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Critiques de Christine Angot (624)
Un amour impossible

Alors oui, on sait bien que Christine Angot est difficile, fermée, qu'elle agace certains. Pour ma part, je m'étais essayée à lire un de ces précédents ouvrages sans grand succès, trouvant son style agressif, et j'avoue n'avoir pas terminé le livre. On aime ou pas Angot, mais c est tout de même un sacré auteur.

Et bien là, quelle surprise ! Et une bonne surprise même. Je vois surtout un cri d'amour à sa mère, une maman très touchante d'ailleurs, une victime avant tout. Oui, il est vrai qu'elle est très dure avec sa mère à certains moments, mais comment ne pas l'être avec ce qu'elle a vécu.

Cet amour impossible était impossible dés le début, cet homme a été clair à ce sujet avec la modeste employée de la Sécurité Sociale avec qui il couche. Pas de mariage, pas d'enfant reconnu, rien. Que son propre plaisir, sa propre jouissance. Il n'aura eu de cesse d'humilier et de rabaisser cette femme, et immondice suprême, il salit également sa fille, qu'il violera à plusieurs reprises. Un salaud ordinaire quoi.

Magnifique livre, oû j'ai senti Angot comme apaisée, comme plus tendre, avec les autres, avec elle même et avec sa mère.

Livre très touchant, je me répète, mais j'aimerais tant donner l'envie de lire ce dernier Angot, avec un regard neuf, descillé, humain. Vous ne le regretterez pas, c'est un hymne à la vie, et pas à la mort, comme avant.
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Un amour impossible

Ce livre m'a déplu même gêné. Je l'ai trouvé cru et impudique.
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Un amour impossible

Après son livre "l'inceste", l'auteur aborde ici l'histoire de ses parents entre amour et humiliation. Le père de Christine Angot, intellectuel d'une famille bourgeoise rencontre sa mère, jeune secrétaire d'origine populaire. Malgré leur amour, tout les oppose et les séparera. De cet amour impossible Christine Angot va naître. Sans amertume ni procès pour ce père absent et incestueux, l'auteur évoque le courage de sa mère, la grandeur d'âme de cette femme et ses blessures. Le récit d'une fille pleine d'admiration et d'amour pour sa mère. Émouvant.
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Un amour impossible

Longtemps j'ai cru que cet amour impossible était celui de la fille pour sa mère, et c'est peut-être avec ce filtre, plus ou moins conscient, que j'ai lu cette nouvelle brique du «système Angot ». Y transparaît pourtant, sous l'apparente sécheresse avec laquelle l'auteur raconte l'histoire « d'amour » de ses parents, une tendresse, une indulgence pour sa mère, qui devient connivence et finit en implacable manifeste politique, seule façon de donner du sens à l'effarante emprise d'un homme sur deux femmes, sa femme, sa fille. Une magnifique, éclatante leçon de survie.
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L'Usage de la vie

J'aime le théâtre et j'aime l'écriture de Christine Angot alors c'est tout naturellement que j'ai emprunté à la bibliothèque ce volume qui rassemble son travail théâtral. Il y a quatre textes dont une pièce et trois monologues.

Le premier texte qui donne le titre à l'ouvrage "L'usage de la vie" est de loin le plus intéressant. Christine Angot y évoque son rapport à l'écriture.

Vient ensuite la pièce en cinq actes « Corps plongés dans un liquide » avec cinq personnages et un choeur. Il s'agit de l'histoire de "L'inceste" mais racontée du pont de vue de Mado, la demi-soeur de Catherine alias Christine Angot. La mort en plus.

La récurrence des propos ne me pose aucun problème mais, leur violence, leur crudité rendent le texte difficile à monter au théâtre sans tomber dans la pornographie ou la vulgarité. Et l'écriture de Christine Angot est bien au-dessus de ça. Pour moi, elle n'est donc pas adaptée au théâtre.

Puis le monologue « Nouvelle vague » est celui de Frédéric. Il va rencontrer Catherine et ils vont vivre leurs histoires compliquées ensemble (c'est le moins que l'on puisse dire). C'est la suite de « Corps plongés dans un liquide », le liquide étant la mer mais pas seulement (le sperme, le sang sont présents dont celui du père incestueux).

C'est une histoire de sexe et de violence qui est couronnée par le dernier texte, court monologue intitulé "Même si". Il est insoutenable. Christine Angot ne fait pas dans la demi-mesure ; elle évoque la jouissance qui envahit tout son corps, douloureuse d'être trop grande même si… et là elle alterne entre les atrocités des camps de concentration et l'excision de façon si détaillée mais surtout avec une écriture si percutante que je n'ai pas pu terminer ce dernier texte.

Christine Angot est quand même très forte pour explorer la part monstrueuse de ses personnages.





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Un amour impossible

C'est mon premier livre de Christine Angot.

Je n'en regrette pas sa lecture et il me donne envie d'en lire d'autres.

J'ai apprécié comment l'auteur nous amenait à une compréhension de plus en plus fine du roman. Avec la force d'un boxeur, elle nous met chaos à différents endroits du livre. On en revient pas de ce que l'on lit. Je suis persuadée de la grande justesse du livre.

Ce livre m'émeut encore plus après sa lecture. Je me demande si je ne vais pas le relire.
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Un amour impossible

Un livre très dur au niveau du thème, il faut quelques jours pour le digérer. Le récit intimiste, sur un ton faussement détaché nous dépeint les relations très fusionnelles d'une mère de condition modeste qui élève seule sa fille. Le père, un intellectuel bourgeois refusera longtemps de reconnaître l'enfant. La souffrance de Christine et de sa mère Rachel iront crescendo. Cependant la nouvelle du viol répété de l'enfant tombe sur le lecteur comme un couperet. Dans cette lutte pour la survie, la reconstruction de Christine, les relations mère-fille se détériorent. On y apprend que cette histoire n'est pas seulement une histoire d'inceste, mais une véritable guerre sociale que mène son géniteur contre une femme et sa progéniture.

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Un amour impossible

Un style littéraire intéressant, bien que parfois difficile à comprendre et ambigu par son abus de longues phrases qui se succèdent sans point. Mais un thème éculé, peu original, et un évènement majeur si peu abordé que passé inaperçu, et dont on doute presque qu'il se soit déroulé.
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Un amour impossible

Je viens de finir le livre de Christine Angot dont je salue le courage, la force, la volonté nécessaires certainement, pour comprendre, pour savoir, autrement dit, pour accepter de vivre, vivre en ayant dit, nommé les choses, sans rien omettre, vivre en refusant les mensonges, les paroles vides.

Christine, la narratrice, raconte la rencontre de ses parents: elle, la mère, simple employée, belle, intelligente mais d'un milieu modeste, et juive.

Lui, le père, un homme aisé, érudit qui lui fait tout de suite comprendre qu'ils ne construiront rien ensemble: ils ne sont pas du même milieu, du même monde.

La mère, fascinée par cet homme, acquiesce.

Il accepte de lui faire un enfant: Christine, mais refuse de la reconnaître.

Il lui envoie des lettres dans lesquelles, sur un ton détaché, il lui explique pourquoi il ne vient pas. Il n'a pas le temps, il a d'autres choses à faire cet homme important.

Elle doit comprendre.

Elle se tait, l'attend, parle à Christine de ce père qu'elle ne connaît pas. Soumises, l'une et l'autre à cette ombre qui plane sur leur vie, à attendre qu'il refasse signe, qu'il remonte à la surface.

Le quotidien de Christine et de sa mère n'est pas facile, alors, lorsque ce père revient et qu'il raconte ses voyages, son travail, ses responsabilités... la jeune fille est fascinée et semble en vouloir à sa mère de n'être pas aussi érudite que son père, de ne pas être capable de lui apporter autant.

Ainsi, va- t -elle se détacher de celle qui l'a élevée.

Mais si la raison de se détachement se trouvait ailleurs... dans des actes que la mère n'a pu imaginer et que Christine n'a pu exprimer...

L'analyse de la narratrice ira jusqu'au bout: elle mettra des mots sur les faits, elle les fera comprendre à sa mère qui, secouée, lui dit régulièrement:" Je ne comprends pas bien ce que tu veux dire Christine".

La narratrice formule pour vivre, fouille son passé, pose des questions, ne laisse rien de côté.

C'est nécessaire pour que les deux femmes renouent, revivent. Elle dira ce que sa mère n'avait pas vu ou pas voulu voir parce qu'elle aimait cet homme... d'un amour impossible...


Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Un amour impossible

En voyant ce nouveau "roman" de Christine Angot paraître lors de la rentrée littéraire, je me suis demandée ce qu'elle pouvait bien encore avoir à raconter, étant donner que la majorité de ses livres tournent autour de sa vie, détruite à jamais du fait de l'inceste subi.

Cette romantique des temps modernes réussit cette fois à tricoter une nouvelle rangée de son patchwork biographique en prenant la pelote qui représente sa mère. Celle-ci, Rachel, est d'origine juive et travaille depuis ses dix-sept ans.Elle va rencontrer l'homme de sa vie en la personne de Pierre, linguiste et traducteur de haute lignée. Bien évidemment, le jeune homme tait cette relation qui le déshonorerait aux yeux de sa famille. Il accepte toutefois de faire un enfant à Rachel, à condition de ne pas avoir à s'en occuper. Se mariant de son côté, il reviendra ponctuellement entretenir l'amour (et la souffrance) de Rachel, offrant quelques douceurs à la petite, qui sera, comme tous les lecteurs d'Angot le savent, sa proie de pédophile avéré.



Le récit est sensible, et, enfin, on sent une petite musique d'apaisement dans ce que veut faire passer l'auteur. Pas qu'elle trouve une excuse à l'un ou à l'autre de ses parents, mais en opérant une rétrospection sur la jeunesse de cette jolie jeune femme que fut Rachel, bercée d'illusions et trompée par un homme de toutes les manières possibles. On adhère à la fusion mère-fille de l'enfance, à la révolte de l'adolescente, puis à la période de trouble et d'incertitude qui fait suite à la révélation DU crime incestueux.

Se pose la question des liens familiaux et de la dépendance à l'autre.



Un récit qui montre enfin, de nouveau, la qualité que peut prendre l'écriture de Christine Angot.
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Un amour impossible

J'ai attendu que la fièvre médiatique soit passée pour découvrir le dernier roman de Christine Angot, auteure dont, je l'avoue, je suis vraiment client. J'aime son écriture sèche, nette, sans fioriture, narcissique diront certains, mais ô combien intransigeante et par là-même vraie, ne me laissant jamais indifférent. La rumeur d'une réussite m'a fait ouvrir le livre avec envie.... surtout que cette fois-ci, un éclairage était donné à une pièce manquante mais majeure de son histoire, sa mère , qui jusqu'à présent n'apparaissait qu'en ombre fugace dans son parcours.

Si je prends le roman au premier degré, ma déception est énorme. A part quelques pages sur la fin vraiment prenantes et émouvantes, le reste fut un parcours jalonné d'incompréhension. L'histoire en elle même, retracée avec minutie et sobriété, est implacable de banalité. De la rencontre de la petite employée, Rachel, avec Pierre homme cultivé et bourgeois, à leur passion intense qui donnera naissance à Christine, à la vie de mère célibataire dans une ZUP de Châteauroux puis de Reims jusqu'à la découverte de l'inceste, tout y est retracé simplement. Ce n'est pas cette vie simple qui m'a ennuyé mais la façon extrêmement dépouillé du style de la relater.

Une fois terminé, le livre a cheminé dans ma tête et j'ai commencé à percevoir ce que Christine Angot a voulu faire avec ce texte : retrouver les mots vrais de sa mère, issue d'un milieu populaire, faire entendre un parler qui n'a jamais cours en littérature, recréer un style sans le regard professionnel de l'écrivain, aller au plus prêt d'une réalité. C'est bien tenté mais pour moi, romanesquement, c'est raté ! Si je peux passer sur les maladresses de langage de sa mère qui en plus se répète souvent, j'ai beaucoup plus de mal à saisir l'intensité de ces nombreux dialogues, certes quotidiens, mais d'une platitude extrême. Je sais bien qu'en 1959 dans le Berry, les gens du peuple ne parlaient pas comme dans le salon de Mme Verdurin, mais cette accumulation de détails prosaïques, cette indigence stylistique, même toute empreinte d'amour, m'a ennuyé. Le pompon étant les accents retranscrits : La version italienne ( une chanson de Dalida) donne "Notrre histoireu c'est l'histoirreueu... d'un ammourrr." et l'accent teuton de la femme du père "C'était un éfénement, tu fois, ce chour là."( et sur plusieurs pages, quasi illisible!). Je n'ai pas compris l'intérêt de ce jeu phonétique qui n'apporte pour moi que lourdeur et incrédulité. Tout ce dispositif narratif aurait du créer de l'empathie mais, au final, cela nous éloigne des personnages.

Et je me suis pris à penser que ce portrait, rendu désagréable par cette envie de ne surtout pas lui donner un apparat littéraire, ressemble à une punition, voire une vengeance ( inconsciente ? ) même

si dans la dernière partie, lorsque les deux femmes se retrouvent enfin pour dire leur amour l'une pour l'autre, où Christine Angot saisit admirablement ces variations de jugements au fur et à mesure que l'on avance dans la vie, le roman émeut. Bizarrement, juste sur ces pages là, la mère parle bien, comme le personnage de roman qu'elle aurait dû être... Mais très vite, elle revient à son parler répétitif et assommant, surtout que sa fille lui a asséné une explication argumentée et sociale à son inceste qui laisse un peu rêveur.

La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Un amour impossible

N°971– Octobre 2015



UN AMOUR IMPOSSIBLE – Christine Angot – Flammarion.



Nous sommes dans les années 50 et Rachel Schwartz, 26 ans, employée à la Sécurité Sociale depuis déjà plusieurs années rencontre, dans une cantine de Châteauroux puis plus tard dans un bal de société, Pierre Angot, traducteur à la base américaine de la Martinerie. Ils se sont revus puis, bien entendu, ont couché ensemble. Bien sûr ils s'aiment, ils sont libres, ils sont beaux, mais le mariage qui devrait couronner cette relation est jugé impossible par Pierre simplement parce qu'il n'appartient pas à la même classe sociale que Rachel, n'ont pas la même culture, la même fortune. En effet les familles des deux amants sont bien différentes et que notamment le père de Rachel est juif et pas très paternel mais Pierre ne voulait surtout pas d'une mésalliance comme celle de son frère. Pourtant Pierre est seul, sans ami et ne refuse pas d'avoir un enfant avec elle. Rachel tombe enceinte, ce qui n'est point original et Christine grandit sans beaucoup voir son père, un peu comme sa mère avant elle. Il veut bien avoir un enfant avec Rachel mais refuse de l'épouser, se contentant de venir les voir de temps en temps, de participer financièrement à l'éducation de sa fille. Rachel sera donc fille-mère, ce qui, à l'époque avait quelque chose d'infamant et l'absence de son père a été traumatisant pour la petite fille, « née de père inconnue ». Leur amour ne sera donc jamais conjugal, pire peut-être, Pierre se mariera avec une autre, différente de Rachel, lui fera un enfant, reconnaîtra cependant Christine, mais pas sans hésitation puisque sa vie est désormais ailleurs. Est-ce à ce moment-là, au moment où sa fille change de nom pour porter le sien qu'il choisit non seulement de rejeter sa mère mais surtout de violer Christine qui pendant des années n'en a rien dit.



Nous sommes en présence d'un roman autobiographique où l'implication de l'auteure se sent à toutes les pages et pas seulement dans l'emploi de la première personne [Elle ne prend même pas la précaution de se cacher sous un nom d'emprunt mais se nomme elle-même]. Je ne connais pas l'oeuvre de Christine Angot, c'est le premier roman que je lis d'elle. Il me paraît poser le problème de l'écriture qui, en principe, a un effet cathartique, en principe seulement car écrire sur soi n'est pas aussi facile qu'il y paraît et le livre est avant tout un univers douloureux. Je pense de plus en plus, pour l'avoir personnellement éprouvé, que l'écriture n'est pas un refuge et que mettre des mots sur ses maux n'est pas forcément la solution. Nous savons tous combien pernicieuse est l'écriture quand il s'agit de se confier à la page blanche et bien plus dur encore est le fait de se mettre soi-même en scène. D'ailleurs, elle en note la difficulté puisque l'apaisement attendu ne semble pas au rendez-vous. Christine a vieilli, elle vit avec Claude et ils ont ensemble une petite fille Léonore. Ce genre de situation, le temps qui a passé et la mort de son père auraient pu gommer les choses. Au contraire pourtant, Christine reste marquée par son enfance, son adolescence au point d'être durablement déstabilisée, de ne plus savoir si elle aime réellement Claude et surtout de rejeter définitivement sa mère dont elle dénonce l'égoïsme au point qu'elle et Pierre l'ont délibérément sacrifiée. Elle se sent profondément seule parce que, même si on est soutenu, on est toujours seul face à une épreuve. Elle réagit comme elle le peut, se réjouit presque de la mort de son père mais cette absence, désormais définitive, lui ferme la porte des explications, la laissant seule face à ses questions. du coup elle s'en prend à la seule personne qui lui reste, sa mère qu'elle rejette, refusant à son tour la possibilité d'une réconciliation et bien entendu du pardon. Elle décide de renoncer à l'hypocrisie qui a été longtemps une règle de vie pour sa mère qui n'a jamais songé à se remettre en question. Faire encore semblant comme auparavant l'épuise désormais. Elle songe même au suicide et juge durement l'attitude de sa mère qui se dérobe. Elles sont désormais deux étrangères et ni les cadeaux ni l'argent ne peuvent racheter aux yeux de Christine ces années d'abandon, ces années perdues et l'amour qui n'existe plus désormais entre elles. le principe même de l'amour n'existe plus pour Christine qui ne sait plus ce que c'est à cause de cette enfance délibérément sacrifiée. A la fin, il y a une tentative d'explication comme si le pardon était au bout mais personnellement je n'y crois pas. Il y a trop de logique froide là-dedans et, même si Christine réussit à décortiquer cette situation, à démontrer la responsabilité de son père, à expliquer sa conduite jusque dans l'inceste, rien, à mes yeux, ne peut justifier celle de sa mère. Tout ce temps perdu ne peut se rattraper, même avec la meilleure des volontés et les dés étaient pipés dès le départ. Ce « happy-end » me paraît trop artificiel. Comme le disait Léon-Paul Fargue « On ne guérit jamais de son enfance »



Une autre piste de réflexion que ce livre m'inspire est le fait de reproduire le modèle malgré soi et malgré le désir qu'on a de l'éviter. le père de Rachel était très absent, comme le sera celui de Christine. Christine sera donc élevée par sa mère avec seulement la famille maternelle, comme Rachel avant elle. de même Rachel a rejeté Christine en lui opposant son silence, sa volonté de ne rien voir et, à son tour, Christine rejettera sa mère comme cette dernière l'avait été par son père puis par son amant. L'appartenance à deux milieux sociaux différents, à une culture et une fortune différentes (et surtout la judéité de Rachel et la supériorité affichée de Pierre) portait sans doute en germe cette exclusion, cet échec de la liaison entre Rachel et Pierre qui n'a pas débouché sur autre chose que sur un fiasco, le mariage en pouvant se faire de la volonté même de Pierre.



Je n'ai pas été emballé par le style que j'attendais plus littéraire. de plus le texte est parfois difficile à suivre. C'est pourtant un livre bouleversant non seulement à cause de l'histoire personnelle de l'auteure mais surtout à cause des questions qu'il pose. J'ai eu du mal à y entrer au début puis, sans doute à cause de mon expérience personnelle pourtant bien différente et malgré la forme que je n'ai guère goûtée je suis allé jusqu'à la fin. Elle ne m'a pas pour autant paru convaincante.



Hervé GAUTIER – Octobre 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
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Un amour impossible

Un roman autobiographique de l'auteur qui nous livre l'histoire d'amour impossible entre Rachel, sa mère et Pierre son père, mais aussi l'histoire d'amour fusionnel qui la lie à sa mère, cette mère qu'elle a un temps rejetée. En effet, elle lui a longtemps reproché le fait qu'elle n'avait pas "vu" ce que lui faisait subir son père.



Je n'avait jamais lu de roman de Christine Angot, quelle découverte bouleversante ! J'ai été happée par ce destin tragique et cette relation incroyable qui unit ces deux femmes.



Connaissant bien les région de Châteauroux et Reims, j'ai également beaucoup apprécié de découvrir cette histoire dans ces décors.
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Un amour impossible

Elle écrit bien. Mais franchement je suis restée bloquée sur son interprétation finale. Elle expose, sous forme d'un dialogue avec sa mère, une hypothèse tirée par les cheveux sur les agissements de son père et notamment sur l'inceste qu'il lui a fait subir. Je pense que ça va encore mûrir, c'était peut-être un peu tôt pour annoncer son verdict. C'est comme au cluedo faut être bien sur d'avoir toutes les cartes en mains. Perso j'attends le prochain livre pour savoir qui était son père, son arrière-grand père, tout ça...Il doit y avoir un traumatisme ancestral plus qu'un antisémitisme ancestral, enfin je dis ça...je dis rien...Faudrait demander à Tisseron ou Cyrulnick...
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Une semaine de vacances

L’horreur de l’inceste est ici taillée froidement, au couteau. Rien n’est épargné. Tout est dit, sans détour, sans concession, sans aucun effet larmoyant. Tant mieux.

Les mots, situations, défilent et choquent sans répit, d’une traite.

Le style est pur, cru, impudique. A mon sens, il permet de mettre à nu toute la cruauté de la manipulation, toute la perversité de cette bête immonde.

Seule Christine Angot pouvait percuter de cette manière. Elle a bien fait. Elle l’a bien fait. Faut-il en vouloir à l’auteur du livre ou à l’auteur des faits ? Ouvrez les yeux. Lisez. Soyez choqués, mais à bon escient.

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Un amour impossible

Un roman parmi les centaines d'autres de la rentrée littéraire, ni meilleur ni pire que la grande masse de ce qui paraît. Pas de dithyrambes donc, mais pas d'agressivité non plus vis-à-vis d'Angot, qui a bien le droit d'écrire des ROMANS, car c'est bien une romancière, avec un style fluide, particulier, peut-être même plus intéressant que le contenu en lui-même. Cette fois-ci, elle s'empare de la figure de la mère, et il y a là une douceur, un apaisement qu'on n'associe pas forcément à son personnage médiatique. Vieillir lui réussit, et cela n'est pas donné à tout le monde !
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Un amour impossible

Retrouvez un extrait exclusif du nouveau roman de Christine Angot "Un amour impossible" sur le site de la rentrée littéraire flammarion 2015.
Lien : http://ma-rentree-litteraire..
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Une semaine de vacances

Contrairement à ce que ce nom indique, Une semaine de vacances n’est pas un livre à lire sur la plage. C’est l’anti-livre de l’été.



Que fait-on d’un livre qui vous dégoute autant qu’il vous intrigue ? Il est du ressort de chacun de se faire sa propre opinion. Quand on touche à l’intime et qu’on y confère, ce qu’on appelle, le dégueulasse, il y a malaise.



Une semaine de vacances n’est sûrement pas le livre qu’on laisse traîner sur la table basse de son salon. Impossible de crâner en en racontant le sujet. Ce n’est pas un livre qui nous rend fier. C’est comme serrer la main d’un sidatique et se la laver après.



Qui sont vraiment les gens ? Pour le savoir, il faut les connaître dans leur lit. Est-ce qu’ils baisent ou font-ils l’amour ? Aiment-ils les choses salasses ou restent-ils classiques et réservés comme on les voit à la machine à café ? Quelle tête ont-ils quand ils jouissent ? Et surtout, qu’est-ce qui les fait jouir ? Le personnage masculin du livre est un homme brillant. Il aime la cuisine raffinée, donne des cours de linguistique, lit Le Monde, commente les endroits qu’il visite en vacances. Pourtant, cet homme que vous croisez sans doute tous les jours, au détour d’une rue, d’un métro, d’un bureau etc., abuse sexuellement de sa fille, qui n’a même pas quatorze ans.



Pour tous ceux qui ne l'ont pas lue, la première phrase du livre est cul(te) : "Il est assis sur la lunette en bois des toilettes, la porte est restée entrouverte, il bande."



Et c’est parti pour une descente aux enfers de 138 pages, 15 ans après L’Inceste qui lui avait fait connaître la gloire et le scandale. Ce qu’il y a de surprenant et d’irritant avec ce livre, c’est qu’on est obligé de le finir. Ce n’est pas un choix. Lisez-le et vous verrez. Mais pourquoi commencer ce récit infecte ? Parce que la grande force de Christine Angot, c’est l’image. Chaque mot est scrupuleusement choisi pour que le lecteur décerne immédiatement la scène.



Angot a la qualité des grands écrivains, capables de transformer le lecteur en spectateur.



Spectateur de l’horreur, certes. Deuxième condition sine qua non d’une bonne lecture : la fin. L’auteure nous rappelle que la vie commence par le langage. L’atrocité et le dégout des évènements passés laissent place à l’espoir dès que la jeune fille se met à parler, à s’exprimer. Et la vie peut enfin commencer.


Lien : http://desmotscritiques.tumb..
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Une semaine de vacances

Un livre glaçant par la description "clinique" de cette relation incestueuse, de cet asservissement. Un père qui est un monstre d'égoisme.
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Les Désaxés

Je n'ai pas réussi à aller jusqu'au bout et c'est rare. Déjà à la page 20 j'en avait marre, marre des descriptions qui ne servent à rien et qui durent 3 plombes (ex : quasi 2 pages à décrire une émission télé qui n'apporte rien dans l'histoire.... ) Mais j'ai voulu persévérer, pour moi et par respect pour l'auteur, je me suis dit "allez tiens bon dans quelques pages çà va peut-être devenir intéressant" et ben non j'ai "survécu"car tel est le mot jusqu'à la page 80 et là, terminé (j'ai quand même survolé le reste du livre pour vérifier si c'était idem et oui !) . Il ne se passe rien, aucun intérêt sinon de se prendre la tête avec un état psychologique dépressif qui m'a vraiment ennuyé.

Conclusion, aucun relief, je n'ai pas du tout aimé !
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