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Citations de Charles Bukowski (2092)


j’habitais cette pension de famille à Philadelphie, j’avais 22 piges
crevais la dalle et perdais les pédales dans un monde en guerre qui prospérait
et puis une nuit où j’étais assis à ma fenêtre j’ai vu dans une chambre de l’autre côté
de la rue à l’intérieur d’une autre pension de famille de Philadelphie
une jeune femme qui s’agrippait à un jeune homme pour l’embrasser avec
joie et passion.
c’est à ce moment-là que j’ai pris conscience du recoin
dépravé dans lequel je m’étais
acculé :
je voulais être ce jeune homme à cet instant
mais je n’avais aucune envie de faire les nombreux efforts qu’il avait dû consentir pour me hisser
là où il était arrivé.
pire encore, j’ai réalisé que je pouvais avoir tort.
j’ai quitté ma piaule et commencé à déambuler dans les rues.
j’ai continué de marcher en dépit du fait que je n’avais pas
mangé ce
jour-là.
(le jour t’a mangé ! fait la chanson)
j’ai marché, j’ai marché.
j’ai dû marcher 8 kilomètres, après quoi je
suis rentré.
les lumières dans la chambre d’en face étaient
éteintes.
les miennes aussi.
je me suis désapé et me suis mis au lit.
je n’avais pas envie d’être ce qu’ils voulaient que je
sois.
et alors
tout comme eux
j’ai dormi.
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-HE ! LE GROS ! hurla Louie.
-Oh non, fit Eric. Par pitié, je suis malade…
Les deux gros levèrent la tête. Tous deux portaient des maillots de bain bleu ciel.
-HE ! LE GROS ! hurla de nouveau Louie. JE PARIE QUE SI TU PETES, TU VAS EXPEDIER LES ALGUES D’ICI JUSQU’AUX BERMUDES !
-Louie, fit Eric, y a pas d’algues dans la piscine.
-Y A PAS D’ALGUES DANS LA PISCINE, LE GROS ! T’AS DÛ TE LES ENFONCER DANS LE CUL.
-Oh ! mon dieu, fit Eric. Je suis écrivain parce que je suis lâche et je me retrouve soudain confronté à la perspective d’une mort soudaine et violente.
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tu avais son doigt dans sa chatte,
elle a dit.
non, j’ai répondu, ça touche juste
le bord.
eh bien, ça donne l’impression que tu avais ton
doigt dans sa chatte, elle
a dit.
non, j’ai répondu, il était à l’extérieur.

d’un coup elle a déchiré la photo
en mille morceaux.

o pour l’amour du ciel,
Annie, pourquoi t’as fait ça ?
s’est exclamé tout le monde dans la
pièce.
Annie a couru dans ma salle de bains et
claqué la porte.

quelqu’un a roulé un joint et on
l’a fait
circuler.
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J.C. avec des ailes, J.C. sans ses ailes, J.C. sur une croix, reste que je n’étais pas encore mort, je retraversai ma cellule, m’assis sur le seau hygiénique et commençai de chier, moi l’ex-manager de ligue nationale, moi l’ex-être humain. un vent léger se faufila à travers les barreaux, aussi léger que ma façon d’en finir.
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du temps où j’étais un jeune homme
je m’étais mis dans l’idée que je pouvais altérer la nature,
mais une lesbienne dans mon lit était restée un simple morceau de bois –
un tronc avec un nœud –
et l’autre
(j’ai essayé deux fois)
m’avait presque tué,
me poursuivant sur trois étages et
la moitié de Bunker Hill.
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Note bien cette règle et tu ne seras jamais pris par surprise ; une femme quitte rarement une victime sans en avoir une autre à portée de main.
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Le Génie de la foule, 1966

Il y a assez de traîtrise, de haine, de violence,
d’absurdité dans l’être humain moyen
pour approvisionner à tout moment
n’importe quelle armée.

ET Les plus doués pour le meurtre
sont ceux qui prêchent contre.
ET les plus doués pour la haine
sont ceux qui prêchent L’AMOUR.
ET LES PLUS DOUÉS POUR LA GUERRE
SONT — FINALEMENT —
CEUX QUI PRÊCHENT LA PAIX.

Ceux qui prêchent DIEU, ONT BESOIN De Dieu.
Ceux qui prêchent la PAIX n’obtiennent pas la paix.
Ceux qui prêchent la paix n’obtiennent pas l’amour.

Méfiez-vous des prêcheurs.
Méfiez-vous des savants.

Méfiez-vous de ceux qui passent
leur temps à lire des livres.

Méfiez-vous de ceux qui
soit détestent la pauvreté,
soit en sont fiers.

Méfiez-vous de ceux qui ont la louange facile,
car ils ont besoin de louanges en retour.
Méfiez-vous de ceux qui ont la censure facile :
ils ont peur de ce qu’ils ne savent pas.

Méfiez-vous de ceux qui recherchent
constamment la foule,
car seuls ils ne sont rien.
Méfiez-vous de l’homme moyen,
de la femme moyenne.
MÉFIEZ-VOUS de leur amour.

Leur amour est moyen, recherche la médiocrité.
Mais il y a du génie dans leur haine.
Il y a assez de génie dans leur
haine pour vous tuer,
pour tuer n’importe qui.

Ne voulant pas de la solitude,
ne comprenant pas la solitude,
ils essaient de détruire
tout ce qui diffère d’eux.

Étant incapables de créer de l’art,
ils ne comprennent pas l’art.

Ils ne voient dans leur échec
en tant que créateurs
qu’un échec du monde.

Étant incapables d’aimer pleinement,
ils CROIENT votre amour incomplet.
DU COUP ILS VOUS HAÏSSENT.

Et leur haine est parfaite,
comme un diamant brillant,
comme un couteau,
comme une montagne,
COMME UN TIGRE,
COMME la ciguë.

Leur plus bel ART.
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Chère enfant, je ne t’ai rien fait que le moineau ne t’ait fait ; je suis vieux quand c’est à la mode d’être jeune ; je pleure quand c’est à la mode de rire. Je t’ai détestée quand cela aurait exigé moins de courage de t’aimer.
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L’Art, ouvrez grand vos oreilles, ça se chie, ça se hurle.
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Encore des noms! J'étais resté marié avec ma première femme pendant deux ans et demi. Un soir, des gens arrivent. Je dis à ma femme: "Je te présente Louis Petit-Cul, et celle-là c'est Marie, la Reine de la Pipe Minute, lui c'est Nick, le boiteux".
Puis je me tourne vers eux et je commence: "Ma femme... ma femme....ma"
A la fin je la regarde et je dis: "BORDEL C'EST QUOI TON NOM AU FAIT?
- Barbara."
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L'humanité m'a toujours écœurée. Et ce qui m’écœure le plus, tout le cirque des familles, y compris le mariage, j'ai le pouvoir et je te protège, et de fil en aiguille cette lèpre gagne du terrain: le voisin de palier, de trottoir du quartier, de la ville, du département, de la nation, chacun se rapproche au cul de l'autre, pétant de trouille et de connerie comme une abeille au fond de son gâteau de miel.
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Quand un homme marchait sur la lune, ils marchaient sur la lune. Mais qu'un miséreux leur demande trois sous, alors là plus rien, va te faire foutre merdeux. Je précise: quand ils sont en civils. On n'a jamais vu un miséreux demander trois sous à un flic.
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Aussi loin qu'on regardait, il y avait des tas et des tas de caoutchouc pour les machines. Le pire, avec l'heure supplémentaire, c'est qu'elle ne durait jamais une heure. Parfois deux, ou cinq. Impossible de savoir à l'avance. Juste le temps de cavaler au lit, de s'allonger, puis de se relever et de rappliquer pour gaver la machine à caoutchouc. On n'en voyait jamais le bout. il restait toujours du caoutchouc, toujours des consignes, toujours des machines. Le bâtiment entier suintait, vomissait, éjaculait le caoutchouc, des himalayas de caoutchouc, et plus ça caoutchoutait plus les cinq types sur la galerie là-haut se remplissaient les poches.
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Deux jours à attendre, on ne courait pas avant samedi. Le garçon aussi attendait deux jours avant que les masses américaines ne passent la frontière pour un weekend de délire, après cinq jours d'enfer. Tijuana les soignait, Tijuana soignait leurs dollars. Les Américains ne savent pas à quel point les Mexicains les détestaient. Aveuglés par les dollars, les Américains courraient dans les rues de Tijuana comme dans une ville conquise, toutes les femmes étaient des coups possibles et les flics des guignols de bande dessinée. Les Américains avaient oubliés qu'ils avaient gagné des guerres contre le Mexique. Pour eux, c'était de l'histoire ancienne; pour les Mexicains, la réalité de tous les jours. Il ne faisait pas bon être Américain dans un bar mexicain un jeudi soir. Les Américains avaient même pourri les corridas. Les Américains pourrissaient tout.
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Je me suis traîné un moment, à moitié sonné. Je me perdais en considérations vagues, mais fascinantes, sur la perspective de crever de faim. J'avais juste envie d'un endroit pour m'allonger et attendre. Je n'éprouvais aucune haine pour la société, je n'en faisais plus partie. Depuis longtemps, je m'étais adapté à la situation.
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J'ai pris l'ascenseur et je me suis retrouvé derrière la cloison de verre. Des centaines de bébé étaient là en train de piailler, je les entendais à travers la vitre. Jamais, jamais ça n'arrêtait. Le coup de la naissance, le coup de la mort. Chacun son tour. On débarque tout seul et on repart tout seul. Et la plupart vivent tout seuls leur pauvre vie peureuse et amputée. Une tristesse épouvantable s'est abattue sur moi. Toute cette vie, promise à la mort. Toute cette vie qui bientôt se brancherait sur la haine, la folie, la névrose, la connerie, la peur, le crime et le rien, rien dans la vie, rien dans la mort.
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_Y'a t-il des bons et des mauvais ?
Des qui mentent et des qui ne mentent pas ?
Des bons et des mauvais gouvernements ?
NON, il n'y a rien que des mauvais et des très mauvais gouvernements.

_Des siècles de savoir, de culture et d'expériences, des librairies bien grasses et croulant sous les bouquins; des tableaux qui se vendent des millions; la médecine qui transplante le coeur; impossible de reconnaitre un fou d'un homme normal dans les rues, et voila nos vies entre les pattes d'une bande de crétins. Les bombes ne tomberont peut-être pas ; les bombes tomberont peut-être.
P'têt ben qu'oui, P'têt ben qu'non...
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Gros Gus était célèbre, il le savait, tout le monde le savait. Même ses pets étaient exceptionnels, plus sonores que le gong du dîner.
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L’alcool t’offre la légèreté du rêve sans la tristesse des drogues.
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Je suis arrivé sous la pluie à la Nouvelle-Orléans, vers 5 heures du matin.Je suis resté un peu dans la gare mais les gens m'ont tellement déprimé que j'ai repris ma valise,je suis sorti sous la pluie et j'ai commencé à marcher.Je ne savais pas où étaient les chambres à louer où se trouvait la zone.
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