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Critiques de Brice Matthieussent (352)
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Mon chien stupide

Le livre loufoque!

5 étoiles pour la banane que cette lecture vous file. Cela vaut tous les antidépresseurs du monde.



Du début à la fin on se demande s'il y a vraiment quelqu'un pour écrire de telles idées folles.



Un concentré de drôlerie et de tendresse.



à lire.





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Mon chien stupide

Après Demande à la poussière, deuxième essai avec John Fante, deuxième essai transformé... Pour ne pas dire deuxième grosse claque.

Évidemment, comme le dit le court texte biographique de l'éditeur : "Fante n'a jamais écrit qu'une seule histoire, la sienne", il y a donc de nombreuses analogies entre l'Arturo Bandini de Demande à la Poussière et le Henry Molise de Mon chien stupide. Sauf que Molise a 30 ans de plus, du haut de ses 55 ans, et 4 grands enfants, en plus d'un regard fortement désabusé sur son passé (et son présent plus encore), ce qui n'empêche pas la nostalgie, d'ailleurs.

À bien des égards, Molise est donc bien plus bouleversant, y compris dans sa lâcheté et ses compromissions, et Fante pousse là le personnage jusque dans ses derniers retranchements, dans un texte qui a parfois des allures de testament.

Bouleversant, mais loin d'être triste, car c'est l'autre excellente nouvelle : je me suis marré comme un bossu à lire les tribulations de ce type et de son chien complètement loufoque, et toute la galerie de personnages désinhibés que sont ses enfants, sa femme et ses beaux-enfants. Un livre pour en rire et pour en pleurer, et parfois même, pour en pleurer de rire.

Un chef d’œuvre.
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Mon chien stupide

Encore mieux que Bandini !

Une écriture vive et imagée; un style net et franc.

Derrière le côté loufoque de l’histoire de ce chien qui se frotte (au sens propre) à tout ce qui bouge, il y a la vie avec tout ce qu’elle présente de moments durs, drôles, amères. Il y a surtout beaucoup d’amour derrière le cynisme affiché de Molise.

Régalez-vous !

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Mon chien stupide

Et hop, mon troisième Fante en moins de deux mois. Je poursuis avec bonheur la découverte de cet auteur.

Exit les souvenirs d’adolescence (Bandini) ou de jeunesse (Demande à la poussière), le héros a une cinquantaine d’années. Marié, père de 4 enfants et romancier en panne d’inspiration, il vit dans une belle villa en Californie. Un gros chien venu s’installer dans la maison familiale, sans y avoir été invité, va faire exploser les fragiles équilibres du foyer.

Mon chien stupide est le roman le plus connu de l’auteur mais ce n’est pas celui qui a ma préférence. Comme les autres œuvres, il s’inspire de la vie de Fante. Variations sur les états d’âme d’un quinquagénaire, le ton est plus désabusé et cynique que dans les œuvres de jeunesse. L’humour est toujours présent et on s’amuse beaucoup à la lecture des mésaventures de Henry Moses et de son gros chien libidineux mais je n’ai pas retrouvé l’énergie et la légèreté du style qui m’ont tant plu dans les deux autres romans. Une chouette lecture mais pas un coup de cœur aussi fort que celui que j’ai eu pour Bandini et Demande à la poussière.

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Le couloir rouge

Celles et ceux qui ont vécu (longtemps) à l’étranger le savent : éprouver l’altérité vous transforme de façon intime. Ce roman l’illustre à merveille.

Marco, le narrateur, a séjourné au Vietnam dans sa jeunesse, juste avant la débâcle américaine et la chute de Saïgon.

On l’installe à Dalat, une bourgade artificielle que les gouverneurs coloniaux ont établie sur les plateaux afin d’échapper à la moiteur de la capitale. Rues arborées à la française, grenouilles sautées dans l’assiette, reproductions de maisons alsaciennes et de chalets savoyards, Marco hallucine : « À quoi bon aller si loin pour retrouver ce qu’on a quitté ? » Il comprendra vite de quelle pâte est faite cette communauté d’expatriés nostalgiques.

Lui choisit l’autre voix, celle de l’inconfort et de la curiosité, de la confrontation et de l’émerveillement. Il en tirera deux parenthèses inoubliables, en suivant deux couloirs, en osant pousser la porte. L’une le mènera à l’horreur, l’autre à l’extrême ravissement. Il en perdra presque la parole, à jamais bouleversé (« J’ai largué les amarres du langage (…) et je me suis retrouvé face à la pureté acérée de l’expérience »). Ce récit est sa tentative ultime d’enfin poser des mots sur ce qu’il a ressenti.

Bien écrit, ce roman explore avec virtuosité les difficultés de compréhension d’une culture (la proxémique, notamment) dont les codes vous échappent. Il examine aussi l’impossibilité, pour celui qui rentre d’un voyage initiatique, de reprendre le train-train de l’existence : « Je voyais tous ces gens s’affairer (…) Leur prétendue connaissance de la vie me semblait dérisoire au regard de ce que je venais de vivre loin d’ici ».

Bilan : 🌹🌹🌹

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Mon chien stupide

On me l'avait tellement vanté ce livre, j'avais vu passer tellement de retours plus qu'élogieux, que je m'attendais à découvrir une pépite. Il n'en fut rien. Je me suis ennuyée tout du long. Heureusement qu'il est très court et qu'une demi-journée m'a suffi pour le lire.

Nous avons donc un auteur de scénarios qui s'est essayé à quelques romans, mais l'inspiration lui fait défaut. Ce triste sire n'aime pas ses enfants, semble apprécier sa femme essentiellement pour le côté pratique d'avoir bobonne à la maison, aimait les chiens qu'il avait avant et tente de se faire aimer de Stupide, mais pour lui-même. Lequel Stupide, pas si bête que ça, préfère Jamie, l'un des fils de la maisonnée. Mais comme Jamie est sympathique, par contre, et un gamin n'amenant aucun problème, il est mal aimé et personne ne s'intéresse à lui. C'est pourtant le plus attachant à mes yeux.

Notre auteur, pour se rendre encore plus antipathique, est raciste et homophobe. Ah quand même, il aime sa Porshe, excusez-moi, j'ai failli dire qu'il n'aimait rien ni personne.

En gros, je n'ai pas aimé ce bouquin, censé être drôle mais ne m'ayant arraché aucun sourire. En fait, pour être exacte, ne pas l'aimer serait presque un compliment, puisqu'il serait plus juste de dire qu'il m'a noyée dans un océan d'indifférence.
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Mon chien stupide

Une formidable porte d'entrée dans l'oeuvre de John Fante. Roman jouissif et tordu entre un héros aussi braque que son chien involontaire, une tripotée d'enfants...américains...une femme...américaine, une réussite ...pas franchement américaine (du mois telle qu'on nous la présente habituellement)

Allez y les yeux fermés puis vous rejoindrez Bandini et les autres.
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Mon chien stupide

Pendant la lecture de "Mon chien Stupide", j'ai trouvé beaucoup de similitudes entre la vie du héros et la mienne. Mis à part le fait que je ne suis pas un piètre écrivain (ni un bon, d'ailleurs) oubliant ses déboires dans l'alcool ou l'herbe, je partage son ressenti vis à vis de mes grands enfants et de mes animaux. Pour les premiers, à peine soulagée de les voir enfin prendre leur envol dans la vie, je me suis retrouvée totalement désespérée devant la maison vide. Quant aux êtres à quatre pattes qui m'entourent, je suis pleinement consciente du fait qu'ils me mènent par le bout du nez et que leur reconnaissance limitée souvent à celle du ventre (pareil pour les enfants) ne m'autorise pourtant pas à les mettre à la porte.



Par contre, je m'attendais à un roman beaucoup plus drôle. Le bilan que dresse Henry Malise de sa vie est plutôt déprimant et les zestes d'humour que l'auteur a voulu rajouter virent rapidement au déjanté. Le côté décalé de l'histoire ne dissimule pas complétement le sentiment de désillusion, l'arrivée du chien n'étant finalement qu'un prétexte à un déballage de frustrations. Mon sentiment est donc mitigé. J'ai aimé le réalisme des relations parents-enfants lorsque ces derniers sont partagés entre l'envie de vivre leur vie d'adulte et la peur de quitter le cocon familial. J'ai aimé l'hommage rendu aux animaux, comment chacun d'entre eux marque une existence. J'ai moins apprécié le cynisme ambiant, typiquement américain. 12/20
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Mon chien stupide

Elle est pas belle la vie !

Henry aimerait bien en faire son dicton, mais....



Ecrivain râté (ne fait que des débuts de romans), scénariste médiocre, mari quelquefois (se souvient de sa femme Harriet quand elle peut le sortir du labyrinthe de sa ville) , père par hasard (quatre enfants non désirés qu'il a hâte de voir quitter la maison. De ce côté là, on peut le comprendre, leur capital sympathie est très limité. Mais bon, l'exemple qu'ils ont sous les yeux peut expliquer cela.), alcoolique non reconnu (aime particulièrement le bourbon), Henry a tout pour déprimer.



La seule chose qui l'intéresse, ce sont les chiens. Les gros. Eux sont forts et réussissent ce que lui ne sait pas faire : être le plus fort et baiser les autres. Alors, quand va apparaître Stupide, un gros chien japonais de 80 kilos, la famille "idéale" va exploser.



Et ça va plutôt lui plaire à notre anti-héros parce que ce qu'il aimerait, c'est retourner en Italie dont sa famille est originaire, sans bagage (femme et enfants), et mener la dolce vita, et tant qu'à faire avec une petite brune (diable ! il a 50 ans et un bilan de vie déficitaire). Pôvre Henry !



On ne peut pas dire que cette lecture fut passionnante. Ce ne fut pas non plus la franche rigolade, l'humour y est très grinçant. Les héros qui se regardent le nombril en geignant, c'est pas excitant pour deux sous. Un bon coup de pied aux fesses par contre !
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Mon chien stupide

Résumé en une impression d’un livre lu quelques années en arrière : délassant. Agréable, se lisant sans déplaisir, Mon Chien Stupide n’est toutefois pas voué à marquer la conscience d’une façon impérissable. L’élément du trouble, nous le connaissons tous : il s’agit de ce chien au prénom original –bien plus qu’un Médor- quoiqu’il n’incarne peut-être pas exactement sa signification. Stupide ne l’est pas tant qu’on voudrait nous le faire croire. Il donne toute sa saveur à l’intrigue en se constituant comme une excroissance primaire et bestiale d’un narrateur au demeurant très civilisé. Professeur d’université, marié, père, résidant dans une belle demeure de Point Dume, le chien Stupide permet à cet homme en apparence modèle de révéler toutes les contradictions de son inconscient.





Une fois passée la surprise consécutive à cette mise en abyme des sentiments de l’homme dans l’animal, la lecture redevient plus classique et nous expose les tourments d’une vie bourgeoise fondée sur un passé d’expatrié. La langue utilisée par John Fante est toujours très créative et ironique, pleine d’un humour noir qui fait parfois penser à Philip Roth –pour évoquer un autre écrivain américain de même trempe. Finalement, le principal défaut de ce roman est peut-être sa brièveté –défaut qui expliquerait en partie le peu de résonnance qu’il est encore capable de produire des années après sa lecture…

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Mon chien stupide

Henry J. Molise, auteur de scénarios pour la télévision, adopte un chien errant, répondant au nom de Stupide. Un chien stupide et ignare comme la famille du narrateur. D'ailleurs ce père de famille est le seul homme doté d'intelligence et du minimum de sens commun nécessaire à la survie dans une banlieue prospère de Los Angeles. H. J. Molise, lui, a compris le sens de la vie: gagner le plus de pognon possible pour -primo- acheter une porche à crédit, -secundo- se payer quelques clubs de golf, -tertio- s'offrir une collection d'armes à feu et (ah oui j'oubliais) -quartio- adopter un bull terrier comme le merveilleux chien Rocco qui s'est fait buter en voulant déchiqueter la queue d'une baleine échouée.



Si vous n'êtes pas d'accord avec cette vision très tranchée de la vie, vous n'êtes pas obligé de lire ce livre. D'ailleurs il n'a pas été écrit pour vous, mais pour l'auteur lui-même qui avoue par la bouche de son narrateur que pondre un livre est plus efficace et beaucoup moins cher que d'aller au psy. Enfin je m'égare, car le sujet de ce roman n'est pas du tout une histoire de canidé, mais celle d'un quinquagénaire désillusionné qui voit un à un ses enfants déjà adultes quitter le foyer familial et le laisser seul face à sa femme, la très chère Harriet qu'il déteste mais est trop couillon pour quitter (et puis finalement elle a ses côtés positifs: elle cuisine assez bien et fait le ménage pour moins cher que du personnel qualifié).



Nous voici donc face à un anti-héros raciste et misogyne peut-être aussi sympatique que le vrai Donald Trump. Oui, sauf qu'il y a des différences notables entre ce que dit et fait H.J. Molise, et que, arrivé à la fin de ce roman écrit au vitriol et parfois obsène, on se demande si finalement on a pas tous en soi un peu de Molise et si, au bout du compte, on ne regrette pas d'avoir déjà fini ce livre.



Un roman à ne pas mettre entre toutes les mains et que je regrette d'avoir offert à ma mère, mais que je conseille aux lecteurs amateurs de farces cyniques et sans compomis - mais alors là aucun!
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Mon chien stupide

Difficile de parler de ce livre, il contient tant de thématiques abordées d’une façon tout à fait nouvelle et très personnelle. J’ai vraiment beaucoup aimé ce roman, il est tellement révélateur de ce qui se passe dans nos têtes quand nous sommes mariés et parents. Une comédie mordante sur le vieillissement, le travail, les rapports parents-enfants et le couple.

Fante décrit formidablement bien et avec beaucoup d’humour les envies de liberté de son héros qui sont toujours réduites à néant car les enfants, même adultes, passent toujours avant nous. Et pourtant dieu sait qu’il rêve de les savoir indépendants, ces grands gaillard(e)s fantasques, mais sans eux plus rien n’est pareil.

C’est grinçant, lucide et jubilatoire. Et ce chien, une merveille de loufoquerie. Fante possède un style bien à lui. Mon premier roman de cet auteur mais pas le dernier.

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Mon chien stupide

John Fante sous couvert d'une joyeuse fantaisie, nous offre le tableau, pas idyllique du tout, d'une famille américaine, vivant au dessus de ses moyens, tout dans l'esbroufe, rien dans le coeur, pour la plupart de ses composants, sauf le petit dernier un trop tendre jeune homme de dix-neuf ans.

Et voilà qu'un gros chien priapique, libidineux et pervers se fait adopter afin d'achever de mettre en pièces l'apparence de normalité que cette famille voudrait donner au monde.



Fante fait cela avec un humour féroce et parfois bien noir, même très noir... seules quelques touches de tendresse viennent, de temps à autre, adoucir ce sombre tableau d'une famille en déliquescence.



Les enfants ne supportent plus leurs parents et les parents en ont assez de leurs enfants.

C'est drôle, bien enlevé et met à terre définitivement le rêve américain, tant vanté par Coca-Cola, Mac Donald et le reste.



On rit pas mal, on rit même beaucoup, mais que ce rire est triste ... et que l'american way of life apparaît frelaté !

Seul le chien Stupide va tirer son épingle du jeu ... et trouver son âme soeur !

Fin canine surprenante et touchante, mais qui va enterrer définitivement les rêves du père, ce qui prouve que tout égoïste qu'il soit, il se montre capable d'un geste parfaitement désintéressé.

Alors pour Henry Molise, fils d'émigrés italiens, adieu Rome, les jolies italiennes et la place Navona, inaccessible Eldorado, et bonjour la suite des emmerdes pour le père de famille aigri, écrivain raté et mari désabusé !

Et merci à John Fante pour son regard acéré sur "le cercle de famille" que l'on n'applaudira pas à grands cris !

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Le joueur et son ombre

Dans ce roman, le joueur est un tennisman le jour et son ombre maléfique la nuit.

Chris est un jeune joueur australien plein de promesses, entraîné à la dure par son père, assez singulier dans son comportement paternel comme professionnel.

Et pourtant malgré les violences endurées, Chris est calme sur le court , un modèle de joueur.

Jusqu'à ce que le succès qui amène des invitations dans la haute société, les cocktails ne le détournent de la vie ascétique des grands champions (en principe) et le voient dégringoler dans de la violence parfois les marches des podiums.

A un certain moment , il va s'enorgueillir de ses défaites , pensant pouvoir remonter la pente plus tard, mais en vain.

C'est le joueur qui raconte cette ascension et cette dégringolade aux enfers au lecteur.

Très fan de tennis j'ai retrouvé certaines figures connues du circuit, Tic-Tac entre autres(gaucher espagnol...) mais quand même cette lecture pas déplaisante certes est quelque peu ennuyeuse. Pas d'émotion, pas d'empathie, il y manque un supplément d'âme.

Merci aux Edts Phébus et à Babelio pour cet envoi.

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Mon chien stupide

Je ne connaissais pas Fante il y a un an, c'est grâce à un lecteur de babelio que j'ai lu "Demande à la poussière" et ce fut le coup de coeur ! C'est le troisième livre que je li de ce génie et j'en redemande ! Comme Bukowski je suis tombée amoureuse de son écriture simple, fluide, belle, honnête avec un humour que j'adore. Pas étonnant que Charles ait aimé les livres de Fante allias Bandini ! Fante, c'est un monde parfois triste mais toujours drôle à la fois, très touchant, c'est le rital de Los Angeles qui observe, décrit avec une prose on ne peut plus spontanée tout ce qui l'entoure, qui constate sans juger, qui raconte son quotidien sans jamais se plaindre. Ce livre est une pure joie littéraire, une histoire loufoque qui vous séduira dès les première lignes de "Mon chien stupide"! C'est un pur plaisir de retrouver cet écrivain que je ne peux que recommander !
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Mon chien stupide

Pas grand chose à retenir de ce livre. A part quelques scènes comiques, quelques situations humoristiques. Une famille qui élève ses enfants à la "cool", des conflits générationnels, des problèmes dans le couple.Un père qui se "cherche". Personnellement c'est le chien prénommé " stupide" que j'aurai tendance à préférer. Un chien d'une tendresse infini, d'une sérénité absolu, d'une intelligence à faire baver de jalousie tout les canidés du voisinage. Lorsque vous le regardé avec ses yeux larmoyant, ses oreilles baissées, vous seriez prêt à lui donner tout ce qu'il vous demande, si ce n'est que ce charmant animal est en fait...un dangereux obsédé sexuel.

Mais que pouvait espérer d'autres cette famille?
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Mon chien stupide

Mon chien stupide est un film d’Yvon Attal, d’un cynisme impitoyable, où le chien tient un rôle double, celui d’ange et de diable, cette inspiration cinématographique est tirée d’un roman de John Fante du même titre. Après quelques recherches sur ce livre, je m’empresse de l’acquérir pour découvrir l’intrigue originale. John Fante est un romancier, nouvelliste et scénariste, du XXe siècle, natif des États-Unis, de parents immigrés italiens, il est paru très tôt. Mon chien stupide fait partie du cycle Molise, avec le roman Les Compagnons de la grappe, publié à titre posthume deux ans après la mort de John Fante en 1983. Il compose aussi le recueil West of Rome avec le roman L'Orgie.

L’intrigue débute par l’arrivée lors d’un temps pluvieux, la pluie inonde l’atmosphère, un chien errant s’invite dans le jardin d’un couple, lui écrivain usé, elle mère de quatre enfants au bord du départ, cette découverte va bouleverser cette famille désunie. Il y a dans l’écriture de John Fante, une prosaïque très intime, proche de la familiarisation avec une touche de vulgarité forte amusante, une petite pincée d’humour noire et un cynisme noir détachant du père de famille qui vous glace l’échine avec ce petit sourire qui perle au coin des lèvres, c’est humour noire qui fonctionne et que j’affectionne tout particulièrement. Le rôle du chien catalyse la fuite du père, quinquagénaire, Henry J. Molise, habitant une villa dans un quartier huppé au bord du pacifique, Point Dume, au nord de la baie de Santa Monica, les chiens sont comme un trophée que l’on exhibe avec gloire et fierté, une démonstration futile d’une société de petit bourgeois fortunés que John Fonte se moque ouvertement. Dès le début John Fante respire de son écriture cette désinvolture qui l’habite au plus profond de lui avec cette comparaison si drôle et assez décalée du décor où réside cette famille, « comme un sein dans un film porno. », puis sa manière à travers ce père d’humeur acrimonieuse, de parler de ses progénitures, comme Dominic, « ce fils de pute avait vingt-quatre ans et était encore un foutu emmerdeur. », « Va te faire foutre », est une réponse donné à son fils, Denny, le cadet, le nommant aussi « Mon salopard de fils était un malin », les deux autres aussi auront leurs mots si affectifs de leur père dans la rancœur d’une vie sans saveur, d’un écrivain sans inspiration, accusant sa vie de famille d’être la raison de son déclin surtout de ces quatre enfants, qu’il voudrait hors du nid familiale, il désire au fond de lui, que ces quatre enfants partent pour retrouver un équilibre et rêve aussi d’aller à Rome pour gouter au souvenir d’un écrivain inspiré.

Ce chien est surnommé de mots terribles, un Akita de pur-sang de base, « la sombre gueule d’ours », « la bête », « un clochard », « traîne- savates », « Un individu socialement irresponsable, un fuyard. », « un chien eskimo », « Ce chien est une tantouze. », « C’est un pédé », pour finir par devenir Stupide, d’où ce titre Mon chien stupide. Une affection se créer petit à petit entre ce chien et ce père à travers son fils Jamie, un garçon amoureux des animaux depuis sa tendre enfance, mais le comique de ce chien c’est sa force d’avoir de l’excitation envers le genre masculin et avoir des élans sexuelle sur des hommes comme le petit ami de Tina, Rick Colp, puis John Galt , un homme se promenant sur la plage , et un chien du quartier, Rommel ; son propriétaire, Kunz, l’auteur le surnomme avec beaucoup d’ironie comme il sait le faire avec beaucoup d’amusement, « monarque en titre de l’empire canin de Point Dume ». Ce chien devient la star du quartier pour cet écrivain déchu de ses illusions, il en devient presque une lumière, une victoire face aux défaites de sa vie. Sans être un homme , il ne reste qu’un chien, comme le fantôme de son chien tué quelques années plus tôt, un fox terrier, mort au combat face à une baleine échouée sur la plage, tué d’une balle par un pêcheur, Rocco est l’ombre de ce chien, la blessure profonde de ce père ingrat qui s’enlise dans la misanthropie, voir la pédophobie de ces propres enfants.

Mais ce roman est surtout un petit bijou d’humour, beaucoup de scènes sont vraiment irrésistibles, comme celles de Stupide à l’ardeur d’un hardeur sur la gente masculine, John Fante s’amuse en utilisant des images croustillantes sur l’objet sexuel du chien en érection, je vous laisse le découvrir et sourire de ces passages. Le passage du duel entre les deux chiens du quartier est ce final si -18 ans, Stupide devenant un adversaire, « un monstre pervers, à l’esprit »…Les dialogues sont tous criant de vérités, de franchises, de grossièretés, de drôleries, surtout entre le père et ses enfants, le chien sodomite vient éclairer le lecteur d’un sourire béant, comme tout ce roman, c’est comme une bouffée de bonheur, une gymnastique des zygomatiques, John Fante fait fuir de la maison familiale , ce ranch en forme de Y, tous les enfants, un par un , faisant faire le calcul de la soustraction à chaque départ, quatre moins un, quatre moins deux…C ‘est presque le jeu du survivant, tous partiront un par un, même Stupide disparaitra !

En outre John Fante plonge le lecteur dans les profondeurs d’âme de ce mari de 55 ans, en couple depuis 25 ans avec sa femme Harriet, un romantisme en filigrane tisse un lien entre ses deux parents enclavés par ce rôle d’avoir encore ces quatre enfants à la maison. Cet homme aura su faire revenir sa femme deux fois dans sa vie à cause d’animaux, un rat blanc fugueur et un chien tueur de chat, deux séparations, deux réconciliations de pardon et de compromis et surtout d’amour. Même si, lui et elle, sont issu de familles différentes, de racines diverses, Harriet ayant une tendance raciste envers les noirs, détestant les amies noires de son fils, surtout la dernière qui lui donnera un petit enfant, avec ces réflexions sur la couleur du bébé, ne pouvant pas choisir lui-même, d’avoir une fierté raciale, d’un père laconique ou d’avoir une maladie raciale, il y a encore cette fracture culturelle américaine que John Fante ridiculise à sa façon.

Charles Bukowski, vénérait notre auteur, je comprends cette fascination, retrouvant une forme de ressemblance dans sa prose, précurseur de la Beat generation, John Fante reste un écrivain de son temps, la vie de Stupide permet une critique de la famille américaine, des mœurs, de ces quartiers aseptisés, et avec humour prend en otage cet écrivain en mal de vivre pour l’enfermer dans un tourbillon de folie, décider de faire partir ces enfants, d’adopter un chien inconnu, et vivre dans une chimère ou il coule lentement vers un oasis nommé Rome. C’est une belle satire noire, mélancolique parfois, avec une once d’humour sarcastique.



Je veux ce chien ….

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Mon chien stupide

64 critiques. J'ajouterai ceci : il y a la littérature américaine, et il y a John Fante. Hemingway, Roth, Irving, Auster, Conroy, oui, oui, Salinger, oui, si vous voulez, et tant d'autres, les Miller, Banks, Easton Ellis, bon, je ne vais pas faire la liste exhaustive, ils sont nombreux les talentueux.

Mais définitivement, il y a la littérature, américaine ou pas, et il y a John Fante.

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Mon chien stupide

poilant, marrant, époustouflant, frais bon là ça va comme adjectifs?

Au cas où, c'est Pennac à la sauce italienne et le Belleville devient un quartier au bord Du Pacifique. C'est bon? Pas encore?

Alors imaginez un Croc blanc ( pas en grande forme) sous le soleil Californien qui aurait pour maitre un traine savate un peu Kerouacien...

Tiens il tire la laisse mon chien stupide... Allons en ballade...
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Mon chien stupide

Aussi " déjanté "que John Fante, on a du mal à trouver ,oui en fait c'est l'avant BUKOWSKI, tout comme les premières notes du Rag-Time sont les prémices du Jazz.

Je pense que le personnage dont John Fante s'est inspiré : Henri Molise, par bien des côtés, lui ressemble Beaucoup.

Comment se déroulent les journées d'un écrivain sur le retour, en mal d'inspiration ,confronté à une tribu de 4 gosses,je dis gosses mais je devrais dire hommes :3 garçons en âge de s'assumer mais qui en sont très loin,et la petite dernière de 18 ans,qui suit le mouvement .

Tous ils sont,disons en dehors des normes ,imposés par la société.

C'est ce qui est très drôle dans ce roman,où la morale à mis son drapeau en berne,jusqu'à cet énorme chien recueilli ,libidineux, qu' ils baptiseront Stupide,et qui est de surccroit homosexuel.

Une comédie douce ,amère, à la sauce John Fante,ironique,mordante,avec de temps à autre un petit coup de griffes sur la société américaine des années 60.

J'ai apprécié, même si ce n'est pas le meilleur de cet écrivain.⭐⭐⭐
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