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Citations de Anthony Burgess (134)


L'homme n'est pas création de Dieu, de cela j'étais sûr. Dieu seul sait de quel tas de fumier suppurant son purin est sorti l'homme.
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- Je crois, me risquai-je à dire, qu'il s'agit là d'un dociment extrêmemnt dangereux.
Cela l'enchanta.
- Exactement ! a religion est la chose la plus dangereuse du monde. Elle n'a rien à voir avec les petites filles en robe de communiante, l'idiotie des images pieuses et les Enfants de Marie. C'est, poursuivit-il, un explosif puissant, de la dynamite, quelque chose comme, conclut-il en souriant à la suffisance de l'allégation, comme la fission de l'atome !
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Bâtis-nous quelque chose en quoi l'on puisse croire. Amour et beauté ne suffisent pas.
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- Ma parole, mais c'est ce gros bouc puant de Willaid en personne. Comment vas-tu, O toi, espèce de fiole puante d'huile de glaviot au rabais ? Amène toi que je t'en colle un dans les yarbilles, pour peu que t'en aies, Ô toi, espèce de gelée d'eunuque.
P. 32
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[A l'auberge] :
Kit avala une nouvelle rasade et fit claquer ses lèvres en disant : Par Dieu, ce vin est bon. Redemandez-en. Puis il ajouta : La discrétion est le grand assassin de la vérité, vérité de Dieu ou du diable. Nous ne devons pas offenser, nous ne devons pas faire pénétrer une trop nauséabonde puanteur dans les narines des hypocrites.
p. 38
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Evidemment, c'était un réconfort de savoir que l'homme n'est pas fondamentalement mauvais et que l'on pouvait rejeter tout le blâme sur une sorte de virus moral, imposé au jardin d'Eden par un vaisseau spatial. Si les esprits sophistiqués ne pouvaient retenir un sourire en entendant parler des puissances diaboliques, les jeunes étaient tout prêts à y croire. De nombreux cas de délinquance juvénile, y compris des actes gratuits de viol, de torture et de meurtre, furent mis au compte du diable par leurs auteur. Le diable devint une réalité aussi tangible que le Christ des Enfants ou que le Grand Jésus Noir : ses cornes et ses yeux décoraient plus d'une grosse caisse de groupe rock : on l'invoquait dans les drug parties et il étalait son blason sur des tee-shirts.
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Je ne pouvais faire confiance à ma mémoire pour deux raisons : j'étais un vieillard, et j'étais un écrivain. Avec le temps, l'écrivain transfère le penchant de son art au travestissement à d'autres secteurs de sa vie. Dans le secteur frivole du commérage anecdotico-biographique de tabouret de bar, il est tellement plus facile, tellement plus satisfaisant de modeler, de réordonnancer, d'imposer apogée et dénouement, d'augmenter par-ci, de diminuer par-là, de quêter applaudissements et rires, que de rapporter dans leur nudité routinière les faits tels qu'ils se sont passés.
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(Churchill, ce) "fumier, avait banqueté avec Staline et, comme lui, pourléché ses gros doigts boudinés en se gavant de cochon de lait, et rigolé grassement en découpant l'Europe en morceaux."
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(...) Il ne faudrait pas s'étonner que Messaline n'ait jamais réussi à assortir sa beauté au moindre amour du bien et de la vérité. Menteuse chronique et mauvaise de bout en bout, elle l'était absolument. Sa beauté n'en tenait pas moins du miracle, nous dit-on.
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Je tire mon titre du nom que, dans la tradition juive, on donne à l'Empire romain. Paillardise, adultère, bigamie, sodomie, bestialité, cruauté sous ses formes les plus ingénieuses, assassinat, adoration de faux dieux, impuretés alimentaires et autres péchés d'incirconcision, attendez-vous à tomber sur toutes sortes de vilenies dans ce qui va suivre. Vous pouvez même vous en lécher les babine d'avance : corrompus, pour ainsi dire par procuration, des mains de votre auteur. Que la pratique de la littérature soit un mode de dépravation à justement condamner, voilà qui n'est que trop probable. Cela étant, et c'est connu, elle cesse d'être de la littérature dès qu'elle s'attache à redresser la morale et devient alors éthique ou affaire tout aussi assommante. (incipit)
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La torture, c'est toi-même qui vas te l'infliger, a-t-il dit sans rire. Et Dieu fasse que tu en deviennes fou.
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Alors, frères, c’est venu. Ô félicité, félicité céleste. Couché tout nagoï les yeux au plafond, les roukes derrière le gulliver sur l’oreiller, les glazes clos, la rote ouverte de béatitude, j’ai slouché la cataracte ravissante. Oh, c’étaient la splendeur et la splenditude faites chair. Les trombones broyaient de l’or rouge sous le lit et derrière mon gulliver les trompettes tripaient leur flamme argentée, et là-bas, près de la porte, les timbales me roulaient à travers les tripes et ressortaient pulvérisées comme un tonnerre de sucre. Ô merveille des merveilles. Puis pareil à un oiseau comme tissé dans le métal céleste le plus rare, ou à un vin argenté coulant dans un vaisseau spatial, la pesanteur devenant une absurdité, est venu le solo de violon dominant toutes les autres cordes, lesquelles faisaient genre cage de soie autour de mon lit. Puis la flûte et le hautbois ont brillé, qu’on aurait dit des vers comme en platine perçant le gros caramel dur d’or et d’argent.
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Quelle est la différence entre “dynamique” et “mélancolique” ?
— Ils viennent tous les deux du grec, répondit Edwin, et il y a plusieurs sortes de différences. L’un est tétrasyllabe, l’autre penta-syllabe. Les deux peuvent être utilisés comme adjectifs, mais un seul seulement comme nom.
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Ton cerveau, ça t’appartient, et tu veux sûrement pas les laisser trifouiller là-dedans. Que je les y prenne à essayer de regarder dans le mien. C’est que c’est du joli travail de mécanique, le cerveau, un peu comme les montres, tiens.
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Mais tout ce que je veux souligner,c'est la necessite pour nous d'aimer.Un coeur denue d'amour porte en lui les feux de son enfer
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(...) un mécanicien malais commence par prier la « semangat », l'âme divine de la machine qui refuse de fonctionner; ensuite, il la menacera et, pour finir seulement, il sortira sa clé anglaise.
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Le vrai Liebeneiner logeait maintenant dans une salle de la véritable garenne qui s'enfonçait, taillée au plus profond du roc, sous le palais épiscopal. Il n'avait pas froid. Il était vêtu de six ensembles de sous-vêtements de laine américains appartenant à l'évêque, de plusieurs paires de bas de montagne épais, de bottes fourrées et d'un manteau de castor avec toque assortie. Il disposait d'un matelas et de huit couvertures, d'un seau d'aisance, d'une cuvette et de serviettes de toilettes. Il était doté de lumière électrique et d'une bibliothèque allemande soigneusement triée et ramenée à quelques uns des plus grands auteurs proscrits pas les nazis. On y trouvait les poèmes de Heine, ainsi que les romans du célèbre Autrichien Jakob Streihler, prix Nobel de littérature en 1935. Liebeneiner n'avait pas droit au chauffage à l'électricité ou au gaz : il aurait pu s'en servir comme d'une arme contre ses visiteurs ou contre lui-même ; mais Carlo apportait un radiateur électrique, chaque fois qu'il venait lui parler, c'est à dire au total environ trois heures par jour.
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- Ce que l'avenir nous réserve ? répéta le nicotiné, très content de sa petite phrase. Une sacrée boucherie, c'est ça qu'il nous réserve, l'avenir, si vous m'en croyez. Mais c'est pas la faute à l'Empereur si la conscription prend des petits gars dont certains ont même pas encore de rasoir dans la giberne : c'est la faute aux grands champs de bataille de Russie qui ont gardé toute la fleur des hommes de France. Fini les jours de gloire, mon bon monsieur, et fini la rigolade ; le vin est tiré, y va falloir le boire. Et plus de chevaux pour l'artillerie...Tenez, je revois l'Empereur, oui je le vois encore, tout triste - « le tondu» qu'on l'appelait, parfois même devant lui quand il était bien luné, et ça le faisait rire, tout juste s'il en pissait pas dans sa culotte - mais pas ce jour-là, non, vous auriez dû entendre cette tristesse quand il m'a parlé - vu qu'y me connaissait par mon nom, mais qui est-ce qu'y ne connaissait pas ? « Raybaut, il m'a dit, vu que c'est mon nom, Raybaut, voilà qu'on commence tous à se faire vieux, mais par Notre Père Qui Est aux Cieux et par la Bonne Mère on se sera payé du bon vieux temps ensemble. (...)»
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L'homme qui choisit le Mal est-il peut-être, en un sens, meilleur que celui à qui on impose le Bien?
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"Fais attention. Tu vis des moments difficiles, mais je te connais bien. Tu te plonges dans la souffrance des autres pour étouffer la tienne. Cette stratégie n'est pas la bonne et tu le sais. Tu dois affronter ta douleur. Tu dois la regarder en face et l'embrasser jusqu'à ce qu'elle s'estompe et disparaisse. Les émotions ensevelies opèrent toujours des mutations effroyables."
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