Cet essai de Claude Levi-Strauss, est composé d'une série d'articles des années 90 écrits pour le journal La Repubblica. Il s'inspire de faits d'actualité de l'époque pour en donner des explications d'orientation ethnologique comme la commémoration du cinquième centenaire de la découverte de l'Amérique, la mort de la princesse Diana, l'épidémie de la vache folle… Sans oublier des réflexions sur les mythes ou le cannibalisme, entre autres.
A travers ces écrits, l'auteur nous démontre que pour comprendre notre société post-industrielle actuelle, il est parfois nécessaire de s'appuyer sur les connaissances des sociétés « traditionnelles » dont les usages, par des chemins détournés, sont parvenus jusqu'à nous. Voir à ce sujet le chapitre concernant la mort de la princesse Diana et la résurgence de l'oncle utérin.
On notera également de nombreuses références historiques, philosophiques, économiques… qui enrichissent le propos et stimulent l'intellect du lecteur. C'est souvent écrit dans un langage très accessible au profane, dans un style clair et précis.
Encore un de ces auteurs qui nous permettent de mieux comprendre le monde qui nous entoure.
PS : j'allais oublier de citer, en introduction, un premier chapitre très instructif qui nous renseigne sur l'origine du mythe du Père Noël. Une réflexion utile en cette période de fin d'année.
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Avec son habituelle clarté de style, l'anthropologue humaniste s'y fait l'héritier de Michel de Montaigne. A ces leçons de tolérance et de relativisme s'ajoute une autre facette de la pensée de Lévi-Strauss, moins connue, plus pessimiste.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Le grand maître de l’anthropologie structurale ressuscité par ses chroniques. Où il resitue dans l’histoire notamment le développement ou le cannibalisme.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Ici, le lointain et le proche ne cessent de se faire écho. Les récents débats autour du mariage pour tous trouvent ainsi un éclairage inespéré dans un article de 1989 sur la procréation assistée. [...] A méditer.
Lire la critique sur le site : Telerama
Quelle différence essentielle y a-t-il entre la voie orale et la voie sanguine, entre l'ingestion et l'injection, pour introduire dans un organisme un peu de la substance d'autrui ? Certains diront que c'est l'appétit bestial pour la chair humaine qui rend le cannibalisme horrible? Ils devront alors soustraire de la définition du cannibalisme d'autres cas où il s'impose comme un devoir religieux, souvent accompli avec une répugnance, une répulsion même, qui se traduit par des malaises et des vomissements.
Certains peuples sans écriture voient dans l'alimentation carnivore une forme à peine atténuée de cannibalisme. La chasse et la pêche apparaissent ainsi comme un genre d'endo-cannibalisme.
Pour les Amérindiens et la plupart des peuples restés longtemps sans écriture, le temps des mythes fut celui où les hommes et les animaux n'étaient pas réellement distincts les uns des autres et pouvaient communiquer entre eux.
Lukas Bärfuss présente "Le carton de mon père – Réflexions sur l'héritage", en librairie dès le 2 février 2024.
À la mort de son père, il y a vingt-cinq ans, Lukas Bärfuss refuse l'héritage, constitué essentiellement de dettes. Il ne garde qu'un carton, rempli d'une triste paperasse. Quand, à la faveur d'un grand rangement, il l'ouvre et passe en revue ce qu'il contient, c'est toute son enfance précaire qui défile.
À la lumière de la Bible, Darwin, Claude Lévi-Strauss ou Martine Segalen, l'écrivain décortique les notions de famille et d'origine, ces obsessions dangereuses de notre civilisation. Il en profite pour évoquer les "biens jacents", ces biens sans propriétaires que sont les océans, les animaux sauvages, et surtout les déchets. Dans cet essai qui est sans doute son livre le plus personnel, Lukas Bärfuss démontre une fois encore son esprit critique acéré.
https://editionszoe.ch/livre/le-carton-de-mon-pere
Réalisation: Fran· Gremaud
Tournage réalisé dans les locaux de la HKB Berne
Avec le soutien de Pro Helvetia
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