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Critiques de Antoine de Baecque (141)
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François Truffaut

Monumentale monographie (767 pages !) consacrée à la vie et l’œuvre de F. Truffaut depuis sa naissance en 1932 d’une fille mère jusqu’à sa mort en 1984 à Paris d’une tumeur cérébrale. Comme Balzac -son premier maître- il est mort à 51 ans. Cela ne veut rien dire, dirait le Meursault de Camus.



Bien sûr, on retrouve l’enfance difficile d’un jeune garçon non désiré, non légitime, amené à commettre quelques exactions qui l’emmènent en camp de redressement, comme dans son premier long métrage , "les 400 coups". Dès lors, la vie et l’œuvre de Truffaut sont intimement liées. L’amoureux de la littérature- et de Balzac en particulier- saura opérer au cinéma cette nécessaire transformation du réel, gage de toute œuvre d’art. On y rencontre un jeune cinéphile qui crée un ciné-club à l’aide de son ami de toujours, Robert Lachenay, un passionné qui voue sa vie au cinéma, d’abord comme critique respecté aux Cahiers du Cinéma, craint par le « cinéma français de qualité » incarné entre autres par Delannoy ou Autant-Lara, cinéma qui, selon Truffaut est d’un incroyable conservatisme. Chef de file de la Nouvelle Vague aux côtés de Godard ou Chabrol, Truffaut incarne un cinéma à la fois libre et ambitieux. Bien que ses films ne soient pas toujours des succès publics ("La peau douce" ;" Les deux anglaises et le continent") à l’instar des "400 coups" et de toute la série des Doinel incarné par Jean-Pierre Léaud, son acteur fétiche, il tourne néanmoins ce qu’il croit juste et le fait d’un amour sans faille du cinéma et de la littérature, dont Pierre Roché lui a fourni une importante matière première : "La peau douce "; "Les deux anglaises et le continent" ; "Jules et Jim" ( que j’ai mis longtemps à accepter, encore que c’est loin d’être mon préféré malgré la divine présence de Jeanne Moreau…)



Ce qui marque le plus dans la vie de Truffaut c’est le rapport entre sa sincérité de cinéaste et les doutes qui l’habitent régulièrement. Souvent, on le trouve prêt à tout abandonner car il ne croit pas le scénario viable. Il fut très clairvoyant, lorsque, ayant engagé Trintignant pour "Vivement Dimanche", son dernier opus, il a regretté de ne pas l’avoir pris pour bien des rôles que, lui, Truffaut a dû se résoudre à jouer. Franchement, ce n’est pas un acteur !



Que me reste-t-il de Truffaut ? Quel est le film qui m’a le plus marqué ? Je crois que c’est d’abord "la nuit américaine", avec cette mise en abyme du cinéma, écho de la vie comme les films le sont de celle de Truffaut. J’avais 20 ans. Mais, ayant récemment revu "Les deux anglaises et le continent" je le considère l'âge venant, comme l’un des plus émouvants et des plus subtils, avec un je-ne-sais-quoi des sœurs Brontë, d’anglais grand teint.

Truffaut est et restera le réalisateur que j’admire le plus.



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Tim Burton

Ce livre nous immisce au coeur de l'oeuvre de Tim Burton. Les anecdotes du réalisateur sont intéressantes et nous procurent souvent des indications et des informations assez inconnues de Disney et du cinéma en général. On y découvre sa relation avec ses acteurs fétiches et son univers qu'il ne décrit pas directement. Au fil des pages, on découvre un homme passionnant, terriblement doué et qui possède mille idées qu'il fait tourner à cent kilomètres à l'heure. Il est aussi le créateur d'un univers assez unique au cinéma, avec des références baroques, des êtres fragiles, de la poésie macabre et une musicalité qui fait tout de la charme de chacune de ses entreprises.
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La traversée des Alpes : Essai d'histoire mar..

Le bon sauvage

Alternant dans son essai l’expérience du terrain, relatée dans son journal de bord et l’étude historique, Antoine de Baecque, historien, critique et enseignant, alors au chômage en 2009, se lance dans le paysage alpin en suivant les balises du GR5, du Léman à la Méditerranée. Son « histoire marchée » compile articles et ouvrages, œuvrant à mettre en lumière les pionniers oubliés de la randonnée en France à l’exemple de Jean Loiseau (1896-1982), à l’initiative de la création des GR et de la FFRP ou Raoul Blanchard (1877-1965), géographe et alpiniste, créateur d’un institut et d’une revue de géographie alpine. La problématique posée de la stratification historique de la GTA (Grande traversée des Alpes), l’auteur évoque en préambule son départ depuis Paris, ses doutes et ses tergiversations, listant le contenu de son sac à dos de 17 kilos. Arrive le lundi 7 septembre 2009 et le début du raid pédestre, de Saint-Gingolph à La Chapelle-d’Abondance, première étape d’un périple de six cent cinquante kilomètres répartis sur vingt-cinq jours de marche, passant par une trentaine de cols et un dénivelé positif cumulé de trente mille mètres. Toutefois, une des difficultés majeures du périple tient à l’opiniâtreté du marcheur lancé chaque jour et par tous les temps sur le GR 5 avec son manège intransigeant de montées et de descentes, toujours recommencées. Dédaignant la randonnée qu’il assimile au tourisme, l’auteur marche en prenant son temps, dans la solitude et la sauvagerie des paysages. Passeur de cols et non de sommets, Antoine de Baecque a conscience que si la marche est populaire, l’alpinisme est élitiste. Les nombreux Anglais qui pratiquent traditionnellement le GR 5 adoptent volontiers un comportement ethnocentriste, dressant une typologie des paysages traversés et des « indigènes » croisés. L’auteur se met à nu, sans fard ni couronne. Le lecteur entrera de plain-pied dans les petites manies d’Antoine de Baecque, des rognures d’ongles conservées soigneusement aux fantasmes exposés ou aux crises de jalousie irrationnelles. A défaut d’apparaître sympathique, il se révèle sincère et tranche quant à l’étalage des lieux communs collant habituellement à ce genre de récit au long cours. Si faire « l’épreuve du chemin » coûte, la « sauvagerie » retrouvée en soi n’a pas de prix. Curieusement, l’évocation historique de l’essai pimentée de quelques pointes triviales pourra constituer une forte incitation à faire la GTA afin d’aller voir si « La vraie vie est ailleurs ».
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Jean-Pierre Melville, une vie

Une biographie passionnante qui se lit comme un roman, le roman de la vie de Melville, au cas où on ne connaîtrait pas certains détails de cette vie hors du commun, et qui ont véritablement fait l'homme et ensuite le cinéaste exigeant dont on aime les films.

De nombreuses et belles photos ajoutent au plaisir de la lecture qui se fait alors très vite et puis, à nouveau, on a envie de revoir les films au cas où certains détails nous auraient encore échappés, ou juste pour admirer Montant ou Delon, Ventura ou Belmondo.
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La France gastronome

Pourquoi les restaurants, dont le succès immédiat a montré qu’ils répondaient à une attente que les tables d’hôte ou les rôtisseurs d’alors ne pouvaient remplir, n’ont-ils pas été créés plus tôt ? La réponse à la fois rigoureuse et plaisante de l’historien ouvre un pan de l’histoire des ­libertés peu exploré et, cela va de soi, très ­alléchant.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Mona Ozouf, portrait d'une historienne (précé..

Dans Mona Ozouf, portrait d'une historienne, ses collègues et amis redisent l'originalité d'un parcours qui enjambe l'histoire, la littérature et les idées.
Lien : http://bibliobs.nouvelobs.co..
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Le goût de l'Amérique

J'ai choisi de commencer par un extrait, portrait de Scorsese vu par Antoine de Baecque : « En fait, si le cinéaste [Scorsese] a fait carrière, si l'homme a prospéré chez Universal, si le cinéphile conserve le regard braqué vers le cinéma passé, si le contrebandier poursuit son jeu de cache-cache avec les [hommes du sérail] salariés par Hollywood, Martin Scorsese, l'éminence grise et l'âme damné de tous ces doubles qui s'agitent en vitrine, est quant à lui sûrement resté très proche du lit d'hôpital qui l'a accueilli en 1978. Dès qu'une blessure affleure, dès qu'un corps s'ouvre à l'écran, c'est ce lit de douleur que l'on voit se sur imprimer sur l'image ». p 231



Autre sujet évoqué dans le livre : je viens d'apprendre qu'il y a eu une faille : la critique des Cahiers du Cinéma a ignoré pendant dix ans les productions américaines. de 1965 à 1975, elle a adopté « la ligne des luttes anti-impérialistes ». Serge Daney a relaté « combien il avait honte, parfois, de se retrouver clandestinement, presqu'en fraude, devant des écrans où passaient des vieux ou nouveaux films américains » - extrait de la préface.



Mais en dehors de cette décennie, les Cahiers du Cinéma ont oeuvré en éclaireur, en défendant le bon cinéma, américain ou autre.

Cette anthologie couvre la deuxième moitié du 20eme siècle, en présentant une histoire du goût – focalisé ici sur le ciné américain, ses metteurs en scène, son univers. Jacques Rivette, Eric Rohmer et François Truffaut figurent parmi les auteurs. Un excellent choix d'articles présentant des oeuvres grand public et confidentielles.



Parmi les pièces de résistance de ce recueil : une critique d'Apocalypse Now et un portrait de Scorsese (cité en début de mon compte rendu). Sans oublier - pour l'intérêt historique - un texte qui assassine Les Aventuriers de l'Arche perdue (1981) et un autre, pétillant, sur E. T (1982).

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Une histoire de la marche

Un sujet a priori étrange, qui peut sembler hors du champ de l'histoire. Mais l'homme est un être qui marche, par définition. L'auteur fait l'étude des différentes formes de marche : pèlerinage, commerce, transhumance, loisirs... Une étude agréable à lire, pédagogique, qui fait regarder ses déplacements quotidiens différemment !
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Les talons rouges

Antoine de Baecque essaie de raconter la grande histoire en instillant du fantastique. Certains révolutionnaires sont des vampires ! Mais j'ai été vite lassé par la manière plate de raconter. Il y a un savoir faire d'historien indiscutable dans ce livre mais le ton et la quasi absence de dialogue rende le livre monocorde. Le souffle de la Révolution Française ne se marie pas bien avec les quêtes vampiriques.
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Une histoire de la marche

Le berger marche devant son troupeau. Le réfugié marche pour fuir son pays. Le pélerin marche vers les lieux saints. Le contrebandier et le colporteur marchent à travers la montagne. Depuis deux siècles, on flâne dans les villes. Depuis un siècle, les actifs randonnent pour contrecarrer les effets d'une vie sédentaire... et les minorités marchent pour leur droits.

Voilà certes des thèmes évocateurs pour des émissions radiophoniques estivales mais vouloir les lier en "Une histoire de la marche" s'avère une gageure.

Fort de son expérience personnelle de la marche et s'exprimant dans un style fluide et clair, Antoine de Baecque retient l'attention :

- par sa grande capacité à relier les pratiques qu'il décrit au contexte économique, social et politique des différentes époques ;

- par son travail de recherche qu'illustrent, outre une impressionnante bibliographie, de très nombreuses citations ;

- par son aptitude, tout en manifestant une grande empathie pour les auteurs qu'il cite, à garder une distance critique vis-à-vis de leurs emportements les plus lyriques.

Suivant les sentiers de France depuis 40 ans, j'ai été particulièrement intéressé par le chapitre qui fait l'historique de la randonnée en France. En revanche, je continue à penser que les motifs qui poussent certains d'entre nous à tant à marcher sont si divers qu'ils restent bien difficiles à cerner.

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Les talons rouges

Quand j’ai lu la quatrième de couverture de ce roman, je m’attendais à lire une fiction vampirique avec en fond la Révolution française. Force est de constater que finalement, c’est la Révolution française qui a le premier rôle dans ce roman. Les Villemort que je désirais passionnants deviennent alors de simple faire-valoir. Leur « vampirisme » réduit à une allégorie de la déchéance de l’aristocratie française dont certains ont désespérément tenté de s’émanciper avant d’être rattrapés par la violence de la Terreur.



Malgré tout, j’aurai pu me laisser emporter par ce roman, car elle est bien loin l’époque où on m’a enseigné la Révolution sur les bancs de l’école. J’ai toujours été beaucoup plus passionnée par l’Antiquité, mais en tant qu’adulte j’apprécie toujours de m’instruire et revisiter cette partie souvent survolée de l’Histoire de France n’était pas pour me déplaire. Malheureusement, il semble qu’Antoine de Baecque se soit perdu dans une hésitation entre fiction et documentaire.



En effet, le roman est très bien documenté et suit une chronologie pointilleuse entrecoupée de scènes de violences, restituant au plus près la folie révolutionnaire, et de scène de sexe aussi brutales dans leur description à la Sade. Cette alternance déroute quelque peu le lecteur. Si je comprends très bien l’intérêt des premières scènes dans le désir d’immerger le lecteur dans une vision moins édulcorée de la Révolution, les secondes m’ont carrément laissée perplexe. Je comprends la métaphore, le besoin d’opposer la vie à la mort, Louis Villemort à Louis XVI ainsi que l’envie de montrer les moeurs de cette fin de XVIIIe siècle. Mais l’alternance entre les deux m’a fortement ennuyée, elle n’apporte rien au récit si ce n’est une cassure assez désagréable dans le déroulement de l’histoire.



Par ailleurs, si le livre est en effet bien documenté, il y a de quoi se perdre, l’auteur ne se contente pas de glisser les Villemort comme personnages fictionnels. Au final, si on n’est pas spécialiste, on ne sait plus ce qui s’est vraiment passé et ce qui relève de la fiction tout en ayant cependant la sensation de lire un documentaire plutôt qu’une fiction.



En conclusion, je n’ai pas réussi à savoir ce que l’auteur avait voulu restituer. On sent que c’est le premier roman fictionnel de l’auteur et que ce dernier a eu un peu de mal à se détacher de ses habitudes d’historien. À vrai dire, je pense que ce roman aurait pu être d’un tout autre niveau si l’auteur avait vraiment laissé la fiction l’emporter sur l’Histoire en poussant plus loin les métaphores et l’allégorie vampirique.
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Une histoire de la marche

Dès que l'homme a trouvé la position verticale, il a découvert la marche. Cet ouvrage ouvre ses premières pages  sur la découverte du mot "marche" et du verbe "marcher". En effet les dictionnaires répertorient 15 définitions pour la marche et 10 définitions pour le verbe marcher. Mais concentrons-nous sur le vrai sujet de ce livre : la marche à pied. La marche à pied qui fait partie de l'histoire de l'humanité. 



En décortiquant les divers chapitres thématiques, il est intéressant d'apprendre que :

... la chronophotographie a décomposé la marche d'un cheval ou d'un homme (http://www.larousse.fr/encyclopedie/images/Chronophotographie/1310666);

... certains peuples sont plus marcheurs que d'autres (amérindiens ou lapons);

... les pèlerinages vers un lieu saint se pratiquent en Inde (remonter aux sources du Gange), au Japon (marcher sur le Tokaido reliant les villes de Kyoto et Tokyo), en Arabie Saoudite (accomplir le hajj, pèlerinage à la Mecque) et en Europe (parcourir les chemins menant à Saint-Jacques de Compostelle ou à Rome);

... les Alpes ont été parcourues par des botanistes, naturalistes et géologues et que ces montagnes ont aussi inspiré des poètes, des philosophes et des écrivains. C'est également le terrain de jeu des premiers touristes au XIXeme siècle et des premiers alpinistes bien nommés;

... les premiers arpenteurs de sentiers qui ont eu l'idée géniale de baliser les itinéraires étaient considérés, au début de leur travail, comme des "gâcheurs de paysages";

...  le scoutisme, le camping et les auberges de jeunesse ont été créés pour favoriser la randonnée et la découverte à pied d'un coin de pays;

... la marche en zone urbaine s'apparente à la promenade ou à la flânerie;

... la marche peut être une question de survie, qu'elle a été utilisée, notamment à la fin de la deuxième guerre mondiale, comme instrument de torture;



Ce n'est pas un inventaire à la Prévert, mais les formes de la marche peuvent être tellement différentes d'un individu à l'autre que cet exercice, sans cesse renouvelé, s'apparente soit à une épreuve, soit à un bienfait.



J'ai, personnellement, toujours considéré la marche sous un angle positif : pour se détendre après une journée de travail, pour se ressourcer au contact de la nature, pour flâner dans des lieux touristiques, pour randonner durant les vacances.



J'ai donc appris que la marche pouvait aussi avoir un aspect négatif : pour fuir son pays en guerre, pour rejoindre un hypothétique lieu de détention, pour survivre. Et, en ces périodes troublées, j'ai bien dû constater que les migrants se déplacent à la force de leurs mollets pour rejoindre un coin de terre qui voudra bien les accueillir.



Un pas, puis encore un pas, suivi d'un autre... L'homme a toujours marché et marchera toujours, malgré toutes les inventions qu'il a créées pour se déplacer rapidement.







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Une histoire de la marche

Embêtée par une blessure au pied, je ne peux courir et je voulais marcher...je ne le peux même pas...donc je lis et Une histoire de la marche tombe à pic pour me familiariser avec ce mot déjà, au vaste champ sémantique, on en apprend beaucoup grâce à M. de Baeque, et toutes les réalités qui découlent de ce mot et ce depuis des lustres.

Ecriture érudite mais claire et assez fluide, des références enrichissantes...parfois, il faut relire pour bien assimiler...

La lecture de ce livre me fait penser à Bernard Ollivier et à Axel Kahn, 2 grands hommes marcheurs, que j'ai eu la chance de rencontrer.

Allez, je poursuis la progression de cet ouvrage :)

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En d'atroces souffrances

Essai au titre terrifiant, rébarbatif - analyse les dimensions de la douleur, au fil des siècles.
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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Les Leçons de cinéma : Festival de Cannes

Un ouvrage qui donne la parole à 16 metteurs en scène. Ils évoquent leur parcours et leur vision du cinéma, en toute modestie ; cela s’étale sur plusieurs années, de 1991 à 2006, lors du Festival de Cannes. Ce sont des rencontres improvisées avec des journalistes et des critiques. Parmi les intervenants : Stephen Frears, Oliver Stone, Youssef Chahine, Volker Schlöndorff etc. Ils se livrent par bribes. Pas de grande révélation, mais un plaisant regard en coulisses.



Extrait de l’intervention de Milos Forman :

« Une confidence sur Amadeus : en voyant ce film, dites-vous qu’il s’agit d’une métaphore de Hollywood, et que Mozart est comme un employé d’un grand studio hollywoodien … comme moi, quoi ! » (p103)



Extrait de l’intervention d’Andrei Konchalovsky

« Le scénariste me rappelle un jeune homme qui fait sa cour et qui drague une fille. Il lui demande de sortir avec lui, ils vont au cinéma, après ils vont prendre un pot, il lui demande de venir chez lui, là il met de la musique, sert du cognac, atténue un peu la lumière. La fille se sent bien, commence à se laisser faire. Le scénariste la caresse un peu, déboutonne les premiers boutons de son chemisier … A ce moment, le metteur en scène arrive, prend la fille par la main, l’entraîne dans la chambre pour finir le travail. Un scénariste fait souvent la chose la plus difficile : il se limite à construire le palais, la maison, que vient ensuite habiter le metteur en scène avec ses idées, son style, ses acteurs, son histoire. Le film échappe alors au scénariste, qui doit l’accepter ». (p85)



Extrait de l’intervention d’Agnès Varda

« J’aime bien filmer ce que j’appelle les vrais gens. [ ] Je me souviens ainsi que, quand j’ai fait un documentaire sur les gens de ma rue, Daguerréotypes, il y avait une mercière et un mercier, qui n’étaient pas tout jeunes et n’avaient pas changé leur vitrine depuis trente ans. Il faisait lui-même ses parfums, qu’il mettait en bouteille, et elle, elle errait colle une âme en peine à l’intérieur du magasin. Elle était un petit peu oublieuse, un petit peu bizarre, et tous les jours à 6 heures du soir elle ouvrait la porte et elle partait, comme ça, sur le trottoir. Son mari, indulgent, disait : tous les soirs elle veut partir, mais elle ne part pas. Eh bien, cette femme et son mari, je crois qu’ils sont inoubliables. J’ai reçu deux fois des mandats de gens qui m’écrivaient : Vous qui avez fait ce film, est-ce que vous pouvez apporter des fleurs à cette dame ? » (p138)

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En d'atroces souffrances

Une lecture doloriste de l'Histoire. Brillant.
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François Truffaut

Le catalogue de l’exposition, recueil de contributions et de documents coordonné par Serge Toubiana, rend compte avec beaucoup d’attention de l’œuvre du cinéaste en reprenant la mise en valeur inédite des très nombreuses notes de travail opérée par l’exposition.
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La traversée des Alpes : Essai d'histoire mar..

Antoine de Baeque écrit un ouvrage partagé en deux thèmes : le récit de ses souvenirs de marche le long du GR5 (itinéraire de randonnée balisé du lac Léman à Nice) ; et un historique régionaliste alpin au spectre très large qui se mélange à un descriptif du développement des institutions administratives de la randonnées en France.



Sur les traces de Frison-Roche ou de Giono, les récits de marche sont souvent initiatiques ou méditatifs. Celui dans lequel nous entraîne de Baecque ressemble pourtant plus à une confrontation entre un homme résolument urbain et un chemin balisé.

Les chapitres descriptifs s'attardent ainsi plus sur les lieux transformés par l'homme que sur les paysages sauvages. Et sont ponctués des manques provoqués chez l'auteur par l'absence du confort d'un journal matinal ou du récit de l'inconfort d'un réveil nocturne dans un refuge ou un hôtel.



L'effort et le changement des petites habitudes de vie sont donc les principaux objets de cette marche, et l'engagement indéniable du marcheur ne nous faisant pas partager les extases des panoramas ou des rencontres, ce sont eux qui sont les plus présents dans le livre.





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Écrivains randonneurs

Une anthologie très riche qui permet de découvrir ou de relire des textes classiques de la littérature, ou des "classiques sur la marche".

Mas d'abortd, on est étonné de voir à quel point la marche était une pratique courante avant le développement des transports et surtout de la voiture individuelle.

Au rayon des découvertes : Rodolphe Toepffer "voyages en zigzag Paris 1884, Adolphe Joanne "Du voyage à pied, du bagages, du costume et des distances", Marie Paillon, "Conseils aux femmes excursionnistes" Annuaire du club alpin français, 1891, Henri Ferrand, De la régénération par l'excursion en montagne" , Grenoble, 1904. Yves Gallot, L'art de marcher, Paris, 1898.



Au rayon des classiques, on retrouve la puissance et le style de Rousseau, Hugo, Balzac, Chateaubriand, Flaubert, la force brute d'Emerson, H. D. Thoreau ou W. Whitmann.

On apprécie l'élégance d'Octave Mirbeau (sac au dos), Xavier de Maistre ( le tour de ma chambre) la prose racée de Péguy ( La tapisserie de Notre-Dame) ou la vivacité de Pétrarque.
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Dictionnaire de la pensée du cinéma

Cet épais volume scrute les rapports entre le monde des idées et l'invention des frères Lumière en près de 400 entrées mêlant histoire, esthétique et cinéphilie pur jus.
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