AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Antoine Bello (636)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les falsificateurs

Imagination, manipulation, falsification, suspense, ce roman est vertigineux ! Sans tomber dans la paranoïa, il nous rappelle la méfiance avec laquelle il est nécessaire d’analyser les informations dont nous sommes bombardées. En imaginant le Consortium de Falsification du Réel, Antoine Bello mêle avec talent la fiction et la réalité, nous enjoint à la réflexion et nous appelle à la vigilance.

La plume de l’auteur est aiguisée, la lecture est fluide, facile même, et on plonge avec délice dans cette histoire incroyable. Les personnages sont attachants et bien présentés.

C’est tout simplement jubilatoire de naviguer ainsi dans une espèce de réalité parallèle, de revivre l’histoire contemporaine d’une façon différente, de tenter de comprendre le pourquoi, le comment et le « à qui profite le crime ? ».

Découvrir ce roman aujourd’hui, et le dévorer pendant la crise du covid-19 est assez déstabilisant ! Mais j’ai comme l’impression qu’il prend tout son sens justement…

J’ai l’impression qu’Antoine Bello me dit : « Réfléchis, ne te laisse pas manipuler, renseigne-toi correctement, multiplie les sources d’informations, échafaude des hypothèses et fais fonctionner ton cerveau… et tout ça sans tomber dans le complotisme stupide et dangereux !

A lire, vraiment !

Commenter  J’apprécie          140
L'homme qui s'envola

Walker, brillant homme d'affaires, époux et père modèle à l'emploi du temps millimétré aspire à autre chose. Aussi, malgré tout l'amour qu'il porte à sa femme et à ses enfants, malgré sa fulgurante réussite professionnelle, il décide de changer de vie et organise sa disparition. Mais c'était sans compter sur les talents de Shepherd, le chasseur de primes commandité par l'assurance au vu des sommes en jeu.

Les obsèques ont lieu sans le corps introuvable mais le détective n'en est pas à son coup d'essai et, persuadé que Walker est encore en vie, il va tout faire pour le retrouver.

On assiste alors à un chassé-croisé passionnant à travers tous les Etats-Unis. Le récit est construit à partir du journal des trois protagonistes : Walker, sa femme Sarah et enfin Shepherd.

Mais c'est surtout entre le fugitif et son poursuivant que l'on assiste à une lutte sans merci où chacun, comme dans un jeu d'échecs essaie de se mettre dans la tête de l'autre pour anticiper son prochain coup.

Un récit à suspense qui vous tient en haleine.

C'est ma première lecture de cet auteur que je salue au passage pour ce texte puisque j'ai pu lire quelque part qu'il était membre de la communauté Babelio.

Lu dans le cadre du challenge multi-défis 2019 pour l'item 40 : un roman choral.
Commenter  J’apprécie          142
Scherbius (et moi)

Je me suis régalée. Oui, je sais bien que j'avais commencé ma chronique de Ada de la même manière mais j'ai retrouvé la plume et l'inventivité de cet auteur avec autant de délectation et peut-être même davantage !

Avec le dernier Bello, vous n'aurez pas un mais six romans. Six éditions de Scherbius (chacune a sa page de garde insérée), rédigées par son psychiatre, Maxime le Verrier entre 1978 et 2004. le tout agrémenté par de savoureuses notes de bas de page. Autant dire que le jeu des entrées narratives est complexe et s'avère délicieux pour le lecteur qui apprécie les constructions un peu subtiles (cela m'a rappelé La Caverne des idées de Somoza).

Alexandre Scherbius est le patient de Maxime le Verrier. Lorsqu'il frappe à sa porte en 1977, ce dernier perçoit assez vite l'aubaine que va représenter ce cas dans sa jeune carrière. En effet, tout comme les cas d'hystérie avaient fait la renommée de Charcot, figure principale de l'Ecole de la Salpêtrière, Maxime pose assez vite un diagnostic de TPM (trouble de la personnalité multiple) et acquiert une notoriété quasi immédiate après la première édition de son livre, profitant de la publicité que des oeuvres telles que The three faces of Eve, film sorti en 1957 ou Sybil, roman biographique publié en 1973, ont pu donner, outre-Atlantique, à cette pathologie, au point de l'intégrer en 1980 dans le fameux DSM-III (Diagnostic and statistical manual of mental disorders).

Antoine Bello, par le biais de la plume de Maxime le Verrier (qui voue une admiration à "ses maîtres de la Salpêtrière") trouve le moyen de nous proposer une fort intéressante histoire des TPM, rappelant les oppositions entre Pierre Janet, partisan du recours à l'hypnose et Freud, la délaissant (et la discréditant quelque peu au passage) car il la trouve trop limitée dans ses possibilités thérapeutiques. Tout ceci est bien plus savamment détaillé et expliqué que je ne saurais le faire et si, comme moi, vous aimez apprendre au détour de votre lecture, vous irez sans doute consulter quelques pages Wikipédia ou d'autres sources pour en apprendre davantage.

Mais revenons à Scherbius. Il ne se laisse pas si facilement découvrir comme en témoignent les différentes éditions qui tentent de le cerner. Est-il un imposteur ? un menteur pathologique ? un escroc surdoué pour le camouflage et doué d'une mémoire prodigieuse ? Considère-t-il qu'il n'y a d'intérêt dans la vie que si l'on peut jouer tous les personnages ? Et si la littérature, experte en personnages, s'invitait dans l'affaire ?

Roman ingénieux, bien écrit et bien construit, donnant à divertir autant qu'à s'instruire et à réfléchir, une lecture que je recommande vivement.




Lien : https://leschroniquesdepetit..
Commenter  J’apprécie          140
L'homme qui s'envola

Pépite ! C'est la première fois que je lis un livre d'Antoine Bello et je l'ai adoré. Dès la première page, j'ai senti que le thème de la disparition volontaire allait me plaire et que j'allais me laisser emporter par l'histoire. Chaque personnage a sa raison d'être par sa profondeur psychologique et ses réactions face à un phénomène intense et méconnu. Un grand roman.
Commenter  J’apprécie          141
L'homme qui s'envola

Bon, je relève la tête un peu ahurie, la nuque me fait mal : je viens d'engloutir en quelques heures le dernier livre d'Antoine Bello et j'ai vraiment beaucoup, beaucoup aimé ! Je crois que je vais devenir une inconditionnelle de cet auteur : après Ada qui m'avait enthousiasmée, j'ai de nouveau ressenti ce même bonheur de lecture en découvrant L'homme qui s'envola.

Ce qui me séduit chez cet auteur, c'est le fait qu'il aborde des sujets complètement essentiels, existentiels voire philosophiques qui touchent l'homme moderne comme la liberté, le bonheur et en même temps, il a la capacité d'embarquer son lecteur dans une intrigue extraordinaire et un suspense très soutenu : résultat, ça marche, ça court, on est complètement suspendu à son récit. Quel conteur que ce Bello !

A cela, on peut même ajouter une dose d'humour qui ne gâche rien, bien au contraire.

Ainsi, tout y est : la réflexion, l'action et l'humour, l'ensemble écrit dans une langue fluide, précise, efficace, très agréable à lire. J' « adhère » complètement comme disent les jeunes !

L'homme qui s'envola se nomme John Walker et c'est bien simple : il a tout réussi.

Chef d'une assez grosse entreprise de transport qu'il ne cesse de faire prospérer, père de famille et époux comblé, il ne lui manque rien. De l'argent ? Il en a à revendre ! On peut dire de cet homme qu'il a tout pour être heureux : en effet, rien ne lui manque vraiment sauf... le temps, du temps pour lui, je veux dire, du temps pour lui TOUT SEUL !

Ah, je vous imagine prendre un air rêveur… Je dis ça parce que je crois vraiment que nous sommes tous des Walker en puissance et que l'on a tous rêvé un jour de … Stop, je n'irai pas plus loin et surtout, si vous aimez un peu le suspense, je vous déconseille de lire la quatrième de couv' qui, à mon sens, en raconte beaucoup trop !

Donc, disais-je, notre Walker aime beaucoup sa femme, ses enfants, son boulot mais il sent comme un poids, un poids de plus en plus lourd peser sur ses épaules et il a comme l'impression que, le temps passant, rien ne va s'arranger : les responsabilités vont se multiplier, les tâches à accomplir aussi. Il a le sentiment d'être pris au piège, dépossédé de son existence, comme si son avenir s'écrivait dorénavant sans lui. «La nuit, Walker contemplait le plafond en se disant qu'il était booké jusqu'en 2040. » Pas très engageant comme perspective, vous en conviendrez !

Alors, pour échapper à ses visions cauchemardesques, il se prend parfois à rêver… « Il habiterait seul, ne fréquenterait personne, s'encombrerait d'un minimum de possessions et organiserait son temps à sa guise. » En pensée, facile, mais de là à passer à l'action, c'est une autre affaire... Et pourtant...

Allez, je ne vous en dis pas plus sinon que c'est génial, que vous allez adorer et attendre comme moi le prochain Bello avec impatience !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
Commenter  J’apprécie          140
L'homme qui s'envola

J’avais entendu parler d’Antoine Bello pour sa trilogie « Les falsificateurs ». Je ne connaissais par contre ni son style ni son genre. Je me lançais donc un peu dans l’inconnu.



L’action ne se situe pas dans les salons mondains entre écrivains ou dans le petit monde de l’intelligentsia parisienne. Le texte n’est pas une introspection égocentrique ou une analyse familiale. Non, rien de tout ça ! Car contrairement à beaucoup d’auteurs français, Antoine Bello se contente juste de nous raconter une histoire.



Le livre est composé de deux parties. Dans la première moitié, le contexte est posé. L’auteur nous décrit la vie de l’acteur principal pour que l’on puisse appréhender tous les évènements qui l’ont poussé à vouloir disparaître. Alors qu’il a une destinée à laquelle beaucoup de gens rêveraient, il décide de tout laisser derrière lui. Bien développée, cette mise en situation permet à Antoine Bello de mettre le lecteur en empathie avec Walker. Il le réussit d’ailleurs très bien. Au début de l’histoire, sa vie rêvée est un peu agaçante mais en se mettant à sa place, on apprécie de plus en plus le personnage et comprend finalement les raisons de sa décision.



Dans un second temps, on va être témoin d’une chasse à l’homme. Alternant entre trois points de vue, Walker, sa femme et le détective chargé de le retrouver, le récit nous fait vivre ce jeu du chat et de la souris où tous les coups sont permis afin d’arriver à leurs fins respectives. L’auteur utilise parfaitement ce changement de perspective qui nous ouvre les portes des différents camps. On comprend d’autant mieux les motivations de chacun et ainsi leurs actes.



On a affaire à un vrai conteur d’histoires et c’est très agréable de se divertir, tout simplement. Même si certains éléments sont sûrement autobiographiques, Antoine Bello invente un univers et une aventure fictive passionnante qui m’a permis de m’évader. Un auteur à suivre !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
Commenter  J’apprécie          130
Les falsificateurs

Sliv Dartunghuver, un jeune islandais, est embauché à la sortie de ses études de géographie dans un cabinet de conseil spécialisé dans les études environnementales, mais il s'avère que ce n'est qu'une couverture et on lui propose rapidement d'intégrer le CFR, une mystérieuse organisation qui falsifie l'histoire, CFR signifiant Consortium de falsification du réel. Si au départ il le prend un peu comme un jeu passionnant et excitant, des questions éthiques vont se poser au fur et à mesure de ses missions et de sa progression de carrière.



Le moins que l'on puisse dire est que les talents de scénariste d'Antoine Bello n'ont rien à envier à ceux de son héros Sliv Dartunghuver !

L'idée de départ est vraiment excellente et cela se confirme tout au long de ce roman qu'on a du mal à lâcher.

Heureusement il y a une suite !



Je ne mets pas 5 étoiles car le style, bien que plaisant, n'a rien d'exceptionnel, mais au niveau de l'histoire cela les vaudrait je trouve.

Car on ne peut s'empêcher de se poser la question : et si c'était vrai ?















Commenter  J’apprécie          131
Ada

L'intérêt des ponts comme celui de l'Ascension, c'est qu'ils permettent aux blogueurs de faire une plongée dans les eaux profondes de leur PAL et de remonter à la surface des petits bijoux jamais explorés. Et quel est le trésor que j'ai exhumé de la plus grande fosse de la planète ?

L'auteur s'appelle Antoine Bello et le titre du roman est : Ada et… j'ai... A-D-O-Rééééééééé… et bien évidemment, je me suis demandé pourquoi je ne l'avais pas remonté à la surface plus tôt… d'autant que j'avais lu sur la toile de nombreuses critiques très élogieuses… Eh bien, c'est fait et quel bon bouquin ! Vraiment, je me suis régalée !

Le sujet : Franck Logan est policier, spécialisé dans les trafics humains, et une mission un peu spéciale vient de lui être confiée : il doit retrouver Ada, un logiciel d'intelligence artificielle qui a disparu. Les deux fondateurs de la Turing Corp., entreprise située dans la Silicon Valley, sont sur les dents. Ils ont avec leurs actionnaires investi énormément d'argent dans ce projet. Il faut retrouver Ada coûte que coûte. Franck a beau habiter cette Silicon Valley, lui et les technologies numériques, ça fait deux. Mais au fait, qui est Ada ? « Un ordinateur conçu pour imiter le cerveau humain », lui explique un des boss. « Elle parle, elle détecte les émotions de ses interlocuteurs, il lui arrive même de blaguer. »

Tout ça, Franck peut l'entendre mais sa fonction ? Eh bien, c'est simple : elle écrit des romans, plus exactement, elle est programmée pour écrire des romances. On lui a fait ingurgiter une quantité industrielle de romances anglaises, 87301 exactement à raison de 10000 par jour , dans l'ordre chronologique, et maintenant qu'elle en a compris la recette et dégagé les règles d'or , 13451 règles d'or précisément (du nom idéal de l'héroïne au nombre exact de scènes de sexe en passant par la quantité précise de dialogue dans le récit …) il ne lui reste plus qu'à en recracher une, et une qui plaira au plus grand nombre, si possible. Le but ? Comme toujours, l'argent ! Vendre au moins cent mille exemplaires de l'ouvrage qui a déjà un titre (vous apprécierez …) : Passion d'automne !

Bon, tout n'est pas encore parfait, je veux dire, le logiciel n'est pas encore totalement au point : certains dialogues sont un peu crus, le niveau de langue n'est pas toujours adapté, mais c'est sur la bonne voie…

Problème, hélas : Ada a disparu et finalement , après avoir entendu toutes ces explications, Franck se dit que les ravisseurs d'Ada ont peut-être « rendu un fier service à l'humanité. »

Ada est un livre passionnant à plusieurs titres : tout d'abord, il pose la question de la place qu'on voudra bien laisser aux intelligences artificielles dans notre monde à venir. Il nous faudra peut-être veiller à ne pas jouer aux apprentis sorciers qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et se retrouvent pris au piège par la technique censée les servir et non les asservir.

Par ailleurs, Antoine Bello nous invite à réfléchir à ce qu'est au fond la littérature et plus précisément, la création littéraire : en effet, une machine peut-elle remplacer un écrivain ? Évidemment, non, me direz-vous ! Et je suis bien d'accord et pour autant, un écrivain n'est-il pas quelqu'un qui a lui-même beaucoup lu, assimilé une certaine quantité d'oeuvres littéraires dont il va être, consciemment ou non d'ailleurs, l'héritier ? De plus, échappe-t-il à ce qui est à la mode, à ce qui se fait, se vend au moment même où il écrit ? Ne se conforme-t-il pas, plus ou moins consciemment, à une certaine « attente » de son lecteur ? Finalement, un écrivain de chair et d'os a-t-il plus de liberté qu'une intelligence artificielle ? « Un auteur ne s'affranchit jamais totalement des codes » fait remarquer très justement Ada à son interlocuteur, ajoutant que finalement, comme les intelligences artificielles, les auteurs sont « condamnés à rabâcher ; nous ne parlons pas, nous répétons. »

Comment définir alors la notion d'originalité, si originalité il y a ? Franck finit par s'interroger : « On disait les ordinateurs conçus pour penser comme les humains ; et si c'étaient les humains qui pensaient comme des ordinateurs? »

Vertigineux ? Non ? En tout cas, cela mérite réflexion !

Au delà de cette problématique, Antoine Bello s'interroge aussi sur le pouvoir des mots et de la communication dans un système démocratique : qui se cache derrière les mots prononcés par les politiques ? Eux-mêmes ? Pas sûr! Un autre ? Certainement ! Une intelligence artificielle ? Qui sait ? Quand on connaît la force des mots et leur pouvoir absolu de manipulation, il est toujours bon de savoir qui en est à l'origine ! Et si c'était un logiciel qui saurait exactement, grâce à tout ce qu'on laisse de nous sur la toile, comment nous séduire, nous plaire et nous faire changer d'avis… Un logiciel intelligent qui connaîtrait nos goûts, nos habitudes, nos points faibles et qui nous dirait ce que nous aimons entendre, qui nous présenterait comme des êtres exceptionnels afin de mieux nous manoeuvrer, nous tromper et faire de nous de vraies marionnettes...

Quant aux intelligences artificielles, Franck s'interroge tout au long du roman : « Ont-elles une conscience? », non, bien sûr, me répondrez-vous, oui mais ... lorsqu'il pose la question de savoir si Ada est une personne à la femme de ménage qui s'occupe de nettoyer la pièce où se trouve le logiciel, cette dernière a cette réponse étonnante :  « -Bien sûr que non ! Les personnes ont des bras et des jambes. - La considérez-vous pour autant comme votre amie ? - La meilleure amie que j'aie dans mon travail... » répond sans sourciller la jeune femme.

Allez, je ne vais pas en dire plus sinon que vous allez vous régaler car c'est un texte merveilleusement construit, très intelligent et plein d'humour (ah ce Franck technophobe qui avoue n'avoir rien compris à Blade Runner, n'a aucune idée de ce qu'est une adresse IP et passe ses soirées à écrire des haïkus !...)

C'était mon premier Bello, je peux vous dire que je n'en louperai pas un désormais !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
Commenter  J’apprécie          130
L'homme qui s'envola

Je remercie babelio et les Editions Gallimard pour l'envoi de ce livre.

L'auteur est franco-américain et vit aux Etats-Unis.

J'avoue avoir mis un peu de temps pour me laisser emporter par l'histoire : un homme d'affaire qui a tout ce qu'il désire et qui décide de disparaître.

Le roman devient palpitant quand un redoutable détective privé se met à traquer le "disparu" : qui sera le plus rusé des deux ?

Le personnage principal est un homme pressé et rationnel qui aime ou a besoin de tout maîtriser, tout contrôler.Il utilise ses capacités au maximum , il est toujours dans l'action : c'est terrifiant.

J'ai beaucoup aimé l'écriture très maîtrisée d'Antoine Bello, c'est un bonheur de le lire. Je suis par contre un peu déçue par la fin un peu convenue, une happy end à l'américaine !
Commenter  J’apprécie          132
Ada

L'inventeur d'Enigma s'est suicidé en mangeant une pomme empoisonnée, le prix de la maison de Frank en Silicon Valley a décuplé, Nicole, sa femme française n'aime pas cuisiner, sa fille Rosa est douée en math, et son fils Léon n'a pas réussi. Franck écrit des Haiku sur les coyotes et supporte une équipe qui enfile les défaites.



Je n'ai guère été plus passionné par les informations sur le financement des start-ups et les perspectives des intelligences artificielles ni par les statistiques sur les romans sentimentaux et les recettes pour fabriquer un futur Pulitzer....

Commenter  J’apprécie          130
Ada

Quelle déception!!!

Moi qui recommande souvent sa trilogie qui commence par "Les falsificateurs", je n'arrive pas à croire que des livres aussi inégaux puissent sortir du même cerveau... On l'a obligé à "pondre" un livre par an, ce n'est pas possible autrement...

C'est réellement mal écrit, ou plutôt écrit sans âme, sans la moindre attention portée à créer des liens entre le lecteur et les personnages. L'intrigue est plate, et téléphonée (on devine la fin à la moitié du livre).

Je ne vais pas relire un Bello de si tôt, ou alors il faudra vraiment qu'on me le recommande chaudement, et souvent.
Commenter  J’apprécie          130
Les producteurs

Ce livre est un petit pavé (+/-500 pages) mais un pavé qui se dévore comme rien. J'ai été de nouveau complètement embarqué par l'histoire (les histoires) de Sliv et du CFR. Mêler fiction et réalité politique, économique et culturelle, décidément cela fait banco chez moi. L'élection d'Obama et la montée de Sarah Palin, la plateforme pétrolière au large du Mexique, l'éruption du volcan en Islande (non, ne me demandez pas le nom, et puis je n'ai plus le livre sous les yeux). Ce livre m'a totalement transporté quelques années en arrière et n'a pas fait du bien au côté paranoïaque qui somnole quelque part au fond de moi. Par ce que toutes ses manipulations ont l'air plausibles ! c'est ça qui est si énorme ! Mais pas que ! Parce que le peuple Maya lui sort tout droit du cerveau de Bello (en tout cas il me semble). Et bien cela ne m'a pas empêché d'y sauter à pieds joints, et même en ce qui concerne le jeu de balle. J'aurai pu croire que ce sujet me passerait totalement au-dessus, mais en fait non. Le talent de conteur de l'auteur a fait le job et a réussi à m'intéresser à un jeu de balle vieux de plusieurs millénaires avec une partie des règles fictives en plus.

Franchement : chapeau !
Commenter  J’apprécie          130
Roman américain

A la manière de Steinbeck et Faulkner qui peignaient l'Amérique en se focalisant sur la destinée d'un groupe, Antoine Bello écrit un Roman Américain contemporain, qui réunit audace, nouveauté, dimension littéraire, exploration sociétale et analyse des conséquences de la crise actuelle. Echange épistolaire entre deux comparses qui ont étudié et aimé la littérature, ensemble, la structure narrative excellente permet de comprendre les dégâts des excès de cette Amérique du fric. Le thème: l'obligation pour les victimes de la crise des subprimes de brader leurs assurances-vie, ce qui enrichit des vautours. L'un des deux protagonistes écrit une série d'articles dans le Wall Streeet Tribune, l'autre, écrivain raté vit au centre du microcosme choisi pour illustrer cette Amérique des nouveaux laissés pour compte. L'Amérique des ruinés, l'Amérique de ceux qui ne peuvent pas se soigner, l'Amérique des victimes du capitalisme qui fait sombrer les classes moyennes de par son allure de cheval fou qu'on ne peut pas arrêter. Littéraire, puissant, novateur, ce Roman Américain est une splendide réussite.
Commenter  J’apprécie          130
Les producteurs

Suite des romans Les falsificateurs et Les éclaireurs.



Sliv Dartunghuver a donné un nouveau sens au Consortium de Falsification du Réel : il s'agit désormais de porter la vérité au lieu de la modifier. Or, avec l'essor d'Internet et l'explosion des réseaux sociaux, il devient de plus en plus difficile de délimiter ce qui est vrai. « Le concept de vérité n'avait jamais semblé si relatif. [...] Tout était vrai et donc rien n'était vrai ; tout était faux et donc rien n'était faux. » (p. 24) Alors que le CFR s'attache à faire élire Barack Obama et s'interroge sur la véracité des données qui semblent annoncer un réchauffement climatique à l'échelle mondiale, Sliv assiste une nouvelle fois Lena Thornsen sur un projet ambitieux. La belle Danoise veut créer une civilisation maya prônant la concorde. « Raconter une énième histoire me semblait irrémédiablement vain. » (p. 55) Pendant des mois, les deux falsificateurs préparent un scénario complexe, entre créations d'artefacts antiques et plan médiatique complet. Le Consortium le sait : les humains aiment les belles histoires. « L'homme moderne est le fruit de millions d'années d'évolution ; s'il continue à raconter des histoires, il en tire forcément un bénéfice. » (p. 77) Hélas, une fois encore, la pérennité du CPR est menacée lorsqu'une valise contenant des dizaines de scénarios est égarée par un agent, et d'autant plus quand certains de ces scénarios commencent à se réaliser. « Mais qu'est-ce que ça veut dire ? Que nous ne faisons qu'anticiper l'actualité ? / [...] Pourquoi ferions-nous advenir des événements dont nous pensons qu'ils arriveront de toute façon ? » (p. 401)



Avec le troisième et dernier volet de sa trilogie, Antoine Bello achève d'explorer les mécanismes de construction et de réception de l'information, sans cesser de souligner le volet politique et économique de ce que l'Histoire choisit de retenir comme la vérité. La postface fictive du livre est surprenante et donne une dimension nouvelle à l'œuvre. Je ne doute pas que l'auteur aurait pu produire encore quelques tomes autour du Consortium de Falsification du Réel, mais comme l'a souvent constaté Sliv Dartunghuver, la qualité prime sur la quantité.
Commenter  J’apprécie          120
Les falsificateurs

Le résumé de l'éditeur donne terriblement envie de lire ce livre, on pense un peu au Grand Secret de Barjavel, ou à l'Aiguille Creuse de Leblanc, on imagine un secret qui éclaire l'histoire réelle d'une manière différente, concept génial s'il est bien mené.

C'est très réussi mais ça n'est pas exactement le même principe que les œuvres que je viens de citer : on nous explique la fabrication d'une "vérité alternative", ce que le CFR, organisation bien entendu secrète et à l'objectif inconnu, réalise dans l'ombre.

J'ai trouvé ce roman passionnant, bien que peut-être un peu touffu et donc à réserver aux lecteurs aguerris. À chaque dossier sur lequel se penche le héros, l'auteur nous donne force détails sur le sujet dont il est alors question. J'approuve car cela rend l'ensemble plus crédible, mais certains pourront être rebutés quand on passe plusieurs pages à expliquer la vie d'une peuplade primitive ou autre.

On sent le plaisir qu'a pris l'auteur à écrire ce roman, et également le travail phénoménal qu'il a dû abattre.

Cette lecture est également bien évidemment l'occasion de s'interroger sur l'information et la vérité, d'autant plus dans le monde actuel bien que le roman date d'avant l'inquiétude généralisée sur le sujet des fake news et leur entrée dans les pratiques de gouvernement de certains dirigeants de pays majeurs.

J'ai commandé la suite du coup ... (Les Éclaireurs et Les Producteurs)
Commenter  J’apprécie          120
Les falsificateurs



L’auteur est franco-américain et ça se sent. Le rythme est digne d’un polar d’outre-Atlantique mais le fond est bien imprégné de l’intellectualisme de la vieille Europe.

Le titre m’évoquait 1984 de George Orwell pour la partie réécriture de l’Histoire. C’était une des actions de la dictature.

Ici, il s’agit d’une organisation a priori privée qui décide, pour on ne sait quelle(s) raison(s) de modifier et d’inventer des circonstances qu’elles soient historiques ou économiques, par exemple.

Le narrateur est le jeune homme qui se trouve impliqué dans cette organisation et qui cherche à comprendre le but de son activité.

Ce récit est en trois tomes. Les falsificateurs semblent être la mise en situation. Ce roman se lit goulûment tellement il fait preuve de créativité. Les mises en abyme sont nombreuses mais l’auteur ne perd jamais son lecteur.

J’ai hâte de connaître la suite.

Commenter  J’apprécie          120
Ada

Méfiez-vous, ce romancier est dangereux. Il joue avec vous comme un chat avec sa souris et le pire c'est qu'on adore ça, on en redemande. Il faut dire que la démonstration est brillante et le plaisir de lecture intense. Après Roman américain qui m'avait bien enthousiasmée, je ne suis pas déçue par ce nouvel opus qui offre un champ de réflexion inouï sur ce que nous appelons l'intelligence.



Car dans intelligence artificielle, il y a d'abord intelligence. Et l'enquête à laquelle est convié l'inspecteur Franck Logan va lui donner l'occasion d'en explorer toutes les facettes. Nous sommes au coeur de la Silicon Valley et Logan, membre d'une brigade spécialisée dans la recherche des personnes disparues est chargé de retrouver Ada, une intelligence artificielle qui semble s'être purement et simplement volatilisée des locaux ultra sécurisés où elle était en cours d'expérimentation. Logan est un flic à l'ancienne, pas très au fait des nouvelles technologies et donc le parfait spécimen pour guider le lecteur dans sa découverte du monde que certaines entreprises high tech nous préparent. Comme d'habitude, Antoine Bello en partant d'un sujet complexe nous le rend limpide et nous entraîne dans des spirales de réflexion au fur et à mesure qu'Ada dévoile sa personnalité et affirme avoir une conscience. Eternel questionnement sur la possibilité qu'un robot prenne son autonomie et que la créature dépasse ses maîtres. Certes, mais pas seulement.



En fait, Antoine Bello nous tend un miroir qui nous renvoie à la façon dont se forge notre propre culture, se construit notre base de connaissances. En envisageant le fait que les intelligences artificielles prennent la place de cerveaux humains dans nombre de secteurs de l'économie, ce n'est plus l'opposition entre l'homme et la machine qu'il met en avant mais la société qui risque de sortir directement des intelligences qui l'auront conçue. Ada ayant été conçue pour devenir écrivain et parvenir à décrocher le prix Pulitzer, l'occasion est belle pour l'auteur de s'offrir une analyse cruelle mais lucide de l'industrie littéraire, plus guidée par le marketing que par l'ambition créative. C'est bien vu, assez terrifiant quand on y pense mais tellement juste.



"Qu'est-ce que la littérature sinon un réarrangement de phrases déjà écrites ?" ... Voilà de quoi méditer un peu. Le face à face entre Ada et Logan donne lieu à quelques moments savoureux et on finit par la trouver bien sympathique cette Ada... un peu trop peut-être ? "Tout ne sera bientôt que récit. Les mots sont la façon qu'a trouvée l'homme de donner du sens au chaos."... ma foi, ce n'est pas faux. Encore faut-il savoir qui écrit.



Ada nous offre une réflexion aussi brillante que ludique sur la société que nous envisageons dans un futur proche. Mais au-delà, ce livre nous invite à nous interroger sur le degré de liberté qui est laissé à notre intelligence et sur la façon dont nous l'exerçons.



Arriver à distraire le lecteur en faisant appel à son intelligence, c'est du grand art. Et nous avons tout intérêt à ce que cet art reste entre les oreilles des écrivains. N'est-ce-pas Monsieur Bello ?
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          120
Les falsificateurs

ou comment falsifier l'Histoire ... et si c'était vrai ???? L'idée est certes intéressante et amusante ; j'ai cependant eu un peu de mal à terminer ce roman dont le style ne m'a pas captivée... Pour tout dire, j'ai un peu eu l'impression de lire un Harry Potter version adulte...
Commenter  J’apprécie          120
Les éclaireurs

Après la fin en queue de poisson des Falsificateurs, il va sans dire que je me suis jetée sur cette suite que j'ai lu presque d'une traite! Quel plaisir de retrouver ce cher Sliv dans ses aventures! Le Consortium de Falsification du Réel commence ici enfin à révéler ses secrets car notre talentueux héros monte les échelons de la hiérarchie et ne tardera pas à se retrouver au sommet, où se trouvent les réponses à toutes ses questions...



Personnellement je trouve qu'un roman aurait suffit et qu'Antoine Bello aurait pu raccourcir "Les falsificateurs" et "Les éclaireurs" pour les rassembler en un seul livre. En effet, avec les nombreuses histoires de falsifications parallèles des Éclaireurs, on s'éloigne de la trame principale et je trouve que l'histoire traine un peu en longueur. Mais bon, en même temps on sent bien le plaisir qu'à pris l'auteur à revivre l'histoire et à refaire le monde en s'imaginant ces scénarios farfelus de falsification alors on lui pardonne volontiers!



Le style est fluide et efficace, les personnages se développent et sont toujours aussi attachants que dans le premier tome, l'intrigue est haletante! Une très bonne suite et fin des Falsificateurs!
Commenter  J’apprécie          120
L'homme qui s'envola

J’aime beaucoup le style d’Antoine Bello.

Pour ma part ce livre ne sera pas le meilleur que j’ai lu de lui. J’ai largement préféré sa trilogie Les falsificateurs ainsi que Ada.

L’idée de départ m’a beaucoup intéressée : un homme d’affaires, John Walker, chef d’entreprise est totalement «bouffé» par son boulot. En parallèle de cela, il a une gentille famille : une femme aimante et trois charmants enfants de 10 à 18 ans.

Un jour, excédé par cette vie pour lequel il n’a aucun moment de libre, il décide d’organiser sa disparition en provoquant un spectaculaire accident d’avion, avion duquel il a le temps de s’échapper en parachute. Je m’arrêterai là pour l’histoire. Dans ce qui m’a beaucoup plu, il y a d’abord l’alternance des points de vue entre Walker, sa femme, et le détective chargé d’enquêter sur cette disparition par la compagnie d’assurance. Par ailleurs, c’est un roman qui ne laisse pas un seul temps mort...



Ce qui m’a moins plus réside dans quelques incohérences (qu’un homme aussi méticuleux que Walker décide un jour de sauter en parachute du jour au lendemain par exemple)



Au final un roman qui m’a apporté détente et bonne humeur....
Commenter  J’apprécie          110




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Antoine Bello Voir plus

Quiz Voir plus

Découvrez Antoine Bello

Le détective Achille Dunot souffre d’une étrange forme d’amnésie. Depuis un récent accident, sa mémoire ne forme plus de nouveaux souvenirs, si bien qu’il se réveille chaque matin en ayant tout oublié des événements de la veille.

La résurrection d'Emilie Brontë
La disparition d'Emilie Brunet

10 questions
22 lecteurs ont répondu
Thème : Antoine BelloCréer un quiz sur cet auteur

{* *}