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Citations de Arthur Schnitzler (316)


KATHARINA. À vingt-deux ans, je serai dans la tombe ; j’en ai dix-neuf aujourd’hui. Je ne veux pas rester chez ma mère pendant ces trois années. Le calme dans lequel je vis là-bas m’effraie. Seuls ceux qui ont de nombreux souvenirs ont le sommeil tranquille sous terre… Les autres… Ne le sais-tu pas ?… ils volettent et larmoient sur la terre. Trop souvent, la nuit, j’ai vu mes défuntes sœurs. Je veux dormir tranquille.

(p. 31)
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– (…) Il est incroyable de voir combien les gens réfléchissent peu sur ce qui se passe dans leur voisinage immédiat, si une occasion extérieure ne les y force pas. Et la plupart des hommes ne se doutent même pas de ce qu’ils savent, de ce qu’ils savent au fond d’eux-mêmes, sans vouloir se l’avouer.

(p. 378-379)
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Ah, que c’est agréable de déambuler, toute nue, dans la chambre. Suis-je vraiment belle comme dans cette glace ? Approchez un peu, belle demoiselle. Je veux embrasser vos lèvres rouge sang. Je veux presser mes seins contre vos seins. Dommage, ce verre entre nous, ce verre glacial… Nous serions si bien accordées. Pas vrai ? Nous n’aurions besoin de personne. Peut-être que personne n’existe. Ce qui existe, c’est : télégramme, hôtel, montagne, gare, forêt. Mais pas un être humain. Nous les rêvons seulement.

(p. 71)
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N’était-il pas étrange qu’on la désirât encore, elle qui était déjà la mère d’un fils qui passait ses nuits près d’une amante ? Et pourquoi étrange ? Elle était aussi jeune et peut-être même plus jeune que cette Fortunata. Et brusquement, à la fois avec l’acuité d’une obsession et avec une joie douloureuse, elle sentit sous ses légers voiles les contours de son corps.

(p. 95-96)
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Ses paroles se précipitaient, s’embrouillaient, et il savait bien qu’il ne trouvait pas, qu’il ne pouvait pas trouver celles qui l’auraient sauvé, car, entre ses lèvres et le cœur de Sabine, une barrière infranchissable s’était dressée.

("Docteur Graesler", p. 234)
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Il plia la feuille. Par moments il avait senti ses yeux se mouiller tout en écrivant. Il s’était attendri sur lui-même et sur Sabine. Maintenant qu’une décision provisoire était prise, il cacheta sa lettre, l’œil sec, sans la moindre émotion, et la tendit au cocher qui devait la déposer au chalet. (…) Il se mit alors à préparer son départ brusqué. (…) Puis, quand il songea que Sabine avait sa lettre entre les mains, il éprouva une douleur physique au cœur et il se mit à attendre le retour de la voiture, peut-être avec une réponse, ou avec Sabine elle-même qui aurait décidé de venir chercher ce fiancé indécis. (…) Elle ne vint pas, elle n’envoya pas de lettre et Graesler ne revit la voiture que beaucoup plus tard, au crépuscule. (…) Graesler dormit mal, d’un sommeil agité, et le matin, grelottant et morose, il partit pour la gare tandis qu’une pluie aiguë fouettait la capote de sa voiture.

("Docteur Graesler", p. 179)
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Elle ne savait rien de lui, c’était la pierre d’achoppement et, sous l’angle de cette incompréhension, il aperçut son existence entière dans un éclairage nouveau. Il se rendait compte que jamais personne ne l’avait compris, ni homme ni femme. Ses parents ne l’avaient pas compris, sa sœur non plus, pas plus que ses confrères ou ses malades. Sa réserve était taxée de froideur, son amour de l’ordre, de manie, sa gravité, de sécheresse. Ainsi, depuis toujours, la solitude était-elle son lot parce qu’il manquait d’entrain et de brio. Tel il était et ne pouvait changer, et, en plus, bien plus âgé que Sabine ! Voilà pourquoi il n’avait pas le droit d’accepter le bonheur qu’elle était prête à lui offrir, ou se croyait prête à lui apporter, alors que ce bonheur était peut-être illusoire.

("Docteur Graesler", p. 177)
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Robert (…) monta dans sa chambre, il était minuit passé, il se coucha tout habillé sur son lit pour prendre un peu de repos mais n’éteignit pas la lumière et fixa la fenêtre en face de lui. Elle ne s’ouvrait que sur le ciel obscur où se profilait la cime d’un pic. Au-dessus une étoile scintillait. L’horloge du clocher sonna minuit et demi : les sons se propagèrent dans le silence et se perdirent comme si la nuit se fût refusée à les rendre, puis ils vibrèrent à nouveau, se décuplèrent pour se muer en un jeu d’orgue assourdissant.

("L’appel des ténèbres", p. 129)
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Écrire des lettres ? À quoi bon et à qui ? Des lettres d’adieu ? – Il me semble que, quand on se tue, on prend assez clairement congé de tout le monde ! – Tout le monde s’aperçoit qu’on est parti pour toujours…

("Le lieutenant Gustel", p. 27)
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Qu’y a-t-il de vraiment vivant ? Le printemps au dehors, le soleil qui se répand sur mon tapis ou la brise embaumée de lilas qui souffle du jardin voisin et tous ces passants dont je ne me soucie pas. Je puis fermer les rideaux et le soleil sera mort… je ne veux plus entendre parler des hommes et les hommes ne seront plus. J’ai clos ma fenêtre, le parfum du lilas ne m’enivre plus et le printemps est mort.

("Fleurs", p. 52)
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Aussi longtemps qu'on est jeune, on peut éventuellement donner forme à pas mal de choses...et plus tard..plus tard, ça passe, on ne sait comment. (P. 137)
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La politique est un sujet tout trouvé pour les incultes et les bavards, la religion un sujet tout trouvé pour les débiles dépourvus d'idées. Professionnellement, la politique est faite pour les irresponsables sans cœur, la religion pour les pauvres d'esprit et les hypocrites.
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"Il suffit de peu de chose pour réveiller le mépris de nous-mêmes qui continuellement sommeille en nous, et quand cela se produit, il n'est pas de crétin, de crapule avec qui nous ne contractions dans notre for intérieur une alliance contre nous-mêmes."
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Ce ne sont pas les imbéciles qui causent le plus de dégâts dans le développement de l'humanité, mais toutes ces personnes intelligentes ou trop intelligentes qui, sans véritable hypocrisie ni mensonge et suivant l'avantage qu'elles peuvent en retirer sur le moment ou simplement pour leur confort, ont la merveilleuse faculté de mettre arbitrairement leur jugement en veilleuse, comme on le fait avec l'éclairage d'une pièce que l'on souhaite assombrir.
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De nouvelles cartes étaient posées face à lui. Il misa une poignée de billets, combien, il ne le savait plus très bien.C'était une nouvelle façon de provoquer le destin. Huit. Maintenant la chance allait tourner.
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Quand on n'est pas un génie, il vaut mieux être un honnête dilettante qu'un ... artiste bouffi d'orgueil.
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Tu ne veux pas avoir commis une seule bêtise dans ta vie ? C'est ça justement qui en était une --- et elle est peut-être la seule qui soit irréparable.
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La croyance et le doute n’ont rien à voir avec le progrès et l’évolution. Seul celui qui agit fait avancer le monde, et comme tous les deux, celui qui doute autant que celui qui croit, peuvent être des hommes d’action, il est préférable de laisser chacun dans la situation spirituelle la plus propice à son activité.

(p. 74)
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Laissez, Else, il ne faut jamais se porter garant de personne... pas même de soi.
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Mais Seigneur, comment dois-je apparaître à l’humanité pour qu’elle ne soit pas figée d’effroi, demandait l’Infini ?
Alors le Seigneur le travestit en bleu du ciel.
Et moi ? demanda l’Éternité, comment me révéler à l’humanité sans que l’effroi la fasse sombrer dans l’anéantissement ?
Alors le Seigneur dit : Je veux donner à l’homme un instant où il te comprendra. Et il créa l’Amour.

(p. 98)
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