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Citations de André Breton (593)


André Breton
La plus grande faiblesse de la pensée contemporaine me paraît résider dans la surestimation extravagante du connu par rapport à ce qui reste à connaître.

L'Amour fou (1937)
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FEMME ET OISEAU

Le chat rêve et ronronne dans la lutherie brune.
Il scrute le fond de l'ébène et de biais lape à distance
le tout vif acajou. C'est l'heure où le sphinx de la
garance détend par milliers sa trompe autour de la
fontaine de Vaucluse et où partout la femme n'est
plus qu'un calice débordant de voyelles en liaison
avec le magnolia illimitable de la nuit.
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L'oeil du milan
La rosée sur une prèle
Le souvenir d'une bouteille de Traminer
embuée sur un plateau d'argent
Une haute verge de tourmaline sur la mer
Et la route de l'aventure mentale
Qui monte à pic
Une halte elle s'embroussaille aussitôt
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Il se peut que la vie demande à être déchiffrée comme un cryptogramme.
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Tu n'es pas une énigme pour moi.
Je dis que tu me détournes pour toujours de l'énigme.
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C'est cette histoire que, moi aussi, j'ai obéi au désir de te conter, alors que je te connaissais à peine, toi qui ne peux plus te souvenir, mais ayant, comme par hasard, eu connaissance du début de livre, es intervenue si opportunément, si violemment et si efficacement auprès de moi sans doute pour me rappeler que je le voulais "battant comme une porte" et que par cette porte je ne verrais sans doute jamais entrer que toi. Entrer et sortir que toi. Toi qui de tout ce qu'ici j'ai dit n'auras reçu qu'un peu de pluie sur ta main levée vers "LES AUBES". Toi qui me fais tant regretter d'avoir écrit cette phrase absurde et irrétractable sur l'amour, le seul amour, "tel qu'il ne peut être qu'à toute épreuve". Toi qui, pour tous ceux qui m'écoutent, ne dois pas être une entité mais une femme, toi qui n'est rien tant qu'une femme, malgré tout ce qui m'en a imposé et m'en impose en toi pour que tu sois la Chimère. Toi qui fait admirablement tout ce que tu fais et donc les raisons splendides, sans confiner pour moi à la déraison, rayonnent et tombent mortellement comme le tonnerre. Toi la créature la plus vivante, qui ne parais avoir été mise sur mon chemin que pour que j'éprouve dans toute sa rigueur la force de ce qui n'est éprouvé en toi. Toi qui ne reconnais le mal que par ouï-dire. Toi, bien sûr, idéalement belle. Toi que tout ramène au point du jour et que par cela même je ne reverrai peut-être plus...
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- Tu n'as donc pas compris que tous ces gestes, que tous ces mots qui s'approchent de toi meurent si tu ne les accueilles pas.
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Je ne porte pas de culte à Flaubert et cependant, si l'on m'assure que de son propre aveu il n'a voulu avec Salammbô que "donner l'impression de la couleur jaune", avec Madame Bovary que "faire quelque chose qui fût de la couleur de ces moisissures des coins où il y a des cloportes" et que tout le reste lui était bien égal, ces préoccupations somme toute extra-littéraires me disposent en sa faveur.
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... le hasard serait la forme de manifestation de la nécessité extérieure qui se fraie un chemin dans l'inconscient humain ...
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Puissions nous alors, ne jamais nous lasser
trouver en nos plaisirs ce rare oubli des heures
et garder pieusement notre Foi au Bonheur !
Quand nous devrions éperdus
à l'horizon d'Espoir des stériles Demains
poursuivre un mirage incertain ;
quand viendra t-Elle, l'Attendue,
d'un souffle ranimer tous mes rêves éteints ?

(Inédits I p.59)
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Le rêve est un regard plongé dans l'infini...
Quelque chose de bleu, comme un coin de légende...
Un joyau très brillant, mais que le jour ternit...
Peut-être le seul fruit que le jour nous défende..

(inédits I p.29)
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Plutôt la vie

Plutôt la vie que ces prismes sans épaisseur même si les couleurs son plus pures
Plutôt que cette heure toujours couverte que ces terribles voitures de flammes froides
Que ces pierres blettes
Plutôt ce coeur à cran d'arrêt
Que cette mare aux murmures
Et que cette étoffe blanche qui chante à la fois dans l'air et dans la terre
Que cette bénédiction nuptiale qui joint mon front à celui de la vanité totale
Plutôt la vie

Plutôt la vie avec ses draps conjuratoires
Ses cicatrices d'évasions
Plutôt la vie plutôt cette rosace sur ma tombe
La vie de la présence rien que de la présence
Où une voix dit Es-tu là où une autre répond Es-tu là
Je n'y suis guère hélas
Et pourtant quand nous ferions le jeu de ce que nous faisons mourir
Plutôt la vie

Plutôt la vie plutôt la vie Enfance vénérable
Le ruban qui part d'un fakir
Ressemble à la glissière du monde
Le soleil a beau n'être qu'une épave
Pour peu que le corps de la femme lui ressemble
Tu songes en contemplant la trajectoire tout du long
Ou seulement en fermant les yeux sur l'orage adorable qui a nom ta main
Plutôt la vie

Plutôt la vie avec ses salons d'attente
Lorsqu'on sait qu'on ne sera jamais introduit
Plutôt la vie que ces établissements thermaux
Où le service est fait par des colliers
Plutôt la vie défavorable et longue
Quand les livres se refermeraient ici sur des rayons moins doux
Et quand là-bas il ferait mieux que meilleur il ferait libre oui
Plutôt la vie

Plutôt la vie comme fond de dédain
A cette tête suffisamment belle
Comme l'antidote de cette perfection qu'elle appelle et qu'elle craint
La vie le fard de Dieu
La vie comme un passeport vierge
Une petite ville comme Pont-à-Mousson
Et comme tout s'est déjà dit
Plutôt la vie
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La beauté convulsive sera érotico-voilée, explosante-fixe, magique - circonstancielle ou ne sera pas.
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Les éléphants sont généralement dessinés plus petits que nature,mais une puce toujours plus grande.

Jonathan Swift
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TIKI **


Je t'aime à la face des mers
Rouge comme l'œuf quand il est vert
Tu me transportes dans une clairière
Douce aux mains comme une caille
Tu m'appuies sur le ventre de la femme
Comme contre un olivier de nacre
Tu me donnes l'équilibre
Tu me couches
Par rapport au fait d'avoir vécu
Avant et après
Sous mes paupières de caoutchouc

** Figures primitives comme les Korwar de Nouvelle-Guinée, les Tiki de Nouvelle-Zélande sont des pièces en bois sculpté.
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NON-LIEU


Art des jours art des nuits
La balance des blessures qui s'appelle Pardonne
Balance rouge et sensible au poids d'un vol d'oiseau
Quand les écuyères au col de neige les mains vides
Poussent leurs chars de vapeur sur les prés
Cette balance sans cesse affolée je la vois
Je vois l'ibis aux belles manières
Qui revient de l'étang lacé dans mon cœur
Les roues du rêve charment les splendides ornières
Qui se lèvent très haut sur les coquilles de leurs robe
Et l'étonnement bondit de-ci de-là sur la mer
Partez ma chère aurore n'oubliez rien de ma vie
Prenez ces roses qui grimpent au puits des miroirs
Prenez les battements de tous les cils
Prenez jusqu'aux fils qui soutiennent les pas des
danseurs de corde et des gouttes d'eau
Art des jours art des nuits
Je suis à la fenêtre très loin dans une cité pleine
d'épouvante
Dehors des hommes à chapeau claque se suivent à
intervalle régulier
Pareils aux pluies que j'aimais
Alors qu'il faisait si beau
« A la rage de Dieu » est le nom d'un cabaret où je suis
entré hier
Il est écrit sur la devanture blanche en lettres plus
pâles
Mais les femmes-marins qui glissent derrière les vitres
Sont trop heureuses pour être peureuses
Ici jamais de corps toujours l'assassinat sans preuves
Jamais le ciel toujours le silence
Jamais la liberté que pour la liberté

p.109-110
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LE SOLEIL EN LAISSE

À Pablo Picasso


Le grand frigorifique blanc dans la nuit des temps
Qui distribue les frissons à la ville
Chante pour lui seul
Et le fond de sa chanson ressemble à la nuit
Qui fait bien ce qu’elle fait et pleure de le savoir
Une nuit où j’étais de quart sur un volcan
J’ouvris sans bruit la porte d’une cabine et me jetai
aux pieds de la lenteur
Tant je la trouvai belle et prête à m’obéir
Ce n’était qu’un rayon de la roue voilée
Au passage des morts elle s’appuyait sur moi
Jamais les vins braisés ne nous éclairèrent
Mon amie était trop loin des aurores qui font cercle
autour d’une lampe arctique
Au temps de ma millième jeunesse
J’ai charmé cette torpille qui brille
Nous regardons l’incroyable et nous y croyons malgré nous
Comme je pris un jour la femme que j’aimais
Nous rendons les lumières heureuses
Elles se piquent à la cuisse devant moi
Posséder est un trèfle auquel j’ai ajouté artificiellement
la quatrième feuille
Les canicules me frôlent
Comme les oiseaux qui tombent
Sous l’ombre il y a une lumière et sous cette lumière
il y a deux ombres
Le fumeur met la dernière main à son travail
Il cherche l’unité de lui-même avec le paysage
Il est un des frissons du grand frigorifique.

p.87-88
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La terre brille dans le ciel comme un
astre énorme au milieu des étoiles.
Notre globe projette sur la lune un
intense clair de terre.
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J'avais, depuis assez longtemps, cessé de m'entendre avec Nadja. A vrai dire, peut-être ne nous sommes-nous jamais entendus, tout au moins sur la manière d'envisager les choses simples de l'existence.
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La beauté sera CONVULSIVE ou ne sera pas.
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