AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Brina Svit (55)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Nouvelles définitions de l'amour

" Nouvelles définitions de l'amour", dix histoires d'hommes et de femmes dans le filet des nouvelles configurations amoureuses. Svit s'amuse à nous dérouter en nous déclinant ces relations en ses inépuisables variations, amoureuses ou non, avec les nouvelles donnes de notre société contemporaine.



Des adultères, révélé par un jardin, caché par la maladie du conjoint,supporté grâce au sourire de la caissière du supermarché,.....le plus surprenant, celui du "couple unis dans ses precipices" provoqué par la propre initiative du mari....Dans la majorité des femmes qui trompent...... pour une fois.

Mais aussi d'autres histoires plus ambiguës comme "Histoire écrite" , une relation épistolaire entre deux collègues avec son magnifique personnage de Lil Skarabot, qui à elle seule vaut le détour; ou "Table de Noël ", un Noël sans poivre du Sichuan mais avec fois gras et champagne ( détails dans le livre ).

Chaque nouvelle nous porte son lot de surprises aux petits détails insolites, sur l'architecture, les oiseaux, les plantes d'un jardin, les subtilités du tango, les descriptions colorées des habits des protagonistes ......qui font le sel de ces récits.

Buenos Aires, Paris, New York, Ljubljana....rien ne change, des personnages multi-culturelles attachants, souvent seuls, en quête des mêmes attentes, des mêmes réflexions, des mêmes besoins, et surtout d'Amour !



J'adore les nouvelles et là je suis plus que servie !



"Rien n’est mystérieux, aucune relation humaine. Sauf l’amour. " ( Susan Sontag )
Commenter  J’apprécie          623
Une nuit à Reykjavik

Un livre qui se lit tout doucement, sans heurt, sas prises de tête, il relate simplement la vie d'une femme moderne, une femme très émancipée, s'imposant aussi professionnellement que sentimentalement. Une femme qui n'hésite pas à solliciter qu'on la place dans l'avion à côté d'un homme qu'elle vient d'apercevoir pendant les formalités, dont le physique lui a tapé dans l'œil, et qu'elle vise de marquer son territoire avant la descente de l'avion. Une femme qui n'hésite pas de proposer au super danseur de tango, Edouardo, de passer une nuit avec elle à Reykjavik. Attention, c'est elle qui paie cette aimable disponibilité d'Edouardo! Mais, face à cette force de caractère, Lisbeth peut aussi à un moment s'identifier à un colosse au pied d'argile, surtout dans la nuit comme celle qu'elle va passer à Reykjavik, une ville dont les paysages et les rencontres à la fois étranges et aimables vont réveiller ses vieux fantômes. He oui, Lisbeth n'est pas qu'une femme qui drague les hommes mais elle est aussi une femme rongée par le remord, hantée par les souvenirs de sa sœur, morte par un cancer. Seulement, Une nuit à Reykjavik n'apportera pas le bonheur tel envisagé, sinon que de la consternation, qui, en même temps, sera une sorte de délivrance pour Lisbeth. Bien sur qu'il ne passe pas grand chose dans ce livre mais on passe un petit moment agréable avec Lisbeth!
Commenter  J’apprécie          300
Un coeur de trop

« Qu'est-ce que c'est ce titre?qui oserait choisir une chose pareille ? C'est trop simple, trop sentimental..... A la limite du bon goût »

Voilà ce que pense Pierre du manuscrit du père de Lila, sa femme depuis vingt ans.

Père qui vient de mourir et a laissé à sa fille une maison sur les bords du lac de Bled, en Slovanie.

C'est aussi ce que j'ai pensé en lisant le titre.

Lila vit à Paris. Elle se rend en Slovanie pour les obsèques.

Elle n'aime pas ce lac, elle ne veut pas de cette maison.

Or elle reste plus d'un mois à Bled sans donner de nouvelles à quiconque.

C'est vrai que ce lac magnifique fait vraiment carte postale.

J'ai vu des photos sur internet.

Mais ce roman au titre racoleur et fleur bleue est une excellente surprise.

Je l'ai découvert au hasard à la bibliothèque, l'ai pris sans savoir à quoi m'attendre.

Et c'est une belle découverte.

L'écriture est belle et l'histoire intéressante, bien menée.

Les personnages sont tous originaux.

C'est l'histoire d'une parenthèse dans une vie.

L'histoire de rencontres déterminantes.
Commenter  J’apprécie          244
Petit éloge de la rupture

Un peu déçue, je l'avoue car j'espérais une étude de la rupture amoureuse, de ses mécanismes, or il s'agit d'un livre qui traite de la rupture sous toutes ses formes... des ruptures donc!

Je suis un peu passée au-dessus de certains passages car j'étais en attente de toute autre chose.
Lien : http://araucaria20six.fr/
Commenter  J’apprécie          230
Une nuit à Reykjavik

Elle lui a proposé une nuit tarifiée.



ELLE, golden-woman pas tout jeune, LUI, argentin et danseur de tango.

Seule condition, venir dans un hôtel de Reykjavik.

Faire le voyage depuis Buenos Aires pour cela...



S'ensuit une longue nuit (qui commence tôt en Islande!) au plus près du réel et sans grand intérêt. Le feront-ils, ne le feront-ils pas? Il ne se passe rien (même l'auteur le dit p 87). Le pauvre homme, il a l'air de plus rien y comprendre! Il a bien du mérite et au final beaucoup d'élégance.



Pour ne pas se perdre dans l'ennui, on peut compter sur sa vie à ELLE, racontée par petites touches, son boulot, ses amants, sa sœur malade, sa copine suisse...le tout dessinant un portrait de femme à fleur de peau, profondément égratignée par ses drames familiaux et développant une manifeste incapacité au bonheur.



D'introspections en hésitations, on arrive à bout de ce pas de deux, mais pour ma part, que de temps perdu dans cette lecture! Deux étoiles néanmoins pour une écriture fluide et descriptive mais je n'ai été ni touchée, ni émue. Je reconnais aussi avoir pris cette lecture au premier degré, trop vite lassée pour y trouver des réflexions sur les frustrations, le désir et le "lâcher prise".

Commenter  J’apprécie          190
Une nuit à Reykjavik

Lisbeth, une walking woman qui a tout pour elle, se paie un bel hidalgo, passionné de tango et rencontré précédemment à Buenos Aires, pour partager une nuit à Reykjavik dans une chambre d'hôtel.

Mais voilà, elle, si forte, habituée à tout diriger, tout contrôler, craque devant la nonchalance, l'indifférence feinte ou pas de son gigolo, Eduardo Ros.

Brina Svit nous invite alors à découvrir les frustrations et les interrogations de son héroïne, ses fêlures et ses blessures (le décès prématuré de ses parents, le deuil d'une soeur pas encore accepté).

Commenter  J’apprécie          190
Mort d'une prima donna slovène

"Si c'était à refaire je voudrais encore une fois rencontrer la prima donna slovène" confie le narrateur, un jeune journaliste français homosexuel, devenu fan d'une cantatrice (de renommée internationale) lors de sa "première triomphale du Triptyque de Puccini" à Madrid. Est-ce sa voix, ses yeux toujours "sur le point de pleurer",son groupe sanguin rare B+ identique au sien, son comportement étrange ou le fait que, voyeur occasionnel, il ait surpris, en coulisses, ses ébats violents avec un machiniste qui vont l'attacher à ses pas?

D'interview en confidences, de Madrid à Paris, puis en Slovénie,les voilà amis et cet orphelin de 27 ans, attiré par les hommes au "corps vigoureux tressé comme un cordage", entre deux amours masculins sans vrai lendemain, va espionner ses manies et suivre, lâchement, son retour vers une mère abusive décevante, castratrice et destructrice.

Brina Svit, journaliste et critique littéraire slovène (dont Con brio a été publié en plusieurs langues) brosse le portrait fort d'une star fragile, d'une petite fille de 37 ans en attente d'amour maternel. La fin émouvante fait penser à Le Pavillon des enfants fous (qui traite d'anorexie) de Valérie Valère mais bouleverse encore plus car cette mère anesthésiste donc soignante "gentiment inoffensive" ne fait pas hospitaliser sa fille pour mieux garder "Lejka" sous sa coupe.

La relation perverse mère-fille est fort bien étudiée dans Mort d'une prima donna slovène. La remontée aux souvenirs d'enfance explique le perfectionnisme,le trac,les rituels,le vide existentiel, l'autodestruction d'un côté; l'agressivité sous-jacente de celle qui "s'est sacrifiée pour ses enfants" et en veut sans doute à sa fille de son émancipation et de sa réussite dans une voie non choisie de l'autre (celui de la froide Mme Ingrid!!).

Comment se forment les relations entre les êtres? Un tiers peut-il couper un lien mortifère ou son attitude peut-elle au contraire précipiter l'issue fatale?

Mort d'une prima donna slovène est un roman psychologique bouleversant qui reste en mémoire bien après le mot fin car il laisse le lecteur sans voix comme un rossignol en cage au bec cloué. D'où le talent de l'auteur car le lecteur (toutefois révolté) se dit qu'aurais-je fait à la place du narrateur, l'aurais-je trahie ou sauvée?
Commenter  J’apprécie          170
Petit éloge de la rupture

Je me souviens de mes appréhensions avant de lire ce petit éloge de la rupture : le sujet m’étonnait, surtout dans le cadre d’un éloge, moi qui aurais plutôt tendance à craindre ce phénomène. Finalement, j’ai beaucoup aimé ce texte, lors de ma première découverte comme lors de cette relecture.



Brina Svit joue de la rupture tant dans la forme de son écrit que dans son contenu, comme l’annonce d’emblée la citation de Cioran en exergue :



Il ne faut écrire et surtout publier que des choses qui fassent mal, c’est-à-dire dont on se souvienne. Un livre doit remuer des plaies, en susciter même. Il doit être à l’origine d’un désarroi fécond, mais par-dessus tout, un livre doit constituer un danger. [p. 9]



Pour susciter ce « désarroi fécond », l’auteure fait jouer plusieurs récits et textes dans son livre, qu’elle entrecoupe les uns par les autres. Cela commence avec une première rupture, celle de son ordinateur qui a rendu l’âme avant qu’elle ait sauvegardé le début de l’histoire qui devait constituer son petit éloge. Elle la reconstituera malgré tout et la continuera jusqu’à la fin. Cette rupture entre « Elle » et « Lui » est interrompue à plusieurs reprises par d’autres récits-témoignages de Brina Svit, comme celui de son choix d’écrire en français, et non plus seulement dans sa langue maternelle, le slovène. Ce qui coupe le texte, c’est également l’intervention d’autres voix que celle de l’auteure : celle-ci a invité son amie, Elisabeth Barillé, avec qui elle a vécu une rupture amicale à en parler dans ce petit éloge sous forme d’une conversation. Elle souhaitait également faire intervenir son éditeur, Richard Millet, mais cela ne se fera pas. Sont enfin insérés des fragments de Gil Courtemanche. Si cette forme très éclatée avait en effet créé un certain désarroi chez moi la première fois, elle m’avait aussi charmée. On n’y trouve pas de phrases « à la RM » (= Richard Millet), mais la langue n’en est pas moins fluide et très belle dans certains passages.



Ce qui m’a marquée dans ce petit éloge, c’est la diversité des ruptures mises en scène et l’aspect positif qui y est conféré : elle est présentée comme un nouveau départ possible, notamment. J’aurais pu dire avec Brina Svit « moi qui ai eu pendant longtemps peur de la rupture » [p. 29] avant ma lecture : à présent, même si ce sentiment persiste, j’essaie de l’envisager autrement et de repenser à ces « charmants » textes qui coupent et tranchent les uns dans les autres.



Un petit éloge très réussi, qui met en scène son thème tant dans sa forme que dans son contenu.
Lien : http://minoualu.blogspot.be/..
Commenter  J’apprécie          140
Une nuit à Reykjavik

Une nuit seulement, voilà ce que Lisbeth propose à Eduardo Ros, un danseur de tango qu'elle a rencontré peu avant à Buenos Aires.

Ce sera contre dix billets de 500 euros.

Lisbeth mène une vie de célibataire , entre une amie qui l'agace, un ami/amant et un amant marié.

Elle a partagé la vie de sa soeur Lucie, photographe, morte d'un cancer.

Lisbeth a choisi cette nuit à Reykjavik , ce sera donc long , intense, et glacial.

Le désespoir se mêle au désir, et au cours de cette drôle de nuit Lisbeth se découvre plus qu'elle ne découvre son partenaire.

L'écriture de Brina Svit me séduit totalement, et je ne désire qu'une chose: lire ses autres livres!



Commenter  J’apprécie          110
Nouvelles définitions de l'amour

Je découvre, avec ce recueil de nouvelles qui sort ces jours-ci, l’auteure slovène Brina Svit. Elle vit à Paris et écrit dorénavant en français.

Les personnages principaux de ces nouvelles sont des hommes ou des femmes, souvent un peu égarés par les sentiments qu’ils éprouvent, qui leur tombent dessus brutalement, au moment où ils s’y attendaient le moins. Mais l’inverse est possible aussi, la situation où le personnage n’éprouve pas les sentiments qu’il devrait au moment opportun. Ces dix tranches de vie sont plutôt douces, ou mi-figue, mi-raisin, jamais totalement cruelles, et c’est sans doute ce qui, en ce qui me concerne, fonctionne à merveille à la lecture.

Les personnages de Brina Svit, d’âges variables, du début de l’âge adulte à la retraite, travaillent souvent dans le milieu littéraire, ils sont parfois expatriés et vivent en France, en Argentine ou en Slovénie. Le barrage de la langue n’en est pas vraiment un, celui du milieu social pas toujours non plus, mais des malentendus surviennent parfois là où tout allait trop bien, alors qu’une connivence s’installe entre deux êtres que tout éloignait. Résumer ces textes pourrait faire penser à des histoires sucrées et romantiques, des petits morceaux de guimauve, mais des fêlures subtiles laissent apparaître tout autre chose. Le titre « Nouvelles définitions de l’amour » leur va fort bien !



Choisir une nouvelle ? Franchement, je les ai toutes aimées, et il n’est d’ailleurs pas fréquent que je dévore un recueil de nouvelles aussi rapidement, sans envie aucune de le fermer pour le finir plus tard. Dans chacun de ces dix textes, pensées et dialogues sonnent juste jusqu’à la dernière ligne, il y a de la vie et de l’espoir dans l’être humain, et la beauté en jaillit.



Je ne sais pas si je vous ai convaincus de lire ce recueil, où vous croiserez un air de tango, un échange épistolaire, un couple d’écrivains, New York sous la neige, une hirondelle de fenêtre, une clarinette… mais je suis sûre de prêter désormais attention aux autres livres de cette auteure !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
Commenter  J’apprécie          114
Un coeur de trop

Quand j'ai lu ce roman, je suis allée de suite voir les images de ce " Lac De Bled" et me suis plongée dans l'histoire en mettant des images précises sur ce décor improbable...C'est en Slovénie: la narratrice vient passer quelques jours dans la maison de son père disparu, dont elle retrouve un manuscrit qui a pour titre " Un coeur de trop".

Mariée à Pierre dont elle a un enfant: Oscar, elle a vécu rue de Rennes à Paris avec Simone, son amie.

Mais c'est au bord du Lac qu'elle cherche à retrouver ses souvenirs, ses émotions, guidée la plupart du temps par les odeurs, les parfums, que l'auteure sait faire partager à son lecteur.

Elle rencontrera un homme, avec lequel elle vivra d'intenses instants, sans lendemain.

Mais l'écrit de son père l'intrigue, elle se plonge dans sa lecture, au risque de voir bouleverser sa vie, sa mémoire.

J'ai beaucoup aimé ce livre.

Commenter  J’apprécie          100
Coco Dias ou La Porte Dorée

J'ai lu ce livre car j'adore et je pratique la danse en couple mais pas encore le tangon argentin . Le tango est le personnage principal de ce livre où Coco, un danseur promet à Valérie, une romancière parisienne de lui apprendre le tango si elle écrit sur lui. De la Porte Dorée à Paris à Buenos Aires, on apprend leur histoire et celle de cette danse. J'ai apprécié ce livre qui parle du langage du corps notamment par la danse, ainsi que des rapports entre hommes et femmes.
Commenter  J’apprécie          90
Un coeur de trop

Lila Sever, une jeune slovène, vit à Paris avec Pierre, le père de son fils Oscar. Elle apprend la mort de son père, Matija, resté en Slovénie, qui lui a légué une maison au bord du lac de Bled. Elle va partir là-bas et retrouver par la même occasion son demi-frère Izo. Elle y va un peu à contrecœur, elle n'était pas très attachée à ce père qui ne s'est guère occupé d'elle, mais aussi parce qu'entre Pierre et elle, ce n'est plus tout à fait comme avant. Bref, elle y va, mais ça ne va pas du tout se passer comme elle l'avait prévu, et le voyage qui devait durer quelques jours va se transformer en une retraite, d'abord solitaire, puis... mais il faut laisser au lecteur le plaisir de découvrir lui-même la suite de ce beau roman ! Il est vite lu, mais au-delà de sa simplicité c'est un beau portrait de femme qui nous est proposé, et un bien joli voyage dans les méandres du cœur féminin...
Commenter  J’apprécie          70
Nouvelles définitions de l'amour

Perle! A lire à tout prix! Amour garanti!



J'ai honte car Brina Svit n'aurait jamais commencé une critique de cette manière, tape à l'oeil, aguicheuse, facile. Elle aurait su, tout en délicatesse trouver les trois mots justes, les mots parfaits. les mots qui font tomber en amour sans avoir l'air de rien. Brina Svit est une femme formidable et je n'ai pas son talent alors j'en suis réduite à cette réclame à grosses ficelles pour attirer mon public mais c'est pour la bonne cause, car ma réclame n'est pas un attrape-nigaud, elle vend du vrai! Lisez-le et vous serez heureux :-)



"Nouvelles définitions de l'amour" m'est tombé dans les mains par hasard et si ce n'est son joli titre, il ne m'aurait pas forcément attirée car je ne suis pas friande de nouvelles. Quelle bonheur que ce hasard (Babeliesque) qui m'a fait croiser cette jolie route... L'auteur m'était jusqu'alors inconnue mais il est garanti que je vais m'efforcer au plus vite de faire sa connaissance, tant elle m'apparait grande à la lecture de cette dernière parution ! Pour tout dire, ce recueil de nouvelles est un régal, une délicatesse qui se dévore et se savoure tout à la fois. Rares sont les livres dont l'écriture est si belle qu'on pourrait les finir d'une traite mais qu'on fait trainer et trainer pour les garder encore un peu tant ils sont bons. "Nouvelles définitions de l'amour fait partie de ces chefs d'oeuvre.



Son regard honnête, tendre et délicat sur l'humanité, sur la vie, sur l'amour. Sa manière virtuose de manier les mots, les phrases et les histoires à l'unisson parfait de l'émotion : ces nouvelles jouent du lecteur comme d'un violon et j'ai quant à moi été fascinée par leur rythme et leur mélodie.



Il y a ce truc surtout. Comment le décrire? On entre dans l'histoire, on comprends, on s'émeut, on suit, et puis tout à coup surgit de rien, un coup de poignard. Et je pleure dans le métro. Elle a ce don là, Brina Svit, l'émotion vraie, soudaine, l'émotion au milieu, comme un coup de poignard. Mais pas un coup de poignard sanguinolent qui bluffe, qui assomme, qui tue, non, juste un coup de poignard de la vie, un coup de poignard de rien. Un truc de rien comme on en a tous vécu mille. Un truc si fort qu'il vous bouleverse mais qu'on n'aurait jamais eu la prétention d'imaginer dans un livre tant il est finalement banal.

Et bien brina Svit le met dans un livre, ce petit truc. Et c'est drôlement bon. du coup il est difficile de donner un exemple. Chez certains auteurs il suffit de mettre une citation pour que tout un chacun puisse se rendre compte du poids et du tenant de la chose. Ici c'est plus délicat, comme la vie : Au moins quatre passages m'ont procuré ce truc, cette émotion d'une grande puissance, surgie seulement au gré d'un mot mais une citation ne lui rendrait pas hommage car il faut avoir suivi le cheminement du sentiment pour en arriver à ce crescendo...

Pas de citations donc, mais une prière, une préconisation ou si vous voulez, c'est sans doute ce qui convient le mieux ici, un conseil d'ami : n'hésitez pas une seconde à vous jeter sur "Nouvelles définitions de l'amour" qui, fait de multiples regards tout simples sur des vies toutes simples est d'une puissance inouïe.





Commenter  J’apprécie          61
Visage slovène

Un très beau récit autobiographique, un peu à la manière d’un grand reportage littéraire, sur un sujet que je ne connaissais pas, l’exil des Slovènes en Argentine. Un beau texte aussi sur l’exil, la perte ou non de l’identité, le nationalisme de certains, qui n’envisagent pas de se marier « hors de leur communauté », le rapport complexe entre intégration et réflexe communautaire (regroupement dans quelques quartiers, apprentissage de la langue), la relation au pays, avec ou sans retour, provisoire ou définitif. La forme littéraire est intéressante aussi, avec une photographie et un récit qui commence généralement par la première rencontre avec la personne concernée. Contrairement à Albert Londres (revoir Chez les fous, mais il a aussi publié des récits plus légers, comme le tour de France), il ne s’agit pas d’un récit engagé et militant pour défendre les droits de l’homme, mais d’un tableau qui montre à travers ces portraits la complexité de cet exil.
Lien : http://vdujardin.com/blog/sv..
Commenter  J’apprécie          60
Une nuit à Reykjavik

Sous son apparence simpliste ce court roman est plus profond qu'il n'y paraît et c'est peut-être le tour de force de l'auteur. Une femme, libre, aisée, s'offre un caprice d'une nuit: un bel argentin, danseur mondain de tango et gigolo à ses heures. Il devra la rejoindre, lui, l'homme de feu, dans un pays de glace, l'Islande. La suite semble couler de source ...Et bien, non! Très rapidement la règle du jeu échappe à Lisbeth et les doutes l'assaillent, elle, si forte et si puissante. Au cours de cette nuit sa vie entière va basculer jusqu'à la rédemption. Un livre à lire entre les lignes.
Commenter  J’apprécie          60
Nouvelles définitions de l'amour

10 nouvelles présentent autant de facettes de l'amour qui relie les êtres. Le recueil démarre en fanfare avec Suzanne qui est morte depuis un an quand Claude, son mari, découvre qu'elle avait un jardin et que quelqu'un continue à l'entretenir. Top comme idée, belle situation de départ, bien écrit, bref un pur plaisir !

Mais, car il y a un mais, au fur et à mesure la qualité des intrigues des nouvelles se détériore et je me suis retrouvé abandonné aux bords des pages Dommage.
Commenter  J’apprécie          50
Petit éloge de la rupture

Avec comme point de départ, une panne de disque dur qui lui fait perdre 20 à 30 pages d'un roman sur une relation amoureuse où une rupture se profile, Brina Svit prend sa propre expérience de Slovène déracinée pour livrer un petit ouvrage de commande. Gallimard a en effet produit (ou fait écrire) toute une série de livres "petit éloge de...".



Brina Svit nous livres quelques pages (remémorées) de son roman où une femme mariée fait se succéder les amants. Elle vit une histoire stimulante, mais reçoit un SMS de rupture. Dès cet instant, le doute s'installe. Que faire? Ces pages alternent avec quelques messages de Gil, ami de Svit, qui la drague ou s'épanche. Puis on passe à la vie et au parcours de l'auteure, fait de ruptures, de départs, de distances... Entre la Slovénie, Paris et Buenos Aires, ou l'Islande... tout est déséquilibre. La rupture, nous dit Brina Svit, est stimulante et créatrice.



Récit, roman, essai, témoignage... on passe d'un genre à l'autre sans transition. Cela pourrait être sympa. Malheureusement, en ce qui me concerne, les pages issues du roman perdu m'ont tellement plu que le retour aux souvenirs et autres épanchements de Svit me posaient un réel problème. Le soufflé retombait et je ne ressentais plus rien. Je me morfondait jusqu'à ce que qu'on revienne aux pages de roman.
Commenter  J’apprécie          50
Un coeur de trop

A première vue, titre et couverture avaient tout pour me déplaire. Mais la littérature slovène ne courant pas les rues et la 4ème de couv aidant, je me suis laissée tenter. Le résumé a très peu à voir avec ce qui suit, j'imaginais une autre histoire...



Parisienne d'adoption, Lila est revenue en Slovénie pour enterrer son père et prendre possession de sa maison au bord du lac de Bled. Elle ne doit rester que deux jours dans cette station thermale très kitsch de l'ex-Yougoslavie. A Paris l'attend Pierre, son mari, son grand fils Oscar, son travail, elle est "nez" chez un grand parfumeur, et Simone, sa vieille copine.

Bien sûr, rien ne se passera comme prévu.

A commencer par la maison de son père qu'elle ne voulait même pas visiter, mais où elle va s'installer et se couper de tout ce qui faisait sa vie d'avant.



"C'est une drôle de dame, pense-t-elle en approchant de la maison. On dirait une beauté fanée qui a déposé ses armes, une vieille excentrique qui ne se farde plus depuis longtemps. Avec une âme bohème et un goût pour l'essentiel venu sur le tard, se dit-elle en rentrant."



A continuer par ces curieuses rencontres, d'abord l'inconnu ivre à la vieille BMW, puis Nast le Roumain, vieux dandy et maître d'échecs, qui se cache et qu'elle retrouve régulièrement pour boire un verre dans l'ancienne villa de Tito transformée en hôtel; et surtout Sergueï, le médecin du dispensaire, solitaire et un brin désabusé.

Il y a aussi la lecture d'un manuscrit, "Un coeur de trop", découvert dans l'armoire paternelle, et le chat qui reprend sa place dans la maison... Et enfin la neige qui fait ressembler le lac, son îlot et son église, à un gros gâteau de sucre glace, et le gel qui pourrait figer et suspendre le temps.



A Paris, au même moment, Simone poireaute, se souvient de leurs années de jeunesse, nous raconte la vie parfumée de Lila, et râle un peu, car quand même, elle exagère Lila, tout plaquer comme ça, partir pour deux jours et s'absenter deux mois sans fournir la moindre explication...



Passée une légère déception, l'action ne se situant pas uniquement en Slovénie, je me suis laissée porter par ce récit à deux voix et j'ai cheminé avec plaisir sur cette passerelle tendue entre Ouest et Est. L'atmosphère "fin de règne", qui enveloppe Bled et ses habitants, colle à merveille à la parenthèse dans laquelle Lila s' enferme. J'adore ces moments de fêlure qui font basculer les vies, ces craquelures soudaines qui donnent la force de larguer les amarres et l'illusion d'un autre possible.

Mais fêlures et craquelures peuvent aussi se révéler dangeureuses, surtout sur la glace...



Une visite de Bled en images sur le blog
Lien : http://moustafette.canalblog..
Commenter  J’apprécie          50
Les Cycles de la révolte

Quel honneur d’être le 1° babeliote à chroniquer un livre, et mieux encore un livre que j’ai aimé.

Nastia, notre héroïne, quitte temporairement Paris où elle vit et travaille depuis plusieurs années et vient passer quelques jours (ou semaines, elle ne sait pas) à Ljubljana, sa ville natale, pour tenter de soigner un chagrin d’amour.

C’est juste la fin du premier confinement de l’épidémie de 2020 et elle vient sur les lieux de son enfance, son adolescence et sa prime jeunesse pour apaiser son malaise et retrouver goût à la vie, loin du compagnon qui l’a quittée.

Elle arrive à Ljubljana au moment où les Slovènes manifestent leur ras le bol envers le chef du gouvernement, ouvertement pro-Orban et admirateur de Trump, en défilant chaque vendredi, pacifiquement, à vélo (d’où le titre) dans la capitale et écoutent des poètes plutôt que des leaders politiques afin de se rassembler autour de leurs valeurs fondamentales de paix, d’harmonie, de beauté et de vivre-ensemble. Le tout sans jamais chercher à défier la police et au contraire en esquivant astucieusement les barrages.

Je ne dévoile rien de la narration de ce roman, écrit tout en délicatesse par l’autrice qui nous fait découvrir sa jolie ville avec finesse et nous permet de rencontrer des vrais gens attachants et sensibles et de prendre conscience de l’importance de nos racines, de nos cultures, de nos langues.

Une jolie découverte que ce roman dont je recommande chaleureusement la lecture, qui m’a donné très envie de retourner passer quelques jours en Slovénie où je suis déjà allé il y a 6 ou 7 ans.

Cordialement

RD

PS - le chef du gouvernement Janez Janša a depuis été battu aux élections et un démocrate dirige actuellement la Slovénie.

Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Brina Svit (236)Voir plus

Quiz Voir plus

Le Petit Nicolas

Quel est le sport que le Petit Nicolas « aime le plus après maman et papa » ?

le basket
le golf
le football
le handball

10 questions
52 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature jeunesse , roman , enfanceCréer un quiz sur cet auteur

{* *}