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Citations de Christian Signol (1119)


Elle savait cela depuis toujours, bien au-delà de toute mémoire : il faut parler aux arbres, aux plantes et aux bêtes pour qu'ils vivent bien. Comme à tous les êtres vivants. Elle était bien placée pour le savoir, elle, à qui nul ne parlait plus depuis longtemps, du moins pas autant qu'elle l'aurait souhaité. Alors elle leur parlait quand elle passait près d'eux, et elle allait mieux, elle se sentait vivre, elle avait appris à être heureuse de quelques mots.
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Planter pour qui ? Pour quoi ? Je plantais pour la forêt, parce que c'était nécessaire, parce que l'on ne pouvait pas vivre sans arbres, parce que j'en avais moi-même besoin, parce que si l'on coupait, il fallait replanter, c'était une obligation, sans quoi on ne pouvait pas couper, on n'avait pas le droit d'attenter à une si grande patience, une telle oeuvre, une telle force combattue aujourd'hui avec des moyens déloyaux, un tel espoir en l'avenir, un travail sans récompense, gratuit, une telle beauté, de tels mystères inconnus à tant d'hommes et de femmes qui n'avaient jamais observé un arbre.
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En cette année 1912, mon grand-père Fabien avait disparu depuis deux ans. J'avais huit ans, donc, Grégoire douze, et Aurélien quinze. Ce dernier étudiait à Périgueux, et nous n'avions, Grégoire et moi, qu'une seule obsession : qu'arrivent vite les vacances qui nous réuniraient de nouveau, dans une liberté heureuse que notre père ne songeait pas à contrarier.
Cela se passait dans ce Périgord du début d'un siècle qui n'avait pas encore été ébranlé par les grandes vagues d'un irrémédiable bouleversement, ni meurtri par ces guerres qui allaient lui arracher le meilleur de sa jeunesse. Dans ce domaine de Grand-val où nous vivions en dehors d'un monde que nous ne connaissions que par l'école, les livres, les rares sorties en compagnie de notre père à Hautefort ou à Périgueux.
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Il n'avait pas trouvé ses mots, car ceux du médecin s'entrechoquaient encore dans sa tête : "Leucémie aiguë avec anémie grave. Il faut agir vite." Sébastien ne se sentait pas malade, pourtant, à part ses saignements de nez, cette pâleur étrange de son visage, cette impression d'extrême faiblesse et cette sensation de vivre dans un froid intense, un froid jamais ressenti jusqu'alors, un froid qui circulait dans ses veines, pétrifiait son cœur, comme s'il battait dans la neige.
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Pour la consoler, il lui parlait de la mer, des bateaux, de la plage où ils se rendraient une fois ses parents revenus, il inventait des mots qu'elle semblait comprendre, qui allumaient dans ses yeux des lueurs où, semblait-il, l'intelligence allait éclore. Elle ne le quittait jamais, vivait comme lui, s'attachait à son regard, à ses gestes, à sa voix, avec une attention admirative.
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Bien des années plus tard, un homme élégamment vêtu, à l'accent curieux, vint leur proposer d'être reconnus "Justes" pour avoir protégé des enfants juifs et, à ce titre, recevoir une médaille.
- Une médaille ? s'étonna Victoria.
- Oui, une médaille, nous savons exactement quel rôle vous avez joué pendant la guerre et comment vous avez protégé deux de nos enfants.
Victoria dévisagea l'homme un instant, se tourna vers Virgile qui lui sembla aussi stupéfait qu'elle, puis elle répondit :
- Nous vous remercions, monsieur, mais ce n'est pas la peine. Nous ne saurions pas la porter.
L'homme expliqua ce dont il s'agissait réellement, il insista puis il comprit qu'il ne parviendrait pas à ses fins. Il s'inclina plusieurs fois devant eux , remercia, et enfin s'en alla.
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Il me regardait. Il regardait son fils. Passait dans ses yeux la même lueur que lorsqu'il poussait la porte en revenant de la pêche et qu'il apercevait Albine. Il faudrait faire d'avantage attention au regard de son père tant qu'il est là, près de soi. Mais qui prend le temps de soupeser cette reconnaissance, ces remerciements muets de seulement exister? p.50
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Ma mémoire sélectionne ce que je vis de meilleur et occulte le reste. Quoi qu'il en soit, je demeure persuadé que les années qui ont suivi la Deuxième Guerre mondiale ont été des années plus heureuses que les autres. Ne possédant presque rien, les gens, surtout dans les campagnes, se contentaient de peu.  C'est le superflu qui nous dépouille.
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Malheureusement, il y a déjà longtemps que ce ne sont plus les idées ou la morale qui gouvernent le monde, mais les lois économiques d'une société mercantile dont le moteur est le profit permanent.
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L'essentiel tient en peu de choses, au fond : c'est de savoir que la course à l'argent ne sert à rien d'autre que d'en vouloir davantage, et que trop posséder rend envieux et donc malheureux. Le reste est sans importance.
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je pense que l'on souffre davantage du malheur des siens que de son propre malheur.
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Regarde bien les arbres. Ils savent, comme nous, qu'ils doivent mourir un jour, mais ils ne pensent qu'à une chose : grandir, monter le plus haut possible. 
Nous écouterons notre père nous expliquer pourquoi les arbres, dans l'immensité de leur coeur, rêvent d'atteindre le ciel : c'est pour mieux nous hisser vers lui, nous les hommes, si petits, si perdus, si étrangers aux secrets merveilleux de nos vies. 
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Magnifique!!! J'ai été très émue.
La vie dure mais belle d'antan!
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Voilà pourquoi ce métier (instituteur) est si beau, et pourquoi il peut être passionnant : éveiller des enfants au monde et au savoir, leur donner les forces nécessaires pour devenir ce qu'ils rêvent d'être. Se trouver à la source de cet éveil, les accompagner pendant quelques années en veillant fidèlement sur eux , les voir partir enfin, pour accomplir leur vie, mais plus forts, plus sûrs d'eux, plus confiants et, si possible, épanouis.
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La guerre terminée, le village avait perdu quelques uns de ses fils, soit dans l'armée régulière, soit au maquis. Gontran et Marie Vergne moururent à la fin de 1945, à un mois d'intervalle, comme s'ils n'avaient pas pu se passer trente jours l'un de l'autre.
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Regarde bien les arbres. Ils savent, comme nous, qu’ils doivent mourir un jour, mais
ils ne pensent qu’à une chose : grandir, monter le plus haut possible.
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très bien , rapelle bien le rôle important des instits à cette époque
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Aujourd'hui, les vieux ne meurent plus dans leur familles, mais seuls, dans les hospices où ils se consument à petit feu, sans la moindre joie, pressés de disparaître pour ne plus être à charge.
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Peut-être un jour viendra où les femmes seront plus nombreuses à gouverner les pays, et alors seulement les choses changeront. Car il faut avoir porté un enfant pour connaître le vrai prix de la vie, son mystère et sa force.
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"Vous arrivez à la mauvaise saison, vous savez ? L'école, avant la Toussaint, ici, c'est pas la coutume. Les parents ont besoin des enfants."
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