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Critiques de Christos Tsiolkas (165)
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La gifle

Il en va souvent ainsi : je découvre par un pur hasard un auteur en flânant sur Babelio (c'est l'un des buts, vous me direz). Il me serait quasiment impossible d'expliquer ce qui m'attire vers un nom plutôt que vers un autre et ce qui me pousse au final à aller plus loin et à cliquer sur sa fiche pour découvrir son oeuvre. C'est ainsi.



Sans lire les critiques par crainte des spoils, je peux, au nombre d'étoiles et de points d'exclamation contenus dans la première phrase du billet, me faire une assez bonne idée de ce qu'est un "roman entier"; enfin, c'est ainsi que je qualifie un roman que les lecteurs portent aux nues ou vouent aux chiottes.



Dans un pareil cas, je jubile, mon sang entre en ébullition : il faut que je me fasse ma propre idée ; ma curiosité est titillée au plus haut point ! C'est exactement ce qui s'est passé pour "la Gifle" de Christos Tsiolkas et je remercie encore manU17 de me l'avoir envoyé.



J'ai aimé. J'ai beaucoup aimé. J'ai dévoré les 600 pages en quelques heures. Pourtant, je ne connaissais absolument rien de l'auteur et de son oeuvre mais j'ai vite appris à le connaître. Je ne connaissais quasiment rien à l'Australie et aux Australiens, à part Baz Luhrmann et Crocodile Dundee. Je n'avais d'ailleurs jamais lu d'auteurs australiens. Voilà une lacune comblée.



"Vulgaire !" (j'ai même lu "pornographique") Réponse : non.

Si lire six fois en 600 pages les mots "bite", "vagin" (qui en passant n'est pas un gros mot) et "baiser" (au lieu de "faire l'amour") en a choqué certain(e)s, ce ne fut pas mon cas. Il ne faut pas sous-estimer la propension qu'ont les Anglo-Saxons à parler crûment, or l'auteur, c'est très clair, a cherché à brosser un portrait sans concession de différentes catégories socio-professionnelles.



"Drogues & Cie !". Réponse : oui. Le roman aborde en effet le sujet de la drogue (parmi d'autres) que jeunes et moins jeunes semblent consommer avec un systématisme qui a de quoi effrayer. La drogue est l'une des problématiques sociétales les plus préoccupantes, en Australie comme ailleurs. Pas la peine de se cacher derrière son petit doigt, les jeunes, de la cigarette au shoot, en passant par l'ecstasy et d'autres saloperies, se droguent. Pas tous, nous sommes d'accord, mais ceux du roman, oui. Là encore, j'ai trouvé un auteur lucide vis-à-vis de ses personnages qui sont traités honnêtement, sans fard. Son récit est entièrement construit sur la vérité.



"De l'avis général, la vérité s'apparentait au sacré : il fallait la vénérer, la respecter plus que tout. Aujourd'hui elle paraissait secondaire. Connie avait l'air de s'en foutre, et pour Richie c'était une certitude : "Rien à cirer"." (page 580)



La vérité. Au-delà d'une écriture qui m'a séduite, j'ai aimé fouiller la vie des différents personnages afin de percer leur vérité. Derrière les masques et les convenances, la nature humaine, souvent désespérante, parfois rassurante. On sent que l'auteur veut nous faire partager la réalité d'une société en perte totale de repères, sans traditions autres que celles, multiples, apportées de la vieille Europe ou de l'ancestrale Asie dans les valises des immigrants, constamment sollicités par une société de consommation qui leur écrase le cerveau aussi sûrement qu'un char écrase tout sur son passage. Une société en déclin ? Déjà ?



J'ai aimé la structure du roman. Un fait "minime" (ne vous attendez pas à de l'action dans ce livre, ce n'est qu'une galerie de portraits psychologiques), une gifle donnée à un enfant (qui soit dit entre nous la méritait bien), entraîne brusquement l'éclatement de la cellule sociale et familiale. Peut-on frapper un enfant ? Doit-on le faire quand il dépasse les bornes ? Est-ce qu'être adulte signifie ne jamais faire de faux pas ? de toujours rester maître de la situation ? de tout maîtriser ? le peut-il ? le doit-il ? Est-ce que l'adulte qui donne une correction à un enfant, en pensant en protéger un autre, est un monstre ? Son acte est-il un crime ? Doit-il aller en prison ? Sa vie doit-elle être irrémédiablement transformée par les conséquences d'un acte que les générations de nos parents et grands-parents considéraient comme un châtiment juste ?



Chaque chapitre nous fait entrer dans l'intimité d'un homme ou d'une femme, tous liés les uns aux autres d'une manière ou d'une autre. J'ai pris un réel plaisir à deviner quel serait le prochain personnage qu'il me serait donné de découvrir et la construction du roman est méthodique, on saisit qu'à la fin d'un chapitre, le protagoniste du suivant va petit-à-petit apparaître, prendre la place, naturellement. Pour cette raison, je suis persuadée que c'est sciemment que l'auteur n'a pas mis de sommaire, pour ne pas donner d'indices à son lecteur, pour le laisser patienter, le défiant de tourner les pages par anticipation et provoquant ainsi une irrésistible envie de les tourner...



J'ai aimé "la Gifle" car je n'y ai trouvé ni clichés ni manichéisme. Il m'a plongée dans la vie de classes moyennes et aisées de Melbourne et m'a fait découvrir plusieurs facettes sociétales de ce pays immense, jeune, neuf, paumé, détestable à bien des endroits, fascinant à d'autres. le sexe, le racisme ordinaire, la violence verbale, la violence physique, la drogue, les insultes, l'esprit de caste, l'adultère... mais aussi l'amour, la tendresse, la famille, les sentiments, l'adolescence, l'espérance, l'amitié, il y a tout cela dans ses 600 pages. Il y a aussi un peu de chacun de nous. Les scènes du quotidien, les rapports souvent tendus entre membres d'une même famille, les illusions, les déceptions, les joies et les ambitions trouvent leur résonance dans mon existence.



Ce roman ne m'a pas giflée mais il m'a parlé. Une lectrice m'a dit "je doute que les Australiens soient comme l'auteur les décrit, ce n'est pas leur rendre justice". Étrange. Moi, je n'ai aucune difficulté à me les représenter ainsi et en la matière je décide de faire confiance à... un Australien.





Challenge AUTOUR DU MONDE
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La gifle

CLAC (ça, c'est le bruit de la gifle que reçoit Hugo, 4 ans, de la part d'un ami de ses parents... qui ne le sera bientôt plus) et CLAP CLAP (ça, c'est moi qui applaudis cette formidable galerie de portraits, mélange de vitriol et de tendresse).



C'est la série diffusée l'an dernier sur Arte et dont j'avais attrapé quelques passages au vol qui m'a mise en appétit. Et bien le livre se révèle un festin et un pur régal ! Pourquoi, alors que c'est politiquement très incorrect, qu'il ne se passe pas grand chose et qu'on ne suit aucun personnage du début à la fin ? Tout simplement parce que ça ressemble à la vie, à notre vie, tantôt toute pourrie et tantôt fabuleuse...



Le principe, c'est de suivre alternativement les pensées et les actes de ceux qui étaient présents au moment de la fameuse gifle : Hector le beau quadra qui s'occupe beaucoup de son sexe, Harry l'homme des cavernes déguisé en garagiste parvenu, Rosie la mère hippie laxiste qui allaitera toujours son fils dans 10 ans, Connie et Richie les ados paumés qui boivent et se droguent pour oublier, Manolis le vieux grec au grand cœur et à l'horrible épouse-mégère...



Ce qui est bien dans ces portraits, c'est que personne n'est tout blanc (même pas l'innocente petite victime Hugo qui est en fait un sacré casse-pieds mal élevé) mais personne n'est tout noir non plus (sauf peut-être cette timbrée de Rosie qui réussit à fiche un sacré bazar avec ses théories à la con). Non, tout est dans la nuance, dans la subtilité, dans la finesse.



Je parle là bien entendu de nuance, de subtilité et de finesse dans la psychologie des personnages... parce que, dans le concret, c'est autre chose : ça baise, ça vomit, ça bouffe des ectasys, ça pisse, ça s'engueule, ça picole, ça menace, ça pleure... Mais c'est vrai ! Même s'il y a trop de drogue pour que j'y croie et même s'il manque à mon sens dans cette tribu un personnage vraiment objectivement malheureusement seul, c'est vrai ! Donc moi j'aime...
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Barracuda

Au risque d'en décevoir certains, "Barracuda", le nouveau roman de l'australien Christos Tsiolkas (à paraître à la rentrée littéraire) n'est pas une biographie de Mister T., la montagne de muscles emblématique de la série "L'agence tous risques" qui a marqué toute une génération. Non, avec ce nouvel opus, l'auteur de la désormais célèbre "Gifle" aborde une fois de plus un thème grave et pessimiste. Alors, qui est donc Barracuda ?



Danny, Dan, Dino, Daniel, Kelly, "Barracuda"... tant d'identités réunies en un seul homme. Nous sommes à Melbourne, dans les années 90, et Danny est un jeune lycéen issu du milieu prolétaire bénéficiant d'une bourse. Doué pour la natation, il intègre un établissement huppé et devient rapidement le fleuron de son équipe de nageurs. Objectif : devenir champion olympique et rendre à la société par ses succès les sous qu'elle lui a donnés pour le tirer vers le haut.



"Je suis Barracuda, je suis Danny Kelly, plus rapide que vous tous, plus fort que vous, et j'ai survécu malgré vous."



***ALERTE SPOILER***

Sauf que Daniel Kelly ne sera pas le plus rapide, ni le plus fort et qu'il peinera à survivre dans une société qui refuse de l'intégrer et qui n'accepte ni l'échec, ni la faiblesse et encore moins les déchus.



Roman de toutes les violences.

Celle de la compétition, celle des différences entre classes sociales, celle de l'échec et du regard qu'on porte sur soi-même. "Barracuda" est à la fois un coup de poing et un coup de gueule. On souffre avec Kelly et comme lui, on passe par tous les stades de son évolution : l'ambition, l'échec et la reconstruction.



Dur voire âpre, le style de l'auteur - qui m'avait déjà conquise dans la "Gifle" - résonne toujours crûment. Les masquent tombent, on se s'embarrasse pas des fioritures, on va droit au but, dans la souffrance.



Il faut reconnaître à Christos Tsiolkas qu'il n'y va jamais avec le dos de la cuillère. Son but semble toujours le même : dévoiler le vrai visage de l'Australie, de ce pays trop neuf, trop divisé, trop utopiste aussi, ancré dans ses peurs. L'auteur nous montre cet immense territoire dans toute sa diversité humaine et sociale. Certains lecteurs seront sans doute heurtés par cette peinture réaliste et sans concession. Dans la destinée de Dan Kelly, il faut en effet creuser profondément pour trouver une étincelle d'espoir et d'optimisme et pourtant l'auteur creuse, encore et toujours, il ne lâche pas le morceau.



J'ai beaucoup appris au cours de cette lecture - non exempte de certaines longueurs - notamment sur le milieu de la natation de haut niveau. Ce que je pouvais soupçonner des rudesses de la compétition m'a été confirmé par l'auteur qui semble s'être bien documenté. J'ai été à la fois fascinée et effrayée par cet univers, tout comme par la violence psychologique dans laquelle il baigne.



Une belle découverte qui prend aux tripes ; âmes sensibles s'abstenir.
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La gifle

Dans la foulée de la série diffusée ce soir sur arte, et sur laquelle je reviens longuement sur mon blog, j'ai lu rapidement le livre pour voir si l'adaptation filmée était fidèle et j'ai vu que c'était largement le cas.

Les deux suivent ainsi le quotidien d’une famille d’immigrés grecs et de leurs amis, dans la banlieue tranquille de Melbourne. Une communauté paisible en apparence, qui va lentement mais surement se déliter après la gifle donnée par l’un d’eux au fils d’un autre membre du groupe.



Et chaque chapitre donnera donc voix à 8 personnages présents à ce barbecue, non pas pour qu'il nous raconte la scène de son point de vue (comme je le pensais au départ), mais pour que l'histoire continue chronologiquement, mais à chaque fois vu sous le prisme d'un des témoins ou un des acteurs de cette fameuse gifle, qui prendra des proportions et des résonnances assez incroyables et totalement irrémédiables sur tous les membres de cette collectivité.

Ces personnages ne sont pas vraiment sympathiques et admirables et nous dévoilent quantités de bassesses et de tares de différents niveaux (racisme, violence, alcoolisme, homophobie, mysoginie, supériorité entre classes sociales), mais ils possèdent en même temps une vraie profondeur psychologique, et chacun aura son mot à dire, et aucun personnage ne sera sacrifié ni caricaturé.



Une grande maestria, une incroyable virtuosité : un grand livre ( et une grande série)!!!


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Barracuda

Qu'est-ce qui est le plus dangereux, une Gifle ou un Barracuda ? Sous la plume de Christos Tsolkias, les deux sont violents et risquent de remuer le lecteur... J'avoue toutefois ma préférence pour la Gifle, plus facile à suivre et plus inattendue.



Barracuda retrace l'histoire de Dany Kelly, jeune australien des classes moyennes, nageur talentueux et volontaire qui caresse des rêves olympiques pendant toute son adolescence. Des rêves qui ne se réaliseront pas, on le comprend dès les premières pages, quand on le découvre en homme brisé sur une plage d'Ecosse. Pourquoi ? Comment ? Il faudra lire très attentivement pour savoir...



C'est là mon principal reproche à ce livre : il est tellement déstructuré qu'il en devient répétitif, compliqué et vaguement ennuyeux. On passe sans arrêt d'aujourd'hui à hier, puis à avant-hier, puis à nouveau aujourd'hui, et encore avant-hier parce que l'auteur a oublié de nous donner un indice, puis tiens maintenant Dany est dans l'eau mais on ne sait pas de quelle période il s'agit...



Dommage, car l'histoire devient bouleversante quand les morceaux du puzzle s'assemblent, c'est-à-dire pour moi dans les 100 dernières pages. Dommage, car les thèmes abordés sont riches et intéressants : les rêves, le dépassement de soi, l'échec, la honte, la famille, le désir, l'amitié, l'intégration dans un groupe, la société australienne, le sport de haut niveau. Dommage, car on ne peut pas regarder Dany, ce type bien qui souffre et essaie de se reconstruire, sans tendresse et compassion.



Sans ces chapitres qui nous perdent et morcellent nos émotions, j'aurais mis 5 étoiles sans hésiter. Merci en tout cas à Babélio/Masse Critique et aux Editions Belfond.

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Barracuda

Qu'il est difficile de ne jamais se sentir à sa place dans un pays fait de "pièces qui ne s'assemblent pas" ! Les jolies plages avec surfeurs de l'Australie contemporaine dissimulent mal une réalité sociale brutale. J'ai mis un peu de temps à émerger de ce roman très dur dans lequel l'auteur avec une intensité hors du commun, un style très particulier s'en prend autant à l'histoire qu'à l'hypocrisie sociale .



S'il est une souffrance que l'écrivain australien Christos Tsiolkas décrit avec intensité, c'est bien celle de l'entre deux et les frustrations qui en résultent. On se souvient de la gifle et on le suit avec confiance dans son entreprise de démolition.



Daniel Kelly, Barracuda pour son équipe, champion de natation déchu, homosexuel mal assumé, légèrement autocentré et assez paranoïaque est une petite bombe de colère montée sur ressorts. Hors sol dans son lycée, pas assez soutenu par sa famille, il explose en une violence inouïe qui l'emmène en prison.

Rarement un auteur ne m'a autant fascinée par son évocation de la douleur. Ce n'est pas qu'une émotion, elle passe par le corps et la crudité de son vocabulaire dans ce roman très dur, nous le rappelle sans cesse. Sa critique sociale du modèle australien est impitoyable.

Il nous laisse toutefois avec un personnage qui s'est reconstruit, mais à quel prix…celui de la sueur, des larmes et de la littérature.

J'ai adoré cette liberté de ton et ce style qui ne veut surtout pas faire joli, cette histoire qui alterne les temporalités et le point de vue , c'est magistral, un grand roman contemporain.

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La gifle

Eh bé, vu comme ça ça fait pas trop envie l'Australie!

A partir d'une paire de baffes lors d'un barbecue à l'issue duquel on va découvrir un à un les participants dans son intimité, ses croyances, ses petitesses, ses désillusions, ses peurs et ses haines, l'auteur nous dresse le tableau d'une société au bout de sa course matérialiste, ayant foiré son intégration et recroquevillée sur sa peur de l'avenir. Des beaufs, des ivrognes, des jeunes désabusés face à des petits bourgeois confits dans leur confort s'y agitent mollement, sans réel but.

L'intrigue aussi est plutôt molle (encore un mensonge éhonté en quatrième de couverture, point de déflagration après la gifle inaugurale), ce qui devient vite un peu gênant sur un format de plus de 600 pages. Le bon côté est que l'on prend le temps de fouiller chaque personnage en profondeur - le problème étant que la plupart en manque, de profondeur!

Il y a bien sûr quelques points de lumière dans toute cette société qui nous est présentée, mais étrangement je n'en retiens que le plus sombre.

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Des dieux sans pitié

Il y a dans l'écriture de Christos Tsiolkas, quelque chose de terriblement passionné, violent et douloureux assez fascinant, même lorsque c'est insoutenable.



Dans ce recueil de nouvelles, il s'engage totalement dans l'expression de la difficulté de vivre, de l'absence d'innocence et dans la dénonciation des discriminations générées par le modèle multiculturel australien. C'est dur râpeux, physique et absolument désespéré .



Vivre, selon lui, ce serait presque uniquement une question biologique faite d'odeurs et de fluides corporels. Rares sont les auteurs qui s'emparent d'évocations triviales récurrentes et obsédantes, comme la sueur, l'urine ou le sperme, pour décrire des relations chancelantes, la déchéance de la maladie, la violence du viol, les malentendus ordinaires du quotidien.



La première nouvelle nous emmène en terrain connu, presque celui de « la gifle », une soirée entre amis qui à la faveur d'un jeu cruel dérape en un règlement de compte impitoyable, signant la fin de l'hypocrisie sociale savamment mise en scène. Elle donne le ton du recueil. On sait qu'on part explorer les bas fonds de l'âme humaine en bonne compagnie.



Et puis, il y a cette sorte de « balade des pendus » épouvantable d'horreur qui décrit tel un texte de rap, une prose anaphorique, l'univers sordide et barbare de la prison. Je me suis interrogée sur cette forme d'esthétisation de la violence, de l'humiliation, son sens, son message …il ne laisse pas indifférent.



En tout, 15 nouvelles, 15 univers différents, certains plus sombres que les autres, des humains toujours coincés dans des situations sans issues. De temps en temps une petite lueur fugace, un geste, un soupçon d'humour décalé. Il est bien planqué l'optimisme.



Ce n'est pas une lecture reposante, l'auteur nous bouscule, nous révolte, nous interpelle. C'est tout simplement de l'acide sulfurique sur les plaies de notre monde, l'apocalypse de l'humanité, un appel désespéré .

Christos Tsiolkas, un auteur dérangeant, essentiel dans la littérature contemporaine.

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Jésus Man

« Au loin, le bateau poursuivait sa course. Artie passa une main sous l'horizon pour le recueillir dans sa paume, avec la mer et le reste du monde. Un corbeau dansait dans le ciel au-dessus de lui. »



Un roman complexe, dérangeant et magnifique. Un livre qui mérite sans doute plusieurs lectures pour absorber toutes les nuances. J'ai particulièrement apprécié cette œuvre qui m'a égratignée, scotchée, déroutée et profondément touchée par la subtilité de la psychologie des personnages qui est d'autant plus aboutie que les non-dits sont écrits. On voit l'écart entre les paroles et les pensées et on peut s'y reconnaître à un moment ou un autre. Les thèmes sont difficiles : la religion, les liens familiaux, le sexe, la violence, l'homosexualité, le racisme, l'immigration et l'intégration dans la société des années 90 en Australie. Évidemment je connaissais les problématiques aborigènes, mais je n'avais pas pensé aux immigrés italiens, grecs ou asiatiques qui constituent une partie de la population et aux incidences culturelles et religieuses qui en découlent. Dans cette famille le père est italien, la mère grecque et ils ont trois fils, Tommy, Dominic et Luigi. Trois enfants différents. Australiens ? C'est une des questions. L'auteur fera parler à tour de rôle les hommes de la famille, nous replongera dans les racines de la famille en remontant le temps parfois et tous parleront d'eux, de leurs frères, père et mère. La mère autour de qui gravite la famille. Il y a d'autres femmes qui entreront dans la famille et toutes ont une place importante dans le roman. C'est un livre fort, très fort qui laisse le lecteur libre car il ouvre le questionnement au travers des voix et des souffrances qui s'expriment. Entre Tommy qui se voit comme une « espèce de sale gros con obèse » qui boit pour retrouver un monde avec « un aspect accueillant », le père Artie qui a eu une jeunesse où dans sa famille « ils se turent » ou encore Luigi qui « essaie de le penser à rien. Un rien si pur, si beau. » Et pourtant, c'est peut-être lui qui pousse le raisonnement le plus loin pour comprendre les origines de ces corbeaux. Mais il y a surtout de l'amour dans ce roman, de l'amour mal canalisé, de l'amour mal exprimé ou pas dit, ou de l'amour unilatéral mais c'est de l'amour. Du tout pur aussi pour Betty, cette petite métisse qui a tout l'avenir pour trouver son chemin.



« Le tableau solennel de sa grand-mère exclue avec lui de son Église restera pour Artie le témoignage tangible d'un Dieu mauvais. Il grandit sans croire aux promesses de sa confession, mais dans la beauté et le désespoir du bannissement. »
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La gifle

Melbourne, aujourd’hui. Un barbecue comme on en fait tous les week-end. Il y a là quelques collègues, les cousins, les parents, les amis. Des enfants aussi, qui s’amusent et se chamaillent. Parmi eux, Hugo, quatre ans, est du genre capricieux. Lors d’une partie de cricket improvisée, le gamin ne supporte pas de se faire éliminer et il entre dans une colère noire. Il s’apprête à frapper un des joueurs avec sa batte lorsqu’Harry l’empoigne et lui colle une gifle magistrale. Problème, Harry n’est pas le père d’Hugo. Il est intervenu parce qu’il a senti son propre fils en danger face à un mioche incontrôlable. Son geste va provoquer une secousse sismique chez tous les participants du barbecue...



Les chapitres ont pour titre le prénom d’une personne ayant assisté à la scène. Le narrateur s’attarde sur ces caractères très différents les uns des autres et est totalement omniscient. Il révèle l’intimité, les fêlures, les points de vue, les petits secrets...



La gifle est un roman très cru, dérangeant. La personnalité des principaux acteurs de ce barbecue qui a mal tourné est grattée jusqu’à l’os. Et chacun, sous la surface lisse qu’il expose en société, cache en réalité une nature complexe et plus ou moins torturée. Les faux semblants tombent les uns après les autres et ce n’est pas beau à voir. Le lecteur, quelque part, devient voyeur. Il s’immisce avec horreur ou délectation (selon les goûts) dans ses existences régies par l’argent, l’ambition, la religion, l’alcool, le sexe, le racisme ordinaire... Entre malaise et fascination, impossible de décrocher, même si je comprends sans problème que l’on puisse ne pas aller au bout d’un tel texte.



L’écriture est simple et directe. Pas de chichi, pas d’envolées lyriques. C’est âpre, rugueux et sans langue de bois. Là encore, on aime ou pas mais difficile de rester indifférent.



Ceux qui passent ici régulièrement savent que j’apprécie ce genre de littérature qui vous saute à la gorge. Quelque part, je peux comparer La gifle au Démon ou à Last Exit to Brooklyn de Selby. Des textes qui, à leur époque, ont choqués ou emballés les lecteurs.



Trop facile de dire que La gifle est une claque alors je me contenterais de préciser que ce roman est mon premier gros coup de cœur de l’année. Pour autant, je ne le recommanderais à personne. Trouvez-le à la bibliothèque où faites-le vous prêter si vous n’êtes pas sûr que ça vous plaise parce que franchement, vous risquez d’être secoués, et pas forcément dans le bon sens du terme.




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Barracuda

La gifle, premier roman traduit en français de l'australien Christos Tsiolkas, justifiait cent fois son titre par rapport à la virulence de son constat social. Le succès aidant (énorme en son pays), l'écrivain allait-il adoucir le ton pour son livre suivant ? Barracuda apporte la réponse : c'est non, bien au contraire. Le roman va encore plus loin dans son propos lucide et acide et ce qu'il perd sans doute en subtilité, il le regagne en efficacité avec une crudité et une violence dans les mots qui s'arrêtent juste avant les limites (certains penseront qu'elles sont peut-être dépassées). Barracuda suit le parcours d'un jeune australien, de son adolescence à l'âge d'homme, sur plus d'une décennie, autour de la natation, sport d'une importance capitale en Australie allant des espoirs à l'échec et à la possible résilience de son héros, Danny, Tsiolkas bâtit une histoire où la honte et la rage sont les sentiments dominants. Danny, d'origine grecque par sa mère, fils d'un routier est non seulement un prolétaire mais aussi un "métèque" aux yeux d'une société qui, sous des allures cool et hédonistes, n'a de cesse d'ériger en modèle absolu la "blancheur" et les origines anglo-saxonnes, avec toute l'intolérance et le mépris que cela implique. Il y a quelque chose de viscéral dans tout ce qu'entreprend Danny, notamment dans ses années d'apprentissage, pas seulement pour s'intégrer mais avant tout pour montrer qu'il peut dépasser les "golden boys" qui font la fierté de la nation, qu'il a la volonté et le talent pour être le meilleur, dans son domaine : la natation. A contre-courant des préjugés et des conventions. Le lecteur de Barracuda est à l'image du papillonneur dans la piscine, il doit se battre avec les phrases qui refluent comme des vagues et les expressions qui se répètent sans cesse, comme un mantra. Ce roman impressionnant et agressif est de ceux qui vous immergent totalement et vous laissent presque soulagé d'en avoir terminé tellement la tension de son écriture et la souffrance de ses personnages y sont palpables.



Un très grand merci à Babelio et aux Editions Belfond !
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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La gifle

J'en avais beaucoup entendu parler, ça fait longtemps que ce roman stagnait dans ma PAL et je me décidait pas à l'en sortir.

Un petit coup de pouce à l'occasion d'un pioche dans ma PAL et ça y est, je l'ai enfin lu et je ne suis pas certaine de ce que je ressens.

Bon, prenons les choses dans l'ordre.

Je pense que cette lecture me marquera sur le long terme, d'autant qu'elle se raccroche à une anecdote que j'ai vécue, lors d'un réveillon un ami à giflé l'enfant d'un autre couple. Les parents n'étaient pas contents mais l'histoire s'est arrêtée là...après cette lecture, je pense que notre cercle d'ami peut s'estimer heureux de sa bonne entente.

La narration, décomposée en chapitres dédiés chacun à une des personnalité touchée par la situation, est excellente et permet d'approfondir longuement la personnalité de chacun, ses émotions, son passé, son ressenti. L'étude psychologie à laquelle se livre l'auteur est fine et je suis admirative de l'investissement qu'il fait à chaque nouveau chapitre pour rendre chaque personnage aussi riche et justifiant, avec justesse, son point de vue.

Bon, ce n'est pas pour autant que les personnages sont sympathiques. Pour moi, ce sont tous des personnages odieux, suffisants et insupportables (sauf peut-être Anouk et Manolis qui sont les seuls à m'avoir touchée) mais ils restent humains et parfaitement crédibles.

Les questions que soulèvent ce roman sont intéressantes et poussent à la réflexion. Cet enfant méritait-il une gifle? Avait-on le droit de la donner? Si oui, qui pouvait le faire? Si un quasi inconnu le fait, comment les parents doivent-ils réagir?

Maintenant, tout le roman ne parle pas que ce cette gifle mais soulève d'autres questions et d'autres réflexions très diversifiées.

Alors, oui, ça parle beaucoup de sexe mais, en soi, je n'ai pas trouvé ça vraiment choquant. Non, ce qui m'a choquée c'est le fait que tous sont infidèles (ou l'ont été) que tous se droguent et/ou sont alcooliques.

Je sais que c'est un problème de société général et que l'Australie est particulièrement touchée mais j'ai trouvé cela très interpellant.

Une lecture marquante donc mais qui me laisse tout de même un goût amer et que j'ai trouvée un peu longue. J'ai été soulagée quand j'en ai eu tourné la dernière page.
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La gifle

Extrait de la quatrième de couverture :

Provocant, urgent, impitoyable, un roman coup de poing, une révélation dans la lignée d'un Don DeLillo ou d'un Jonathan Franzen. Lors d'un barbecue entre amis, un adulte gifle un enfant qui n'est pas le sien. Un incident qui va créer une onde de choc parmi les invités et provoquer une série d'événements explosifs. Mais aussi révéler, derrière les belles apparences, le racisme ordinaire, la drogue, l'alcool, la honte et une extrême solitude. Tour à tour violent et bouleversant de tendresse, un très grand roman qui dresse, avec une formidable lucidité, le tableau d'un Occident en pleine confusion.



Non, ça ne sera pas un billet habituel mais l’autopsie courte d’une lecture abandonnée à la moitié. L’auteur a choisi de bousculer le lecteur par une utilisation massive de mots crus. Et la lectrice que je suis en a fait une overdose… J'ai tenté de poursuivre cette lecture, de m'intéresser aux personnages mais le vulgaire l'a emporté.

Dès la première page, les amis de la confrérie de la poésie comprendront que celle-ci ne sera pas au rendez-vous. Avant même l’incident de la gifle, Hector chez qui le barbecue est organisé m’est apparu comme quelqu’un qui se soucie beaucoup de ses besoins sexuels. Du sexe à l’état brut que j’ai retrouvé dans les 246 pages lues (pour la sensualité, il faudra repasser). A partir de l'incident, on découvre l'intimité des personnages. Derrière les masques, on trouve de la drogue, des questions sans réponses, des désillusions, des enfants surprotégés ou élevés devant la télé.

J’aime les lectures qui me font réfléchir sur notre société et ses dérives. Mais là, j’ai abandonné. L’écriture ou plutôt le vulgaire m’a coupée l’envie d’en savoir plus sur ces personnages.

Faut-il user à outrance du trash pour émouvoir le lecteur ou le faire réagir sur certains sujets ? Je n’en suis pas certaine.


Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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La gifle

Dans la banlieue de Melbourne, un barbecue réunit quelques amis, collègues et membres de la famille de Hector et Aisha. Mais la bonne entente vole en éclat quand le cousin de Hector gifle le petit garçon de la meilleure amie de Aisha. Cet acte aura des répercussions, parfois inattendues et graves, sur la plupart des invités. Sous forme de roman polyphonique, Christos Tsiolkas offre une brillante étude de mœurs.



J’ai sorti ce roman de ma PAL car la diffusion de la série était annoncée sur ARTE. Chaque chapitre donne la parole à une des personnes présentes au barbecue, plus ou moins proches du drame. Le romancier ne revient pas sur la gifle en elle-même en nous racontant le point de vue des différents narrateurs, mais il fait avancer son intrigue en nous mettant successivement dans la tête de chacun. Et j’ai vraiment adoré la liberté de ton et l’absence de tabous de Christos Tsiolkas. Selon moi, il dépeint et fait un état des sociétés occidentales sans pudeur, ni mensonge mais tout simplement criant de vérité, avec ce qu’elle a de positif, mais aussi avec ses excès et ses dérives, tel que l’alcoolisme, le laxisme dans l’éducation moderne, les procès pour tout (la gifle), le racisme des blancs aussi bien qu’à leur égard, la violence conjugale, l’homophobie, l’éducation scolaire à deux vitesses, l’absence du père, …



Une fois n’est pas coutume, je vais partir des critiques que j’ai lues à l’égard de ce livre pour marquer mon désaccord plutôt que de faire un billet construit. J’ai lu à de nombreuses reprises que le vocabulaire était vulgaire et certaines scènes trop crues. Suite à ces avis, je m’attendais à un roman du type Shelby Jr ou que sais-je mais certainement pas à ce que j’ai lu ! Si il y a parfois un gros mot, on est quand même loin de la vulgarité. J’entends pire dans la rue quand les ados passent ou même dans certains films. Pourtant, je suis loin d’aimer la grossièreté gratuite, mais ici, j’ai trouvé qu’elle était utilisée à bon escient pour montrer le langage de certains personnages. Car le vocabulaire varie énormément d’un chapitre à l’autre, en fonction de qui est le narrateur. En ce qui concerne la crudité, même chose. Il faut plus qu’une petite scène de sexe ou de masturbation pour me perturber. D’autant plus que sur les quasi 600 pages que comptent le roman, cela ne doit pas en réunir 10.

J’ai aussi lu qu’il s’agissait d’une critique des bobos australiens. Je suis là aussi en désaccord, vu que les personnages brassent un peu tous les pans de la société : le fonctionnaire et la vétérinaire, le garagiste nanti qui a très bien réussi, l’ouvrier et sa femme qui galèrent et vivent dans un quartier défavorisé, la célibataire en vue avec un métier à la télévision, la jeune étudiante orpheline, la mère célibataire, bref un peu tout le monde. Différentes identités ethniques et religieuses sont également représentées. Ce qui fait que ce roman pourrait être aisément transposable ici et que chacun peut se reconnaître dans un personnage ou dans certains de ses traits. Et personne n’échappe au viseur du romancier. C’est peut-être ce qui a déplu à certains lecteurs. Car oui, ce roman frappe juste et ça fait mal.



Il m’a en tout cas complétement emballée car il dit tout haut certaines vérités que certains n’osent pas avouer, les personnages sont extrêmement bien fouillés et développés et l’intrigue est brillante. J’en redemande. Mon seul regret, c’est de ne finalement pas avoir pu regarder la série dont la diffusion a commencé pendant mes vacances !!!!
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Barracuda

Il y a deux ans je vous avais dit tout le bien que je pensais de la Gifle, la série diffusée alors sur arte, mais également le livre à l'origine, formidable roman d'un certain romancier australien Cristos Tsiolkas qui suivait le quotidien d’une famille d’immigrés grecs et de leurs amis, dans la banlieue tranquille de Melbourne, qui se délitait après la gifle donnée par l’un d’eux au fils d’un autre membre du groupe.



En cette rentrée littéraire 2015, Tsiolkas, décrit ici et là comme "l'enfant terrible de la littérature australienne" nous revient dans les tables des libraires françaises toujours chez Belfond, avec un livre encore plus coup de poing, qui se propose de continuer à détruire l'image bien policée de la société australienne tel que les images nous la renvoie.



A travers cette histoire de jeune champion de natation issue d'une famille modeste ( d'origine grecque), c'est une société scélrosée, pleine stéréoptypes et individualiste qui est décrite. Et cette société est décrite à travers ce parcours personnel, qui commence comme un rêve avant de tomber dans la déchéance (et peut-être) dans la rédemption, de rêves, de désillusion, de déchéance et de rédemption.



Le portrait de cet homme en quête de réconciliation avec les autres, mais surtout avec lui-même est décrite avec une rage et un souffle déjà présent dans la Gifle.



Nageur lui-même, Christos Tsiolkas décrit avec énormément d'acuité l'univers de la natation, mais si cette histoire de natation- avec pas mal de détails sur des entrainement et des courses- passionne moins que les destins des personnages de la Gifle, et si la charge manque parfois de subtilité ce roman, avec une langue apre et parfois crue, reste évidemment percutant et nous tienne en haleine jusqu'au bout de ce chemin presque christique que subit ce Danny, le personnage central que Tsiolkas n'épargne pas tout au long de son roman.



La littérature australienne est assez peu représentée en France, raison de plus pour se précipiter sur ce Barracuda, écrite par un des "mauvais garçons" de cette littérature...et merci à Babelio et son opération masse critique et aux éditions Belfond pour la découverte!!
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La gifle

Challenge ABC 2013/2014

Premier livre du challenge ABC: je ne m'explique pas comment j'ai pu passer un dimanche avec des gens aussi antipathiques!

On commence avec un barbecue, qui promet d'être bien garni, côté grillades et côté bar. Les hôtes se chamaillent un peu, les enfants restent devant leurs jeux videos: famille standard. Les invités: les parents de Monsieur, les collègues de Madame, des amis et leurs enfants. Le barbecue se déroule comme on s'y attend , entre piques, amitiés, curiosité. Les enfants jouent: Hugo,3 ans, coléreux, gâté, brandit une batte de base-ball,et alors qu'il est sur le point de frapper un autre enfant, reçoit une gifle. Les parents portent plainte, le barbecue est fini, amitiés brisées.

Roman plein d'alcool, de racisme, de violences, de sexe... pas beaucoup d'espoir, plus de disputes que de romantisme, un enfant instrumentalisé par ses parents, une grande impression de solitude finalement malgré des soirées et des rencontres... Si c'est un témoignage sur une certaine Australie, cela remet le rêve d'expatriation à sa place!
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La gifle

J'avoue, ce livre n'a pas été des plus passionnants pour moi. Dès le début, je me suis sentie noyée sous tous ces personnages, trop nombreux, dont certains n'ont pas vraiment d'intérêt. Je suis allée jusqu'au bout, par principe, car je n'aime pas abandonner un livre. Mais je n'ai pas aimé les personnages, aucun ne m'a paru attachant, jusqu'au gamin qui, je pense, méritait sa claque.

Ce livre se veut une analyse psychologique d'une galerie de personnages ayant assisté à cette fameuse gifle. Ce geste aura pour conséquence de remettre en question les amitiés et chacun devra choisir un camp. Le passé refait surface et bouleverse les rapports que les personnages entretiennent. On peut considérer que l'analyse est réussie, mais avec un bon paquet de longueurs, j'ai souvent décroché.

Cette lecture fut décevante, mais je conçois qu'elle puisse trouver son public.
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Barracuda

Daniel, Dany, Dan. L'ange l'arpège et la chute. Mais la formule magique est-elle la bonne ? L'Australie ce nouvel Eldorado pour l'Europe, le connaissons-nous vraiment ? Est-il si différent du vieux monde. De ce vieux monde qui est devenu nôtre et qui fut il n'y a pas si longtemps ce que nous nommions le nouveau Monde ? Qui règne en Australie, quel est son maître ? Pétrole, dollars, étoiles sur le drapeau. Les clivages sociaux, les discriminations sociales raciales sont là. La pauvreté, les vagues migratoires. Les golden boys, la théorie des winners, la malédiction des losers, l'hypocrisie bourgeoise et ses coffres-forts en autels. Une île, un continent, si loin de nous et pourtant si totalement ressemblant.

Une asphyxie.

Daniel, Dany, Dan, la chute, l'arpège et enfin l'ange.

C'est le poids de l'échec, de la honte, du regard de ceux qui vous rejettent de leur monde. Faire ses preuves, conquérir ce qui vous est refusé, devenir le premier, le seul parce que c'est seulement à ce prix odieux de l'excellence qu'il sera possible de se faire une place, cette place qu'un nom, une naissance, un quartier, une couleur de peau vous oblige à gagner, à conquérir, à remporter au risque de vous détruire, de vous dévorer, et de tout engloutir. Un vortex, l'œil de la réussite, ce faux soleil qui brûle vos ailes de cire pour les transformer en semelles de plomb.

Le poids de l'échec, la valeur d'une réussite. Qui en décide ? Comment commencer à vivre ? Respirer ? Comment devenir celui que l'on est, celui que l'on fuyait, comment justement trouver sa place, quand tout est cassé, fracassé. Lorsqu'on a plongé, lorsqu'on en vient à toucher le fond et qu'on demande à ne jamais remonter. Que votre propre poids vous entraîne dans l'abîme.

Devenir cassé, brisé, mauvais, tout entier. Se mettre, se jeter au rébus. Puisque la seule image que le monde qui vous entoure n'admet que la gagne, l'argent, la victoire, l'or et ses médailles.

Se déchirer, s'arracher, remonter.

Comprendre, réapprendre, respirer. Exister.

« Pendant longtemps

tu as peureusement pataugé

près du rivage en te tenant

à une planche,

Je veux maintenant que tu sois

un nageur intrépide,

Que tu plonges dans la mer,

que tu remontes à la surface,

me fasses signe de la tête,

pousses des cris et secoues

en riant tes cheveux. »

W. Whitman, Feuilles d'herbe.

Méfions-nous des rêves que l'on nous vend, ils sont de trop lourde facture et de bien vilaine occasion. Un rêve australien existe. Un rêve existe partout, en chacun de nous. Aucun ne s'achète. À chacun de trouver le sien, de l'attraper, et de le partager.



Opération Masse critique Août 2015 - Babelio- Belfond éditions.

Astrid Shriqui Garain
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Barracuda

Tout d’abord, je tenais à remercier Babelio et les Editions Belfond pour m’avoir permis de découvrir ce livre de la rentrée littéraire 2015. Quand j’ai accepté de lire ce livre, je ne connaissais pas l’auteur et j’ai pu découvrir qu’il avait été l’auteur de la célèbre « Gifle » que je ne lirais certainement jamais…



Pour tous les fans inconditionnels de Christos Tsiolkas, je suis désolée, mais je n’ai pas accroché du tout… L’histoire pourtant me tentait bien.j’avais drôlement envie de découvrir ce nageur né qu’est Daniel Kelly, ce petit jeune bien éloigné de la bourgeoisie de son lycée dont il a eu la bourse pour étudier et continuer de nager.



J’ai vraiment eu du mal… Avec la chronologie dans un premier temps. Le fait que l’on revienne en arrière, que l’on parle du passé dans un livre ne me dérange absolument pas, bien au contraire, mais la façon dont l’auteur l’a fait, c’était un peu « cafouillis » et j’ai donc eu du mal à me situer, à savoir à quel Daniel, Dan, Danny, Kelly, Barracuda j’avais affaire, malheureusement.



J’ai eu du mal aussi avec la violence qui règne dans ce livre. C’est un roman décrit comme « coup de poing » d’accord, mais la vulgarité que l’auteur fait employer à Daniel Kelly m’a dérangé. J’ai trouvé cela réellement dommage, de façonner un personnage avec une telle histoire de manière si violente et vulgaire. Un peu de vulgarité pour montrer que l’on en veut, que l’on ne veut rien lâcher ou encore que la vie n’est pas un long fleuve tranquille, j’accepte bien volontiers, mais dans certains passages, c’était un peu trop pour moi, pardonnez-moi.



Avec ces deux principaux points négatifs, je n’ai donc réussi à m’attacher comme je pensais le faire à Danny et sa famille. Pourtant l’histoire aurait pu être merveilleuse, ça j’en suis sûre !



Malgré tout ça, je me suis couchée moins bête sur les deux sujets principaux de ce bouquin : La natation et l’Australie. Effectivement, j’ai ressenti que l’auteur ne me laissait pas sur ma faim et qu’il « s’y connait » ou a bien entendu effectué des recherches afin de nous faire passer un message fort, pour cela, je le remercie.



En bref, je vous dirais que pour une découverte, je ne suis pas déçue à 100%, mais le style et l’écriture de Monsieur Christos Tsiolkas ne me conviennent pas…

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La gifle

La construction de cette histoire est interessante, tout demarre dans une première scène qui réunit tout les personnages autour d'un barbecue et où le drame va se réaliser.

A partir de là, on suit chaque personne, un chapitre pour un personnage : on lit leur point de vue mais aussi leur mode de vie. Ils sont tout à tour décortiqués, analysés, certains m'ont plus interesser car ils étaient plus impliqués dans l'affaire qui nous interpelle : le gifle. Les chapitres sur les personnes secondaire m'ont paru un peu long.

La fin explique l'intervention de ces personnes, mais je reste un peu déçue, car si la gifle a fait réagir, les conséquence sont un peu plates et et inatendues, j'attendais autre chose, peut être plus spectaculaires.

En fait, je me suis demandée où l'auteur veut nous mener

- l'éducation des enfants qui devient trop lasciste

- le regard d'une population aisée en Australie,

tout est relaté de façon superficielle.



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