Citations de André Gide (1875)
Un chemin droit ne mène jamais qu'au but.
Pour juger correctement une chose, il faut un peu s'en éloigner (détacher), après l'avoir aimée. Cette nécessité est pertinente en ce qui concerne les pays, les êtres et toi-même.
"Celui qui est fidèle dans les petites choses le sera aussi dans les grandes"
Croyez ceux qui cherchent la vérité, doutez de ceux qui la trouvent.
Un jour vient où l'être vrai reparaît, que le temps lentement déshabille de tous ses vêtements d'emprunt; et, si c'est de ces ornements que l'autre est épris, il ne presse plus contre son coeur qu'une parure déshabitée, qu'un souvenir... que du deuil et du désespoir.
"Savez-vous ce qui me gâte l'écriture ? Ce sont les corrections, les ratures, les maquillages qu'on y fait.
– Croyez-vous donc qu'on ne se corrige pas, dans la vie ? demanda Julius allumé.
– Vous ne m'entendez pas: Dans la vie, on se corrige, à ce qu'on dit, on s'améliore; on ne peut corriger ce qu'on a fait. C'est ce droit de retouche qui fait de l'écriture une chose si grise et si... (il n'acheva pas). Oui; c'est là ce qui me paraît si beau dans la vie; c'est qu'il faut peindre dans le frais. La rature y est défendue."
Que l'importance soit dans ton regard, non dans la chose regardée.
“Quand un philosophe vous répond, on ne comprend plus du tout ce qu'on lui avait demandé.”
Conquérir sa joie vaut mieux que de s'abandonner à la tristesse.
Les pensées sont comme les fleurs, celles qu'on cueille le matin se conservent le plus longtemps fraiches;
Le meilleur moyen pour apprendre à se connaître, c'est de chercher à comprendre autrui.
Ce que je ne puis peindre, c'est la beauté des regards de ces indigènes, l'intonation émue de leur voix, la réserve et la dignité de leur maintien, la noble élégance de leurs gestes.
Dans le domaine des sentiments, le réel ne se distingue pas de l'imaginaire.
Ne pas savoir qui est son père, c'est ça qui guérit de la peur de lui ressembler.
Tant de fois j'ai senti la nature réclamer de moi un geste, et je n'ai pas su lequel lui donner.
PRINTEMPS PLEIN D'INDOLENCE
Printemps plein d'indolence,
J'implore ta clémence.
A toi plein de langueur
J'abandonne mon cœur.
Ma pensée indécise
Flotte au gré de la bise.
Un ruissellement tendre
Me pénètre de miel.
Ah ! ne voir, ah ! n'entendre
Qu'à travers le sommeil.
A travers ma paupière
J'accueille ta lumière,
Soleil qui me caresse ;
Pardonne à ma paresse...
Bois mon cœur sans défense,
Soleil plein d'indulgence.
-bMais, Gertrude, pour avoir des enfants il faut être mariée.
- Ne me dites pas cela, pasteur. Je sais que cela n'est pas vrai.
- Je t'ai dit ce qu'il était décent de te dire, protestai-je. Mais en effet les lois de la nature permettent ce qu'interdisent les lois des hommes et de Dieu.
- Vous m'avez dit souvent que les lois de Dieu étaient celles mêmes de l'amour
- L'amour qui parle ici n'est plus celui qu'on appelle aussi : charité.
- Est-ce par charité que vous m'aimez?
- Tu sais bien que non, ma Gertrude.
Ce que j’ai connu de plus beau sur la terre, Ah ! Nathanaël ! C’est ma faim. Elle a toujours été fidèle a tout ce qui toujours l’attendait. Est-ce de vin que se grise le rossignol ? L’aigle de lait ? ou non point de genièvre les grives ? L’aigle se grise de son vol. Le rossignol s’enivre des nuits d’été. La plaine tremble de chaleur. Nathanaël, que toute émotion sache te devenir une ivresse ; Si ce que tu manges ne te grise pas, c’est que tu n’avais pas assez faim.
Dès l'enfance, combien de fois ne sommes-nous empêchés de faire ceci ou cela que nous voudrions faire, simplement parce que nous entendons répéter autour de nous : il ne pourra pas le faire...