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Citations de Arthur Schnitzler (316)


Et à quoi cela me servirait-il d'être sur terre ? Ils n'auraient que ce qu'ils méritent tous, ils m'ont éduqué avec un seul objectif : que je me vende, de n'importe quelle façon ! Le théâtre, ils ne voulaient pas en entendre parler ! Ils se sont moqués de moi. Mais il l'aurait bien plu, l'an passé, que j'épouse Wilomitzer, ce patron bientôt quinquagénaire. Tout juste s'ils ne m'ont pas forcé la main. Papa a quand même eu honte... Mais Maman y a fait très nettement allusion.
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Dans le secret de son coeur, Georges prononça un tendre adieu à tant de jours de bonheur et de souffrance dont la rumeur lui semblait se perdre dans cette vallée qu'il quittait maintenant pour longtemps, et, d'un même mouvement, il adressa son salut aux lendemains mystérieux qui par le vaste monde accueillaient de leurs fanfares sa jeunesse.
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S'il te prend l'idée de dire du mal d'une catégorie sociale, ce seront toujours ses pires représentants qui se sentiront visés et qui, pour n'en rien laisser paraître, chercheront à te faire accuser de calomnie par d'autres que tu n'avais jamais eu l'intention d'atteindre.
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Toute connaissance (expérience) est entourée dans notre âme de la clarté lumineuse du doute ; l’ombre qu’elle projette dans cette lumière s’appelle la foi.

(p. 95)
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Aie pour celui qui t’est le plus éloigné autant d’amour que tu as d’aversion pour celui qui t’est le plus proche, alors peut-être le monde connaîtra-t-il la paix.

(p. 14)
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L’INFIRMIÈRE. J’ai cru, monsieur…

BERNHARDI. Eh bien, qu’avez-vous cru ? À quoi bon, c’est fini maintenant.

L’INFIRMIÈRE. On fait toujours comme ça, monsieur le directeur, et le docteur…

Elle montre Hochroitzpointner.

HOCHROITZPOINTNER. Oui naturellement, je ne le lui ai pas interdit, monsieur le directeur.

BERNHARDI. Bien entendu, Hochroitzpointner. Vous êtes sans doute aussi stagiaire à l’église, hein ?

HOCHROITZPOINTNER. Nous vivons dans un État catholique, monsieur le directeur.

BERNHARDI. Oui. (Le dévisageant longuement.) Que le Seigneur leur pardonne… ils ne savent que trop bien ce qu’ils font.

(p. 27)
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LE MÉDECIN. (…) Ne pensez-vous pas qu’il est grand temps pour moi de devenir jeune ? Je ne l’ai jamais été. On doit quand même essayer une fois, avant qu’il ne soit trop tard. Ne pensez-vous pas ?

(p. 58)
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Par une nuit de mai d’un bleu marine, ils étaient étendus dans deux chaises longues de toile sur le pont du bateau qui les conduisait à Gênes. Un Français âgé aux yeux clairs, leur vis-à-vis pendant le dîner, demeura un moment auprès d’eux, il leur fit observer les étoiles suspendues dans l’infini comme de lourdes gouttes d’argent. Il cita les noms de quelques-unes d’une manière courtoise, obligeante, comme s’il se croyait tenu de faire les présentations entre les étincelantes voyageuses du ciel et le jeune couple.

(p. 238-239)
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Tout d’un coup, son existence n’avait plus aucun sens. Il descendit dans la rue sans savoir ce qu’il allait faire, ni où se diriger. Il détestait tout le monde, il détestait la ville et l’univers entier, y compris sa profession, puisqu’en définitive, elle ne lui avait servi qu’à donner la mort à cet être charmant qui semblait destiné à lui prodiguer, dans son âge mûr, l’éblouissement d’un dernier bonheur. Quelle perspective s’offrait encore à lui ici-bas ? Il avait les moyens de renoncer à sa profession, s’il en avait envie, et de ne plus échanger un seul mot avec qui que ce soit. Voilà en quoi consistait son unique consolation, le seul profit que lui ait procuré son existence entière.

("Docteur Graesler", p. 244-245)
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Qu’importait qu’il se fût senti mieux ces temps derniers ? Son entourage ne s’en était pas forcément rendu compte et probablement Otto, en psychiatre sérieux qui savait les nerfs de son frère malades, qui craignait chez celui-ci l’éclosion de la folie, ne cessait-il de l’observer ou de le faire observer. (…) Robert ne devait-il pas chercher en son frère plutôt qu’en lui-même les motifs de cette méfiance croissante ? Constatant chez lui les premiers symptômes de dégradation et repoussant le moment de se l’avouer, le démoniaque Otto n’essayait-il pas de conjurer le sort et de transférer le mal dans l’âme tourmentée de son frère, cette âme qu’il jugeait prédisposée ?

("L’appel des ténèbres", p. 101-102)
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Toute spéculation, peut-être même toute façon de philosopher n'est qu'une manière de penser en spirale ; nous nous élevons certes, mais nous n'avançons pas. Et nous restons toujours aussi éloignés du centre du monde. (p. 87)
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- Vous aimez la solitude ?
- Il est difficile de répondre à une question aussi générale.
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C'est toujours la même chose. Au début on se contente du plaisir que l'on prend à créer et de l'approbation des rares personnes qui nous comprennent. Mais en cours de route quand on voit tout qui monte à côté de soi, tout ce qui se fait un nom, et même, accède à la célébrité, on en vient à se dire qu'il serait même bon d'être enfin écouté et reconnu à son tout. Mais à partir de là, gare aux déceptions ! La jalousie de ceux qui n'ont aucun talent, la superficialité et la malveillance des critiques et surtout l'effroyable indifférence de la multitude. On finit par se sentir las, las, las. On aurait encore beaucoup à dire mais personne ne veut écouter et on finit par oublier qu’on été soi-même l'un de ceux qui voyaient grand, qui avaient peut-être créé quelque chose de grand (P. 13)
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Peut-être que personne n'existe. Ce qui existe, c'est : télégramme, hôtel, montagne, gare, forêt. Mais pas un être humain. Nous les rêvons seulement. Il n'existe que maître Fiala, avec son adresse. Inchangée. Oh non, je ne suis pas folle du tout. Simplement un peu agitée. Absolument normal, quand on va naître au monde pour la seconde fois. Car l'Else d'avant est déjà morte. Oui, je suis morte, sans aucun doute. Pas besoin de Véronal. Ne devrais-je pas le jeter ?
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Bill:
Le mot de passe de la soirée? Je suis désolé, je... Il me semble que je l'ai oublié.

Cape rouge:
C'est fâcheux.

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La comédienne : C'est mieux quand même que de jouer une pièce imbécile.... tu ne trouves pas ?
L'auteur : Eh bien, je trouve, que heureusement, tu joues aussi des pièces valables.
La comédienne : Tu penses évidemment à la tienne, roquet présomptueux !
L'auteur : Parfaitement !
La comédienne : En effet, une pièce magnifique !
L'auteur : Eh bien, tu vois !
La comédienne : C'est vrai, tu es un génie Robert.
L'auteur : à propos, voudrais-tu m'expliquer pourquoi tu n'as pas joué avant-hier soir ? Tu n'étais absolument pas malade.
La comédienne : Je voulais t'agacer, c'est tout.
L'auteur : Pourquoi ? Qu'est ce que je t'ai fait ?
La comédienne : tu as été présomptueux.
L'auteur : Comment cela ?
La comédienne : Tout le monde au théâtre te trouve présomptueux.
L'auteur : Ah bon.
La comédienne : Alors je leur ai dit : cet homme peut l'être, lui.
L'auteur : Qu'est ce qu'ils ont répondu, les autres ?
La comédienne : Que veut-tu que me répondent les gens ? Je ne parle avec personne.
L'auteur : Ah bon.
La comédienne : Ils m'empoisonneraient tous avec plaisir. Mais ils ne réussiront pas.
L'auteur : Ne pense plus aux autres. Réjouis-toi d'être ici, avec moi, et dis-moi que tu m'aimes.
La comédienne : Il te faut d'autres preuves ?
L'auteur : C'est impossible à prouver, de toute façon.
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Notre existence, et même la possibilité de poursuivre cette existence sans être ridicule à nos propres yeux ou devenir fou, repose en fait sur trois hypothèses très problématiques: la première, c'est que l'humanité est le centre du monde, la seconde, que le Moi est le centre de l'humanité, la troisième enfin que ce Moi est habité par une libre volonté toujours agissante. Et aussi douteuses que puissent nous paraître ces suppositions, nous ne pouvons que les accepter comme des faits prouvés et intangibles, sinon nous serions obligés d'abandonner complètement notre travail, nos aspirations, nos lois, notre haine, notre amour, notre conscience, tout ce qui est nous-mêmes.
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Le dernier mot ? Est-ce que ça arrive que quelqu'un ait le dernier mot ? On discute seulement pour soi-même, jamais pour convaincre autrui. Pouvez-vous croire que Thérèse eût admis finalement qu'un homme raisonnable ne puisse jamais, au grand jamais, adhérer à un parti ! ou que j'aie dû lui accorder que ma neutralité en politique provenait de ce qu'il me manque une conception du monde ? Que dites-vous de tout le verbiage autour de cette expression ? Comme si elle signifiait autre chose que la capacité et la volonté de voir le monde dans sa réalité, c'est-à-dire de le contempler sans être troublé par une opinion préconçue, sans le besoin de tirer d'une expérience personnelle une nouvelle loi ou de l'insérer dans un texte existant. Mais pour les gens une conception du monde n'est rien d'autre qu'une espèce supérieure d'activité du caractère, pour ainsi dire, une activité du caractère dans le cadre de l'infini.
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Il y a trois sortes d'hommes politiques : ceux qui troublent l'eau ; ceux qui pêchent en eau trouble ; et ceux --- les plus doués --- qui troublent l'eau pour pêcher en eau trouble.
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Si la conversation vous met en face d’un homme politique ayant de bonnes manières et quelque esprit, on s’aperçoit généralement avec étonnement, mais aussi avec plaisir, qu’en fait il n’est pas de son parti.

(p. 57)
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