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Citations de Cécile Coulon (1187)


C'est donc cela, les pleurs, les vrais. Des torrents de honte, d’incompréhension, auxquels les mots de consolation se cognaient. » p 297 a – 1
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A présent, elle payait ce bonheur le prix d’une vie entière, de son propre corps qu’elle martyrisait, de sa mémoire jalouse et de son âme humiliée. » p 306 a 11
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La terre du bonheur, la terre promise d’Etienne, était vendue. Vendue. Blanche répéta ce mot, se balançant d’avant en arrière, folle, privée de nourriture. Elle chantait une mélodie désespérée : la terre. N’ayant plus une larme à pleurer, l’orpheline se mordit l’intérieur des joues jusqu’à ce que le sang coule dans sa gorge ; son goût l’apaisa instantanément, elle en aimait la texture, l’épaisseur, la chaleur aussi. Depuis des semaines elle avait si froid, ce sang ravivait sa mémoire, ses muscles et son désir. » p 310 a – 8
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Abandonnée par le peu de forces qui lui restait, écrasée par sa démence, elle s’effondra dans le vestibule. Tout rivalisait en elle, la douleur, la vengeance, la férocité. Son amour mourait au Paradis, ainsi que meurent les grandes espérances. » p 338 a 5
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La beauté de l'étang l'avait frappé de plein fouet.
L'endroit était magnifique. La brume montait dans le ciel et s'évanouissait dans les nuages. Les animaux profitaient du sommeil des hommes pour grappiller leur restes près des tables...
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Les Fontaines. Une pierre cassée au milieu d'un pays qui s'en fiche. Un morceau du monde qui dérive, porté par les vents et les orages. Une île au milieu d'une terre abrupte. Je connais les histoires de ce village, mais une seule les rassemble toute.
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Quand la mère de Thomas s'est précipitée hors de chez elle, sa robe à moitié défaite, ils n'ont pas vraiment compris.
Elle a crié plus fort que les sirènes de toutes les casernes de la région.[...]
Elle criait à la manière d'un poulain qu'on égorge.
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Après l'obtention du diplôme, j'ai travaillé pendant six ans pour le Service National: ce furent mes plus belles années. Pour la première fois, surveillé vingt-quatre heures sur vingt-quatre, je me suis senti libre. J'avais signé le contrat du bonheur, à une seule condition: interdiction formelle d'apprendre à lire.
Le jour où ça m'est arrivé, j'étais au lit. Immobilisé, j'endurais en silence d'insupportables douleurs. Les ennuis se sont penchés sur moi plus vite que mon infirmière.
Tout ça à cause d'un chien stupide, et d'une femme que je ne connais pas.
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Les blessures qu’on pensait si graves cicatrisèrent. Les gens sourirent de nouveau, apprirent à vivre sans celui qu’ils avaient perdu. Les hommes continuèrent de respirer. Le corps ne les lâchait pas. De nouvelles tempêtes les secouaient, ils se laissaient emporter et la vie d’avant devenait un détail gravé dans leur mémoire, telle des initiales sur un tronc d’arbre au pied duquel personne ne vient plus s’asseoir.
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Agnès était enceinte. Un enfant.
Il se sentait dévasté. Un trou dans le cœur. Bérangère semblait ravie, un petit frère ou une petite sœur arriverait bientôt. Seize ans après sa naissance. Dans une belle maison. Une chambre pour lui tout seul, une terrasse immense et un jardin agréable. De l’argent. Cet enfant ne serait jamais inquiet. Il naîtrait dans un monde magique où rien n’aurait d’importance sinon lui-même, parce qu’il venait si tardivement, parce qu’on ne l’attendait plus. L’enfant miracle que Benedict avait tant attendu et qu’il s’était résolu à oublier.
Quand Bérangère lui avait annoncé la nouvelle, Valère était resté bouche-bée. Incapable de dire un mot. Un coup de poing dans l’estomac. La tempête soufflait plus fort, il pliait sous le choc, battait en retraite, allongé sur le vieux parquet de sa chambre d’enfant. Un nouveau-né.
Valère avait mal, tellement mal, comme si on lui arrachait les entrailles, comme si on lui annonçait qu’il ne verrait plus Agnès. Alors qu’il la reverrait. Il en était sûr. Mais elle ne le regarderait plus. Elle donnerait naissance à un enfant que la famille attendait depuis plus de quinze ans, seule sa grossesse comptait à présent. Le coup de grâce. Elle était enceinte.
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Benedict sourit. Elle était si belle… Belle et mystérieuse, même pour ceux qui la connaissaient bien. Elle choisissait soigneusement ce qu’elle disait, ce qu’elle montrait, elle était capable de cacher sa douleur, son chagrin, sa colère, il était tombé amoureux d’elle parce qu’il ne pouvait pas la posséder. Ils vivaient dans un endroit reculé, et, après tout ce temps, il lui arrivait encore de penser qu’i ignorait tout d’elle. Elle détenait cette force qu’il ne possédait pas, cette capacité à se mouvoir gracieusement où qu’elle aille, à donner l’illusion de maîtriser les éléments qui l’entouraient, à inspirer les personnes qu’elle rencontrait.
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Seule la terre comptait. Qu’elle explose, qu’elle vive, qu’elle déborde. Ils la vénéraient, ils la dressaient comme on apprivoise un cheval fou qu’on fait danser sur deux pattes pour des spectateurs médusés. La terre donnait l’herbe, la pierre, l’eau, les arbres. La fortune des
Fontaines venait d’elle, personne ne la gaspillait, ne la malmenait. On ne l’insultait pas quand les récoltes étaient mauvaises, on s’en prenait aux enfants, aux vieillards, à Dieu même, mais pas à la terre des Fontaines. Ses forces bouillonnaient, accordaient tout ce dont ils avaient besoin et plus encore, elles veillaient sur eux, et, quand elles emportaient un enfant, on pleurait longuement mais personne ne reniait la terre, personne n’élevait la voix contre les forces des Trois-Gueules, elles régissaient tout, elles n’avaient pas de nom, pas de forme, elles étaient le vent qui soufflait à travers les arbres, l’orage qui démontait les toits des maisons, les torrents énervés au pied des carrières, elles étaient le froid qui tombait brutalement à la fin du mois d’octobre, les cailloux qui s’enfonçaient dans les pieds nus des adolescents. Les forces étaient partout.
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Elle ne s’en rendait pas compte, ou peut-être refusait-elle simplement de nommer ce qui la secouait, mais cette période fut le dernier moment de bonheur qu’elle connut à La Cabane. Après, les jours passés en ville, les déjeuners en compagnie d’hommes vieillissants qui occupaient des postes prestigieux dans des hôpitaux privés ne furent qu’un répit bienvenu, une parenthèse où, sans le savoir, elle puisait les forces nécessaires pour affronter ce qui se préparait de l’autre côté des falaises, là où Valère attendait, où cet enfant de seize ans aux allures d’homme travaillait la terre de ses parents. Oui, avant qu’elle ne le revoie, quelques semaines plus tard, Agnès ne se doutait de rien. Peut-être repoussait-elle un peu plus le moment où l’animal qu’elle tentait de dompter prendrait tellement de place qu’il faudrait se soumettre à lui.
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… Bérangère était tout ce que Les Fontaines attendaient qu’elle soit. Elle vivrait ici, prendrait soin des autres. Le sang dans ses muscles était un sang pur, un sang guerrier. Elle possédait la beauté discrète mais certaine de sa mère, son élégance aussi, et l’énergie utile de son grand-père. Elle lui ressemblait, quand elle descendait la grand-rue, dans sa façon de saluer les habitués. Une nonchalance respectueuse, comme si tout cela, toute cette vie autour d’un gouffre de pierre où mouraient des enfants, des animaux, des hommes imprudents était parfaitement naturel et nécessaire. Valère était tombé amoureux de sa capacité à trouver sa place, à l’occuper pleinement. Elle était différente, si sûre d’elle, de son pouvoir sur Les Fontaines, de sa famille. Valère voulait faire partie de ce monde, côtoyer Benedict et André, faire la connaissance d’Agnès, comprendre comment ils avaient manœuvré pour qu’elle soit si belle, si douce. Bérangère savait exactement où elle allait, et comment elle y allait. Peut-être était-ce là le privilège des filles bien nées, il n’en savait rien, elle était la première qu’il rencontrait, et certainement la seule des Trois-Gueules. Ni insolente, ni gâtée, elle jouissait de la force de ceux qui ne croient pas en l’avenir parce que l’avenir ne leur fait pas peur. L’avenir est une notion abstraite qu’ils dédaignent parce qu’ils savent d’emblée que tout ira bien. Valère aimait ça.
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Sa fille devrait choisir.
Comme elle. Choisir qui aimer, où travailler, où vivre. Quelles erreurs commettre. Dès qu’elle imaginait l’avenir de Bérangère, Agnès se rendait compte qu’elle avait grandi vite. Elle serait bientôt femme ; dans un village perdu au fin fond du pays, où rien ne l’attendait, sinon ses parents, sa maison et un gentil garçon né aux queues des vaches. Bérangère devrait décider. Inquiète, Agnès anticipait les réactions de sa fille, des images de son adolescence revenaient, comme une marée imprévue, elle se sentait défaillir sous le poids, la vitesse du temps qui passe ; Agnès avait oublié ce que signifiait choisir. Pour elle, cela avait été facile. Les bons choix. Sans faux pas, sans caprice, sans délire. Tout lui avait paru si simple, si net, dans son bureau, face à Benedict. Son monde, tel qu’il était aujourd’hui, cette grande maison, cette fillette qui n’en était déjà plus une, ces deux hommes qui vieillissaient à leur rythme, sous le même toit, avec la même envie de garder intact ce palais, cette famille, cette douceur qu’ils avaient créée, toutes les pièces s’agençaient en un puzzle magistralement construit.
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Les hommes, pourtant, estiment pouvoir dominer la nature, discipliner ses turbulences, ils pensent la connaître. Ils s’y engouffrent pour la combler de leur présence, en oubliant, dans un terrible excès d’orgueil, qu’elle était là avant eux, qu’elle ne leur appartient pas, mais qu’ils lui appartiennent. Elle peut les broyer à la seule force de sa respiration, elle n’a qu’à frémir pour qu’ils disparaissent.
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J'ai un peu froid mais un extraordinaire bien-être m'a envahi.Je me surprends à battre la mesure du pied.Curieuse impression d'être ailleurs,que la pénible journée que je viens de vivre est loin,qu'elle concerne un autre que moi.
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Rapidement je trouve un stylo,des feuilles,les mots viennent comme un fil qu'on déroule,comme un air déjà entendu,j'écoute ma chanson et me retrouve enfin.
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"C'est la musique qui retarde le grand moment...
Parce que le fonds de commerce de la Faucheuse ,c'est d'abord la tristesse et le silence,vois-tu.
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La guitare avait remplacé le chien que ses parents lui avaient toujours refusé. Il lui arrivait même d'en jouer sans trop s'en rendre compte, comme il aurait gratouillé le ventre d'un animal. Il pensait à autre chose. Aux filles de sa classe à qui il n'osait pas adresser la parole... Et aux filles de sa classe à qui il n'osait pas adresser la parole. Evidemment, à cet âge-là, c'était sa seule préoccupation. Rien d'original.
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