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Critiques de Claude Duneton (44)
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La Puce à l'oreille : Anthologie des expressi..

Cet ouvrage atypique est une agréable promenade dans les dédales de la langue ancienne, une enquête sur les expressions populaires menée auprès de centaines de textes, de dizaines d'ouvrage que Claude Duneton a exploré sans relâche avec talent.

Parue pour la première fois en 1978, l'édition originale a sans cesse été revue et augmentée sous la pression d'un accueil enthousiaste des critiques et des lecteurs.

Sous une forme thématique, l'auteur reprend diverses expressions populaires pour en faire l'historique, en traquer les origines et en dévoiler tous les secrets.

On dit "franc comme l'or" et "faux comme un jeton". Quel est donc cet objet auquel s'attache une si mauvaise réputation ? Il servit, avant la révolution qui introduisit le système décimal, à réaliser des opération sans plume ni papier, avec la méthode archaïque dite du "jet" (d'où jeton).

Et lorsque que l'on vous affirmera avec fierté que vous faites partie d'une équipe "triée sur le volet", saurez-vous quel est cet étrange volet ? Il s'agit tout simplement d'un petit tamis en forme de voilette destiné à faire le tri des bonnes et des mauvaises graines récoltées durant l'ancien régime.

Ce livre plaisant se lit "à la picorée" ou d'une traite mais toujours avec le même plaisir et se reprend sans cesse pour passer un bon moment de littérature populaire.
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Bal à Korsör

Après avoir échoué à réaliser un documentaire sur Louis-Ferdinand Céline,Claude Duneton accompagné d'une amie anglaise se rend au Danemark pour y visiter les lieux où l'écrivain a vécut en exil.



Rien de surprenant à ce que Claude Duneton(1935-2012), romancier, historien du langage, en bref amoureux des mots et de la langue française, rende hommage à Céline en publiant ce court témoignage en 1994, année du centenaire de la naissance de l'auteur du Voyage au bout de la nuit.



L'admiration sincère que porte Duneton à Céline, ne l'empêche pas d'être parfois critique ; il a rencontré Lucette la veuve de l'écrivain et a compris qu'être la compagne d'un tel homme n'était pas toujours simple, elle fut bien patiente et stoïque "Mme Céline" !



Un ouvrage à réserver aux inconditionnels de Céline.
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La Puce à l'oreille : Anthologie des expressi..

Des espèces sonnantes et trébuchantes, être en odeur de sainteté, la fin des haricots : je ne sais pas pour vous, mais moi j'adore toutes ces expression fleuries de notre belle langue.

Dans La puce à l'oreille, Claude Duneton en a rassemblé un très grand nombre, qu'il analyse, et dont il explique l'origine et l'évolution au fil des ans.

Un livre bien en vue sur mes étagères, et que j'ouvre très régulièrement.

Mais attention, quand on met son nez dedans, on du mal à en sortir !

Oui, ce livre vaut son pesant d'or.
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La Puce à l'oreille : Anthologie des expressi..

Alors que la mort de l’écrivain Claude Duneton est passée plutôt inaperçue ou, à tout le moins, sans qu’elle soit signalée autant qu’elle le méritait, j’ai eu envie d’ouvrir un livre que j’ai acheté lors de sa sortie et qu’il n’a cessé de renouveler depuis sa première édition en 1978, La puce à l’oreille.



J’ai donc ouvert au hasard l’édition qu’a publié Balland en 2001. Et chaque page est un ravissement pour tout amoureux de la langue, pour toute personne curieuse de découvrir comment certaines expressions qui ont la vie dure ou qui sont entrées en désuétude ont été « inventées » de toutes pièces ou graduellement. Car La puce à l’oreille traque les expressions imagées et leur histoire, ce qui en fait un formidable dictionnaire qu’on peut laisser traîner à la maison ou au travail afin de pouvoir le consulter, s’en inspirer ou sans y chercher une expression en particulier. Pour le plaisir simple d’apprendre.



Damer le pion, porter le chapeau, rouler un patin, rire jaune, passer l’arme à gauche, tenir la dragée haute, un coup de théâtre, un chien regarde bien un évêque, un rhume carabiné, payer en monnaie de singe, ménager la chèvre et le chou, se tenir à carreau, voilà quelques-unes des expressions sur lesquelles ce dénicheur d’expressions et historien de la langue s’est pencée le temps de ce livre exceptionnel qu’est La puce à l’oreille. Un livre que j’ai offert, que j’ai suggéré à des clients du temps de ma vie de libraire et qui demeure parmi les titres de ma bibliothèque un de ceux dont je ne me séparerai pas.



Consulter La puce à l’oreille m’a donné envie de me plonger dans un livre du même genre que l’auteur du Bouquet des expressions imagées a destiné aux jeunes : Les origimots. Au lieu de s’intéresser aux expressions et à leur provenance, le livre Les origimots, mot créé par l’association du mot origine et de mot, est un livre consacré à l’étymologie de certains mots courants de la langue française qui tirent leur origine de mots empruntés pour la plupart à d’autres langues et déformés avec le temps, parce que les mots furent d’abord dits avant d’être écrits avec l’arrivée de l’imprimerie.



Convenons-en d’entrée de jeu, ce titre n’a pas la qualité de La puce à l’oreille. Il fait même preuve, à certains égards, parce qu’il se veut ludique en même temps qu’informatif, d’un peu de relâchement face à l’Histoire. Ainsi, une partie du résumé concernant le 20e siècle : « Il fut particulièrement riche en événements de toutes sortes et il connut plusieurs républiques. Les Français et les Allemands se fâchèrent d’abord dans une guerre gigantesque et cruelle que l’on appela la Grande Guerre. Elle fit des millions de morts que l’on a inscrits sur des monuments partout en France, et autant de handicapés. Les deux pays firent la paix, mais ils étaient tellement fâchés qu’ils recommencèrent a se battre, et à organiser une autre guerre affreuse, qui s’étendit au monde entier, avec encore plus de partout. »



Duneton aurait mieux fait de ne pas s’aventurer sur des terrains autres que linguistiques. Ce que vous venez de lire en est la preuve. Mais pour ce qui est des mots qu’il a décortiqués dans ce livre illustré par Nestor Salas, voilà une belle réussite.



L’univers de Duneton, à (re)découvrir.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Le monument

Un livre profondément émouvant, humain. Dans le petit village de Corrèze dont Duneton était originaire, 27 nom figurent sur le monument aux morts de 14/18, 26 enfants du village, plus un pauvre batard, garçon de ferme, dont le nom a été rajouté après coup. Si ma mémoire est bonne, le père de l'auteur est le seul à en être revenu, brisé, aigri, méchant. Un livre historique qui restitue l'ignorance des petits paysans, leur courage et leur ardeur à se battre les premiers jours, la rapidité avec laquelle les premiers sont fauchés, la hargne des survivants, ceux qui se mettent à aimer la mort, à la défier... Les retours en permission,les enfants qu'on ne connaîtra pas les départs dont on ne revient plus, la boue des tranchées, le froid, la mort, la mort, la mort...

Duneton, avec se grande générosité, a reconstitué simplement, honnêtement, la pauvre vie et les conditions de la mort de chacun d'entre eux. En linguiste, il insite sur le fait que ces gamins ne parlaient pas la langue française, mais un patois occitan, peut être une des raisons pour lesquelles ils n'ont pas tout de suite compris ce qui leur arrvait.

Ce livre est un hommage touchant à cette génération de" condamnés", " les sacrifiés", comme disait la chanson de Craonne.
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Parler Croquant

Je recommande à tous les amoureux de notre langue la lecture de cet excellent ouvrage qui, comme tous les livres du très regretté (par moi, en tous cas) Claude Duneton parle à la fois au coeur et à la raison et cette lecture est encore plus indispensable en un temps où un prétendant à la charge suprême de notre République s'abaisse à parler globish/anglais en terre allemande . Bel exemple se soumission eût pu dire Houellebecq .
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Petit Louis, dit XIV

Une extraordinaire évocation de l'enfance de Louix XIV.

Un roi que l'on croit connaître mais que l'on comprend mieux à la lecture de ce livre.
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La Puce à l'oreille : Anthologie des expressi..

Un des premiers ouvrages du genre, c'est à dire un ouvrage traitant de la langue de façon plaisante, sur son versant sémantique et populaire, et qui fut un gros succès de librairie. Un des premiers du genre également sur mon étagère dédiée, qui plie maintenant sous le poids de bien d'autres ouvrages, érudits ou amusants, ou les deux à la fois, et qui traitent avec toute la déférence qui leur est due de nos amis les mots, expressions, locutions, allusions, proverbes et dictons, ron-ron...
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Petit Louis, dit XIV

Si vous êtes un amoureux de la langue française vous connaissez sans doute Claude Duneton (1935-2012). Cet occitan bon teint n’a jamais cessé de militer depuis les années 70 jusqu’à sa mort pour une langue française puisant ses racines dans le peuple et dans l’originalité et la richesse des langues régionales (« Parler croquant » – 1973). Son autre cheval de bataille est l’enseignement du français, selon lui trop inféodé à une tradition sclérosée, conformiste et soumise aux préjugés de classe (« Je suis comme une truie qui doute » – 1976, « A hurler le soir au fond des collèges » – 1984). On lui doit une (indispensable) anthologie des explications populaires avec leur origine (« La Puce à l’oreille » - 1978), quelques romans, quelques essais, et deux ouvrages historiques qui valent le détour : « Petit Louis dit VIV, l’enfance de Roi-Soleil » (1985) et « Le Monument » (2004) où il fait revivre les victimes de la Première Guerre mondiale originaires de Lagleygeolles, son village natal (Corrèze) qui figurent sur le monument aux morts.

Comme l’indique le sous-titre, ce livre, entre roman et reconstitution historique, relate la naissance et la petite enfance de Louis XIV, destiné à devenir le plus grand roi français de l’Ancien-Régime. L’auteur a construit son œuvre à partir des mémoires de Pierre de La Porte, porte-manteau ordinaire de la Reine, puis premier valet de Louis XIV enfant. Ce nom vous dit quelque chose ? Je pense bien, c’est un des personnages des « Trois Mousquetaires » et de « Vingt ans après ». C’est le parrain de Constance Bonacieux.

L’histoire commence bien avant la naissance du Petit Louis : ce n’est un secret pour personne, depuis vingt-trois ans que le roi et la reine sont mariés, pas un rejeton royal n’a montré le bout de son nez. Quand enfin, le 5 septembre 1638, celui-ci se décide enfin à paraître, on l’appelle Louis-Dieudonné. Forcément, c’est un don du ciel, (il a quand même mis un moment Dieu, pour donner un fils à la Maison de France !) Le petit prince est en fait un gros poupon, qui ressemble bien plus à Gargantua qu’au petit Jésus. Il a déjà cet appétit féroce qu’il gardera tout au long de sa vie.

A partir de là, les mémoires de La Porte sont le fil conducteur d’une véritable épopée. Car ne croyez pas que le petit Louis soit élevé dans la soie et la pourpre avec des serviteurs pour le moindre de ses caprices, faut pas croire, c’est pas Versailles tous les jours. Entre son père (le roi Louis XIII) sujet à des colères terribles, sa mère plus espagnole que française, le cardinal Mazarin dont la générosité n’est pas la qualité dominante, les bruits de couloirs, les complots, les conspirations, les peurs nocturnes et diurnes, et quelques bons moments aussi avec les jeux et les chansons avec des mini-courtisans…

Claude Duneton, avec une plume magnifique qui allie la vivacité d’un Alexandre Dumas, l’érudition d’un Alain Decaux ou d’un Lucien Bély (l’auteur du « Dictionnaire Louis XIV »), et sa propre contribution avec un langage populaire où fleurent bon les expressions de terroir, nous entraîne dans un roman passionnant, sans temps mort, même si parfois les considérations historiques (nécessaires) alourdissent un peu la trame du récit, sans en altérer ni la profondeur, ni l’enthousiasme.

Le livre à lire pour qui veut approfondir cette période d’histoire, où l’on comprend mieux que certaines décisions de Louis XIV adulte ne venaient pas toutes d’un esprit dirigiste et dictatorial, mais étaient peut-être un écho lointain d’une enfance pas comme les autres…

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Petit Louis, dit XIV

Une façon bien originale de découvrir Louis XIV. C’est toute son enfance qui sert de fil conducteur. Cependant, l’histoire commence bien avant sa naissance. Une naissance tant attendue qui a dû passer des obstacles tant de conception que de diplomatie.



J’ai aimé ce roman pour son dynamisme, son originalité et sa richesse.



Nous sommes dès le début plongé dans l’ambiance de cette époque. La grande Histoire et l’histoire plus intime des grands personnages de cette période se croisent. L’auteur s’appuie d’ailleurs sur les mémoires d’un favori de la Reine, nommé De La Porte, qui apporte beaucoup d’authenticité. Nous entrons dans les coulisses du Royaume et suivons les relations entre Louis XIII, Anne d’Autriche, Richelieu, Mazarin et bien d’autres personnages. Le contexte religieux y est aussi très bien décrit. On comprend alors dans quel contexte Petit Louis est arrivé, l’enfant tant désiré de ses parents et de la France entière.



S'y rajoute tout au long de l'histoire des anecdotes intéressantes qui nous font découvrir Louis XIV et le rend plus proche.



J'ai aimé le dynamisme du roman et sa richesse sur l'histoire de cette époque.




Lien : http://unepauselivre.over-bl..
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La Puce à l'oreille : Anthologie des expressi..

Une bible pour les amoureux de la langue française ! Indispensable dans la bibliothèque d'un honnête homme*.



*homme : terme générique qui embrasse la femme (ça, c'est pour les tenants de l'écriture inclusive...).
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La Puce à l'oreille : Anthologie des expressi..



Non seulement l’ouvrage est érudit, écrit par un passionné lancé dans des recherches de toute une vie, mais il est également joyeusement irrévérencieux, délicieusement littéraire. L’enrobage est aussi goûteux que le don de connaissances. C’est un plaisir à lire, un enchantement parfois, un étonnement souvent, un sautillement du cœur toujours. Moult surprises attendent le lecteur dans un bouillonnement de ce gai savoir humaniste qui éclaire la pensée autant qu’il porte les pas dans un rapport au monde guidé par une tendresse lucide, qui lui fait si souvent défaut par ailleurs.

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Le monument

Formidable livre oublié des références en cette période de centenaire. Point de vue original que ce "roman vrai" parti du monument aux morts et qui fait revivre ceux qui sont couchés sur sa stèle. Duneton raconte l'histoire des 27 personnages et la continuité de la vie dans le village corréziens en leur absence. L'alternance entre le front et le village donne un point de vue que j'ai beaucoup apprécié.
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Petit Louis, dit XIV

Une relecture mais quel bonheur ! Cette langue qui fleure bon (euh... les descriptions des effluves nauséabondes "ordinaires", lorsque par exemple le futur Louis XIV , son "féfé" et sa mère quittent Paris pour prendre leurs quartiers à Saint-Germain, au château Neuf, dans un état indescriptible également, après que la menace de Louis XIII de lui retirer la garde de ses enfants ait plané sur la Reine...) l'ambiance de ce siècle de l'enfance d'un de nos rois les plus connus... C'est un véritable plaisir que de se plonger dans la vie de cette époque et dans ce que fût l'enfance de Louis XIV . Les caractéristiques de sa vie d'adulte prenant racine à ce moment-là sont patentes et cet ouvrage est remarquablement écrit. Passionnant. Un livre déjà ancien mais qui a bien fait de rester dans ma bibliothèque !
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Le monument

C'est un livre profondément humain et émouvant.

Claude Duneton fait revivre les victimes de la première guerre mondiale, celles, originaires de son petit village de Corréze ,:Lagleygeolle.

A partir des vingt-sept noms de soldats gravés sur le monument aux morts, en alliant des documents et des témoignages il reconstitue avec talent leur histoire .:

Instituteurs., cultivateurs, forgerons.

Autant de souffrances, d'espoirs, d'amours, de miséres, grâce aussi au destin d'un survivant : le père de l'auteur:Jacques Duneton.qui reviendra marqué par la vie dans les tranchées.

Je conseille ce livre très touchant .C'est un Roman Vrai.

Vivant près de Verdun, pensant à mon grand- pére, j'ai été très touchée!
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Petit Louis, dit XIV

Claude Duneton dresse une longue fresque sur une courte période de l'histoire française: les années 1637-1643. En fait, ça commence à peu près au moment de la conception (difficile) du futur roi Louis XIV et ça finit avec la mort de son père. Cette période charnière est relativement bien connue des Français. Dans le roman, absolument tout le Gotha français nous est présenté. D'abord la célèbre Anne d'Autriche qui, comme chacun sait, était Espagnole et fière de l'être, au moment crucial de l'affrontement entre l'Espagne et la France; ses suivantes, dont certaines (comme Marie de Hautefort) sont passées à la postérité; et son fidèle La Porte, qui n'hésite pas à se mettre en danger pour aider sa reine. Mais il y a aussi le redoutable cardinal de Richelieu, dominant le faible roi Louis XIII et implacable à l'égard de ses ennemis (qui sont aussi les ennemis de la France). Et également les grands princes, les courtisans, les comploteurs et toutes les petites mains… Quant à "Petit Louis", le très jeune dauphin, il prend une place croissante dans le livre et C. Duneton rapporte moult anecdotes charmantes ou amusantes à son sujet.

C'est un monde foisonnant dans lequel l'écrivain nous entraîne avec ce gros volume. Pour dire franchement, c'est même trop long et trop détaillé à mon goût. Il y a quelques morceaux de bravoure, comme la mort du premier ministre (1642), par exemple. Mais j'ai trouvé aussi des longueurs dans le roman. Au fond, je n'ai pas tout à fait adhéré au projet de Duneton, qui a vraiment souhaité immerger complètement le lecteur dans ce XVIIème siècle si éloigné de notre temps. Cette distance, l'auteur nous la fait sentir de diverses manières. Notamment quand il évoque les étranges contrastes d'humeur des hommes d'autrefois, capables d'assister à des exécutions capitales sans le moindre état d'âme et, à côté de ça, sujets en public à de sincères chagrins et à des crises de larmes. J'ai aussi noté les différences d'appréciation sur certains événements particuliers, dans ce livre. Par exemple, l'auteur donne volontairement deux versions opposées de l'exécution du favori royal Cinq-Mars: dans la première, on insiste sur la grandeur d'âme et sur la mort "sans bavure" du condamné; l'autre version décrit au contraire une mise à mort qui ressemble à une ignoble boucherie. Comme quoi, diverses légendes se formaient spontanément, au risque de pervertir la réalité. Quoi qu'il en soit, ce long roman historique a de la valeur; mais j'ai l'impression qu'il n'est plus lu aujourd'hui.

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Le monument

Un livre qui reste gravé dans la mémoire. A travers l'histoire des monuments aux morts érigés dans chaque village, Claude Duneton nous raconte la vie de ces hommes tombés lors de la grande boucherie de 14-18.
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La Puce à l'oreille : Anthologie des expressi..

Ce livre me fut offert à sa parution par quelqu’un qui connaissait mon amour des mots et de la langue. Il fit mon bonheur et le fait toujours :ce n’est pas un travail universitaire mais un vagabondage savoureux à travers d’expressions ancienne rangées par centre d’intérêt . On fait des découvertes :ainsi je ne savais pas , à l’époque, que « la puce à l’oreille » avait un sens érotique …
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Loin des forêts rouges

J’ai retrouvé ce petit livre dans ma bibliothèque où je l’ai oublié de nombreuses années. Je garde de Claude Duneton le souvenir ému d’un récit qui m’avait transportée avec bonheur au pays de l’enfance de Louis XIV: «  Louis XIV dit le petit » je garde aussi le souvenir d’un amoureux gourmand de la langue française dont il se targuait de prendre la défense contre vents et marées.

Rien de tel dans cet essai court, dans lequel il relate un voyage à Saint Petersbourg au moment de l’effondrement de l’Union soviétique. Au fil d’un dialogue avec sa logeuse, Claude Duneton s’appuie sur les ruines de l’état soviétique pour faire le procès d’un système , condamné à mort par sa perversion idéologique et politique, une mort bel et bien confirmée en 1991, et dont nous ne finissons pas de conter les cadavres.

A cette condamnation il ajoute celle des aveuglements à ses yeux complices, des partis communistes occidentaux, plaçant au premier plan les certitudes de son père, d’un avenir radieux avec le socialisme de l’est de l’Europe.

Le constat est accablant, pas question pour le lecteur de le remettre en question. Toutefois, j’ai été étonnée que cette dénonciation ne s’appuie pas davantage sur un peu d’humanisme. Non pas pour regarder les appareils et les systèmes mais bien pour regarder les hommes et les femmes qui ont placé leurs espoirs dans ce futur d’une société sans classe, que l’on sait désormais mort et bien mort. J’en appelle aux écrits de Vassili Grossman, jusqu’aux plus pessimistes comme « Tout passe, écrit après « Vie et destin », il savait y rendre justice à la sincérité des espérances, même chose pour l’essai de Svetlana Alexiévitch dans « La fin de l’homme rouge » qui sait si bien donner la parole aux vaincus en évoquant elle aussi cette même sincérité.

Aujourd’hui notre monde est frappé d’immobilisme, les puissants y manient l’exclusion, les illusions du passé n’existent plus, elles n’ont pas été remplacées.

J’ai refermé ce petit livre avec un puissant sentiment d’impuissance.

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Le monument

Duneton Claude - "Le monument" - publié une première fois en 2004 chez Balland, réédité en 2010 dans une nouvelle édition augmentée aux éditions Presses de la Cité (ISBN 978-2-258-08609-8).



Impressionnant.

Ecrivain, historien de la langue, auteur de "la puce à l'oreille", Claude Duneton est né en 1935, dans un petit village de Corrèze, à Lagleygeolle. Le 11 novembre 1964, pendant la cérémonie de commémoration de l'armistice qui mit fin à la Grande Tuerie, il voit son père, ancien poilu, entrer dans une colère folle en entendant le discours convenu des officiels. Il se met à hurler, à gesticuler, "la cérémonie du souvenir lui apparaissait de plus en plus comme un trait d'humour noir."



En terminant son "roman vrai" fin août 2003, après trois années de labeur acharné, son fils écrivain tombe malade : il vient de passer des jours et des nuits en compagnie des poilus de cette commune-là, ce tout petit village, en compagnie de ces hommes qui sont allés se faire massacrer loin dans le Nord, eux qui ne parlaient pas encore tous le français. Claude Duneton a arpenté les archives militaires et civiles, il est allé sur les lieux même de l'horreur, il a refait le chemin de croix des poilus, il rend à chacun de ces hommes son destin particulier avec un immense respect.



Je dois dire que je l'ai lu à petites doses, à petits pas, sur plusieurs semaines, chapitre par chapitre. Sur la guerre 1914-1918 elle-même, sur les conditions de (sur)vie épouvantables des soldats, je n'ai rien appris de bien nouveau. Toutefois, ce «roman vrai» montre tout ce que peut faire un historien, un descendant, pour reconstituer au plus près le destin d'un poilu particulier. Le ton est infiniment juste, sans pathos, au ras des évènements. Sur une autre période, dans une autre tonalité, la démarche de l’auteur fait penser aux «Disparus» de Daniel Mendelsohn.



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