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Critiques de André Héléna (44)
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Les salauds ont la vie dure

Le tour de la France occupée ou les tribulations d'un demi-sel , voici Les salauds ont la vie dure! un des meilleurs romans du prolifique et inégal André Héléna.

Maurice est un sympathique voleur, qui vivote, comme il vivotait avant guerre dans le Paris occupé. Trompé par sa régulière, qui couche avec Meister, un type louche qui officie rue Lauriston, Maurice a un coup de sang. Il abat en plein jour l'infidèle, l'amant, et l'un de ses acolytes. Le « crime passionnel » devient au vu du pedigree des deux victimes masculines, un acte de Résistance. Pourchassé par la Gestapo et par la police française, Maurice, aidé par son copain Jimmy met les voiles en Province, sème les cadavres allemands et miliciens sur sa route, à Lyon, à Perpignan…Se sortant toujours des griffes de ses poursuivants à coup de balles dans le buffet, Maurice devient porte-flingue pour un réseau lyonnais structuré par les Américains et emballe les pépées dans toutes les villes traversées.

Ni résistant, ni collabo, le mauvais garçon a quand même le coup de feu patriotique.

Je me demande pour quelle raison ce roman n'a jamais été adapté sur grand écran, contrairement aux innombrables Auguste LeBreton ou José Giovanni. . Ici, la prose de Héléna les vaut bien, la verve, les bons mots, ne font pas défaut: « Pas des caïds, par exemple, pas de bandes connues, comme à Paris, à Marseille ou à Bordeaux, mais des hommes solides, qui connaissaient parfaitement bien l'art et la manière de se servir d'un pétard, des mecs qui n'ayant jamais travaillé en France n'avaient pas l'intention, oh! mais pas du tout, d'aller gratter en Allemagne »

Publié en 1949, Les Salauds ont la vie dure! est le récit de l'Occupation vécue par les petits truands, les pousse-mégots, les débrouillards, dans les bistrots, les troquets (les personnages passent leur temps à boire), les garnis, les hôtels minables: « Avec ça, ça sentait le tissu mouillé, la mauvaise graisse et le bouillon maigre, sans parler des multiples ersatz de tabac. C'était ça, l'odeur de l'occupation, avec le parfum sur le drap d'uniforme. » Les femmes quant à elles sont des traitresses en puissance, ou de girondes pleurnichardes.

Ce sympathique road-movie nihiliste se poursuit avec Le Festival des Maccabées. « Il désigna le bistrot d'un signe de tête et entra le premier, parce que, n'est-ce-pas, c'est toujours comme ça que ça se finit, en France. »

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Le Bon Dieu s'en fout

Félix Froment, évadé de Cayenne, errant, grelottant, trempé jusqu'à la moelle par des pluies diluviennes va trouver refuge dans un bar louche de la ville de son enfance, un lieu glauque à l'image de sa vie sans illusions, la planque idéale à moins que ...

Dans ce roman d'après guerre au titre suggestif, ne cherchez pas de couleurs, d'air sain, d'humour farceur. Tout y est sombre, sordide, poisseux mais narré avec un style et une verve indéniables. Héléna a su trouver les mots justes parfois crus en maniant l'argot des faubourgs. On est englué dans les souvenirs de l'existence pas reluisante du personnage . On le suit avec méfiance dans les ruelles sombres et pluvieuses, dans la pension de famille dégueulasse avec ses gueules d'atmosphère : Raoul, la tordue, Toto et un tas d'autres caves…

Ce roman noir existentialiste colle à la peau comme la mélasse.

Difficile de s'en détacher..ça poisse à toutes les pages.







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Le fourgue

Le fourgue est un polar qui sent les Gitanes maïs et le mandarin-curaçao, une incursion dans le Milieu parisien des années 50. Monsieur Bernard, brocanteur, et receleur, ne recule devant aucune bonne affaire, quitte à emprunter les chemins de traverse plutôt que les passages piétons. Quant une opportunité se présente, il la saisit en se réjouissant. Pourtant, c'est le début de la tuile.

André Hélèna poursuit sa série « Les compagnons du destin » (qu'on peut lire indépendamment), avec le portrait d'un quidam solitaire et passe-partout dont il dévoile le passé et les motivations à la fin du roman. L'argot claque comme toujours - « A cinquante ans, on ne voit pas selon la même optique. Les villes de nos vingt ans c'est un peu comme les femmes qu'on a jadis aimées. Il vaut mieux ne pas les revoir. »-, on retrouve un Paris disparu et c'est plaisant à lire.
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Le Bon Dieu s'en fout

Un évadé de Cayenne revient dans la rue de son enfance pour comprendre ce qui lui est arrivé et mourir. Dans le compte à rebours cruel des derniers jours du condamné, Héléna balance des analepses sur le bagne et l'âge tendre, avec la radicalité de Ravachol et la faconde de Boudard. Je n'ai pas pu lâcher le livre, malgré les emmerdements qui m'appellent, parce que les emmerdements du héros sont tellement plus gros et plus vrais que les miens. Un athée à qui il ne reste plus que le signe de la croix comme bouée de sauvetage. Et pourtant...vers le bagnard traqué par la police et vendu par les pauvres, une main se tend, celle d'une femme qui croit au Bon Dieu.
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Fanfan la douleur

L'agence Securitas tenue depuis peu par Fanfan la Douleur n'attire pas foule.

Dans l'attente, il chasse les mouches...

mais abandonne soudainement la partie

quand Joe les Pieds plats déboule, à bout de souffle, dans le bureau.

On l'accuse du meurtre de Tintin la Boulange

retrouvé occis dans la forêt de Fontainebleau.

Une nature morte digne des peintres de Barbizon

mais il nie être l'auteur du tableau macabre.

Le signataire serait plutôt un gars de la bande de Casse Poitrine

qui veut lui faire porter le béret.

Pas le temps de tout déblatérer

les condés débarquent dans le bureau

et l' embarquent dans le panier à salade...

Fanfan la Douleur enfile son costard de privé

et contacte illico le fidèle Dédé les Belles Pompes

qui connaît le milieu de la mode et des truands

pour éclaircir l'imbroglio...

Le premier de la série des Fanfan la Douleur d'Hélèna

n'est pas mal du tout.

Ce n'est pas un grand cru de 1953

plutôt le genre beaujolais pisse dru

qui se laisse descendre tranquilou

et glou et glou et glou.

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Le Demi-sel

Un demi-sel, dans l'argot des truands de l'après guerre, c'est du menu fretin qui veut nager avec les requins.

Un minus qui a un pied chez les "caves", et un chez les "hommes"...



Balthazar (!), lui n'est pas seulement un demi-sel, c'est aussi un poissard, il aurait plutôt un pied dans la tombe, et l'autre sur une peau de banane.

Il s'est mis dans un très mauvais cas, en tuant un des hommes d'un caïd, et le voilà pris dans un engrenage sanglant.



Ce roman paru en 1952, a tous les codes des romans noirs français de l'époque, le paumé, la belle fille (poupée !), le truand tenancier d'un bar, le flic blasé, etc...

On pense à ces vieux films en N & B avec Jean Gabin, mais plus "touchez pas au grisbi", que "le cave se rebiffe".

Autrement dit, pas de parodie, et de répliques savoureuses, du noir encore du noir...



André Héléna, fut un auteur de polar très prolifique, une production à la Simenon, plus de 200 romans publiés...

Mais, il est loin de la notoriété du créateur de Maigret, ou de Frédéric Dard, ou encore de Léo Malet, qui signe d'ailleurs la préface de cette réédition.



Bonus intelligent de l'éditeur, en plus d'une bibliographie selective, quelques repères historiques pour situer le contexte du roman.
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Le goût du sang

Fait partie d'une grande fresque en plusieurs volumes (10) : "Les Compagnons du destin".

C'est ici que l'on constate qu'André Héléna était autre chose qu'un scribouillard payé à la ligne et un auteur de romans alimentaires érotiques.

C'est réellement un auteur de premier ordre !
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J'aurai la peau de Salvador

Quand un censeur qui considère que le lecteur de polar et/ou de S.F. est le chaînon manquant entre l'homme et le singe, vous déconseille la lecture de J'aurai la peau de Salvador, on a forcément très envie de le lire. Pourquoi tant de haine à l'égard d'André Héléna, "obscur tâcheron du polar", qui aurait écrit le pire roman noir sur la guerre d'Espagne et los "maquis"?

L'idée de départ est plutôt intéressante. Jose Ruiz, Barcelonais un brin anar, marlou à la petite semaine, combattant républicain par opportunisme, voue une haine sans limite à Salvador, qui a eu la mauvaise idée de la lui faire à l'envers au cours d'un braquage, et qui est devenu phalangiste. Entre combats, fuites, escapades, rencontres et repli vers les Asturies avec d'irréductibles "maquis", Ruiz ne peut oublier son ancien complice. Devenu taulier dans un troquet du 18ème, le Catalan raconte son histoire à un Français (Héléna?) qui a bien connu l'Espagne.

Curieusement, la lecture de J'aurai la peau de Salvador s'est révélée plutôt plaisante, et n'était pas sans me rappeler le cultissime Mexicain de Francis Perez Lopez, sorte d'Inglorious Bastards à la sauce républicaine.

C'est vrai que l'Espagne d'Héléna ressemble à celle de Théophile Gautier, que les anars décrits dans le roman n'ont rien à voir avec ceux de la Colonne Durruti, et que l'auteur, qui aurait participé dans sa jeunesse à la guerre d'Espagne, n'y aurait fait qu'un petit tour avant de se faire remonter les bretelles par papa. Les femmes y sont des séductrices manipulatrices ("Mais la garce connaissait ma faiblesse et à quel point elle m'excitait. Elle tendit les bras vers moi, laissant voir à nouveau, entièrement, le côté face de son corps poli. Ah! C'était dur de résister."), les communistes des abrutis, et le héros, un chouïa nihiliste, ne craint rien ni personne avec une paire de cojones de concours. Mais le style est plaisant, l'argot fleuri, avec des phrases bien senties sur les camps de concentration (Ouais! le lendemain il était au camp d'Argelès, un vrai camp de concentration, entouré de barbelés, où l'on dormait en vrac, sur le sable, en plein air, enroulé dans une couverture, devant la Méditerranée, comme consolation, gardés par des mobiles dont il vaut mieux ne pas parler"), la non-intervention, les dictatures, l'anarchisme, le combat des "maquis ("La guerilla, ça a l'air marrant, comme ça, à distance, lorsqu'on la voit au cinéma ou qu'on la lit dans les bouquins, mais lorsqu'il faut se la farcir, c'est une tout autre histoire") et l'exil.

Héléna a la réplique qui fait mouche. Essayer c'est l'adopter, je vais donc lire Les clients du Central Hôtel, ou la Wermarcht Versus Résistance pendant la libération de Perpignan.

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Le Demi-sel

Baltasar a buté moreno en légitime défense. seulement voila il faisait partir de la bande a scipioni. qui veux le venger.

pour s,en sortir il aura pas d,autre choix que de tue a

nouveau. alors qu'il cherche à fuir la bande, voila que la police le cherche pour un meurtre qu'il a pas Connie mais qu'on lui attribue.

c'est une histoire a l,atmosphère assez noire,

avec un héros ordinaire,

pris dans une spirale malgré lui.un solide polar.👍
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Diamants d'avril

André Héléna a publié ce livre aux Éditions Ditis en 1960 sous le pseudonyme de Noël Vexin, rompant ainsi avec la tradition de prendre un nom anglo-saxon, certainement pour être dans le ton de son roman qui est bien franco-français. Toute l'action se déroule dans la région parisienne et les personnages n'ont rien de Yankee.

Héléna nous replonge dans l'atmosphère des années 50 et c'est le principal intérêt à mes yeux de son livre car l'intrigue policière est tout à fait banale.

Même s'il n'est pas ennuyeux, je conseillerai ce livre qu'aux inconditionnels de cet auteur car il a fait mieux.

Ici je ne ferai pas la promotion de l'illustration de couverture (comme à mon habitude). Antonio Parras - l'illustrateur - n'est pas très fort. Son personnage du premier plan a un oeil qui cueille les cerises pendant que l'autre fait le guet et sa main ressemble à une griffe sarcleuse à 4 dents. Rendez-nous Giovanni Benvenuti !
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Les petits fauves

L'intérêt de ce livre, paru en 1958, ne réside pas dans l'intrigue policière qui ne tient debout que grâce à la providence, mais plutôt par l'atmosphère du Paris de cette époque :

Les petits bars à la faune qui évite la police, caïd à l'ancienne (style Jean Gabin) et loubards de vingt piges qui jouent du couteau.

Les différents quartiers de la ville, avec encore à cette époque des terrains vagues, des demeures bourgeoises abandonnées dont les parcs sont le refuge de la jeunesse.

Le style agréable d'André Héléna, comme à son habitude, fait oublier la minceur du scénario et permet au lecteur d'accepter les approximations.

Un polar témoin d'une époque révolue qui mérite les trois étoiles du reportage.
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Les salauds ont la vie dure

Un GTA à la mode de l'Occupation écrit dans le style San Antonio!

Sur fond de France des années 1940, entre Gestapo, Milice et veulerie ordinaire, les aventures de Maurice, truand ordinaire devenu tueur par déception amoureuse sont truculentes. Reconverti dans la Résistance, il devient " l'Ange exterminateur" pour le compte de son réseau. Etonnant, énorme, inhabituel et truculent! Un bon moment de lecture!
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Les flics ont toujours raison

Je poursuis ma découverte de la bibliographie de l’auteur André Helena que j’avais découvert à travers ses séries fasciculaires un peu fadasses avant d’être subjugué par son tout premier roman écrit (publié pourtant après celui du jour) « Le Bon Dieu s’en fout »…



André Helena (1919 - 1972) est un auteur très prolifique qui, sous de nombreux pseudonymes, a alimenté les collections fasciculaires policières (et même érotiques) comme « L’Aristo » ou « Maître Valentin Roussel » sans jamais sortir du lot des « faiseurs » de cette littérature.



Pourtant, quand on se penche sur ses romans, du moins ses premiers et quelques rares autres, on peut se rendre compte de l’immense talent d’un écrivain détruit par le système éditorial de son époque et probablement aussi par l’alcool.



Narbonnais de naissance et Leucatois de vie et de mort, André Helena aurait pu avoir un destin à la Léo Malet (les premiers romans de chacun sont proches dans l’esprit), mais il n’eut que celui d’un petit auteur de fascicules : quel gâchis.



Bref, après avoir dévoré et plus qu’apprécié « Le Bon Dieu s’en fout », j’ai immédiatement plongé dans son second roman (premier publié) : « Les flics ont toujours raison ».



Écrit en 1948, publié en 1949, ce roman narré à la première personne (comme « Le Bon Dieu s’en fout ») nous parle des mésaventures d’un ancien taulard qui cherche à rentrer dans le rang, mais dont le passé va lui coller à la peau comme une chape de plomb et l’entraîner vers le fond.



Bob Renard vient de sortir de prison pour un cambriolage. Interdit de séjour à la Capitale, il cherche du boulot en province, mais, chaque fois, quand il doit montrer son carnet de tricard, on lui claque la porte au nez.



Paris étant le seul endroit où il pense trouver du travail et, surtout, son environnement naturel, il décide de passer outre et d’y retourner. Là, il finit par trouver un boulot, une petite amie… avant que le destin et les flics le ramènent à son véritable statut et s’il n’est pas coupable, il est, du moins, « capable du fait ». Et les flics ont toujours raison…



Dans son second roman, André Helena nous propose un personnage assez proche de son premier, un ancien taulard, mais qui a payé sa dette à la Société et qui cherche à rentrer dans le rang.



Narré à la première personne, ce roman est une charge contre la Société, contre le manque d’aide à la réinsertion, contre la Justice, contre la police, contre les tortures morales et physiques, aussi bien lors des interrogatoires que durant les incarcérations…



Bob Renard est pourtant bien décidé à se ranger des voitures, quitte à bosser pour un salaire de misère. Mais tout et tous participeront à le repousser dans la fange à laquelle il cherche à échapper.



Moins nihiliste, moins noir, moins déprimant que « Le Bon Dieu s’en fout », ce roman s’intéresse plus aux problèmes sociétaux qu’à la Société, à dénoncer la façon dont on traite les taulards, aussi bien après que pendant leur incarcération, qu’à ceux d’un personnage.



Bob Renard n’est alors qu’un prétexte à cette dénonciation, à cette charge qui, pour n’être pas virulente en apparence n’en est pas moins inexorable et, finalement, insupportable.



Pour les flics, pour les employeurs, pour la Justice, un ancien taulard est un taulard à vie et rien de ce qu’il fait ne changera ce statut.



Dès lors, les anciens détenus n’ont plus qu’à se contenter de faire avec, de mourir en cherchant à s’en sortir honnêtement ou bien à replonger dans le crime et conforter leurs détracteurs dans leurs certitudes.



Et Bob Renard, comme bien d’autres, en fera les frais…



Alors, bien évidemment, ce roman est moins fort, moins puissant, moins poignant que le précédent, mais il n’en reste pas moins un très bon roman et un nouveau témoignage du talent d’André Helena et de ce qu’aurait pu être l’œuvre de l’auteur si les choses avaient été différentes…



« Les flics ont toujours raison » est un second roman, comme souvent, moins puissant, moins charismatique, moins chargé d’émotion et de la substantifique moelle de son auteur, mais un très bon roman noir et, qui plus est, une critique sur la société carcérale dans son ensemble.



Au final, un roman noir qui prouve que son auteur méritait mieux, bien mieux, énormément mieux que la carrière qu’il eut.



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Le Bon Dieu s'en fout

Je pense que trop de lecteurs (dont je faisais récemment encore partie) sous-estiment bien trop fortement le talent d’André Helena (1919-1972) enfin, du moins ceux qui connaissent cet auteur.



Il faut dire que j’avais découvert cet auteur à travers ses petites séries policières sous pseudonymes et que je n’avais pourtant pas été charmé par la plume proposée.



Sont-ce les contraintes du format court et celles inhérentes à des publications rapides nécessitant d’écrire beaucoup et vite ? Toujours est-il qu’il me semble bien que l’auteur était bien plus à l’aise dans le format roman, comme me l’avait déjà prouvé la lecture de « Massacres à l’anisette » publié en 1955 et comme me le confirme la lecture de son premier roman « Le Bon Dieu s’en fout », publié en 1949, après « Les flics ont toujours raison », mais écrit en 1945.



Pour rappel, André Helena, sous de nombreux pseudonymes (Noël Vexin, Em Carry et bien d’autres), a abreuvé les collections fasciculaires policières durant les années 1950.

Félix Froment, condamné pour le meurtre de sa compagne et de l’amant de celle-ci, parvient à s’évader de Cayenne et revient, sous une fausse identité, dans la ville de son enfance. Il redécouvre, sous la pluie et le froid les quartiers glauques qui le virent grandir. Mais il semblerait que, les pauvres et les miséreux, le Bon Dieu s’en foute.



La 4e de couverture proposée avec la réédition de 1986 (il me semble) fait un rapprochement entre ce roman et ceux de la « Trilogie noire » de Léo Malet.



On pourrait penser, ici, à une démarche commerciale rapprochant un auteur injustement méconnu d’un autre devenu culte avec sa série « Nestor Burma ».



À la lecture de ce roman et des autres, on se rend compte qu’il n’en est rien.



Effectivement, tant dans le style que dans l’ambiance ou dans l’histoire et le nihilisme, André Helena s’élève au niveau de son confrère et, il faut bien l’avouer, parvient même à le dépasser.



« Le Bon Dieu s’en fout » pourrait s’inscrire comme le maillon manquant entre « Il fait toujours nuit » et « Le soleil n’est pas pour nous », du moins dans l’attachement du personnage (j’occulte totalement « Sueur aux tripes » où il est impossible d’apprécier le héros et de trembler pour lui).



Car, Félix Froment, le héros de « Le Bon Dieu s’en fout », malgré le fait qu’il soit un assassin, est un personnage brisé, touchant, auquel le lecteur peut s’attacher, car, malgré son statut, il demeure humain, un humain qui cherche ce que tous les humains cherchent, le confort, l’amour, la sécurité…



Mais, le Bon Dieu s’en fout des types comme lui, contrairement aux lecteurs.



Si « Le Bon Dieu s’en fout » s’apparente donc à la passerelle entre les deux romans cités de Léo Malet dans sa forme, son ambiance et son personnage, on doit reconnaître qu’il s’élève au moins au niveau de « Le soleil n’est pas pour nous » en qualité de plume...



Ce roman, principalement narré à la première personne du point de vue du personnage principal (certaines rares scènes sont narrées à la troisième personne) démontre tout le talent gâché d’André Helena.



Parvenir à un tel niveau de qualité littéraire dès son premier roman est gage d’un grand auteur en devenir, presque déjà à maturité.



Mais alors, qu’est-il arrivé à l’écrivain ? Les postfaces de certaines rééditions sont éloquentes à ce sujet et je vous invite à les lire pour comprendre une partie de l’envers du décor de la littérature fasciculaire mais aussi de certains éditeurs, tous genres et styles confondus.



Un auteur, André Helena, poussé à polir sa plume, à écrire trop vite pour gagner des clopinettes qu’il n’était pas toujours certain de toucher, à voir ses textes parfois retoucher sans son accord… l’alcool, la dépression, la misère… bref, le côté obscur de la force.



Mais quel dommage ! car « Le Bon Dieu s’en fout » est l’œuvre d’un grand écrivain qui, à part quelques fulgurances, par la suite, ne travailla qu’à l’arrache, pour produire des textes, si ce n’est insipides, du moins loin de ce qu’il était capable de proposer.



« Le Bon Dieu s’en fout » est donc à la fois la première et quasiment la dernière pierre (j’abuse, mais pas loin) de la production d’André Helena. C’est, du moins, un roman noir, bien noir, désabusé, bien désabusé, nihiliste, bien nihiliste, et, surtout, un grand roman de la part d’un auteur demeuré petit malgré son immense talent…



Parce que la vie n’est pas toujours juste, les meilleurs auteurs ne sont pas toujours ceux qui atteignent la postérité ou du moins le succès.



Parce que la vie n’est pas toujours juste, il serait temps de redorer le blason de certains auteurs d’hier et d’avant-hier, dont, notamment et sûrement, celui d’André Helena, l’homme qui tutoya les anges dès son premier roman…



Bon, j’en fais beaucoup, mais vous aurez compris le principe.



Au final, s’il n’y avait qu’un récit d’André Helena à lire, c’est assurément son tout premier : « Le Bon Dieu s’en fout ».
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Massacres à l'anisette

Dans mon esprit (un peu trop étriqué, parfois), André Héléna était avant tout un auteur, sous pseudonymes, de petites séries policières telles « La Môme Patricia », « La Môme Murielle » ou encore « Maître Valentin Roussel ».



D’ailleurs, le seul titre que j’avais lu de cet auteur faisait partie de cette dernière série et ne m’avait pas particulièrement enthousiasmé.



C’est dire que j’avais du mal à entendre les comparaisons que certains lecteurs faisaient avec Léo Malet qui, selon moi, était d’un tout autre gabarit.



Pourtant, le titre « Massacres à l’anisette » me fit de l’œil à cause d’une fausse image qu’il évoquait stupidement en moi (des gens se tuant à se lançant des bouteilles d’anisette) me laissant imaginer un récit décalé et empreint d’humour. Quelle erreur !!!



André Héléna, est né à Narbonne en 1919 et mort à Leucate en 1972.



Il est l’auteur d’une bibliographie imposante, composée de récits policiers, mais également érotiques et, ce dont je me doutais moins, de romans noirs.



Et « Massacres à l’anisette » paru en 1955 et signé du pseudonyme de Kathy Woodfield, s’inscrit dans cette dernière mouvance, c’est dire s’il n’allait pas être décalé ni drôle.



Des Français dans les quartiers interlopes de Barcelone, sans papiers, chargés de vendre de la drogue, mais se faisant flouer par le gang espagnol chargé de leur acheter la came. Un mort, des potes qui s’enfuient sans attendre le retour de Grégoire, qui était parti acheter des flingues pour récupérer la came…



Grégoire, seul, sans tune, dans une ville qu’il connaît peu, mais qui crie tout de même vengeance. Une descente en enfer sanglante dans laquelle personne n’en sortira indemne.



Bref, André Héléna nous propose un récit noir de chez noir sans la moindre once d’humour et où le titre prend tout son sens dans le fait que l’anisette est la boisson phagocytée par tout ce petit monde qui va finir par s’entretuer.



Héléna nous dépeint une ville, des quartiers louches, un climat oppressant par sa chaleur, un milieu sans foi ni loi.



Si je n’avais pas compris pourquoi certains rapprochaient Héléna de Malet, maintenant, j’ai saisi tant ce roman n’est pas sans me rappeler les récits de la Trilogie Noire de Léo Malet, tant dans la noirceur de l’histoire que dans le désespoir et la destruction programmée des personnages (autodestruction, parfois).



C’est noir, c’est glauque, c’est violent, sanglant, et entre en adéquation avec deux des titres de la fameuse Trilogie de Malet « La vie est dégueulasse » et « Le soleil n’est pas pour nous ».



Effectivement, la vie est dégueulasse et les personnages sont à l’image de cette vie et, pour les Français, il ne fait pas bon aller sous le soleil espagnol.



Héléna nous fait donc voyager dans des quartiers que le lecteur de romans noirs français de l’époque n’est pas habitué à visiter, ceux des bas-fonds barcelonais, alors qu’il est plus accoutumé à Pigalle ou Barbès.



Les us changent, les coutumes également, même si, au fond, les esprits demeurent les mêmes et qu’il est autant improbable de vieillir dans un monde comme dans l’autre.



Pas convaincu par la plume d’André Héléna quand il se cachait sous Noël Vexin, je le suis bien davantage quand il revêt les oripeaux de Kathy Woodfield même si j’ai eu un peu de mal à entrer dans le roman du fait d’une intrigue un peu trop simple et linéaire.



Mais une fois Grégoire livré à lui seul, la simplicité de l’intrigue sert la démarche de Grégoire et je fus embarqué dans les ruelles crasses du vieux Barcelone, étouffé par l’ambiance chaude et collante, écrasé par autant de rage et de violence.



André Héléna ne nous propose pas des portraits de truands classieux, au code d’honneur élevé en étendard, à la verve cinglante.



Non, personne ne sort grandi de l’affaire et même ceux qui, d’abord, faisaient montre d’un certain aura et devenaient attachants, finissent par sombrer dans la même fange à l’image de José, qui semble s’inspirer du scorpion de la fable qui demande à la grenouille s’il peut traverser la rivière sur son dos. Celle-ci accepte, car si le scorpion la piquait, cela reviendrait pour lui à se noyer et, pourtant, au milieu de la traversée, le scorpion pique la grenouille. Quand celle-ci lui demande la raison de son geste, le scorpion lui répond que c’est dans sa nature.



Seul le personnage de Grégoire parvient à devenir attachant même si, au fond, il n’est ni pire ni meilleur que les autres… juste différent, guidé par autre chose…



La plume d’Héléna est au diapason de son récit et se révèle très agréable. Une surprise comparée à ma précédente lecture.



Au final, un roman noir, désabusé, violent, sanglant, à l’image de la fuite en voiture des potes de Grégoire. À découvrir pour se faire une autre idée de la plume d’André Héléna.
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Le Festival des macchabées

Suite du roman Les salauds ont la vie dure qui narre les aventures de Maurice, un truand de Pigalle et de Bams le catalan, deux résistants luttant contre les troupes nazies et la collaboration dans la France de Vichy.



Ce second roman d'un diptyque ( le 1er tome s'intitule "Les salauds ont la vie dure")est très accrocheur, une fois dedans, on a du mal à le lâcher. La narration d’André Héléna sans fard, décrit toutes les couches de la société durant la période trouble de l'occupation, des résistants au collaborateurs en passant par les simples paumés. "Les salauds ont la vie dure "est un excellent roman, mêlant action, une pointe d’humour et une peinture des mœurs sans complaisance
Lien : https://collectifpolar.com/
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Le Bon Dieu s'en fout

Je viens de découvrir André Héléna, sous un de ses pseudonymes, Noël Vexin, avec ce roman.

Un roman incroyable, au style exceptionnel ; il y a des perles littéraires à chaque pages, en plus d'une histoire menée magistralement et la pensée qui anime l'auteur et/ou le personnage principal est d'une extrême noirceur qui tend pourtant sans cesse vers quelque chose de beau ou de bon.

Je suis très impressionnée par ce roman, qui me pose de nombreuses questions sur la littérature en général. Ce genre d'ouvrage, considéré comme du polar, du roman noir, qu'à une époque on a appelé de la para-littérature, est pourtant d'une immense exigence littéraire, du même ordre qu'on retrouve chez de grands auteurs "consacrés", publiés chez des éditeurs "normaux". Il y a un véritable mystère quand je lis des romans de cette qualité qui ne reçoivent absolument pas la reconnaissance littéraire qu'ils mériteraient pourtant.

En tous cas, c'est un très grand roman, que je recommande complètement.
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Les salauds ont la vie dure

Les aventures d'un voyou parisien, devenu résistant à la suite d'un crime passionnel, aux prises avec les polices française et allemande, la milice et les troupes nazies durant l'Occupation. Ce roman a pour suite Le festival des macchabées.



Ce premier roman d'un diptyque ( le second tome s'intitule "Le festival des macchabées ")est très accrocheur, une fois dedans, on a du mal à le lâcher. La narration d’André Héléna sans fard, décrit toutes les couches de la société durant la période trouble de l'occupation, des résistants au collaborateurs en passant par les simples paumés. "Les salauds ont la vie dure "est un excellent roman, mêlant action, une pointe d’humour et une peinture des mœurs sans complaisance.
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Remise de peine

Pierre Lavigne avait été condamné à cinq ans de prison , entrainé par faiblesse dans un hold - up manqué contre une distillerie de Lunel .

Il avait bénéficié d'une remise de peine d'un an .

Peu avant sont arrestation , se sentant traqué , il avait confié sa fortune , près de 150 000 francs , à une femme Gisèle ...

Mais depuis , Gisèle s'est mise avec Max .

Pierre veut aussi retrouver son fils Guy qui à 19 ans , commence à vouloir copier son père , quelle mauvaise idée .

Après s'être fait tirer dessus , Pierre , aidé par le journaliste Em , part à la recherche son fils ; mais entre temps ,Gisèle puis sa mère ont été tuées et le magot a disparu...

Tous les éléments sont contre Pierre...réussira t-il à prouver son innocence ?



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Ce roman de 1966 à l' intrigue assez classique , est plutôt bon , avec une histoire qui tient la route : celle d'un ancien taulard qui veut récupérer son magot , mais le nouvel amant de son ex ne l'entend pas comme ça et est capable de tout ...





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Diamants d'avril

Dans la littérature populaire, il est des noms qui résonnent plus que d’autres aux oreilles des passionnés. Évidemment, chaque aficionado a ses auteurs favoris, mais certains remportent l’adhésion, si ce n’est par la qualité de sa plume, du moins, pour sa prolixité.



André Héléna est indéniablement de ceux-là.



Né à Narbonne en 1919, mort à Leucate en 1972, il est l’auteur d’un nombre considérable de titres, il s’est spécialisé dans les romans policiers et les romans érotiques (probablement très softs) qu’il signa sous de très nombreux pseudonymes : Andy Ellen, Andy Helen, Buddy Wesson, Maureen Sullivan, Kathy Woodfield, Herbert Smally, Jean Zerbibe, Sznolock Lazslo, Robert Tachet, Clark Corrados, Peter Colombo, Alex Cadourcy, Trehall, Joseph Benoist, Lemmy West, C. Cailleaux… et Noël Vexin, le pseudonyme du jour.



S’inscrivant dans le style du roman noir cher aux années 1950, il mit en scène plusieurs personnages récurrents dans autant de courtes séries mettant parfois en scène des héroïnes : « La môme Patricia », « La môme Murielle », « L’Aristo », « Em Carry »… et « Maître Valentin Roussel », la série du jour, qui compte 18 titres entre 1956 et 1961.



« Diamants d’avril » est le 15e titre de la série.

Alors que Maître Valentin Roussel a sabré le champagne avec sa petite amie journaliste, Roberte et sa secrétaire, Mlle Perlin, pour la fête de cette dernière, le 1er avril, le téléphone sonne. Valentin Roussel décroche. Au bout du fil, un de ses anciens clients qui lui annonce qu’il envisage de « donner » un gars avec qui il doit faire « affaire ». Deux coups de feu, un rire, « Poisson d’avril », entend Valentin Roussel avant que la communication soit coupée.



Drôle de blague, même pour un premier avril. Cependant, la voix qu’il a entendue en dernier n’étant pas celle de son client, Valentin Roussel décide de se rendre chez celui-ci. Il va y trouver son cadavre. Sur une table, un carton d’invitation pour la soirée de la baronne Cuxac, à un nom qu’il ne le connaît pas. Valentin l’empoche avant de prévenir son ami le commissaire Chennier.



Également invité à la soirée de la baronne, Valentin Roussel décide de s’y rendre avec Roberte histoire de voir ce qu’il va s’y passer. Ce qu’il s’y passe, c’est que l’on trouve le cadavre d’un serveur sous une table et que les bijoux de la baronne ont disparu…



Commencer une série par l’un des derniers épisodes n’est pas la meilleure façon de faire connaissance avec les personnages. Cependant, comme je ne savais pas, en débutant ma lecture, que le livre faisait partie d’une série…



Mais, comme les récits sont indépendants et que, bien souvent, dans ce genre de littérature, les personnages, même dans l’œuvre liminaire, ne sont pas présentés outre mesure, cela ne change pas grand-chose.



Je fais donc connaissance avec la plume et le style d’André Héléna que je n’avais jusqu’alors pas encore abordé bien qu’il fît partie des incontournables de la littérature populaire si chère à mon cœur. Mais il faut avouer que je me concentre plus sur les textes d’avant 1955 et sur la littérature fasciculaire contenant des récits de 8 000 à 20 000 mots, plus que sur des romans d’environ 40 000 mots comme celui-ci.



Si le style n’est pas indigent et qu’il est empreint d’un certain humour, il n’en est pas pour autant transcendant ni remarquable comme peut l’être celui de certains de ses confrères de l’époque comme Frédéric Dard, Georges Simenon ou Léo Malet pour ne citer qu’eux (je rajouterai quand même J.A. Flanigham).



Quant aux personnages, là non plus, rien de bien extraordinaire. Si Valentin Roussel est avocat, dans ce récit, cette particularité ne lui sert à rien d’autre qu’à fréquenter des crapules et à connaître le commissaire Chennier. Pour le reste, il œuvre comme un dilettante de l’investigation ainsi que le ferait n’importe quel autre personnage exerçant un quelconque métier.



Les autres personnages sont alors secondaires, aussi bien le commissaire Chennier que sa petite amie journaliste qui n’est ici présente que pour piquer la jalousie de l’avocat ou divulguer quelques informations dans les journaux.



En ce qui concerne l’intrigue, on se doute bien que dans ce genre de littérature, notamment de la part d’un auteur écrivant beaucoup et rapidement, celle-ci ne sera pas de haute volée. On n’est pas déçu puisque, effectivement, l’intrigue est assez simple, bien que débutant sous les meilleurs auspices et le lecteur aguerri aura deviné l’identité du coupable bien avant que l’auteur ne la lui donne.



Il est bien difficile de se faire un avis sur l’auteur (et même sur la série) à partir de ce seul épisode. Pour autant, on peut affirmer que le lecteur assure le minimum en proposant un récit qui se lit sans déplaisir, mais qui ne marquera pas les esprits et qui s’oubliera très vite.



Au final, un récit dans l’air du temps (celui de la fin des années 1950, début 1960) qui a pour principales qualités de mettre en scène des personnages bien français dans le monde du roman noir très inspiré de la littérature américaine. On notera, à ce sujet, que l’auteur signe cette série d’un de ses très rares pseudonymes ne sonnant pas anglo-saxons.
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