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Critiques de Brice Matthieussent (350)
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Mon chien stupide

« Tu pues, P'pa, tu pues vraiment. »

« Ça fait un sacré bien de se sentir respecté par ses enfants. »

Faut dire que Papa Molise est un cas. Écrivain reconverti dans les scripts -c'est plus facile de dire quand un film fait un flop que c'est de la faute des autres-, « réputé cinglé » il « marche sur la plage avec un gros chien stupide et dangereux » en rêvant de Rome et du départ des enfants. Mais la famille n'est pas en reste. Selon Papa Molise : « L'aîné rejette la race blanche et va épouser une négresse. le cadet profite de son sursis pour se lancer dans une vague carrière d'acteur. le troisième est trop jeune pour participer à la désintégration de la famille. La fille est amoureuse d'un clochard des plages. L'épouse loyale s'occupe des affaires personnelles de son mari, prépare des repas sains qui consistent en oeufs à la coque et crème au caramel, aide souvent Molise à rejoindre les toilettes. »

Voilà le panorama familial. Je récapitule : Un couple et quatre enfants. Mais les enfants sont grands.

Donc : Six moins quatre égale deux. Et à deux, on a beau essayer toutes les chambres vacantes de la maison (Papa et Maman ronflent), deux c'est zéro. Alors on cherche ce putain de chien qui s'est encore fait la malle. Pourvu que cette fois il ne se soit pas encore ''attaqué'' à un uniforme. A croire qu'il est stupide.

Un livre qui m'a enchantée par l'humour noir, la répartie du père, sa lucidité et sa veulerie, n'hésitant pas à prendre la tangente dès qu'il peut pour faire du golf. Une écriture qui mord, mais sous la douleur se cache une émotion palpable.

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Le joueur et son ombre

Chris est un joueur de tennis qui connaît la gloire. Bien classé, poli et gentil, son avenir est tracé. Les apparences sont toujours trompeuses. Chris, invité par la haute société dans des fêtes de plus en plus décadentes va devenir alcoolique et drogué. Sur les courts de tennis il devient agressif voire violent. La chute va être rude.



Là où je me rends compte que mon métier prend beaucoup de place dans ma vie, c'est que je n'ai pas lu l'histoire d'un sportif mais celle d'un gamin maltraité par son père. Un père qui obtient gain de cause avec la violence. Un homme lâche, un looser qui obtient argent et gloire à travers son fils. Aucun amour entre eux juste la peur d'un côté, la violence de l'autre. Et quand le fils devient comme le père, le père renie son fils. C'est violent, déroutant.



C'est Chris, le fils qui raconte leur histoire et quand gamin on n'a connu que la violence le ton ne peut être empathique. C'est un constat, juste les faits.



Le vocabulaire est riche. Je n'aime pas le tennis, ni regarder des matchs, ni lire des histoires sur le sport, mais j'ai lu le récit de ce gamin d'une traite.



Ne rêvez pas, ce n'est pas un conte de fée, le gouffre est profond mais malgré cela Chris va retrouver un semblant de sérénité.







Je remercie les Éditions Phébus et Masse Critique de Babelio pour cette émouvante découverte.




Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Mon chien stupide

J'avais envie de le lire mais j'hésitais. Je ne comprenais pas le titre. Chien et stupide, c'est antinomique. Comment ça, j'aime trop les chiens pour être objective?



Enfin bref, Stupide est son nom, d'ailleurs en anglais, le titre n'est pas my stupid dog mais my dog stupid. Du grand Fante, qui finit toujours par agir mieux que ses intentions ne le laissent espérer. Ce type est fou! Je l'adore!
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Mon chien stupide

Jubilatoire, comique , tragique !

Henry Molise vit avec Harriet son épouse et leurs 4 enfants à Point Dume pas loin de Santa Monica. Ce scénariste au chômage, grand buveur devant l'éternel, fantasque, la cinquantaine découvre dans son jardin, un soir de tempête , un énorme chien . La présence de ce molosse va engendrer au sein de sa famille une série d'aventures et d'avatars divers et variés .

Chacun de leurs enfants est arrivé à ce carrefour de la vie où ils doivent décider de leur futur d'adultes. Dominic ne fréquente que des femmes noires , Denny veut à tout prix échapper au service militaire, Tina leur fille fréquente un ancien marine passionné plus par le surf que par son avenir , seul le dernier Jamie encore à l'université est "sage " comme un ange .

L'arrivée de Stupide, un akita noir et brun, toujours prêt à aimer tout ce qui est mâle et à leur prouver l'amour qu'il porte au sexe masculin va perturber encore plus ce petit monde déjà plus que pas net !

John Fante prête sa plume à ce court roman publié à titre posthume en 1985. C'est drôle, c'est d'une ironie mordante , j'oserais dire souvent cruelle et paradoxalement je me suis retrouvée riant aux éclats avec la larme à l'oeil en même temps . Car ce constat d'une vie de famille qui se termine par le départ des enfants est plus que doux amer voir même douloureux et l'avenir qui attend Henry Molise est il si plaisant que cela ?

J'ai aimé , j'ai beaucoup aimé à très bientôt Mr Fante
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Mon chien stupide

J'avais déjà lu "Demande à la poussière" de John Fante qui m'avait passionné alors que je n'étais qu'étudiante alors dès que j'ai vu que celui-ci était sélectionné pour le prochain club-lecture organisé par la médiathèque de ma ville - où je ne suis même pas sûre de pouvoir assister d'ailleurs -, je l'ai emprunté quand même C'est ainsi qu'en quelques heures seulement que je me suis retrouvé auprès de John Fante et de son fameux "chien stupide" dont j'avais longuement entendu parler durant mes années d'étudiante justement. Aussi, je me faisais un devoir de le lire afin de me remémorer mes années de jeunesse et pour bien d'autres raison encore, et notamment parce qu'il s'agit de John Fante tout simplement !



J'avoue avoir été complètement déstabilisée par cette lecture une grande moitié du livre, d'où le fait que je ne l'ai probablement pas apprécié à sa juste valeur. Oui, certes, il est question d'un chien que notre auteur et héros, Henry Molise, recueille, contre l'avis de sa femme lorsqu'elle voit que ce dernier est aussi perturbé (il ne peut notamment pas s'empêcher sur tout ce qui bouge et seulement les hommes...oui oui, notre chien est bien homosexuel) mais cela va bien plus loin ! Il s'agit avant tout de la dislocation d'une famille bourgeoise purement américaine (quoique, cela est valable seulement pour les quatre enfants qui sont bien plus ouverts au monde et tolérants que leur mère qui, en tant que pure protestante , a un sérieux problème avec les gens de couleur). Aussi, le lecteur assiste ici au fait que les enfants quittent le bercail les uns après les autres, tous pour des raisons différentes mais l'on retrouve ce problème des parents qui n'ont parfois pas su comprendre leurs propres enfants. Pourquoi ? Manque de communication, incompréhension dans le comportement des uns et des autres ? L'on ne sait mais toujours est-il que la famille de notre héros part à va-l'eau tout comme son mariage qui en prend bien le chemin...Écrivain raté, scénariste pitoyable, perdant presque tout, que restera-t-il à notre héros si ce n'est son chien "Stupide" et encore...cela n'est même pas sûr ! Aussi, je vous laisse le soin de découvrir le dénouement par vous-mêmes ainsi que tout ce dont je ne vous ai pas parlé...



Une lecture déroutante, où je n'ai pas tout compris (notamment les messages que voulait nous transmettre l'auteur) mais qui est écrite avec une écriture fluide et légère, bien que là encore, parfois trop crue à mon goût à certains moments (mais bon, je sais que je suis trop sensible de ce point de vue-là donc ne tenez pas compte de mon opinion). Lisez John Fante quoi qu'il en soit, le reste n'est que détails !
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Mon chien stupide

Une remarque toute personnelle : quelques mois après avoir lu ce livre, je pensais ne pas l'avoir lu, je n'en gardais aucun souvenir. Je crois bien avoir pensé qu'il me fallait donc l'acheter. Le trouvant dans ma bibliothèque, corné, j'en ai déduit que je l'avais lu, mais je trouve que tout cela est bien mauvais signe.
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Le couloir rouge

Ce roman ambivalent et envoûtant mêle fantasmes, rêves, cauchemars et réalité dans une sorte d'expérience sensorielle grandiose. Brice Matthieussent se plie au cliché colonialiste liant exotisme, pulsions, désirs de la chair et mettant ainsi entre parenthèses les pensées, le langage - mais il en fait aussi la critique. En filigrane du récit de son héros qui revient sur sa jeunesse et ces années passées au Vietnam à la fin de la guerre, se dessine en effet un portrait acerbe de la pensée héritée du protectorat français... (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/05/22/le-couloir-rouge-brice-matthieussent/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Mon chien stupide

L'apparition d'un chien pédé et stupide sert de trame de fond dans cette histoire. Sa présence démêlera petit à petit tous les fils tordus d'une toile d'araignée cousue autour de la vie d'un quinquagénaire, scribouillard raté et au bout de sa vie personnelle.

La construction est très d'intelligente et l'humour décalé et loufoque de John Fante fait le reste.



Des vérités occultées ressortiront crachées au lance-pierres. Des règlements de comptes dûs aux frustrations accumulées exploseront de plus belle. Tous les membres de la famille vont y passer en recrachant leurs mépris, leur médiocrité et leurs rancunes et dévoilant leurs difficultés à s'adapter à la société.



John Fante aborde cette tranche de vie particulièrement amère de la middle life crisis. Les enfants, prêts à quitter le bercail, vont provoquer chez les parents des questionnements sur le sens de la vie et sur le conformisme qui a engendré des relations qui se désagrègent…

Les parents rêvent d'en finir avec les soucis, les obligations et les déceptions. Ils voudraient tout quitter pour se donner une dernière chance. La ribambelle d'enfants est caricaturale et a tendance à reproduire le côté paumé et inapte du père.

Les situations cocasses crées autour du chien sont toujours une ouverture sur l'incapacité de fonctionnement entre les membres de la famille.



Cocasse, loufoque et désarmant, ce bijou vous prend au collet quand vous vous y attendez le moins!



Jouissif et touchant d'humanité.





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Le joueur et son ombre

Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Phébus pour l'envoi, via une masse critique privilégiée, de Le joueur et son ombre de Brice Matthieussent.

Il s'agit d'un roman de la rentrée littéraire, découvert donc en avant-première.

A vingt ans, Chris Piriac est le meilleur joueur de tennis de sa génération.

Un génie précoce formé à la dure par un père violent. Tandis que ce dernier exhibe ses bijoux ostentatoires dans les gradins, son fils passe pour un modèle d'équilibre et de modestie sur les cours.

Au début de sa carrière , en tout cas.... Car peu à peu, à trop sortir la nuit, à trop faire la fête, Chris prend plaisir à non plus être le meilleur mais... ) devenir le plus mauvais... Il devient violent et prend de plus en plus plaisir à saboter sa carrière...

En suivant un joueur de tennis prodige, Brice Matthieussent nous offre un roman sur nos pulsions et notre désir de chute.

Le joueur et son ombre est un roman qui me tentait beaucoup, c'est d'ailleurs pour cela que j'ai souhaité le recevoir. Malheureusement, il n'a pas du tout remplit mes attentes.

Chris est un personnage qui m'a laissé plutôt indifférente. Je n'ai pas réussi à le trouver intéressant, et encore moins attachant. J'ai suivi ses aventures avec énormément de détachement.

Au début c'est un joueur qui prend plaisir à jouer au tennis, mais très vite son comportement devient étrange, il change du tout au tout. C'est tout à fait crédible, de nombreux joueurs professionnels (et pas uniquement dans le milieu du tennis) prennent la grosse tête, prenant plus de plaisir à faire la fête qu'à pratiquer leur sport. Au début, ça va et puis très vite les excès (drogues, alcools, sexe..) prennent le dessus sur les victoires... logique.

Le thème m'intéressait. Le fait que ça se déroule dans le milieu du tennis aussi car même si je ne suis pas du tout une grande amatrice de tennis, il m'arrive de suivre des matchs donc je n'ai pas été perdue par ce monde ou le vocabulaire du tennis.

Ce qui m'a le plus dérangé dans ce roman, c'est.. qu'il m'a ennuyé ! Je trouve qu'il ne se passe pas énormément de choses, c'est dommage.

Niveau écriture, ce n'est pas mal écrit loin de là. Toutefois par moment il y a des phrases vraiment longues, je me suis parfois perdue ici et là ; et l'ensemble manque de dynamisme.

Vous l'aurez compris, je ne suis pas convaincue par Le joueur et son ombre.

Ma note : 2.5 étoiles
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Mon chien stupide

Un écrivain et sa femme ont bien des soucis avec leurs quatre enfants devenus adultes mais qui ont du mal à quitter le nid.

Surgit alors, venu de nulle part, un chien impressionnant qui s’installe chez eux. Et ce chien est un véritable obsédé sexuel, pédé de surcroît.

C’est gai, vivant, réaliste ; ça sent le vécu.

De plus c’est bien écrit, on ne s’ennuie pas une seconde.

Voilà un excellent moment de détente, bien que les questions sur la société américaine, sur le couple et sur les enfants sont abordées avec finesse.et lucidité.
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Le joueur et son ombre

Brice Matthieussent est traducteur de quelque deux cents romans américains, de Bret Easton Ellis de Jim Harrison, Charles Bukowski,. mais aussi romancier à son compte..



Son nouveau roman, "Le joueur et son ombre " suit l'ascension fulgurante et à la déchéance toute aussi soudaine d'un certain Chris Piriac .



Ce jeune joueur de tennis australien ,a un père dont la personnalité tyrannique et sanguine (comme il en existe beaucoup dans le milieu, du père d'Agassi à celui de Tomic en passant par celui d'Aravane Rezai) a forcément joué sur le caractère de ce fils d'abord parfait, mais dont les démons intérieurs se sont vite rappelés à lui ( on pense un peu au joueur Nick Kyrgios, australien comme Chris et dont le caractère volcanique fait un peu penser à celui d'un Chris qui va péter les plombs totalement dans un match d'un tournoi à Rome).



En suivant un joueur de tennis prodige, qui va voir sa carrière périticliter peu à peu, Brice Matthieussent décrit avec énormément de style et de retenue, une terrible descente aux enfers racontée, trente ans aprés, par celui qui l'a vécu d'un ton détaché assez fascinant.



En tant que joueur de tennis et passionné depuis mon enfance , ce portrait sombre et captivant d'un supplice tennistique m'a forcément interpellé et séduit.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Mon chien stupide

Henry est un petit écrivain minable, qui survit en écrivant de temps en temps quelques scénarios pour la télévision, ou des projets de livres qui n'aboutissent jamais. Il songe beaucoup à plaquer toute sa famille pour aller vivre à Rome, ou même à échanger ses enfants contre une bonne voiture.



Car ses enfants lui mène la vie dure : Dominic, l'aîné, ne craque que sur des femmes noires, au grand désespoir de ses parents, déçus par ce manque flagrant de « fierté raciale » ; Denny est persuadé d'être un grand acteur, et a deux buts principaux pour réaliser ses ambitions : faire faire ses devoirs par sa mère, et éviter l'armée à tout prix ; Tina s'est entiché d'un surfeur sans rien dans le crâne, juste bon à vider le frigo et les bouteilles de whisky de la maison. Seul le petit dernier, Jamie, semble avoir du plomb dans la cervelle. Mais les apparences sont parfois trompeuses.



Cette vie de famille sera bouleversée par l'arrivée d'un énorme chien qui a élu domicile on ne sait trop pourquoi dans leur jardin. Après une période de transition délicate, Henry adopte le chien, judicieusement baptisé Stupide : sa capacité à grimper sur tout ce qui est mâle, hommes et bêtes confondus, offre à son maître une opportunité de pouvoir se venger et d'humilier tous les casse-pieds des environs.



Un petit bijou d'humour noir, des scènes d'anthologies (le duel Stupide/Rommel restera gravé dans ma mémoire) qui laisse toutefois de temps en temps la place à des vraies interrogations sur la paternité.
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Mon chien stupide

Quelle famille : le père, un peu looser à cette période de sa vie, la mère et les quatre enfants squattant la maison.

Le narrateur est le père qui raconte son quotidien affligeant, il est scénariste au chômage et pseudo écrivain, il a de plus en plus de mal à comprendre et à supporter ses quatre enfants adultes toujours à la maison, sa femme à la moindre contrariété file vivre chez sa tante.

Il traîne sa misère quand un chien, un peu pervers sur les bords, s'installe dans son jardin.

Un livre décalé, un brin déjanté, assez drôle. La façon dont le père raconte son quotidien vaut le détour, sa vie insatisfaite, ses réflexions cash sans aucune retenues vis à vis de son entourage.

Ce livre a au moins le mérite d'avoir son propre style , un style relevé. Une lecture sympathique.
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Les jours noirs

LES JOURS NOIRS, nous nous retrouverons à Saint-Pétersbourg



de Brice Matthieussent



Éditions Arléa



Grâce à Masse Critique de Babelio, j'ai découvert Brice Matthieussent sous un registre que je ne connaissais pas, celui de l'écrivain... et, pas de doute, le bougre sait écrire et il écrit bien !



Si vous ne le savez pas, Brice Matthieussent est un traducteur de grand talent (celui de Jim Harrison entre autres) mais il est aussi un des chefs-de-file de la nouvelle génération de traducteurs et traductrices... un de ceux qui redonnent de la noblesse aux traductions ! Fini de tronquer, d'arranger et de réécrire selon son bon vouloir, on respecte enfin le texte original pour le lecteur français !



Mais fini le bavardage et parlons plutôt du livre LES JOURS NOIRS...



En décembre 2006, Brice Matthieussent se rend à Saint-Pétersbourg pour animer des ateliers d'écriture à l'Académie polaire (université fondée en 1991 afin de former des cadres issus du grand nord sibérien et de l'Extrême-Orient soviétique). De ce séjour, il tire un magnifique portrait de la ville de Saint-Pétersbourg en l'opposant au roman de Dostoïevski, "Les nuits blanches".



On se doute qu'il fait très froid à Saint-Pétersbourg mais on y apprend que les habitants ont aussi très faim ; les animaux qui s'aventurent dans la ville (chiens, chats, corneilles, lapins, renards, loups, ...) se retrouvent souvent dans les assiettes. Et Brice Matthieussent parle à merveille de ce peuple russe... un peuple qui a perdu l'estime de soi et le cache sous les traits de l'arrogance tout en gardant une ferveur pour la littérature et la poésie. Face cette misère, Brice Matthieussent mets en parallèle les lieux prestigieux de Saint-Pétersbourg qui, eux, sont flambants neufs et brillent de mille Ors pour satisfaire les touristes.



Aussi inimaginable que cela paraisse, Saint- Pétersbourg est une ville sans panneaux publicitaires, mis à part quelques écrans plasma dans le centre-ville (toujours à destination des seuls touristes car c'est seulement dans le métro aux heures de pointe que l'on peut croiser les saint-pétersbourgeois).



Mais Brice Matthieussent évoque aussi la littérature pour nous parler d'autres villes, américaines celles-là, et qui portent le même nom : St Petersburg en Floride où mourra un certain Jack Kerouac, une St-Petersburg (fictive) située dans le Missouri (où naîtra Tom Sawyer et Huckleberry Finn) et une St-Perterburg (sans le S mais bien réelle) en Virginie Occidentale. Et à ma grande joie, il n'oublie pas de mentionner Michel Strogoff.



Bref, j'ai adoré ! Et je remercie les éditions Arléa et Babelio pour cette lecture.
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Mon chien stupide

Le narrateur est un écrivain dans le creux de la vague. Réduit à écrire des scénarios sans intérêt pour la télévision, il a le sentiment d’avoir laissé passer sa chance et de gâcher son talent. Et ce n’est pas auprès des siens qu’il peut reprendre confiance en lui. Son épouse est de plus en plus irascible et ses enfants ne sont que des sources de déception. « Le mariage brutalise un homme. La paternité aussi. Et puis le chômage. Et les chiens. » (p. 25) Parlons-en, des chiens ! Le héros est hanté par le souvenir de Rocco, superbe bull-terrier adoré par son maître. Alors, quand un gros chien s’invite dans la maison, l’écrivain ne fait pas grand-chose pour lui barrer le passage. Et tant pis si ce chien, nommé à propos Stupide, a tendance à vouloir violer tout le monde, sans distinction de sexe ou d’espèce. « Stupide était la victoire, les livres que je n’avais pas écrits, les endroits que je n’avais pas vus, a Maserati que je n’avais jamais eue, les femmes qui me faisaient envie. » (p. 53)



C'est avec un plaisir un peu sournois que j’ai observé cette famille bancale et individualiste où les parents ne se leurrent pas devant les défauts de leur progéniture et où les enfants ne font montre qu’aucun respect envers leurs géniteurs. « Ils étaient quatre graines égarées dans quelque obscure trompe de Fallope. » (p. 85) Il ne s’agit pas d’absence d’amour, mais plutôt d’une affection désabusée et sarcastique. La seule échappatoire de l’écrivain est l’Italie, tel un ailleurs fantasmé et inatteignable. Au milieu de ce joyeux foutoir cynique, Stupide est le seul être honnête, cédant sans vergogne à ses pulsions et à ses affections. Mon chien Stupide est un petit bijou d’humour grinçant qui griffe à plaisir le mythe californien et ternit sans honte les ors trompeurs du succès artistique et mondain, largement éprouvé par l’auteur.

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Mon chien stupide

Tout devrait rouler pour Henry Molise, 55 ans et ancien écrivain à succès. Belle maison dans un quartier résidentiel en bord de mer, en Californie, marié, quatre enfants. Et en fait non, rien ne va plus. Ce quinquagénaire dépressif est en pleine remise en question. Ses enfants sont devenus des étrangers, sa femme ne le comprend plus, il n’a rien écrit de bien depuis des années et voilà qu’un énorme chien libidineux, rapidement baptisé Stupide par la famille, et très démonstratif a élu domicile dans son jardin et refuse d’en partir ! Décidément, trop c’est trop ! Il est peut-être temps d’aller voir ailleurs…



Dans cette autobiographie déguisée, John Fante se dévoile en père de famille à bout de nerfs, plongé en pleine crise existentielle. Un texte court, mais drôle, acerbe et sans prétentions qui permet de passer un moment agréable et de découvrir la plume de l’auteur avant de se lancer dans des textes plus forts et plus exigeants comme « Demande à la poussière » ou « Bandini ».
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Mon chien stupide

Choisi un peu au hasard , ce petit roman a été finalement un pur régal !



John Fante nous fait plonger avec beaucoup de dérision dans les eaux tumultueuses de la famille Molise à travers le regard du père , son alter ego .



La découverte d'un énorme chien dans le jardin de la maison un soir de pluie n'est qu'un prétexte de plus aux chamailleries familiales, Harriet l'épouse menace à longueur de temps de faire sa valise, Henry, le père , écrivain et scénariste dont la cote est en sérieuse perte de vitesse et les quatre enfants , jeunes adultes , pas encore vraiment partie du cocon familial , tout cela rappelle forcément des choses à chacun.



Beaucoup d'humour souvent grinçant, des considérations cyniques sur le modèle américain tout cela sous l'oeil débonnaire du chien, obsédé sexuel ...



On rit mais derrière cette façade caricaturale se cache aussi la mélancolie de voir partir ses enfants, de constater que son couple en vieillissant perd de sa vigueur et que l'amour se délite et la désillusion de ne pas voir se réaliser les rêves que l'on a fait pour l'avenir de sa progéniture en projetant dedans ses propres échecs .
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Mon chien stupide

Écrivain médiocre, Henry supporte son quotidien entre sa femme et ses quatre enfants en cultivant des rêves de dolce vita. L'arrivée inopinée d'un molosse au milieu de son jardin va bouleverser l'équilibre déjà précaire de cette famille.



Chronique ironique d'une famille américaine ordinaire, Jonh Fante offre un récit gouleyant tout en cynisme et en humour noir. Distrayant, jubilatoire, ce roman, aussi court que brillant, est à consommer sans modération et saura sans conteste arracher un franc sourire aux lecteurs les plus exigeants. Un vrai coup de coeur.
Lien : http://lafleurdesmots.fr/mon..
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Mon chien stupide

J’avoue qu’après avoir lu les premières pages de ce roman, j’ai eu un doute. Je me suis demandée si j’allais poursuivre. En général, je n’aime pas trop les récits loufoques et burlesques. Sauf que Mon chien Stupide, c’est plus qu’un simple récit loufoque et burlesque.

Bon et puis je dois bien reconnaître que j’ai quand même bien rigolé.



Face à ce roman, deux parts de moi-même se sont affrontées. Mon côté prude, qui fait écho au personnage d’Harriet l’épouse d’Henry toujours très choquée du comportement obscène du chien mais aussi de l’indélicatesse de son mari, et mon côté laxiste, plus proche d’Henry. Henry approche la cinquantaine et il en a marre. Il en a marre de sa femme, qui n’a plus la fraîcheur et la beauté de sa jeunesse mais qui fait bien à manger il faut bien le dire, mais aussi de ses enfants qui n’en font qu’à leur tête et ne lui causent que des soucis.

L’arrivée de Stupide, un chien un peu pâteux et très obsédé, vient chambouler tout ce petit monde.



On alterne alors entre le burlesque et le dramatique. En parallèle des péripéties de Stupide et

son maître, offrant au lecteur des scènes croustillantes assaisonnées de psychologie canine et de dialogues incisifs où les vannes fusent , on assiste au lavage de linge sale de la famille Molise.

Je n’ai pas su quoi penser d’Henry. Parfois je lui donnais raison, d’autres fois je trouvais qu’il allait trop loin, et souvent il m’a fait de la peine. Ses enfants, en revanche, m’ont exaspérée.



Plus qu’un récit déjanté au style cru et vivant, Mon chien Stupide est une chronique ordinaire d’une famille ordinaire confrontée à des problèmes ordinaires que toute famille traverse un jour : racisme, carrière ratée, démon de midi, départ des enfants etc…

John Fante a donc réussi à raconter ce qui pourrait être la vie de n’importe lequel d’entre nous mais en lui apportant une grosse touche d’humour qui lui donne ce côté léger mais très touchant.

C’était la lecture idéale avant d’aborder un poids lourd de la littérature.


Lien : http://booksandfruits.over-b..
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Mon chien stupide

C'est le deuxième livre de John Fante que je lis et ça y est je suis fan. Un style incroyable, un auteur qui n'a pas peur de ses sentiments, c'est rafraîchissant. Ça donne envie d'être un looser. Il débite des horreurs avec une telle décontraction que ça en devient hilarant. C'est juste, c'est tendre, c'est humain et ça fait du bien.
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