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Critiques de Claude Pujade-Renaud (236)
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Le sas de l'absence

Les vieux ne rêvent plus

Leurs livres s'ensommeillent, leurs pianos sont fermés

Le petit chat est mort

Le muscat du dimanche ne les fait plus chanter

Les vieux ne bougent plus

Leurs gestes ont trop de rides leur monde est trop petit

Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil

Et puis du lit au lit.



Jacques Brel - Les vieux.



La narratrice nous parle de ses deux parents devenus vieux et qui vont décéder à deux mois d'intervalle. Elle nous parle de l'absence de couleurs sur la tapisserie du salon autour de l'armoire où trônait la vielle commode, de l'absence de force lorsque son vieux père doit franchir la porte de son cabinet dentaire, de l'absence d'eau dans les tissus fripés et vieillissants, de cette lente indifférence au spectacle de la vie autour d'eux. Avec beaucoup de délicatesse et des mots bien choisis, elle nous parle du sas entre la vie et la mort, de la mort lente de la sénilité, de l'amour pour ses parents.

Prix de l'écrit intime 1998.



Challenge Riquiqui 2022.
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Dans l'ombre de la lumière

Carthage, au 4ème siècle après Jésus-Christ. Christianisée comme toutes les provinces romains le furent peu à peu, la cité vit alors les derniers moments des anciens cultes païens auxquels une partie de la population semble encore attachée. C'est là qu'est née Elissa, celle qui partagea pendant une quinzaine d'années la vie du jeune Augustinus ( devenu par la suite Saint-Augustin), eut avec lui un fils, et fut congédiée lorsque ce compagnon hors du commun se convertit au catholicisme après avoir été, disait-il, "touché par la grâce" . Monté dans la hiérarchie ecclésiastique, il devint l'évêque d'Hippone célèbre pour ses prêches.

Très beau roman, construit autour de courts chapitres mêlant présent et passé à travers la voix d'Elissa , celle qui fut successivement une femme aimée et aimante, une femme rejetée remplie de colère, et une vieille dame jamais véritablement apaisée.

L'écriture à la première personne du singulier confère au récit une belle dimension émotionnelle.
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Dans l'ombre de la lumière

Voilà que je découvre en triant le bon grain de l'ivraie parmi mes bouquins, le Vita Brevis de Jostein Gaarder, Claude Pujade ne s'en est-elle pas sérieusement inspirée dans son roman historique? Voici la résurrection d'un personnage dont je n'avais même pas idée, la maîtresse de Saint Augustin, ciel, une manichéenne convaincue qui aurait partagé le lit de ce fils de chrétienne pendant plus de quinze ans (il y a 20 siècles)!

Ce roman biographique autour d'une amante et d'une mère délaissée au moment de la chute de l'Empire romain m'a beaucoup plu.

Une redécouverte d'un des Pères de l'Eglise, menée par une féministe.
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Dans l'ombre de la lumière

Ce roman donne la parole à Elissa la compagne du saint homme avant qu'il n'entre en religion, dirons nous.

Elle observe de loin l'évolution et l'ascension de celui qu'elle a aimé.

Un texte plein de contradictions: Elissa la manichéenne qui de ce fait doit nier le corps a des regrets très sensuels (est-ce bien utile ici d'ailleurs...) et Augustin est d'abord grammairien (art du discours qui peut être vide) puis s'intéresse à la philosophie (recherche de la vérité, doute) avant de se lancer dans le christiannisme et dans ce qu'il a parfois de plus intransigeant (sa réaction face aux rescapés de Rome ravagée par les Barbares).



Ce qui m'a particulièrement intéressée: les doutes, l'évolution intellectuelle et humaine des personnages, dont Claude Pujade-Renaud parfois à nous rendre témoin. Elissa, femme seule et blessée qui revient dans sa famille, Faona sa soeur et son beau-frère braves "païens", Paulina riche patricienne, Sylvanus le savant copiste infirme de corps mais dont l'esprit est toujours en éveil et toute une galerie de personnages aussi attachants qu'intéressants..... Sauf peut-être Monnica, "the" belle-mère.....



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Les Femmes du braconnier

Un écheveau de vies humaines traversées par les passions, les suicides, la poésie. Des destins fascinants qui portent en eux simultanément la vie intense et la mort. Avec une écriture chargée, pour l’occasion sans doute, de poésie, d’une forte évocation de la nature sauvage et indomptable, Claude Pujade-Renaud revient sur les femmes de Ted Hugues célèbre poète anglais. Faut dire que le nombre de suicides autour de cet homme provoque un trouble profond. D’abord il y aura la non moins célèbre poétesse Sylvia Plath, première femme de Ted Hugues, ils partagent l’un pour l’autre un amour dévorant, une passion commune pour la poésie et deux enfants. Mais cet homme magnétique et sensuel ne saura pas vivre avec une seule femme et succombe (entre autre) aux charmes de la brune Assia Gutman journaliste, juive, hantée par les camps de concentration dans lesquels une partie de sa famille a péri. Sylvia se suicidera au gaz le 11 février 1963, après leur séparation, en prenant soin d’isoler les portes pour protéger ses enfants, quelques années après Assia se suicidera au gaz avec l’unique fille qu’elle aura eu avec Ted Hugues. En 2007, c’est le fils de Sylvia et de Ted, Nicholas qui se suicidera. La contamination de la mort semble hanter cette famille un peu comme chez les Hemingway. Il est difficile de ne pas s’abandonner à l’attraction de ce mélange de talents et de mort. L’écriture poétique et métaphorique du roman donne la parole aux amis, à la famille, aux infirmières et autres voisins des protagonistes. Chacun raconte sa vision de la vie de ces trois personnages et progressivement se construit le puzzle sans pathos, ni interprétations douteuses, de l’existence du braconnier - Ted Hugues chasseur adorait être dans la nature, ses poèmes reflètent son bestiaire personnel – et de ses femmes. Le récit donne la part belle à la poésie de Sylvia Plath et aux mots qui allègent le poids des tragédies. Malgré ces vies fracassées et parce que les suicides ne sont jamais commentés , il émane de ce livre une force de vie qui s’enracine peut-être dans la poésie.
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Dans l'ombre de la lumière

Sur la base d'un passage des confessions de st Augustin, l'auteur fait vivre une femme qui fut la concubine et la mère du fils d'Augustinus et qui fut répudiée.

Mise en scène de cette époque où à Carthage comme à Rome sont mêlées les religions païennes, manichéennes et chrétiennes, où les barbares envahissent une Rome sur le déclin.

Critique à peine voilée d'un homme qui sous prétexte de foi chrétienne est devenu froid et intolérant, et de sa mère qui s'est acharnée toute sa vie pour la conversion de son fils.

Plus intime, la souffrance d'une amante répudiée, séparée de son fils, qui fait front comme elle peut en étant présente à sa sœur, à ses voisins, à ses amis.

Très beau livre
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Sous les mets les mots

Sous les mets les mots est un petit bijou de lecture pour les papilles.

A travers 18 micro-nouvelles nous voici transportés dans un monde de saveurs du passé mais aussi du futur. Claude Pujade-Renaud évoque les aromes, les saveurs, les parfums d'une manière poétique et tourjours très imagée.

A la lecture de ces nouvelles, on a comme l'impression de déguster les mets qu'elle nous décrit. Dommage, cela ne sert pas de coupe faim !!!

A lire sans modération...
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La Championne d'Olympie

Claude Pujade-Renaud a écrit de merveilleux romans historiques destinés aux enfants, tous basés sur une documentation précise et des explications claires à portée des enfants.

Elle a fait de la compétition sportive pendant sa jeunesse et cela lui a inspiré l'idée de ce livre qui nous conte l'histoire de Myrto, 12 ans, jeune Grecque exceptionnellement douée pour le sport, qui va remporter une victoire lors de jeux réservés aux femmes.

Myrto a bien du mérite car, à cette époque, au VIIème siècle avant JC, seuls les hommes ont le droit de concourir.

Elle va donc se faire passer pour un garçon avec la complicité de sa nourrice et l'aide de la grande prêtresse Héra.

Une plongée au coeur de la Grèce antique.. Les illustrations sont très agréables et les explications sur les sports pratiqués à l'époque sont très intéressantes.

Un excellent roman historique pour les enfants à partir de 9 ans....
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Belle mère

J'ai trouvé que c'était une belle histoire qui abordait avec justesse et sensibilité la relation à l'autre quand celui-ci est différent. C'est une relation parfois difficile mais finalement Lucien n'est peut-être pas aussi fou qu'on pourrait le croire. J'ai trouvé même qu'il était très lucide et parfois très sympathique en tentant de montrer son affection pour sa belle mère. Il me semble que Lucien est juste solitaire et hanté par l'histoire familiale du côté maternelle, cela en fait un être à part et pour l'époque cela devait effectivement être mal accepté.



La plupart du récit se fait à travers la voix d'Eudoxine mais il y a alternance avec de courts passages où la voix de Lucien s'exprime. J'ai beaucoup aimé l'évolution de la voix de Lucien qui s'oriente progressivement vers une relation de confiance avec Eudoxine.



J'ai trouvé qu'Eudoxine était un personnage fort, avec une vie pas toujours rose : elle parle un peu de son enfance, de son premier mari. Eudoxine s'affirme et s'émancipe peu à peu au fil de cette histoire. Au début, si elle vit dans l'ombre de Blaisine, la première femme d'Armand, elle ne le vit pas comme une soumission mais plutôt comme un respect à la défunte puis peu à peu, surtout àprès la mort d'Armand et en vieillissant elle fait ses propres choix.



C'est aussi un livre qui parle de la vieillesse, de ses désagréments de plus en plus nombreux, de la perte d'autonomie et j'ai trouvé que la fin produisait une impression très forte.
Lien : http://vivelesbetises2.canal..
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Le jardin forteresse

L'histoire de trois sœurs, filles du tyran gouvernant Syracuse du haut de la forteresse d'Ortychia, entre les murs de laquelle il maintient captives et isolées du monde ses femmes et ses filles dans un jardin aussi paradisiaque que clos. C'est une sorte de conte antique avec tous les ingredients d'une tragédie grecque: amour, haine, inceste, folie, complots et guerres fratricides. C'est très joliment écrit, d'une langue fluide et poétique. Comme les trois sœurs, on ressent le poids de la prison mais aussi la douceur du lieu qui les protège et les opresse.

Original et talentueux.
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Tout dort paisiblement sauf l'amour

Ce roman à plusieurs voix nous raconte la vie de Soren Kierkegaard, le célèbre écrivain et philosophe danois. Parmi les "voix" de ceux qui l'ont côtoyé, se trouve Régine, qui fut jadis sa fiancée. Pour moi, c'est elle le personnage principal, devant Kierkegaard. Quelques temps après sa mort, le grand écrivain se rappelle à elle par l'intermédiaire de son testament. Régine ne lui a jamais pardonné cette rupture inexplicable, mais elle coule maintenant des jours heureux avec son mari Frédérik. Ce testament va l'obliger à revenir sur ces évènements et sur sa jeunesse.

Je n'ai jamais rien lu de Kierkegaard, ne suis pas sûre de le lire un jour, et ne connaissait pas grand chose de cet auteur. Malgré cela j'ai beaucoup aimé ce livre. La très belle plume de Claude Pujade-Renaud m'a une nouvelle fois ravie, tout comme ses talents de conteuse. Roman instructif, mais aussi intimiste et tendre.
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Le jardin forteresse

Aaaah voici un livre que j’ai savouré comme un thé à la pulpe de datte dégusté dans un bain de vapeur parfumé. Je l’avais déjà lu il y a quelques années, j’en avais gardé un souvenir enchanté, et je n’ai absolument pas été déçue pour cette nouvelle plongée au cœur du jardin. Claude Pujade-Renaud nous livre ici un conte antique, si proche des mythes et légendes qui y sont évoqués, une véritable tragédie avec tous ses ingrédients : amour, haine, pouvoir, inceste, folie, complots et guerres fratricides. Cela se passe à Syracuse (lieu qui m’a toujours fait rêver), dans l’univers clos du « jardin forteresse » construit par la folie du tyran Denys. Il veut se protéger et protéger ses femmes et ses filles, mais qui va pouvoir les protéger de lui ?

L’écriture est pleine de poésie, de musicalité, de symboles et de métaphores et les choses sont dites ou suggérées avec beaucoup de finesse. C’est magnifique, somptueux, sensuel et cruel. On oscille entre ombre et lumière, ressentant à la fois le poids de la prison et la douceur de ce lieu protecteur. Ces trois filles sont comme des papillons condamnés à rester chrysalides…

Bref, une lecture envoûtante !
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Dans l'ombre de la lumière

Ecriture très souple pour accompagner le récit de la femme de Saint Augustin qui le redécouvre alors qu'évêque il revient prêcher dans sa région.

L'évolution de cet homme au départ manichéen devient chrétien après des études d'anciens textes et des rencontres qui l’amèneront à faire ses choix.

Cette femme répudiée souffre de son manque d'amour mais elle garde un ton bienveillant vis à vis de cet homme tourmenté.

Peut se lire comme un roman d'amour
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La nuit la neige

1714, Jadraque, à la frontière entre les royaumes d'Espagne et de France: Marie-Anne de la Trémoille dite princesses des Ursins, en tant que camarera mayor de la reine d'Espagne récemment décédée, vient y accueillir Elisabeth Farnese, future épouse du roi Philippe V. Mais la rencontre tourne court: en pleine nuit, en pleine tempête de neige, la princesse de Ursins est congédiée sur le champ par la jeune italienne, sans délai et sans ménagement. A partir de cet évènement qui sonne sa disgrâce, l'auteure nous conte le destin de cette femme, par les voix de tous les personnages l'ayant croisée, religieux, politiques et courtisans de tous bords, qui ont eu un rôle dans les intrigues des cours royales européennes de cette première moitié du 18ème siècle.

C'est un roman de qualité, particulièrement documenté, très bien écrit et très instructif...Mais j'avoue m'être parfois ennuyée. Pour l'apprécier pleinement il m'aurait fallu combler mes lacunes en histoire (au lieu de glousser avec ma copine Valérie, pendant mes cours d'histoire au lycée) ou me munir pendant la lecture de l'arbre généalogique des dynasties des Habsbourg, des Bourbons, des Farnese...etc. Ne lisant que dans le métro, c'est techniquement impossible.

Cela dit, les descriptions de la vie quotidienne et intime de ces femmes, reines, infantes et leurs suites sont très intéressantes. La manière dont on traitait et mariait ces fillettes, s'en servant de monnaie d'échange et niant complètement leur humanité, est sidérante de barbarie et de violence.

En résumé: instructif, intéressant mais un peu long pour moi.

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La nuit la neige

Voici un livre que j'ai adoré lire !



Les histoires croisées de marie des Ursins, au service du roi d'Espagne depuis 20 ans et brutalement chassée, d'Elisabeth Farnèse, deuxième épouse du roi d'Espagne, et de toute une série de personnages secondaires sans l'être vraiment est époustouflante !



A travers ce beau roman historique, on en apprend beaucoup sur les moeurs des différents cours d'Europe,sur la façon dont des jeunes filles étaient sacrifiées sur l'autel de la politique et arrachées à leurs familles,sur l'incroyable consanguinité qui reliait les familles royales...



Et puis, comme d'habitude chez Claude Pujade Renaud, à travers une histoire vécue, on explore au plus profond l'âme humaine, les sentiments, les états d'âme, les grandeurs et les bassesses de ses héros. Ces qualité et ces défauts pouvant être aussi les nôtres...



L'écriture est fine, précise, ciselée. Les ruptures de ton selon le personnage qui parle au lecteur sont très pertinentes, très représentatives de ces personnages.



Un reproche cependant: le roman s'étire un peu en longueur, sur la fin j'en ai eu un peu assez de suivre Marie des Ursins ressassant à l'infini son échec;



Il n'es reste pas moins que j'ai passé un excellent moment de lecture, dans la lignée de "Platon était malade". Une réussite.



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Le désert de la grâce

Claude Pujade-Renaud retrace dans ce roman l’histoire, et surtout la fin, de Port-Royal des Champs, progressivement détruit par la haine de Louis XIV et des jésuites : expulsions des postulantes, puis des religieuses, arrestations ou exil des Solitaires poursuivis pour leurs écrits, destruction du cimetière et du couvent, etc. Ce récit nous est transmis par un chœur de voix, essentiellement féminines, qui, si elles ne se distinguent pas par un style propre à chacune, diffèrent par les discours tenus : rares sont les opposants à Port-Royal qui s’expriment, mais celles qui y sont favorables en ont une certaine vision personnelle et l’appréhendent différemment. Cela donne au lecteur un tableau contrasté, voire éclaté, de ce lieu, le laissant dans l’indécision et l’étourdissement de tous ces témoignages.



J’ai volontairement parlé de « voix » ci-dessus, car l’écriture de l’auteure est émaillée de petits traits oraux, tels que « je sais je sais » ou « … euh ». Ceux-ci sont suffisamment rares pour ne pas être dérangeants et utilisés à bon escient, de sorte qu’ils humanisent les propos, rapprochent les personnages de nous. Une autre caractéristique stylistique qui m’a frappée est la sécheresse de ce récit : à l’image du désert qu’est devenu Port-Royal des Champs, privé de ses vivants comme de ses morts, le texte m’a paru aride et asséché. Il ne cherche pas à émouvoir, ni à apitoyer, mais à témoigner, montrer.



ABC au féminin : si la postérité a davantage retenu de Port-Royal ses illustres Solitaires, son histoire est avant tout féminine : celle de la lignée des Arnauld notamment, des moniales qui s’y sont succédé, puis celle de l'Invisible et des copistes qui, patiemment, conservent et transmettent les documents sauvés de la fureur royale. C’est en tout cas ce qui apparaît à la lecture de ce roman de Claude Pujade-Renaud qui donne majoritairement la parole à des personnages féminins, ayant connu le couvent à diverses époques de son éphémère existence : de Catherine Arnauld, la fondatrice, à Françoise de Joncoux, dite l'Invisible. De même, lorsque Marie-Catherine Racine cherche à en savoir plus sur son illustre père et son Histoire de Port-Royal, c’est avant tout elle-même qu’elle recherche, son identité. Au fil de ses rencontres, elle réalisera qu’il existe d’autres alternatives que le couvent ou le mariage pour les femmes. Enfin, en se détachant de ses premiers modèles, elle s’épanouira dans sa vie présente, s’affranchissant d’un passé pesant.
Lien : http://minoualu.blogspot.com..
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Belle mère

Histoire d'une vie simple, celle d'Eudoxie ("celle qui a une opinion juste" comme elle l'apprendra sur le tard). Veuve une première fois, elle se remarie avec Armand qui lui perdra la vie à peine 5 ans plus tard lors d'un bombardement sur la route de l'exode. Retour pour Eudoxie, seconde fois veuve, dans la maison de Meudon, où elle cohabitera pendant près de 50 ans avec Lucien, son beau-fils de 15 ans son cadet. Un homme taxé tour à tour de fou et d'ingénieux par son entourage, un homme tantôt renfermé sur lui-même, tantôt faisant preuve d'une grande vivacité d'esprit. Un original avec ses secrets, et ces femmes qui le hantent, Blaisine sa mère, Firmine et Marceline ses tantes maternelles. Eudoxie ne juge pas, fait avec, finit en quelque sorte à l'apprivoiser, et c'est une relation ponctuée de petites attentions qui se développe. Un beau portrait d'une femme digne qui traverse le 20ème siècle sans faire de bruit.
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Dans l'ombre de la lumière

Carthage, 4e siècle. L'empire romain quitte ses dieux en devenant chrétien, et les Barbares et Vandales s'enhardissent dans leurs expéditions destructrices. Augustin pas encore Saint, évêque d'Hippone, écrit les Confessions. Sa compagne, mère de son enfant, concubine répudiée, femme de peu, aide son beau-frère potier et nous raconte ce qu'elle sait du grand homme dont tout le monde parle, et dont nous suivons la trajectoire par l'intermédiaire d'un copieur de textes.

Le contexte est intéressant, d'autant plus que c'est une période historique où je suis peu allée, mais... la narratrice dit elle-même qu'elle ressasse et c'est pour moi tout le problème de cette lecture : je n'ai pu éviter un ennui né du ressassement des souvenirs, des blessures, et du manichéisme (combien de fois est-ce répété : "je me nourris de la lumière des fruits" ?) face au dogme chrétien.
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Belle mère

Cette histoire m'a touché au plus profond de mon être.

La vie qui glisse tout doucement vers la vieillesse cette vieillesse qu'on appréhende jour après jour quand on arrive à l'automne de sa vie.

Surtout ne pas être un fardeau , surtout ne pas finir lentement dans une maison qui n'est pas la sienne entourée d'étrangers , surtout, surtout .......

Pas très gai me direz-vous cette lecture ; eh! bien détrompez vous elle est pleine de bons sentiments et de choses simples qui m'ont semblé essentiels. Une vie bien remplie et surtout une fin sommes toute heureuse car choisie et accompagnée de derniers instants en harmonie avec tout ce à quoi j' aspire.

Le temps est gris et je quitte ce livre avec dans le cœur une langueur monotone apaisante et apaisée.
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Dans l'ombre de la lumière

Une belle et bonne surprise pour moi ! Ce roman est remarquable à divers titres. D'abord pour ses personnages principaux. Elissa est une amoureuse déçue et ambivalente, dont on suit le parcours avec une réelle empathie. Mais il y a surtout Augustinus (que, au XXIème siècle, nous appelons communément Saint Augustin): la pensée mais aussi le vécu de ce Père de l'Eglise sont très bien connus, notamment grâce aux extraordinaires "Confessions" qu'il a écrites et qui sont parvenues jusqu'à nous. Un homme extrêmement brillant, ardent, allant tout au bout des choses, mais aussi tourmenté, variable dans ses convictions et... très sensuel. Un adulte qui est resté sous l'influence de sa mère, elle aussi exceptionnelle: Monnica (Monique). Freud, s'il avait voulu se pencher sur cette mère et ce fils, aurait sans doute écrit beaucoup de choses sur leur relation ! Monnica, fervente chrétienne, voudrait bien qu'Augustinus suive ses pas. Il le fera assez tardivement, répudiant sa concubine chérie, Elissa. Il deviendra un chrétien exigeant, presque fanatique, austère, avant d'être choisi comme évêque de Hippo Regius (actuellement: Annaba) dans sa province d'origine en Afrique du Nord.

Mais il y a plus. La vie quotidienne dans les villes où Augustinus a habité est montrée d'une façon vivante; le lecteur ressent l'authenticité des descriptions d'atmosphères, très différentes dans les villes d'Afrique, à Rome ou à Milan. L'ambiance particulière de l'époque est aussi bien rendue: tout est en train de changer. L'Empire romain est en décadence et les Barbares sont de plus en plus menaçants (les Vandales assiègeront bientôt la ville de Hippo Regius). Sur le plan religieux, le christianisme triomphant - mais embarrassé par des hérésies - le paganisme et le manichéisme se disputent les fidèles, dans une coexistence qui n'est pas vraiment pacifique.

Quant à l'écriture de Claude Pujade-Renaud, elle est simple et accessible, sobre mais chaleureuse. Elle trouve les mots adéquats pour bien évoquer les sentiments et les atmosphères. L'ensemble des qualités de ce roman en font une vraie réussite.

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