Dans la banlieue de Melbourne, un barbecue réunit quelques amis, collègues et membres de la famille de Hector et Aisha. Mais la bonne entente vole en éclat quand le cousin de Hector gifle le petit garçon de la meilleure amie de Aisha. Cet acte aura des répercussions, parfois inattendues et graves, sur la plupart des invités. Sous forme de roman polyphonique, Christos Tsiolkas offre une brillante étude de mœurs.
J’ai sorti ce roman de ma PAL car la diffusion de la série était annoncée sur ARTE. Chaque chapitre donne la parole à une des personnes présentes au barbecue, plus ou moins proches du drame. Le romancier ne revient pas sur la gifle en elle-même en nous racontant le point de vue des différents narrateurs, mais il fait avancer son intrigue en nous mettant successivement dans la tête de chacun. Et j’ai vraiment adoré la liberté de ton et l’absence de tabous de Christos Tsiolkas. Selon moi, il dépeint et fait un état des sociétés occidentales sans pudeur, ni mensonge mais tout simplement criant de vérité, avec ce qu’elle a de positif, mais aussi avec ses excès et ses dérives, tel que l’alcoolisme, le laxisme dans l’éducation moderne, les procès pour tout (la gifle), le racisme des blancs aussi bien qu’à leur égard, la violence conjugale, l’homophobie, l’éducation scolaire à deux vitesses, l’absence du père, …
Une fois n’est pas coutume, je vais partir des critiques que j’ai lues à l’égard de ce livre pour marquer mon désaccord plutôt que de faire un billet construit. J’ai lu à de nombreuses reprises que le vocabulaire était vulgaire et certaines scènes trop crues. Suite à ces avis, je m’attendais à un roman du type Shelby Jr ou que sais-je mais certainement pas à ce que j’ai lu ! Si il y a parfois un gros mot, on est quand même loin de la vulgarité. J’entends pire dans la rue quand les ados passent ou même dans certains films. Pourtant, je suis loin d’aimer la grossièreté gratuite, mais ici, j’ai trouvé qu’elle était utilisée à bon escient pour montrer le langage de certains personnages. Car le vocabulaire varie énormément d’un chapitre à l’autre, en fonction de qui est le narrateur. En ce qui concerne la crudité, même chose. Il faut plus qu’une petite scène de sexe ou de masturbation pour me perturber. D’autant plus que sur les quasi 600 pages que comptent le roman, cela ne doit pas en réunir 10.
J’ai aussi lu qu’il s’agissait d’une critique des bobos australiens. Je suis là aussi en désaccord, vu que les personnages brassent un peu tous les pans de la société : le fonctionnaire et la vétérinaire, le garagiste nanti qui a très bien réussi, l’ouvrier et sa femme qui galèrent et vivent dans un quartier défavorisé, la célibataire en vue avec un métier à la télévision, la jeune étudiante orpheline, la mère célibataire, bref un peu tout le monde. Différentes identités ethniques et religieuses sont également représentées. Ce qui fait que ce roman pourrait être aisément transposable ici et que chacun peut se reconnaître dans un personnage ou dans certains de ses traits. Et personne n’échappe au viseur du romancier. C’est peut-être ce qui a déplu à certains lecteurs. Car oui, ce roman frappe juste et ça fait mal.
Il m’a en tout cas complétement emballée car il dit tout haut certaines vérités que certains n’osent pas avouer, les personnages sont extrêmement bien fouillés et développés et l’intrigue est brillante. J’en redemande. Mon seul regret, c’est de ne finalement pas avoir pu regarder la série dont la diffusion a commencé pendant mes vacances !!!!
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