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Citations de Anthony Burgess (134)


Mais toi,tu sais ce que vont faire les hommesTu sais qu'ils vont faire le mal.Et si tu le sais,ils ne peuvent etre libres,puisque chacun de leurs actes est predetermine;c'est donc que tu veux le mal qu'ils font?.Je ne peux l'appeler un dieu epris de justice
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Il n'y eut pas d'opposition officielle à l'entrée de Jésus à Jérusalem. Les soldats postés parmi la petite foule qui le guettait s'attendaient à voir surgir une poignée de farouches rebelles juifs, décidés à fêler quelques crânes romains avant de se faire fendre le leur. Judas Iscariote avait répandu la nouvelle de la venue du Messie, ramenée dans l'esprit de la plupart des gens à l'annonce de l'apparition imminente parmi eux de l'homme, déjà célèbre en Galilée, qui enseignait, guérissait et ressuscitait des gens d'entre les morts. Romains et Juifs furent également déçus à la vue de ce grand gaillard qui arrivait humblement, chevauchant gauchement un petit âne et suivi de onze loqueteux.
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Rester éveillé jusqu'à trois heures trente n'était réellement rien. Faire une valise en pleine nuit, quand Vesta, normalement douée d'un bon et solide sommeil d'Écossaise avait décidé d'avoir la bougeotte somniloquente, était autre chose. Enderby, méfiant, surveillait la forme couchée sur le ventre. Elle avait envoyé promener du pied les vêtements posés sur le lit, et le clair de lune romain conférait à ses fesses des couleurs argentées de meringue. Délicieuse, oui, mais bonne, désormais, à faire les délices d'un autre. En chaussettes et à pas de loup, Enderby se mut dans la lumière d'argent, roidi soudain en statue de la danse chaque fois que Vesta marmonnant en rêvant. À un moment, il se rencogna dans l'angle obscur près de la fenêtre, collé au mur comme pour voir combien il mesurait, lorsque, d'un coup de reins, elle se retourna avec humeur sur le dos. Ainsi couchée, elle adressa d'étranges paroles au plafond, puis eut un petit rire ; mais Enderby refusa de se laisser effrayer. Après avoir pris son passeport et son billet d'avion dans le tiroir du haut de la commode, il se résolut, au bout de quelques secondes de scrupules éthiques, à s'emparer aussi de celui de Vesta.
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"L'Orange mécanique" restera sûrement l'un des romans les plus marquants de ce temps, parce qu'il est de notre époque, comme le film tiré de cet ouvrage, déjà classé parmi les chefs-d’œuvre des cinémathèques.
Alex, le héros de l'histoire, est le parfait produit d'une civilisation où la violence est devenue une habitude - non pas l'expression d'une révolte, mais l'expression tout court, manifestée par le langage et les actes de certains, exercée en représailles par les gens du Bien etde l'Ordre, passivement subie par la masse.
"L'Orange mécanique", ce serait le livre du désespoir si l'humour, à chaque page, n'en rendait la lecture profondément salubre.
(quatrième de couverture de l'édition de poche parue en 1984)
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Anthony Burgess
Extrait de l’émission télévisée de Bernard Pivot, Apostrophes, Ina, 1988.
Bernard Pivot : Vous racontez la manière dont la tradition britannique voit la France
[Bernard Pivot lit un extrait de Qwert Yuiop] : « La France, ennemie héréditaire,pays de mangeurs de grenouilles et de maîtres à danser, de moeurs sexuelles dégoûtantes » – je me demande bien lesquelles – « alliée rapace et indigne de confiance,
une nation qui trempe des sachets de thé dans de l’eau tiède, ne mange rien au petit-déjeuner et trop à midi, qui boit beaucoup mais n’est jamais franchement saoule ».
[Rires du public]
Anthony Burgess : Oui, c’est très bien écrit. [Rires du public] En général ce n’est pas mon opinion. J’adore les Français naturellement, surtout ici. Mais je crois que les Français ont un…, sont différents des Anglais.
Bernard Pivot : Oh ben oui! Heureusement! Heureusement! [Rires du public]
Anthony Burgess : Les Français sont rationnels, intellectuels. L’intellectualité n’existe pas en Angleterre.
Bernard Pivot : Vous insistez là-dessus.
Anthony Burgess : J’ai vu à Paris un club des intellectuels. Pas possible à Londres. Voilà cette arrogance intellectuelle qu’on ne trouve pas chez nous.
Bernard Pivot : Donc ça, c’est un bon point pour les Français.
Anthony Burgess : Très bon, très bon. C’est très bon9.
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C'était l'après-midi de mon quatre-vingt-unième anniversaire, et j'étais au lit avec mon giton, lorsque Ali vint m'annoncer la visite de l'archevêque.
- Très bien, Ali, chevrotai-je (je m'exprimais en espagnol, de la chambre de maître dont la porte était close). Conduis-le au bar et sers lui à boire.
- Hays dos. Su capellan también.
Il y a douze ans que j'ai pris ma retraite de la profession de romancier. Cependant, quiconque ayant une petite idée de mon oeuvre et se donnant la peine de relire ma première phrase devra bien reconnaître que je n'ai pas perdu une miette de ma vieille habileté à tourner ingénieusement ce qui'l est convenu d'appeler une entrée saisissante dans le vif du sujet. Pourtant il n'y a là au fond nulle ingéniosité. Parfois l'actualité se prête aux jeux de l'art. Que j'eusse quatre-vingt ans, je ne pouvais guère en douter : toute la matinée les télégrammes de félicitations n'avaient cessé de m'en pénétrer. Geoffrey, qui enfilait déjà son pantalon de toile trop collant était en effet, selon toute hypothèse, mon Ganymède ou mon amant autant que mon secrétaire. Et le mot espagnol arzobispo signifie sans conteste archevêque. L'heure ? Peu après 4 heures, un après-midi de juin à Malte - Le 23 juin pour être exact et pour épargner à ceux que cela intéresse vraiment l'ennui d'avoir à consulter le Who's Who.
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"Qu'est-ce qui vous prend à tous ? On a beau se pencher sur le problème, et bon Dieu voilà prés d'un siècle qu'on s'y emploie, oui, pas moyen de progresser d'un iota. Voyons, tu as un bon foyer, ici, de bons parents, aimants, tu n'es pas trop bête. C'est quoi, c'est un démon qui te démange en dedans de toi ? "
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Il ne faut pas penser que je suis venu pour detruire la loi ou etrangler les prophètes.Je ne viens pas pour detruire ,mais pour accomplir.Les commandements du Seigneur qu'il donna a Moise jadis,ne doivent pourtant pas rester pierres mortes reverees par des esprits sans discernement
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J'ai donne le libre-arbitre,c'est-a-dire le pouvoir de choisir entre le bien et le mal.S'il ne pouvait choisir le mal;il ne pourrait non plus choisir le bien
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- Oh, n'allez pas croire que l'État se soucie de la gloire de Dieu, dit le père Shaeckel. L'État a la trouille de forces auxquelles il ne comprend goutte, voilà tout. Nos gouvernants sont la proie d'un vent de peur superstitieuse, et de rien d'autre. Ils ont échoué avec leur police et, du coup, ils font appel aux prêtres. Comme il n'y a plus d'églises, il nous faut battre la campagne et parcourir les secteurs qu'on nous a alloués, pour bourrer le crâne des gens avec Dieu, et non plus avec des histoires de légalité. Oh, tout cela est très intelligent. Sublimation - tel est, je pense, le fin mot : ne mangez pas votre prochain, mangez Dieu à sa place. Nous sommes des instruments, sans plus. Nous voici ravalés à notre fonction essentielle : la fonction sacramentelle. S'il est une chose que nous avons apprise, c'est que l'Église est capable d'encaisser n'importe quelle hérésie ou hétérodoxie - y compris votre inoffensive croyance au retour du Messie - tant qu'elle se cramponne à la fonction essentielle... À ma connaissance, poursuivit-il avec un petit rire, on mange un nombre surprenant de flics en ce moment. Les voies de dIeu restent impénétrables. Les chairs hermaphrodites sont, semblerait-il, les plus succulentes.
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Anthony Burgess
Et soudain j’ai trouvé la solution au problème stylistique de L’Orange mécanique
. Le vocabulaire de mes vauriens de l’ère spatiale pourrait être un mélange de russe et d’anglais parlé, assaisonné d’argot rimé et de bolo des manouches. […] Et puis, quelle ironie dans le fait que cette race adolescente à l’écart des courants politiques, adepte de la brutalité totalitaire comme fin en soi, soit équipée d’un dialecte fondé sur les deux langues politiques dominantes de l’époque […].
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En Grande-Bretagne, on encourage officiellement l’homosexualité. (« C’est sapiens d’être homo », proclame une publicité).

(Sujet du roman de Burgess « La folle Semence »)
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- Il faut qu'il y ait des hommes pour se battre. Il existe de grandes traditions de liberté qu'on doit défendre. Je n'ai rien d'un esprit partisan. Je m'emploie à supprimer l'infamie partout où elle éclate. Les partis, et peu importe leur nom, n'ont pas de sens. Seule, la tradition de liberté a un sens. L'homme de la rue laissera faire, oh oui. Il vendra sa liberté contre une vie plus tranquille. C'est pourquoi il a besoin d'être aiguillonné, aiguillonné.
P. 258 & 259
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L'homme qui choisit le Mal est-il, peut-être, en un sens, meilleur que celui à qui on impose le Bien ?
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"Allez-y, faites-moi la peau, bande de fumiers et de lâches. Je m'en fous, j'ai pas envie de vivre, surtout dans un monde aussi dégueulasse que celui-ci."
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– Des romans, des pièces, des nouvelles. Certaines de celles-ci sont devenues des films. Vous n'avez jamais vu « Accès de fièvre » ou « Un merle s'est posé »? ou « Duo », ou « Terzetto » ? (Non à tous ces titres, et comment le lui reprocher ?) Vous aimez la lecture ?
– J'aime bien Hermann Hesse.
– Juste ciel ! m'écriais-je, surpris. Il nous reste à tous un espoir. J'ai connu Hesse.
– Vous l'avez « connu » ? (Elle resta bouche bée, montrant de la verdure à demi mastiquée, écarquilla de grands yeux, puis cria à travers la table :) Johnny ! Il a « connu » Hermann Hesse !
– Qui ça ?
Johnny avait sa bouteille familiale personnelle de Coca-Cola pour faire descendre la verdure.
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Il n'est rien que l'on ne puisse traduire, aimait à dire James Joyce. Il s'en autorisait pour prendre avec lui-même certaines libertés, le cas échéant. Car il entendait surtout par ces mots qu'il n'est rien qui ne se puisse « rendre ». Nous nous sommes inspirés de sa règle pour la traduction de ce grand monument littéraire qu'est « Les Puissances des ténèbres ». Afin d'éviter, en quelques occasions (fort rares, précisons-le), un appareil de notes insupportable pour le lecteur, nous avons parfois intégré brièvement l'explication dans le texte même. Et il est arrivé que, pour épargner aussi l'imbécile indication : « jeu de mots intraduisible en français », nous nous soyons permis de « recréer » le jeu, en en respectant le plus étroitement possible l'esprit et la connotation particulière. Tout cela, bien entendu, avec l'autorisation expresse de l'auteur et après l'avoir consulté. Il nous reste à espérer que nous aurons ainsi servi ce grand livre.
H.C. – G.B.
(Note des traducteurs)
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Tu dois, tu vas supposer (que tu sois de bonne ou de mauvaise foi, lecteur, mais où est la différence ?), que je suppose un tas d'événements que je n'ai pas vus de mes yeux et dont je n'ai pas même eu indirectement connaissance. [...] Un philosophe a parlé du chat qui miaule pour qu'on le fasse sortir et miaule ensuite pour qu'on le fasse rentrer. Dans l'intervalle ce chat existe-t-il ?
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Les trois sortes d'amour que j'ai déjà connues doivent maintenant me montrer le chemin d'un autre amour.Je veux parler de l'amour de toutes les creatures,amies et ennemies pareillement.Je crois que l'amour du mari pour la femme est celui qui m'a le plus instruit.Car l'amour d'un père ou d'une mere est,pour ainsi dire,la moelle meme de l'os,tandis que l'amour du mari pour la femme implique une discipline.L'on se retient de railler ou de repondre par la raillerie,l'on apprend a ne pas prononcer de mots cruels du ressentiment;l'on apprend a etre reconnaissant du plaisir offert de la compagnie.En depit des vœux du mariage,l'on est libre de ne pas aimer,et pourtant on choisit d'aimer.Il me faut enseigner l'amour comme choix,comme unique arme contre le mal
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Toutes les foules adorent vociférer- même lorsque, pas plus que le chien qui hurle à la mort, elles ne savent pourquoi elles crient.
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