Citations de Christian Jacq (1608)
Bruce détestait l'air du temps et le mauvais sens qui avait remplacé le bon.
Le vent du matin couvrait les rides imperceptibles du lac de Karnak.
Akhésa se promenait sur les bords du lac, à cette heure où le soleil ,n'était pas encore brûlant. Elle aimait fouler de ses orteils nus les dalles de calcaire blanc qui réfléchissaient la lumière. Sa méditation ce jours-là, fut de courte durée.
Dans le château écossais de Lord Percival Kilvanock (détective-amateur, criminologue érudit et vrai gentleman), lorsque le fantôme de Lonecastle apparaît, c’est toujours présage de malheur et Nestor Pwryctswill, le majordome gallois ne se trompe pas : le malheur cette fois est l’annonce de l’assassinat du filleul de Lord Percival, le jeune et brillant égyptologue Howard Langton, tellement doué qu’il venait d’être nommé à un poste des plus importants au Caire, ce qui n’a pas manqué de susciter de vives jalousies.
Si les assassins avaient une tête différente des autres êtres humains, remarqua Higgins, notre métier serait un jeu d'enfant.
Pendant les semaines qui suivirent, je ne cessais d'interroger la lune, en perpétuelle mutation ; j'appris à croître et à décroître, à ne pas désespérer lorsqu'elle était sur le point de disparaître, à ne pas clamer que la victoire était acquise quand elle atteignait la plénitude de son disque. Sacrifiant des heures de sommeil, j'associais mes observations à l'étude d'une liste de hiéroglyphes, remise par le vieux ; le papyrus avait beaucoup servi, mais les signes, tracés d'une manière admirable, m'enseignèrent le ciel, la terre et le monde souterrain. Allant à l'essentiel, les paroles de Thot, le scribe divin, m'élargirent le cœur.
"Que ton cœur ne soit pas vaniteux à cause de ce que tu connais ;
prends conseil auprès de l'ignorant comme auprès du savant, car
on n'atteint pas les limites de l'art, et il n'existe pas d'artisan qui ait
acquis la perfection. Une parole parfaite est plus cachée que la pierre
verte ; on en trouve pourtant auprès des servantes qui travaillent sur
la meule."
L’été naissait, et Ramsès le Grand venait d’entrer dans l’éternité, sous l’acacia d’Occident.
Améni fit un geste qu’il n’avait jamais osé accomplir pendant quatre-vingts années d'une amitié indéfectible : il prit les mains du pharaon entre les siennes et les embrassa avec ferveur.
Le banquier Harold Winston n’était pas peu fier de son nouveau bureau de la City qui, quoiqu’en disent les Européens, et surtout les Français, demeurait l’un des centres majeurs de la finance mondiale. Par bonheur, les Britanniques n’étaient pas tombés dans le piège de l’euro, l’une des plus stupides catastrophes monétaires de l’Histoire. Et cette malheureuse Europe, si mal ficelée, continuait à glisser sur la pente fatale !
– Puisque tout le monde est prêt, expliqua Scott Marlow, nous allons commencer.
– Je ne crois pas, objecta Higgins, pensif.
Le superintendant fronça les sourcils.
– Il manque un témoin essentiel, précisa Higgins. La momie.
Des murmures désapprobateurs s’élevèrent.
– Vous croyez vraiment…
– Tout à fait, superintendant. N’oublions pas que la momie a été accusée de crime. Sa présence est indispensable pour que la reconstitution soit fidèle.
Le chef d’orchestre cessa de diriger, les musiciens se turent, et le rideau tomba. Le régisseur Jonathan Kelwing vint au devant de la scène et déclara que Pietro Luigi avait eu un malaise. La représentation était définitivement interrompue, l’administration du festival remboursait les billets et offrait le champagne à la totalité des spectateurs. Satisfaits, ils quittèrent la salle en commentant cet évènement insolite et se rassemblèrent au bar.
Higgins et Marlow, eux, gagnèrent les lieux du drame où, pétrifiés, les interprètes de ce Don Juan pour le moins inhabituel, entouraient Pietro Luigi, attendant qu’il reprit connaissance et se relevât.
- Scotland Yard, annonça Scott Marlow ; écartez-vous je vous prie, et en touchez à rien.
Interloqués, cantatrices et chanteurs, vêtus de superbes costumes obéirent ; le régisseur déboula.
S'il est un pharaon connu du grand public, c'est bien Toutankhamon qui, pour les égyptologues, est l'un des monarques les plus inconnus et les moins importants de l'histoire égyptienne. (p. 297)
- Terminus des imprudents, annonça le Vieux ; cette fois, pas de lumière!
- Je descends.
Le Vénérable s'assit sur l'unique chaise de la pièce nue, face à la table de travail. Le vide. François Branier avait la patience chevillée au corps. Le temps ne l'effrayait pas. Il le laissait couler à travers lui, sans opposer d'obstacle. La vie initiatique lui avait appris que le temps n'existait pas vraiment. Il y avait le jour et la nuit, les saisons, le vieillissement, les cycles ... mais c'était toujours le premier matin du monde, le premier instant où les destinées des êtres ne faisaient qu'une, où la vie ne se dégradait pas.
"Il y a des dates que l'on n'oublie pas [...]."
En raison de sa mauvaise vue, Homère se penchait sur chaque arbre et sur chaque fleur ; leur variété ne semblait pas le satisfaire. Ramsès redouta qu'il ne considère cette jolie demeure, récemment bâtie, comme indigne de lui. Soudain, le poète s'enflamma.
- Enfin, un citronnier ! Loin de lui, impossible de composer de beaux vers ; il est le chef-d'oeuvre de la création. Un siège, vite.
Ramsès apporta un tabouret à trois pieds ; il parut convenir à Homère.
- Faites-moi livrer des feuilles de sauges séchées.
- Pour vous soigner ?
- Vous verrez bien ; que savez-vous de la guerre de Troie ?
- Qu'elle fut longue et meurtrière.
- Voilà un résumé peu poétique ! Je composerai un long épisode qui parlera des exploits d'Achille et d'Hector, et je l’appellerai l'Iliade ; mes chants traverseront les siècles et ne disparaîtront pas de la mémoire des hommes.
Le régent jugea Homère quelque peu prétentieux, mais il apprécia sa fougue.
Un chat noir et blanc sortit de la maison et s'immobilisa à un mètre du poète ; après une brève hésitation, il sauta sur ses genoux et ronronna.
- Un chat, un citronnier et du vin parfumé ! Je ne me suis pas trompé de destination. L'Iliade sera un chef-d'oeuvre.
Si la parole n'est pas respectée, nous nous battrons, même si nous devons mourir ; personne ne peut vivre dans un monde sans parole.
Même la petite rosée fait prospérer le champ.
Le deuil national fut décrété le jour même du décès du pharaon. Des voiles obscurcirent les fenêtres du palais. Les temples furent fermés et l'on interrompit la célébration des cultes. Les hauts dignitaires se laissèrent pousser la barbe. Dans les riches demeures, comme dans les plus pauvres, hommes et femmes se tinrent prostrés, la tête sur les genoux.
"La mort est un adversaire comme les autres [...]. Quand on trouve le défaut de sa cuirasse et qu'on l'attaque au bon moment, on peut la vaincre !"
_"J'admire le courage. En certaines circonstances, il devient de la stupidité."