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Critiques de Belinda Bauer (114)
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Arrêt d'urgence

" Arrêt d'urgence " est un polar signé Belinda Bauer et publié aux éditions Belfond dans la collection Belfond Noir en ce mois de juin 2020.

Belinda Bauer est une journaliste, scénariste et écrivaine britannique, auteure de romans policiers. Elle grandit en Angleterre et en Afrique du Sud. Elle a travaillé comme journaliste freelance puis comme scénariste aux États-Unis.



Août 1998. Cela fait déjà trop longtemps que le jeune Jack attend le retour de sa mère. La chaleur écrasante devient insupportable dans l'habitacle de la voiture. Ses deux jeunes sœurs Joy âgée de 9 ans et Merry de seulement 2 ans perdent patience.

p. 12 : " Cela faisait près d'une heure que le moteur avait toussoté et que la voiture avait fait une embardée, avant de s'arrêter en crissant sur la bande d'arrêt d'urgence de ma M5, l'autoroute du Sud. Plus d'une demi-heure s'était donc écoulée depuis que leur mère les avait laissés là pour partir à la recherche d'un téléphone d'urgence. "

Les trois enfants décident de sortir de la voiture pour aller à la rencontre de leur mère. Cette dernière, enceinte, aurait déjà dû revenir. Sous une chaleur accablante les enfants longent l'autoroute et s'approchent enfin de la borne d'urgence.

p. 21 : " Le combiné orange était décroché du socle et pendouillait dans le vide. [...] Jack eu un très mauvais pressentiment. Ce n'était pas normal du tout. "

3 ans plus tard. Catherine While, enceinte de huit mois, vit seule la semaine pendant que son mari Adam est en déplacement professionnel. Une nuit, elle est surprise dans son sommeil par des bruits étranges. Lorsqu'elle se rend dans la cuisine armée d'un vase, elle s'aperçoit que le cambrioleur qui vient de prendre la fuite lui a laissé un message...

p. 30 : " J'aurais pu vous tuer... "

Ne sachant si elle doit avertir son mari et la police, Catherine pense se faire une montagne de pas grand chose. Elle tait l'incident.

Les semaines passent et le jeune Jack comprend que sa mère ne reviendra pas. Leur père est anéanti. Jack, âgé de seulement 13 ans, prend la responsabilité de s'occuper de ses jeunes sœurs, incapable de concevoir l'idée d'être séparés par les services sociaux.

p. 82 : " Un matin - deux ans après que sa mère les avait quittés - son père était allé chercher du lait et n'était jamais revenu. Ils avaient attendu le lait pendant une semaine. "

Pour subvenir aux besoins de ses sœurs, Jack n'a d'autre choix que de voler. Mais le jeune garçon a une manière bien singulière d'effectuer ses cambriolages, s'attirant les foudres des services de police, incapable de résoudre ces enquêtes ! Mais ce qui ronge le jeune garçon au plus profond de lui c'est ce  sentiment de culpabilité de n'avoir pu sauver sa mère.

p. 178 : " Jack ne se souvenait pas d'une époque où il n'avait pas été en colère. La colère était toujours présente, comme quelque chose qui le démangeait. Parfois légère et maîtrisable, et quelquefois tellement monumentale et douloureuse que sa frêle carrure ne pouvait la contenir et qu'elle éclatait comme un furoncle, se déversant avec une violence, une amertume et une haine qui le laissait vidé. "

Mais qu'est-ce qui peut bien lier Catherine While et le jeune Jack ? Contre quoi ou contre qui tente-t'il désespérément de la mettre  en garde ? Comment l'inspecteur John Marvel va découvrir que la série de cambriolages n'est que la partie émergée de l'iceberg ?



Une lecture complètement addictive que je recommande vivement ! Coup de cœur !
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Arrêt d'urgence

Tout commence en août 1998, lorsque la voiture familiale de Jack et ses soeurs tombe en panne sur l’autoroute. Afin d’appeler un dépanneur, leur mère enceinte décide d’aller en quête d’un téléphone en laissant Jack garder ses deux cadettes. Une heure plus tard, leur mère n’est toujours pas retour. Plus de neuf jours plus tard, son corps sera retrouvé sur une aire d’autoroute.



Trois ans ont passé mais la vie de Jack et de ses soeurs est restée en suspens depuis la mort de leur mère et leur abandon par leur père sorti un jour acheter du lait. Pour s’en sortir et ne pas atterrir dans un centre des services sociaux, Jack a dû grandir avant l’heure et prendre soin de ses soeurs et de leur maison. Par des vols dans des habitations dont les propriétaires sont partis en vacances, la famille survit grâce aux menus larcins. Un jour, lors d’un banal cambriolage, Jack est persuadé d’avoir retrouvé le meurtrier impuni de sa mère. Mais peut-il en être vraiment sûr? Qui croirait un adolescent de seulement 14 ans?



L’auteure, Belinda Bauer est journaliste et cela se ressent dans son style d’écriture assez éditorialiste. C’est un thriller anglais qui se lit vite et bien et dont l’originalité est tourné vers le récit d’une des victimes indirectes d’un meurtre resté impuni. On alterne ses chapitres avec ceux de Catherine While, une femme dont la maison a été visitée par Jack. De fil en aiguille, on découvre quel est le lien qui peut unir Jack et elle.



L’enquête sur les cambriolages des maisons des vacanciers est menée par un duo de policiers, antagonistes au possible l’un de l’autre. Alors que Reynolds est un type soigné, prenant soin de sa personne et méticuleux, il se retrouve devant faire équipe avec un nouvel enquêteur débarqué en ville, vulgaire et négligent. Malgré ces dissonances entre eux, leur paire fonctionne bien et on se dit qu’ils pourraient aisément devenir des personnages récurrents d’une série de polars.



Pour les lecteurs qui sont très terre-à-terre, même dans leurs lectures, ce thriller risque de vous faire peut-être parfois lever les yeux au ciel par certains invraisemblances ou singularités dont l’auteure fait preuve. Malgré cela, j’ai passé un bon moment de lecture grâce à cette intrigue originale et sans m’ennuyer pour ma part.



Je remercie les éditions Belfond Noir et BePolar.fr pour l’envoi de ce livre.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Arrêt d'urgence

Je voudrais remercier les éditions Belfond et l’opération Masse critique de Babelio qui m’ont permis de lire Arrêt d’urgence de Belinda Bauer, une auteure que je ne connaissais pas.

***

Par une journée écrasante de chaleur, en août 1998, la voiture d’Eileen Bright tombe en panne sur une autoroute du sud de l’Angleterre. Malgré sa grossesse avancée, épuisée et inquiète, la jeune femme décide de marcher sur le bas-côté jusqu’au prochain téléphone. Elle confie la garde du bébé, Merry, moins de trois ans, et de Joy, 9 ans, à son fils aîné Jack alors âgé de 11 ans et leur demande de rester sagement dans la voiture. Elle ne reviendra jamais.

Trois ans plus tard, Catherine While, une jeune femme qui doit bientôt accoucher, est dérangée chez elle par un bruit qu’elle juge inquiétant : elle est seule dans la maison, car le travail de son mari, Adam, l’amène à s’absenter souvent. Catherine n’a pas rêvé puisqu’elle trouve un mot sur son lit : « J’aurais pu vous tuer » a écrit son visiteur.

Parallèlement, deux policiers mènent une enquête sur une série de cambriolages effectués par un mystérieux voleur surnommé Boucles d’or parce qu’il mange et passe la nuit sur les lieux de ses larcins. En fait, c’est une équipe de quatre policiers, mais nous en suivrons essentiellement deux, pas vraiment sympathiques ni l’un ni l’autre de prime abord.

***

C’est un roman intéressant, qui se lit rapidement, mais je ne peux pas m’empêcher d’avoir été un peu déçue : ce livre est apparemment le premier roman policier à apparaître sur la liste du Man Booker Prize, et j’en attendais beaucoup… Les trois intrigues parallèles vont se rejoindre avec plus ou moins de bonheur, plus ou moins de vraisemblance. Le personnage principal, Jack, est infiniment attachant bien que ses actes ne soient pas toujours crédibles. Il est vrai qu’un enfant de quatorze ans, livré à lui-même et bien décidé à éviter à ses deux petites sœurs un placement, peut faire preuve d’une grande force de caractère. Disons que l’auteure pousse le bouchon un peu loin… Et ce n’est pas la seule bizarrerie de cette histoire… Les policiers m’ont semblé originaux, peut-être parce qu’ils sont antipathiques tous les deux. Ce sont eux surtout qui apportent une touche d’humour : Reynolds, vaniteux, sûr de ses capacités, gaffeur incapable de reconnaître ses torts et excessivement maladroit dans les relations sociales ; Marvel, bien aussi vaniteux, en colère après une mutation qu’il considère comme une déchéance, gaffeur en paroles, mais qui se révèle infiniment plus intuitif que son collègue et subordonné. J’ai aussi trouvé très surprenante et un peu malvenue en l’occurrence cette fin qu’on pourrait dire ouverte. Il s’agit cependant d’un roman accrocheur, facile à lire et divertissant.

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Arrêt d'urgence

Je remercie Babelio et les éditions Belfond pour l’envoi de ce livre.



Je ne connaissais pas cette auteure britannique de polar, et je suis ravie de l’avoir découverte : j’ai eu du mal à lâcher le roman, il me fallait toujours lire le chapitre suivant. Une fois celui-ci terminé, je ne pouvais pas m’empêcher de tourner la page pour apprendre la suite, encore et encore… Vous l’aurez compris, l’intrigue est palpitante.



Fin des années 90. Comme leur voiture est tombée en panne, Jack, 11 ans, surveille ses jeunes sœurs pendant que sa mère enceinte est partie chercher des secours. Le temps passe, Jack se décide à rejoindre sa mère, entraînant avec lui sur le bord de l’autoroute les petites Joy et Merry. Ils ne reverront jamais leur mère vivante.



Trois ans plus tard, les enfants ont été abandonnés par leur père, Jack cambriole pour subvenir aux besoins de sa famille. Terrifiée par la perspective des services sociaux qui les sépareraient, la tribu s’est construit une vie en dehors de la société. Mais un jour, Jack entre dans une maison et laisse un message à une femme enceinte, Catherine. Il est persuadé qu’elle est menacée par le meurtrier de sa mère.



L’intrigue est remplie de fausses pistes, ce qui fait le sel de ce type de récit. La tension monte lentement, à mesure de la révélation d’éléments inquiétants.



L’autre point fort du roman est l’approfondissement des personnages, en premier lieu Jack lui-même, adolescent traumatisé par la mort de sa mère, en colère, se sentant seul et s’occupant maladroitement de ses sœurs. Catherine, la jeune femme enceinte qui a reçu le message de Jack, est très crédible dans son évolution psychologique. Quant aux policiers, ils sont pétris de défauts, excessifs, mais si drôles quand ils se disputent ! Leurs querelles offrent des moments d’humour bienvenus dans cette enquête.



Même si on peut trouver que des éléments de résolution de l’intrigue sont un peu tirés par les cheveux, vous aurez compris que j’ai aimé ce polar !


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Cadavre 19

Le bandeau "Conquis ou remboursé*" m'avait bien fait rire lors de mon achat. Je vous rassure, ce n'est pas ça qui m'avait fait choisir ce roman.



C'est la couverture, le titre énigmatique et le 4ème de couverture qui m'avaient décidé à l'incorporer à mon panier déjà chargé.



Bien que l'auteur se nomme Bauer, elle n'a aucun lien de parenté avec le Jack Bauer qui courait partout durant 24h, montre en main.



Niveau rythme, heureusement que je n'étais pas à la recherche d'un récit trépidant sinon j'aurais fait dodo.



Oui, comme on rentre dans certains détails, le rythme est assez lent, mais l'intérêt est ailleurs. Tout le sel de ce roman réside dans Patrick Fort, le personnage principal, étudiant en anatomie et atteint du syndrome d'Asperger.



Pour lui, les émotions sont terra incognita et la logique prime sur le reste. Attention, rien à voir avec Sherlock Holmes car le détective ne devait pas manger pas ses aliments dans l'ordre alphabétique comme notre Patrick !



Mêlant plusieurs récits dont les souvenirs de l'enfance de Patrick, l'accident d'un homme, les pensées d'un comateux, la dissection de corps à l'université, des tranches de la vie de Patrick et son côté inadapté au monde qui l'entoure ainsi que son enquête, ce qui donne un roman assez riche et qui se lit comme un récit plaisant.



C'est le personnage de Patrick qui fait le charme de ce roman « pas comme les autres » et que je qualifierais plus de "roman policier" que de "thriller".



Sans le syndrome d'Asperger du personnage principal, ce récit serait banal. Grâce à lui, il ne l'est pas et ce fut une lecture des plus agréables, détendue, avec un sourire aux lèvres et de l'adrénaline après la page 300.



Un rythme lent, certes, mais de la profondeur dans les personnages, un enquêteur hors-norme en la personne de Patrick et quelques trucs fracassants auxquels on ne s'attend pas.



Un style d'écriture simple, sans pour autant vous abêtir, une touche d'humour, quelques découpes de corps légués à la science et un jeune homme qui essaye d'obtenir des réponses à ses questions, lui qui prend tout en premier degré, lui qui ne comprend pas les sentiments, lui qui veut comprendre pourquoi on a noté que le cadavre 19 était mort de cause naturelle.



Une lecture très rafraichissante.



3,5/5 pour cette millième critique que je n'ai même pas vu venir !
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Le voleur d'enfants tristes

Un roman angoissant qui se précise de page en page, plus on avance dans la lecture et plus on se sent oppressée. J’ai bien aimé le fait que le tueur s’en prenne à des parents qui n’aiment pas leurs enfants, c’est tout à fait inattendu et à contre courant et surtout unique.



Une intrigue et une écriture enlevée, c’est un très bon polar psychologique, les personnages sont bien plantés et ont de vraies personnalités. C’est efficace et effrayant, j’imagine même pas ça dans la vraie vie , quelle horreur !



Je n’avais jusque là pas eu l’opportunité de lire cet auteur, c’est maintenant chose faite et je ne regrette pas tant j’ai apprécié ce thriller. Jusqu’à la dernière page on est en alerte , jusqu’à la dernière page on est surpris et la fin est inattendue.



Vous ne verrez plus les petits villages calmes et isolés comme avant.



VERDICT



A mon avis, il ne faut pas passer à coté, c’est une très bon thriller idéal pour les longues soirées d’hiver.
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Cadavre 19

Que dire sur ce livre?

Tout d'abord, que j'ai choisi de le lire sans connaître ni l'auteur(e) ni le "pitch" de l'histoire. En effet, depuis deux ans que je lis sur liseuse électronique, j'ai pis l'habitude de découvrir de nouveaux auteurs sans rien connaître du contenu des livres que je vais lire. Mon choix, totalement subjectif, est alors simplement basé sur une couverture qui me plait ou sur un titre qui me parle, m'intrigue. C'est donc sur base de ces deux critères que j'ai commencé à lire ce livre, e ne savais donc pas à quoi m'attendre ... c'est probablement comme ça qu'on est le moins souvent déçu !

L'intrigue de ce roman policier est somme toute assez classique et me fait beaucoup penser au personnage de "Théodore Boone" dans les romans de John Grisham.

La saveur de ce récit réside dans le fait que le héros est atteint du syndrome d'Asperger, le rendant totalement imperméable à toute émotion. Pour lui, les raisonnements logiques priment sur tout le reste .... mais surtout sa logique à lui (comme ranger les ingrédients d'un sandwich par ordre alphabétique).

Donc, sans la présence de ce personnage atypique et attachant, ce roman de Belinda Bauer ne vaudrait pas le détour, mais grâce à lui, il mérite un 3.5/5.

J'ai passé un moment de lecture agréable !
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Arrêt d'urgence

Août 1998. Lorsque sa voiture tombe en panne, Eileen Bright laisse ses trois enfants, dans la voiture, le temps d’aller chercher du secours. Son aîné, Jack, âgé de onze ans, est chargé de veiller sur ses sœurs : Joy, neuf ans et Merry, deux ans. Les minutes s’écoulent lentement, sous la chaleur. Au bout d’une heure d’attente, les enfants décident de rejoindre leur mère. Lorsqu’ils arrivent au téléphone d’urgence, elle est introuvable. Quelques jours plus tard, son corps sera retrouvé : elle a été poignardée.





Trois ans plus tard, les petits sont livrés à eux-mêmes. Jack cambriole des maisons pour trouver des produits de première nécessité. Agile et malin, il est surnommé Boucle d’Or, par la Police qui ignore son identité. En effet, il profite de ses larcins pour prendre du repos dans les demeures visitées. La Police est excédée par les cambriolages et décide de mettre en place une souricière : un couple fictif s’installe dans une maison, avec pour objectif d’attirer le voleur.





Un soir, Catherine While, une jeune femme, enceinte, découvre un couteau près de son lit, ainsi qu’un message disant « J’aurais pu vous tuer ». Elle ne parle à personne des menaces qu’elle a reçues, mais l’étau se resserre et elle commence à avoir peur.





J’ai trouvé qu’il y avait beaucoup d’incohérences et certaines longueurs dans ce livre, mais que malgré tout, il se lisait très bien. En effet, Jack est un gamin attachant, qui se retrouve chargé de famille, alors qu’il n’est encore qu’un enfant. J’ai eu envie de savoir comment une telle situation était possible et de quelle manière, cela allait se terminer pour lui[…]





La suite sur mon blog...






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Arrêt d'urgence

Un jour d’été torride dans le sud de l’Angleterre. Jack, un garçon de 11 ans, est assis dans une voiture en panne, sur la bande d’arrêt d’urgence d’une autoroute. Il attend le retour de sa mère partie téléphoner à la prochaine borne afin d’obtenir des secours. Jack est avec ses deux petites sœurs, Joy âgée de 9 ans et Merry 2 ans dans son siège auto. En quittant la voiture sa mère lui a donné la consigne de veiller sur elles. Un bon départ pour ce roman policier, bien anxiogène, avec ces enfants abandonnés sur une autoroute, ce qui ne vaut pas mieux que d’être abandonné au milieu de l’océan. Bien sûr on devine que la maman ne reviendra pas et que leur vie a changé pour toujours.

Trois ans après, Jack est toujours en charge de ses sœurs, le père à la dérive ayant quitté le domicile. Il se débrouille comme il peut pour s’occuper de la petite famille, en se cachant des voisins et en vivant de vols dans les alentours. Par hasard, il comprend ce qui est arrivé à sa mère, Eileen Bright, et va chercher à découvrir toute la vérité sur cette disparition qui le hante.



Les premiers chapitres sont conçus comme une mise en place de l’action.

Après le récit des événements réels sur l’autoroute vont alterner des chapitres exposant la situation, trois ans plus tard, de différents personnages dont on ne sait pas ce qui les relie :

- le traumatisme de Jack qui revit constamment la scène initiale sur l’autoroute, dans ses cauchemars, ce que j’ai trouvé original.

- la présentation de Catherine et Adam, un couple où règne une certaine anxiété, elle enceinte et lui souvent absent pour son travail.

- la description d’une équipe de flics croquignolesque : John Marvel tout frais arrivant dans le West Country – région au sud-ouest de l'Angleterre – suite à une mutation pour un manque de résultat dans les affaires criminelles à Londres. Il est entouré de Rice, une femme qu’il dédaigne, de l’inspecteur Parott et de l’officier de police Reynolds.

- la mise en place d’une souricière occupée par Reynolds et Elisabeth Rice, afin de tenter de coincer un voleur surnommé Boucle d’Or.



Ensuite tous ces chemins, ces époques et ces personnages vont finir par se rejoindre. Le lecteur a déjà lu environ 200 pages... C’est long mais cela vaut la peine, les différents fils de la trame vont bientôt former une toile permettant de résoudre l’affaire. La fin du roman est prenante et je n’ai plus eu de doute sur l’intérêt de cette lecture.



Au départ j’ai été gêné par des phrases qui sonnaient désagréablement. Par exemple :



« Elle se redressa dans le lit en grognant, tandis qu’une succession de gargouillis intempestifs se déclenchaient sous le poids de son ventre occupé, et elle chassa le chat du lit. »



D’accord, Catherine est enceinte et veut chasser ce maudit animal, mais c’est plutôt mal relaté !



Autre exemple, là c’est l’inspecteur Parott qui est ainsi décrit :



« Parrott était extrêmement maigre – ou il portait un uniforme extrêmement grand. Marvel n’aurait su dire ce qu’il en était au juste, mais il estima qu’il pourrait glisser une bouteille de lait ans le col de ce gars sans qu’il ait froid au cou. »



Je pense, sans en être sûr, que la traduction a été trop littérale, sans se préoccuper suffisamment du rythme des phrases. La qualité du scénario méritait une mise en musique d’un niveau supérieur et plus de notes de bas de page quand c’est utile, par exemple pour expliquer le nom du bébé de Louis, l’ami de Jack : « Baz. Le Bazster. Bazman. Baz Baby Bunting. »



Heureusement la lecture de la 2ème moitié du livre devient bien plus fluide. Tout s’est mis en place : l’auteure, la traductrice, Jack, l’inspecteur Marvel, et le lecteur que je suis, ont fini par trouver l’harmonie !

Les reproches sont mineurs. C’est un bon roman policier et un bon roman tout court. J’ai aimé retrouver une ambiance à la Dickens (cité par l’auteure plusieurs fois). La vie des gamins dans la maison avec tous les journaux amassés a bien mobilisé mon imagination. Les personnages sont savoureux, bien décrits. Je verrais tout à fait une adaptation en bande dessinée ou en film. L’humour est bien présent et je me suis délecté des remarques de Marvel, exprimées dans son for intérieur :



« – Vous aimez les chats ? demanda Marvel.

– Oh, je les adore ! s’écria-t-elle, ses yeux écarquillés le fixant d’un regard à la fois enthousiaste et étrangement déstabilisant. Et vous ?

– Moi aussi, répondit Marvel.

Il détestait les chats – il ne pouvait pas souffrir ces petits cons hautains ; mais il faisait la pute pour soutirer des informations. Elle lui décocha un grand sourire. »



Ce qui est dit des couteaux, personnages à part entière du récit, est intéressant et donne une autre dimension à l’histoire, se tournant ostensiblement vers le fantastique :



« L’ormeau était un nuage d’orage tumultueux, capturé et dompté par le manche lisse et tiède qui épousait comme par magie la forme de sa paume. Son pouce effleura l’ergot serti d’un diamant et le couteau sembla s’ouvrir ! Comme s’il savait que Marvel le souhaitait, il exauça son vœu avant même qu’il ait exercé sur lui la pression perceptible. Aucune hésitation. Aucun accroc. Aucune friction. La lame jaillit telle une créature vivante, attentive à son moindre désir. Dentelée d’un côté, incurvée de l’autre jusqu’à la cruauté. »



Par cette lame, la littérature jaillit et nous touche au meilleur moment du récit.



J’ai aimé écrire cette chronique et recommande ce livre malgré les quelques faiblesses signalées. Je remercie l’équipe du site Babelio ainsi que les éditions Belfond pour cet envoi et pour cette lecture originale à l’ambiance british, généreuse avec les personnages, sans surenchère de violence gratuite. Ce n’est pas un roman policier hyper compliqué au niveau de l’enquête mais c’est mieux que ça, tout se tient et sans à-coups, les petits ruisseaux du départ arrivant naturellement à la conclusion. Avec Jack, on réfléchit à la difficulté de survivre après un tel traumatisme. Un livre qui va prendre sa place dans ma bibliothèque avec sa belle couverture bleue et blanche, et qui restera dans ma mémoire.



Le livre a pris encore plus d’intensité quand j’ai découvert que Belinda Bauer s’était inspirée du meurtre d’une femme enceinte, Marie Wilks, sur la M50 en 1988. Un crime qui n’a jamais été élucidé... La littérature est bien plus puissante que la réalité, mais ça on le savait !

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Et sur le blog Bibliofeel, retrouvez les illustrations, photos personnelles en lien avec le livre et autres illustrations.
Lien : https://clesbibliofeel.blog
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Sous les bruyères

Alors que les garçons de son âge jouent aux snipers ou aux Légos, Steven, 12 ans, creuse. Quelle que soit la météo, il creuse la lande sans relâche. Son but: retrouver le corps de son oncle Billy, disparu il y a 19 ans alors qu'il avait le même âge que Steven. Mais la lande est vaste et le temps lui manque car plus vite il aura retrouver Billy, plus vite sa mère et sa grand-mère retrouveront le sourire. Alors, pour accélérer les choses, il décide d'entrer directement en contact avec Arnold Avery, pédophile meurtrier d'enfants, maintenant incarcéré et qui sévissait dans la région à l'époque de la disparition de Billy.



Sous une apparente légèreté, Belinda BAUER a réussi un thriller profond et noir. Mais Sous les bruyères n'est pas seulement un thriller, c'est aussi un livre sur les ravages que provoque la disparition d'un enfant. Attachant et pathétique, le petit Steven ne trouve pas sa place dans une famille marquée à jamais et qui n'a pas pu faire son deuil. Il sera donc celui qui sauvera cette famille et pour cela il est prêt à prendre tous les risques. Et elle est bel et bien risquée son idée de correspondre avec un tueur psychopathe! L'homme est en prison mais la bête en lui ne dort que d'un oeil. Les lettres de cet adolescent en quête de réponses sont pour lui l'occasion de revivre ses meurtres avec délice. Il trouve en Steven une nouvelle proie et va se jouer de lui avec délectation.

Une fois commencé, le livre ne se lâche plus. On compatit aux malheurs de Steven et on tremble avec lui à chaque instant. L'ambiance est sombre sans être malsaine malgré la personnalité perverse du tueur. Je le recommande pour frisonner sans pour autant se noyer dans l'hémoglobine.
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L'appel des ombres

En préambule, je dirais que le polar n'est pas mon genre de prédilection: j'en lis une fois de temps en temps pour m'évader mais j'ai peu de références pour comparer. Je reste donc, sans doute, ce qu'on peut appeler un "bon public": j'aime ou je n'aime pas!

Et bien, là, j'ai beaucoup aimé! J'ai dévoré ce (relativement) gros bouquin en quelques soirées, que j'ai allongées au maximum pour pouvoir rester plongée dans cet univers palpitant, avec ces personnages dont la psychologie me semble assez travaillée. Je me suis beaucoup attachée au couple poignant que forment Lucy et Jonas.



Très fière de moi, je me suis dit à plusieurs reprises que, malgré mon manque d'expérience dans ce genre d'enquête policière, j'avais quand même deviné qui était le coupable. Cela ne m'a pas du tout fait décroché pour autant car l'auteur sait maintenir une ambiance chargée de mystère et même d'angoisse pour moi.

Bien m'en a pris: je n'avais pas du tout résolu l'énigme et j'ai pris une bonne claque à quelques pages de la fin!



Difficile pour moi d'en dire plus sans dévoiler trop l'intrigue, ce qui serait vraiment dommage.



Un grand merci à Babélio et aux éditions du Fleuve Noir pour ce partenariat dans le cadre de Masse Critique.

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Arrêt d'urgence

Alors qu’ils tombent en panne sur l’autoroute, une mère de famille demande à son fils aîné, Jack, de surveiller ses deux petites sœurs pendant qu’elle se rend à la borne d’arrêt d’urgence la plus proche pour demander de l’aide. L’attente se faisant longue, trop longue sous la chaleur de la tôle, Jack décide, accompagné de ses sœurs, de suivre le chemin de sa mère pour la retrouver : ils tombent sur la borne, au combiné décroché et pendant dans le vide, mais ne trouvent aucune trace d’elle… Jusqu’à l’annonce de la découverte de son corps après quelques jours, et le début d’une nouvelle vie pour ces trois enfants, que nous retrouvons, après ces quelques pages préliminaires, trois ans plus tard, face à une situation problématique…



Voici un polar qui commence plutôt bien, nous déroulant une intrigue, qui, sans être foncièrement originale, n’en est pas moins parfaitement menée et construite : l’on découvre progressivement le personnage de Jack, adolescent de 14 ans qui doit faire face comme il le peut à la disparition de sa mère, autant pour lui que pour ses sœurs plus jeunes – ce n’est en effet pas leur père qui parvient à leur venir en aide, ce dont nous découvrons la raison au fur et à mesure -. J’ai trouvé le personnage intéressant, plutôt bien développé et cohérent, qui plus est servi par un entourage tout aussi intéressant – les sœurs, les « amis », les policiers en charge de l’enquête sur la disparition maternelle… -, donnant lieu à un ensemble très agréable à lire.



Jusqu’au jour où Jack pense avoir retrouvé l’assassin de sa mère, et où le récit bascule dans une série d’évènements illogiques, avec une narration beaucoup plus brouillonne, qui perd franchement en crédibilité de ce fait. Les personnages, qui étaient pourtant jusqu’à présent intéressants, perdent en épaisseur, voire deviennent caricaturaux pour certains – les policiers surtout -, de même que l’histoire s’effiloche progressivement pour se terminer abruptement, sans dénouement véritablement satisfaisant.



Une très bonne première partie en somme, à partir de laquelle la chute ne fut que plus rude dans la deuxième partie : Arrêt d’urgence, à mon sens, aurait pu être un excellent polar, si et seulement si la découverte de l’assassin de la mère de Jack avait été menée autrement. C’est l’évènement charnière qui a fait basculer ma lecture d’un moment agréable à un moment d’incompréhension complète face à d’inattendues incohérences. Dommage…



Je remercie les éditions Belfond et NetGalley de m’avoir permis de découvrir ce roman.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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L'appel des ombres

Shipcott est l'un de ces petits villages nichés au creux des collines couvertes de bruyères de l'Exmoor, un de ces petits villages où tout le monde se connait et où le temps s'écoule paisiblement.

C'est dans ce cadre bucolique que Jonas Holly a grandi et a décidé de revenir s'installer. Il a emménagé dans le cottage hérité de ses parents pour s'éloigner de la frénésie de Londres et pouvoir s'occuper de sa femme Lucy, atteinte de la sclérose en plaques.

Laissant derrière lui une possible carrière dans les Forces Spéciales, il est désormais "îlotier régional". Avec son gros 4X4, il parcourt les petits villages des alentours, fait sa ronde, réprimande les adolescents turbulents, prend en charge les chiens errants, s'interpose dans les querelles d'ivrognes. Sympathique et consciencieux, Jonas est très apprécié des villageois et prend son travail très au sérieux. Cependant, sa routine va se voir bouleverser par le décès de Margaret Priddy. Paralysée suite à un accident de cheval, la vieille dame n'a pas pu mourir et surtout se casser le nez toute seule! Il s'agit donc d'un meurtre. De la ville arrivent le commissaire divisionnaire Marvel et son équipe. Ils vont prendre l'enquête en charge et laisser Jonas sur la touche. Mais le jeune homme ne l'entend pas de cette oreille, il veut aider et tant pis si ses maladresses font plus de mal que de bien à l'enquête.





De Belinda BAUER, j'avais beaucoup aimé Sous les bruyères, un thriller à la fois palpitant et original. Même s'il ne constitue pas véritablement une suite, son deuxième opus se déroule au même endroit, Shipcott, et on retrouve quelques personnages du premier volume,dans un rôle, cette fois-ci, secondaire.

Plus classique, cette histoire m'a moins séduite. Après un début prometteur, des personnages intéressants -notamment Jonas et Lucy qui sont très touchants- l'auteure est tombée dans la facilité. Marvel, le flic de la ville qui prend tout le monde de haut, fait des colères, boit trop, m'a semblé trop caricatural. Et quelques détails, dès la moitié du livre, m'ont fait découvrir l'assassin assez facilement. Cela ne m'arrive pas souvent mais cela gâche toujours mon plaisir de lecture. En découvrant le meurtrier je me doutais aussi fortement de l'explication de sa pulsion meurtrière et franchement je n'y ai pas cru, j'ai même trouvé cela à la limite du grotesque. Je ne peux bien sûr pas en dire plus sous peine de révéler le fin mot de l'histoire...

Un avis en demi-teinte donc, parce que si certaines choses m'ont gênée, je ne peux pas dire que l'ensemble soit désagréable. La campagne anglaise sous la neige, le monde clos des petits villages où tout le monde s'épie, un couple éprouvé par la maladie...autant d'éléments qui agrémentent ce polar légèrement décevant.



Un grand merci à Babelio et aux éditions Fleuve noir pour cette découverte dans le cadre de l'opération Masse critique.
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Cadavre 19

« Cadavre 19 » propose 2 narrations, 2 endroits, 2 personnages centraux… forcément amenés à se rencontrer à un moment ou un autre (vers la page 148 pour être très précis)



Patrick Fort est atteint du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme plus ou moins provoqué ou aggravé dans son cas par la mort accidentelle sous ses yeux de son père, renversé par une voiture. Il part néanmoins faire des études de médecine à Cardiff. Dans son cours d’anatomie/dissection, il s’occupe avec quelques étudiants d’un cadavre (le fameux numéro 19) dont ils vont devoir déterminer la cause de la mort. La version officielle, dont ils n’ont pas connaissance, a conclu à une crise cardiaque. Patrick n’est pas du tout d’accord avec ces conclusions.



Samuel Galen est victime d’un accident de la route qui le laisse dans le coma. Belinda Bauer nous livre les pensées totalement claires et cohérentes de ce « cadavre » en devenir, pendant toute son hospitalisation dans un service de réanimation où, sortant peu à peu de sa léthargie, il est témoin de l’assassinat de son voisin de chambrée.



A priori, et en l’absence de toutes connaissances médicales personnelles concernant le syndrome d’Asperger, le personnage de Patrick était a priori plutôt bien traité et les caractéristiques de son état psychologique correctement intégrés à l’histoire. Il a effectivement des difficultés à s’exprimer, à intégrer ce que disent les autres protagonistes mais développe une capacité particulièrement pertinente à la dissection et à l’analyse de ce que livre le corps du cadavre n° 19.



Samuel est de son côté le témoin muet des turpitudes d’un service s’occupant de personnes dans le coma : le dépit de certaines aides-soignantes, leurs manigances pour draguer un mari riche malgré sa présence au chevet de sa femme… et même un meurtre dont il va tenter de faire état auprès du corps médical.



Je pourrai difficilement vous dire ce qui relie Samuel à Patrick sans déflorer une partie de l’intrigue mais Belinda Bauer imbrique tout cela très bien et livre un roman plus polar que thriller, grand bien lui fasse, plus noir et psychologique que vraiment polar…



Il vaut avant tout pour le personnage de Patrick qui évolue un peu comme un chien dans un jeu de quilles ou un éléphant dans un magasin de porcelaine, au choix. Il avance selon sa raison, qu’on trouvera défaillante peut-être mais qui répond à une logique qui lui est propre, quitte à mettre les pieds dans le plat et à provoquer des situations tour à tout cocasses, dangereuses, émouvantes…



Une belle et réjouissante découverte qui, sans avoir l’air de rien, sans être LE polar de cette fin d’année, n’exagérons rien, entraîne le lecteur à la découverte d’un protagoniste attachant et d’une histoire hors des sentiers battus (mais pas trop loin quand même).


Lien : http://wp.me/p2X8E2-gL
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Cadavre 19

Les cadavres ne parlent pas, paraît-il. Pourtant en salle d'autopsie, le cadavre n° 19 a des choses à dire...

Ce jour-là, Patrick Fort, un étudiant en anatomie atteint du syndrome d'Asperger, doit déterminer la cause de la mort d'un homme. Or le corps étendu sur la table de dissection s'apprête à lui livrer une histoire bien différente des conclusions offi cielles du légiste. Patrick est passionné, obsessionnel, il veut comprendre. Mais tandis qu'il tente d'exhumer une vérité que certains s'évertuent à cacher, il déterre nombre de secrets et mensonges, dont certains le concernent personnellement...

Belinda Bauer, ex-journaliste britannique a reçu le Gold Dagger Award 2010, pour "Sous les bruyères", son premier thriller. Pour son quatrième roman elle nous propose un thriller psychologique un peu différent.

Pour faire un excellent roman policier à l'anglaise, il faut réunir trois ingrédients : une psychologie complexe des personnages, ça s’est plutôt bien fait, le portrait du personnage principal est parfaitement campé. Pas simple de restituer les sentiments d’un autiste asperger qui ne connait que le premier degré et la logique. Il faut aussi une atmosphère oppressante qui tourne au tragique. Ici aussi une morgue pour décor, il n’y a pas mieux pour nous mettre dans l’ambiance. Il faut aussi une pointe l'humour selon les paragraphes pour faire redescendre la pression du lecteur et lui laisser des respirations. Dans le domaine de l’humour noir je n’y ai pas totalement trouvé mon compte et pourtant il y a bien quelques petite touche çà et là,. Ah mais en fait il faut un quatrième ingrédient : une fin surprenante à laquelle vous n’avez pas pu pensez, là aussi je n’ai pas été totalement bluffée, c’est sans doute le seul petit bémol de ce roman. Car en définitive, on pas un fort agréable moment de lecture qui me semble t’il est surtout dû à la rencontre que l’on fait avec Patrick For, un anti-héros passionnant, singulier, atypique et surprenant.






Lien : https://collectifpolar.com/
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Arrêt d'urgence

« Préparer un cambriolage était une habitude - une sale petite habitude qui lui inspirait autant de honte que de fierté. » Boucles d’Or est un insaisissable cambrioleur qui a la particularité de dormir dans les lits et vider les frigos des maisons qu’il visite. Mais sous ce nom de personnage de conte se cache Jack, un adolescent de quinze ans. Ses vols n’ont qu’un objectif : lui permettre de vivre (survivre) avec ses deux petites sœurs sans se retrouver à l’Assistance publique.

En effet, trois ans plus tôt, leur mère avait disparue alors qu’elle était partie chercher du secours, en laissant les enfants dans leur voiture restée en panne sur la bande d’arrêt d’urgence de la rocade proche de leur domicile. Quelques jours plus tard, son corps avait été retrouvé dans les broussailles jouxtant une aire de repos. Le père de famille n’a pas supporté de perdre son épouse dans ces horribles conditions et un matin, il a disparu lui aussi, laissant les enfants se débrouiller seuls…

Mais voilà qu’un jour Jack s’introduit dans la maison d’une femme enceinte. A côté du lit, une carte portant le message « J’aurais pu vous tuer » et un couteau effilé. Pour le garçon, c’est une évidence : l’assassin de sa mère se trouve toujours dans les parages. Mais comment alerter la Police quand on est soi-même recherché ?



Belinda Bauer signe là un thriller intéressant ; le personnage de Jack est touchant et l’intrigue tient en haleine même si on se doute assez vite de l’identité du tueur. La deuxième moitié du roman est bien ficelée grâce à quelques rebondissements alors que la première partie était, à mon avis, un peu « plate », mais cela est probablement dû au temps nécessaire à la mise en place des tenants et aboutissants de la double enquête. Toutefois, j’ai tout de même regretté quelques incohérences et ce qui doit être des erreurs de traduction (« il se demanda pourquoi il s’était cramponné si longtemps à sa ficelle cruelle », par exemple ???).



Au final, une lecture en demi-teinte…

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Arrêt d'urgence

Ce roman s’ouvre sur une situation cauchemardesque. Une voiture en panne sur la bande d’arrêt d’urgence d’une autoroute du Devonshire. A l’intérieur, trois enfants, Jack, Joy et Merry, respectivement âgés de onze, neuf et deux ans, patientent sous une chaleur accablante : leur mère enceinte est partie chercher du secours. Les heures passent… Ils ne la reverront pas. Lorsque trois ans plus tard, accablé de chagrin et incapable de faire face à ses responsabilités, leur père les abandonne, Jack l’aîné fera tout pour protéger ses deux soeurs, leur éviter d’être séparés et placés en famille d’accueil. Pour cela, il commet de multiples cambriolages au cours desquels il a l’habitude de se poser quelques heures dans le foyer qu’il dévalise. Ainsi est-il surnommé par les forces de l’ordre « Boucles d’Or« . Lors d’une de ces excursions nocturnes, il pénètre chez les While, dont le mari Adam est en déplacement. Lorsque Catherine, l’épouse enceinte de huit mois, se réveille, elle trouve sur son chevet un couteau et une note « j’aurais pu vous tuer« … Dès lors, Boucles d’Or semble la harceler…



Les premiers chapitres sont terriblement addictifs : comme il est angoissant et émouvant d’imaginer ces trois bambins longer une autoroute en quête de leur mère alors que personne ne s’arrête pour leur venir en aide! Comment rester insensible à cet adolescent livré à lui-même dont les actes bien que répréhensibles servent une ambition des plus nobles : veiller sur ses deux jeunes soeurs et leur épargner les services sociaux ? Le jeune Jack fait irrésistiblement penser à un Oliver Twist des temps modernes: le panel d’émotions qui le caractérise, entre détresse, espoir, culpabilité et colère, le rend profondément attachant et crédible. L’indifférence générale du monde qui l’entoure provoque l’empathie du lecteur. A l’instar de Catherine While qui s’attache rapidement au jeune homme, le lecteur sera sensible à cet adolescent abandonné de tous, qui aime l’odeur des maisons car elles lui rappellent ce qu’était son propre foyer avant.



Si j’ai parfois trouvé que le dénouement de l’intrigue manquait de réalisme, le point fort de ce roman me semble être ses personnages car en plus de ces orphelins attendrissants, l’autrice nous dépeint une équipe de flic plutôt bancale, drôle à souhait et so british… L’inspecteur John Marvel, pur citadin débarqué de Londres, se voit rétrogradé dans la campagne anglaise pour avoir usé de méthodes peu orthodoxes. Arrogant, il s’offusque de devoir mené l’enquête sur un cambriolage futile, ne se doutant pas que celui-ci va l’entraîner sur les traces d’un tueur de femme enceinte… Une Souricière sera mise en place pour coincer Boucles d’Or, et ce foyer factice abritera un couple insolite, tenu par deux policiers que tout oppose… J’en souris encore… On se croit à plusieurs reprises empêtré dans une situation inextricable, mais quelques surprises et une petite dose d’action viendront à bout de cette enquête originale. Je ne pense pas que nous ayons là un livre inoubliable, mais plutôt une lecture assez émouvante et divertissante.



Je suis très reconnaissante envers le site Babelio et les Editions Belfond Noir pour m’avoir proposé la lecture de ce roman et m’avoir permis de découvrir une autrice que je ne connaissais pas.
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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L'appel des ombres

Autant le dire tout de suite, je me suis arrêtée autour de la page 100, car je n'arrivais pas à entrer dans ce roman policier et pourtant ça fait trois jours que je m'acharne dessus.

Il y a pourtant un meurtre dès les toutes premières pages mais ensuite, il ne se passe rien. On se demande même si il y a réellement une enquête. Le flic local a été renvoyé à la circulation ou plus exactement, il passe dans les quelques commerces qui restent dans cette toute petite ville et vérifie chaque jour que tout va bien, ensuite, quand il a bu le café chez tout le monde, il rentre chez lui vérifier que sa femme atteinte de sclérose en plaques va bien elle aussi, et sa journée est finie.

D'autres policiers "des vrais flics" sont donc envoyés sur place mais ils ne font pas grand chose, ils n'interrogent personne, examinent à peine les lieux...bref, rien n'est crédible et c'est surtout très ennuyeux.

De plus, le style est très quelconque.
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Sous les bruyères

"Le dimanche, on lit au lit".



Et bien je vais vous dire, ça fait un bail que j'avais plus lu un thriller aussi palpitant. Un de ceux qui démarrent à petit pas discrets, installant l'intrigue, petit à petit, comme l'oiseau fait son nid, puis qui s'accélèrent soudainement pour finir dans une apothéose extraordinaire. Un de ceux auxquels se greffe, en cadeau bonus, l'analyse d'une famille déchirée par un drame survenu il y a bien longtemps déjà...



Le pitch. Steven, 12 ans, vit dans une famille sur laquelle pèse l'ombre de la mort d'oncle Billy, qu'il n'a pas connu, assassiné par un tueur en série, et dont le corps n'a jamais été retrouvé. Alors, pour que sa grand-mère et sa mère retrouvent enfin le sourire, Steven creuse. A la recherche d'oncle Billy, afin que sa vie s'apaise. Il creuse et creuse encore. En vain. Il décide alors d'écrire au tueur en série dont question, afin d'obtenir des informations. Un tueur qui, tout enfermé qu'il est, n'attendait que cette opportunité pour que surgissent à nouveau en lui ses pulsions bestiales et pour laisser libre cours à son instinct meurtrier. Sauf qu'il est enfermé...



Rien à ajouter, je n'aime pas trop en dire, ça gâche le plaisir. Mais comme je l'ai dit, ça faisait un bail que j'avais pas lu un thriller si réussi. Un thriller durant lequel je n'ai cessé de me dire, mais Steven, cesse, cesse enfin, tu vois pas que tu prends des risques ? Un thriller qui analyse les relations familiales si difficiles, tellement le poids du souvenir est lourd. Un thriller qui décrit si bien les pensées du tueur en série, la jouissance incroyable qu'il ressent au souvenir de ses meurtres passés, ce besoin viscéral de connaître encore un tel bonheur immonde, que j'en avais la nausée. Totalement estomaquée, c'est le cas de le dire. Comme si l'auteur, Belinda Bauer, avait pu pénétrer aux tréfonds des pires de ses pensées. Page après page, ligne après ligne, l'attention est captée. Plus moyen de s'arrêter. J'ai d'ailleurs lu les dernières pages dans le bus, priant pour qu'il tombe en panne, car je savais que je n'aurais pas fini. Mais il est pas tombé en panne, alors j'ai dû me précipiter chez moi pour enfin connaître le dénouement.



Belinda Bauer a déclaré avoir tout d'abord voulu parler d'une famille bousillée par un drame, sans du tout avoir l'idée idée d'un thriller. Puis elle est venue, l'idée d'un thriller. Ça me rassure. Finalement, donc, je ne suis pas la seule à partir d'un événement en apparence anodin, d'une idée humoristique et légère, pour finir, dans ma tête (et dans ma tête seulement), en bain d'hémoglobine. Pas d'hémoglobine dans Sous les bruyères, juste une tension et une angoisse qui vont crescendo.



C'est un premier roman, et c'est une réussite.
Lien : http://www.le-celibat-ne-pas..
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Arrêt d'urgence

Même lorsqu’on lit beaucoup, il y a des auteurs qui sont encore de pures inconnus. C’est le cas de Belinda Bauer. Avant que Babelio ne me le propose en lecture, je ne m’étais jamais arrêté sur ses romans. Finalement, j’ai fait une halte … même si les polars m’effraient par leur légendaire lenteur. Résultat des courses : c’est bien un polar, même si c'est un peu moins lent (un chouya) que la plupart des romans du genre.



Au départ, on suit Jack et ses sœurs sur le long de la M5 qui sont à la recherche de leur mère. Une mère qui est allé en quête d’un téléphone de secours après avoir garé son véhicule sur la bande d’arrêt d’urgence. C’était un début vraiment engageant et prometteur. Là je me suis dit : « Super, c’est un polar qui taquine un peu le thriller ». Puis, les choses ont dégénérées. Le polar et son ambiance bien distincte s’est lourdement installée. C’est devenu long, très long. - « Adieu le thriller ». - Mais je me suis accrochée. Il faut le reconnaître, l’histoire, en elle-même, n’est pas mauvaise. C’est l’environnement qui pèche.



Et dans cet environnement, il y a les personnages. Si je me suis bien attachée à Jack (gamin torturé, qui fait ce qu’il peut quand il peut pour s’occuper de ses sœurs orphelines), j’ai eu beaucoup plus de difficultés avec les autres. Notamment les inspecteurs chargés de l’enquête. Osons les mots : c’étaient de grands incapables. On aurait dit des caricatures. J’ai trouvé le tout relativement peu abouti, à la limite du grossier.



Ne fais pas du suspens qui veut ! L’auteure a essayé au départ, puis elle s’est perdu en conjoncture et a fini par complètement abandonner cette partie. Le but d’un roman policier, pour moi, est de mener ma propre enquête. Ici, c’est inutile : on vous sert le nom du meurtrier sur un plateau d’argent. Ensuite, il ne vous reste plus qu’à trouver des preuves … un peu comme vous pourrez d’ailleurs. On est pas très regardant sur les règles, du moment qu’on atteint notre but !



Je l’avoues, honteuse et confuse (vraiment ?), j’ai fini par lire ce roman à travers. Oui, j’ai décidé de ne plus lire ces longs, trop longs, passages de narration qui ne servaient strictement à rien. Et devinez quoi ? Ça ne gêne en rien la compréhension du roman … c’est la preuve que ces passages sont inutiles et que le roman aurait pu être largement allégé.



Ensuite ! Oui, ce n’est pas fini …

Pourquoi, mais alors pourquoi cette fin ouverte ? Pourquoi ne pas achever notre calvaire et arrêter immédiatement le massacre ?

Il aurait fallut un bouton d’arrêt d’urgence à ce roman !
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