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Citations de André Comte-Sponville (901)


"Althusser à quoi ? Althusser à rien !", lisait-on sur un mur, marqué au feutre, dans la cabine téléphonique de l'Ecole. Cela nous amusait. Cela ne devait pas lui déplaire.
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André Comte-Sponville
L'envieux voudrait posséder ce qu'il n'a pas et qu'un autre possède; le jaloux veut posséder seul ce qu'il croit être à lui.
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Une illusion, « c’est une croyance dérivée des désirs humains »[...]
C’est justement ce qui rend la religion suspecte : c’est trop beau, comme on dit, pour être vrai !
C’est l’argument de Freud, dans L’avenir d’une illusion :
« Il serait certes très beau qu’il y eut un Dieu créateur du monde et une providence pleine de bonté, un ordre moral de l’univers et une vie après la mort, mais il est cependant très curieux que tout cela soit exactement ce que nous pourrions nous souhaiter à nous-mêmes. »
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le silence, c'est tout ce qui reste quand on se tait - c'est à dire tout.
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L'érotisme est un humanisme.
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Quand tout va mal, il est doux au moins de ne rien faire, d'attendre que ça s'apaise, que ça passe, que l'on en sorte... Et doux, quand tout va bien, encore plus doux de ne rien faire d'autre qu'en profiter, que déguster la vie qui vient, qui s'en va, c'est sa façon à elle de venir, qui coule lentement, doucement, voluptueusement... La solitude? La finitude? La lassitude? Cela fait partie de notre vie. Comme le plaisir. Comme l'amour. Comme le bonheur.
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La politesse, à la prendre trop au sérieux, est le contraire de l’authenticité. Ceux-là, bon chic bon genre, sont comme de grands enfants trop sages, prisonniers des règles, dupes des usages et des convenances. L’adolescence leur a manqué, par quoi l’on devient homme ou femme –l’adolescence qui renvoie la politesse au dérisoire qui est le sien, l’adolescence qui n’a que faire des usages, l’adolescence qui n’aime que l’amour, la vérité et la vertu, la belle, la merveilleuse, l’incivile adolescence !
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Que dire sur le suicide? Que dire, quand il n'y a plus rien à dire? Et à qui, quand il n'y a plus personne pour l'entendre? Il ne faut pas confondre suicide et tentative de suicide. La réussite, ici, change la nature de l'acte, puisqu'elle l'accomplit, puisqu'elle est seule fidèle à sa définition : un suicide raté n'est pas un suicide, alors qu'un mariage raté, par exemple, n'en est pas moins mariage pour autant. Réussite. Le mot ne me fait pas peur. Que tout suicide soit un échec, c'est une platitude qui ne veut rien dire. Constat d'échec? A la rigueur - quoiqu'on puisse faire ce constat sans se suicider, et se suicider, peut-être, sans le faire. Les stoïciens y voyaient plutôt la réussite ultime, qui venait, pour le sage, clore une longue suite de triomphes. Pourquoi non? Le suicidaire ne meurt pas davantage que les autres, et pas plut tôt que beaucoup. Il meurt différemment, certes, puisqu'il meurt volontairement. C'est pourquoi aussi, parfois, il meurt mieux.
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c'est cela l'amour, tout donner, tout sacrifier
sans espoir de retour
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C'est une force qui va, et qui entraîne. La douceur est au bout, là où lui-même n'est pas encore, sauf exception, où il veut aller, où il nous entraîne, là où il nous laisse. Cela fait comme un immense silence, au sortir du poème, comme un cri rauque qui se serait tu.
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Quand on brûle pour plusieurs millions d'installations publiques, ce n'est pas seulement le contribuable qui est lésé. C'est la République qui est atteinte. On a le droit, dans une démocratie, de combattre une loi. Pas de la violer. On peut protester contre les impôts. Pas refuser de les payer.
(...)
《On a raison de se révolter》, disait Sartre en 1968. C'est souvent vrai. Mais on a toujours tort de croire que la révolte peut suffire. La colère, même légitime, ne fait pas une politique. Ni l'addition des mécontentements, un projet pour la France.

"Jacqueries", Challenges n°365, 14 novembre 2013
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-- Dis, Papa, c'est quand, Noël ?
Le père est un peu désarçonné :
-- Attends, tu me fais peur... Noël, c'était aujourd'hui !
-- Oui, je sais, répond le gamin, mais je veux dire : le Noël prochain ?
Et c'est reparti pour un tour...
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Un auditeur soudain, bercé par ces improbables harmoniques, se met à rêver, et le voilà qui dirige l'univers à la baguette ! Nous sommes cet auditeur, et c'est de ce rêve que je voudrais vous éveiller. Il n'y a pas la nature ET nous. Il y a la nature et rien d'autre. Le bruit est la musique...
... Il est plus opportun de discerner, dans cette pensée, ce qui gouverne notre époque : le savoir comme instrument, la puissance comme projet ; la science comme moyen, la technique comme fin, dès lors sans autre but qu'elle-même.
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"Mais au fond, c'est quoi le communisme ? C'est une humanité libérée des rapports marchands. Eh bine regarde, toi et moi : tu n'as rien à me vendre, je n'ai rien à t'acheter. Il n'y a entre nous aucun rapport marchand : entre toi et moi, c'est le communisme, ici et maintenant !" Cela, qui me toucha, me semblait sonner le glas du marxisme, donc aussi, pour l'essentiel, de sa pensée à lui, en tout cas de son œuvre.

(à propos de son maitre Althusser)
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Nietzsche, en bon psychologue, le souligne plaisamment : " Lors d'un décès, on a le plus souvent besoin de motifs de consolations, non pas tant pour adoucir la vivacité de la douleur que pour avoir une excuse de se sentir consolé si facilement."
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vivre le présent: On y voit une espèce d'injonction, de mot d'ordre, de slogan...A tort. Ce n'est pas qu'il faille vivre au présent. c'est que nul n'a jamais vécu autre chose. Vivre au présent, ce n'est pas un idéal, qu'il faut atteindre. c'est la vérité de vivre.
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Epicure, comme d'habitude, va droit à l'essentiel, qu'il résumait, selon un témoignage de Lactance, en quatre hypothèses. Aucune n'est satisfaisante (c'est ce que j'appellerais volontiers le tétralemme de la religion), et c'est en quoi l'hypothèse d'un Dieu créateur ne l'est pas non plus :

"Ou bien Dieu veut éliminer le mal et ne le peut ; ou il le peut et ne le veut ; ou il ne le veut ni ne le peut ; ou il le veut et le peut. S'il le veut et ne le peut, il est impuissant, ce qui ne convient pas à Dieu ; s'il le peut et ne le veut, il est méchant, ce qui est étranger à Dieu. S'il ne le peut ni le veut, il est à la fois impuissant et méchant, il n'est donc pas Dieu. S'il le veut et le peut, ce qui convient seul à Dieu, d'où vient donc le mal, ou pourquoi Dieu ne le supprime-t-il pas ?"
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Le vrai progrès est toujours à faire, toujours à refaire ; c'est "un progrès qui se fait et se défait d'instant en instant, qui se fait par l'individu pensant, qui se défait par le citoyen bêlant. La barbarie nous suit comme notre ombre." (Alain). Individualisme, donc, ou barbarie. L'horreur toujours menace.
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« Pour les éveillés, disait Héraclite, il n’est qu’un seul monde, qui leur est commun ; les endormis, ont chacun leur monde propre, où ils ne cessent de se retourner », comme dans un lit ou un rêve dont ils seraient prisonniers. Le moi est ce rêve. La vérité, cet éveil.
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Il s’agit de la fin, si belle, si émouvante, de l’Etranger, d’Albert Camus. On se souvient qu’il s’agit d’un condamné à mort, à la veille de son exécution : « La merveilleuse paix de cet été endormi entrait en moi comme une marée…Vidé d’espoir, devant cette nuit chargée de signes et d’étoiles, je m’ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde. De l’éprouver si pareil à moi, si fraternel enfin, j’ai senti que j’avais été heureux, et que je l’étais encore. » Ces « noces avec le monde », comme dit ailleurs Camus, relèvent bien d’une expérience spirituelle, mais qui se vit toute entière dans l’immanence. Rien à espérer. Rien à croire. Le bonheur ? C’est trop dire ou trop peu, pour une expérience qui dépasse la psychologie ordinaire. C’est comme s’il n’y avait plus que la vérité, qui serait le monde, que la conscience, mais qui serait vraie. « Quand donc suis-je plus vrai que lorsque je suis le monde ? », se demande Camus, dans L’envers et l’endroit. Et il ajoute, en guise de réponse : « je suis comblé avant d’avoir désiré. L’éternité est là et moi je l’espérais. Ce n’est plus d’être heureux que je souhaite maintenant, mais seulement d’être conscient. » […] L’absurde, ce n’est plus la question. C’est qu’il n’y a plus de question du tout. L’absurde n’est qu’un point de départ, qui débouche, chez Camus, sur une politique de la révolte et une éthique de l’amour, mais aussi, et peut-être surtout, sur une mystique du silence et de l’immanence.
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