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Critiques de Andrea Camilleri (1003)
Le Voleur de goûter

Retour à Vigatà, petit port sicilien, à la fin des années 90. Les Italiens paient encore leur loyer en centaines de milliers de lires. Et Montalbano, le commissaire de la ville, est confronté à deux événements : le meurtre d’un sexagénaire dans l’ascenseur de son immeuble ; la mort par fusillade en mer d’un marin tunisien sur un bateau italien. Se focalisant sur le meurtre, il découvre l’existence d’une maîtresse, Karina, femme d’origine tunisienne. Puis celle de son fils, François, qu’il accueille chez lui. Livia, l’amie de Montalbano, s’attache très vite à l’enfant. Soudain, il comprend que les deux affaires sont liées… et tout de s’emballer très vite !

Ce qui fait l’attrait des enquêtes de Montalbano est la critique sociale de l’Italie contemporaine. Au fil des pages, sont égratignés le parti nationaliste de la Ligue du Nord, Pippo Baudo et la RAI, la politique d’immigration et Lampedusa, les fonctionnaires et la corruption passive de certains d’entre eux, la raison d’état, etc. Ces romans ne sont pas politiques : ils ne font que le triste constat de l’état actuel de la patrie de l’humanisme. Un pays où la vie d’un enfant est l’enjeu de magouilles terroristes et politiciennes.

Au milieu de la toile d’araignée, se trouve donc Salvo Montalbano, 44 ans, plus ou moins en bonne forme. Un homme au grand cœur, avec un sens de la droiture assez particulier, présentant une intelligence pratique soutenue par un sens de la logique assez aigu. Mais, en amour, il fait souvent preuve de mauvais foi ; il est jaloux ; il peut faire preuve d’arrogance, au point d’en devenir négligent. Et surtout, jamais, au grand jamais, quelles que soient les circonstances, il ne néglige son estomac. Tout cela, fortement souligné par la verve de son langage haut en couleurs, en fait un homme méditerranéen plutôt attachant, à la base même du succès de la série. Même si d’autres personnages de second plan (et récurrents) sont tout aussi mémorables, comme l’inénarrable Cattarela, le séduisant Mimi Augello ou le méticuleux Fazio, Salvo Montalbano est le véritable moteur de toutes ces enquêtes.

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Privé de titre

Traduction française: 2007

Il ne s'agit pas d'un des romans policiers qui ont contribué à la notoriété de Camilleri., mais de deux faits-divers du début du 20è siècle, revisités par notre écrivain sicilien, l'histoire de deux faux: un faux martyr et une fausse ville.



Camilleri avait déclaré:" Je veux absolument écrire l'histoire d'un héros imaginaire dans un pays imaginaire. Je me réfère à l'histoire de l'unique martyr fasciste que j'ai découvert, par la suite, avoir été tué, par erreur, par les siens. Cela se déroulera naturellement sur fond de ce qui aurait dû devenir Mussolinia, la ville qui ne fut jamais construite et de laquelle un photo-montage fut montré en 1928 à Mussolini."



"Camilleri enquête sur la mystification et démonte, de l'intérieur, un monument de fausseté, de sanctification, de matraquage de propagande" Salvatore Nigro



J'ai lu d'une traite,écœurée par le mensonge (je ne m'y ferai jamais) .

Je regrette de n'avoir eu que la version française car j'ai été gênée par l’excès de mots difficilement traduits par un argot que j'ai trouvé lourd.

J'aurais préféré l'argot sicilien !



Un livre que je recommande.

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Le tailleur gris

Du haut de ses 85 ans, Andrea Camilleri a une bibliographie bien fournie. Pour ma part, c’est le premier livre que je lis de lui. Et même si je n’ai pas été emballée à 100%, ce ne sera certainement pas le dernier. Car il y a quand même pas mal de choses qui m’ont plues dans ce roman.







L’histoire est donc celle d’un banquier retraité et de sa femme plus jeune de 20 ans. Monsieur et madame font chambre à part, et monsieur est bien perturbé d’apprendre que Madame ne fait pas chambre à part avec tous les hommes. L’aime-t-elle ? Veux-t-elle jouer avec lui ? Et finalement, qui est donc cette femme aux mœurs qui semblent bien légères ? C’est ce que voudrait bien découvrir ce banquier fraîchement retraité. Mais comment mener son enquête sans donner l’air d’espionner ? Et puis à quoi vont mener toutes ces découvertes et révélations ?

Puis, à cela vont s’ajouter les premiers symptômes de la maladie. De cet instant, les choses vont basculer, aussi pour lui que pour Adele, sa femme. Les relations se font différentes, ce qui va amener le mari à ce poser encore plus de questions quant à l’amour que sa femme lui porte. Et vice-versa.



L’histoire n’a rien de vraiment joviale, c’est certain. L’auteur nous décrit une bribe de vie faite de mensonges, de trahison et de maladie. Et le ton employé colle d’ailleurs très bien à cette ambiance morne. J’ai trouvé qu’il y avait dans cette écriture quelque chose de rétro, et je m’imaginait aisément un vieux polar en noir et blanc. Pour ma part, j’ai été bien plus conquise par la plume de l’écrivain que par l’histoire elle-même que j’ai trouvé parfois un peu trop pesante. J’ai eu plusieurs fois l’impression que l’histoire tournait en rond et que le personnage principal se complaisait dans cet état de fait. Sauf que moi, en tant que lectrice, il y a un moment où j’ai besoin que les choses avancent, où j’ai besoin de renouveau. Alors bien sûr, j’ai bien compris que l’auteur voulait faire prendre son temps à son personnage, mais il en prend trop ! Fort heureusement, l’écriture très agréable minimise ce défaut, et c’est pour cette raison que j’ai bien envie de découvrir d’autres romans de cet écrivain.
Lien : http://desliresdestoiles.wor..
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Maruzza Musumeci

Gnazio vit seul avec sa mère, son père les a abandonnés pour partir en Amérique, il a toujours travaillé avec sa mère comme ouvrier agricole. A vingt ans, et grâce aux économies que sa mère a faites durant toute sa vie, Gnazio part à son tour en Amérique. Il va durant trois années apprendre l’anglais afin d’obtenir un travail, il y restera près de vingt-cinq ans. Il rentre au pays, car il ne veut pas mourir aux Amériques, il veut mourir en Sicile. Il achète un terrain dit "La-Nymphe". Il a 47 ans, il voudrait se marier, c’est la mère Pina guérisseuse en tout genre, entremetteuse à ses moments perdus qui prend l'affaire en mains, après plusieurs propositions, ils se mettent d’accord pour Maruzza Musumeci, jolie jeune fille aux habitudes étranges.

A vous de découvrir la suite de ce magnifique conte d’Andrea Camilleri écrit dans un parler imagé, plein d’humour, on s’attache aux personnages, un vrai grand bonheur de lecture, un très beau conte de fée.

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Le tailleur gris

J'avais déjà eu l'occasion de faire connaissance avec l'auteur avec l'excellent "pension Eva".

Avec "le tailleur gris", nous changeons de registre, c'est bien moins gai et jovial. C'est même carrément dur et noir par moment.

C'est le premier jour de la retraite du narrateur, aux rituels bien implantés de celui qui a fait les mêmes gestes pendant des décennies dans son travail de banquier.

Mais voilà, c'est la retraite, et l'on peut dire que tout s'écroule.

Il y a quelques années, il a épousé une très jeune et jolie veuve, extravagante, délurée, qui le trompe sans compter. Il subit la situation sans trouver l'énergie pour y remédier.

Dans ce court livre, la situation va s'enfoncer dans une noirceur pas forcément identifiable au premier abord, mais très palpable.

Mafia, sexe, mensonge, maladie, tout prendra une large place de la vie de ce néo-retraité, jusqu'au final grandiose pour la découverte du pourquoi de ce fameux "tailleur gris".

Livre idéal pour une petite pause roman noir, car très court, mais très bon.
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Le Tour de la Bouée

Le meilleur des neuf premiers Montalbano, pour ses enjeux culinaires et pour la brûlante actualité de la politique italienne...



Publiée en 2003, la neuvième enquête du commissaire sicilien d'Andrea Camilleri devient donc ma préférée à date.



Parce qu'on y retrouve avec toujours ce même plaisir l'équipe du commissariat, plus caustique et dévouée que jamais, parce que Catarella et ses talents contrastés deviennent encore plus épiques, parce que l'éblouissante Ingrid y est très présente, et la souvent pénible Livia plutôt discrète,...



Parce que Montalbano doit résoudre un problème particulièrement épineux : quelle trattoria choisir, maintenant que le réputé insurpassable Calogero prend sa retraite ?



"Étant donné que la trattoria, qui s'appelait Chez Enzo, se trouvait en haut du bourg, le commissaire se résigna à prendre sa voiture. De dehors, la salle de la trattoria s'apprésentait comme une construction en tôle ondulée, alors que la cuisine devait se trouver dedans une maison qu'il y avait à côté. Il y avait une sensation de provisoire, de bricolage, qui plut à Montalbano. Il entra, s'assit à une table libre. Un sexagénaire sec, aux yeux très clairs, qui surveillait les mouvements des deux serveurs, se planta devant lui sans ouvrir la vouche, même pas pour dire bonjour. Il souriait.

Montalbano lui jeta un regard interrogateur.

- Je le savais, dit l'homme.

- Quoi ?

- Que, après avoir viré et tourné, vous viendriez ici. Je vous attendais."

A l'évidence, au pays, le bruit s'était répandu de son chemin de croix consécutif à la fermeture de la trattoria habituelle.

- Et me voilà, répondit sèchement le commissaire.

Ils se fixèrent, les yeux dans les yeux. Le défi à la OK Corral était lancé. Enzo appela un serveur :

- Mets la table pour le dottor Montalbano et occupe-toi de la salle. Moi, je vais en cuisine. Au commissaire, je m'en occupe pirsonnellement.

Le hors d'oeuvre de poulpes à la croque-au-sel parut fait de mer condensée, qu'ils fondaient à peine entrés dans la bouche. Les pâtes au noir de seiche pouvaient dignement rivaliser avec celles de Calogero. Et dans le mélange de rougets, de bar et de daurade à la grille, le commissaire retrouva la saveur paradisiaque qu'il avait crue perdue pour toujours. Un motif musical commença de sonner dans sa tête, une espèce de marche triomphale."



Peut-être surtout parce que c'est à un Salvo profondément désabusé, au bord de la démission par honte du comportement des forces de police italiennes lors des événements de Gênes, et des exactions commises pour soi-disant protéger ce sommet du G8, qu'échoit une terrible enquête "off", qui lui fera toucher de très près une horreur contemporaine particulièrement repoussante, à savoir la mise en place, au sein des filières de désespérés de l'immigration clandestine, de canaux spécifiques destinés à pourvoir l'Occident en enfants et adolescents destinés aux pédophiles forcenés et aux trafiquants d'organes (faits authentiques à l'appui, hélas).



Un très grand Montalbano donc.

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L'Âge du doute

17ème enquête montalbanaise, plus rusée que jamais, risquée au plan sentimental aussi...



Publiée en 2008 (en 2013 en France, dans cette traduction toujours magique de cohérence et d'astuce par Serge Quadruppani), la dix-septième enquête de l'irascible commissaire sicilien au cœur d'or le voit nettement reprendre du poil de la bête, plus rusé que jamais dans la mise au point de ses enquêtes et contre-enquêtes, avec une équipe regonflée à bloc incluant un Mimi Augello bizarrement serein dans une vie familiale qu'il fait évoluer à sa manière.



C'est au plan personnel que Salvo Montalbano, son éternelle fiancée Livia et son caractère disons particulier se trouvant toujours à distance, teste l'avancée de l'âge et sa capacité intacte (redoublée ?) à se passionner, au contact d'une flamboyante policière de la capitainerie maritime ou d'une redoutable agente de l'ONU... C'est aussi dans cette enquête que certains pièges apparemment bénins semés par lui il y a déjà plusieurs volumes (notamment sa manière de gérer l'onctueux Lactes) semblent vouloir lui revenir puissamment dans la figure...



"- Ah, dottori dottori ! Ah, dottori !

- Qu'est-ce qui fut, Catarè ?

- Ici, l'apocalypse, c'est !

- Mais qu'est-ce qui se passe ?

- Le vent découvrit la couverture en tuilerie des tuiles du toit par où l'eau entra dans toutes, toutes les pièces !

- Elle a fait des dégâts ?

- Oh que oui. Par exemple, tous les papiers qui, s'atrouvant par-dessus le dessus de votre bureau, dans l'attente que vosseigneurie y apposassâtes sa signature, se trempèrent tant et si bien que ce fut de la pâte.

Un hymne d'exultation, au nez et à la barbe de la bureaucratie, s'éleva, joyeux, dans le cœur de Montalbano."

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La pension Eva

Camilleri revisite ses souvenirs d'adolescent, bien plus marqués par la prestigieuse maison close de Mme Eva, que par le lycée de Montelusa (Agrigente). Un camarade de classe se trouve être le fils du gérant de la pension Eva, dont il ouvre les portes à ses condisciples pendant le jour de repos de ces dames. Durant le dîner chacune des pensionnaires y va de son histoire, plus truculente et invraisemblable que celles de ses voisines. Certains de ces témoignages sont proprement hilarants, que le client soit militant communiste ou parachutiste anglais. Pourtant la guerre est là, avec ses bombardements, ses horreurs et ses destructions et l'adolescent devient adulte en tant que brancardier au milieu des ruines. Un excellent livre où sont associés rire, fantaisie et émotion.
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La disparition de Judas

Hilarant roman sous la forme d'un pseudo-dossier de police constitué après la disparition d'un honnête comptable, qui jouait le rôle de Judas dans la représentation pascale de la Passion du Christ sur la place de la petite ville. Pato n'est jamais rentré chez lui après le spectacle. Deux policiers, doués en apparence du même flair que les deux Dupond/t, mènent une enquête aussi absurde que désopilante, accumulant les témoignages les plus disparates et les plus contradictoires. Mais l'optimisme inné de Camilleri reprend le dessus, le crime organisé n'y était pour rien et il s'agissait d'une escapade amoureuse, comme l'avaient subodoré les deux limiers, moins stupides qu'à première vue.
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Meurtre aux poissons rouges

Je n'aurrais pas pensé acheter ce livre.

Mais suite à un échange, j'en ai hériter et je me suis mise a le lire...

Hé bien, pour une purprise!

Bon il n'est pas bien gros. OK, mais je l'ai lu en 1 bonne heure.

Cette idée d'écrire un livre à quatre mains, ou l'histoire nous est transmise par une correspondance entre deux inspecteurs, Negro Grazia et Montalbano Salvo. Ce qui m'a le plus épater, c'est que l'histoire est vivante, avec des rebondissements.

Je recommande ce livre a tous ceux qui veulent passer un bon moment .
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La Forme de l'Eau

Je trouve que le langage est assez châtié et ce livre ne m’a pas transporté…Peut-être, est-ce dû à un problème de traduction. En tout cas, je n'ai pas été convaincue par ce récit.
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Intermittence

Intermittence. On aime, et puis, tout à coup, on n’aime plus. Première piste. On vit et tout à coup, tout s’arrête. Même quand on est un des maîtres du monde. Un roman court, dense, taillé au scalpel. Du Camilleri, mais sans le commissaire Montalbano. Cela se passe en Italie, mais cela pourrait tout aussi bien se situer partout ailleurs. Ce qui fait la spécificité de l’Italie, c’est sans doute la prédominance du sexe, la collusion du politique et la complicité des médias. Mais c’est surtout un scénario qui fera un bon thriller, très noir, très rude.

Le héros principal est Mauro De Blasi, quarante deux ans, directeur général et vrai patron de la grande entreprise Manuelli. Il méprise Beppo, le fils du fondateur. Il manipule aussi Guido Marsili, l’autre vice-directeur général en charge des ressources humaines. Une belle plume. Mais ce qu’il ignore, c’est que Guido couche avec Marisa, sa femme. Mauro complote avec le vieux Birolli pour racheter sa boîte avec à la clé un plan social calamiteux pour les salariés, mais très juteux pour lui personnellement. Et, parallèlement, il a des vues sur la belle Licia, la petite-fille hyper diplômée de Birolli. Pourtant, tout ne se passe pas comme prévu. On ne se méfie jamais assez des obscurs et des sans-grade, et surtout, de la rancœur des femmes maltraitées.

Un bouquin nerveux, vite lu, cruel et violent, avec du sexe, des gnons, des sbires et de la trahison à foison. Moins de chaleur humaine et de beaux paysages que dans la série des Montalbano. Finalement, décevant.




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Le Voleur de goûter

Je poursuis mes investigations dans l’œuvre d’Andrea Camilleri. Le troisième opus dans la liste, toujours aussi bien traduit – je devrais dire " rendu " - par Serge Quadrupanni assisté de Maruzza Loria.

L’enquête que doit mener Salvo Montalbano est à première vue classique : un Monsieur bien élevé et bien vêtu, qui s’apprête à sortir un matin de chez lui, est retrouvé assassiné d’un coup de couteau dans son ascenseur. C’était un retraité, mais qui continuait trois jours par semaine, précisément les jours impairs, à se rendre aux bureaux de son entreprise liquidée, pour passer le temps. En réalité, il y passait du bon temps. Avec Karima, une jeune femme de ménage tunisienne pleine de ressources…habituée à faire des « extras » à de vieux messieurs.

Dans le même temps, on retrouve le cadavre d’un Tunisien fauché en pleine mer par une vedette de patrouille tunisienne. L’équipage du bateau revenu s’amarrer à Vigàta n’a absolument pas compris pourquoi les tunisiens ont fait feu sur cet homme, en pleine nuit…En fait, on apprendra bientôt que les deux affaires sont liées, que le mort n’était ni un marin cherchant du travail, ni un journaliste enquêtant sur la vie de ses concitoyens en Sicile, que Karima a un petit garçon nommé François et vit avec sa mère la vieille Aisha, et qu’elle va disparaître elle aussi. Trafic d’armes, de drogue, terrorisme …..peu importe, à dire vrai.

Le plus important dans cette histoire, c’est ce que nous apprenons sur la jeunesse de Montalbano, sa vie d’avant, le fait qu’il a perdu sa maman très jeune, que son père l’a élevé avec amour mais sans pouvoir communiquer avec son fils ou si mal, son incommensurable immaturité, qui n’entrave cependant nullement sa clairvoyance. Nous faisons mieux connaissance avec Livia, sa douce amie qui habite Gênes, et qui va s’occuper un certain temps du petit François, le voleur de goûter.

Une histoire pleine d’émotion, de tendresse, de vulnérabilité, avec de savoureux personnages qui traversent le roman comme le « Chevalier » Liborio Pintacuda, professeur de philosophie en retraite, qui partage sans un mot avec Salvo les exquis repas du cuisinier Tanino, pendant quelques jours à la trattoria de Mazàra, où il se retire pour réflèchir, lui aussi…

Et toujours, l’intrication des fils de ces ténébreuses affaires, les suppositions dénouées avec brio, les mensonges éhontés mais qui produisent les effets escomptés. Enfin, on respire : Montalbano a encore trouvé un subterfuge pour ne pas être promu et donc muté hors de Vigàta !




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Un samedi entre amis

De nos jours, dans une ville italienne, des amis de longue date ont coutume de se voir chaque week-end. Les membres de ce groupe ont plutôt bien réussi leur vie professionnelle ; Mattéo est un riche industriel, Fabio un grand magistrat, Andrea est médecin, Giulia avocate...Anna est l'épouse de Mattéo et Rena la femme fatale, épouse d'Andrea.

Tout ce petit monde est bien installé dans une vie paisible financièrement, et amoureusement changeante, ce qui semble les satisfaire pleinement. Leur tranquilité va basculer le jour où Gianni, un ancien camarade de lycée va revenir au devant de la scène, avec des photos compromettantes pour l'un d'eux. Un secret jusqu'alors bien enfoui risque de refaire surface et avoir de fâcheuses conséquences pour ce groupe d'amis.

On sent très vite de l'animosité et de la froideur entre certains personnages. L'amitié semble bien fragile. Chaque membre dissimule en lui des vérités, des angoisses, des secrets d'enfance.

L'univers de ce roman est un peu glauque pour moi : inceste, pédophilie, assassinat d'enfant par un enfant. En revanche, on sent monter la tension crescendo tout au long du roman. Le suspense happe le lecteur et la construction de l'histoire est très intéressante ; de nombreux retours sur l'enfance et l'adolescence des personnages éclairent le présent ainsi que la psychologie de chacun. C'est un roman noir sur les traumatismes de l'enfance et ce qu'ils peuvent engendrer.


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La pension Eva

La guerre a aussi ses bons côtés... On peut parfois en douter mais c'est ainsi.

Pour Nenè, jeune garçon au sortir de l'enfance, elle lui permet de découvrir l'empire des sens ! Cet empire, c'est la villa qui abrite la Pension Eva, pudique appellation pour désigner le bordel du petit bourg de Vigàta.

Et forcément, lorsqu'en plus, on a pour copain Jacolino, le fils du nouveau gérant, ça ouvre des portes, surtout celles de la pension pas faciles à franchir quand on n'a pas encore atteint l'âge légal, et ça aide à lier connaissance avec la gente féminine et la vie tout simplement.



Finalement, ce que Nené trouvera à la Pension Eva ne sera pas forcément ce qui, longtemps, l'aura fait fantasmer.



Un savoureux roman d'apprentissage, plein d'humour, de naïveté et de tendresse, qui permet de gommer les angoisses et les réalités de la guerre dans l'Italie fasciste. Un court texte empreint d'humanité, des personnages attachants, le tout garanti sans vulgarité.




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Privé de titre

Dans ce roman au sujet inédit, Camilleri aborde par l'anedocte l'arrivée au pouvoir des fascistes. Comme toujours en Sicile, les événements semblent plus tempérés qu'en Italie continentale, mais là, le coeur du débat politique pré-mussolinien constitue le cadre d'une histoire plus compliquée qu'à l'apparence.

Seul regret, la traduction, qui n'est pas à la hauteur des traductions de romans policiers par Quadroppani. La langue savoureuse de Camilleri devient une sorte d'argot parfois indigeste...
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Le vichinghe volanti e altre storie d'amore..

8 histoires , 8 fabliaux parfois tendres, souvent coquins , plus Rabelais que Marivaux , sur les amours clandestines et les ruses du désir . Tout est bon à l’Eros vigatese : une tremblement de terre , des walkyries nordiques , des fantômes et des œuvres pies . Et surtout la verve souriante et l’humour du Maestro qui nous restent dans ses écrits .
Lien : https://andre.chiaroni@wanad..
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Le Voleur de goûter

Un commissaire Montalbano en proie à de nombreuses contrariétés.

Heureusement qu'il sait trouver du réconfort dans la gastronomie sicilienne, qui lui permet de faire baisser la tension et de prendre du recul !



Tout commence par un retraité apparemment sans histoire assassiné dans l'asenceur de son immeuble.

Dans le même temps, un tunisien est tué sur bateau de pêche.

Mimi Augello lieutenant dans l'équipe de Montalbano s'empare immédiatement de cette enquête. Ce qui exaspère Salvo Montalbano qui est persuadé que Mimi rêve de succès, de notoriété aux dépends du commissaire.

N'est-ce pas plutôt le fait que Mimi et Livia s'entendent bien qui exaspèrent notre commissaire ?



Sans aucun scrupule Montalbano va faire en sorte que l'enquête sur le bateau de pêche soit traitée par un autre commissariat, désaississant ainsi Mimi Augello.

Ainsi rassuré il va pouvoir s'occuper de l'affaire du retraité.

Mais rien n'est simple à Vigata.

Les enquêtes s'entremêlent, Montalbano s'énervent et devient de plus en plus cynique.



J'ai adoré cette enquête de mon cher commissaire Salvo Montalbano. La plume d'Andréa Camilleri est toujours aussi séduisante, exacerbée et drôle.

Les dialogues sont croustillants, les personnages aux aspérités fortes, et l'auteur n'a pas peur de nous dépeindre un commissaire parfois exécrable qui a tout du anti héros.

Et que dire, des découvertes gastronomiques de Montalbano. Qui n'hésite à mentir pour déguster tranquillement son repas seul dans une trattoria.



Un vrai moment de plaisir pour une lecture dépaysante !









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La Voix du violon

La magistrature et la police de Vigata et ses environs évoluent et ça se voit. Tout d’abord Catarè retourne à l’école pour devenir un geek et Montalbano s’assombrit.

Le nouveau et ’ntipathique questeur Bonetti-Alderighi, partisan du chiffre, ne l’aime pas du moins il n’aime pas les dinosaures et un nouveau sémillant commissaire lui fauche son enquête et le Dr Arquà chef de la Scientifique, un florentin se révèle être un mouchard!

Une enquête qu’il a un peu forcée surtout par sa curiosité et sa méthode de voyous: le crochetage de portes. Et voilà le catafaro* Michela sur le lit

Livia vit dans l’attente de l’adoption du petit François et le mariage qui doit suivre avec Salvo mais cela le tourneboule ainsi que Livia que l’on voit peu et pas dans sa meilleur forme.



On voit Montalbano faire un repas en tête à tête avec Mme Clementina Vasile Cozzo ex-institutrice paralytique «détective en fauteuil» comme Miss Marple aussi intuitive et leste en compréhension en pleine discussion sur le crime qui agite Vigata. On suppute! Un Montalbano dans le rôle d’un Watson, d’un Japp ou d’ un Sir Henry Clithering qui écoute le maestro jouer du violon à l’étage du dessus



Et puis toujours l'inévitable guerre et les coups bas entre fonctionnaires adipeux proches du pouvoir ou de la bien-pensance et l’équipe de choc du commissariat de Vigata Une équipe soudée autour de son chef acariâtre qui bénéficie aussi de l’aide télévisée non négligeable de son ami Zito Nicolò.



Une intrigue où il est question de musique classique et de maestro, d’idylle amoureuse, de questions sur la bêtise des hommes et bien sur de petits plats



Ceux bâfrés par Salvo

Spaghetti à la sauce coralline, faite d’œufs de langouste et d’oursins

Caponata macaronis avec un « feu vif » (sauce de sel, huile d’olive, ail, piment rouge sec en quantité) une substantielle portion d’agneau chasseur parfumé d’origan et d’oignon.

Dessert de ricotta et un petit verre d’anis gras

Tranches d’une miche assaisonnées d’huile d’olive, sel, poivre noir et pecorino

Une histoire un peu triste mais qui bénéficie toujours des réparties ad hoc mais pas toujours bien correctes du commissaire







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Le Cuisinier de l'Alcyon

Je rejoins la critique de Blok. Un grand plaisir de retrouver notre commissaire Montalbano. C'est un épisode plein d'humour. Malheureusement l'enquête elle-même est bâclée. Camilleri, reprend ici le scénario non abouti d'un film d'espionnage italo-americain. Une histoire banale de gangster qui se mélange assez mal avec l'univers de Montalbano. D'ailleurs l'infiltration du commissaire en cuisinier à bord de l'Alcyon (titre du livre) ne représente en réalité que la dernière partie du roman...

Reste le capital sympathie des personnages, la Sicile et une bonne dose d'humour. Le plaisir de retrouver aussi une bonne confrontation entre le commissaire et le questeur.

En bref, un épisode sympathique de la série, toujours aussi agréable de lire du Camilleri traduit par Serge Quadruppani, mais pas un roman policier.
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Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
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