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Critiques de Carine Joaquim (147)
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Nos corps étrangers

Tout commence la veille de la rentrée scolaire que Maéva fait en décalé suite au décès de sa grand-mère paternelle. La jeune fille en a gros sur le coeur, pas tant à cause du départ de cette aïeule avec qui elle avait très peu de relations qu'à cause de la décision que ses parents, Elisabeth et Stéphane, ont pris de quitter Paris et sa vie trépidante pour cette petite ville de banlieue où Maéva s'apprête à découvrir son nouveau collège.



Pour le couple parental, cette décision ressemble beaucoup à un nouveau départ, une deuxième chance pour tenter de retrouver leur complicité et leur entente d'antan évaporées peu à peu depuis que Stéphane a trompé Elisabeth. Dans ce trio familial, chacun s'attache à jouer le rôle qui lui est dévolu : Stéphane en mari repenti, Elisabeth l'épouse compréhensive et Maéva, jolie fillette sans histoires à part celles qui rythment sa vie d'enfant sage et toujours souriante. Ce qui n'est plus le cas au moment de ce déménagement et ce que la jeune adolescente va faire comprendre à ses parents entre subtilités, silences et rebellions.



Cette lecture m'a profondément bouleversée. Tant par son contenu que par sa forme. L'écriture est simple et profonde à la fois. Les situations, les faits, les émotions, les griefs, les rancunes y sont exposées en toute simplicité, presque avec banalité, et, en même temps, nous donnent à en ressentir les effets et conséquences dans une sorte de chute vertigineuse. C'est comme si on prenait pleinement conscience de ce qui se passe trop tard, quand c'est fait, passé et qu'on ne peut plus revenir dessus.



L'intime y est aussi omniprésent. La place donnée aux corps également. Le corps de l'adolescente en cours de formation, ceux des parents qui commencent à s'effriter, se faner, pas de manière franche, mais plus insidieusement, plus sournoisement presque. Et ça fait peur, ça inquiète, ça crée des jalousies, des rivalités conscientes ou pas. De jour en jour, il faut apprendre à se connaitre autrement, se découvrir, se reconnaître, l'autre et soi. Faire avec. S'adapter. Et ce n'est pas facile quand trop de non-dits, de sentiments floués ou bafoués ont été retenus, cachés. Ce n'est plus seulement une installation dans un nouveau cadre qu'il faut réussir mais transplanter une cohabitation qui au fond ne souhaite pas être autre chose. Ou alors différemment. Et là, l'imagination et la sensibilité exacerbée de Carine Joaquim prennent toute leur dimension.
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Nos corps étrangers

(...)

Le roman se déroule sur une année balancée entre le rythme des trimestres scolaires. Au nombre de trois, ils composent la gestation d’un avenir qu’ils ont voulu meilleur mais qui ne le sera point. Sans déflorer la fin on admettra qu’il ne pouvait en être autrement en remarquant son édition par La Manufacture de livres, un éditeur indépendant se situant dans l’héritage du roman noir et du roman social, se voulant être témoin de notre époque, et en ce sens, le roman est réussi.



Au début tout est gris, c’est normal, c’est l’automne. Les personnages sont d’humeur morose. Rien ne va comme ils le voudraient. Sauf peut-être pour Elisabeth dont le retour à la nature va inspirer la peinture d’immenses toiles mais les deux autres ne trouveront pas leur compte dans ce changement. Combien ont-ils été d’ailleurs à déchanter après une hypothétique nouvelle vie à la campagne, essorés par les trajets domicile-travail, à une époque où le télé-travail n’avait pas encore la cote, déroutés par d’autres modes de vie, par des systèmes de pensée psycho-rigides ?



Le ciel semble donc s’éclairer pour cette femme. Et puis aussi pour sa fille, Maëva qui s’épanouit dans une adolescence insouciante. A tel point qu’elle ne mesure pas les dégâts qu’elle peut provoquer par le partage d’une vidéo sur les réseaux sociaux. Tout dérape alors.



Il y aura donc Stéphane et Elisabeth, Maëlla et Ritchie, Stéphane et Maxence, et puis Carla dont les portraits nous seront brossés par petites touches, savamment juxtaposées par l’auteure, pour révéler chacune de leurs sautes d’humeur, leurs espoirs enfouis, leurs sursauts, toujours en noir et blanc, et dont les personnalités apparaîtront comme diffractées, à l’instar de la couverture. Je n’ai réussi à m’attacher à aucun. Ils me sont restés étrangers, malgré leurs évidentes souffrances, exacerbées par les dysfonctionnements de notre société, en particulier la manière dont on dénie aux handicapés et aux migrants le droit à une existence paisible.



On pourrait dire que le roman entier décline le concept de déni, à commencer par celui des sentiments. Finalement seuls les adolescents sont dans le vrai, comme s’ils n’avaient pas encore épuisé leurs illusions. Je referme le livre avec un goût amer dans la bouche.

(…)

Lire la totalité de la chronique à : https://abrideabattue.blogspot.com/2021/02/nos-corps-etrangers-de-carine-joaquim.html
Lien : https://abrideabattue.blogsp..
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Nos corps étrangers

Dubitative.

Ce roman ne m'aura finalement pas emportée..

C'est l'histoire d'un couple qui pour se donner une seconde chance s'installe en province (son infidélité à lui ayant provoqué une crise conjugale et les troublés alimentaires de madame), leur fille ado trépigne de rage à l'idée de s'installer chez les "bouseux" et de quitter son lycée parisien.

Évidemment, rien ne se passe jamais idylliquement..

Bien, pour faire court, j'ai aimé le style. Mais c'est à peu près tout.

C'est un roman qui suggère tellement de thèmes sans les approfondir que je me suis sentie frustrée : crise et usure du couple avec infidélité à la clef, harcèlement scolaire, handicap (syndrome Gilles de la Tourette), réseaux sociaux, migrants sans papiers et mineurs isolés, crise d'adolescence et découverte de la sexualité, déni de grossesse et néonaticide, etc, etc..

Mauvaise pioche pour ce premier roman .
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Nos corps étrangers

Bonjour,

un retour de lecture aujourd'hui "Nos corps étrangers" de Carine Joaquim qui va sortir début janvier à La manufacture de livres.

Un roman prenant, un couple va essayer de reconstruire sa vie dans une autre ville, avec un nouveau travail, un nouvel environnement. Mais est-ce qu'un changement de lieu entraine un changement de vie ? Une analyse des personnages rondement menée, une fin inattendue. Des personnages qui enfermés dans des bulles de tristesse, de solitude arrivent à gâcher leur vie. Un roman prenant, une plume à découvrir si ce n'est pas déjà fait.

Quatrième de couv. Quand Élisabeth et Stéphane déménagent loin de l’agi­tation parisienne avec leur fille Maëva, ils sont convain­cus de prendre un nouveau départ. Une grande maison qui leur permettra de repartir sur de bonnes bases : sauver leur couple, réaliser enfin de vieux rêves, retrou­ver le bonheur et l’insouciance. Mais est-ce si simple de recréer des liens qui n’existent plus, d’oublier les trahi­sons ? Et si c’était en dehors de cette famille, auprès d’autres, que chacun devait retrouver une raison de vivre ? Dans son premier roman, Carine Joaquim décrypte les mécaniques des esprits et des corps, les passions nais­santes comme les relations détruites, les incompréhen­sions et les espoirs secrets qui embrasent ces vies.
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Nos corps étrangers

J’ai beaucoup vu ce livre sur IG est comme d’habitude, ça me freine et ne me donne pas envie de le lire …

Mais un jour, il est tombé accidentellement dans mon caddie !



Un couple avec une ado quitte Paris pour une plus grande maison dans un endroit plus vert.

Ce couple a eut des difficultés, un adultère du mari et on sent qu’une nouvelle catastrophe va arriver.



Lu en une journée, j’ai beaucoup apprécié ma lecture, comme quoi, l’engouement était mérité ! Le sujet 🤫 est très très bien traité ! Beaucoup de justesse sans aucun jugement !
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Les rêves échoués

Je continue à réduire ma pal en ce mois d’août, j’ai donc lu Les rêves échoués de Carine Joaquim sorti l’année dernière. De cette autrice, j’avais lu son premier roman, Nos corps étrangers.



Dans ce roman, nous faisons la connaissance de Clarisse, jeune adolescente de 13 ans. De premier abords, elle ne m’est pas parus très sympathique, très grossière et avec une sorte de révolte portée en l’air dont je n’avais pas compris d’où elle pouvait provenir. Mais petit à petit, Carine Joaquim nous révèle un secret venu de sa petite enfance et là on commence à comprendre, l’empathie arrive. J’ai aimé changer d’avis sur ce personnage de Clarisse, j’ai aimé la manière dont l’autrice distille les indices pour nous permettre de comprendre le pourquoi du comment.



Je trouve que ce roman se divise en trois parties, avant le départ au Portugal, la vie dans ce pays et pour finir le retour. Alors concernant la première partie, j’ai été attrapé rapidement par cette histoire et par la plume de Carine Joaquim, j’ai apprécié de me retrouver dans la tête de cette jeune fille bien seule finalement et qui se raccroche à un pseudo amour – rêve – rencontré sur le net. C’est ce rêve qu’elle décide de vivre en fuguant et en allant à Paris rejoindre ce garçon de 16 ans lui promettant de l’emmener sur son beau scooter rouge. Mais, comme on pouvait s’en douter tout ne se passe pas comme prévu et c’est au final sur Tony qu’elle tombe, un jeune homme d’une vingtaine d’année avec un passé torturé, qui décide de la prendre sur son aile. Cette première partie m’a pas mal plu et laissait présager une très belle lecture.



Mais voilà la deuxième partie avec le départ de Paris et l’arrivée au Portugal. À ce moment-là, j’ai presque eu l’impression que ce n’était plus le même roman. Je me suis retrouvé presque dans un guide touristique sur le Portugal. J’avoue que certains passages étaient intéressants, mais pour moi cela a mis Clarisse et Tony au second plan. Il n’y avait plus la même intensité, la même tension psychologique que j’avais commencé à sentir dans les débuts de ce roman. Je trouve cela dommage car par moment du coup j’ai trouvé des longueurs et cela m’a perturbé dans ma lecture.



Heureusement, la dernière partie arrive, et c’est à partir de là que j’ai retrouvé ce qui m’avait séduit dans la plume de Carine Joaquim. Pour le coup, dans cette fin de roman, j’ai vraiment retrouvé Clarisse et ses démons, j’ai retrouvé une certaine tension avec des moments inattendus et une fin palpitante. La fin est vraiment une réussite selon moi, mais tout comme l’était celle de Nos corps étrangers.



Voilà donc une lecture que je qualifierais de déséquilibrée mais dont la fin m’a marqué, c’est ce que je vais retenir.
Lien : https://readlookhear.blog/20..
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Nos corps étrangers

Avis mitigé pour moi, mais j ai été happé par cette lecture. Je pense que cette femme nous donnera d autres belles choses à lire.

D un côté je trouve très intéressant le fil rouge du corps, richement exploité autour de l idée du corps qui trahit souvent nos états d âme.

D un autre, le sujet du roman reste banal et je trouve que c est parfois too much, ces thèmes amalgamés.

La fin renforce cette idée de "trop".



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Nos corps étrangers

Très beau roman où j'ai apprécié le développement psychologique des personnages. La plume de l'autrice est fluide et agréable à lire et elle aborde de nombreux sujets tabous. Ce livre et particulièrement le personnage de Maxence m'ont ému. Ce jeune garçon est atteint d'un trouble psychologique et on voit toute la difficulté de vivre avec ce handicap dans la vie de tous les jours et au travers du regard des autres.

On sent dès le départ qu'il y a une profonde noirceur au sein de cette famille.

Par contre, la fin, je ne m'y attendais pas du tout et elle m'a un peu donné la nausée de voir à quel point l'être humain est capable de telles horreurs.
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Nos corps étrangers

C'est un roman qui se lit très vite car on a vraiment envie d'en découvrir la fin. Je trouve que la multiplication des thématiques n'est pas une réussite : échec d'un couple, handicap, harcèlement, premières amours, migrants... c'est trop. Sans parler de la scène finale d'une violence insoutenable.
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Nos corps étrangers

Je suis très déçu par ce livre, surtout après avoir lu les critiques dithyrambiques qu'il a générées. J'attendais des situations plus originales, moins prévisibles.

.

Quant à la fin, elle est tellement dans l'outrance qu'on ne peut adhérer à l'histoire. Décevant
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Nos corps étrangers

Lu dans le cadre de la sélection 2021 des 68.

Un premier roman très surprenant et troublant, sous des apparences tranquilles de la description d'une famille "normale".

Une famille de trois personnes quitte Paris pour une ville de banlieue, de campagne. Nous allons les suivre pendant les trimestres d' une année scolaire.

Il y a Elisabeth, la mère, en congé sabbatique pour se ressourcer et essayer de trouver un certain équilibre physique et psychologique. Se ressourcer dans une maison de campagne, avec au fond du jardin un garage atelier pour peindre. Elle est relativement border line, cette mère, qui se fait vomir et a perdu la confiance en son mari et a du mal avec sa fille adolescente. Elle va découvrir la campagne environnante et essayer d'exorciser ses démons par l'art de la peinture et écouter la nature, jardiner, peindre...

Il y a Stéphane, le père qui souhaite retrouver la confiance de sa femme, de sa fille et sa propre confiance en lui. Il a quitté une maîtresse, Clara, qui était sûrement la femme de sa vie, mais le regrette toujours et va peut être tenter de la retrouver en fin de compte. Est ce une bonne idée d'avoir quitté Paris et de subir toutes les jours les trajets éprouvants tassés avec des inconnus dans le TER,

Il y a Maeva, la jeune adolescente qui a quitté sa vie insouciante à Paris et qui en plus a loupé le premier jour au collège car elle a dû assister à l'enterrement de la mère de son père. Elle arrive donc en retard pour intégrer sa nouvelle classe et elle les trouve un peu ploucs ces provinciaux : de plus, il y a Maxence, un jeune handicapé, qui émet des sons bizarres et qui est bien seul, il y a aussi Richie, un grand garçon noir, avec qui elle va entamer une histoire d'amour adolescente ; un premier amour délicat, secret..

Bref apparemment, une famille normale qui essaie de se reconstruire, dans un nouveau milieu. Chacun fait comme il peut et ils vivent ou plutôt cohabitent ensemble dans cette nouvelle maison et cette nouvelle petite ville.

L'auteure va aborder beaucoup de sujets délicats (troubles psychologiques de la mère, handicap du jeune adolescent et sa difficile insertion, conditions des sans papiers, méchanceté et harcèlement scolaire et je ne vous dévoilerai pas le sujet des derniers chapitres..).

Nos corps étrangers, ce sont les corps des personnages et leur rapport à leur propre corps mais aussi le rapport aux corps des autres (attirance rejet...).

Un texte romanesque, avec des personnages troubles, touchants, des atmosphères troublantes et un relatif suspense pendant cette période d'année scolaire.

Un premier roman réussi par son étrangeté et le trouble que l'on ressent au fils des pages.







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Nos corps étrangers

Quand une famille ordinaire mais disloquée tente simplement de recoller les morceaux et bascule dans l'horreur absolue...

Quand une femme essaye, malgré les alertes de son corps, de pardonner à son mari...

Quand une adolescente qui ne supporte plus les faux-semblants de ses parents découvre l'amour au grand dam de son père...

Quand une auteure développe une histoire mêlant de nombreuses thématiques fortes telles que l'anorexie, l'infidélité, le harcèlement scolaire, le handicap, la crise migratoire, la parentalité et d'autres que je ne peux vous dévoiler sans spoiler...

Cela donne ce roman d'apparence ordinaire, bien écrit, très intéressant et pertinant de par les sujets abordés.

Mais méfiez-vous !! Ce livre va vous achever sans prévenir avec un final d'une noirceur incroyable ! Âmes sensibles s'abstenir...

Il va finalement vous hanter un bon moment même si l'auteure a su contrebalancer l'ensemble en ajoutant une pointe d'espoir dans les dernières lignes.

▶️ Un premier roman très prometteur !

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Nos corps étrangers

Retour de lecture en demi-teinte après la lecture de « Nos corps étrangers ».

En effet, l’auteur parvient parfaitement, et tout en douceur, à ce que nous nous approprions les trois personnages principaux et leur environnement: cette petite famille a quitté Paris pour la banlieue et il est facile de se mettre dans leurs peaux.

Il y a le père, Stéphane, qui décide de donner un nouveau souffle à leur vie en se mettant au vert et en se glissant, lui, dans une vie de navetteur. Il y a la mère, Elisabeth, qui, elle, après avoir supporté l’adultère de son mari pendant des années, tenté de pardonner celui-ci, subit sa vie de femme mariée et se relance dans la peinture dans l’atelier au fond du jardin. Et il y a enfin, Maëva, ado de 15 ans, qui maudit ses parents d’avoir déménagé dans ce trou perdu et qui se cherche une place au sein des élèves de son établissement scolaire.

Le trio fonctionne parfaitement, l’auteur décrivant à merveille les ressentis et les aspirations de chacun des personnages.

L’histoire se déroule de page en page, tranquille, chacun trouvant peu à peu sa place en province, le microcosme familial trouvant un nouvel équilibre et chaque personnage son identité.

Par contre, je regrette légèrement la juxtaposition de tant de thématiques actuelles – qui, certes, s’intègrent dans le récit mais, néanmoins, de manière relativement caricaturales à mes yeux, donnant au récit un goût de « too much » pour chacun des personnages, et plus encore si on le considère du point de vue d’une cellule familiale.

D’autre part, sans spoiler, si les personnages n’ont rien vu venir concernant l’élément essentiel de la chute de ce livre… pour moi, cette conclusion était claire depuis quasiment la première page, rendant cette chute très peu crédible.

Enfin, personnellement, j’ai trouvé la fin très peu / pas assez aboutie. Alors que, dans l’ensemble, et compte tenu du fait qu’il s’agit ici d’un premier roman, je trouvais l’histoire très agréable et intelligente (bien qu’un chouia caricaturale à mes yeux), je déplore une fin qui tourne court, ressemblant plus à une énumération de faits – bien loin justement des développements psychologiques de chacun dans les 230 pages précédentes.
Lien : https://letempslibredenath.w..
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Nos corps étrangers

Dans son premier roman, Carine Joaquim décrypte les mécaniques des esprits et des corps, les passions naissantes comme les relations détruites, les incompréhensions et les espoirs secrets qui embrasent ces vies, nous renseigne l’éditeur en quatrième de couv’. On ne saurait dire mieux. J’ajouterai simplement que Nos corps étrangers est une partition subtile, un beau mélange de délicatesse et d’efficacité, un thème lancinant et crescendo jusqu’au gong final où je me suis exclamé de manière beaucoup moins délicate et beaucoup moins subtile Oh putain, Ah la vache ! Et je ne devais pas être le premier. Et vous, quelle interjection vous échappera après avoir lu ce premier roman exceptionnel, ce superbe texte qui émeut tout autant qu’il questionne ?

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Nos corps étrangers

« Nos corps étrangers » raconte la vie d'une famille parisienne. le père, la mère et une ado de 15 ans. Rien d'extraordinaire. le couple bat de l'aile, et la famille déménage en banlieue sur l'impulsion de Stéphane, qui souhaite se donner une chance de se rapprocher de sa femme Élisabeth et de sa fille, Maëva. Cette dernière ne voit pas d'un bon oeil le déménagement et exprime son mécontentement avec toute la puissance que l'adolescence lui confère. Évidemment, elle va dans le collège local.



carine joaquim - nos corps étrangersEt le collège, c'est le fil rouge des romans de Carine Joaquim. Dans chacun de ses romans, l'intrigue se déroule à un moment ou un autre, dans un collège. Et pour cause, elle est professeure d'Histoire-Géographie en banlieue parisienne. Alors les adolescents, elle les connaît par coeur. « Nos corps étrangers » peut-être interprété de plusieurs façons. Et alors que nous suivons principalement trois protagonistes, les trois membres de la famille, Carine donne un sens différent à ces mots pour chacune des intrigues.



Elle écrit simplement des histoires complexes et profondes. Quotidiennes. Sociales. Les thèmes abordés sont toujours actuels, mais difficiles. Je ne vous dévoilerais pas dans cette chronique ceux que l'auteure aborde dans ce roman, ce serait vous en dévoiler les différentes intrigues. Je peux juste vous dire que le livre traite de plusieurs sujets de société, avec justesse, sans parti-pris, mais avec une émotion rare. Sujets avec lesquels se débattront des personnages complets et complexes, dans une ville qu'ils ne connaissent pas, peuplée d'inconnus.



Et l'adaptation sera compliquée, pour Maëva évidemment, qui quitte ses ami(e)s et sa maison d'enfance, pour Stéphane, qui supporte les longs trajets quotidiens, mais aussi pour Élisabeth, qui a arrêté de travailler, et tente difficilement de se remettre à la peinture pour oublier les affres d'un mariage raté. La plume de Carine Joaquim est là pour exposer les faits. Pour interpeller et faire réfléchir, sans juger. Pour montrer que ça n'arrive pas qu'aux autres. Et que rien n'est jamais tout noir ou tout blanc. Cette auteure a le talent particulier de raconter une histoire comme on prend une photo. Elle met en scène des personnages. Elle ajuste les lumières, règle les contrastes, s'assure d'avoir le bon cadre, et clic-clac Kodak ! À chaque lecteur, ensuite, d'interpréter, avec sa sensibilité, la photo.






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Nos corps étrangers

Nous allons suivre une famille qui tente de se reconstruire suite à l’adultère du mari. La famille s’installe en banlieue Parisienne pour tenter de repartir de zéro dans une nouvelle maison, loin de toute l’agitation de la ville.



Si tout paraît normal au début, on se rend vite compte grâce à la plume acérée et chirurgicale de l’auteure, que cette famille ne communique plus, n’arrive pas à faire table rase du passé et tient sur le fil du rasoir. Stéphane, Elizabeth et Maeva tentent de reprendre une vie normale malgré les non dits, les dissensions et les ressentiments.



Chacun vit reclus, avec ses doutes et sa solitude, personne ne s’écoute vraiment, ils sont ensemble sans vraiment l’être.

Pour racheter ses fautes, Stéphane passe des heures et des heures dans les transports et au boulot. Pour tenter de pardonner et d’oublier, Elisabeth s’enfonce dans sa solitude et ses troubles alimentaires. Quant à Maeva leur fille jeune adolescente, qui subit cette situation, ne se sent ni entendue ni comprise.

Tout au long du récit le malaise est palpable, la tension monte crescendo, et l’implosion de cette famille semble inévitable.

C’est une histoire intense, sombre et émouvante dans laquelle l’auteure arrive à nous transmettre une palette d’émotions grâce à son talent d’écriture.



Carine Joaquim traite de la descente aux enfers d’une famille tout en soulevant des sujets forts et percutants tels que le harcèlement scolaire, le handicap, les sans papiers ou encore les TCA, avec brio! Et lorsqu’on referme ce livre, le titre prend tout son sens!
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Nos corps étrangers

Parfois la rencontre roman-lecteur/lectrice ne se fait pas. C'est comme ça. Ça arrive, au détour d'une lecture. Ça ne veut pas dire que le texte est mauvais, juste que l'alchimie ne s'est pas faite. Je sais d'ailleurs que Nos corps étrangers a rencontré son public, et c'est le principal... 🙂



Moi j'ai eu du mal. Du mal à comprendre Maëva, du mal à supporter Stéphane, du mal à ne pas souffrir pour Maxence et à me sentir impuissante face à ce gamin dont la situation n'évolue pas, j'ai eu du mal à suivre Élisabeth, et encore plus de mal à lire une des scènes finales (mais je ne veux pas spoiler...). 🤐



J'avais pourtant envie de partir à la rencontre de ce texte car j'avais adoré Le rêve dévoré (auto-publié sous le nom de Jo Rouxinol) mais cette fois la magie n'a pas opéré. 🙁



Pourtant le contexte me parlait: un couple qui tente de faire rejaillir la flamme après une trahison, qui quitte Paris pour la grande banlieue et une belle maison. Les corps qui tentent de se réapprivoiser, le pardon à accorder, les rencontres qui obligent à interroger le quotidien, les aléas de la vie qui cassent la routine. Et des sujets graves abordés. Peut-être trop en même temps, finalement... 🤔



Je souhaite dans tous les cas bonne route à Carine Joaquim sur le chemin de l'écriture. Je suis certaine qu'un prochain roman saura plus me toucher. 😉

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Nos corps étrangers

J'ai bien aimé ce livre enfin globalement

Tous les personnages ne se valent pas. Très rapidement je me suis attaché à Elisabeth.

Toutefois j'ai été gêné, voire un peu plus par Maéva. Adolescente rebelle qui sombre à mon avis un peu trop facilement dans le harcèlement et qui pour le coup dans le roman semble un peu excusé par la crise d'adolescence que vit Maéva. C'est vrai qu'à la fin du roman, Maéva devient plus sympathique, moins insouciante et moins égocentrique, mais cela reste au niveau de sa mère.

L'auteure Carine Joaquim dans le souci de peindre le tableau de notre époque aborde un peu trop de sujets dans un seul roman : le handicap, les migrants, le harcèlement, les sans-papiers, l'infidélité la crise d'adolescence...

J'ai trouvé un peu décevants les deux personnages masculins : Stéphane l'archétype du beauf/macho n'est pas très convaincant et Sylvain reste un personnage taiseux qu'on aurait aimé connaître un peu mieux.

Je n'ai vraiment pas vu venir la chute peut-être parce que je n'ai pas saisi les quelques jalons dressés tout au long du roman.

Bon voilà, c'est globalement un bon livre que j'ai lu en deux jours. Pour autant Carine Joaquim a tant de thèmes à traiter qu'elle nous réserve sûrement d'autres romans.
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Nos corps étrangers

Nos corps étrangers, une couverture grise, deux corps... Enlacés ! La promesse d'une douceur... Sauf que cette histoire somme toute banale est juste comme une de ces balles qui entre dans sa cible avant d'exploser avant de faire un maximum de dégâts... (merci Céline pour l'image)



Résumé :

Quand Élisabeth et Stéphane déménagent loin de l’agitation parisienne avec leur fille Maëva, ils sont convaincus de prendre un nouveau départ. Une grande maison qui leur permettra de repartir sur de bonnes bases : sauver leur couple, réaliser enfin de vieux rêves, retrouver le bonheur et l’insouciance. Mais est-ce si simple de recréer des liens qui n’existent plus, d’oublier les trahisons ? Et si c’était en dehors de cette famille, auprès d’autres, que chacun devait retrouver une raison de vivre ? Dans son premier roman, Carine Joaquim décrypte les mécaniques des esprits et des corps, les passions naissantes comme les relations détruites, les incompréhensions et les espoirs secrets qui embrasent ces vies.



Je n'en dirai pas plus... Ce serait gâcher la lecture... La richesse de ce livre est dans son écriture douce, plutôt bienveillante, avec des croyances, des stéréotypes...

Bref, c'est assez court mais d'une intensité forte, heureusement car une fois les yeux harponnés, on a plus aucune envie de le lâcher. Elle traite avec brio plusieurs sujets de quotidiens de nos au travers du temps que dure le roman. À lire d'urgence...
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Nos corps étrangers

Quand l'amour se distend irrémédiablement...



Au départ de ce premier roman il y eut un fait divers terrible qui poussa l'autrice Carine Joaquim à s'interroger. Comment en arrive-t-on là ?



Ce roman décortique de façon clinique avec une grande justesse, me semble-t-il, le délitement d'un couple à la suite de l'infidélité du mari Stéphane et les conséquences qui en découlent. La tentative vaine de recoller les morceaux en déménageant pour prendre un nouveau départ. D'une belle plume fluide et efficace, l'autrice nous rend spectateurs impuissants du drame annoncé. Car on sent bien qu'ils vont dans le mur. J'avais deviné en partie (mais en partie seulement) ce qui se passait. De nombreux indices sont là tout au long du roman. Le titre initial prévu "Personne n'a rien vu" a été remplacé par "Nos corps étrangers" et je trouve ce dernier parfait. Cela s'applique au sens propre à tous les personnages. Chacun est muré dans sa solitude. A partir du moment où le couple se fracture, leur fille adolescente se retrouve livrée moralement à elle-même. Ni son père trop égocentrique ni sa mère trop enfermée dans sa souffrance ne la voient ni ne l'entendent vraiment, ni ne dialoguent avec elle.

L'autrice a multiplié les sujets de société et c'est une des critiques que j'ai pu lire au sujet de ce roman. Pourtant cette histoire, c'est celle de gens ordinaires avec une une vie ordinaire. Leur fille est scolarisée dans un collège qui accueille un jeune migrant ( autre corps étranger !) et un enfant handicapé sans qu'aucun moyen ne soit mis en œuvre pour réussir cette inclusion laissant les professeurs démunis. Ce genre de situation n'est pas une exception. C'est la vie de notre société actuelle. C'est le quotidien des professeurs.



Un roman puissant qui essaie de comprendre un fait de société dont on parle peu en littérature. J'ai ressenti une profonde empathie pour Élisabeth la mère, jusqu'au bout, pour Ritchie le copain migrant de Maëva, l'adolescente...

J'ai beaucoup aimé Nos corps étrangers.
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