AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Andrea Camilleri (1006)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La couleur du soleil



Comme souvent, en Italie, j'ai pris Dominique Fernandez pour guide avec le Piéton de Rome qui avait tracé un itinéraire Caravage de S Luigi dei Francesi à la Galleria Borghèse et au Musée du Capitole et enfin au Palais Corsini le temps nous a manqué pour voir tous les le chef d’œuvres du maître, au Vatican ou au Palais Barberini. Cependant ma curiosité a été aiguisée. Je voulais en savoir plus sur le Caravage. Je serais bien inspirée de relire la biographie romancée de Fernandez la course à l'abime.



Je viens de terminer la Révolution de la Lune , roman historique relatant un épisode de l'histoire sicilienne, où la veuve du vice-roi règne pendant 28 jours. Roman historique sur le mode burlesque qui m'a fait beaucoup rire. Je suis aussi fan de Montalbano. Camilleri, c'est beaucoup plus que l'auteur de Montalbano. Ce court roman, presque une nouvelle, est une commande à l'occasion d'une exposition Caravage en 2006 à Düsseldorf.



Par des circonstances aussi rocambolesques que mafieuses (on est en Sicile) Camilleri entre en possession de fragments du journal du Caravage et nous livre ceux qui concernent son séjour à Malte, son évasion et son passage en Sicile où il est recueilli par des amateurs de sa peinture qui le protègent pour qu'il peigne à Messine et à Palerme.



Le soleil est noir pour le peintre. Son goût du clair-obscur et les atmosphères sombres dans lesquels évoluent ses personnages ne seraient pas exactement un choix artistique mais plutôt une altération de la vision.



Les scènes violentes qu'il a peint correspondraient aussi à cette vie violente. Le Caravage, protégé des puissants comme Scipion Borghèse, qui admirent sa peinture est plutôt mauvais garçon, il a la lame facile et rapide et ses fréquentations sont peu recommandables....cela, je le savais déjà. Plus étonnantes sont ces hallucinations, ces rêves sanglants, ces draperies qu'ils voulaient blanches qui virent au rouge-sang....



Hallucinatoire ou réaliste, ce roman est original. Cependant, je préfère la tragi-comédie de ses autres romans historiques que j'ai lus, à ce roman très noir.










Lien : http://miriampanigel.blog.le..
Commenter  J’apprécie          90
La révolution de la Lune

Dans les chronologies des vices-rois d'Espagne en Sicile, en l'an 1677, meurt à Palerme Don Angel de Guzman qui désigne pour successeur sa veuve...



Camilleri se base sur ce fait historique pour raconter un épisode de l'histoire de la Sicile avec sa verve coutumière. C'est un très bon cru dans la liste de ses romans historiques, aussi drôle que le Roi Zozimo, celui qui m'a fait découvrir Camilleri et qui reste mon préféré.



L'Espagne gouvernait de loin la Sicile .Les nobles siciliens et les princes de l'église profitaient de chaque vacance du pouvoir pour mettre les richesses en coupe réglée. Le talent de Camilleri est de raconter cette histoire sur un ton burlesque. Son style inimitable s'enrichit d'un nouvel idiome : l'Espagnol. La noble marquise récemment débarquée de son Espagne natale s'exprime en Espagnol qui se mêle au sicilien, à l'Italien de façon tout à fait comique.



Impôts détournés et corruptions, mais aussi corruptions des mœurs, La Protection des vierges en danger, oeuvre de bienfaisance est une farce qui cache un bordel. Les manigances de l'évêque et ses inventions diaboliques n'en sont pas moins drôles..On rit beaucoup dans cette révolution!
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
Commenter  J’apprécie          91
La révolution de la Lune

Dans une langue toujours aussi foisonnante, mélange inédit de patois sicilien et d'espagnol, le nouveau livre d'Andrea Camilleri retrace un épisode méconnu de l'histoire de la Sicile. Durant la domination du royaume d'Espagne, une femme a très brièvement été nommée vice-consul et a entrepris un véritable bras de fer avec les autorités locales, toutes corrompues jusqu'à la moelle. Il est jouissif de voir cette assemblée d'individus pleutres, avares, pervers, se voir mettre au pas par une femme a la volonté hors du commun.



On retrouve ici la verve et l'humour de Camilleri, associée à un épisode historique particulièrement savoureux.
Commenter  J’apprécie          90
La Chasse au trésor

Lorsque nous ouvrons un Camilleri, nous savons pertinemment que c'est toute l'Italie qui va nous exploser au visage; ses effluves d'aubergines grillées, de poissons fris ou encore de tanins bien puissants, émanant ici de cette petite ville de Vigata, bordant la Méditerranée, où déambulent ces Siciliens que nous croisons en tendant l'oreille afin de percevoir leur accent bien caractéristique.



Ma phrase est longue, je sais, je m'adapte au contexte et à la région!



Et cet accent, nous le percevons réellement en tournant les pages de ce livre, avec l'excellent travail du traducteur - Serge Quadruppani - qui s'efforce de retranscrire le texte de Camilleri au plus près de la réalité Dalla Sicilia. Épatant. Lire Camilleri, c'est partir en voyage et traverser toute l'Italie en quelques minutes afin de rejoindre cette île.



Parmi tous ces Siciliens, au détour d'une ruelle de Vigata, nous croiserons évidemment le commissaire Montalbano, personnage désormais incontournable des aventures d'Andrea Camilleri.



Un commissaire Montalbano qui vieillit, qui s'en rend compte et qui doute. Nous ne sommes pourtant pas dans le roman "L'âge du doute", mais je crois que ce sentiment persiste pour notre commissaire!



Le rideau s'ouvre également sur le fameux commissariat de Vigata, la scène principale d'une vaste pièce de théâtre où entrent en scène des personnages rocambolesques, hauts en couleurs, aux forts caractères; c'est l'Italie!



Mais tout d'abord, ce sont deux autres personnages que nous découvrons au début de l'histoire; Gregorio Palmisano et sa soeur Caterina, respectivement 70 et 68 ans, qui vivent ensemble, reclus dans un appartement rempli d'un impressionnant capharnaüm. Une seule et même passion: se rendre à l'église - les rares fois où ils sortent - et suivre la messe. De vraies grenouilles de bénitier qui, depuis quelques temps, ont l'air d'avoir "pété un câble". Ils deviennent carrément menaçants.



La police, sous les ordres de Montalbano, va intervenir et mettre la main sur cet étonnant duo qui se met subitement à tirer sur tout ce qui bouge. Lors de la perquisition, une poupée gonflable va être découverte dans le lit du vieux. La presse locale va en faire ses choux gras et par la même occasion un appel au scandale.



Montalbano, qui ressent de plus en plus le poids de son âge sur ses épaules - 57 ans -, va commencer à se poser de sérieuses questions lorsqu'un corps de femme sera retrouvé dans un container. Pourquoi tant de questions? Car il s'agira à nouveau d'une poupée gonflable, identique à celle retrouvée chez le vieil homme fou, usures comprises. Jusque-là, pourtant, pas vraiment de quoi s'inquiéter.



Parallèlement, Montalbano va être mis au défi par un étrange inconnu au moyen d'une sorte de chasse au trésor, sous forme d'énigmes, le faisant tourner en rond dans la ville et sa périphérie. Une vieille affaire, qui s'est déroulée bien avant qu'il soit en place comme flic dans la région, refait visiblement surface.



Cette chasse au trésor serait-elle plutôt un chemin à prendre pour la découverte d'une vérité? La vérité peut effectivement être considérée comme un trésor, pour certains...



Le calme qui régnait sur le commissariat de Vigata va s'arrêter net lorsque l'enlèvement inquiétant d'une jeune fille survint en pleine ville.



Camilleri nous emmènera jusqu'au dénouement avec une écriture légère, vive, donnant un résultat d'une belle finesse. Un dénouement lors duquel les éléments vont finir par tous s'imbriquer, avec une belle précision et une petite touche bien macabre.



C'est chaque fois un réel bonheur de retrouver l'ambiance Camilleri, soit de suivre une étonnante pièce de théâtre à ciel ouvert. Une pièce un peu absurde, un peu tragique et même comique. Scènes embarrassantes enchaînant sur scènes rocambolesques sur un fond d'une belle enquête de police; un vrai régal (comme les plats décrits tout au long du récit d'ailleurs).



Les confusions sont énormes, Montalbano en subira les conséquences et en ce qui nous concerne, nous allons d'une certaine manière aussi les subir, car on s'éclate! De tous ces personnages, je crois bien que je ne m'en lasserai jamais.



Buona Lettura! Je crois...
Lien : http://passion-romans.over-b..
Commenter  J’apprécie          90
Le neveu du Négus

Jubilatoire !

Il y a longtemps que je n'avais autant ri ou souri à la lecture d'un roman, et je peux vous dire que ça fait du bien.

Un texte très léger, puisque tout en échange de courrier, constatations, comptes-rendus, etc ... pas de descriptions inutiles !!

Mais cependant, une jolie critique du régime fasciste, plus profonde qu'il n'y parait.

On rit de choses pas drôles, mais c'est tout l'art de Camilleri.



Rien de répétitif ici. A mesure qu'on avance dans l'histoire, on se demande ce que ce neveu va bien pouvoir inventer pour semer un peu plus la pagaille !



Ni le titre ni la couverture ne m'attirait, et si je l'ai emprunté, c'est seulement à cause de l'auteur, tout en hésitant parce que j'aime particulièrement les Montalbano, ou ceux parlant de peintres, et là, le sujet ne m'attirait pas vraiment.

Mais je crois bien que ce sera un de mes préférés.

Commenter  J’apprécie          90
La Danse de la Mouette

Tout est calme à Vigata. Tout. Au point que Livia vient passer ses quatre jours de congé auprès de Salvo. Ce sera pour eux l'occasion de... Se disputer ? Se séparer ? Salvo, 57 ans, se questionne sur l'avenir de leur relation, à peine leur dernière dispute téléphonique terminée - non, parce que Livia voulait se rendre sur les lieux du tournage de la série Montalbano, comme si l'acteur pouvait être meilleur que l'original, je vous le demande un peu !

Tout est calme, vous dis-je. Sauf que Fazio, le fidèle d'entre les fidèles, a disparu. Ce n'est pas dans les habitudes de ce policier, de cet homme toujours fidèle à son poste et à ses valeurs.

Salvo et Mimi Augello se mettent en chasse, discrètement - quitte à utiliser des prétextes gros comme un dinosaure pour mobiliser des troupes. Plus le temps passe, plus indices et témoignages s'accumulent, plus il devient certain que Fazio ne s'est pas fourré dans le pétrin, non, Fazio n'est peut-être plus. Camilleri écrit sans doute, lors de cette quête, les meilleures pages de ce roman, les plus émouvantes. Montalbano sait que la course contre la montre est perdu d'avance, et il se raccroche à trois fois rien pour tenir.

Leurs adversaires ? Des mafieux au code de l'honneur inexistant. Ils ne l'invoquent que lorsqu'il leur est utile, et encore, pour le détourner. Nous sommes loin du parrain historique du Le champ du potier. Ces monstres sont très modernes, et ne dépareraient pas un roman policier américain.

Est-ce à dire que Camilleri perd de son originalité ? Non, il reste Catarella, inénarrable, et tous les policiers de Vigatà. Il reste un légiste redoutable et caractériel. Il reste un pays en léthargie, où tout a du retard, même le vote des lois. Il reste le style inimitable de Camilleri.

La danse de la mouette est à lire absolument si vous êtes fan de Montalbano.
Commenter  J’apprécie          92
La Forme de l'Eau

Un policier banal au sujet opportuniste et avec un langage dans l'air du temps... Je passe.
Commenter  J’apprécie          90
Les juges : Trois histoires italiennes

Trois grands auteurs italiens nous racontent chacun une histoire où un juge,pris dans des corruptions en tous genres (mafia, affairisme véreux et j'en passe) luttent tels des Don Quichotte dans un pays où la corruption semble le mode de vie habituel et normal et où le cynisme des prédateurs n'a même pas la pudeur de faire vraiment semblant de se cacher, tel le loup déguisé en agneau (costard-cravatte) qui dévore ce qui lui tombe sous la patte tout en en s'essuyant délicatement la bouche.

Camilleri joue sur la fausse naïveté du juge, qui ne veut pas entendre parler de mafia, Lucarelli dénonce les collusions entre services secrets et fascisme et De Cataldo dénonce avec un humour mordant l'habileté machiavélique avec laquelle un maire se joue de l'honneur et de la droiture du juge, ancien "ami" d'enfance.

On rit mais on rit jaune et on finit par se dire que la soi-disante liberté démocratique n'est que le pretexte pour les plus pourris à s'en mettre plein les poches sous les yeux des idéalistes attardés. Rien de nouveau sous le soleil, donc , mais une nouvelle démonstration percutante des méfaits d'un libéralisme sauvage et des magouilles politiciennes.
Commenter  J’apprécie          90
La Forme de l'Eau

Le grand début du commissaire sicilien Salvo Montalbano et de son charme rugueux.



Publiée en 1994, "La forme de l'eau" marque la première apparition du commissaire sicilien Salvo Montalbano, qui deviendra rapidement le héros fétiche et récurrent d'Andrea Camilleri.



Intègre, astucieux, méprisant les arrangements politiques, amateur de bonne chère et homme d'honneur (sans le faux double sens mafieux), cet authentique Sicilien, amoureux de son pays dont la langue si particulière chante tout au long du volume ( y compris dans la traduction de Serge Quadruppani, dont la préface donne un certain nombre d'ingrédients), ainsi nommé en hommage au père de Pepe Carvalho, le Barcelonais Manuel Vasquez Montalban, dirige le commissariat de Vigata (la ville portuaire imaginaire modelée d'après Porto Empedocle, dont Camilleri est originaire) avec fougue et talent, mais aussi avec son caractère ombrageux et parfois rêveur.



Si l'enquête principale de ce premier volume n'a rien de vraiment extraordinaire (Camilleri fera beaucoup mieux par la suite de ce point de vue), elle permet toutefois une vigoureuse entrée en matière auprès du commissaire, de ses équipes, et d'un certain nombre de personnages qui vont très vite devenir récurrents, pour notre bonheur. Si, comme moi, on accroche à ce personnage et à son univers, joie en perspective : il y a plus d'une vingtaine de volumes disponibles à ce jour !



"- Anna ? J'ai besoin de toi.

- Ca alors, j'y crois pas !

- Tu as quelques heures libres cet après-midi ?

- Je me les trouve, commissaire. Toujours à votre disposition, de jour comme de nuit. A tes ordres ou, si tu veux, à tes désirs.

- Alors, je passe te prendre à Montelusa, chez toi, vers trois heures.

- Tu me remplis de joie.

- Ah, écoute, Anna : habille-toi en femme.

- Très hauts talons, robe fendue ?

- Je voulais juste te dire de ne pas te pointer en uniforme."

Commenter  J’apprécie          90
Chien de faïence

Livre lu en 2009 dont je viens de retrouver la fiche de lecture :-) En voici mon avis :-)



Ce livre est un roman policier quoi qu'en dise son titre. L'écriture est du même genre qu'Exbrayat, on n'a pas le temps de s'ennuyer. Principalement, grâce à des dialogues enlevés, une action rapide et des personnages truculents :-)



L'histoire se déroule en Sicile au XXème siècle. C'est l'histoire d'un commissaire de police, Montalbano, qui découvre avec l'aide d'un mafieux une cache d'armes dans une grotte près de Vigàta. Il découvre également dans une deuxième grotte deux amoureux enlacés dans la mort et ce, depuis 50 ans.



Le commissaire va tout mettre en œuvre pour savoir qui ils sont, qui les a tués et pourquoi :-)



Ce roman nous permet de découvrir la Sicile et ses habitants par le biais des enquêtes de police et la vision de Montalbano sur son propre pays :-)



A découvrir donc pour les amateurs de romans policiers et pour les amoureux de la lecture ;-)



Sur ce, bonne lecture :-)
Commenter  J’apprécie          90
La Lune de papier

Où les rendez-vous chez le questeur sont signe de tracassin ;



Où Sa Majesté Victor-Emmanuel III est plutôt casse-bonbons ;



Où un promoteur immobilier milanais réussit plutôt bien en politique ;



Où Montalbano est contraint de se mettre au réveil, maudit Salvo Jr et se laisse distraire par les crises de gréco-hystérie de la sœur du mort et les sous-vêtements minimalistes de sa maîtresse ;



Où le procureur voudrait ouvrir une station service (pour la même raison) ;



Où quand on est coincé, il faut allez déjeuner ;



Où Montalbano commence à se faire vieux.



L’incipit





« Le réveil sonna, comme tous les matins depuis un an, à sept heures et demie. Mais lui, il s’était aréveillé une fraction de seconde avant l’alarme, il lui avait assuffi du déclic du ressort qui mettait en mouvement la sonnerie. Il eut donc, avant de sauter du lit, le temps de tourner les yeux vers la fenêtre ; d’après la lumière, il comprit que la journée s’annonçait bonne, sans nuages.»





Comment en suis-je arrivée là ?





Valeur ultra-sûre, je suis une fan absolue. J’achète les yeux fermés, je n’ai jamais été déçue. Et je suis une grande promotrice de l’excellent Camilleri.





De quoi s’agit-il ?





D’un bon polar ! La série des Montalbano, par Andrea Camilleri (deuxième volet de son œuvre, qui complète ses romans de la veine « historique »), est un petit bijou … je n’en avais pas lu depuis assez longtemps, et j’ai retrouvé notre commissaire avec un véritable délice !





Cette fois-ci, Montalbano et son inénarrable équipe du commissariat de Montelusa (Mimì Augello et ses angoisses de jeune père, Fazio et Gallo, et surtout l’ineffable Catarella dit Catarè, qui déboule à tout va dans le bureau de Montalbano en envoyant violemment la porte contre le mur et nous déboussole toujours avec sa logique plus que spéciale) … bref, tout ce bon petit monde est confronté au meurtre d’Angelo Pardo, célibataire, abattu d’une balle dans la tête à son domicile, et que l’on retrouve dans une position plutôt scabreuse.





Les femmes qui l’entouraient – une sœur ultra-possessive, une maîtresse femme fatale – sont aussi mystérieuses que suspectes. Mais ne s’agirait-il pas plutôt d’un règlement de comptes ? Montalbano navigue en eaux troubles.





La citation





« Il monta en voiture, partit, au bout d’une centaine de mètres, se flanqua une claque sur le front, jura, commença un dangereux demi-tour en fer à cheval tandis que les automobilistes derrière lui révélaient à grands cris que : d’abord, c’était un grandissime cornard, ensuite, sò matre, sa mère était une femme de mœurs faciles, tercio, sò soro, sa sœur, était pire que sa mère » (p. 76)





Ce que j’en ai pensé :





C’est indubitablement du grand Camilleri. On profite de la langue, cette gouaille reconnaissable entre toutes – toujours extrêmement bien rendue par Quadruppani, qui a le mérite de justifier dans une courte préface ses choix de traductions ; on profite des personnages, bien construits et séduisants ; on profite enfin de l’intrigue puisqu’il ne s’agit pas d’un roman policier au rabais : on est littéralement pris dans une histoire palpitante, à rebondissements, et sacrement bien fichue ! Un Camilleri au sommet de son art, à mettre entre toutes les mains.
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
Commenter  J’apprécie          90
La Piste de sable

Commencé alors que je n'avais pas mon livre en cours avec moi - et ce malgré mes bonnes résolutions d'élimination des lectures en parallèle (on ne se refait pas) .. et bien vite terminé.



Vigata est en émoi depuis que Salvo Montalbano a trouvé devant chez lui le cadavre d'un cheval battu à mort, sur la plage de Marinella. Mais ledit corps a tôt fait de disparaître. Et le propriétaire du cheval ne semble pas porter plainte.



Avec ses acolytes habituels - Fazio, Mimi Augello, Catarella, Galluzzo - Montalbano se lance à la poursuite des coupables, le long d'une bien mystérieuse piste de sable qui se perd dans les collines siciliennes et le monde des paris et des courses clandestines ... et la Mafia n'est jamais bien loin.



On retrouve avec un plaisir intact les figures classiques du Montalbano, depuis le délectable Dr Pasquano, jusqu'à l'odieux questeur, en passant par la Suédoise Ingrid et son ami romaine Rachele, aux charmes desquels Salvo devra résister (ou pas) pour clore son enquête. On s'attache décidément toujours autant à Montalbano, qui vieillit et devient presbyte même s'il ne veut pas le reconnaître, qu'il aime toujours autant les déjeuners chez Enzo et la caponata d'Adelina.



"Tout cela, c'était des tentatives ridicules, misérables et minables, d'arrêter le temps. L'arrêter au moins durant les quelques secondes où seul le corps vivait, tandis que la tête se perdait dans un grand rien enfin hors du temps".



Il n'y a pas à dire, les valeurs sûres, ça le fait (malgré une traduction un peu paresseuse de Quadruppani). Mais bon, avec tout ça je n'avance sur aucun de mes défis de lecture (Objectif lune, Challenge ABC), mais au moins je ne suis plus en train de lire que deux livres en même temps (on revient tout de même à des niveaux acceptables).



Et n'oubliez pas, selon le précepte montalbanien, que "le moindre caca de mouche peut servir".
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
Commenter  J’apprécie          90
Le coup de filet

Au départ un féminicide :la jeune Amalia , a-t-elle été tuée par son fiancé, son amant, un rodeur ? Tant la victime que le fiancé sont des enfants d’ « onorevole » politiques avec des accointances mafieuses ce qui transforme l’affaire en imbroglio infernal . Le récit situé à Palerme est centré sur Michéle ,patron d’une station locale de télévision . Pris dans la nasse (c’est une traduction possible du titre) il va devoir gérer la récolte des informations mais aussi ce qui doit venir à l’antenne , la présentation qui en est faite et même sa vie privée en sera impactée. Camilleri avec sa verve et son humour habituels montre l’imbrication des pouvoirs politiques, économiques,judiciaire, mafieux et journalistique dans une jeu d’échecs machiavélique et, pour certains , mortel.
Commenter  J’apprécie          80
Le neveu du Négus

Les romans historiques de Camilleri sont des lectures jubilatoires.  Même si je lis régulièrement et avec grand plaisir ses polars avec Montalbano je garde un souvenir inoubliables des rigolades du Roi Zozimo, qui m'a fait découvrir l'auteur et de tous ceux qui m'ont fait rire ou sourire. 



Sous couvert d'un roman épistolaire, échange de courriers administratifs , (avec entête du Ministère, de l'Ecole des mines, du commissariat...., numéro de référence, formules consacrées "Au nom du Duce!"  "Salutations fascistes, A NOI..") c'est une farce qui se déroule. 



Comme dans nombreux livres de Camilleri, l'action se déroule à Vigatà cité inventée par l'auteur qui a fini par devenir le second nom de Porto Empedocle. Le roman débute à la veille de la rentrée de septembre 1929 pour se terminer en janvier 1930., donc avant l'invasion mussolinienne de l'Abyssinie. Pour favoriser des négociations diplomatiques avec l'Ethiopie, les autorités fascistes exigent du Directeur de l'Ecole des Mines de Vigatà d'inscrire dans ses rangs un prince éthiopien Gfhané Solassié, neveu du Négus. 



Les échanges de courrier montrent les compromissions et les bassesses de tous les intermédiaires qui sont forcés d'avaler toutes sortes de couleuvres, de financer le train de vie princier du jeune homme et surtout d'éviter tout incident diplomatique, sous peine de sanctions lourdes et même de relégation et d'exil.



Et justement, le prince va leur faire subit un véritable cauchemar avec ses caprices, ses exigences burlesques, et ses dépenses inconsidérées. De peur de spoiler, je vous laisse découvrir ces aventures burlesques et vous promet beaucoup d'amusement. 



Camilleri s'est inspiré d'un fait historique : la présence à Caltanissetta du prince Brhané Silassié à l'Ecole des Mines de 1929 à 1932, qui mena grande vie et se couvrit de dettes. Evidemment le personnage de la farce est imaginaire. 



"Ainsi je le répète : si les faits principaux, tels que la tentative d’impliquer le prince dans les visées

expansionnistes de Mussolini, ses aventures amoureuses et le pied de nez final, relèvent de la pure invention, le climat général est authentique – une véritable stupidité collective à mi-chemin entre la farce et la tragédie qui, hélas, marqua toute une époque."



Publié en 2010, ce conte drolatique serait il en 2023 politiquement correct alors que la mode est de supprimer le nom "nègre" par des paraphrases, et que la cancel culture chasse tout black face? Il me semble que la critique de la bêtise mussolinienne et du racisme fasciste l'emporte sur ces détails. D'ailleurs la couverture, une marionnette, donne tout de suite le ton. 












Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
Commenter  J’apprécie          80
L'autre bout du fil

sans doute pas le meilleur Camilleri car l'histoire est un peu légère et tarde à démarrer ( ce qui est rare) ...On ne perd pas son temps pour autant car l'auteur consacre les 80 pages à la mise en situation du commissaire et son équipe avec les débarquements d'exilés nord africains arrivant par bateau entier....le bon sens du commissaire mis au service de la gestion la plus humaine possible de ces pauvres gens....c'est inattendu et interessant et donc, après l'histoire commence....Ce livre marque également un tournant puisque c'est le premier dicté et non écrit par Cammilleri , devenu aveugle....
Commenter  J’apprécie          80
Le pasteur et ses ouailles

N°1687 – Octobre 2022



Le pasteur et ses ouailles – Andrea Camilleri – Fayard.

Traduit de l’italien par Dominique Vittoz.



En Juillet 1945 on a tiré sur Mgr Peruzzo, l’évêque d’Agrigente (Sicile) qui en réchappa miraculeusement. Devant le mystère de cette agression une question restait entière : Qui a voulu tuer un homme d’Église plus engagé aux côtés des pauvres contre les grands propriétaires fonciers et le système latifundiaire que dans son rôle traditionnel de pasteur ? On évoqua une sombre vengeance personnelle d’un ex-délinquant devenu religieux du couvent de la Quisquina tout proche qui a toujours été un lieu marginal au regard des règles monastiques et dont la création remonte au XVII° siècle, l’ombre de la mafia ou du fascisme... Une enquête partisane d’un policier corrompu n’a pas, à l’époque, réussi à éclaircir cette affaire. Pourtant il semblerait que cette survie ne soit pas due uniquement aux prières de ses ouailles mais soit la conséquence directe d’un vœux quelque peu surréaliste de dix jeunes religieuses du diocèse.



Pour ce récit nous retrouvons Camilleri (1925-2019) dans un registre où on ne l’attend pas forcément, celui de l’historien, même s’il n’abandonne pas tout à fait son goût pour l’énigme. Oubliant pour un temps son emblématique commissaire Montalbano, il entreprend un travail d’historien mais aussi de méticuleux enquêteur, non pas tant sur la tentative de meurtre que sur la réalité des conséquences du vœux des dix jeunes cloîtrées. Devant une telle énigme il se pose une multitude de questions qu’il ne résout qu’avec des hypothèses où l’imagination le dispute à une solide recherche documentaire et dont il dit lui-même qu’elles ne sont pas étayées de preuves. Ce travail a au moins l’avantage d’étancher sa curiosité et son insatiable volonté d’expliquer ce mystère quelque peu mystique. Il met aussi en lumière d’intéressantes remarques sur le catholicisme et ses dogmes, comparé aux autres religions au regard du respect de la vie, du sacrifice personnel, de la charité. Ses remarques avisées sur l’espèce humaine sont d’une grande pertinence.



Il ne se départit pas de sa langue fleurie traditionnelle, vernaculaire et même quelque peu inventive qui a dû poser quelques difficultés au traducteur pour peu qu’il ne soit pas, comme lui, originaire de Sicile.



Comme toujours cela a été pour moi un bon moment de lecture.





Commenter  J’apprécie          80
La Voix du violon

Escapade en Sicile avec le Commissaire Montalbano.



Quel plaisir de retrouver l’écriture d’Andréa Camilleri, la Sicile et ses parfums, les dialogues fleuris, l’indépendance du Commissaire Montalbano et son caractère bien trempé.



Une enquête qui piétine, des actes manqués, et voilà que le Questeur dessaisit Montalbano de l’enquête.

Son équipe est outrée, vexée mais Montalbano s’en moque.

Jusqu’à ce qui ressemble à une bavure.

Camilleri est habile et notre commissaire l’est tout autant. Et Salvo il ne faut pas l’énerver.



Une plume authentique, fine et colorée.

C’est un véritable plaisir de retrouver l’univers de Salvo Montalbano, comme un bonbon acidulé, un chocolat chaud savoureux, une rencontre réconfortante.

Bref un petit bonheur de lecture.



Heureusement, il m’en reste encore de nombreux à lire !



Commenter  J’apprécie          80
Le Coup du Cavalier

En général je ne prête pas attention au traducteur sauf s’il est lui-même auteur et intéressant mais Quadruppani c’est autre chose. Il me semble être l’alter égo de Camilleri et ses traductions m’enchantent car d’une part je comprends et j’ai l’impression d’ être sicilien et d‘autre part elles sont vraiment délicieuses, une «armuar de pitcheupaïen» avé l’accent



Donc Camilleri qui ne sait pas ce qu’est un friselis, démarre très fort avec le curé Artemio Carnazza et sa donna qui jouent avec une banane. Page 20 j’avais déjà très mal aux cotes et par cette chaleur c’est mortel! (râââle prolongé)



Il nous plonge dans la Sicile profonde du XIX siècle des moulins des inspecteurs chargés en principe de récupérer les taxes. Mais d’abord il faut repérer les anomalies et escroqueries et ensuite faire très très attention à ses fesses. Ces inspecteurs on une durée de vie anormalement courte.



Giovanni Bovara, inspecteur intègre nouvellement promu va l’apprendre mais pas à ses dépends car il joue aux échecs et sait ce qu’est un cavalier qui saute du blanc au noir et vice versa. Entre nous Giovanni mange les mêmes rougets de roche frits que Montalbano et c’est rassurant pour l’enquête

Les siciliens ne tuent pas le samedi comme les milanais, dixit Scerbanenco mais quand c’est opportun

Et donc Carnazza, le curé épouvantable, après avoir été dénoncé, le mot est bien grand pour un pays où tout se sait, par une ex doit faire attention lui aussi à ses abattis comme Giovanni et leurs routes vont se croiser

Les tontons flingueurs coté bourrin et coté pègre souvent les mêmes, sont de sortie

Un néné nu vaut cent gramme de café, mater les deux nénés nus trois cent gramme de sucre et ainsi de suite oui quand les femmes sont des pies voleuses et en plus des radasses il y a de quoi tournebouler n’importe qui même le curé

Commenter  J’apprécie          80
La Démission de Montalbano

Comme promis, après le mauvais temps de la ville de Londres en 1380, je me suis envolée pour le soleil de Vigàta, en Sicile. Pas de chance, lors de la première nouvelle, il pleuvait !



Le format des nouvelles va comme un gant au commissaire Montalbano, ne donnant jamais l’impression qu’on n’en a pas eu assez.



La première nouvelle n’est pas une enquête à proprement parler, c’est un mystère mystérieux qu’on a soumis à la sagacité du commissaire. Plus un épisode de la vie qu’autre chose.



Par contre, ensuite, nous avons des vrais petites enquêtes, dont pour certaines, j’avais trouvé la solution avant le commissaire. Ok, je ne chanterai pas trop fort, il me dépasse pour tout puisque lui, il trouve toujours la solution.



Ce qui est plaisant, dans les Montalbano, ce sont les personnages, haut en couleurs (ah, Catarella !), les descriptions de la vie de tous les jours, les petits mystères que le commissaire veut toujours résoudre et qui, bien souvent, commencent de manière très bizarre, comme avec cet homme qui conserve tout… Oui, tout !



La traduction du titre en français est différente de l’originale puisque en V.I (version italienne), on parle d’arancini (boules de riz panées, farcies de mozzarella et de sauce bolognaise et cuitent dans la friteuse) et c’est un mets que j’adore (je m’en suis fait péter lors de mon voyage en Sicile).



En fait, la démission de Montalbano n’en est pas vraiment une… Dans une des nouvelles, on a un meurtre violent, beaucoup de sang, éviscération et cannibalisme… Heu, on est dans un Montalbano, là ? Notre commissaire va briser le 4ᵉ mur et sonner les cloches à son auteur. Oui, moyen. La seule qui m’ait moins plu.



Lire un Montalbano, c’est une lecture reposante, agréable, une sorte de doudou pour les moments où l’on n’a pas le moral, pas envie de lire autre chose.



Montalbano, il a un caractère entier, c’est un personnage hors norme, mais l’auteur a fait en sorte qu’il partage la vedette avec ses adjoints, dont certains sont "pirsonnellement en pirsonne" plus grave que d’autres. Catarella bien entendu. Mimi est le dragueur de ces dames et Fazio a le complexe de l’état civil.



L’autre avantage de Montalbano, c’est qu’il ne court pas, qu’il prend le temps de réfléchir en mangeant à toutes les bonnes tables du coin, faisant honneur à la cuisine sicilienne et notamment aux poissons.



Le plus gros bémol de cette série, c’est que le village de Vigàta n’existe pas, donc, la trattoria San Calogero non plus et santa Madonna, jamais je ne pourrai aller y déguster les mets exquis que le commissaire s’enfile !!!



Là-dessus, pour noyer mon chagrin, il ne me reste plus qu’à me suicider en dégustant une pizza Buitoni à la bactérie E.coli, le tout recouvert de lasagnes hennissantes de chez Findus (viande en provenance de Veviba, à Libramont ?) et en dessert, je me ferai une overdose de Kinder Surprise et autres Choco-Beurk de l’usine Ferrero d’Arlon, parfumés à la salmonelle.



Si avec tous ces scandales alimentaires, je ne trépasse pas, alors c’est que je suis costaude !



Un conseil, mangez du Montalbano, c’est bien plus sain ! Encore un roman qui chante la Sicile, avec des petites enquêtes intelligentes, surprenantes, agréables à lire, amusantes et remplies de poésie.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          80
La pension Eva

J'ai fait une heureuse découverte avec ce bref roman d'un écrivain italien, dont j'ignorais l'existence: Andrea Camilleri (né en 1925). L'action se passe pendant la seconde guerre mondiale. Dans le contexte tragique d'une Sicile pauvre, soumise au joug fasciste et bombardée par l'aviation des Alliés, un jeune garçon nommé Nené découvre dans sa bourgade une maison close: la pension Eva. Sa curiosité et sa sensualité s'éveillent, de même que celle de ses copains. Les prostituées - esclaves de réseaux de proxénètes - ne restent là qu'une quinzaine de jours avant d'être "mutées" ailleurs. Mais les garçons ne s'apitoient évidemment pas sur elles; ils nouent des relations cordiales avec ces pauvres femmes qui acceptent bravement leur sort. Ici, il n'y a pas de pathos. La volonté de survivre et même une vraie joie de vivre continuent à s'imposer dans la misère quotidienne. Divers épisodes vigoureusement picaresques, presque surréalistes, nous sont racontés, témoignant de la grande vitalité de ces êtres simples, malmenés par la société et par la guerre. Ainsi le roman dresse un tableau plutôt optimiste de la jeunesse, que le malheur ne parviendra jamais à abattre. Et l'auteur a un vrai talent de conteur. Je recommande ce livre qui, je pense, est passé inaperçu en France.
Commenter  J’apprécie          80




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Andrea Camilleri Voir plus

Quiz Voir plus

la vie et les polars d'Andrea Camilleri

Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
1998

10 questions
68 lecteurs ont répondu
Thème : Andrea CamilleriCréer un quiz sur cet auteur

{* *}