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Citations de Claude Arnaud (139)


Je me vieillis de deux ou trois ans depuis la crise qui marqua ma quarantaine, afin d’amortir par anticipation le choc des nouvelles décennies. (p. 170)
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Les miroirs se contentant de le réfléchir sans le penser, il s’en voit sans cesse renvoyé au mystère qu’ils démultiplient.
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Vos vers sont comme déjà écrits, conformes à ce qui se publie de mieux. Vous ne pensez pas votre art, c’est l’époque qui le conçoit ; comme la lune et les miroirs, vous brillez d’un éclat second
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Cet enfant-là vit encore en moi, autant que l'adolescent qui lui succéda. C'est grâce à lui que j'aime rire et danser, c'est lui qui m'a permis de survivre à tout, comme d'endosser tant de personnages. Je le regarde avec reconnaissance et regret, comme l'adulte que je suis devenu sera sans doute vu par celui qui me succédera, dans vingt ans.
Si je suis encore là.
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"Il n'y a pas de précurseur, il n'y a que des retardataires".
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Tout en assurant être allié au communiste comme on va à la fontaine, le peintre a pique en toutes occasions les règles éprouvées du libre-echangusle. Il met en concurrence c'est marchant, qui doivent attendre à la porte de son atelier que leur rival ressort, mais aussi ses maîtresses, qui pousse accepter des femmes de cohabitation humiliantes.
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Vivre libre, c’est tenter de penser par soi-même jusqu’à s’établir son propre souverain, à rebours de ce que suggère la tradition ou l’idéologie, cette mauvaise foi collective.
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Une existence n'acquiert un statut incontestable qu'écrite, j'en ai le soupçon. Produits des consciences les plus acérées, les livres que mes frères et moi lisons sont les seules preuves de la réalité définitive de ceux qui les ont conçus. Ils se sont accomplis en laissant un sillage de mots et d'idées, en donnant forme à ce qu'ils gardaient d'informe. Ce monde à part que chacun recèle, cette île qui reste notre ultime refuge en cas de tempête, l'encre seule peut la révéler; on s'accomplit en suscitant un récit. (...)
Il faut s'écrire pour se connaître. (p.164-165)
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Philippe lisait tous les livres qui lui tombaient sous la main depuis l'adolescence, quand il ne les volait pas aux libraires. Essai ou roman, chaque ouvrage marquait une étape dans le processus de dévoilement du monde que ses insomnies prolongeaient sans fin, en lui conférant un savoir inépuisable. (p. 48)
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"Qu'il est laid le bonheur qu'on veut,
Qu'il est beau le malheur qu'on a"
lisait-on dans l'Ange Heurtebise.
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Philippe l'intellectuel part à vingt-cinq ans pour l'univers le moins fait pour lui, avec des bidasses de sept ans ses cadets issus de la France profonde. Ne l'ayant connu qu'avec un livre en poche, depuis l'enfance, je le vois mal endurer ces marches de nuit et ces reptations dans la boue, ces exercices de tir et ce climat de chambrée, de plaisanteries et de pets qui forment l'ordinaire d'une caserne. Comment lui, qui s'est toujours refusé à faire la vaisselle et le ménage, pourrait-il tolérer les corvées de patates et les bizutages? Je crains qu'il ne trouve aucun appui à la caserne, hormis dans les petits carnets où il tient son journal.
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Je me suis contenté de faire un tour de la Corse en stop, l'été précédent, afin de découvrir l'île hors de la famille. J'ai traversé la forêt d'Aïtone en flammes, vision inoubliable d'apocalypse, et découvert la crique où s'entraînent les commandos de la Légion, au sortir de Calvi. J'ai dormi sous des eucalyptus, dans le maquis, au pied des fontaines. En recevant une bouteille de parfum en plein visage, pelotonné dans un sac de couchage, sur la plage de L'Ile-Rousse, j'ai pu mesurer l'accueil qu'elle réserve parfois aux "étrangers" : on fait aussi la route pour en baver...
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Ce passé qui s’éloigne aurait fini par me devenir incompréhensible, sous la masse des clichés qu’il a engendrée, sans l’effort de réminiscence que ces pages ont exigé. «Cette réalité que nous risquerions fort de mourir sans l’avoir connue, et qui est tout simplement notre vie» (Proust), seule la littérature pouvait la ressusciter, dans sa vérité quintessentielle, tout intérieure, au contraire des photos et des films, si trompeurs dans leur évidence. Ces années appartiennent à l’Histoire et pourtant leur fraîcheur, leur démesure font encore rêver.
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Picasso soutiendra que n'ayant pu atteindre le sommet de l'échelle, il en a brisé tous les barreaux .
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Mon corps ne consiste vraiment que durant le bref moment de la jouissance et le temps long, si long, de la souffrance.
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La plupart des gloires littéraires de l'avant-guerre ressortent fanées du conflit ; Loti, Bourget, Barrès puis Anatole France, qui avait tant influencé Proust, laissent place à des débutants décidés à faire de leur jeunesse un argument définitif. (...) Les os des vieux plumitifs nourrissent ces jeunes pousses avides de fleurir.
Proust sera pour finir l'unique rescapé de cette révolution qui relègue le Paris d'avant-guerre au musée Grévin. Protégé par le rempart de la NRF, il ne sera jamais une cible prioritaire pour les jeunes-turcs issus du mouvement dada, qui formeront le gros des rangs surréalistes. Au contraire d'un Cocteau, dont ils vont jalouser l'influence sur le jeune Radiguet et la génération de l'Armistice, ils ne se soucieront pas de le marquer à la culotte, tout au long des années 20. Ayant déjà été jeune en 1910, Cocteau comprend qu'il lui faudra l'être encore, et s'habituer à le rester à jamais. Mais l'héritier assumé qu'est Proust n'aura même pas à faire l'effort de devenir moderne : il en aurait été incapable. En pleine furie dadaïste, on ne lui demandera que d'achever d'embaumer les princes et les cocottes de cette Belle Époque deux fois déchue, en les ridiculisant pour toujours : c'est en brûlant ce qu'il avait adoré qu'il s'assurera une postérité royale.
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La vie est redevenue âpre et le roman, le seul genre littéraire à faire logiquement rêver. (p. 153)
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De même qu'on n'est plus le même à huit ans et à soixante, le Parisien d'aujourd'hui n'est plus celui d'Hugo. Il est un employé regagnant exténué sa banlieue, un bobo couvant des yeux sa poussette, un immigré quittant sa chambre mal chauffée, un sans-domicile-fixe déroulant son matelas mousse sur les trottoirs. Mais il est plus sage, moins éruptif. La flamme de l'Histoire semble s'être éteinte en lui et pourtant une étincelle suffit, parfois...
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C'est un affreux malheur de n'être pas aimé quand on aime; mais c'en est un bien plus grand d'être aimé avec passion quand on n'aime plus. (Adolphe, Benjamin Constant)
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Je n'ai pas fondé de famille, j'ai recréé la mienne par le verbe, c'est une autre forme de fécondité. (p. 167)
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