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Critiques de Cécile Coulon (1810)
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Une bête au paradis

Me voici, après de nombreuses critiques. Je serai donc assez brève...



Dans un style superbe ( n'oublions pas que l'auteure est aussi poète), une histoire âpre et brûlante nous est contée, terrible dans son dénouement...



Blanche, si liée à sa terre, à son paradis

Par Alexandre, son premier amour éblouie

Vide après l'abandon, douze années de silence

Et l'espoir à nouveau, la vaine fulgurance

La vengeance...



Si j'ai trouvé le texte prenant et flamboyant dans son écriture, comme pour " Trois saisons d'orage", je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, ils m'ont rebutée, le paroxysme de leurs sentiments, leur violence qui explose m'ont mise mal à l'aise. J'ai ressenti le même agacement, les mêmes réticences, la sensation d'un univers factice, outré. Peut-être Cécile Coulon n'est-elle pas une auteure pour moi...J'ai nettement préféré, pour évoquer le monde paysan, les romans de Franck Bouysse.



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Une bête au paradis



L'auvergnate ( et donc régionale depuis que notre région est devenue Auvergne Rhône Alpes) Cécile Coulon n'a même pas trente ans qu'elle a déjà une belle biographie derrière elle, notamment avec Trois saisons d'orage, lauréat du très convoité Prix du Livre Inter) sans parler d'essais et ses recueils de poèmes assez impressionnants .



"Une bête au Paradis", qui fait partie des romans les plus appréciés des libraires en cette rentrée 2019 ( et déjà lauréat du Prix Littéraire Le Monde 2019) confirme largement son talent.



Cécile Coulon plonge son lecteur pour ne plus le lâcher dans les tréfonds du mal- nommé Paradis, un domaine secret et recluse, composé de champs d'un étang et d'une ferme où les cochons sont l'animal dominant.

Emilienne est la gardienne de ce temple. Elle y élève seule ses petits enfants, Gabriel et Blanche depuis la mort brutale et soudaine de sa fille et son gendre. Elle parvient à créer un semblant d'équilibre avec Louis, le commis qu'elle a recueilli d'un père violent à l'adolescence.



Tous travaillent sans relâche aux bêtes et aux foins dans ce milieu où les joies sont rares mais réelles, et où le silence est la règle qui prévaut pour tenter d'encaisser les malheurs de la vie



Un jour, un étranger, Alexandre, va arriver et va faire bousculer l'ordre établi notamment auprès de Blanche, qui va tomber dans les tourments de l'amour, un peu malgré elle. L'amour d'un homme sera t- il plus grand que l'amour de la terre? Blanche aura la réponse à cette question, et cette solution ne se fera pas sans violence voire même une certaine bestialité...



Ce huis clos hypnotique et haletant , qui montre comment cette lignées de femmes envoûtées par la terre est racontée par une écriture aussi musclée que poétique d'une Cécile Coulon qui refuse absolument tous les bons sentiments que son histoire pourrait laisser penser.



Même si on pourrait avoir tendance à rapprocher cette lecture du film au nom de la terre, autre grand succès rural de cette rentrée, mais qui était plus une histoire d'hommes et qui était certes tout aussi sombre mais quand même plus sentimental, le roman de Cécile Coulon nous montre que l'enfer rural n'est pas toujours pavé de bonnes intentions...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les ronces

J'écarte les pages du paysage pour entrer dans un chemin de ronces. J'ai toujours pensé que la poésie était une manière d'apporter de la lenteur dans notre façon de cheminer dans les mots.

Les Ronces ont cette vertu de nous aider à nous frayer un chemin difficile, ne pas l'offrir facilement à nous. Les Ronces nous aident à cheminer avec lenteur dans le paysage.

Ici, dans ce recueil de poèmes, Cécile Coulon convoque le désir à la manière d'une voyageuse.

Ses vers nous invitent à une forme de voyage, mais nous disent aussi de ne jamais se résigner.

Ici les ronces s'écartent peu à peu dans le paysage des pages, celles-ci nous laissent entrer dans le chemin des phrases, il faut marcher, s'éloigner, regarder plus haut que cela nos vies d'en bas.

À notre tour, nous entrons comme un voyageur dans ce dédale de mots.

Les ronces s'ouvrent parfois sur les lèvres des arbres, sur les ailes alourdies des oiseaux par la pluie,

Dire que l'être aimé est le plus bel endroit où choir enfin.

J'écarte les pages du paysage et je chemine parmi les ronces.

Aimer quelqu'un qui ne vous aime pas. Se heurter à son mur.

La quête d'un visage, d'une voix, les mots qui viennent ou ne viennent plus.

Les ronces sont des feuilles et il nous faut les apprivoiser.

Faire les choses pour ne pas oublier l'autre.

Les nuits blanches débarquent comme des wagons dans une gare fantôme.

Cécile Coulon, à travers ces chroniques poétiques, nous parle de sa passion d'écrire, de cette difficulté d'écrire aussi. Elle convoque son quotidien et des forêts peuplées d'enchantements.

Parfois il faut quitter les montagnes. Descendre. La poésie de Cécile Coulon nous tend la main dans un sentier qui côtoie le vertige quand on aime encore.

Le quotidien est là, celui de nos vies, Cécile Coulon a décidé de lui donner une lumière. C'est une lumière qui égratigne, faite de ronces. Aimer, c'est aussi éprouver la difficulté d'aimer. L'absence.

Cécile Coulon jette du sel dans nos yeux et de l'orage dans nos cœurs, quand ce n'est pas l'inverse.

Sa poésie incite à ressembler à nous-mêmes.

Parfois, lorsqu'on rentre dans nos tanières, il reste encore un peu de lumière dans le corps recroquevillé. D'où vient-elle ?

Ce que j'aime dans la poésie, c'est cette manière de poser de la lenteur dans nos manières trop lourdes. La poésie de Cécile Coulon ressemble à cela. Elle réussit à entrer dans nos tanières, caresser nos corps recroquevillés. Faire entrer de la lumière là où nos gestes sont empesés, enfermés.

Longtemps encore, je voudrais continuer d'être griffé par Les ronces de Cécile Coulon.
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Les ronces

J'étais partie pour acheter Seule en sa demeure et Les ronces m'ont fait de l'oeil, souvent lecteur varie.

C'est beau, bien écrit, de belles descriptions de la campagne.

J'ai bien aimé C'est déjà Noël empreint de réalisme , de nostalgie, de tristesse.

Après c'est un de ces premiers recueil ce qui explique une découverte mitigée.

Je n'ai pas trouvé cet enthousiasme, cette joie où cette nostalgie et tristesse que m'apportent d'autres poètes. J'ai eu l'impression d'être attachée au sol par un boulet et je le regrette mais ce n'est que mon avis.

Dans ces cas-là, un seul conseil. Lisez-le, faites vous votre propre opinion.

Challenge POÉVIE : la POÉSIE c'est la VIE (2022-2023)

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Seule en sa demeure

Dans le Jura du XIXe siècle, Candre Marchère est une âme pieuse. Il est un riche propriétaire, orphelin et veuf. Pour Armand, Candre est un bon parti pour sa fille Aimée. L'affaire est entendue et Aimée se retrouve au domaine Marchère une bâtisse de pierre et de bois, aussi large qu'un couvent et aussi haute qu'une église. Un domaine qui va répandre sur elle des années de secrets. Dans cette demeure hantée par le fantôme d'Aleth la première épouse de Candre, la jeune fille se sent isolée entre le silence inquiétant de son mari, et surtout la figure dominante d'Henria, la servante et l'inquiétant Angelin un muet dont la langue a été coupée.



J'avais été littéralement transporté par son précédent roman « Une bête au paradis » un récit d'une beauté sauvage, où la sensualité côtoie la rudesse, où le désir se mêle à la haine. J'attendais donc le nouveau livre de Cécile Coulon avec impatience, trop sans doute. Certes l'auteur sait parfaitement rendre avec sa plume travaillée et évocatrice l'ambiance oppressante des lieux, les tourments de l'âme humaine, la tension palpable de ce huis clos. Mais j'ai été troublé, déçu un peu, l'histoire et le style parfois précieux ne correspondent pas à l'auteure de ces magnifiques recueils de poèmes que sont « les Ronces » et « Noir volcan ».







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Une bête au paradis

Ce paradis n'est pas tout à fait ce que l'on pourrait imaginer...Ici ce Paradis est le nom d'une ferme et de ses jolis terrains,dans lesquesl vivent ,presqu'en vase clos,Blanche et son frère Gabriel,avec leur grand mère Émilienne depuis la mort de leurs parents, c'est à dire depuis presque toujours ! Il y a aussi Louis qui a trouvé refuge auprès d'Emilienne après avoir été maltraité par ses parents. Commis de son statut,il fait pourtant partie intégrante de cette famille. Se joint à ce microcosme, Alexandre ,collégien avec Blanche dont l'attirance sera immédiate. Autant Louis est le ciment et le protecteur de petit univers,autant Alexandre en sera le parasite. Je n'en dévoilerai pas plus sur l'intrigue. C'est une belle histoire d'amour au pluriel, avec des personnages forts et sensibles. Louis est émouvant au possible. J'ai beaucoup aimé ce roman rural sombre qui relate si bien les tourments amoureux et embarque le lecteur dans une campagne si bien décrite qu'on en sent parfois les odeurs. C.Coulon décrit avec psychologie chacun de ces personnages ce qui offre une vraie richesse au roman. Merci ,une fois de plus soeurette pour tes conseils! :)
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Une bête au paradis

Un roman de la terre où le sang du cochon égorgé se mélange à celui de la jeune fille qui vient de faire l’amour pour la première fois. Vous êtes arrivés au Paradis, une ferme tenue par Émilienne qui élève seule ses deux petits-enfants orphelins Blanche et Gabriel avec pour aide Louis le commis, un gamin battu par son père qu’elle a recueilli comme un oisillon blessé.



Cécile Coulon nous raconte une histoire dure et brutale comme peut être le travail de la terre. On ne ménage pas sa peine ni ses efforts. Son écriture, son style, ses mots collent parfaitement au récit, tout est d’un réalisme incroyable. Un roman d’une beauté sauvage, où la sensualité côtoie la rudesse, où le désir se mêle à la haine.

Deux mondes inconciliables qui s’affrontent le monde rural qui essaye de survivre et la ville véritable pieuvre qui étend ses tentacules.



Une construction originale, des chapitres courts dont les titres sont des verbes à l’infinitif. L’auteur nous emmène dans une intrigue qui va crescendo, une passion dévorante qui se transforme en vengeance et conduit le lecteur aux portes de la folie, un récit qui explose dans une fin inattendue.



Ce roman s’appuie sur des personnages totalement différents et criants de vérité:

Émilienne qui ressemble à sa terre, un arbre fort aux branches tordues. Prisonnière de ses quatre-vingts ans, elle s’économise en animal qui attend l’hiver.

« Parfois, le jeune couple s’autorisait à quitter les lieux pour manger au restaurant, mais Émilienne elle restait avec ses bêtes. Elle faisait partie du troupeau, même si elle marchait à l’avant. »



Blanche a hérité du bon sens de sa grand-mère : apprendre vite ou mourir. « Elle avait plus vite appris à marcher qu’à parler, débordante de mouvements, une enfant plus âgée était cachée en elle et attendait le moment d’éclore. » Enracinée dans sa terre, elle va être emportée par sa passion.



Louis le garçon de ferme, enfant battu et qui rêve de Blanche.

« Louis aurait adoré avoir Blanche pour sœur. Il l’aurait protégée, aimée, sans aucun doute grondée aussi, mais leur lien aurait été clair. Il en aurait compris les limites, les rives à ne pas franchir, les rivières dans lesquelles les garçons n’ont pas le droit de se baigner.

Pour la fille Emard, Louis n’avait aucun charme, aucun pouvoir érotique, il occupait la place d’un animal domestique, intelligent et docile. … Il ne faisait pas partie de la famille, il faisait partie de la ferme. »



Gabriel, un garçon naïf, cassé par la mort de ses parents, qui vit à travers les plaines de son chagrin.

« Aurore comprenait qu’elle ne soignerait pas Gabriel, qu’il y avait en lui un arbre noir depuis l’enfance, que la mort de ses parents avait arrosé de colère ; elle ne pouvait pas le tomber, cet arbre, seulement couper quelques branches quand elles devenaient trop encombrantes. Elle le rafraîchissait, le frictionnait de ses mots et de son sourire, elle le secouait pour que tombent de son âme des feuilles mortes et des fruits empoisonnés. »



Alexandre à l’ambition démesurée

« Alexandre n’était pas un garçon de grange, d’œufs, de cornes. Alexandre n’était pas un garçon de marécage, de lisier, de grenouilles. Alexandre était un homme impatient dont les rêves dévorants dépassaient les contours du Paradis ».



Et puis le Paradis, personnage à part entière, terre difficile à apprivoiser pour laquelle deux femmes vont se battre. Une belle occasion de découvrir tout le talent de Cécile Coulon, si vous avez l’envie de connaître une autre facette de son écriture je vous conseille « Les Ronces » un recueil de poèmes en prose qui traitent du quotidien, magnifique !



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Une bête au paradis

Si proche du Paradis, si proche de l’enfer

Cécile Coulon nous revient avec un roman âpre, au goût de terre et de vengeance. «Une bête au Paradis» est un petit bijou, qui pourrait fort bien être la belle surprise de cette rentrée.



Ne vous fiez pas à l’écriteau planté sur un pieux et sur lequel est marqué «Vous êtes arrivés au paradis». Car le Paradis en question est une grande ferme, de celle qui nécessitent des bras, de la force et du courage pour venir à bout du travail quotidien. C’est là que vit Émilienne avec son commis Louis et ses deux petits-enfants, Blanche et Gabriel. Elle «avait perdu sa fille, Marianne, et son gendre, Étienne, dans un accident de voiture».

Le roman s’ouvre au moment où tout le monde s’affaire, car on tue le cochon. L’occasion choisie par Blanche pour faire l’amour avec Alexandre. Si elle a choisi le fils de la femme de ménage de l’école du village et du guichetier à la gare de la ville voisine, c’est qu’elle s’imagine que ce beau garçon partagera sa vie et l’aidera à surmonter ses peurs. Car «même si Blanche aimait le Paradis, elle s’y sentait petite. Les fantômes qui peuplaient les lieux prenaient toute la place.»

Les fantômes, mais aussi les convoitises et les rivalités. Louis, par exemple, n’avait pas apprécié que «cette petite» avait choisi de ne pas assister «à la mort du cochon, pour s’enfoncer, à l’étage, dans la peau d’un autre garçon que lui.» Depuis son arrivée au Paradis, battu au sang par son père, il s’était fait une place au sein du domaine et était considéré comme un rouage essentiel de l’exploitation, ne rechignant pas à la tâche. Autant dire qu’il verra comme une bénédiction ce que Blanche verra comme une trahison, le départ d’Alexandre parti poursuivre des études et chercher fortune en ville. Qu’il s’imagine prendre la place de cet amant qui ne donne plus signe de vie.

Les années vont passer, Gabriel va trouver en Aurore la compagne idéale. Louis ronge son frein et Blanche va essayer de surmonter son chagrin. Mais douze ans après leur rupture, un nouveau coup de tonnerre s’abat sur le Paradis. Alexandre est de retour. On raconte qu’il a fait fortune en Nouvelle-Zélande et qu’il revient pour acheter des terres. «Entendre le prénom d’Alexandre avait réveillé chez elle une bête, créature de désir et de larmes. Blanche se préparait: elle patrouillait au Paradis sans relâche. Lorsqu’elle s’arrêtait, épuisée, il luio fallait s’endormir vite; la figure si belle, si douce d’Alexandre la hantait. Ce visage n’en finissait pas d’agiter en elle des flammes vacillantes.»

Cécile Coulon va alors réussir un épilogue qui vous laissera pantois, aussi me garderai-je bien de vous en dévoiler le moindre élément. S’élevant au niveau des tragédies antiques, elle va pousser les sentiments et les émotions à l’extrême, tout en nous livrant des fulgurances d’écriture, à l’image de cette comparaison entre le corps de la femme, une ville, et de l’homme, un village: «Les formes des femmes changeaient sans cesse, évoluaient, se répandaient à la vue des autres, la peau se gonflait en certains lieux et se creusait ailleurs, tandis que le corps des hommes, passé l’adolescence, gardait son aspect et sa taille initiale. L’âge et l’alcool pouvaient l’arrondir, mais il ne se métamorphosait pas.» Il se pourrait bien qu’avec ce sixième roman – et après avoir rejoint la maison d’édition d’Adeline Dieudonné – Cécile Coulon réussisse un grand coup! C’est tout le bonheur que je lui souhaite.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Le Rire du grand blessé

Imaginez un monde...



...où les choix de nos lectures seraient contingentés, imposés, standardisés, classifiés en rayons thématiques, rationalisés par des fonctionnaires plumitifs au cahier des charges d'écriture au kilomètre.

...où nos échanges de compulsifs babéliotes seraient impossibles, car Babelio serait interdit (vision d'horreur!)

...où des grandes messes de lecture collective, tels des événements sportifs, déchaineraient des instincts primaires, avec service d'ordre musclé à neurone unique.(le livre à la place du ballon rond, un seul lecteur au milieu du terrain, jolie idée pourtant!)



Imaginez la frustration! Imaginez...



Bienvenue dans le monde de l'analphabête 1075, pur produit de masse anti émeute, prototype déshumanisé dans la société totalitaire surréaliste imaginée par Cécile Coulon.

Mais la révolte couve...

Un conte philosophique concis, froid et rude, où l'auteur ne lésine pas sur les superlatifs pour accentuer le trait.

D'autres critiques ont largement décortiqué avec talent le symbolisme du contexte. Je me bornerai à dire mon plaisir pour un moment de lecture originale, où la littérature tire son épingle du jeu.



(Bonne nouvelle: on a sauvé Babelio!)

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La langue des choses cachées

Lecture inoubliable que ce roman de Cécile Coulon !

Ecriture forte, ardente, poétique, une écriture-choc !



J’ai ADORE ce roman qui laisse deviner, qui n’explique pas, qui murmure, qui palpite de sous-entendus. C’est ce qui convient au thème abordé, celui des guérisseurs, des rebouteux, plus proches de l’âme du monde que quiconque, qui veulent rééquilibrer la vie, redonner forme aux bancals, aux souffrants, aux malheureux, à l’aide d’un langage secret, cette langue des choses cachées.



Ce roman murmure, oui, mais il hurle aussi ! Car le fait de « travailler » sur le corps souffrant et surtout, à travers lui, sur l’âme, est une entreprise téméraire et ambitieuse. Les corps se rebellent, ont peur, ont mal. Les cris fusent et bouleversent le village reculé dans lequel les faits se passent.

Le jeune homme qui a pris le relais de sa « mère » en est secoué à l’extrême. Et il fait ce qu’il croit être bien pour l’équilibre du monde…



La langue qu’il utilise, personne ne la connait, mais le langage de Cécile Coulon, je commence à le cerner, il m’emporte, il m’éblouit, il me galvanise.

MAGISTRAL !

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Une bête au paradis

Après avoir lu le roman d’une jeune femme au visage angélique (Adeline Dieudonné) et en avoir eu le souffle coupé, je réitère cette expérience époustouflante avec Cécile Coulon et sa bête au Paradis. J’en ressors aussi assommée qu’avec « Kérozène ».



Sauf qu’ici, il s’agit d’une lente mise en place, avec descriptions des personnages et de leur passé, puis tout à coup tout s’accélère, le drame s’approche, arrive, est là ! Quelle ambiance ! Quelle maitrise de la forme !



Lente mise en place ? Oui, celle de la famille Emard, dont les parents meurent dans un accident de voiture à deux pas de la ferme « Le Paradis », laissant leurs deux très jeunes enfants à la garde de la grand-mère Emilienne, maitresse femme, qui ne se laissera pas démonter et qui accueillera pour l’aider un jeune homme cabossé par son père.

Et la vie va, et les enfants grandissent, et le jeune commis devient de plus en plus dépendant de cette ferme, de cette femme, de ces enfants, en particulier de Blanche, l’ainée, au caractère fort comme sa grand-mère.



Mais lorsque Blanche se met à aimer Alexandre, ce bel Alexandre aux fossettes attendrissantes, à qui on donnerait le bon dieu sans confession, ce qui est normal puisqu’on est au Paradis…la gangrène s’installe doucement. Oh, c’est d’abord tout petit, tout caché, mais cela enfle, cela crève, cela rebouillonne et cela explose.



Je n’en dirai pas plus, sinon que je suis admirative devant le talent de cette jeune auteure qui s’exprime avec tant de brio et qui a réussi à m’entrainer dans les méandres nauséabonds entrecoupés de fulgurances de bonheur de cette famille qui se voudrait toujours vivre au Paradis.

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Seule en sa demeure

Première lecture de Cécile Coulon

Une agréable surprise. Ma librairie a un rayon « livres faciles « ou « feel-good « avec Grimaldi, Legardinier, Lévy, Musso, , bref le top des meilleures ventes .

J’avais remarqué le précédent livre de Cécile Coulon parmi ces livres « grand public »,sans aucune connotation péjorative.J’ai lu au moins un livre des auteurs sus cités, souvent après une œuvre un peu ardue

Je venais de lire Victor Del Arbol Toutes les vagues de l’océan , magnifique mais difficile

Sans préjugés, me voila donc avec la jeune Cécile Coulon

Je le dis tout de suite :cela m’a plu

L’intrigue n’est pas originale.

Au 19° siècle, dans le Jura , la jeune Aimée doit épouser un riche veuf et donc le rejoindre dans son château pour une vie toute tracée

Candre, son époux est un homme austère , religieux mais aussi délicat

Aimée est à la fois admirative de son époux mais aussi un peu inquiète

car elle est , en quelque sorte, assignée à demeure , sur le vaste domaine

Il y a là tout un personnel au service du maître de maison.

Il y a aussi l’ ombre intrigante de la première épouse de Cambre, décédé très jeune

Il y aussi un jeune étrange, beau et muet et une professeure de musique

Je vous laisse découvrir tout ce petit microcosme rural avec , bien sûr, quelques secrets et intrigues.Qui est vraiment ce Cambre?

Cécile Coulon connaît tous les codes pour écrire un tel roman

La danger ,c’ était de faire un copier coller d’ œuvres littéraires anciennes et fort connues

Elle échappe à ce piège grâce à son style , au rythme impeccable du livre et à sa touche d’ originalité

Certes, c’ est un livre facile à lire mais,pour moi, le charme a opéré

J’ attendrai avant de lire Une bête au paradis, son précédent roman qui a d’ excellentes critiques

Je suis curieux de voir comment Cécile Coulon évoluera dans les prochaines années
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Seule en sa demeure

Livre incroyablement beau.

De la prose poétique.

Des phrases, des arrangements grammaticaux sublimes.

C'aurait pu être un conte de fées, comme La belle au bois dormant, ces bois en dormance mais plus encore en sursis.

C'aurait pu être un Rebecca de Daphné du Maurier ou bien un roman gothique des soeurs Brontë. Ou encore un zeste de Jane Eyre...

Et bien non.

Bien sûr, certains thèmes sont identiques.

Mais non.

Ce roman est infiniment plus puissant, il sent la terre, les sapins, la résine, les bois, les hommes durs et puissants, trempés de sueurs et reniflant le mauvais alcool.

Alors oui c'est un conte de fées, mais plutôt un conte de sorcières.

Un conte maléfique.

Un conte qui empoisonne, qui mutile un pauvre bougre, qui emprisonne la jeune épousée, Aimée.

La nature n'est là que pour l'emprisonner, mais également faire taire ses angoisses, lui apprendre à aimer le maitre, son jeune époux, tout empesanti de religion, de Dieu, de la sainte Bible.

La douleur, la souffrance est partout, tout le temps, comme une vieille nostalgie, une ancienne tristesse.

L'auteur nous fait témoin de cette drôle de vie, avec les bêtes et les forêts.

J ai attendu comme Aimée cet époux tous les soirs, j'ai regardé par les fenêtres

fondre la nuit, j'ai senti comme elle le parfum puissant de la terre retournée, j'ai pleuré le père disparu, j'ai senti la chaleur du corps de l'époux, ce mari si féminin, si pur, si cristallin, si doux.

C'est en cela que l'auteure est si admirable ; de par son style, ses mots magiques et si bien choisis, nous devenons Aimée, Candre, Aleth, Henria, Angelin ou Emelinne.

Beaucoup d'amours et de passions silencieuses.

Beaucoup de prières restées vaines.

Beaucoup de douleurs anciennes et pourtant si présentes en chacun de nous. Comme une trace indélébile.

Ce livre est bien plus qu'un livre : c'est un Grimoire maléfique mais si beau.

Si beau.

Il restera dans ma mémoire comme un souvenir magnifique.

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Trois saisons d'orage

Jeune médecin traumatisé par la guerre, André ouvre son cabinet aux Fontaines, un village de campagne où s'installe une carrière. Un jour Elise, un amour d'une soirée d'étudiants, lui présente Bénédict, son fils. Celui-ci s'installe progressivement dans la maison du père, au-dessus du village. L'enfant devient adulte et prend la succession d'André comme médecin des Fontaines. Il y amène Agnès, une femme forte et indépendante, qu'il épouse. Bérangère naît de cette union. À l'école, la fillette rencontre Valère. Ils deviennent inséparables. L'amitié d'enfance devient amour à l'adolescence, et les familles acceptent cette relation avec bienveillance. Le drame se noue lorsque Valère est officiellement invité à déjeuner chez Agnès et Bénédict...



L'histoire que nous raconte Cécile Coulon est un peu un classique du genre ; je ne donnerais pas de référence pour ne pas déflorer le sujet. La première moitié du texte, où l'environnement est planté et les personnages mis en place, est menée avec vigueur. J'ai trouvé la suite un peu plus molle, monotone, sauf évidemment les derniers chapitres où tout s'accélère. C'est le seul reproche que je ferai à ce livre.

Le décor et les personnages sont originaux. Les protagonistes sont décrits par leurs traits de caractère dominants. Mais des petites touches, ici et là, nous font entrevoir toutes leurs complexités. La narration nous les rend proches, très humains. L'environnement est décrit avec un mélange de violence - Les Trois-Gueules, la carrière - et de bienveillance - Les Fontaines, La cabane, la campagne, les vaches...

Mais c'est surtout l'écriture et le style de l'auteure qui rendent ce roman incomparable. Je n'essaierai pas de les qualifier, je n'y parviendrais pas. Il sont à la fois simples et très riches. On sent que l'écriture est complexe, mais la lecture reste fluide. De la belle ouvrage !

J'ai hâte de lire une autre oeuvre de Cécile Coulon, avec une intrigue un peu plus riche peut-être...


Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Une bête au paradis

A la bibliothèque, j'ai emprunté Une bête au paradis de Cécile Coulon, roman de cette rentrée littéraire 2019.

Dans sa ferme isolée au bout d'un chemin de terre, appelée le Paradis, Émilienne élève seule ses deux petits-enfants, Blanche et Gabriel. Devenue adolescente, Blanche rencontre Alexandre, son premier amour.

Mais, arrivé à l'âge adulte, le couple se déchire lors qu’Alexandre, dévoré par l'ambition, exprime son désir de rejoindre la ville tandis que Blanche demeure attachée à son coin de terre.

Une bête au Paradis est un roman qui m'a étonné, je ne m’attendais pas à ça, je ne le pensais pas aussi sombre.

Le Paradis, c'est une ferme isolée qui ne porte pas vraiment bien son nom... En effet, les malheurs s'y enchaînent et les voisins se demandent si le Paradis ne serait pas plus proche de L'Enfer depuis qu'un accident a coûter la vie à deux de ses membres, laissant Blanche et Gabriel orphelins. Heureusement, leur grand-mère Émilienne s'occupe bien d'eux. La vie se poursuit tranquillement dans cette ferme, les enfants grandissent et un jour Blanche tombe amoureuse d'Alexandre. Un amour fort, exclusif mais qui souffre de l'ambition du jeune homme.

Blanche est viscéralement attachée à sa terre, elle n'en partira jamais.. Alors qu'Alexandre n'est pas attaché à cette terre, il ne voit pas faire sa vie ici. Le clash était inévitable.. Les années passent, ils se retrouvent mais... rien ne va se passer comme prévu par la jeune femme.

Ce roman est bien ficelé. On suit la vie de trois personnes dans une ferme : la grand-mère et les petits-enfants. C'est parfois cruel.. comme la vie. J'ai apprécié que ce soit assez sombre même si certains passages m'ont étonnés. Il y a un truc que je n'avais pas vu venir, vraiment pas ! Et c'est pas mal du tout.

Pas de coup de cœur, mais je mets quatre étoiles à ce roman.
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Les ronces

« La poésie, c’est le joli surnom qu’on donne à la vie. » Jacques Prévert



C’est bien de la vie dont nous parle Cécile Coulon dans ce beau recueil de poésie, les choses simples de la vie. Un kebab avec une barquette de frites, la première cigarette, la table du petit déjeuner, la course à pied, les troupeaux les rivières, l’enfance qui s’éloigne, Dieu. Comme elles sont belles les choses de la vie sous la plume de Cécile Coulon.



« Ne garde rien de ce qui t’a fait tant de mal, les lettres, les photos, les listes de courses, les partitions, les marque-pages,

ne garde rien, ne jette rien non plus,

fais-en cadeau à quelqu’un qui trouvera ça beau. »



L’amour tient une grande place dans ces quelques pages, l’amour pour une grande dame, sa grand-mère, la difficulté d’aimer, l’absence, l’amour qui s’en va, est-ce que tu m’aimes encore ? Mais aussi l’amour de sa terre Eyzahut, la maison, son âme, sa montagne, son volcan, son pays.



« Je fus aimée si longtemps qu’aujourd’hui mon cœur,

chanceux cavalier, vit chichement de ses rentes. »



J’ai fait la connaissance de la beauté de l’écriture de Cécile Coulon avec « Trois saisons d’orage », ensuite ce fut ces quelques poèmes parsemés de temps en temps sur sa page Facebook. Quel bonheur de les voir aujourd’hui réunis dans un recueil ! Il n’est pas facile de parler de poésie, car la poésie, ça ne se raconte pas, ça s’écoute avec son cœur. Alors laissez-vous porter par les mots de Cécile Coulon une jeune femme libre, amoureuse et attachée à ses racines.



« Un poème c’est quelque chose

d’éphémère et joli

comme la signature d’un doigt

sur la buée d’une vitre. »



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Le Coeur du pélican

Cette fois encore, les personnages sont très fouillés, dans tous les détails, avec leurs qualités et leurs défauts qui les rendent attachants ou repoussoir.



Deux mondes s’opposent, s’entremêlent : la vie monotone monochrome dans un lotissement ordinaire, avec ses barbecues, ses apéros de bienvenue pour tenter d’intégrer les derniers arrivés, mais deux mondes s’opposent en fait : ceux qui sont natifs du village, ont pignon sur rue, connaissent tout le monde et les nouveaux arrivants que l’on observe à la loupe.



Pour Anthime, il faut s’imposer dès le premier contact pour pouvoir passer une année scolaire tranquille et ne pas subir de harcèlement, alors il donne le maximum lors du combat, courant plus vite que les autres pour gagner, dans la scène du jeu de quilles.



« Son frère venait de remporter sa première victoire. Il échappait ainsi aux persécutions réservées aux nouveaux arrivés : son exploit ferait le tour du collège avant qu’il n’y mette les pieds. Anthime était sauvé. » P 30



Il court vite, toujours plus vite, et se fait remarquer lors du fameux cross opposant des collèges différents, par un entraîneur, dont les rêves de médailles ont sombré. Dès lors, son quotidien va changer, sport intensif, entraînement pour arriver aux championnats du huit cents mètres.



Ce qui compte pour lui, ce n’est pas le plaisir de courir, c’est gagner à tout prix, seule la victoire est belle. L’équipe de son collège arbore un maillot avec un pélican qui deviendra le surnom d’Anthime.



Mais, le jour J, il se blesse et tout s’écroule. Le Pélican git en larmes sur le sol, son ego en prend un coup et il entre dans une deuxième vie qu’il subit : mariage, enfants, obésité, jusqu’au jour où une réflexion sur son poids le blesse et l’oblige à réagir…



On assiste alors à une reprise en mains : Anthime se remet au sport, s’acharne sur son vélo d’appartement, en cachette et se lance dans un nouveau défi que je vous laisse découvrir…



Bien-sûr, ce roman parle de la chute d’une idole, du passage de l’admiration des autres à l’anonymat, loin des projecteurs, mais il va beaucoup plus loin, posant des questions sur le sens de la vie…



Que désirait-il vraiment ? Pourquoi ses parents n’ont-ils pas exprimé de réserves, surtout quand l’entraîneur, qui ne court qu’après l’alcool et cherche une revanche, le fait participer aux sélections alors qu’il n’est pas assez prêt ? Peut-on réussir sa vie quand l’ambition dévorante l’emporte sur la passion, sur le plaisir à pratiquer un sport ?



Cécile Coulon décrit très bien cette période de l’adolescence, surtout quand on est différent par rapport aux autres, le rapport presque fusionnel entre Anthime et sa sœur Héléna, chacun protégeant l’autre à sa façon, et le fonctionnement de cette famille où la communication est très limitée, de même que les affects. Ils cohabitent.



Deux autres filles gravitent autour d’Anthime : Béatrice, son premier amour, à qui il s’était promis de déclarer sa flamme s’il gagnait ces sélections, et de Joanna, la voisine d’en face, qui l’espionne et tisse sa toile autour de lui.



J’aime beaucoup la façon dont l’auteure nous interpelle, s’adresse directement à nous, sous implique. Même si le thème m’a moins passionnée que « Trois saisons d’orage », j’ai ressenti la même avidité d’en découvrir plus dans l’évolution du héros, sa recherche d’identité, tant Cécile Coulon sait bien tenir le lecteur en haleine, et ici, c’est aussi bien au sens propre que figuré.
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Le Coeur du pélican

« Un livre absolument magnifique d'une cruauté sans nom sur le sport et ses valeurs ». Ce commentaire est d'Augustin Trapenard, un garçon que j'aime regarder et écouter sur Canal +. Toujours beaucoup de verve, d'enthousiasme, de passion pour défendre un livre. « Le coeur du pélican » est le troisième livre que je lis sur ses recommandations mais peut-être le dernier.



Cécile Coulon, jeune écrivaine de 26 ans, nous conte le parcours brisé d'un athlète de demi-fond, Anthime. Ce jeune homme a un talent indéniable pour la course à pied. Il est obéissant, appliqué, évite de réfléchir, se laisse porter et accepte d'endosser ce rôle de champion en devenir.

Lors d'une compétition qui doit le mener vers les jeux olympiques, il se blesse, s'en est fini de ses rêves de gloire et de l'amour de sa vie. Il va tomber dans l'anonymat et s'enfermer dans une vie insipide : un mariage sans amour, travailleur social désabusé, prise de poids, petite maison dans un lotissement,...



Dans ce livre, des explications, des images incompréhensibles, des trucs bizarres vous en trouvez plein les pages:

p. 197, « … il avait recouvert ses terreurs et ses rêves avec la peinture d'un pavillon de banlieue, à la manière d'un puits radioactif qu'on couvre de plaques de béton » Ça vous cause ça, des plaques de béton pour couvrir des puits radioactifs ?

p.217, « Anthime s'accroupit derrière la roche, glissa ses mains couvertes du sang de sa victime dans les profondeurs de la terre et sentit les asticots recouvrir ses doigts », n'importe quoi, à part si tu te vautres dans une charogne, difficile de trouver des asticots !



Je ne vais pas tourner autour du pot très longtemps, je n'ai pas aimé ce livre, vraiment pas. L'histoire, ma foi, pourquoi pas ? C'est surtout l'écriture qui m'a gêné, une écriture douloureuse pour son lecteur.

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Une bête au paradis

Ce que j’ai ressenti:



Ça sent la terre, et ça sent l’orage…Une ambiance électrique pour un moment unique. Et puis, il y a la sensibilité de Cécile Coulon…Et ça, c’est comme une fleur sortant de terre. C’est de la magie.



"Vous êtes arrivés au Paradis."



▪️Ça fait mal comme…L’Enfer…



Protéger. Tuer. Observer.



La vie au Paradis, c’est un petit enfer. Des heures de labeur et de journées harassantes. Émilienne, Blanche, Gabriel, Louis tournent dans une danse infernale, dans cette ferme, pour faire éclater un bout de terre. Tant de malheurs sur cette parcelle, et tant de beautés aussi. Il ne faut plus que la résignation et l’habitude pour donner sens à ce travail d’agriculteurs, une certaine rudesse dans la chair et l’esprit pour survivre. Ça sent la terre, et ça sent l’oubli. L’oubli de soi, l’oubli des autres pour de la terre. Mais grâce à Cécile Coulon, l’oubli s’éloigne, et laisse place à un moment d’intimité avec une famille recomposée de frêles assonances, décomposée de malheurs assourdissants: de la matière à orages.



Construire. Surmonter. Continuer.



Et deux femmes qui se donnent corps et âme dans ce domaine, parce que c’est leur Paradis. Leur raison de vivre. C’est ici qu’est leur amour, et c’est beau de les voir aimer avec autant de désespoir et de renoncement. De voir la vie jaillir de leurs mains travailleuses, de ressentir leurs dévouements sans faille.



▪️Ça fait mal comme… L’Amour…



Avoir faim. Aimer encore. Y croire.



Blanche et Alexandre. Ça pourrait ressembler à un amour inconditionnel, fait de jeunesse et de rapprochements physiques…Un amour si grand qu’il emporte tout, un sentiment si fort qu’il dure au delà de la raison. Une passion faite de caresses et de tendresse. Et puis, il y a Louis. L’épouvantail de cette terre Paradis. La pierre angulaire de l’amour. Ici et absent. Présent et distant. Spectateur impuissant.



Frapper. Pleurer. Venger.



Ça sent la terre, et ça sent le drame. Parce que dans l’amour, rien n’est tout à fait simple, rien n’est écrit d’avance, et rien ne se passe comme prévu. Ça fait toujours mal, l’amour. Parce que l’on est sur Terre, et non pas, au Paradis…Que les êtres se déchirent, se désirent, se détruisent. Cécile Coulon nous conte une histoire d’amour, ni belle, ni laide. Une histoire d’attirance comme tant d’autres, mais avec des personnages qui changent, qui se changent, qui se dérangent. Un trio improbable, mais qui se racontent comme une belle histoire dans les mots sensibles de Cécile Coulon.



▪️Ça fait mal comme…La Vie…



Vieillir. Soigner. Se tordre.



Et dans ses pages, il y a la vie. La vie tout simplement. Une vie de bêtes, une vie de rien, une vie de possibles. De la matière pour de l’amour et des trahisons, de l’amitié et des répulsions, de la jeunesse et de la mort, de l’émerveillement et de la vengeance. Un cycle de vies, des cycles de saisons qui prennent des mots dans la poésie et des racines dans la terre du Paradis.



Lire. Vaincre. Vivre.



J’avais lu Les Ronces et les mots m’avaient griffés. J’ai lu Une bête au Paradis, et la poésie s’est enracinée. Ça sent la terre, et ça sent le Coup de Coeur. Merveilleuse Cécile Coulon, merci pour ce joli roman. Je marche sur tes braises avec le cœur frappé…



« Ça fait mal comme de marcher sur une braise »



Ma note Plaisir de Lecture 10/10.



Remerciements:



Je tiens à remercier très chaleureusement Babelio ainsi que les éditions L’Iconoclaste pour leur confiance et l’envoi de ce livre.
Lien : https://fairystelphique.word..
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Le Rire du grand blessé

Quel avenir pour la littérature? Cécile Coulon nous soumet ici une hypothèse futuriste qui bouleverserait fort les échanges d'une plateforme comme Babelio : Masse critique sous contrôle, remaniement des critiques de lectures triées....en effet dans l'univers de l'auteur les livres sont conçus dans des usines à mots, et formatés par thème : chagrin, rire, frisson. Exit la littérature classique trop subversive. Et pour mieux contrôler les masses, des lectures publiques sont données dans des stades d'accès très réglementés. Au cœur de l'histoire, l'un des Agents officiels qui veillent au bon déroulement de ces messes à grande échelle. Condition essentielle de recrutement de ces vigiles : ils ne savent pas lire. Tout contrevenant est immédiatement expulsé, et renvoyé dans la zone suburbaine miséreuse où il vient.



Bien entendu 1075, notre héros, tombe dans le piège...



Suffit-il de faire un mix de Farenheit 451, de 1984, et d'Algernon pour faire un roman de SF qui se tient, le tout en moins de 150 pages? Par sûr. Pour ma part je reste sur ma faim. J'ai eu l'impression de parcourir un canevas, une ébauche de ce qui aurait pu être un vrai roman. Il manque une accroche pour le lecteur, des détails supplémentaires qui permettraient de s'attacher aux personnages, et de se faire vraiment peur.

Je n'ai pas compris non plus pourquoi les Agents doivent être illettrés...



L'écriture me paraît aussi très inégale : quelques belles formules côtoient des phrases alambiquées qui ôtent de la clarté au récit .



Il en ressort que l'on apprécie de vivre à notre époque où nous avons le choix de nos lectures et la liberté de soumettre nos appréciations en toute indépendance.


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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