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Critiques de Cécile Coulon (1819)
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Une bête au paradis

Après le dernier roman de Pete Fromm, encore une très belle lecture dans cette rentrée littéraire ! J'ai retrouvé dans ce récit l'ambiance des romans de Franck Bouysse, Glaise ou Grossir le ciel...Un vrai bonheur ! Blanche vit avec son frère chez sa grand-mère qui les élève après la mort accidentelle de leurs parents. Son univers est celui de sa famille proche, de Louis que sa grand-mère a recueilli, de la ferme où elle réside, de la nature, des grands espaces et des animaux. Sa rencontre avec Alexandre va bouleverser ce doux équilibre...Un texte construit intelligemment, sans mot superflu, où la tension monte au fil des pages. C'est un récit brutal, terrien, rondement mené, de passion et de trahison, avec un personnage de Blanche très émouvante dans sa manière d'être, forte et entière. Une vraie héroïne de tragédie grecque !
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La langue des choses cachées

« Car c’est ainsi que les hommes naissent, vivent et disparaissent, en prenant avec les cieux de funestes engagements : leurs mains caressent et déchirent, rendent la peau si douce qu’on y plonge facilement des lances et des épées. Rien ne les effraie sinon leur propre mort, leurs doigts sont plus courts que ceux des grands singes, leurs ongles moins tranchants que ceux des petits chiens, pourtant ils avilissent bêtes et prairies, ils prennent les rivières, les arbres et les ruines du vieux monde. Ils prennent, oui, avec une avidité de nouveau-né et une violence de dieu malade, ils posent les yeux sur un carré d’ombre et, par ce regard, l’ombre leur appartient et le soleil leur doit sa lumière et sa chaleur. »



Le conte est cruel, la plume acérée . Une histoire de filiation, de transmission et d’émancipation.

Et une plongée dans la noirceur humaine

Un texte envoûtant

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Trois saisons d'orage

Cécile Coulon a le don d'envouter son lecteur par sa plume. Quel talent ! j'adore son style.

Les personnages ainsi que les paysages sont superbement décrits avec finesse, justesse et poésie. C'est un véritable bonheur que de lire Cécile Coulon.



L'histoire ? Et bien c'est l'histoire de deux familles dont l'une est née aux "trois gueules". André médecin va tomber amoureux de ce lieu est réussir à s'y installer. Il créera une famille que l'on suit sur trois générations.

Tous les personnages,et plus particulièrement les hommes, sont attachants.

Il y a une tension tout au long de ce roman une sorte de tragédie annoncée qui agrippe et nous retient jusqu'au point final.

C'est un roman d'amour, un roman rural, un roman social, un roman coup de cœur.
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Seule en sa demeure

Seule en sa demeure est un roman qui se laisse lire.



L'atmosphère est particulière : à la fois délicate car le roman est porté par Aimée, jeune fille de bonne famille, douce et naïve mais également lourde par le caractère secret et sombre de sa nouvelle demeure.

Au début du roman, Aimée épouse Candre, un homme droit et pieux, qui a souvent côtoyé la mort, celle de sa mère alors qu'il était tout jeune, et celle de sa toute jeune première épouse.



Si le début du roman semble s'éterniser en longueur, le lecteur se laisse cependant porter par ce mystère qui s'épaissit autour des personnages de Candre, d'Henria, la bonne qu'il considère comme sa mère et d'Angelin, le fils d'Henria à qui on a coupé la langue.



J'ai bien aimé ce mélange subtile de délicatesse et d'horreur cachée. Cette façon pudique de sous entendre l'atrocité en la touchant du bout des doigts.



Le personnage de la professeure de flûte d'Aimée ajoute également à la beauté toute en retenue du roman.



Et l'on remercie bien sûr le cousin d'Aimée , Claude, pour sa franchise et sa légèreté, apportant à ce roman sensible et angoissant, une pointe d'humour bienvenue !



A lire ?

Oui...
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Le roi n'a pas sommeil

Que s’est-il passé ce jour-là pour Thomas Hogan, dans ce coin reculé d’une Amérique profonde au temps trépassé ? Personne ne le sait. Personne n’a jamais su… Spoiler Alerte : j’ai croisé Thomas au Blue Budd, des tables de poker, des courtisanes à la poitrine fièrement dressée, des crachats et des tabourets cassés, des bouteilles de bières et quelques verres d’alcool de poire… Fin du spoiler alerte. Tu peux retourner au frigo te chercher une nouvelle bière sans attendre, sans perdre le fil.



Ce fil que tu tiens et déroule sur le comptoir collant du Blue Budd se coule sur plusieurs années. Tu suis Thomas depuis sa plus tendre enfance qui ne fut guère tendre, avec un père William entre violence et absence et qui mordra rapidement la poussière, le cœur éteint au milieu de la sciure de bois de la scierie locale, le lieu où tous les gros bras du coin travaillent. Tu croises quelques personnes gravitant autour de cette maison délabrée, qu’un vent de mystère souffle, sa mère Mary, le vieux doc O’Brien, la belle Donna… Un fil qui te fait dire que de toute façon l’histoire va mal finir pour Thomas le maudit, et qu’avant de poursuivre le fil de mes idées, tu retournes vers la porte du frigo pour te décapsuler une autre bière…



Cela fait maintenant quelques années que le Blue Budd se vide inexorablement de sa clientèle, de ses femmes aux charmes fous et aux culs accueillants, de cette odeur de sciure et de relents d’alcool et de vomis. Mais personne n’a oublié. Lorsqu’il n’y a pas de concert du Marshall Tucker Band, on se conte encore la légende de Thomas Hogan qui reste encore dans tous les esprits du comté. En réalité, - prends-toi une dernière bière pour encaisser le coup, - personne n’a jamais su. A part moi. Et toi, nouveau lecteur de ce roman auquel, si tu as envie de savoir, j’ai envie de dire take the highway and drink beers…
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La langue des choses cachées

Au départ j’ai été surprise par le style de l’autrice. Les mots sont forts ils claquent ils ne ménagent pas le lecteur. Très vite on est comme ensorcelé par ce roman qui se matérialise dans notre esprit tel un film car oui on voit les images et on entre vraiment dans l’histoire. Impossible alors de lâcher ce roman qui a été pour moi une excellente lecture. Du surnaturel l’impression de lire un conte horrifique où la fin surprend. Une très agréable découverte.
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La langue des choses cachées

Gardienne d’un savoir ancestral, la Mère sait la langue des choses cachées, Elle vient lorsqu’on l’appelle, dans les endroits reculés, désertés par les médecins. Elle est le dernier recours, l’ultime rempart contre la mort. Mais la mère se fait vieille à présent, courbée par le poids de la fatigue et de la misère des hommes, elle a formé son fils pour prendre sa relève. Avec cette première mission en solitaire, qui le mène au Fond du Puits, dans un hameau marqué par les drames et les secrets, le jeune homme, sensible et empathique, s’apprête à passer son baptême du feu, pour le meilleur… mais peut-être aussi pour le pire…



Quelle est envoûtante la plume de Cécile Coulon. Elle nous cueille en quelques phrases bien senties, vibrantes d’une puissante force évocatrice, pour ne plus nous lâcher, le temps, trop court, d’une parenthèse à la fois enchantée et terrifiante. Car ici, la poésie de la langue, n’est là que pour mieux révéler la noirceur du cœur des hommes. Dans ce village où “les hommes ont été plus violents encore que sur des champs de bataille”, l’horreur et l’indicible se dissimulent près de l’âtre, au sein même du foyer…



Hommes bourreaux, femmes victimes, colère muselée trop longtemps, le fils, malgré son inexpérience mais avec toute sa compréhension du monde, est là pour réparer ce qui a été brisé, rétablir l’équilibre rompu par de mauvaises décisions… Il en ressort un texte puissant, fascinant, empreint de fantastique, qui se lit comme un conte cruel. Un texte court mais extrêmement rythmé, qui se lit d’une traite mais nous appelle à revenir saisir quelques bribes, pour la beauté des mots qui tintent à l’oreille, ou pour la puissance des émotions qu’ils soulèvent. Un roman étonnant, comme habité, qui ne laissera pas indifférent…
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La langue des choses cachées

L’essentiel est de juger un texte sur sa puissance, davantage que sur sa longueur. Même si, pour moi, La Langue des choses cachées s’apparente davantage une longue nouvelle, ce conte cruel marque par la qualité de l’écriture de Cécile Coulon et la puissance de ce qu’elle dégage.



130 pages à lire d’une traite, plongé dans le cœur de la noirceur des Hommes.



Le récit est tout d’abord une ambiance, sombre à l’instar de l’endroit où il se situe, un village perdu qui ne voit jamais le soleil, flirtant parfois avec le fantastique. Il est ensuite poésie, grâce à une écriture qui s’envole au-dessus de ces terres arides et ténébreuses, mais qui sait frapper dur. Il est vivant grâce à ses personnages, atypiques, vibrants, marquants.



Oui, c’est bien un conte, écrit avec une langue à l’ancienne, même si on comprend vite qu’il est compliqué de dater le moment de l’action.



Cette histoire âpre mais élevée par la plume, terrifiante par ce qu’elle sous-tend, est d’une sensibilité à donner des frissons.



L’autrice dit l’ignominie avec pudeur, les atrocités n’en sont que plus prégnantes. Mais elle sait aussi frapper fort, frayant même avec l’horrifique, pesant les mots, jouant avec eux.



Et en creux, l’histoire de cette filiation, cette passation de pouvoirs qui se joue en dualité, avec comme terrain ce bourg isolé. Un jeune homme qui va devenir l’adulte, brutalement.



Le texte sert le sort des femmes, la brutalité qu’elles subissent, le silence qui accompagne les actes. Sa puissance narrative souligne en rouge sang les abominations. Jusqu’à un final terrible, terrifiant.



J’aurais vraiment aimé que l’écrivaine donne davantage de place à ses personnages, ils sont si singuliers et si saisissants qu’ils auraient mérité de vivre plus longtemps, sur davantage de pages, à mon sens.



Cécile Coulon maîtrise La Langue des choses cachées, sait dire l’indicible, avec une poésie en prose qui fait vibrer l’âme du récit.
Lien : https://gruznamur.com/2024/0..
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Une bête au paradis

“Peut-on guérir d’un amour vivant ? »

C’est la question que se pose Emilienne chaque jour depuis que sa petite-fille Blanche a été abandonnée par son grand Amour Alexandre, attiré comme bien d’autres jeunes par les sirènes de la ville.

Son exploitation agricole est nommée « Le Paradis », qualifiée de « terre maudite » par les mauvaises langues depuis qu’un accident fatal a emporté les parents des deux petits.

Qu’importe le malheur ! Emilienne ne se laisse pas conter et régit d’une main de fer la ferme familiale.



La belle Blanche ne peut pas partir, liée à cette terre qu’elle protège, à la vieillesse d’Emilienne, au chagrin de son frère Gabriel. Autour de cette famille décomposée gravite Louis le commis. Recueilli jadis par la doyenne, il s’apparente à un animal docile qu'il faut tenir à distance.



Je découvre Cécile Coulon avec ce magnifique thriller rural.

Une écriture fluide et poétique qui nous plonge dans une ambiance lourde, saturée par le mélange détonant de rage et de détresse.

Une menace sourde et implacable plane sur les protagonistes de ce lieu qui n’a de Paradis que le nom.

La rudesse du monde rural, le labeur journalier, l’isolement sont d’un réalisme saisissant et donne à la narration une puissance et une profondeur qui n’est pas sans rappeler celle de Franck Bouysse.

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Seule en sa demeure

Je quitte avec peine cette atmosphère étrange, oppressante, accrochée dans le lierre, dans les arbres touffus, dans ces chambres sombres, dans les secrets violents.



Je quitte avec d'autant plus de peine ce roman surprenant et sournoisement attirant, parce que j'en ai rêvé deux fois de suite. Oui ! Je me suis retrouvée là-bas, dans le domaine de Candre Marchère, cet homme triste et silencieux. J'y ai vu distinctement les pièces, la petite table du salon où Aimée, sa toute jeune femme, mange en sa compagnie. J'ai vu la salle de musique où celle-ci accueille sa professeure de flûte. Et je me suis réveillée troublée.



Aimée, Amand, Emeline : ne trouvez-vous pas étrange d'affubler de prénoms de la même consonance trois personnages de cette histoire ? C'est qu'on parle beaucoup d'amour, dans cette histoire…

Aimée est la fille d'Amand, un ancien militaire blessé dans son coeur et son corps, et de Josèphe. Elle épouse, conseillée par son père, Candre, « un homme pieux et bon, le meilleur d'entre tous », un homme jeune encore, mais veuf après six mois de mariage.

C'est à peine à trente kilomètres de sa maison d'enfance, mais c'est dans un autre monde, qu'elle va vivre. Un monde qui s'alimente de non-dits. Henria la servante, Angelin son fils, Emeline la professeure de musique, tous tournent autour d'Aimée…



J'ai tout bonnement adoré cette histoire un peu glauque, pleine de ténèbres. Et j'ai accompagné la solitude d'Aimée, seule, en sa demeure.

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Le roi n'a pas sommeil

On sait dès le premier chapitre que quelque chose a mal tourné pour le jeune Thomas Hogan. «Thomas avait pris le mauvais tournant au moment où tout lui souriait. Il n'y avait aucune raison, se disait-il, pour que cette histoire se termine ainsi.» Qu'est-ce qui a bien pu déraper chez ce garçon taiseux et sans histoires ? Les chapitres suivants déroulent sa vie depuis son enfance jusqu'au moment fatidique.



L'écriture est belle, émaillée de descriptions qui concourent à nous plonger dans une atmosphère feutrée au rythme lent. On a un peu l'impression d'être hors du temps en lisant ce livre, coupé du monde, prisonnier de cette bourgade des Etats Unis. D'ailleurs, on ne sait pas exactement quand l'histoire se déroule.

Le hic, c'est que cela manque singulièrement de souffle. J'ai eu l'impression d'évoluer dans un décor. Comme si ces descriptions, aussi agréables soient-elles, faisaient de l'ombre aux personnages, les empêchaient d'exister. du coup, je suis restée plus ou moins indifférente à leur sort, à l'exception peut-être de la mère. Et pour ne rien arranger, le dénouement, du moins les raisons qui y ont conduit (puisque le dénouement en lui-même est connu dès le départ), ne m'ont pas paru en phase avec le reste. Décevant. Les qualités d'écriture laissaient présager bien plus.





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Le roi n'a pas sommeil

Un roman assez spécial je dois l'avouer dont la critique parue dans Le Magazine littéraire il y a quelques mois de cela m'avait alléchée. Un roman très bien écrit nous narrant la vie de Thomas Hogan, un jeune enfant originaire du petit village de Haven, un village où tout le monde se connaît et où il faut y être né pour être considéré comme un habitant du village à part entière et non comme un meuble.

Ayant perdu son père très jeune et ayant vite compris que sa mère, Mary, n'avait pas été heureuse durant son mariage, Thomas resta longtemps un jeune enfant frêle et fragile mais néanmoins assez doué en classe jusqu'au jour où...



Dans ce roman, des amitiés se font et se défont, des destins sont chamboulés, des vies brisées, une prédestinée à un grand avenir anéanti et bien d'autres choses encore. Et pourtant...pourtant, il est vrai que ce roman n'a pas été réellement à la hauteur de mes attentes. Il y manque une pointe de "je-ne-sais-quoi" qui le rende bouleversant mais l'écriture est tellement belle et agréable à lire, la psychologie des personnages est si bien analysée que je me suis néanmoins régalée en découvrant ce petit livre. A découvrir et à vous de juger !
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La langue des choses cachées

Un style poétique sied-il à la noirceur des âmes ?



Pour que ce savant mélange prenne il fallait bien notre Cécile Coulon. Le style poétique qu’elle a adopté depuis « Une bête au paradis » est de plus en plus travaillé et abouti au fil de ces livres. Pourtant mon préféré restera « Trois saisons d’orage ».

Ce qui est certain c’est que chaque mot est pesé, à sa place. Chaque phrase est soupesée afin que nous nous approchions nous aussi du tréfonds de l’âme humaine. Plus noir qu’un polar sanguinolent, ce petit livre secoue. Comme Cécile Coulon le voulait.



L’histoire est simple et courte ; on est chez les rebouteux, mère et fils. La mère a tout appris au fils et un jour vint où ce fils sera plongé, seul, dans la vraie vie. Il devra écouter mais surtout entendre la langue des choses cachées afin de soigner ceux que la médecine n’arrivait plus à soigner.

Personne n’a de prénom, personne n’a d’identité définie, et pourtant tout les distingue, tout les identifie.



J’en suis ressortie avec un peu trop de noir au corps, à ma tête. Peut-être aurais-je dû attendre quelques semaines avant de faire ce retour de lecture, mais je doute qu’il serait autre. J’en suis d’ailleurs encore à me demander dans quelle rubrique les libraires devraient le ranger. C’est un savant mélange de poésie, de conte, de roman et de fiction intemporelle.



Difficile de dire à quel lecteur il parlera, quelle lectrice il subjuguera. Si je le recommande, je sais que je joue à quitte ou double. Par contre une chose est certaine, cette écriture est d’une intelligence, d’une finesse, d’une justesse indéniables. Et tout grand écrivain vous dira que l’écriture est la qualité essentielle pour qu’un livre devienne une oeuvre, pour qu’un auteur devienne une « plume qui traverse le temps ».
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La langue des choses cachées

La langue des choses cachées nous plonge dans un décor monochrome, un village archétypique loin des repères du temps. En compagnie de personnages qui ne connaissent des ondes que celles que leur perception capte et émet. Pas de pylônes, pas de gadgets, juste un lien fort et permanent au vivant.



L’intrigue met en scène le fils, celui qui a été envoyé pour perpétuer les dons de celle qui connaît les secrets les plus intimes des âmes qui guettent derrière les seuils. Avec une obligation de résultats : la mission est l’occasion de faire ses preuves, de légitimer sa présence. Mais son souci de bien faire ne risque t-il pas de créer le chaos ?



Ce court roman est de ceux qui laissent une trace, par l’ambiance si particulière qu’il crée. La prose est ciselée comme une dentelle à l’ancienne. Chaque mot compte. Pas de fioritures, juste la magie des phrases qui fait la poésie. Une sorte de passerelle entre les romans et le recueil de poésie de l’autrice
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Le Rire du grand blessé

J’ai lu avec intérêt cette dystopie, mais sans réel plaisir.

Sans doute me suis-je trop sentie enfermée dans cet univers froid de papier glacé, à l’écriture clinique.



Décor : Faire du livre ou de la lecture un élément de thérapie et faire disparaître ainsi toute addiction funeste pour la santé (drogue, alcool...) est une vraie gageure. Gageure réussie avec brio par Lucie Nox, bien au-dessus de toute attente.



Envers du décor : Contrôler tout débordement des dociles consommateurs en organisant des manifestations publiques de lecture, sous l’égide de solides agents de sécurité, recrutés pour leur analphabétisme et dressés aux ordres, dont le presque parfait numéro 1075.



Le meilleur des mondes ? Une illusion, encore. Car bien sûr les lectures sont ciblées et non libres de choix et les agents de sécurité quasi lobotisés pour faire régner l’ordre et la peur.



Et la faille dans le système bien sûr...





Un zeste d’humour noir avec l’industrie du livre, sauveur de l’humanité et garant de bénéfices considérables.

Une mise en garde sur un état totalitaire, avec en surimpression la célèbre maxime « Panem et circenses » : de quoi museler le peuple en lui offrant les divertissements qu’il croit avoir choisis lui-même.

Un air de déjà vu même s’il ne fait pas de mal de rester vigilant.

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Le Coeur du pélican

J'ai choisi de lire ce livre non pas pour son thème qui ne m'attire pas particulièrement, la performance athlétique d'un jeune garçon ne me fait pas, il est vrai, rêver, mais parce que j'affectionne la plume de Cécile Coulon.

J'ai peut-être trouvé un peu trop de métaphores "artificielles" dans ce roman mais je salue malgré tout une fois de plus cette jeune auteur qui sait toujours trouver un angle d'attaque intéressant pour garder son lecteur attentif.

Elle décrit avec beaucoup de psychologie l'évolution d'Anthime. La victoire avec toute l'aura qui va avec, la défaite, le drame, la fin des illusions, la résignation et le renouveau.

Il y a quelque chose d'antipathique chez Anthime et pourtant j'ai eu aussi de l'attachement pour lui. J'ai eu mal pour lui et ai souhaité une fin heureuse.

Se relever après un échec, se reconstruire et poursuivre ses rêves voilà ce que Cécile Coulon nous offre à travers Anthime.
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Seule en sa demeure

Aimée, 18 ans, épouse Candre, un riche propriétaire terrien, veuf depuis peu. Elle rejoint sa maisonnée où vivent Henria la gouvernante et Angelin son fils. Même si Candre s’avère un époux prévenant, Il n’est guère simple pour la jeune mariée de trouver ses marques dans ce grand domaine et cette nouvelle vie…d’autant que d’étranges événements surviennent…

Autant Blanche d’une bête au paradis était une vraie héroïne de tragédie grecque, autant j’ai trouvé que les personnages de Seule en sa demeure manquaient singulièrement de corps. Heureusement, le décor bien planté (très XIXe) et l’atmosphère pesante m’ont suffisamment accrochée pour que j’aille au bout de ma lecture (avec une fin là aussi malheureusement en demi-teinte ).

Si je reste magnanime , j’ai passé un bon moment avec ce roman à l’intrigue de bonne facture, mais on est loin du coup de coeur attendu.

J’en espérais certainement trop après l’excellent #unebêteauparadis 🤷🏽‍♀️
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Objectif Terre : Unicef

Un recueil de 15 nouvelles au profit de l'Unicef. On se fait plaisir en lisant tout en commettant une bonne action !



J'ai beaucoup aimé :

- La Projet POLLEN de Tatiana de Rosnay ;

- Un loup pour l'homme de Nicolas Lebel ;

- Vocabulaire impropre à la consommation de Jacques Expert ;

- Madame Matheson de Niko Tackian ;

- La Révolution Bienveillante de Ian Manook ;

- Sauver de Cécile Coulon ;

- Ouest de Franck Bouyse.



J'ai bien aimé :

- L'Entre-Deux de Pierre Bordage ;

- L'Arche de Bertrand de Sandrine Collette ;

- Monsieur Pierre de Adèle Bréau ;

- L'Écologie émotionnelle de Mathias Malzieu ;

- La Fierté des Centeno ;

- Tout est bien qui finit de manière étonnante de Bernard Werber.



J'ai moins aimé :

- Ne pas pleurer de Fabrice Colin ;

- Koï 2034 de Mona Le Bris-Leleux.



On n'hésite pas, on achète !
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Une bête au paradis

"Une bête au paradis" ne m'a pas tenté lors de sa sortie. L'histoire, je crois comprendre, se passe dans une ferme perdue loin de tout et ce n'est vraiment pas un univers qui me fait rêver. Quand aux critiques, les lecteurs adorent ou trouvent l'écriture, et je les cite : "nulle".

Et bien voilà, 2 ans après sa sortie, j'ai envie de me faire ma propre idée et je fais partie de celles et ceux qui ont aimé.

J'ai complètement adhéré à son écriture très cinématographique. Ce roman est un conte très visuel et cruel qui se passe au paradis. Non non je n'ai pas changé d'avis sur mes goûts en ce qui concerne les fermes isolées mais "le paradis" est le nom donné à la ferme et terrain d'Émeline, de ses deux petits-enfants Blanche et Gabriel ainsi que de Louis commis qui s'est fait adopter pour fuir la violence de son père.

C'est un roman qui est convenu d'appeler un roman rural, un roman noir rural.

Les personnages comme tout d'ailleurs sont très bien décrits. On ressent une force qui émane de la plume de Cécile Coulon.

L'arrivée au paradis d'Alexandre, camarade de classe de Blanche, va bousculer, voire même bouleverser l'équilibre qui s'était installé au paradis.

Blanche et Émeline sont deux femmes fortes qui très attachées à leur terre vont en devenir les gardiennes des plus déterminées. Je n'en dirai pas plus mais ce livre m'a permis de m'évader et surtout de prendre du plaisir.
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La langue des choses cachées

Le guérisseur revient au village



Dans ce conte tragique servi par une langue poétique, Cécile Coulon raconte comment le retour d'un fils au village va réveiller de douloureux souvenirs. Appelé à reprendre le rôle de guérisseuse de sa mère, il va découvrir tous les maux qui gangrènent la communauté.



Nous sommes à une époque qui n'est précisément définie dans un lieu qui ne l'est pas davantage, pas plus que les personnages qui portent des noms génériques, le fils, la mère, la femme, le prêtre. Bref, tous les ingrédients du conte sont rassemblés pour nous offrir un récit aussi sombre que lumineux.

Sombre, parce que l'atmosphère est lourde, les crimes odieux. Quand le prêtre accueille le fils, de retour au Fond du Puits après un long exil, il espère qu'il succèdera à sa mère qui avait le don de soigner les corps et les âmes. Dès ses premiers pas dans le village, il ressent ce trouble, comprend que la violence des hommes continue de régir le quotidien de la communauté: «les bûches tanguent près du feu, la table est rongée par le viol, le couloir suinte, la saleté gonfle le vieux papier. Une odeur d’air froid et de volets pourris hante la chambre».

Et si le père est un homme affreux, il aimerait sauver son fils sur lequel «il plante des yeux fous, ivres d'angoisse, furieux de peur». Mener à bien sa mission n'est pas chose facile pour ce successeur à la sensibilité exacerbée qui ressent d'emblée le mal qui préside aux destinées de ce microcosme et qui s'est instillé partout, dans les murs et dans les meubles, dans les corps et les âmes. Lui qui parle la langue des choses cachées, peut-il «rétablir l’équilibre du monde»?

Quand un enfant vient le chercher pour se rendre au chevet de sa grand-mère qui agonise, il se retrouve à l'endroit même où sa mère était venue soulager cette femme et comprend qu'ici résonnent «toutes les voix de toutes les femmes du Fond du puits depuis mille ans».

On le sait, Cécile Coulon aime s'imprégner de l'esprit du lieu pour dérouler ses histoires, comme dans Seule en sa demeure ou Une bête au paradis. Il n'en va pas autrement ici, dans cet endroit où suinte la violence et où règne le mutisme.

Où le temps est peut-être venu de parler cette langue des choses cachées pour ne plus laisser le viol impuni, pour ne plus subir le machisme ordinaire qui semble être inscrit dans les gènes.

Alors nous voilà du côté lumineux de ce roman, celui qui s'appuie sur les horreurs et la noirceur pour chercher une voie (voix) nouvelle.

Prenez la peine de lire quelques pages de ce livre à voix haute et vous comprendrez immédiatement son lyrisme hypnotique. La mélodie de ce texte d'une grande poésie ne vous lâchera plus. Alors vous ici parlerez la langue des choses cachées que Cécile Coulon enseigne ici dans toute sa pureté, comme une source cristalline s'écoulant au flanc d'une colline.

NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.


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