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Critiques de Aude Samama (89)
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3 fois dès l'aube (BD)

Ce n'était pas encore le jour, ni tout à fait la nuit. Une lumière douce enveloppait la ville qui s'éveillait tout juste. Dans cet hôtel d'un charme suranné, Paul aperçut la jeune femme y entrer, visiblement un peu éméchée. S'approchant de lui, elle lui demanda un peu de compagnie, le questionnant sur son métier, avant de vomir au pied du canapé sur lequel elle s'était allongée. Il la conduisit alors dans la chambre qu'il venait juste de quitter...

Une rencontre, à l'aube, à l'hôtel Ambassador... Et une autre, dans un hôtel et à une époque différents...



L'aube, un entre-deux, une parenthèse, un instant suspendu. Un moment propice aux rencontres hasardeuses. "3 fois dès l'aube", ce sont trois rencontres entre un homme et une femme qui, toutes, se terminent alors que le soleil pointe ses rayons. Adapté du roman éponyme d'Alessandro Baricco, cet album, sensuel et un brin mélancolique, dépeint des destins croisés. Des rencontres qui, de prime abord, ne semblent avoir aucun lien entre elles mais que l'on comprend au fil des pages. Surprenant et habilement construit, cet album nous plonge dans une ambiance languissante, troublante et mystérieuse de par, notamment, le travail remarquable d'Aude Samama. Ses planches ne sont pas sans rappeler les peintures de Edward Hopper.

Une lecture envoûtante...
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Amato

Une histoire simple, inspirée d'une nouvelle de R.L. Stevenson, Olalla. Oui, simple et courte aventure d'une jeune femme partie se reposer à la montagne d'un mal de bronches, accueillie dans la maison d'une étrange famille.



La qualité première de ce roman graphique réside dans ses illustrations qui sont rien moins que des peintures aux effets saisissants par l'appropriation des couleurs aux situations, la beauté naïve des rares paysages et surtout le trait des visages capables de traduire toutes les expressions.



La jeune femme se trouve installée dans une chambre au mobilier sommaire, mais comportant un tableau figurant un beau visage masculin qui l'envoûte très rapidement au point de déclencher en elle une sensualité puissante traduite en un érotisme diffus.



Elle va se trouver entraînée au coeur d'un scénario où le fantastique se mêle à la réalité pour aboutir à un dénouement quelque peu sommaire mais qu'importe quand le lecteur a eu le plaisir d'admirer tant de belles planches, jusqu'à la dernière page où le visage apaisé de la jeune femme, regard et lèvres tellement expressifs, la main droite posée à la base de son cou, offre une dernière vision de toute beauté.
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Martin Eden  (BD)

Ses vêtements de marin, grossiers, détonnaient dans ce magnifique hall. Mais, parce que Martin Eden a sauvé la mise d'Arthur Morse devant des malfrats malintentionnés, ce dernier tenait à le remercier en l'invitant à dîner. Aussitôt, le regard de Martin se portait vers ces bibliothèques aux étagères pleines de livres. C'est alors que Ruth, la soeur d'Arthur, entra dans la pièce et tint, elle aussi, à le remercier pour son acte de bravoure. Au cours du dîner, le jeune homme parlait peu. Juste lorsqu'il le fallait. Marin entre deux bateaux, il remarqua combien sa façon de raconter la mer violente, les bateaux et les marins plaisait à son auditoire et combien Ruth le dévorait des yeux. Au moment de partir, elle lui offrit un volume de Swinburne et de Browning qui semblaient lui plaire. Des pages qu'il s'empressa de lire, à la lueur d'une lampe à pétrole, aussitôt rentré chez sa soeur et son beau-frère qui l'hébergeaient. Dès lors, assoiffé de savoir, le jeune homme se mit à lire. Poésie, romans ou essais. Tout ça pour séduire la belle Ruth... 



Martin Eden ou Jack London tant cet album tiré du roman éponyme semble raconter la vie riche et mouvementée de l'auteur. Une enfance misérable, une vie d'errance, de multiples boulots (balayeur de jardins publics, menuisier, éleveur de poulets, pilleur d'huîtres, chasseur de phoques...). Et une volonté farouche d'apprendre. Autodidacte, il fera son éducation par les livres. Pour lui-même, évidemment, mais aussi pour conquérir une jeune femme instruite de bonne famille. Cet album retrace ainsi le parcours de Jack London, ses difficultés à se faire accepter par la société bourgeoise, l'individualisme ou encore ses tentatives infructueuses de se faire publier. Ce récit, campé par un personnage volontaire et avide de savoir, passionne tout autant qu'il fascine. Denis Lapière nous offre une adaptation réussie et émouvante de ce roman et nous plonge dans une ambiance particulière. Graphiquement, l'on est subjugué par ces planches qui se révèlent être de véritables tableaux et qui apportent une certaine douceur au récit.
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À l'ombre de la gloire

A l'ombre de la gloire, c'est là que se déroule l'histoire d'amour du couple emblématique incarné par le champion du monde de boxe Young Perez et par la femme fatale du cinéma français, la sublime Mireille Balin.

Contrairement à la bande dessinée Young : Tunis 1911 - Auschwitz 1945 signée Aurélien Ducoudray et Eddy Vaccaro, A l'ombre de la gloire se concentre sur cette passion intense et sans lendemain, alors que Young Pérez triomphait sur le ring et que le mannequin Mireille Balin connaissait des débuts prometteurs au cinéma.



Les auteur Denis Lapière et Aude Samama plongent sans ménagement le lecteur dans le dénouement de cette triste histoire, ouvrant leur récit avec le décès de Young Perez, abattu au cours des marches de la mort, en 1945 et avec l'arrestation suivi du viol de Mireille Balin en 1944.



Denis Lapière retrace habilement cette histoire d'amour digne d'un film entre deux personnes que tout séparait: l'origine, la classe sociale, les passions, la vie quotidienne dans la France de Vichy -lui juif tunisien dans l'ombre, elle star adulée sous les feux de la rampe- , et que seule la célébrité avait rapprochés. Une liaison comme une déflagration dans des trajectoires personnelles intenses, Balin toute en mondanités , attachée à sa liberté refusant la demande en mariage de Pérez, ils ne se recroisèrent apparemment pas.

Et c'est finalement l'Occupation qui scellera leur destin, dénonciation, déportation, épuration. Alors que Young Perez, déporté au camp de Monowitz où il doit combattre pour que le commandant du camp Heinrich Schwarz, passionné de boxe, puisse parier et se divertir, meurt début 45, Mireille Balin, grande séductrice qui s'est éprise d'Aloïs Deissböck, un officier de la Wehrmacht  est arrêtée par des FFI, violée en réunion, incarcérée puis tombe dans la déchéance.



Contrairement au scénario qui m'a plu, les peintures d'Aude Samama, le choix des couleurs m'ont en revanche décontenancée. J'ai trouvé l'ensemble beau (magnifique couverture) mais très figé. J'avais davantage apprécié son travail sur Martin Eden.

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La Meute

Rien de mieux pour deux adolescents, à savoir Victor et Marina, que de s'enfuir dans une forêt afin d'échapper à un univers familial toxique.



Cependant, on peut également rencontrer des loups dans la nature et eux, ils ne font pas de quartier non plus. C'est en tous les cas, ce que croient les habitants de cette bourgade reculée dans la France profonde et rurale du Limousin.



Il s'agit de réveiller nos peurs les plus profondes liées à des blessures d'enfance. Il s'agit surtout de faire face à des adultes médisants qui commentent les faits en les dénaturant totalement.



La construction est basée sur les différents témoignages des habitants par rapport à cette fugue des 2 adolescents voulant s'arracher du joug familial. Il ne se passera pas grand chose car on s'attarde sur des bavardages et des considérations assez futiles comme pour nous montrer que les rumeurs vont bon train.



Je m'attendais sans doute à autre chose avec ce titre qui fait plus documentaire de la BD chorale que du récit initiatique en phase avec la nature. On brosse un portrait pas très reluisant de cette France non urbaine. Il faut apprécier.



On retiendra qu'une meute de loup peut cacher une meute humaine bien plus destructrice. Cependant, on le savait déjà.

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À l'ombre de la gloire

J'aime bien ces bandes dessinées dont les images sont peintes et celle-ci présente quelques très belles planches de Paris, Marseille ou Tunis.



L'histoire emmêle deux destinées fracassées, celle de Victor Perez, petit juif arabe tunisien, boxeur, qui deviendra champion du monde des poids mouche, et celle de Mireille Balin, jeune mannequin qui deviendra actrice dans les années 30, sera amoureuse de Jean Gabin, Tino Rossi et bien d'autres.



Le livre commence par la fin de leurs vies, puis développe leurs ascensions respectives, chacun d'eux une gloire fragile, Victor n'ayant pu fuir l'Europe à temps pour échapper aux rafles et à la mort à Auschwitz, Mireille ayant choisi son dernier amant en la personne d'un officier autrichien, subissant donc la répression des vainqueurs en 1945, pour terminer sa vie dans la misère à la fin des années soixante.



J'ai trouvé intéressant le parallèle entre ces deux gloires qui ont été grisées par le succès et l'argent, qui auraient pu ne jamais se rencontrer, qui se sont aimées pour, malheureusement, déchoir bien vite.



Encore une fois, c'est vraiment le dessin qui m'a séduit dans ce livre, avec des traits assez épais, des couleurs restituant bien les différents univers, même celui concentrationnaire avec de la neige peut-être pour moins insister sur l'horreur nazie.
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La danse de l'ours

Edité par une sérieuse et très respectée maison d'édition, bénéficiant de jolies illustrations, aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur, jouissant d'une réelle estime dans le milieu des critiques, malgré tout ça : ça ne l'a pas fait avec moi... le journal Libération parle d" un style époustouflant, une écriture haletante qui tient de la course-poursuite au bord des précipices."

Ils ne devaient pas avoir bu un earl grey ou de la tisane quand ils ont écrit un truc pareil...



De suspens : point !

Je me suis ennuyée comme un rat (ou plutôt une ourse ) mort(e).



Et du style : bof ! Je reconnais une atmosphère noire (mais c'est facile quand on accumule les cadavres, emmerdement du personnage principal, qu'on lui colle une addiction à l'alcool et au rail de coke...).

Même pas drôle, ou si peu. Je me suis surprise à guetter comme des bouffées d'air frais, les phrases amusantes, mais il y en a si peu. Et le style n'est ni poétique, ni allambiqué...



Ça se passe dans le Montana, sous quelques centimètres de neige, mais on n'est pas dans le nature writing pour autant, plutôt dans les bars...



Encore un roman bien macho, où un homme, la quarantaine rugissante et bien entamée , avec de la bedaine, bourré comme un coing, fréquentant la poudreuse, qui n'aime pas trop les armes, mais qui en posséde , se tape tout ce qui bouge , de l'étudiante à la bombasse blonde... Toutes lui tombent dans les bras en dix secondes.

Encore un roman noir qui ne se prend pas au sérieux, écrit par un homme, qui a ce qu'on appelle "la carte".

Je ne peux m'empêcher de remarquer que moults autrices qui écrivent bien mieux et sont plus drôles, dont le personnage principal est une femme, n'ont pas cette fameuse carte de respectabilité...



A part ça, c' est une histoire brouillonne, où il est question de ... de quoi au juste ? D'une peau d'ours, une maison incendiée, de méchants, de gentils qui trépassent, d'un anti héros, une enquête qui au départ devait être facile et qui va s'avérer pleines de tiroirs et de croche pieds...





Une lecture qui plaira plus aux lecteurs qu'aux lectrices...

A part ça , il est sympa comme tout ce Milo, un vrai nounours.
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3 fois dès l'aube (BD)

Ce roman graphique possède un trait inimitable, aéré, simple et languissant.



Les cases carrées et rectangulaires bien ordonnées et les gros plans avec peu de décors et de perspectives, permettent de poser un regard quasi cinématographique sur les personnages avec insistance, dans une sorte de brume étrange et mélancolique.



C'est presque glauque, tellement ces personnages sont mystérieux et solitaires et les rencontres sont plutôt invraisemblables.



Aude Samana et Denis Lapière adaptent ces nouvelles d'Alessandro Baricco avec une justesse soignée, minimaliste et poétique qui en quelques traits disent tout.

Le pastel gras permet d'aller à l'essentiel des traits qu'on veut prêter aux émotions des personnages.

Le rythme est volontairement lent, ralenti et plein de non-dits.

Cela ne se termine jamais vraiment clairement, laissant planer « l'obscurité qui précède l'aube ; ni encore la nuit ni déjà le matin »





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Rachmaninov

Sergueï Rachmaninov (1873-1943) est un compositeur que je connais pour deux œuvres : « Vocalise op. 34 » (1912) – la partition est dans mon répertoire – et « Rhapsodie sur un thème de Paganini » (1934).



Ce livre est divisé en deux parties. Il y a la bande dessinée (scénario et dessins d’Aude Samama) et ensuite il y a une courte biographie de François Hurdy et 2 CD qui reprennent ses œuvres majeures.



J’ai beaucoup aimé les couleurs utilisées par Aude Samama et ses fondus enchaînés.



La biographie donne envie d’aller plus loin, je pense que je lirai celle de Jean-Jacques Groleau aux éditions Actes Sud/Classica.











Challenge BD 2023

Challenge musical 2022-2023

Challenge multi-défis 2023 (34)

Challenge non-fiction 2023 (46)

Challenge plumes féminines 2023 (18)
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La Meute

J'aimerais, aujourd'hui , vous parler d'une très belle BD qui m'a beaucoup touché.

L'histoire se situe dans une petite ville rurale qui ressemble à n'importe quelle petite bourgade de France. Nous allons y suivre l'échappée de deux jeunes adolescents : Victor qui a fugué de sa famille d'accueil et Marina qui a fui la maison où elle vivait seule avec son père. Tous deux vont partir en forêt pour y vivre leur amour tout nouveau, tout beau, plein d'innocence et de passion. Dans cette forêt que Victor semble bien connaître pour s'y être réfugié à maintes reprises lors de fugues précédentes, ils vont retourner à la quête de l'essence même de leur nature.

En parallèle à leur histoire, de manière épisodique, nous allons suivre le récit des loups, de la légende à la réalité, à travers les rumeurs, récits anciens, peurs et curiosités, mythes et témoignages colportés par divers habitants de la commune.

Mais la véritable Meute n'est pas celle que l'on croit, elle est beaucoup plus humaine qu'animale et le prédateur ressemble plus à l'homme , notamment à travers ses rapports avec ses propres enfants...



Les graphismes sont magnifiques et la dessinatrice, Aude Samama, nous propose de superbes portraits de personnages, très réalistes, délicatement exécutés, mais également des paysages d'une grande beauté réalisés avec beaucoup de finesse! Une très belle collaboration avec Cyril Herry qui nous régale d'un joli scénario.

C'est beau, très beau, c'est même somptueux, et nous laisse dans la contemplation. J'irai même jusqu'à parler de coup de coeur!
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La danse de l'ours

James Crumley, c'est le type même du bon copain à qui tu pardonnes tout ! Une entrée en matière un peu poussive ? Une intrigue un peu convenue ? Pas grave. Oublie !



Prends quelques shots de schnaps, fais les passer avec 2-3 bières ou whiskeys, sniffe ton rail et embarque avec Crum' direction Meriwether, dans le Montana, pour découvrir La danse de l'ours dans une nouvelle traduction de Jacques Mailhos.



Là tu y retrouveras Milodragovitch - Milo pour les intimes et pour ces dames (pléonasme facile) - rangé de son officine privée depuis Fausse piste, et toujours dans l'attente de son héritage paternel qui ne se débloquera que pour ses 52 ans. Mais même devenu vigile pour tuer le temps, Milo est vite rattrapé par l'action quand une ancienne maîtresse de son père lui offre un pont d'or pour enquêter sur un couple étrange.



Entre bitures et deals de coke, l'enquête va vite s'avérer un poil - d'ours – plus complexe que prévu, les filatures à l'ancienne laissant rapidement place aux fusillades à l'automatique, explosions à la grenade à main et incendies de maisons, sur fond de corruption environnementale… le tout heureusement entrecoupé de quelques opportuns coups de reins, parenthèses romantiques et salvatrices pour Milo dont la réputation de bourreau des coeurs n'est plus à faire.



« Je suis tombé dans cette merde par accident, et j'ai fait ce que j'ai pu pour sauver mon cul » résume Milo. Une histoire classique et subie donc, mais parfaitement maîtrisée et rythmée.



Mais dans La danse de l'ours, l'essentiel est ailleurs !



Dans l'évolution du personnage de Milo, qui vieillit, mûrit, se questionne et réfléchit – parfois – davantage, laissant entrevoir ses faiblesses, désillusions, désirs d'autre chose : quand certains ont la tentation de Venise, Milo a celle de la virée en aller simple vers le Sud, le grand Sud, loin de tout… Pour échapper à un monde qu'il ne comprend plus, qu'il ne cautionne plus, qui lui ressemble de moins en moins. « Ce n'est pas nous qui avons fait ce monde, Milo. Nous on doit juste y vivre ». Se résigner, pas le genre du Milo…



Et puis il y a le Montana, dont « nul véritable fils (…) ne peut nier éprouver en son coeur un profond attachement pour cette catin majestueuse ». Les montagnes, la neige, le blizzard, le froid, les rivières, les forêts, les indiens, les réserves, les rades cradingues, les bars d'hôtels huppés, les pick-ups pourris… À l'instar d'un Craig Johnson pour le Wyoming, James Crumley convoque tous les marqueurs du Montana, créant dès le début de la danse de l'ours, une atmosphère incomparable qui invite son lecteur à se lover au chaud dans son fauteuil préféré, puis à se laisser glisser dans une lecture béate, sereine et au final, enthousiaste.



Un dernier mot pour souligner le nombre d'aphorismes savoureux distillés par James Crumley et habilement traduits par Jacques Mailhos. En v'là un p'tit dernier pour la route : « La vie moderne est une guerre sans fin : ne prends pas de prisonniers, ne laisse aucun blessé et mange les morts – c'est bon pour l'environnement ».

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La danse de l'ours

Alors , Danse Avec les Loups , je connais...La Danse des canards , itou et pratique aussi souvent qu'il m'est donné l'occasion de froler le coma éthylique...Tiens , La Danse de l'Ours ? Milodragovitch ( qu'on appellera , pour des raisons évidentes de commodité , Milo ) , alcoolique , hum , coke , ouais , cynique , bien ça , femmes , ok , cavale - tueur , pas mal , thriller d'action dense et haletant aux dialogues percutants et à l'humour décapant . Bon , convaincante cette quatrieme de couv' mais quid réellement de cet étrange plantigrade aux faux airs de petit rat de l'opéra ?



Végétant dans un emploi de vigile qui ferait passer les épisodes de Derrick pour un grand huit pris sous amphét', Milo décide , contre toute attente , d'accepter le boulot confié par cette vieille femme qui aura su le prendre...par les sentiments ! Votre mission , Milo , si vous l'acceptez , filer ces deux clients et...basta ! En cas d'échec ou de...s'autodétruira..blabla , on connait la suite . Oula , exaltation , impatience , excitation , autant de sentiments totalement étrangers à l'évocation de cette périlleuse mission digne d'un jeune et fier représentant de Lord Baden-Powell ! Hamster jovial , au rapport ! Seulement voilà , donner son aval , c'était déclencher une cascade d'emmerdes susceptible de faire palir les chutes du Niagara !



La Danse de l'Ours ou l'art de la manipulation sur fonds d'écologie...

Cette danse ne fut pas , pour etre honnete , franchement envoutante de prime abord . Les soixante premieres pages trainent en longueur avant de laisser place à une action pur jus qui rattrape largement ce retard à l'allumage ! Enfin je dis action , entendons-nous bien , on est loin du rythme éffréné de Rambo 29 et ses 1259,46 cadavres au compteur mais le tempo se tient et est plutot plaisant . Ce qui fait la force de ce récit : des personnages cocasses empétrés dans des situations qui ne le sont pas moins ! Galerie de portraits hétéroclite au service d'une enquete qui , si elle nous fait parfois nous demander ou l'auteur veut en venir , finit cependant par prendre tout son sens au final . Sorte de puzzle totalement abstrait qui ne se révelerait qu'avec la toute derniere piece .

Milo , héros récurrent aussi régulierement alcoolisé que drogué , s'avere attachant malgré une propension à se foutre de tout et de tous . Cynique , torturé , violent , sympathique loser patenté à la libido fortement sollicitée , il semble vouloir courageusement honorer l'ensemble d'une gente féminine manipulatrice qui , un jour , pourrait bien causer sa perte ! Que dire de sa voluptueuse voisine nymphomane dont il n'ignore rien excepté le prénom et qui excelle dans les troubles de voisinage , tendance bunga bunga cocainé...

Un récit étrangement captivant de par sa capacité a vous perdre et sa faculté à rebondir ! Histoire à tiroirs s'il en est ou chaque protagoniste ne représente que la partie visible d'une sordide affaire autrement plus complexe qu'elle n'y paraît ! Milo fait dans l'investigation brutale à coup de sulfateuse bien sentie ! Patient le garçon jusqu'à un certain point . Le train de sénateur prend finalement l'allure d'un TGV dévastateur . Milo , tel le petit poucet , jalonne son parcours de cadavres brulés , morcelés , démembrés . Les dialogues sont savoureux car méchamment empreints d'une insolence et d'une drolerie communicatives . Cerise sur le cageot , un contexte naturel magnifiquement dépeint par un auteur au pouvoir évocateur indéniable ! Un bon moment que ce bouquin débouchant sur un scandale que n'aurait pas renié Erin Brokovich .



La Danse de l'Ours , plus pogo que slow et c'est tant mieux...
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Martin Eden  (BD)

Ce qui explique ce choix de lecture est que j’avais lu les septante premières pages du roman éponyme. J’avais interrompu ma lecture pour deux raisons : La première, je n’ai pas trouvé ce roman attractif. La deuxième, j’avais lu Jack London de Bernard Fauconnier qui m’avait immensément enthousiasmé. Lorsque j’éprouve des difficultés avec un roman, je découvre sa version BD et cela me réussit.



Il se fait que Martin Eden écrit par Jack London est un roman autobiographique. Dans la BD, j’ai trouvé un Martin Eden, qui dit ne pas avoir eu la chance en tant que matelot de se cultiver. Il est bien décidé à s’y mettre quel que soit le prix à payer en efforts mais aussi par ambition et pour conquérir le cœur d’une jeune femme de milieu bourgeois qu’il aime mais aussi par ambition personnelle. Il se perfectionnera dans la façon de parler l’anglais. Il ira dans les bibliothèques emprunter des livres et beaucoup apprendre par la lecture. Ruth le conseillera. Il croisera des connaissances de son ancien milieu social et se rendra compte qu’une barrière psychologique est dressée entre les classes sociales. Il sera adepte du socialisme, du darwinisme. Il aura lu des ouvrages d’Arthur Spencer, un philosophe, sociologue qui aura orienté ses convictions. Voilà donc ce que Martin Eden et la biographie de Jack London présentée par Bernard Fauconnier ont de commun. Mais Jack London c’est beaucoup plus que cela. Il s’est marié, a divorcé, a eu deux compagnes dont une militante socialiste. Il a énormément voyagé ce qui a largement inspiré ses dizaines de romans. Il a gérer une ferme, a dû faire face à des malheurs, s’est acheté un bateau et s’est rendu dans le Pacifique Sud. Le portrait réducteur d’un Jack London alias Martin Eden m’a laissé sur ma faim.



Sera-t-il satisfait de sa démarche ? L’amour réciproque Martin Ruth perdurera-t-il ? Son rêve d’écrivain pourra-t-il se réaliser ? Le succès attire pourtant, il est resté le même. Sur la fin, Martin est déçu. Nous avons à faire à un roman psychologique.



Tous les goûts sont dans la nature. Contrairement à certains lecteurs qui aiment une représentation graphique traditionnelle, moi j’ai beaucoup aimé ces vignettes sous forme de mini peintures.

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Martin Eden  (BD)

Entre Van Gogh et Hooper les planches d'Aude Samana sont splendides et révèlent avec beaucoup de force la solitude et la profondeur du personnage de Martin Éden. Le récit de Denis Lapière ,par la sobriété de son texte met en valeur son âme pure et tourmentée mêlant romantisme et realisme. Ce jeune homme peu instruit,va chercher à se cultiver par amour pour une jeune bourgeoise. Il est cependant captivé par ce qu'il lit ,et ne se limite pas à être la simple glaise que cette jeune fille tente de sculpter à son image tel pygmalion. Il rêve et ne doute pas de sa capacité à écrire et à être publié. Il se tue au travail pour être reconnu et vivre de son écriture. La reconnaissance arrive trop tard car il ne se sent plus aimé ni accepté nulle part. Ses anciens camarades ne font plus partie de son mode de pensée et le rejettent. Lui même ne parvient plus à éprouver du plaisir à les cotoyer; la jeune fille qui lui avait tourné le dos revient vers lui mais il ne peut croire à sa sincérité. Cette histoire de Jack London est poignante . Elle est magnifiquement adaptée par Aude Samana et Denis Lapière.
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À l'ombre de la gloire

Bande dessinée dénichée par hasard sur les rayons de la médiathèque, j'étais curieuse de lire A l'ombre de la gloire, qui raconte la courte vie du boxeur tunisien Victor Perez, envoyé à Auschwitz suite à une dénonciation.

Ici les auteurs se sont concentrés sur l'histoire d'amour qu'il a eu avec Mireille Balin, actrice très connue à cette époque. La narration les présente comme des amants maudits type Roméo et Juliette , où Juliette est une croqueuse d'hommes intéressée et froide... Mouais , bof.



Certes les planches sont agréables à regarder, mais j'ai préféré de très loin la bande dessinée d'Aurélien Ducoudray , Young : Tunis 1911 - Auschwitz 1945 , qui met réellement en avant la destinée tragique de ce pauvre jeune homme et non la femme fatale.

Au final je me suis plutôt ennuyée et ne la conseillerait pas particulièrement.
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Martin Eden  (BD)

Aude Samama et Denis Lapière collaborent à nouveau avec ce roman graphique "Martin Eden" tiré de l'œuvre de Jack London.

Si les dessins se piquant d'expressionnisme allemand ne m'enchantent guère, l'atmosphère lugubre est tout de même rendue par des couleurs ocrées. Les personnages peu nombreux dans les cases apportent ce sentiment de solitude qui traverse le héros.

Martin Eden, marin de 20 ans va vouloir grimper l'échelle sociale par amour pour Ruth Morse, une bourgeoise qui trouve en Martin un jeune homme frustre mais avide de culture.

Si Martin sort de sa condition misérable au prix d'un amour contrarié et d'un désespoir de reconnaissance, il ne cesse d'écrire jusqu'à l'épuisement.

Toutefois après des échecs répétés auprès des éditeurs la richesse et la célébrité arrivent. Mais trop tard. La beauté et le goût de la vie se sont envolés entraînant un sort tragique à Martin.



London disait: "La fonction de l'homme est de vivre, non d'exister. Je ne perdrai pas mes jours à essayer de prolonger ma vie. je veux brûler tout mon temps."

Son héros s'est consumé, son auteur aussi.

Le monde est âpre et le roman triste.
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La Meute

Le graphisme est traité en peinture, tout en pâte épaisse et sèche, probablement travaillé à l’acrylique ou imitant cette technique, cela donne une superbe circulation de la lumière, à la façon des peintres Expressionnistes, Nabis, se posant sur les portrait, les paysages, la nature, les sous bois, les ciels, comme des instantanés plein de vie, de moments d’intensités. J’ai beaucoup aimé le graphisme, et j’espérais que son intensité se diffuse dans l’histoire. Mais celle-ci reste en surface, comme les personnages : on survole ce pays, avec ses difficultés, sociales, familiales, économiques. Deux jeunes qui fuguent, le retour des loups, cela devient des sujets de discussion au bar, au salon de coiffure, mais alors l’histoire se contente de narrer un fait divers, une anecdote. C’est sans doute un parti pris, mais je n’approuve pas, je suis resté à distance sans vraiment m’immerger, presque voyeur face à une certaine forme de désœuvrement, j’aurais préféré que l’intrigue se concentre un peu plus sur un ou deux personnages, que les caractères prennent le dessus sur les faits, j’ai l’impression d’avoir juste survolé une histoire, dommage.
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La danse de l'ours

Milo Milodragovitch vit dans le Montana ou plutôt il vivote grâce à son boulot de vigile.

Mais Milo a eu diverses vies auparavant, il a servi son pays et a combattu en Corée, il a été shérif adjoint puis détective privé à son compte, mais son addiction à la drogue et à l'alcool et ses 5 ex-épouses ont eu raison de tout cela.

Milo devrait être riche puisque son père lui a légué une fortune colossale, mais à laquelle il n'a pas le droit de toucher avant d'avoir 52 ans (l'âge de la raison ?)

Alors Milo vivote.



Jusqu'au jour où il reçoit une lettre de Sarah Weddington qui veut le voir.

Bon il a failli ne pas l'avoir cette lettre puisqu'il s'est battu contre le facteur, il faut dire qu'il n'était pas tout à fait clean quand le facteur est venu sonner chez lui, et quand tu as le cerveau embrumé, parfois tu fais n'importe quoi....



Lorsque Milo rencontre Sarah une excentrique et très riche vieille dame, elle lui rappelle qui elle est.

Une maîtresse de son père qu'il a connu alors qu'il était enfant.

Sarah espionne ses voisins, et justement elle est intriguée par le comportement d'un couple et elle demande à Milo d'enquêter sur eux, même si Milo hésite au début la très grosse enveloppe pleine de dollars qu'elle lui donne le fait succomber.



Mais Milo devrait pourtant le savoir souvent les choses ne sont pas ce qu'elles sont, et les apparences plus que trompeuses.



On va alors suivre Milo dans le superbe décor des montagnes du Montana, avec son lot de personnages plus cocasses les uns que les autres à commencer par Milo.



Un vrai régal de lecture dont on ne peut que regretter d'être arrivé la dernière page.

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Martin Eden  (BD)

J'ai beaucoup aimé l'histoire de Martin Eden malgré toute l'amertume du récit. J'ai trouvé très touchant le portrait de cet homme qui cherche à s'améliorer par l'éducation pour plaire à la femme qu'il aime. Mais il va ensuite aller de désillusions en désillusions jusqu'à comprendre qu'il n'appartient plus au monde des ouvriers pour qui il est trop éduqué, ni à celui des bourgeois pour qui sa situation d'écrivain n'est pas assez sûre,... Ne trouvant sa place nulle part, il choisi de quitter les Etats-Unis, puis la vie...

Les dessins m'ont moins plu. Réalisés à la peinture, ils sont peut-être trop travaillés pour servir à l'illustration d'une bande-dessinée. Les scènes semblent souvent figées, un peu froides.

Au final, j'ai beaucoup apprécié cette lecture qui m'a permis de découvrir un classique
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La danse de l'ours

Milo, personage principal de ce roman policier est un peu alcoolo , cocaïnomane, flic raté devenu agent de sécurité, blazé....

Au fil du récit Milo devient un personnage beaucoup plus complexe , violent, mais aussi profond , héroïque et désespéré : un vrai anti héros romantique ... il y a beaucoup de poésie triste dans ce roman très réussi par son ambiance très particulière, le récit est parfois un peu bordélique mais ce n’est pas si important ...
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