AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de André Comte-Sponville (281)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le Sexe ni la mort

L'amour est un des sujets les plus passionnants qui soient: il n'y a qu'à se plonger dans la littérature... Mais comme il est bon de lire aussi ce que nous disent les philosophes!

Ma critique ne portera que sur le premier essai d'André Comte-Sponville, il y a déjà tant à écrire! Allez, je me lance!

Nous pouvons rouler les mécaniques devant les instituts de cotation afin de ne pas perdre notre triple AAA, nous petits Français!

Mais que sommes-nous face aux Grecs, qui eux ont trois mots pour désigner l'amour quand nous n'en avons qu'un seul!

Éros tout d'abord, ou l'amour passion: pas besoin de faire de grands dessins pour expliquer celui-ci: il nous a donné l'érotisme.

Par contre qui prétendrait expliquer clairement ce que sont "philia" et "agapè", à moins d'être un helléniste distingué?

André Comte-Sponville taille en pièce le mythe d'Aristophane qui voudrait que nous soyons à la recherche de notre "moitié" et qu'une fois trouvée nous ayons atteint notre plénitude! Il remet aussi sérieusement dans leurs en buts Socrate, Aristophane et Schopenhauer pour qui l'amour suit cette équation: amour= désir = manque et qui voudrait qu'une fois comblé l'amour se délite.

Ce serait sans compter sur la "philia", l'amour de ce qui ne manque pas: c'est l'amour entre les enfants et leurs parents mais aussi l'amour conjugal, celui que l'on éprouve pour celui qui partage notre vie.

Et là de revisiter Aristote et Spinoza: pour qui:"l'amour est désir mais pas manque, le désir est puissance et l'amour une joie".

C'est l'amour vrai et non point l'amour rêvé, même s'il est parfois difficile d'appliquer le 1+1=3 !

"Qui peut jurer d'être toujours amoureux? Autant jurer qu'on aura toujours la fièvre! On ne décide pas d'aimer, ni de n'aimer plus (l'amour ne se décrète pas); mais on peut décider d'entretenir son amour, de le nourrir, de le protéger, de le faire vivre et évoluer."

Et le spirituel dans tout cela? C'est "agapè", l'amour du prochain, la compassion. En bon athée, André Comte-Sponville avoue son incompétence en la matière et invite Simone Weill et Thomas d'Aquin pour éclairer notre lanterne.

Agapè: c'est l'amour libéré de toute concupiscence: quand on "aime vraiment l'autre pour son bien à lui et plus du tout pour son bien à soi".



Pour conclure, l'amour est un don que nous avons reçu avant d'être capable de le donner: "Merci à ceux que nous aimons: merci à eux d'exister et de nous aider à exister! "

L'amour est pluriel, l'amour est difficile, mais: "Si nous n'aimions pas aussi la difficulté, comment pourrions-nous aimer la vie?"





Commenter  J’apprécie          7610
Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Tout juste un mois après les terribles événements qui ont changé la France et ont insufflé un élan citoyen incroyable, Le livre de poche sort ce recueil de textes. 60 écrivains unis avec la même volonté de défendre la liberté d’expression.



L’ensemble des acteurs du livre a donné de son temps et de son argent pour que vive cette belle initiative dont les bénéfices seront reversés à Charlie Hebdo. 5 euros, ce n’est rien pour un tel recueil.



Dans un délai incroyablement court, l’éditeur a réussi à rassembler cette meute d’auteurs, regroupés sous une même bannière et brandissant leurs stylos comme arme. Leur intelligence et leur liberté de penser aussi.



60 textes forcément inégaux, certains se contentant d’une ou deux maigres lignes, d’autres de plusieurs pages. De l’analyse au cri de ralliement, du souvenir au texte très personnel… il y a de tout dans ce recueil.



L’éditeur a eu la bonne idée d’entrecouper les textes des auteurs actuels, d’extraits de Voltaire, Diderot ou encore Hugo. Pour prouver que le sujet de la liberté d’expression n’est pas neuf et qu’il faut défendre cette liberté jour après jour contre l’obscurantisme.



Sans vouloir détailler tous les textes proposés, j’ai une pensée plus particulière pour les mots de Maxime Chattam qui résonnent cruellement par rapport à son roman en cours d’écriture, pour Ian Manook et son texte si touchant, pour Frédérique Deghelt qui pense à la mère de ces terroristes, pour Dominique Fernandez et Marc Lambron qui nous font prendre conscience à quel point cet événement a touché le monde entier, pour Fabrice Humbert et Romain Puértolas avec leur belle idée de parler du sujet à travers une fiction (grave ou drôle), pour Katherine Pancol et son poème enjoué, pour BHL et son texte très juste, pour Eric-Emmanuel Schmitt et son mordant manuel du fanatique…



Quoi que vous cherchiez, et même si vous ne cherchez rien, vous en trouverez un bout dans ce livre. Une lumière contre l’obscurité qui tente de nous éteindre. Voilà ce qu’est ce recueil. Continuons à allumer de telles lumières.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
Commenter  J’apprécie          570
L'esprit de l'athéisme : Introduction à une spi..

L'autre jour, j'ai été à l'enterrement de ma nourrice, que je ne voyais plus très souvent, vous voyez le genre, on vit sa vie et puis le temps passe et tu reçois un coup de fil pour t'annoncer que la vie est une belle salope, et qu'un jour ou l'autre tu déposes le bilan, et le cancer a finalisé l'histoire tragiquement en faveur de l'accusée…



Donc me voilà à l'enterrement, on passera sur le côté émouvant et dramatique du moment pour se pencher sur le tissu de conneries que peut raconter un cureton pendant une heure, affligeant de bêtise. Bien sur je suis resté digne et sérieux jusqu'au bout de cette débauche de prières sans queue ni tête, un coup debout, un coup assis, le sourire dans ma tête, alors comme une piqure de rappelle, j'ai lu le bouquin de Dédé Sponville pour définir mon athéisme qui contrairement au sien plus tolérant est radical…



Alors je ne voue pas une haine aux croyants, (maman je t'aime, mémé un peu moins mais bon), non, mais pour ma part je suis intimement persuadé, dieu m'en est témoin, de son inexistence… à ce jour, ce monsieur n'a pas pointé le bout de sa toute puissance pour me rendre beau et riche comme je le prie chaque jour depuis ma naissance… du coup je suis bientôt chauve, mon bide prend ses aises et se détend tranquillement, bref c'est la merde...



Monsieur étant trop occupé à faire mourir les enfants, nous ferons impasse sur la famine, les catastrophes naturelles, les guerres, les maladies, les pédérastes, les viols, la souffrance continue de chaque être humain tout au long de sa vie( le tigre qui bouffe la gazelle, le piaf qui bouffe le ver de terre, moi qui écrase une énorme araignée , certainement une mygale sanguinaire qui voulait me foutre les jetons...sa mère la Marie Madeleine de jésus, c'est réussit)



Pour ma part la religion ne respecte en rien ce qu'elle défend, altruisme, charité, solidarité, amour, tout ce qui caractérise les valeurs morales d'un homme ordinaire athée ou pédé, ou normalement constitué, je ne me serai pas permis d'inclure l'impie et l'enculé (en rapport à ses pratiques contre nature avec leurs culs, dégueulasse...)l dans la normalité judéo-chrétienne… dieu m'en préserve de ne pas descendre aussi bas… ou dans les rues pour crier hauts et fort que les pédés c'est tabou, on en viendra tous à bout…



« Ahhhhhhhh caricatureur de satan, tu crèveras dans les flammes de l'enfer, pour l'éternité… »



Une du père, du fils et du « sein » esprit… blablabla…



Finalement on se retrouve tous athées pour les même raisons, avec tolérance pour les uns et rejet définitif pour les autres, Dédé vulgarise un certains nombres de réflexions à ce sujet très intéressants, rien de nouveau ou d'original, mais j'aime bien être conforté de mes convections personnelles qui n'engage que ma profonde ignorance de connard convaincu par sa propre bêtise, sans déconner hein, mais j'assume blasphémer à longueur de journée, CARICATURER, GÉNÉRALISER, CHOQUER, à quoi bon faire des courbettes quand je vois le nombre d'indignés qui descendent dans les rues déverser leur tolérance illusoire d'un impuissant planqué avec son fiston dans les terres obscures du libre arbitre…



- Maman je vais mourir ?

- Oui mon amour, dieu a décidé que c'était l'heure que tu le rejoigne

- Mais pourquoi je me suis fait violé avant ?

- Les voix du seigneur son impénétrables mon amour...



J'ai la foi en l'Univers, sans créateur, la nature suit son cours à l'infini, on ne fait que passer alors profitons en avant de finir dans un trou (non rien avoir avec les pédés) avec une croix autour du cou ou dans le derrière(ya pas de mal à se faire plaisir avant de partir)… mais si les uns veulent rêver d'un au delà plus plaisant, ainsi soit-il, que votre volonté vous honore autant qu'elle me désole…



Et pour les siècles des siècles…



Amen les copains…





"Sa mère Marie Madeleine" = sa mère la pute... Marie étant la mère et Madeleine la pute...



Commenter  J’apprécie          5616
L'esprit de l'athéisme : Introduction à une spi..

André Comte-Sponville se définit comme « athée fidèle ». Ayant reçu une éducation chrétienne, il a perdu la foi, mais il en a gardé les valeurs. « La fidélité, c’est ce qui reste de la foi quand on l’a perdue ». Pour lui la fidélité importe davantage que la foi. « Un athée peut être vertueux aussi sûrement qu’un croyant peut ne pas l’être . »

« Un Dieu ? Pour quoi faire ? L’univers suffit. Une église ? Inutile. Le monde suffit. Une foi ? A quoi bon ? L’expérience suffit. » Pourquoi Dieu plutôt que rien ? Dieu asile de l’ignorance. On peut y préférer le silence face au mystère de l’univers, la contemplation, l’attention, l’action.



Vivre la vie maintenant, la plénitude et la simplicité, le silence et la sérénité, l’acceptation et l’indépendance. Plutôt que de miser sur un Dieu hypothétique, de passer sa vie à le chercher, d’espérer une vie après la mort.

« Le présent est là, et il n’y a rien d’autre. Il ne disparait jamais : il continue. Il ne cesse de changer ;

c’est donc qu’il ne cesse pas. Tout est présent : le présent est tout. Tout est vrai. Tout est éternel, ici et maintenant, éternel ! »



Il développe, dans ce livre plusieurs arguments démontrant que l’on peut se passer de religion. Mais on ne peut se passer de communion, de fidélité et d’amour.



Dieu existe-t-il ? « Il n’y a pas de preuve de l’existence de Dieu : celle-ci peut être postulée, non démontrée ; elle est l’objet de foi, non de savoir. » « Je ne sais pas si Dieu existe, mais je sais que je crois qu’il n’existe pas ».



Les athées sont-ils condamnés à vivre sans spiritualité ? Non : « Je ne crois pas en Dieu, cela ne m’empêche pas d’avoir un esprit, ni de m’en servir. »



J’ai souvent été en accord avec les arguments développés par André Comte-Sponville. Il ne combat pas la religion, mais il lutte pour la tolérance, pour la laïcité, pour la liberté de croyance et d’incroyance. Il lutte contre la barbarie nihiliste ; barbares par défaut de foi ou de fidélité. Il lutte contre la barbarie des fanatiques ; le fondamentalisme, l’obscurantisme. Pour tous ceux qui prennent leur foi pour un savoir, qui nient la science et la démocratie, qui empiètent sur notre liberté et qui essaient de nous soumettre leur foi aveugle.



Croyants ou athées, partageant les mêmes valeurs, nous sommes tous sur le même bateau, et la fin du voyage nous dira, si Dieu existe ou pas.

En attendant, qui n'a pas été un jour bouleversé par la vue d'un ciel étoilé, le silence de la nuit, en ayant la sensation de faire partie d'un tout, de l'univers infini, tout en prenant conscience de notre petitesse, de notre existence fragile et éphémère. Ou devant le spectacle de la mer...

Nous faisons partie de la nature. Nous sommes soumis à sa loi et à celle des hommes. Ce monde n'a rien de divin. S'il y a quelqu'un là-haut pour tirer les ficelles, on peut dire qu'il fait bien mal son boulot. Si l'on croit qu'il n'y a personne aux commandes, alors on comprend que notre monde soit dans un tel état, car soumis en partie aux lois de l' homme, cet animal le plus évolué de la planète.



Livre passionnant et facile à lire, enrichi de nombreuses citations de grands philosophes, qui nous éclaire sur des sujets d’actualité : les religions, la laïcité, la tolérance .

Commenter  J’apprécie          510
Dictionnaire philosophique

Ah bordel de merde j'avais zappé le dico de Dédé, complètement oublié que j'avais survolé ce pavé il y a quelques mois, et que je survole encore quand je tombe sur une notion de philo bien compliquée qui m'échappe, des fois même la définition m'échappe… Mais c'était sans compter sur le radis noir, alias « Blackradis » qui a su me rappeler que j'avais eu une vie avant le drame en publiant sa 80 ème critique de la journée sur ce dico…



Et puis ça faisait longtemps que je n'étais pas venu vous faire des petits bibis, mais je n'ai plus le temps voyez-vous, trop occupé à m'occuper du petit machin de 14 mois qui a ruiné ma vie de branleur d'antan… Pourtant au départ ça partait d'un bon sentiment :



Choupette : et si on faisait un gosse



Moi : oh oh oh, doucement, doucement, tu crois pas que c'est un peu tôt, ça fait juste 14 piges qu'on se tripote, et j'aimerai bien pouvoir te tripoter encore quelques années…



Du coup, on était tout excité… et puis elle est arrivée, notre merveilleux petit souci d'amour…



Alors au bout de quelques semaines, ma "VIE D'ANTAN" a fini par faire ses valises sous mes yeux cernés, des perles d'eau salé ont coulé le long des mes joues gonflés par des kilos en trop suite à la grossesse de choupette...



Ma VIE D'ANTAN a tout pris : mes hobbies, mon sommeil, mes séances de développé couché le dimanche sur la canapé, mes cinoches, mes restaus et mes tablettes d'abdos...



Choupette : Ah non tes abdos c'est le coca !



Avant de claquer la porte d'entrée, elle s'est quand même retournée, j'avais de l'espoir pour qu'elle reste, qu'est ce qu'elle était bonne, elle sentait bon L'Asie, le cul, et les femmes nues, puis elle m'a dit :



« On fait un break, c'est mieux pour nous deux, mais je reviendrai peut-être d'ici quelques années"… "Inch allah "



« Nonnnnnnnnnnnnnnnnnnn » je me sentais comme "Luc Skylwalker," moi qui savais magner le sabre laser comme un "Jedi" avec force et dextérité, elle avait brisé mon égoïsme de trentenaire obsédé, fini la branlette, place à la paternité...J'ai tenté un baroud d'honneur pour sauver notre relation :



Moi : mais t'es sur qu'elle est de moi



Choupette : Connard d'enculé de ta mère…



Alors j'ai enfilé un jogging, un t-shirt et nous voilà 14 mois plus tard, épuisé par des nuits agitées, par des journées à cavaler après ce petit cul qui me fait chavirer de bonheur à chaque sourire…



C'est pour ça que je n'ai plus le temps les copains, mes lectures s'accumulent sur ma table basse, prenant cette poussière que j'aspire tous les dimanches, dans l'espoir vain qu'elle renonce un jour ou l'autre à se déposer dans les endroits ensoleillés, j'essaie de temps à autre de lire un chapitre ou deux, mais ce n'est plus la même chose depuis qu'elle est partie, je n'ai plus de nouvelle, je pensais la croiser en Martinique, mais elle n'y était pas, je vous raconterais comment que c'était là-bas…



Choupette : Bon on en fait un deuxième...vu qu'elle reviendra pas hein...



Moi : Nonnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn….



Mon petit souci d'amour : Que la force soit avec toi papa…



Heureusement que je me suis réveillé, il est 2h45 et la petite chouine dans notre lit, choupette ronfle sa rhino, et moi je m'en rendors comblé de bonheur…



A plus les copains…



PS : Pour le livre, voir ci-dessous (je vais le pulvériser en vote c'est pour ça ) la critique de « Blakradis », un auteur de critique qui me fait bien sourire…



Commenter  J’apprécie          4915
Le Bonheur, désespérément

Pas la peine de s'énerver, mon PC est capricieux, j'aurai dû faire une copie : )

Bon... Qu'est ce que je pense du livre d'André Comte-Sponville ( ACS pour les intimes ) ?

D'abord, il y a une souffrance dans le titre ; peut-on trouver le bonheur en courant après désespérément ?

La conférence d'ACS ( bien exprimée sur la forme, mais assez tortueuse quant au raisonnement ) aboutit, si je comprends bien à ceci :

L'espérance comporte une bonne part d'incertitude et d'angoisse ; donc il ne faut pas stresser pour "un faux-bonheur" qui ne dépend pas de nous, agissons pour obtenir un vrai bonheur qui dépende de nous.

Bon.... là dessus, je suis d'accord.

.

Ce livre fait partie des "philo-bonheurs" qu'un philosophe arabe dont je ne me souviens plus du nom, critique avec pertinence.

L'angoisse d'ACS se ressent tout au long de son exposé, tout comme j'ai ressenti celle de Jean d'Ormesson dans certains de ses livres. Le premier affirme : je suis athée, il n'y a rien "après", vite-vite, profitons de ce que nous avons ; l'autre s'interroge.

Après 60 ans, l'être humain peut s'interroger sur la signification de la mort. Personnellement, je sais que je suis "sauvé" par ma femme qui m'a convaincu de la vie après la mort, et je sais que, comme le proclame Francis Lalanne :

"Pense à moi, comme je t’aime

Rien ne nous séparera

Même pas les chrysanthèmes

Tu verras, on se retrouvera ."

.

Je suis donc serein et peux donc siffler comme un serin : )

Commenter  J’apprécie          465
Présentations de la philosophie

Spinoza disait :



« On ne désire pas les choses parce qu'elles sont belles, mais c'est parce qu'on les désire qu'elles sont belles. »



Et moi je désire les meufs… et c’est pour ça qu’elles sont belles… Enfin si elles sucent c’est un plus, surtout pour les moches...



On ne va pas se mentir, je n’ai reçu aucune photo de femme nue, chiotte de bite : aucune surfeuse cochonne parmi vous, bien sur j’aurais très bien pu aller conter du « Levy » chez Meetic, mais comme j’aime les challenges, bah j’ai décidé de conter du « Nietzsche » chez babelio…



Mais voilà, il y a encore quelques mois je croyais que « Spinoza » était un de ces dictateurs bouffeur de morue qui après une indigestion aurait fait une petite « Castro »…



Babe(lio)-girl : pfffffff….



Ouais mais moi je fais les créneaux d’une main et d’autres trucs relaxants me permettant après quelques secondes d’imagination de te cracher toute ma honte à la gueule, allé cul sec, je n’ai pas de mouchoir trésor…



Enfin bref, j’ai repéré sur babelio pas mal de minettes pas trop farouches prêtent à tout pour apprendre à faire des créneaux, j’ai donc commencé à m’intéresser à la philo : « naitre ou ne pas naitre »… enfin pour ce genre de connerie quoi !



Et puis bêtement j’ai trouvé toutes ces conneries très intéressantes… et aussi parce que je me pose toujours plein de questions existentielles sur tout un tas de trucs donc la majorité des gens se branle(nt)… sceptique de nature et athée de confession, je voulais comprendre pourquoi, pourquoi…. tes seins m’excitent….Ah non merde, pardon, j’étais en train faire un créneau…



Donc après quelques essais de vulgarisation, un petit bouquin sur la philosophie antique à nos jours, j’ai décidé de demander à mon meilleur pote de philo : « Mickbu »… ne vous inquiétez pas si le mec plane à 30 000 milles, ou si ses propos sont parfois un peu confus, il touche sa bille…Par contre je ne sais pas si il fait les créneaux…



Verdict j’aime bien la philo tranquillou, vulgarisée, simplifiée, donc à ma portée, l’auteur traite de plusieurs grands thèmes importants comme la mort, le temps, la sagesse, l’art, l’amour, dieu, l’Athéisme et j’en passe, c’est court et accessible même si parfois je nageais dans l’abstrait le plus complet, qu’importe, je mène ma barque gentiment, en attendant le chant des sirènes de babelio m’annonçant que les créneaux ça ne sert à rien en mer... et les mouchoirs non plus… Avale je te dis...



Et comme le disait Socrate : « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien.  »... et avec ça il devait en serrer de la nenette antique...



Bah moi je dis tout pareil…



A plus les copains…
Commenter  J’apprécie          4610
Le capitalisme est-il moral ? : Sur quelque..

Pourquoi je m’intéresse à tout ça, ma foi parce que je suis curieux, curieux mais limité dans ma réflexion de par (et je me répète) une éducation intellectuelle chaotique...



Appelez-moi « Cosette »



Sept ans d’apprentissage en ébénisterie et menuiserie c’est très enrichissant professionnellement, intellectuellement et culturellement dans certains domaines... mais très peu métaphysiquement au sens existentiel du terme... (merci bvb)



- Choupette : ça c’est clair… Tu parles d’un menuisier philosophe …

- Moi : la branlette intellectuelle sur les bancs de la fac, ça ne paie pas les croquettes des chats tchitchounette…

- Choupette : Bah c’est pour ça que je t’aime, toi et ma Mauboussin…



Aujourd’hui me voilà donc sur la longue route de la culture et du savoir, prêt à suivre mon petit bonhomme de chemin tranquillou sans pression, pour essayer de combler quelques lacunes indispensables à la compréhension de la nature humaine, de notre société et de notre histoire…



A défaut de comprendre le gratin philosophique des lumières, je préfère rester modeste dans ma démarche en commençant par des auteurs contemporains, sans pour autant être capable des les commenter, ni d’émettre une critique objective. Pour l’instant Je me contente d’apprendre mais j'espère d’ici quelques années pouvoir remédier à tout ça…



Donc j’aime bien André Comte-Sponville, il est clair, agréable à lire, et humble dans ses opinions… Mickbu m’avait conseillé cet auteur pour m’initier à la philosophie contemporaine et Gure a persisté me conseillant à son tour cet auteur, alors pourquoi hésiter…



L’auteur dans cet ouvrage explique suivant des ordres établis par lui même, à la fois distincts mais indissociables, pourquoi le capitalisme n’est ni moral, ni immoral mais amoral… Il évoque le socialisme, le communisme, le libéralisme, Marx, le commerce, l’angélisme, la tyrannie, la barbarie, l’individualisme, l’égoïsme, l’éthique, la religion, l’utopie, la générosité, la solidarité…



Finalement et vulgairement parlant ce n’est point le capitalisme qui immoral mais les individus de nature égoïstes et individuels qui le sont, ce système à défaut d’un autre plus performant reste aujourd’hui incontournable avec ses défauts, ses qualités et bien sur ses dérives…



Dire que c’est mieux ailleurs c’est faire preuve d’angélisme finalement…



Je ne rentrerai pas dans les détails, car j’en suis sincèrement incapable, mais j’ai pigé, hormis la postface complètement hors de ma portée



A plus les copains
Commenter  J’apprécie          438
Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

J'ai enfin lu Nous sommes Charlie, après (déjà!) Toutes ces années.

Je me souviens...

Ces soixante textes, certains brefs et d'autres plus longs, me ramènent encore à ce jour funeste, cette matinée maudite du 07 janvier 2015. Matinée de mort, cauchemar éveillé, et ce chagrin, ce chagrin!

Philippe Lançon, Chloé Verlhac, Riss et Patrick Pelloux sont passé avant.

J'avais laissé ce poche collectif noir sur l'étagère huit années entières avant d'enfin, tout de même, de l'ouvrir et de l'enfin lire.

Toute la sidération, l'incompréhension, la colère et la réaction me sont revenues intactes car à peines enfouies et toujours prêtes à ressurgir.

Ces soixante-là ont unis leurs voix, leurs mots, leurs cœurs pour parler et dire... Dire NON à la peur et à l'indicible. Tous.

Soixante voix qui, au final, n'en font qu'une riche et variée dans une cantate à la Liberté.

Horusfonck est Charlie, encore et toujours, à jamais.
Commenter  J’apprécie          400
Contre la peur et cent autres propos

Un grand merci à Babelio dans le cadre de sa Masse Critique et aux Éditions Albin Michel...

Contre la peur et cent autres propos : je dois tout d'abord vous avouer que la lecture de ce livre a été pour moi un véritable enchantement. Ensuite je me suis demandé comment je pourrais vous en parler. Pas facile, je vous avoue.

Son auteur, André Comte-Sponville y rassemble une centaine de chroniques, qu'on appelle aussi « propos », au sens que le philosophe Alain donnait à ce mot, c'est-à-dire des articles de presse que l'auteur a tout d'abord publié entre 2007 et 2018 dans des magazines comme Challenges ou le Monde des Religions. C'est en quelque sorte le concept de journalisme philosophique qui est ici remis au goût du jour. L'auteur reprend le procédé qu'il avait déjà utilisé dans un précédent livre intitulé « le goût de vivre et cent autres propos ».

Ces articles ont été guidés au moment de leur écriture par l'actualité ; par contre pour l'ouvrage dont je vous parle, l'auteur a choisi de ne retenir que ceux qui ont le mieux résisté à l'épreuve du temps. Et c'est vrai que l'une des premières sensations que j'ai ressentie à leur lecture, est que les thèmes soulevés par cette pensée philosophique n'ont pas pris une ride, demeurent intemporels.

Tout comme Alain, André Comte-Sponville est aussi un philosophe. Un philosophe n'est pas neutre, il pose une empreinte personnelle, subjective sur sa pensée, dans ce qu'il dit et écrit. Ici, André Comte-Sponville le fait à sa manière, c'est-à-dire celle d'un homme clairement ancré dans l'athéisme, la laïcité - ce sont des valeurs fortes qui l'animent -, et en même temps il est fortement respectueux de la figure de Jésus-Christ et de son parcours.

« La foi est une histoire d'amour. Allez convaincre un amoureux de ne plus l'être ! C'est aussi impossible que de le convaincre de l'être encore, lorsqu'il ne le sera plus ».

Il exprime aussi d'autres valeurs qui ne sont d'ailleurs pas contradictoires avec celles citées auparavant, la recherche du bonheur ou de la sagesse par exemple.

« Prier, au sens ordinaire du terme, c'est mettre des mots sur son désir ».

André Comte-Sponville écrit sur les riches, les inégalités, la politique et la morale, l'école, le droit au logement, l'identité nationale, l'Europe, la mort... D'autres sujets s'invitent sur cette décennie particulière : l'islam et l'islamisme, le voile, les manifestations nuit debout, le droit de mourir, le populisme, le cannabis... Pour d'autres, je ne sais pas où les situer. J'ai l'impression qu'ils ont pris racine au cours de ces dernières années et pour autant je sens bien qu'ils portent désormais en eux le germe d'une intemporalité : le fondamentalisme, par exemple et qui ramène à une chronique que le philosophe a écrit et publié en janvier 2015 dans le Monde des Religions, juste après l'attentat de Charlie Hebdo. Chacun d'entre nous est capable de situer l'endroit où il était et ce qu'il faisait le 7 janvier 2015. Je me souviens que j'étais à Kiev et que je fêtais le Noël orthodoxe. Ce souvenir restera marqué dans nos mémoires. Dès lors, des opinions se sont exprimées de manière très fortes, parfois contradictoires et violentes. Il est intéressant d'entendre la voix d'un philosophe sur ce sujet, non pas comme celle d'un sauveur ni d'un thérapeute, mais comme celle de quelqu'un qui sait poser les bonnes questions. À ce titre, le texte portant sur le fondamentalisme, mais aussi les deux autres chroniques qui suivent un peu plus loin : « Écrasons l'infâme ! » et « Pour que vive la République ! », m'ont totalement happé et je dirai même qu'ils m'ont fait du bien.

« Après l'horreur et le chagrin, quoi ? La volonté renforcée de continuer ce combat-là, qui fut celui des morts que nous pleurons, et qui est le nôtre. Être fidèle à Charlie, c'est le mener dans la joie et l'humour, plutôt que dans la tristesse et dans la haine. Ces salauds d'assassins ne nous empêcheront pas d'aimer la vie, la liberté, le rire. le blasphème fait partie des droits de l'homme. L'humour, des vertus du citoyen ».

C'est peut-être sa manière à lui de chercher un peu de sens dans tout cela, dans tout ce qui nous paraît bruyant, terrifiant ou bien parfois insignifiant. En tous cas, ce matériau qu'est l'actualité est riche pour André Comte-Sponville. Il l'aborde avec beaucoup d'humilité et tente d'y poser un regard décalé en apportant son point de vue, ses questions, mais aussi d'autres itinéraires possibles à partir de ses mots. Il nous invite avec lui à ramener les idées que suscitent toutes ces questions où nous voudrions que notre chère République prenne position, à la sphère de l'individu, leur seule place selon lui. « La République, parce qu'elle est laïque, n'a pas de philosophie. C'est aux républicains d'en avoir une ».

Loin des croyances et des opinions toutes faites, il démonte celles-ci avec beaucoup de jubilation et d'ironie, et parfois on le sent, avec un peu d'agacement. « le rôle d'un instituteur est d'enseigner ce qu'il sait, non d'imposer ce qu'il croit ».

L'actualité nous paraît parfois banale, énervante, effrayante aussi. Et puis parfois elle s'accélère, prend de l'épaisseur, c'est peut-être une forme d'histoire déjà en mouvement. le philosophe retient ce mouvement, l'accroche à l'éternité et tente de lui donner du sens en lui posant des questions.

Pourtant le monde change, le monde est de plus en plus changeant. le flux d'informations dans lequel nous vivons donne à l'actualité un caractère immédiat, éphémère, parfois dérisoire.

J'aimerais d'ailleurs un jour revenir à ces textes dans dix ans, dans vingt ans. Auront-ils conservé de manière intacte leur sentiment intemporel, leur sagesse aussi ?

Dans ce livre, j'ai découvert la pensée philosophique d'un homme qui aime la vie. « la joie d'aimer, même douloureuse, vaut mieux que l'indifférence ». Il me donne des clefs pour m'éclairer, m'aider à faire un pas de côté pour découvrir un sens caché dans cette actualité qui se déroule sous nos yeux. Je ne cherche pas à coller à sa pensée, je ne cherche pas des réponses toutes faites et ce n'est pas la volonté de l'auteur de le proposer à ses lecteurs. Celui-ci au contraire nous aide à mieux réfléchir, peut-être nous aider à mieux poser nos propres questions. C'est à nous de poursuivre le chemin. Souvent je suis d'accord avec lui, parfois je ne le suis pas, mais ce n'est pas important. Ainsi connaissant ses positions laïques que je partage, je l'attendais au tournant sur le sujet du voile islamique pour lequel j'ai une position plus intolérante que lui. « La burqa ? Ce n'est pas une faute contre la laïcité, mais une atteinte à la dignité des femmes et à une certain conception des rapports humains ».

Alors, il ne faut pas prendre tout ce que dit André Comte-Sponville pour argent comptant. Je pense que rien ne lui ferait davantage plaisir que de confronter notre point de vue contradictoire à celui de ses propos.

De temps en temps, il convoque d'autres philosophes qui sont ses maîtres à penser, non pas pour imposer un dogme mais pour apporter un éclairage. Aristote, Pascal, Montaigne, Spinoza, Auguste Compte, Simone Weil ou bien Benjamin Constant...

Leurs références viennent nous éclairer comme des fanaux, comme des feux dressés dans le sillon de la piste d'atterrissage d'un avion qui chercherait son chemin en pleine nuit.

De temps en temps aussi, il s'éloigne de l'actualité comme pour prendre des vacances, une pause loin du fracas du monde. Il nous parle alors de la correspondance entre Georges Sand et Gustave Flaubert et c'est délicieux. « Il y a quelque chose de plus important que la littérature, qui est la vie elle-même, et l'amour de la vie, et l'amour des vivants. La littérature n'a jamais sauvé personne. Les plus grands écrivains le savent, et c'est ce qui les sauve ».

Voilà ! C'est frais, c'est stimulant, c'est revigorant, c'est une écriture « à sauts et à gambades » comme écrirait volontiers Montaigne, et nous, nous passons d'un texte à l'autre en sautillant, comme sur les pierres d'un ruisseau, avec grâce et légèreté et les gestes enfin emplis de lumière.

Commenter  J’apprécie          393
Dictionnaire amoureux de Montaigne

Qui doute encore de la qualité de la collection des "Dictionnaires amoureux" ?





Mais pour qui se passionne pour Montaigne et Les Essais, celui rédigé par André Comte Sponville (Plon, 3 septembre 2020), est un petit bijou. Le "monde littéraire" est, en ce moment, aux petits soins des passionnés de Montaigne, après la parution, dernièrement, de l'excellentissime nouvelle édition établie par Bernard Combeaud (ISBN : 9782221218815) Robert Laffont/Mollat préfacée merveilleusement par Michel Onfray.





Ce dictionnaire amoureux, comme l'écrit André Conte-Sponville, n'est pas une exégèse ni une tentative d'explication de texte, mais une déclaration d'amour à l'auteur des Essais :



"Je l'ai beaucoup cité, comme il fallait le faire, et parfois longuement. Un Dictionnaire amoureux de Montaigne est aussi, inévitablement, une espèce d'anthologie... On ne s'étonnera pas que, parlant de Montaigne, et suivant sa méthode, je parle aussi de moi. C'est une autre façon... de lui rester fidèle. C'est aussi l'esprit de cette collection ; un dictionnaire amoureux, presque inévitablement, tend à devenir un dictionnaire égoïste. Comment dire son amour, si l'on veut être sincère, sans se dévoiler soi ?... " (P.12, préface).





On peut, bien entendu et comme dans tout dictionnaire, le lire linéairement ou bien seulement se balader au gré de ses différentes entrées. Mais invariablement, Montaigne, après sa mort toujours si vivant, procure encore réconfort et jouissance.



Bonne lecture.



Michel.


Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
Commenter  J’apprécie          381
Du tragique au matérialisme (et retour) : Vin..

-Mon fils (26 ans, ingénieur) lisant la quatrième de couverture:

" Ma thèse est que le matérialisme, s'il est rigoureux se doit d’Être une pensée tragique,, c'est à dire aporétique, déceptive, inconsolée. Et qu'une sagesse qui se sait insuffisante et insatisfaite (une pensée tragique)vaut mieux que la suffisance d'une sagesse prétendument satisfaite"

t'as lu ça , toi? ça te change de tes polars. ça a l'air hyper compliqué ,t'as tout compris?



- Tout ! Je ne crois pas , mais, du moins, l'essentiel . Ce n'est pas compliqué mais complexe. Dégrafer un soutien gorge récalcitrant est compliqué, mais là, si tu as les bonnes clefs , c'est à dire de l’effort avant tout, les bons outils (ordi, dico ...), une bonne préparation, ça te paraîtra ensuite fluide , hyper intelligent, euphorisant et même carrément jouissif.



- ah non! Tuvas pas me refaire le coup des longs préliminaires!



- ( sourire) si c'est un peu l'idée; tu veux que je t'expliques?



- y a quoi à la télé ?

- Un documentaire sur les aigles du Turkménistan sur ARTE ou Mimi Mathy sur tf1

- Bon, ok, vas y!



- D'abord l'auteur : André Comte Sponville (ACS pour les intimes) a la soixantaine, il est philosophe, un ami de la sagesse comme tu sais, pour lui , le but de la philo est la "recherche du vrai , de la vérité"

- ah bon, tous les philosophes recherchent que la vérité?

- Non, tu as raison, Aristote, par exemple a comme finalité ultime le bonheur( en philo on appelle ça l'eudémonisme) Marx a comme but l'évolution du peuple.

Ensuite, ACS est athée

-Comme moi?

- Non, je crois pas , tu penses pas des fois à papy, tu lui demandes pas des conseils, par exemple? Même si tu sais pas trop où il est ?

- Si ,t'as raison

- En fait, tu ne te poses pas trop la question, c'est pas ton moment, ou , d'une manière plus philosophique, comme tu ne sauras jamais avec certitude si Dieu existe ou pas, tu refuses de prendre cette problématique en compte: tu es agnostique. L'athéisme demande une très grande rigueur intellectuelle, il n'y a pas de relation verticale entre l'homme et un dieu ou une déité quelconque (Voltaire) ou une âme qui s’échapperait du corps (Platon), il n'y a pas de transcendance, simplement une réalité horizontale, celle de la durée de ta vie: l'immanence.Tu sens déjà pointer le tragique: après ta mort seul existe le néant.C'est la finitude de la vie.Mais ,dans cette vie qui est donc éphémère, il faut chercher la vérité, pour cela ACS mise avant tout sur la raison, c'est un rationaliste, de plus il est matérialiste

- Il recherche les biens matériels?

-Non, ça n'a rien à voir. Un matérialiste est un mec qui pense que tout est matière, comme la nature. Un caillou est matière, mais un orgasme, par exemple ou la pensée sont aussi matière, la pensée dépend du cerveau, il n'y a qu'une seule réalité chez l'homme, c'est son corps .Il y a "un primat du corps"mais une primauté de l'esprit

.

-stop! j'y comprends plus rien!

- Il nous est donné de penser, c'est notre différence avec les autres"matières" et c'est ce qui nous permet de vivre en harmonie: penser avec sagesse pour chercher la vérité



Voyons maintenant la notion de tragique:pour l'auteur, il y en a deux sortes.Un tragique du pire lorsque ce que l'on craignait se réalise ou devient inevitable, c'est le tragique des tragédies classiques (Antigone, Phèdre ...), le toubib qui t'annonce que tu as un cancer généralisé. Et puis un tragique du dérisoire lorsque ce qu'on espérait ne se réalise pas ou ne parvient pas à nous combler; c'est un tragique de la banalité, de la quotidienneté : le spleen de Baudelaire par exemple "L'espoir vaincu, pleure". Ces deux tragiques engendrent évidemment la peur ou, plus exactement deux types de peur: la crainte et l'effroi. La crainte porte sur un mal seulement possible qui s'accompagne donc de l'espoir et puis l'effroi qui porte sur un mal inévitable.

- c'est pas gai ton truc, quel pessimisme!

- Non, prendre en compte ce qui est insecurisant et insatisfaisant,n'est pas du pessimisme, c'est simplement comprendre que joie et sérénité ne vont jamais de soi, qu'on ne peut y accéder que par grâce ou par lutte jusqu’à la mort; c'est, au contraire une raison supplémentaire de jouir et de se réjouir de cette vie passagère:amour de la sagesse, donc de la joie, de la sérénité, un maximum de bonheur possible dans un maximum de lucidité, tu piges?

- Oui, c'est plus clair



- Comte Sponville s'est appuyé sur 26 philosophes qu'il a particulièrement étudié pendant ces trente dernières années, je ne vais les passer en revue car ça prendrait des plombes, juste te dire trés rapidement comment certains ont oscillé entre ce tragique et ce matérialisme



Montaigne dit "c'est chose tendre que la vie et aisée à troubler". C'est un humaniste de la douceur, de la compassion tout en étant un penseur tragique



Pascal est beaucoup plus sombre, pour lui tout est vain, dérisoire, tragique ,mais, comme il est croyant, il a l'espérance de l’Éternité



Spinoza est le philosophe dont l'auteur se sent le plus proche, c'est le grand philosophe rationaliste , la raison enlève le tragique,emmène à la joie



Épicure donne priorité au plaisir, les stoïciens à l'action



Pour conclure ,tu vois que l'auteur essaye de bâtir une spiritualité sans Dieu, lucide( il ne croit pas que le matérialisme est la solution miraculeuse).Si la vie ne correspond pas à nos espérances, c'est parce que ce sont nos espérances qui sont vaines, illusoires ou infondés.Il faut privilégier les désirs dont la satisfaction dépend de nous (ce n'est pas de l'espoir mais de la volonté)et qui porte sur ce qui est et que l'on connait( ce n'est plus de l'espoir mais du plaisir ou de l'amour)



Je remercie les éditions PUF et BABELIO

Commenter  J’apprécie          385
Une éducation philosophique

Moi : Bon bah je ne serai jamais un vrai philosophe…



Choupette : ah ouais…



Moi : je ne te parle pas à toi…



Choupette : bah arrête de jouer ta critique à voix haute Molière





Je ne sais pas si c’est censé être un essai accessible, mais pour moi c’était du « Mickbu »… Qui ne connait pas « Mickbu » n’est pas un philosophe, et moi je pensais être devenu quelqu’un de métaphysiquement respectable… je rêvais de me faire « Colimasson », et je vais devoir me rabattre sur une fille du petit peuple… au pire rien de telle qu’une petite branlette populaire pour se rappeler d’ou l’on vient... revenir aux classiques de la classe moyenne…



Pour le coup "Sponville" m’a ennuyé, certainement que je n’ai pas les capacités d’apprécier ce style d’ouvrage, il parle de son éducation philosophique de ses débuts, là ou je me suis arrêté du coup…



A plus les copains…
Commenter  J’apprécie          3714
Le Sexe ni la mort

En ces temps moroses de crise humoristique, de liberté d’expression bafouée au nom de la haine à défaut de la rose, ça sent mauvais à la main d’or, les condamnations s’accumulent d’année en année, l’humour devient ambigu, troublant, puis gênant, pour finir par devenir affligeant et malsain…



Pourtant aujourd’hui, les gens s’insurgent, se bousculent, criant à l’injustice se regroupant en masse nauséabonde devant les portes de la honte s’exclamant à qui veut l’entendre que dieudonné est drôle, sympa, pas du tout antisémite, il ne fait que dénoncer le système, le racisme et les cons comme vous, manipulés que vous êtes par les médias, nous sommes le peuple, nous sommes libres et nous sommes comme des cons devant les portes fermées du théâtre…



et putain comme par hasard ça caille cette semaine… certainement un coup des juifs tiens…



Parlez-moi de Desproges, Proust, Éboué, Guillon, Bedos, tous ces humoristes qui dénoncent l'absurdité de nos différences, là ou dieudoné cultive la haine de nos différences, les uns font de l'humour, l'autre de la politique... et moi je préfère rire que manifester... et les autres : c'est toujours eux les cons !



Donc devant tout cet amour de mon prochain que m’inspire dieudonné j’ai décidé de lire :



« Qu’est ce que l’amour ? »



André Comte-Sponville l’auteur que j’apprécie particulièrement en ce moment, nous éclaire sur ce sujet d’une manière très accessible :



Eros = amour passion suivant cette équation que je trouve formidable, formidaaaaable...



Amour = désir= manque



Ce qui implique que une fois que tu as niqué avec maman deux trois fois, que le manque n’existe plus, par conséquent le désir non plus, par conséquent l’amour non plus, par conséquent l’ennui nous gagne (Selon Platon de mémoire)



"L’homme que l’on est vraiment a tué le prince charmant pour vous rêviez qu’on soit"(ce n’est pas de moi)



Mesdames, je ne suis qu'une passion mensongère de vos rêves les plus fous..



"La vie oscille, comme un pendule, de la souffrance à l’ennui" (Schopenhauer)



Oui mais moi j’aime choupette, et je donnerai ma vie pour elle, enfin bien sur si ça ne fait pas mal…



Alors il nous parle de Philia = amour amitié, amour marital, joie dans la puissance, le bonheur…



Le voilà le vrai amour, la complicité, meilleurs amis, meilleurs amants, partage, joie et donc bonheur…



- Moi : je t’aime choupette

- Choupette : putain mais va te faire enculer, t’as encore pissé à côté…

- Moi : eh mais c’est toi va te faire…. Heureusement que t’es enceinte... salope….

- Choupette : Quoi ….

- Moi : Non rien…





« Un ami est une personne qui nous aime même quand elle nous connait »



Et enfin Agapè : amour de dieu, charitable aimer tout le monde comme on s’aime soi-même… pour ma part ce n’est plus de l’amour mais de la compassion, une morale, bah oui je suis athée…



Alors j’ai schématisé de manière très grossière, mais c’est super intéressant à lire, vraiment, j’ai trouvé ça très juste et surtout accessible… Il existe sur internet une conférence sur l’amour de Sponville d’où découle ce bouquin…



La deuxième partie sur le sexe et la mort est beaucoup moins captivante donc forcément décevante, je n’ai rien compris, trop de références à des philosophes anciens, et d’explications de textes à n’en plus finir, bref je suis passé complètement à côté…



Oui et surtout parce que je suis une quiche en philo…



Alors voilà Je ne suis pas un prince charmant… Je suis simplement moi, alors devenons amis et ensuite avec le temps, je deviendrais peut-être charmant, mais je ne serai jamais un prince…



A plus les copains



Je dédicace cet avis à junienette, qui me proposait en privé son corps nu, et bien sur j’ai dû refuser…
Commenter  J’apprécie          3618
Petit traité des grandes vertus

Mieux développé que 'Le monde de Sophie" de J.Gaarder -que j'avais trouvé long à cause de son déroulement chronologique- le livre d'André Comte Sponville m'a fait découvrir un monde que je ne connaissais pas bien. Celui des mots précis, celui des vertus et celui de la réflexion sur ces thèmes.



La philosophie: je fais partie des anciens réfractaires à cette discipline pourtant essentielle, pas seulement au bac, mais aussi dans la vie de tous les jours. Découragé depuis l'enseignement de terminale qui a laissé tant d'élèves à la porte de ces savoirs avec notamment"La pensée et le mouvement" de H. Bergson...



Dans ce petit traité des vertus, tout m'a paru relativement clair. Relativement parce qu'il faut un temps d'assimilation assez long avec des retours fréquents.

Les dix-huit thèmes, comme autant des vertus choisies par l'auteur, suivent un développement accessible tout en épargnant aux novices un vocabulaire de spécialistes, si décourageant pour moi, grâce à un réel engagement de se faire comprendre par le plus grand nombre. Le style d'écriture oralisé aide sûrement.



C'est un ouvrage très riche que l'on peut consulter à l'occasion, le temps d'un chapitre, en fonction de l'actualité ou de sa vie personnelle.

J'ai été particulièrement attiré par la tolérance. Une vertu que l'on ressert à toutes les situations sans que personne ne conteste l'usage de ce mot.

Concernant les religions, celles qui détiennent "la vérité", j'ai pu trouver un certain réconfort en lisant A. Comte-Sponville , lequel décortique leurs raisonnements point par point. Sans surprise, mais il fallait le démontrer, les détenteurs de la vérité révélée portent invariablement les germes de ...l'intolérance.



Dorénavant au comptoir de la philosophie, je ne dirai plus: "il n'y a Bergson, je vais prendre une Chopine-ailleurs"*, je dirai qu'il existe des ouvrages de vulgarisation, comme celui-ci: mon livre de chevet.



(*) Shopenhauer
Commenter  J’apprécie          342
L'esprit de l'athéisme : Introduction à une spi..

Ou comment virer Dieu de la religion



Cet essai se découpe en 3 parties :

- Peut-on se passer de religion ?

- Dieu existe-t-il ?

- Quelle spiritualité pour les athées ?



Les 2 premières interrogations sont exposées très clairement et argumentées de manière logique. Elles ne présentent aucune originalité mais permettent de bien cerner le contexte afin d'aborder lucidement la 3ème question et d'y apporter une réponse.

Et c'est là que ça se gâte.

Le discours devient nébuleux, étayé par quelques témoignages et le ressenti de l'auteur ; la rhétorique supplante le raisonnement ; l'argumentation s'appuie sur une expérience mystique subjective.

Cette partie pourrait être rebaptisée « Quelle spiritualité pour celui qui ne croit plus en Dieu sans vouloir (ou pouvoir) se défaire de sa religion? ».



L'écriture est riche et maîtrisée, la définition des notions et concepts est précise, les références historiques sont bien amenées, le texte est bien construit. L'auteur se montre respectueux à l'égard de toutes les croyances et prône la tolérance, la morale et l'amour.

S'agissant de la forme, il n'y a rien à redire.

Mais quand au fond...



André Comte-Sponville entend combler le vide que peut laisser la perte (ou l'absence) de la foi en dieu. Et sa démonstration n'est pas convaincante, qui remplace juste une conviction par une autre, laquelle n'est pas plus justifiée (ou justifiable) que la première.

Il estime que Dieu a été inventé par les hommes, qui voulaient donner une orientation au monde existant ainsi qu'une signification à leur vie et à leurs souffrances : un grand mystère cachant un mystère encore plus grand. Et quelle alternative propose-t-il ? Je vous le donne en mille...



J'avoue être peu encline au mysticisme, et j'ai du mal à trouver un sens, et même un intérêt, à remplacer une religion avec un dieu (dont on ne peut prouver la réalité) par une religion avec un « Tout dans l'Eternité du présent » (dont on ne peut pas plus prouver la réalité).
Commenter  J’apprécie          329
J'ai cru que c'était un homme

"Un petit Traité des grandes vertus"m'avait réconcilié avec la philosophie. André Comte-Sponville m'avait semblé être un auteur bienveillant, qui sait s'adresser à un public large tout en l'instruisant.



Dans ce livre, il relaye avec respect et empathie la plupart des propos d'Alain, son maître, sur les religions et la laïcité mais se désolidarise de ses relents d'antisémitisme tout en cherchant, non pas à les excuser mais, à comprendre comment un tel penseur, un philosophe qui place l'humain au dessus de Dieu, a pu tomber dans les facilités et les bassesses dans son journal.



Suivre les cheminements de la pensée d'un philosophe n'est pas chose facile, car il cite à chaque page deux ou trois auteurs et renvoie aux notes de bas de page.

Les éditions L'Herne, ont retrancrit cette conférence et ont surmonté en partie cette difficulté grâce au changement de police de texte qui rend la lecture plus aisée.



Religions et laïcité sont des sujets d'actualité, l'antisémitisme aussi, j'aurais aimé un meilleur développement sur ce dernier point qui ne représente que 20 pages sur les 115.
Commenter  J’apprécie          323
Présentations de la philosophie

La philosophie, une nourriture essentielle qu'un spécialiste aura beaucoup de travail à faire digérer au plus grand nombre. Il ne sont pas si nombreux les philosophes à rendre la philosophie accessible, populaire!

Philosopher, penser par soi-même. Quoi de plus simple et de si compliqué à la fois. Car l'usage est de mobiliser la pensée de philosophes depuis l'Antiquité!



C'est pour cela que l'apport de Comte-Sponville est fort utile. En parcourant les différents thèmes: la morale, la politique, l'amour, la mort, la connaissance, la liberté, Dieu, l'athéisme, l'art, le temps, l'homme, la sagesse; je me suis aperçu qu'il pouvait servir de livre de chevet.



Car il a un goût de revenons-y...
Commenter  J’apprécie          302
L'Amour, la solitude

Un peu pour rebondir sur la très belle liste de Fanfanouche, et sur les livres qui aident à vivre.



N'ayant que peu de goût-parce que sans doute trop peu "intellectuelle", et aussi beaucoup trop paresseuse- pour la lecture des philosophes, j'ai toujours aimé André Comte-Sponville. Est-ce à dire que ce n'est pas un philosophe? Je n'en sais rien et à vrai dire, cela m'importe peu. C'est en tout cas quelqu'un que je comprends, et dont les idées , fort simples, presque naïves quelquefois ( "Naïveté m'est vertu" dit-il d'ailleurs..) me touchent.

Sa définition du " cynisme moral" , dans Une éducation philosophique était d'une clarté qui m'avait réjouie, et j'ai donc continué régulièrement à le suivre. Parce que justement on sentait à quel point, contrairement à beaucoup, ses textes,limpides,étaient faits pour être saisis de lecteurs qui ne soient pas des professionnels de la philosophie, mais seulement des êtres doués de raison et d'une attention un peu soutenue.



Et petit à petit, les idées énoncées ont fait leur chemin , et si je n'en ai pas fait une "philosophie", j'y repense souvent..

Mais, en fait, et pour être honnête,même si j'ai été contente de retrouver Comte Sponville, qui parle de lui d'une façon plus personnelle dans L'amour La solitude, je l''avais lu il y a une dizaine d'années dans un but un peu plus précis. Parce qu'il avait parlé je ne sais plus où ( peut être dans Une éducation philosophique, mais j'ai l'impression que c'est plus tard) du suicide de sa mère. Que m'intéressaient les parcours de ceux qui avaient réussi à survivre à, dépasser, voire à sublimer ce genre de choc affectif , et vers quoi ils avaient été avait conduits. De même que Cyrulnik m'a beaucoup plus intéressée dès lors qu'il a raconté son histoire personnelle. Ce sont des gens qui ont vécu ce dont ils parlent, et dont le processus de pensée ne repose pas que sur de l'abstrait, contrairement à certains .



J'ai plus appris sur la complexité de l'être humain en regardant tout simplement autour de moi et dans la littérature bien sûr qu'en lisant Comte Sponville. Mais aimant les choses simples, certaines choses qu'il a écrites dans l'explication de son parcours dans Une éducation philosophique surtout , m'ont semblé assez lumineuses. J'aime assez sa façon de se définir comme athée fidèle, et ce bonheur à rechercher dans l'instant, et au delà de tout espoir en quoi que ce soit.

Je comprends que cela puisse prêter à la moquerie, mais si je demandais quelque chose à la philosophie ( d'ailleurs, je ne le qualifierais pas vraiment de philosophe) , c'est de m'aider à vivre. Ses idées, énoncées simplement, m'ont aidée à vivre à certains moments, et c'est déjà pas mal.

En fait, il dit une chose qui a l'air très banale et simpliste dans les mots , mais qui ne l'est pas vraiment dans le concret et la réalité, c'est effectivement n'espérez rien, la seule chose sur laquelle vous pouvez éventuellement agir, c'est votre comportement lors de l'espace-temps infiniment court de votre vie, et ,en fait, en appelle à la responsabilité individuelle.



Dans L'amour la solitude , on retrouve trois entretiens avec Patrick Vighetti, Judith Brouste et Charles Juliet. Rien de très nouveau par rapport à ce qui a déjà été écrit, si ce n'est des propos plus personnels, sur les livres ,et surtout sur l'importance du moment de la vie où on les lit, la musique, la peinture. Mais toujours la même sérénité lucide, qui me fait toujours du bien!

Le mot que l'on évoque le plus souvent quand on pense à Comte-Sponville est bien sûr le mot" désespoir" qui est en fait l'espoir dépassé, on ne peut atteindre la sérénité que si on renonce à "l'espérance du bonheur, qui nous en sépare (" qu'est ce que je serais heureux si..) et nous voue à la déception, à l'amertume, au ressentiment, pour ce qui concerne le passé, comme à l'angoisse pour ce qui concerne l'avenir"



Et pourquoi "désespoir" qui a une connotation très particulière dans la langue française,et véhicule une telle charge de tristesse et pas "inespoir"?

"Parce que ce serait laisser entendre que l'on peut s'installer d'emblée dans cet état serein,que l'on peut faire l'économie de la déception, de la désillusion, de la souffrance... et je n'en crois rien. L'espoir est toujours premier: il faut donc le perdre ( c'est ce qu'indique le mot de désespoir) et c'est toujours douloureux. Le désespoir est un travail, comme le deuil chez Freud, et au fond c'est le même. Que tout le monde préfère le mot "inespoir", je le comprends bien : ce serait tellement mieux si l'on pouvait se passer du travail ,de la souffrance, de la désillusion! L"inespoir" serait comme une sagesse toute faite: ce serait un deuil sans travail. Mais cela, ce n'est pas possible et c'est encore un deuil à faire.. C'est pourquoi j'ai gardé ce mot de désespoir. Il indique au moins la difficulté du chemin. J'observe d'ailleurs que le mot de deuil, chez Freud, manifeste la même ambiguïté, la même hésitation, qui est celle de la vie, la même tension , le même cheminement : que la joie ne redevient possible que de l'autre côté de la souffrance, comme le bonheur ne l'est, me semble -t-il, que de l'autre côté de la désillusion. Nous ne ferons pas l'économie du deuil, nous ne ferons pas l'économie du désespoir."



Commenter  J’apprécie          301
L'Ennui à l'école

- Qu'est-ce que je peux faire? Je ne sais pas quoi faire!

- Chante! Écris!

Vous avez peut-être reconnu un dialogue entre Anna Karina et Belmondo dans "Pierrot le fou" de Godard.



Le sujet de l'ennui ne se restreint donc pas à l'école. Quand on s'ennuie, le temps est plus long. Oui, ce " malaise général et vague est d'autant plus pénible qu'il a pour premier effet d'enlever l'énergie nécessaire pour s'en affranchir"( dixit un prof de collège, H. Mallet, en 1862). Tout le monde en a fait l'expérience.



Mais à l'école, il semblerait que, de nos jours, le seuil de tolérance se soit mystérieusement abaissé. L'ennui apparaît alors problématique. Surtout quand l'enseignant est dans le déni [Meirieu, directeur IUFM] Peut-on se prendre à rêver d'un apprentissage sans effort et par le jeu, est-ce scandaleux ?

Il y aurait une forme d'ennui noble, passage obligé de toute acquisition de savoir et, d'autre part, le mauvais ennui qui se déploierait, pour être caricatural, dans des classes poussiéreuses, autour de profs sans enthousiasme, dans la répétition stérile de leçons dépourvues de lien avec la réalité.



L'ennui. C'est sur ce sujet que d'éminents cerveaux de différents horizons- la biologie, la psychanalyse, la philosophie, l'histoire, l'ethnographie et bien sûr l'enseignement-se sont réunis à la Sorbonne en janvier 2003.



Définitions

Selon la neurobiologie, c'est l'inverse de l'activation du cerveau dont la dopamine est responsable. L'ennui se génère par absence de ces stimulations. Il peut être généré dans des expériences en laboratoire, par des situations régulières et répétitives et aussi par privation sensorielle. Dans ces deux cas, la dopamine coule quand même dans le cerveau mais de façon inappropriée, ce qui engendre la violence. A rapprocher avec le phénomène des bandes. L'ennui est fils de la haine [J.Birouste, psychologue].



Chez l'adolescent, l'institution scolaire est en total déphasage avec la culture excitée dont la société enveloppe le corps des jeunes. La vie scolaire lui demande un renoncement à ce que sa culture non scolaire lui dicte. Son ennui est un signe de lutte entre ses passions diverses et sa raison à s'asseoir. Ces études ne lui donneront pas un métier tout fait, ne serait-il pas mieux de recentrer les apprentissages dans cet optique? L'ennui est une épreuve pour la jeunesse. Une épreuve de patience.



Mythes et réalités.

Les écrivains du XIXème siècle ont nourri leurs oeuvres de l'ennui qu'ils ont éprouvé à l'école, qui est à l'époque le lieu exclusif pour instruire et éduquer et si on y ajoute l'internat.

Le futur écrivain concentre deux ennuis: celui du surdoué - qui n'a pas assez d'aliments pour son intelligence - et celui du cancre qui n'est pas concerné et ne se laisse pas prendre par le jeu de la curiosité scolaire. Il va projeter dans ses oeuvres ses idées de révolte nourris pendant sa scolarité.

Exemples: Flaubert et Baudelaire ont été renvoyés pour indiscipline de leur lycée et ont passé leur bac en candidats libres.

Ils dénoncent trois causes d'ennui scolaire: la claustration, le fossé entre le prof et les élèves, et les programmes. [A. Vaillant, prof. de littérature]



Le défi des manuels est de rendre le programme attrayant pour le professeur et pour les élèves. Vers du plaisir visuel sans aller trop loin au risque de déconcentrer

Vers l'aspect ludique...mais en réalité, peu de résultats d'apprentissage par le jeu ( sauf pour les tout-petits). [Audigier, éditrice chez Ermel].



L'enseignant a un rôle fondamental [Birouste, psychologie]. L'époque avec son déluge d'informations, sa frénésie de communication, et l'accélération du rythme de vie rend impossible deux grandes acquisitions qui ont besoin de temps: la construction de la pensée et celle du sentiment. C'est à l'école que cela peut se faire. L'enseignant doit montrer la preuve des bienfaits de la privation à l'élève et pour cela il doit être présent et habiter l'école.

L'enseignant doit ainsi montrer son goût pour les études et apporter les situations de type stage, atelier, réalisation d'oeuvre et de projet qui sont, non seulement appréciés des élèves mais favorisent les échanges et le dialogue entre enseignant et élèves. L'investissement du professeur, son image revalorisée, tout cela amène la confiance dans les aptitudes intellectuelles et sentimentales des apprenants. Il est très important d'établir ce lien social [F.Flahaut, Cnrs].

Des activités de productions sont nécessaires, pas seulement des récitations [Dubet, sociologue] et il faut accroître le niveau des attentes intellectuelles et ne plus différer les réponses aux questions des élèves au rythme des mois ou des années.

En conclusion, dédramatiser l'ennui , qui est inévitable, semble donc nécessaire mais il faut lutter contre lui au mieux. Le projet d'enseigner consiste, selon la maxime des Lumières, à rendre chacun capable de penser par lui-même.

L'école est presque toute du côté du principe de réalité, lequel impose que la jouissance , le jeu, soit différée d'abord et longtemps. Ce qu'il s'agit de faire passer, c'est la richesse du savoir. Le plaisir s'il vient, ne viendra que par surcroît.[A. Comte-Sponville, philosophe].

J'ai pris un certain plaisir à lire ce document sur l'ennui. Je n'ai fait que compiler quelques passages du livre sans ajouter de commentaires. Ces propos, de 2003, sont toujours d'actualité. Ce sont de belles phrases qu'il est parfois agréable de lire. Un nouveau mot s'est ajouté depuis: la différenciation. Encore une belle idée mais difficile à mettre en oeuvre. J'ai constaté qu'une donnée n'est pas assez prise en compte dans le problème de l'échec scolaire, c'est la ségrégation scolaire. A suivre.
Commenter  J’apprécie          296




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de André Comte-Sponville Voir plus

Quiz Voir plus

Alex de Pierre Lemaitre : l'avez-vous lu ?

Le personnage principal est :

une femme
un homme

8 questions
670 lecteurs ont répondu
Thème : Alex de Pierre LemaitreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}