braise" est plein d'ironie réjouissante mais peut-être pas aussi percutant que d'autres textes. "Il aboyait aux papillons" est court mais génial dans sa conception, son traitement de l'obsession et la chute. "Chienne de vie" est le plus marquant obsessionnellement parlant et le plus réussi dans son traitement mais un peu trop sombre. Je n'ai pas du tout aimé "la truie au Mexique" et 'L'homme aux chiens" beaucoup trop glauques et complexes. "Nous Richard" d'Elizabeth George est très intéressant pour les amoureux d'histoire dont je suis et la chute est sublime d'ironie. "L'invitation au bal" est extrêmement prenant et addictif malgré une légère frustration finale. "Héroïsme" d'Anne Perry est un petit bijou noir sur toile de fond de la première guerre mondiale. L'analyse des sentiments est pleine de finesse. "La partie coupable" de Shiel Silverstein est assez réussi dans sa chute mais un peu trop glauque à mon goût. Je n'ai pas réussi à finir les deux autres nouvelles. En résumé un recueil qui ne manque pas d’intérêt mais qui a suscité des textes pas toujours du meilleur goût. Le traitement du thème est assez inégal.
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